Khalif

Khalif

Calife

Le mot calife, ou khalife[1] (prononcé ḫalīf en arabe et en persan) est une romanisation de l'arabe khalîfa (ḫalīfa(t), خَلِيفَة, écouter), littéralement « successeur » (sous-entendu du prophète), terme dérivé du verbe khalafa (ḫalafa, خَلَفَ) signifiant « succéder ». c’est-à-dire vicaires ou successeurs, titre porté par les successeurs de Mahomet après sa mort en 632 jusqu'à l'abolition de cette fonction par Mustafa Kemal Atatürk en 1924. Les califes réunissaient le pouvoir temporel au pouvoir spirituel. Le porteur du titre a pour rôle de garder l'unité de l'islam et tout musulman lui doit obéissance : c'est le dirigeant de l’oumma, la communauté des musulmans. L'autorité d'un calife s'étend sur un califat. Il porte aussi le titre de commandeur des croyants.

À la mort de Mahomet en 632, le premier calife est Abou Bakr[2] (ou Abubéker) qui poursuit la conquête de la péninsule arabique. À sa mort en 634, son premier ministre Omar lui succède. Celui-ci conquiert la Palestine, la Mésopotamie, l'Égypte et la Perse ; en 644, il est poignardé par un ancien esclave perse. Avant de mourir, il désigne un comité de six personnes qui devront choisir parmi eux le troisième calife. Ce sera Othman (644-656). Le quatrième calife est Ali (656-661). Ensuite le califat devient dynastique. La première de ces dynasties est celles des Omeyyades qui choisissent Damas comme capitale. Viennent ensuite celles des Abbassides, qui portent leur siège à Bagdad. Ceux-ci voient leur autorité contestée et la proclamation de califes concurrents (Fatimides au Caire, Omeyyades à Cordoue) si bien que vers l'an 1000, le monde musulman est divisé en trois califats indépendants.

On distingue trois principaux califats :

  1. celui d'Orient, dont le siège fut d'abord à Médine au cours des trois premiers califats, ensuite à El Kuffa en Irak jusqu'à la mort d'Ali, puis à Damas sous la famille des Omeyyades, et à Bagdad sous celle des Abbassides ; il dura 626 ans (632-1258) ; califat unique à ses débuts, certains territoires s'affranchirent par la suite de son autorité en se constituant comme califats concurrents ;
  2. celui d'Égypte ou des Fatimides, qui fut fondé en 909 par Ubayd Allah al-Mahdi, descendant de Fatima, fille de Mahomet, et qui fut renversé en 1171 par Saladin.
  3. celui de Cordoue, issu d'un émirat fondé à Cordoue en 756 par Abdérame, de la famille des Omeyyades, et démembré en 1031;

Les califes furent d'abord élus mais, dès la fin du Ier siècle de l'hégire, Muawiya Ier (ou Moavian, Muawiyya), le premier calife Omeyyade, abolit l'élection et rendit le califat héréditaire dans sa famille. Ils perdirent toute puissance temporelle depuis la création de l'Emir-al-Omrah (935). Il y eut pourtant des califes jusqu'en 1516; en cette année, le sultan ottoman Selim Ier se fit céder le califat par le dernier abbasside, Al-Mutawakkil III. Selim Ier fit transporter les reliques de Mahomet et des quatre premiers califes à Istanbul comme symboles de sa position califale.

L'autorité califale fut à partir de cette date assurée par la Dynastie ottomane jusqu'à ce que Kemal Atatürk abolisse le califat en 1924, 2 ans après avoir aboli le sultanat.

Le 101ème et dernier calife fut Abdülmecit II.

Beaucoup de musulmans, en particulier les musulmans des Indes, voulaient voir le chérif Hussein prendre la fonction de calife. Il est devenu célèbre après la révolte arabe qu'il a lancée contre les Turcs en 1916-1918.

Le roi égyptien, Fouad Ier et le roi saoudien Ibn Séoud songeaient également à reprendre le califat.

De nos jours, certains musulmans seraient favorables à un éventuel retour du califat, même si son pouvoir ne serait en rien comparable à celui de la papauté actuelle. En effet, le calife ne serait juste que le représentant des musulmans, mais n'aurait en aucun cas le rôle d'intermédiaire obligé à l'instar du catholicisme.

Sommaire

Notes et références

  1. Les deux orthographes sont admises par le TFLi et le Littré qui fait le remarque suivante : « CALIFE (ka-li-f'. Mot dont l'orthographe a varié ; on le trouve parfois écrit caliphe ; et aujourd'hui les orientalistes écrivent de préférence khalife) s. m. »
  2. Les Médinois (les Ansars) ont essayé de faire élire l'un des leurs. Abû Bakr fait alors valoir que Mahomet a dit que « La fonction de présider revient aux Quraychites ». Les Ansars ont suggéré la candidature d’Ali comme plus proche parent de Mahomet, la nomination d'Abou Bakr est suivie de la révolte de plusieurs tribus qu'il a du réprimer. Voir Tabari, La Chonique, vol. II, p. 349-352 

Articles connexes

Source partielle

« Calife », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang [sous la dir. de], Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions]  (Wikisource)

Voir aussi

Bibliographie

  • Tabari (trad. Herman Zotenberg), La chonique, Histoire des prophètes et des rois, vol. II, Actes-Sud/Sindbad, coll. « Thésaurus », 2001 (ISBN 978-2742-733187) 


Titres musulmans
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