Seconde Intifada

Seconde Intifada
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Seconde Intifada
Second Intifada Montag.png
En haut à gauche : activiste palestinien masqué  ; en haut à droite : enfants palestiniens lançant des pierres à Hébron ; en bas à gauche : massacre de Merkaz Harav ; en bas à droite : soldat patrouillant le long de la barrière de séparation israélienne
Informations générales
Date du 28 septembre 2000 à aujourd'hui
Lieu Cisjordanie, Bande de Gaza, Israël
Issue En cours
Belligérants
Drapeau : Israël Israël Flag of Palestine.svgPeuple palestinien
Fatah
Flag of Hamas.svg Hamas
Flag of Jihad.svg Jihad islamique
PFLP flag smoothed.svg FPLP

et d'autres groupes activiste
Pertes
29/09/2000 – 26/12/2008 :
  • 1 062 Israéliens au total:
    • 727 civils Israéliens tués par des activistes Palestiniens
    • 335 militaires israéliens tués par des Palestiniens
    • 12 civils Israéliens tués par la police israélienne
29/09/2000 – 26/12/2008 :
  • 5 500 Palestiniens au total(4 907 selon Israël):
    • 4 860 Palestiniens tués par des militaires israéliens
    • 47 Palestiniens tués par des civils israéliens
    • 593 Palestiniens tués par des Palestiniens
  • Plusieurs milliers de prisonniers
Notes
Sources (en)

La seconde Intifada ou Intifada Al-Aqsa (arabe : الإنتفاضة الفلسطينية الثانية ou انتفاضة الأقصى, hébreu : אינתיפאדת אל-אקצה) désigne l'ensemble des événements ayant marqué le soulèvement des Palestiniens du 28 septembre 2000 à aujourd'hui[1].

Elle débuta par une insurrection populaire palestinienne dans les territoires occupés à laquelle se joignit la population arabe israélienne. Elle fut immédiatement violemment réprimée par l'armée israélienne. Après 15 jours, on comptait plus de 100 morts côté palestinien et 10 côté israélien[2] auxquels s'ajoutent Hamas entama une campagne d'attentats-suicides avec une quarantaine d'attaques perpétrées jusqu'à la fin 2001[4]. Les Israéliens répondirent en lançant l'Opération Rempart en avril 2002 marquée par la bataille de Jénine ainsi que par une campagne d'« éliminations ciblées » et la construction d'une barrière de séparation en Cisjordanie.

Du 18 mai 2004 au 24 mai 2004 l'armée israélienne lance l'Opération Arc-en-ciel qui a pour but officiel de mettre un terme à la guérilla dans la Bande de Gaza en affaiblissant les infrastructures des groupes palestiniens armés et en détruisant les tunnels utilisés par les trafiquants d'armes à la frontière égyptienne.

Le 28 juin 2006 l'armée israélienne lance l'Opération Pluies d'été. L’opération a mobilisé des milliers de troupes dans le but officiel de sauver la vie du soldat Gilad Shalit, devenu prisonnier de guerre par un commando palestinien en territoire israélien au 25 juin 2006, le lendemain de l’incident de détention de la famille Muamar au petit matin du 24 juin 2006. Mettre un terme aux attaques de roquettes sur les villes israéliennes et déstabiliser le gouvernement Hamas qui soutient ces attaques sont des objectifs secondaires de l’opération, mais les officiels israéliens ont clairement exprimé qu’ils ne comptaient pas ré-occuper la bande de Gaza et que l’armée se retirerait au terme de l’opération[5].

Les premiers jours de l’opération ont été marqués par la destruction de la principale centrale électrique, trois ponts et l’arrestation de plusieurs parlementaires palestiniens et de ministres Hamas de l’Autorité palestinienne.

Le 27 septembre 2008 au 3 janvier 2009, l'armée israélienne lance l'Opération Plomb durci ou Guerre de Gaza. L'objectif déclaré des Israéliens était de mettre fin aux tirs de roquettes Qassam du Hamas sur le territoire israélien, en particulier sur la ville voisine de Sderot, et à son réapprovisionnement en armement, en s'en prenant aux militants du Hamas et en détruisant des infrastructures qu'il utilise[6], en particulier les centaines de tunnels creusés sous la frontière entre la Bande de Gaza et le Sinaï égyptien.

Sommaire

Contexte historique

Déclenchement

Le 28 septembre 2000, Ariel Sharon, parlementaire et membre du Likoud (à l'époque dans l'opposition politique au gouvernement de Ehud Barak), fait une visite sous haute sécurité sur l'esplanade des mosquées/Mont du Temple à Jérusalem. Cette visite est interprétée comme une provocation par les Palestiniens et la population arabe.

La veille, Yasser Arafat, invité à diner par Ehud Barak à son domicile, s'entretient avec le Premier ministre israélien. Il s'agit de la première rencontre entre les deux dirigeants depuis le sommet de Camp David II. Le statut de l'Esplanade des mosquées et du Mont du temple occupe l'essentiel de la conversation[7]. Arafat demande à Ehud Barak d'interdire la visite car il s'agit selon lui d'une provocation susceptible d'accroître les tensions entre les deux peuples et risque de provoquer de nouvelles émeutes. Le général Amos Guilad, chef d'Aman, et Yehouda Wilk, inspecteur général de la police, partagent ses craintes. Barak répond à Arafat qu'il ne peut pas s'opposer à la volonté d'un membre de la Knesset de se rendre sur l'endroit[8].

Le lien entre le déplacement d'Ariel Sharon et le déclenchement de la seconde Intifada est discuté : certains commentateurs israéliens et internationaux n'y voient que le prétexte au déclenchement d'une insurrection préparée par Yasser Arafat depuis l'échec du sommet de Camp David II à l'été 2000 et après 8 ans de négociations infructueuses et dans le contexte des attentats par les groupes extrémistes palestiniens. D'autres analystes excluent le caractère prémédité du soulèvement et pensent au contraire qu'Arafat n'a fait que prendre en marche le train de l'Intifada.

Le rapport Mitchell a établi que les émeutes n'étaient pas la conséquence de la visite d'Ariel Sharon[9], bien que son effet provocateur aurait dû être prévu. Selon la même Commission, le Premier ministre Ehud Barak déclare que la visite était destinée à être un acte de politique intérieure dirigé contre lui par un adversaire politique et qu'il a refusé de l'interdire.

Chronologie

Article détaillé : Chronologie de la Seconde Intifada.

Cycle de la violence

Le 28 septembre 2000, alors que le processus de paix israélo-palestinien, relancé vainement par le deuxième sommet de Camp David, est dans l'impasse, la visite d’Ariel Sharon sur l’esplanade des Mosquées provoque la colère des Palestiniens qui y voient une provocation. Les manifestations qui s'ensuivent sont fortement réprimées : trois jours plus tard, on compte quinze morts et trois-cents blessés parmi les Palestiniens[10]. Le 30 septembre, les médias du monde rapportent la mort de Mohammed al-Durah qui devient une « figure symbolique de l'intifada »[11]. Les violences s'amplifient et au 10 octobre, on compte quatre-vingt-dix morts et deux-mille blessés parmi les Palestiniens[12] ainsi que 2 réservistes israéliens sont lynchés à Ramallah par la foule en colère[13].

Attentats palestiniens

De nombreux attentats-suicides ciblant principalement des civils sont perpétrés en Israël peu après le déclenchement de l'Intifada en 2000.

Le 1er juin 2001, un attentat est commis dans une discothèque à Tel-Aviv faisant 21 victimes et 120 blessés, principalement des adolescents. Cet attentat marquera très durablement les esprits en Israël. Cet attentat sera une des raisons invoquées par le gouvernement israélien pour la construction d'un mur de séparation ou clôture de sécurité majoritairement soutenu par la population israélienne[14]. Bien que validé en tant que mesure de sécurité provisoire par la cour suprême d'Israël, l'ONU votera une résolution en sa défaveur (par 90 États pour sur 181) et demandera à Israël son démantèlement[15].

En 2002, L'attentat de l'hôtel Park de Netanya, qui fera 29 victimes civils poussera le gouvernement israélien à lancer l'Opération Rempart qui avait pour objectif une réoccupation partielle des territoires autonomes sous contrôle directe de l'autorité palestinienne afin de stopper les attentats[14].

Les Palestiniens s'en prennent également aux emblèmes du pouvoir israélien dans les territoires occupés (la Cisjordanie et Gaza) en tendant des embuscades meurtrières aux colons israéliens. Marouan Barghouti s'impose comme « un vrai chef de guerre »[16]. Son rôle dans la campagne d'attentats-suicides contre Israël en fera l'un des Palestiniens les plus recherchés par les forces de sécurité israéliennes. Le 15 avril 2002, Israël capture Barghouti. Il sera inculpé par un tribunal civil pour meurtres et tentatives de meurtres dans une entreprise terroriste sous son commandement.

Violence israélienne

Les généraux israéliens qui dirigent l'armée en Cisjordanie et dans la bande de Gaza demandent des instructions claires. Les troupes reçoivent l'ordre de ne circuler qu'en voitures blindées et sont autorisées à tirer dans les jambes des manifestants. Des brigades sont envoyées en renfort dans les territoires occupés[17].

Un rapport de 2001 du Public Committee Against Torture in Israel et d'autres organisations (dont l'Organisation mondiale contre la torture, basée en Suisse) affirmait avoir eu connaissance d'une vingtaine de cas de torture entre la décision de 1999 de la Cour suprême israélienne interdisant la torture, et 2001[18].

Après le lynchage de deux soldats réservistes israéliens en civil à Ramallah, retransmis par une télévision italienne, l'armée israélienne commence à répondre par des raids aériens contre des cibles de l'Autorité palestinienne.

Les circonstances de l'« assassinat ciblé » de Salah Shehadeh, membre des Brigades Izz al-Din al-Qassam, en juillet 2002, tué par une bombe d'une tonne ayant tué 14 civils et blessé 150 personnes, ont conduit à l'ouverture d'une enquête, en Israël et en Espagne, contre les responsables de cette opération, dont le général Dan Haloutz, alors chef d'état-major de l'armée; Benjamin Ben-Eliezer, alors ministre de la Défense[19].

Violence interpalestinienne

Depuis le début de la seconde intifada, plusieurs centaines de Palestiniens sont morts lors d'affrontements armés inter-palestiniens, selon les chiffres du ministère de l'intérieur de l'Autorité palestinienne.

Selon une ONG, cette violence a causé entre 2000 et 2005 au moins 267 victimes par armes à feu (excluant autre catégorie d'arme) dont 98 pour la seule année 2005 Voir statistiques annuelles.

En 2005, le départ des troupes israéliennes et des populations juives de la Bande de Gaza, décidé par Ariel Sharon devenu Premier ministre, a laissé une situation tendue. Les échanges de tirs entre des membres du Hamas et du Fatah sont courants et des incidents armés ont également eu lieu en octobre 2005 entre groupes rivaux palestiniens au Liban. On compte enfin parmi les victimes des Palestiniens accusés d'être des collaborateurs.

Article détaillé : Tensions interpalestiniennes.

Bilans

Bilan humain

Depuis septembre 2000, les affrontements ont fait 5 580 morts, dont 4 458 Palestiniens, 1 045 Israéliens et 77 autres au 30 novembre 2006.

Conséquences politiques

Le politologue français Olivier Roy considérait en 2002 que la seconde intifada et la victoire du Likoud en 2001 ont « relancé la volonté israélienne de réoccuper les territoires, bref de revenir à la politique d'avant Oslo : pas d'État palestinien, maintien des colonies, contrôle direct par l'armée, fragmentation de l'espace palestinien, paupérisation des populations condamnées soit à s'exiler, soit à devenir des citoyens de seconde zone dans une situation de plus en plus proche de l'apartheid »[20].

Traitement médiatique du conflit

  • Guerre médiatique dans le conflit israélo-arabe


Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

Notes

  1. Gregory Harms, Palestine Israel Conflict: A Basic Introduction , Pluto Press, 2008, p.175.
  2. Howard Sachar, A History of Israel. From the Rise of Zionism to our Time, 2007, p.1038.
  3. a et b Sébastien Boussois, Israël confronté à son passé : essai sur l'influence de la "nouvelle histoire, L'Harmattan, 2008, p.213.
  4. Robert Pape, The Strategic Logic of Suicide Terrorism, American Political Science Review, Vol.97, n°3, août 2003
  5. (en)PM: We will not recapture Gaza, Ynetnews (2 juillet 2006)..
  6. (en)Israel vows war on Hamas in Gaza, BBC (30 décembre 2008). Consulté le 30 décembre 2008.
  7. Ton rêve est mon cauchemar, Elizabeth Schemla, page 111
  8. Tsahal, Pierre Razoux, p.443
  9. (fr)[PDF]Traduction du rapport Mitchell
  10. BBC News, Violence engulfs West Bank and Gaza, 30 septembre 2010.
  11. Edward Saïd, Culture and resistance: conversations with Edward W. Said, South End Press, p.175.
  12. Benny Morris, Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, 2003, p.719.
  13. Benny Morris, Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, 2003, p.719.
  14. a et b http://www.mfa.gov.il/MFA/Terrorism-+Obstacle+to+Peace/Terrorism+and+Islamic+Fundamentalism-/Four+Years+of+Conflict+3-Oct-2004.htm
  15. http://www.mfa.gov.il/NR/rdonlyres/BD90C19E-6FE5-44DA-8A1B-C781AE5C7400/0/savinglives_fr.pdf
  16. Tsahal, Pierre Razoux, p.445
  17. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte ; aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Razoux444.
  18. Steve Weizman, Israel uses torture in defiance of court ban, report says, The Independent, 12 novembre 2001.
  19. Sharon Weill, De Gaza à Madrid, l’assassinat ciblé de Salah Shehadeh, Le Monde diplomatique, septembre 2009
  20. Olivier Roy, Les illusions du 11 septembre, Seuil, La République des Idées, 2002, p. 50-51.

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Seconde Intifada de Wikipédia en français (auteurs)

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