Khâemouaset (fils de Ramsès II)

Khâemouaset (fils de Ramsès II)
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Khâemouaset
N28
D36
Y1 G17 R19 X1
O49
Ḫˁ-m-wȝs.t

Le prince Khâemouaset (Ḫˁ-m-wȝs.t) est le quatrième fils de Ramsès II et le deuxième de la seconde grande épouse royale Isis-Néféret. Il naît sûrement à Memphis, aux alentours de -1284 et meurt vers -1224[1], à l'âge d'environ 60 ans, et en l'an 55 du règne de son père.

Il devient prince héritier à la mort de son frère aîné, Ramessou (vers l'an 50 ou 52).

Khâemouaset laisse au moins deux fils, Ramsès[2], qui le secondera et Hori Ier[3], vice-roi de Nubie sous le règne de Ramsès III, ainsi qu'une fille, Isis-Néféret III, qui épouse Mérenptah, le 13e fils de Ramsès II et qui succède à ce dernier.

Il est inhumé au sérapéum de Saqqarah.

Sommaire

Généalogie

Statue de Khâemouaset
Khâemouaset
Naissance vers -1284 Décès vers -1224
Père Ramsès II Grands-parents paternels
Séthi Ier
Mouttouya
Mère Isis-Néféret Grands-parents maternels
Grand-père maternel inconnu
Grand-mère maternelle inconnue
Fratrie Bentanat
Sethnakht
Ramessou
Isis-Néféret II
Mérenptah
Takhat
plus de nombreux demi-frères et sœurs, Ramsès II ayant eu quelque 50 fils et 40 filles
1re épouse Enfant(s) Ramsès
Hori Ier
Isis-Néféret III
2e épouse inconnue Enfant(s) pas d'enfant connu
3e épouse inconnue Enfant(s) pas d'enfant connu
4e épouse inconnue Enfant(s) pas d'enfant connu
5e épouse inconnue Enfant(s) pas d'enfant connu
6e épouse inconnue Enfant(s) pas d'enfant connu
7e épouse inconnue Enfant(s) pas d'enfant connu
8e épouse inconnue Enfant(s) pas d'enfant connu
Mari inconnu Enfant(s) pas d'enfant connu
2e mari inconnu Enfant(s) pas d'enfant connu
3e mari inconnu Enfant(s) pas d'enfant connu
4e mari inconnu Enfant(s) pas d'enfant connu

Khâemouaset, maîtrisant parfaitement l'écriture, appréciant les textes et ayant acquis de grandes connaissances en théologie, se fait une réputation d'érudit.

Vers l'âge de 20 ans, il est nommé prêtre sem de Ptah, chargé du culte des taureaux sacrés. Il décide très vite de modifier et codifier le principe de la mise au tombeau des Apis. Il fait creuser la petite galerie du sérapéum donnant accès à plusieurs salles, afin que chaque taureau eût son propre caveau, et crée un temple destiné à la célébration des rites funéraires de tous les Apis décédés.

Il s'intéresse également aux édifices érigés par ses ancêtres ; il est attristé par l'état déplorable de certains monuments envahis par les sables et s'emploie à les sauvegarder et à les restaurer, faisant graver sur chaque monument le nom de son propriétaire, celui du pharaon Ramsès II, ainsi qu'un texte ordonnant leur sauvegarde[4].

Il entreprend des recherches sur les sites de Gizeh, Saqqarah et Abousir, s'occupant ainsi des pyramides de Djéser, Chepseskaf, Ounas, Sahourê et du temple solaire de Niouserrê.

Hormis ses activités de grand prêtre et d'archéologue, Khâemouaset assume de hautes fonctions administratives à Memphis alors que son père était à Pi-Ramsès. Il est également chargé des fêtes-Sed du pharaon ; pour les cinq premiers jubilés, Khâemouaset parcourt l'Égypte, annonçant au peuple l'évènement.

En l'an 45 du règne de Ramsès II, il est promu grand prêtre de Ptah de Memphis et succède ainsi à Didia dans cette haute fonction religieuse. C'est à ce titre qu'il organise les jubilés de son père et préside au culte du dieu des artisans.

Vers l'an 50, il est choisi pour être le prince héritier de la couronne, mais il n'accède finalement jamais au trône, car il décède vers l'âge de 60 ans, soit en l'an 55 du règne de son père. Il s'était fait aménager un caveau dans le Sérapéum ainsi qu'une chapelle richement décorée. Son corps est enseveli dans un sarcophage en bois, le visage protégé par un masque en feuille d'or martelé[5]. Le tombeau a été découvert, tout à fait par hasard, par Mariette en 1852.

L'énigme d'une sépulture princière

Tête d'une statue de Khâemouaset

C'est en effet au cours de la fouille du Sérapéum de Saqqarah nouvellement découvert par Mariette que furent mises à jour les premières galeries souterraines qui distribuaient les tombeaux des taureaux sacrés. La découverte fit sensation et attira bientôt les pilleurs d'antiquités à la solde des collectionneurs qui œuvraient pour le compte des grands musées d'Europe.

Deux ensembles ont été alors dégagés et si la « Grande Galerie » se révéla déjà pillée c'est dans la « Petite Galerie » que le jeune égyptologue, en butte à un obstacle, utilisera des explosifs pour dégager le passage ce qui lui vaudra de nombreuses critiques dans le milieu scientifique. Ce faisant, il mettait au jour trois tombes d'Apis intactes datant de la XIXe dynastie, chacune avec le mobilier funéraire qui avait été prévu pour accompagner le dieu momifié et inhumé dans de massifs sarcophages. Dans sa précipitation et cette course contre d'autres prétendants aux richesses que pouvaient contenir ces tombes, Mariette n'hésita donc pas à employer les grands moyens au prix d'une fouille plus délicate et minutieuse qui aurait pris alors plus de temps qu'il n'en disposait réellement pour mettre à l'abri les précieuses reliques.

La découverte était en effet inédite et l'on put constater que les grands prêtres de Ptah y étaient particulièrement bien représentés par les nombreuses offrandes qu'ils y laissèrent et les dons précieux de bijoux prophylactiques à leurs noms qui devaient accompagner leur dieu dans le voyage dans l'au-delà.

De fait Khâemouaset participa aux enterrements d'au moins deux des Apis découverts et un grand nombre d'objets à son nom y ont été découverts dont toute une série d'ouchebtis.

Attenante au tombeau de l'Apis enterré en l'an 55 de Ramsès II, une chambre abritait un sarcophage de bois contenant une momie d'un homme déjà âgé, recouverte de bijoux princiers et le visage protégé par un masque d'or aux traits réalistes semblant ainsi nous livrer le masque mortuaire du défunt.

La chambre contenait également des stèles et reliefs aux noms de Khâemouaset, le fils de Ramsès II, et Mariette lui attribua la sépulture, conforté en-cela par les amulettes aux titres et nom du prince découvertes dans les vestiges du tombeau bouleversé par l'explosion.

Le fait sera contesté par la suite par les égyptologues qui suivirent Mariette, qui critiquèrent la méthode de fouille, l'absence de relevé précis de la découverte et doutèrent de surcroît qu'un prince de cette envergure, le fils préféré du roi désigné pour lui succéder, n'eut reçu au final qu'une sépulture secondaire dépourvue de mobilier funéraire plus riche et plus significatif.

Masque en or de la momie attribuée à Khaemouaset - Musée du Louvre

Puis une découverte en 1883 vint remettre en question l'identification faite par Mariette. Au cours de ses fouilles du Kafr el-Batran au pied de la nécropole de Gizeh, Gaston Maspero mit au jour des tombes du Nouvel Empire dont celle d'un Khâemouaset qu'on attribua aussi rapidement au célèbre prince archéologue. C'est pourquoi dès lors, les ouvrages traitant du sujet n'évoquent pas de manière certaine la tombe de Saqqarah comme étant celle du grand prêtre et font le plus souvent référence à cette découverte faite à proximité de la grande pyramide.

Cependant, la relative modestie du tombeau de Gizeh, bien qu'une partie de ses reliefs soient de haute qualité, et sa datation indiquant plutôt une sépulture de la XVIIIe dynastie n'invitent pas non plus à cette conclusion. De plus les titres de ce Khâemouaset ont longtemps été mal interprétés et il faut y reconnaître aujourd'hui un simple chef des charpentiers du roi, qui reçut le privilège de se faire aménager un véritable caveau familial au pied du plateau des pyramides livrant de précieuses informations généalogiques qui écartent ainsi définitivement l'hypothèse qu'il s'agit du tombeau du prince.

Il est aujourd'hui établi que la découverte du sérapéum de Saqqarah est bien celle de la tombe du fils de Ramsès II. Le masque en or, les amulettes et pectoraux de facture royale, les ouchebtis, les stèles et reliefs représentant le prince-grand prêtre, tout concorde pour faire de cette tombe celle de Khâemouaset. En tant que prince héritier et grand pontife de Memphis, il reçut le privilège d'être enterré au plus près du dieu qu'il avait servi pendant près de quarante ans et pour lequel il avait innové en créant les premières catacombes qui lui étaient consacrées.

Notes

  1. Si l'on retient la chronologie du British Museum, A. D. Dodson, H. W. Helck, N. Grimal, K. A. Kitchen, Kinnaer, R. Krauss, J. Málek, I. Shaw, J. von Beckerath.
  2. Ch. Desroches Noblecourt, p. 353
  3. Ph. Chatel
  4. Texte commémoratif sur les édifices restaurés :

    « Sa Majesté décréta une proclamation : « C'est le grand prêtre sem, le prince Khâ-em-ouas, qui a perpétué le nom du roi (...). Le prêtre sem, le prince Khâ-em-ouas, agit noblement, désirant restaurer les monuments des rois de la Haute et de la Basse-Égypte qui tombaient en ruine. » Lui décréta des offrandes sacrées (...) [provenant] d'une tenure ainsi que du personnel. »

  5. Son masque en or ainsi qu'une partie de son mobilier funéraire (ouchebtis notamment) sont exposés au musée du Louvre.

Bibliographie

Lien externe


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