Lamine Bey

Lamine Bey
Lamine Bey
محمد الأمين باي
Lamine Bey.jpg
Titre
26e bey de Tunis
15 mai 194325 juillet 1957
&&&&&&&&&&&0518514 ans, 2 mois et 10 jours
Premier ministre M'hamed Chenik
Slaheddine Baccouche
Mustapha Kaak
M'hamed Chenik
Slaheddine Baccouche
Mohamed Salah Mzali (intérim)
Tahar Ben Ammar
Habib Bourguiba
Prédécesseur Moncef Bey
Successeur Habib Bourguiba (président de la République tunisienne)
Biographie
Titre complet Possesseur de la Régence de Tunis
Hymne royal Salut beylical
Dynastie Husseinites
Nom de naissance Mohamed el-Amine ben el-Habib el-Husseini
Date de naissance 4 septembre 1881
Lieu de naissance Pre-1999 Flag of Tunisia.svg Carthage (Tunisie)
Date de décès 30 septembre 1962 (à 81 ans)
Lieu de décès Pre-1999 Flag of Tunisia.svg Tunis (Tunisie)
Père Habib Bey
Mère Fatima El Ismaïlia
Conjoint Djeneïna Beya
Enfants Lalla Aïcha
Lalla Khadija
Sidi Chedly Bey
Lalla Soufia
Sidi M'hamed Bey
Sidi Mohamed Salah Eddine Bey
Lalla Zakia
Lalla Zeneïkha
Lalla Fatima
Lalla Kabboura
Lalla Lillia
Lalla Hédia
Héritier Sidi Mohamed Azzedine Bey (1943-1953)
Sidi Essadok Bey (1953-1955)
Sidi Hassine Bey (1955-1957)

Het grote Rijkswapen van Tunesie als Koninkrijk.jpg Armoiries Tunisie 1956.gif
Monarques de Tunisie

Lamine Bey, nom francisé de Mohamed el-Amine Bey (محمد الأمين باي), né le 4 septembre 1881[1] à Carthage et décédé le 30 septembre 1962 à Tunis[2], est le dernier bey de Tunis.

Sommaire

Biographie

Dernier bey

Il est le dernier représentant de la dynastie des Husseinites qui règne sur la Tunisie depuis 1705 et fils de Habib Bey. Investi prince héritier le 25 juin 1942, il succède le 15 mai 1943 à son cousin Moncef Bey, destitué la veille à la suite de la libération de la Tunisie par les Forces françaises libres[3].

Le mouvement nationaliste peut dès lors compter sur son soutien modéré mais évident lors de la rupture avec le pouvoir colonial et le déclenchement de la résistance nationale qui s'en suit. Lamine Bey refuse de se désolidariser du gouvernement de M'hamed Chenik[4], dont les membres sont arrêtés sur ordre du résident général de France dans la nuit du 25 au 26 mars 1952 ; les protestations du bey auprès du président Vincent Auriol n'eurent par ailleurs pas d'effet[4]. Le souverain refuse alors de coopérer avec le cabinet de Slaheddine Baccouche, celui-ci étant choisi par la résidence[4]. Pressé de ratifier les réformes imposées par le résident général, il prend, le 1er août, l'initiative de convoquer un conseil de 40 personnalités représentatives de la population tunisienne et leur soumet les projets de réformes[5]. Prenant acte du rejet des projets, il cède pourtant à l'ultimatum du résident général et signe les décrets relatifs aux réformes municipales et caïdales (20 décembre). Les nationalistes dénoncent cette défaillance et rompent les ponts avec le souverain réduit à jouer le rôle d'auxiliaire de la colonisation. Les ressentiments nés de cette rupture ne peuvent que rappeler son statut de souverain illégitime du fait de sa succession à Moncef Bey (destitué pour ses attitudes nationalistes). Et pourtant, les instances du Néo-Destour prennent la décision d'occulter cette défection pour l'impliquer dans les négociations avec le gouvernement français. Il s'agit avant tout de s'accommoder de cette formalité pour ne pas susciter au partenaire français des complications statutaires.

Le 31 juillet 1954, Lamine Bey reçoit le président du Conseil Pierre Mendès France au palais de Carthage. La déclaration de ce dernier, accordant unilatéralement l'autonomie interne au pays[6], annonce une remise en cause des équilibres fondateurs du pouvoir tunisien. Car l'autonomie interne consacre la lutte engagée par le peuple tunisien, sous la direction du Néo-Destour, et redimensionne le rôle de la dynastie beylicale. La proclamation de l'indépendance le 20 mars 1956 et la nomination d'Habib Bourguiba, patron du Néo-Destour, comme Premier ministre, le 14 avril 1956, annonce l'avènement d'un nouveau régime[7].

Souverain éphémère

Lamine Bey reste réduit à la ratification des décrets préparés par le gouvernement. Dans le cadre de l'affaiblissement de l'autorité beylicale, diverses mesures prises par le gouvernement présidé par Habib Bourguiba préfigurent la fin de la monarchie : le décret du 31 mai 1956 stipule dans son article 3 que « tous les privilèges, exonérations ou immunités de quelque nature que ce soit, reconnus actuellement aux membres de la famille beylicale, sont abolis ». Le décret du 21 juin modifie les armoiries du royaume et supprime toute allusion à la dynastie husseinite ; celui du 3 août prive le bey de l'exercice du pouvoir réglementaire qui est désormais transféré au Premier ministre. Enfin, le chef du gouvernement oblige le bey à signer différents décrets annulant l'acquisition par le souverain de plusieurs propriétés suivie par leur affectation au domaine de l'État[8].

Par la suite, la garde royale du palais de Carthage est remplacée par des soldats loyaux à Bourguiba, les lignes téléphoniques coupées et la famille royale placée en résidence surveillée le 15 juillet 1957. La proclamation de la république, le 25 juillet, par l'Assemblée nationale constituante abolit définitivement le règne des Husseinites[9],[2]. Lamine Bey, son héritier présomptif, ses trois fils et son gendre sont assignés à résidence dans un palais de La Manouba. Dès le lendemain, les biens de la famille régnante sont confisqués en vertu de la loi votée le 27 juillet. Il demeure assigné à résidence jusqu'à la mort de son épouse en octobre 1960. Il s'installe ensuite dans un deux-pièces tunisois de la rue Fénelon.

Vie privée

Marié à la princesse Djeneïna Beya en 1902[10], il a douze enfants dont les trois princes :

Lamine Bey est enterré aux côtés de son épouse au cimetière Sidi Abdelaziz de La Marsa contrairement à la majorité des souverains qui sont enterrés au mausolée du Tourbet El Bey situé dans la médina de Tunis.

Notes et références

  1. El Mokhtar Bey, De la dynastie husseinite. Le fondateur Hussein Ben Ali. 1705 - 1735 - 1740, éd. Serviced, Tunis, 1993, p. 70
  2. a et b Werner Ruf, Introduction à l'Afrique du Nord contemporaine, éd. Centre national de la recherche scientifique, Paris, 1975, p. 432
  3. (fr) Jean-François Martin, Histoire de la Tunisie contemporaine. De Ferry à Bourguiba. 1881-1956, éd. L'Harmattan, Paris, 1993, p. 151
  4. a, b et c (fr) Noureddine Sraieb, « Le problème franco-tunisien est un problème de souveraineté », Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, vol. I, n°1, 1966, p. 211
  5. Noureddine Sraieb, op. cit, p. 212
  6. Juliette Bessis, Maghreb : la traversée du siècle, éd. L'Harmattan, Paris, 1997, p. 160
  7. Habib Boularès et Jean Duvignaud, Nous partons pour la Tunisie, éd. PUF, Paris, 1978, p. 171
  8. (fr) Victor Silvera, « Le régime constitutionnel de la Tunisie : la Constitution du 1er juin 1959 », Revue française de science politique, vol. 10, n°2, 1960, p. 377
  9. (fr) Samy Ghorbal, « Bourguiba proclame « sa » République », Jeune Afrique, 21 juillet 2003
  10. Hugh Montgomery-Massingberd, Burke's Royal Families of the World: Africa & the Middle East, éd. Burke's Peerage, 1980, p. 228

Lien externe


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