Latimeria

Latimeria

Latimeria

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Cœlacanthe
 Latimeria chalumnae
Latimeria chalumnae
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Super-classe Osteichthyes
Classe Sarcopterygii
Sous-classe Coelacanthimorpha
Ordre Coelacanthiformes
Famille Latimeriidae
Genre
Latimeria
Smith, 1939
Espèces de rang inférieur

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Les Latimérias forment un genre de poissons rares, les seuls cœlacanthes non éteints, dont l'habitat se restreint à certaines zones de l'océan Indien.
Il doit sa célébrité à sa position dans l'arbre du vivant. Morphologiquement ressemblant aux ancêtres aquatiques des vertébrés terrestres qui vivaient il y a 350 Ma, il possède une poche d'air qui pourrait être le vestige d'un poumon ancestral, ce qui l'a souvent fait qualifier — à tort car ces expressions n'ont aucun sens scientifique — de "fossile vivant" ou de "chainon manquant". Latimeria chalumnae, la première espèce découverte en 1938 est menacée et le cœlacanthe de Manado (Latimeria menadoensis), découvert en 1999 près de l'île indonésienne de Manado Tua au nord de Célèbes, l'est aussi.

Sommaire

Description

Anatomie

Le cœlacanthe est un poisson crossoptérygien. C'est donc un poisson osseux dont le poids moyen est de 80 kg pour 1,50 mètre de long, certains spécimens pouvant atteindre les 2 mètres de longueur.

Ses écailles épineuses bleues ou brunes sont plus fines que celles des autres poissons.

Il ressemble de très près à ses ancêtres dont on a retrouvé de nombreux fossiles. Les mâles sont plus petits que les femelles[1].

L'étude des Latimérias a permis, entre autres, de connaitre le rôle de l'organe rostral[2], dont la présence chez les fossiles demeurait jusque là une énigme[3]. Pour se nourrir, le Latimeria nage la tête vers le plancher récifal[4], et grâce à l'organe rostral, il détecte le faible champ électrique provoqué par une éventuelle proie dissimulée sous un fragment de récif. Il se nourrit d'invertébrés, de petits poissons, et peut-être de coraux.

Sa manière de se mouvoir rappellerait celle des tétrapodes.

Mode de vie

Les premiers spécimens de Latimérias ont été découverts en 1952 à des profondeurs moyennes (entre 100 et 400 mètres) dans le nord du canal de Mozambique près de l'archipel des Comores.

Ils se réfugient souvent dans les grottes sous-marines, ce qui les rend difficiles à observer et explique en partie que les spécialistes ont longtemps cru cette espèce disparue. On en a recensé moins de 200 spécimens, tous dans l'Océan Indien.

Reproduction

On a découvert en 1975 que les Latimérias étaient, comme les Holophagus penicillata du Jurassique, ovovivipares[1]. Les femelles ne portent que quatre à cinq petits alevins (32,2 cm[1]) et leur gestation pourrait durer près d'un an[4]. On ignore dans quelles conditions et à quelle époque sont expulsés les petits. Les chercheurs n'ont d'ailleurs pas encore découvert d'alevins.

Évolution

Le groupe des actinistiens qui compte les cœlacanthes, est apparu au Dévonien (360 Ma), pendant l'ère primaire. Ils se développèrent jusqu'à atteindre des longueurs 3 mètres au Crétacé avant de décliner vers la fin du Crétacé (60 à 70 Ma).

Depuis leur apparition jusqu'à aujourd'hui, la morphologie des actinistiens n'a que très peu changé, ce qui a incité certains vulgarisateurs scientifiques à les qualifier de "fossiles vivants". Mais même si la forme n'a pas été profondément modifiée par les processus évolutifs, il est évident que les cœlacanthes actuels ne sont plus intrinsèquement la même espèce que les premiers représentants du groupe, ne serait-ce que par dérive génétique.

Ce qui pourrait s'apparenter à une hypothèse basée sur la théorie de l'évolution a été mis en évidence dans un article[5] paru en 2007 qui relate l'observation d'un fossile cœlacanthe du Dévonien, et plus particulièrement du squelette interne d'une nageoire. Il ressort de cette observation que si l'aspect morphologique est très similaire, l'aspect anatomique est très différents, puisque le squelette de la nageoire de ce poisson est asymétrique, contrairement à celui du Latimeria actuel, qui est symétrique. En d'autres termes, si l'aspect externe d'une patte de cœlacanthe a été peu modifié depuis le Dévonien, son anatomie a subi des remaniements substantiels. On peut donc aussi supposer de façon raisonnable que la physiologie et le métabolisme de ces espèces a évolué, hypothèse néanmoins difficilement vérifiable.

Découverte

Première découverte en Afrique du Sud

En décembre 1938, un pêcheur, Hendrick Goosen, capture dans l'océan Indien au large des côtes d'Afrique du Sud un poisson qu'il est incapable d'identifier. Ce poisson est cependant connu depuis longtemps des pêcheurs locaux qui se servaient de ses écailles comme racloirs. Pesant plus de 60 kg et mesurant un mètre cinquante de long, le poisson possède de grosses écailles et une puissante mâchoire munie de dents.

Hendrick Goosen présente alors sa prise à Marjorie Courtenay-Latimer, conservatrice au musée d'East London en Afrique du Sud, alors qu'elle parcourt les prises du jour des pêcheurs locaux afin de découvrir de nouvelles espèces. Elle voit au milieu de plusieurs requins l'étrange poisson bleu qu'Hendrick Goosen lui a préparé. Elle l'emporte alors avec elle au musée afin de l'étudier et de l'identifier. Ne le trouvant dans aucun de ses ouvrages, elle contacte son ami le professeur James Leonard Brierley Smith dans une lettre à laquelle elle joint un croquis afin qu'il vienne étudier le spécimen.

Ne pouvant conserver le poisson en l'état, elle décide en attendant la venue de Smith d'envoyer l'animal chez un taxidermiste. À l'arrivée de Smith, il identifie immédiatement le spécimen comme étant un cœlacanthe, connu uniquement à l'état de fossile. L'espèce est baptisée Latimeria chalumnae en l'honneur de Marjorie Courtenay-Latimer et des eaux dans lequel elle a été trouvée (la Chalumna river).

Comores

Latimeria chalumnae.

L'étude complète du cœlacanthe n'a pu être réalisée (le taxidermiste a enlevé les tissus mous). Smith se consacre alors à la recherche d'autres spécimens plus au nord, dans l'Océan Indien autour de Madagascar.

Une traque mondiale est alors lancée avec à la clé une récompense de 100 livres britanniques (une somme très importante pour les pêcheurs africains de l'époque). Elle reste vaine pendant près de quatorze années jusqu'à la découverte d'un autre spécimen aux Comores en 1952.

En l'absence de vols commerciaux vers les Comores, Smith qui souhaite étudier au plus vite le poisson obtient l'autorisation de l'armée sud-africaine d'utiliser un Dakota pour aller le chercher. Les pêcheurs locaux sont alors étonnés de découvrir quelqu'un prêt à verser une somme très importante pour un poisson qui ne leur est pas inconnu (son nom comorien est gombessa) et qu'ils capturent plusieurs fois par an par erreur.

Depuis 1952, près de 200 spécimens ont été capturés et achetés pour être étudiés et envoyés dans des musées ou des aquariums jusqu'à ce que les chercheurs se rendent compte que leur course au spécimen met en danger l'espèce.

L'un de ces spécimens est visible à l'Office du Tourisme de Port-la-Nouvelle .

Seconde espèce en Indonésie

En 1998, une autre espèce a été identifiée près de l'île indonésienne de Manado Tua, dans le parc national marin de Bunaken[6]. Une polémique concernant la validité de cette découverte a fait rage en 2000, des articles parus dans la revue Nature contestant les premières informations parues sur cette découverte. Mais les analyses génétiques[7] sur ces animaux ont bien confirmé qu'ils s'agissait d'une espèce-sœur : Latimeria menadoensis.

En juin 2006, selon le quotidien indonésien Kompas, le Centre indonésien de recherche océanographique et le musée japonais Aquamarine Fukushima ont réussi à prendre des photos de cinq de ces poissons à une profondeur de 150 mètres, grâce à des appareils photographiques sous-marins.

Le 19 mai 2007, Yustinus Lahama, un pêcheur indonésien, et son fils, ont pris dans leurs filets un cœlacanthe qui mesurait 1,31 m et pesait 51 kg, au large des côtes de la province de Sulawesi du Nord. Ils l'ont gardé chez eux pendant une heure, a précisé le professeur Grevo Gerung de l'université de Sam Ratulangi. Le poisson a ensuite été placé dans un parc en bord de mer où il a survécu environ 17 heures. « Retiré de son habitat naturel, à une soixantaine de mètres de profondeur, les cœlacanthes ne peuvent normalement pas vivre plus de deux heures. Nous allons chercher à savoir pourquoi celui-ci a tenu si longtemps. », a dit Gerung.

Aujourd'hui, les deux espèces sont inscrites sur les listes de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (ou CITES).

Voir aussi

Articles connexes

  • Il existe des poissons ayant de véritables poumons : les Dipnoi.

Références externes

Liens externes

  • Laurence Beltan, Quelle est l'origine et en quel lieu se produit la parturition du cœlacanthe actuel : Latimeria chalumnae Smith, 1940 (Pisces Sarcopterygii) ?, ORSTOM, 1996 ([pdf] Lire en ligne)

Notes

  1. a , b  et c Lavett-Smith, C., C. H. Rand & B. Schaeffer, 1975. Latirneria, the living Coelacanth is ovoviviparous. Science, 190: 1105-1106. New York
  2. Millot, J. & J. Anthony, 1958. Anatomie de Latimeria chalumnae; Squelette, muscles et formations de soutien. C.N.R.S (Cd.), Paris, t.1: 120 p.
  3. Beltan, L., 1968. La faune ichthyologique de l'Eotrias du N.W. de Madagascar : Le neurocrâne. Cah. de Paléont., 125 p., C.N.R.S. (éd.), Paris, 1971
  4. a  et b Forey, P.L., 1989. Le Cœlacanthe, La Recherche, 20 (215): 1318-1326. Paris.
  5. 2. First discovery of a primitive coelacanth fin fills a major gap in the evolution of lobed fins and limbs Matt Friedman, Michael I. Coates, and Philip Anderson (2007). Evolution & Development, 9 (4), Pages 329 - 337
  6. An Account of the First Living Coelacanth known to Scientists from Indonesian Waters, Environmental Biology of Fishes, Volume 54, Number 4 / April, 1999(en)
  7. Two living species of coelacanths?, PNAS(en)
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