Le Tribunal des flagrants délires

Le Tribunal des flagrants délires
Le Tribunal des flagrants délires
Advokat, Fransk advokatdräkt, Nordisk familjebok.svg
Présentateur(s) Claude Villers
Pays Drapeau de France France
Langue Français
Diffusion
Station France Inter
Création septembre 1980
Disparition juin 1983
Horaires 11 h 30 - 12 h 45

Le Tribunal des flagrants délires est une émission de radio satirique diffusée entre 11 h 30 et 12 h 45 sur France Inter, de septembre 1980 à juin 1981, puis de septembre 1982 à juin 1983.

Elle s'inspirait elle-même d'une émission antérieure de chansonniers, Procès pour rire, au début des années 1960, avec Frida Boccara.

Sommaire

Un tribunal satirique

Produite par Monique Desbarbat, l'émission avait pour cadre un tribunal imaginaire présidé par Claude Villers (le « Massif central »). L'émission connut un succès incontestable, et les personnalités invitées à passer en jugement furent nombreuses : Frédéric Mitterrand[1], Daniel Cohn-Bendit, Jacques Séguéla, Guy Bedos[2], Yannick Noah[3], Coluche[4], Pierre Perret[5], Léon Zitrone, Jean-Marie Le Pen[6]

Le procès commençait par une présentation de l'invité, présenté comme « prévenu », et interrogé par C. Villers. Cette introduction était parfois hilarante, comme par exemple celle de Coluche. Dans ce cas, les accusations de Claude Villers étaient : « Coluche, vous êtes inculpé d’escroquerie, publicité mensongère, usurpation de fonction, outrage à la fonction présidentielle, abus de confiance, désertion, abandon de poste, et opportunisme »[4]. Car Coluche avait été candidat à l’élection présidentielle de 1981 (mais s'était retiré avant le premier tour), et n'hésitait pas à dire : « Parce que moi, je veux bien être candidat ! Si demain il y a miss France, je me présente ! »

Le prévenu était par la suite attaqué par le Ministère public, représenté par le procureur « de la République Desproges française », Pierre Desproges. Le début de ses réquisitoires est resté célèbre : « Françaises, Français ; Belges, Belges ; mon Président-mon chien (parfois remplacé par monsieur le Massif central au sommet dégarni) ; monsieur l'avocat le plus bas d'Inter (parfois remplacé par « Consternante raclure du barreau de mes deux chaises » ou encore par « Monsieur le ténor du fado ») ; mesdames et messieurs les Jurés ; public chéri, mon amour ! », parfois complété de « Bonjour, ma colère ! Salut, ma hargne ! Et mon courroux, coucou ! », ce dernier mot étant repris en chœur par le public.

Ces réquisitoires furent souvent féroces : certains invités (Alain Ayache, entre autres) furent hachés menu. Avec le temps, Pierre Desproges alla jusqu'à ignorer totalement les invités, pour partir dans de longs exposés sur le cassoulet toulousain, la recette du cheval-melba, le cancer ou sa dernière quittance de gaz. Le tout était invariablement conclu par la formule rituelle « Donc l'accusé est coupable. Mais son avocat vous en convaincra mieux que moi ».

Les « prévenus » étaient par la suite défendus par Luis Rego, l'avocat « le plus bas d'Inter », en référence à Me Robert Badinter, devenu Garde des sceaux durant cette période, et à France Inter qui diffusait cette émission. Luis Rego alternait les digressions et les thématiques loufoques, les parodies de jeux radiophoniques (dont le jeu des mille francs, qui était diffusé juste après le Tribunal), les fiches bricolages improbables… Il n'hésita pas à caricaturer une « Journée d'un fasciste » lors de la venue de Jean-Marie Le Pen : « Mais on a quand même le droit d’être fasciste même si on n'est pas d’extrême droite, merde ! […] Les gens, dès que vous dites « je suis fasciste », vous regardent d’un mauvais œil. Alors qu’il suffit de ne pas le dire et personne ne s’en aperçoit ! ».

Des « témoins » pouvaient être entendus, comme par exemple Guy Bedos lors du procès de Coluche[4].

L’émission se terminait par la dernière parole donnée, pour sa défense, au « prévenu ». Là encore, certaines furent magnifiques, comme par exemple celle de Jacques Higelin s’accompagnant au piano pour interpréter quelques chansons traditionnelles françaises (Plaisir d’amour, À la Bastille, etc.), poursuivant sur un discours complètement improvisé, et se terminant sur un de ses succès du moment (Tête en l’air), dont le refrain était repris en chœur par le public (et par « l’Huissier de justice »).

Un accompagnement musical, pour la chanson qui entamait chaque émission et des improvisations ponctuant les propos des uns et des autres, était joué au piano par Georges Rabol. Georges Rabol qui, comme le disait Pierre Desproges au cours du procès de Jean-Marie le Pen : « Je le précise à l'intention des auditeurs qui n'auraient pas la chance d'avoir la couleur, est presque aussi nègre que pianiste ».

Liste des invités

Liens à consulter

Bibliographie

Discographie

  • Les réquisitoires de Pierre Desproges (Pierre Desproges, INA/PHD Production, 1993).
  • Le tribunal des flagrants délires (Luis Rego, LMLR, 2005).

DVD

  • Le Tribunal des Flagrants Délires (Double DVD, Studio Canal - France Inter, 24 novembre 2009)

Notes et références

  1. Frédéric Mitterrand au tribunal des flagrants délires, 14 mai 1981, sur le site de l'INA, 57 min 23 s.
  2. Guy Bedos au tribunal des flagrants délires, 26 octobre 1980, sur le site de l'INA, 56 min 20 s.
  3. Yannick Noah au tribunal des flagrants délires, 26 novembre 1982, sur le site de l'INA, h 23 min 39 s.
  4. a, b et c Coluche au tribunal des flagrants délires, 20 mai 1981, sur le site de l'INA, 57 min 26 s.
  5. Pierre Perret au tribunal des flagrants délires, 15 septembre 1980, sur le site de l'INA, 56 min 31 s.
  6. Jean-Marie Le Pen au tribunal des flagrants délires, 28 septembre 1982, sur le site de l'INA, h 22 min 44 s.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Le Tribunal des flagrants délires de Wikipédia en français (auteurs)

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