Ambiorix

Ambiorix
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Ambiorix
Ambiorix.jpg
Origine Éburons, (Celto-Germain)
Conflits Guerre des Gaules
Faits d'armes Bataille d'Aduatuca
Hommages Statue d'Ambiorix, par Jules Bertin, sur la Grand-place de Tongres
Autres fonctions Roi des Éburons

Ambiorix est chef des Éburons, un peuple gaulois du nord de la Gaule (Gaule belgique dans la terminologie antique). César lui joint Catuvolcos « roi de la moitié des Éburons »[1]. Les Éburons sont établis « entre la Meuse et le Rhin » selon César[2], soit dans la région de Tongres -(à l'époque Atuatuca Tungrorum) « au centre du territoire »[3] - ainsi que dans l'Ardenne et en Campine.

Ambiorix infligea une cinglante défaite aux légions romaines en 54 avant J.-C., peut-être dans la vallée du Geer. Il passe pour un chef rusé, qui réussit à échapper à César. Ambiorix est devenu un des héros nationaux de la Belgique dans la deuxième moitié du XIXe siècle, porté par le même mouvement nationaliste et romantico-historique que celui qui toucha Vercingétorix pour les Français.

Sommaire

Étymologie

Le nom est d'origine celtique : Ambiorix, avec un sens mal éclairci, mais l'élément amb(i)- se retrouve dans ambactos « serviteur ». Amb(i) signifie « autour, alentour » et ambio-, forme thématisée, peut se comprendre comme « enclos ». Rix est le mot gaulois bien connu pour « roi », mais que signifie « Roi de l'enclos » ?

Il est intéressant de considérer que les Éburons avaient deux rois, le principal portant le titre de « double roi ».

Les Éburons étaient vraisemblablement de langue celtique comme l'indique le nom des différents personnages connus (Ambiorix, Catuvolcos, etc.), le substrat toponymique des régions qu'ils ont habité (ainsi que leur capitale Atuatuca / Aduatuca[4]). En revanche, il n'existe aucun indice dans l'onomastique antique montrant qu'une langue germanique ait pu être parlée dans la région avant le Bas Empire.

Historique

La Guerre contre Rome

Depuis 57 avant J.-C., la région semblait pacifiée par les troupes romaines, mais en -54, l'assassinat, commandité par Jules César du chef gaulois Dumnorix, et les difficultés liées à la désastreuse récolte de blé conduisent à un mécontentement qui se retourne contre l'occupant alors en quartiers d'hivers. C'est le point de départ d'un soulèvement des Éburons, commandés par Ambiorix, ainsi que de plusieurs tribus belges (Atuatuques, Nerviens...). Grâce à un stratagème, Ambiorix entraîna la XIVe légion romaine de Cotta et Sabinus dans un guet-apens et l'anéantit (cf. Bataille d'Aduatuca). Puis il marcha sur le camp de Quintus Cicéron, le frère du célèbre homme d'État du même nom. Les troupes romaines assiégées, tinrent bon. César réussit à intervenir juste à temps pour les délivrer.

La Traque

Ambiorix parvint à s'enfuir et se réfugia chez les Germains, mais les légions de César se livrèrent à des représailles si importantes (les habitants furent déportés, vendus comme butin de guerre) que le peuple des Éburons -pourtant encore attestés par Strabon[5]- finit par disparaitre de l'Histoire officielle en devenant la civitas des Tongres[6].

En 53 avant J.C., César raconte qu'Ambiorix vivait à proximité de la Forêt d’Ardenne, dans une maison construite au milieu des bois, ce qui lui a permis d'échapper à une attaque-surprise tendue par Basilus, sur ordre de Jules César :

« Basilus suivit exactement ses instructions ; et, après une marche aussi prompte qu'inattendue, il prit au dépourvu un grand nombre d'ennemis répandus dans la campagne : sur leurs renseignements, il se dirigea vers le lieu où l'on disait qu'était Ambiorix avec quelques cavaliers. La fortune peut beaucoup en toute chose, et surtout à la guerre. Car si ce fut un grand hasard de surprendre Ambiorix sans préparatifs de défense, et avant qu'il eût rien appris de l'approche des Romains par le bruit public ou par des courriers, ce fut aussi pour lui un grand bonheur, qu'après s'être vu enlever tout l'attirail de guerre qu'il avait autour de lui, et prendre ses chars et ses chevaux, il pût échapper à la mort. C'est pourtant ce qui arriva, parce que sa maison étant située au milieu des bois (comme le sont généralement celles des Gaulois, qui, pour éviter la chaleur, cherchent le voisinage des forêts et des fleuves), ses compagnons et ses amis purent soutenir quelque temps, dans un défilé, le choc de nos cavaliers. Pendant ce combat, quelqu'un des siens le mit à cheval ; et les bois protégèrent sa fuite. Ainsi la fortune se plut à la fois et à le jeter dans péril et à l'y soustraire[7]. »

Ambiorix courait encore, au grand dam de César, qui lui adressa quelques lignes où on sent poindre un profond ressentiment mêlé d'un certain respect[8], information reprise par les autres auteurs antiques[9]

César écrit (en parlant de lui-même) :

« Pour lui, il alla dévaster les terres d'Ambiorix. Désespérant de réduire en son pouvoir cet ennemi fugitif et tremblant, il crut, dans l'intérêt de son honneur, devoir détruire si bien, dans les états de ce prince, les citoyens, les édifices, les bestiaux, que désormais en horreur à ceux qui échapperaient par hasard au massacre, Ambiorix ne pût jamais rentrer dans un pays sur lequel il aurait attiré tant de désastres.
Lorsque César eut distribué ses légions et ses auxiliaires sur toutes les parties du territoire d'Ambiorix, que tout y eut été détruit par le meurtre, l'incendie, le pillage, et qu'un grand nombre d'hommes eurent été pris ou tués, il envoya Labiénus avec deux légions chez les Trévires […]. »

— Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, Livre VII, 24,25.

Anecdotes

Ambiorix a donné son nom à une bière belge populaire, ainsi qu'à une marque de chaussures. Un musée ainsi qu'une promenade portent également son nom. Un square de verdure à Bruxelles, à proximité du quartier européen, porte aussi son nom.

Annexes

Notes et références

  1. Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, Livre VI, 31.
  2. Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, Livre III, 24.
  3. Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, Livre VI, 32.
  4. Il peut s'expliquer par *ad-uātu-cā « lieu où l'on prophétise » [?], in Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, éditions errance 2003. p. 307, alors qu'aucune explication par le germanique n'est envisageable.
  5. Strabon, Géographie IV, 5, 3.
  6. Il se peut que les Éburons s'appelaient eux-mêmes Tungri (ceux qui parlent notre langue)
  7. Source : Jules César, Guerre des Gaules, Livre VI, 30
  8. cf. Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, Livre V 26-51, Livre VI, 43, Livre VII, 24
  9. Dion Cassius XL. 7-11 ; Florus III, 11.

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