Le jeu de l'amour et du hasard

Le jeu de l'amour et du hasard

Le Jeu de l'amour et du hasard

Le Jeu de l’amour et du hasard

Illustration de Le Jeu de l’amour et du hasard

Bertall


Auteur Marivaux
Genre Comédie
Pays d'origine France France
Lieu de parution Paris
Éditeur Briasson
Date de parution 1730
Date de la 1re représentation 23 janvier 1730
Metteur en scène Comédiens italiens
Lieu de la 1re représentation Hôtel de Bourgogne

Le Jeu de l’amour et du hasard est une comédie en trois actes et en prose de Marivaux représentée pour la première fois le 23 janvier 1730 par les comédiens italiens à l’hôtel de Bourgogne.

Tout en respectant les codes de bienséance de l’époque – les nobles finiront ensemble, et les « petites gens » de leur côté – Marivaux retourne, dans cette comédie au dialogue étincelant, l’ordre établi, trouble les préjugés et inverse les rapports maîtres-valets. Cette situation engendre complications et quiproquos, et ce sont finalement les femmes, avec les serviteurs, qui se sortent le mieux de cette situation. Ainsi, Lisette est la première à comprendre ce qui se passe, puis elle l’avoue tardivement à Arlequin. Bien après, Silvia se rend à son tour compte de la situation, mais sa fierté l’empêche de l’avouer tout de suite à Dorante. Après quelques problèmes, ce dernier, passablement déconcerté, parvient finalement à vaincre l’orgueil de Silvia.

Sommaire

Personnages

  • Monsieur Orgon, père de Silvia ;
  • Mario, fils de Monsieur Orgon et frère de Silvia ;
  • Silvia ; fille de Monsieur Orgon, sœur de Mario et amante de Dorante (son prétendant) ;
  • Dorante, amant de Silvia (sa promise) ;
  • Lisette, femme de chambre de Silvia ;
  • Arlequin, valet de Dorante ;
  • Un laquais.

Personnages

Parmi les maîtres, Monsieur Orgon, le père de Silvia, est indulgent et malicieux, il guide le jeu de l’amour et du hasard, en succès amoureux auprès de Lisette.

L’histoire

La jeune comtesse, Silvia, fille de Monsieur Orgon, attend un prétendant, Dorante, mais elle n’est pas disposée à se marier, surtout au jeune homme que lui destine son père car elle ne le connaît pas et elle a vu tant de mauvais ménages. Elle voudrait pouvoir l’étudier sans se compromettre, et pour cela elle imagine de changer de costume et de rôle avec Lisette, sa femme de chambre, afin de pouvoir étudier plus à son aise le caractère de ce prétendant qui passe, de surcroît, pour un libertin. Or il se trouve que le fiancé, qui n’a lui-même aucune envie de se marier, et qui ne vient voir la comtesse que pour plaire à un parent dont dépend sa fortune, a eu la même idée de changer aussi de costume et de rôle avec son domestique, Arlequin. Il se présente donc chez Monsieur Orgon sous l’apparence d’un serviteur nommé Bourguignon, tandis que son valet, Arlequin, se fait, quant à lui, passer pour Dorante. Seuls informés du travestissement des jeunes gens, Monsieur Orgon et son fils Mario décident de laisser ses chances au « jeu de l’amour et du hasard », se promettant de s’amuser de la situation.

Dorante et Arlequin arrivent travestis. Pour commencer, le frère de Silvia, Mario, veut que les deux prétendus serviteurs se tutoient, ce qui les gêne bien un peu au début. Sous son déguisement, Dorante trouve Silvia , qu’il croit être une femme de chambre, charmante et lui fait la cour en lui adressant une série de compliments des mieux tournés. Obligée, de son côté, de souffrir ces assiduités pour ne pas se trahir, Silvia finit par y prendre goût et par regretter que le coureur ne soit pas un gentilhomme. Celui-ci, de son côté, est désolé que Lisette ne soit qu’une femme de chambre. L’embarras de la jeune fille augmente de voir à un valet tant d’esprit et de distinction. Elle s’en veut à elle-même de continuer la conversation avec lui et ne peut se résoudre à le quitter, tandis que le prétendu maître la choque dès qu’il paraît.

Lisette, quant à elle, est enchantée du faux Dorante et prie Monsieur Orgon, le père, de la dispenser de continuer, parce qu’elle prendra cet amour au sérieux. En effet, dès la seconde entrevue, on s’est dit qu’on s’aime, tout en se prévenant mutuellement qu’il y aura peut-être à en rabattre lorsqu’on se connaîtra mieux. Silvia trouve que Lisette va trop loin avec celui qu’elle suppose le maître ; Lisette, de son côté, fait entendre à Silvia qu’elle-même va bien loin avec le valet. Silvia pleure de colère. Elle ne sait où elle en est et ne se reconnaît pas elle-même. Lorsque le prétendu valet survient, elle veut s’en aller et elle reste. Elle veut le quereller et elle le console. Il se jette à ses pieds et elle lui dit qu’elle l’aimerait si elle le pouvait. Lorsque son père et son frère, qui sont témoins d’une partie de cette scène, la taquinent impitoyablement, elle se fâche. Quand on lui dit qu’il faut chasser ce valet qui est cause de tout le trouble de la maison, elle le défend avec chaleur puis, comme on se moque d’elle, elle demande aussi qu’on le renvoie. Bien qu’elle sache qu’elle ne peut l’épouser, elle ne peut cependant se défendre de l’aimer. Apprenant cet amour par Mario, Dorante veut d’abord s’éloigner par discrétion. À la fin, il n’y tient plus et va trouver la fausse Lisette et lui propose de l’épouser, toute femme de chambre qu’elle est. On s’avoue alors de part et d’autre qu’on a joué la comédie. Arlequin et Lisette connaissent également leur propre scène des aveux, fort réjouissante.

Notes

Adaptations

Bibliographie

  • Albert Barrera-Vidal, « Les Différents niveaux de langue dans le Jeu de l’amour et du hasard de M », Die Neueren Sprachen, 1966, n° 15, p. 378-384.
  • Karine Bénac, « Dissensions langagières et efficacité de la parole dans Le Jeu de l’Amour et du Hasard », Champs du Signe : Sémantique, Poétique, Rhétorique, 1996, p. 89-104.
  • Karine Bénac, « Fantasio et Le Jeu de l’Amour et du Hasard: Une Même Quête de l’identité? », Littératures, print.-aut. 2003, n° 48-49, p. 49-63.
  • André Blanc, « Marivaux à rebours : du hasard à la nécessité », Dramaturgies : langages dramatiques, Paris, Nizet, 1986.
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  • (en) Thomas M. Carr, « Marivaux’s Jeu de l’amour et de la raison », Australian Journal of French Studies, jan.-avr. 1984, n° 21 (1), p. 15-25.
  • (en) Derek F. Connon, « The Servant as Master: Disguise, Role-Reversal and Social Comment in Three Plays of Marivaux », Studies in the Commedia dell’Arte, Cardiff, U of Wales P, 1993, p. 120-37.
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  • (de) Annelie Hegenbarth-Rösgen, « Zufall, Liebe und Intrige-Marivaux: Le Jeu de l’amour et du hasard », Neusprachliche Mitteilungen aus Wissenschaft und Praxis, Aug. 1986, n° 39 (3), p. 180-6.
  • Jacques Lacant, « Du Jeu de l’amour et du hasard aux Affinités électives », Langue, littérature du XVIIe et du XVIIIe siècle : mélanges offerts à M. le Professeur Frédéric Deloffre, Paris, Soc. d’Édition d’Enseignement Supérieur, 1990, p. 655-66.
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  • Annie Rivara, « Le Comique et le sublime dans le théâtre de Marivaux », Pensée de Marivaux, Amsterdam, Rodopi, 2002, p. 35-51.
  • David Trott, « Du jeu masqué aux Jeux de l’amour et du hasard : l’évolution du spectacle à l’italienne en France au XVIIIe siècle », L’Homme et la nature, Edmonton, Academic Printing & Pub., 1986, p. 177-90.
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Source

  • Jean Fleury, Marivaux et le marivaudage, Paris, Plon, 1881, p. 129-31.

Liens externes

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