Jean Raymond Charles Bourke

Jean Raymond Charles Bourke
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Jean Raymond Charles Bourke
Naissance 12 août 1772
Lorient (Morbihan)
Décès 29 août 1847 (à 75 ans)
Ploemeur
Origine Drapeau de France France
Allégeance Royaume de France Royaume de France
Drapeau français Royaume des Français
Drapeau français République française
Drapeau de l'Empire français Empire français
Royaume de France Royaume de France
Drapeau français Empire français (Cent-Jours)
Flag of the Kingdom of France (1814-1830).svg Royaume de France
Arme Infanterie
Grade 1812 : Général de division
Années de service 1788 - 1829
Conflits Guerres révolutionnaires
Guerres napoléoniennes
Expédition d'Espagne
Distinctions Légion d'honneur
(Grand-croix)
Ordre royal et militaire de Saint-Louis
(Commandeur)
Baron de l'Empire
Comte
Hommages Nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile
Autres fonctions Pair de France

Jean Raymond Charles Bourke (12 août 1772 - Lorient (Morbihan) † 29 août 1847 - Ploemeur), fut un militaire français des XVIIIe et XIXe siècles.

Sommaire

Biographie

Né le 12 août 1772 à Lorient (Morbihan), Jean Raymond Charles Bourke était le fils de Richard Bourke, écuyer et Marie-Jacquette Saint-John. Il descendait de la famille irlandaise de Burgh, qui suivit, en 1688, les Stuart en France après la défaite de la Boyne et le traité de Limerick.

Bourke entra au service le 10 janvier 1788 comme cadet-gentilhomme dans le régiment de Walsh-infanterie (brigade irlandaise), et nommé sous-lieutenant le 10 juillet suivant (il n'a alors que 14 ans) dans le même régiment, il fit partie, la même année, de l'expédition de Cochinchine, et continua de servir dans les Indes jusqu'en 1790.

Officier de l'Armée révolutionnaire française

En novembre 1791, il partit pour Saint-Domingue et reçut le 12 août un coup de feu à la poitrine en défendant le poste de Genton. Nommé Lieutenant le 5 septembre, et capitaine le 3 novembre 1792, dans son régiment, devenu le 92e régiment d'infanterie de ligne, il fut destitué le 21 décembre par les commissaires civils (Polverel et Sonthonax), et déporté de Saint-Domingue avec Blanchelande, d'Esparbès et une soixantaine d'officiers.

Un décret de la Convention nationale, du 30 mai 1793, déclara qu'il n'y avait pas lieu à les poursuivre. Il attendit à Bordeaux, dans les fonctions de son grade, à la suite de l'état-major de la place, un embarquement pour l'Amérique, lequel n'eut pas lieu. Employé comme adjoint provisoire aux adjudants-généraux de l'armée des côtes de Cherbourg, il rentra comme capitaine dans le 92e régiment dans le mois de brumaire an IV, et fit avec lui les campagnes des ans IV et V à l'armée de l'Ouest.

L'expédition de Saint-Domingue (1801-1802)

Chef de bataillon provisoire le 6 fructidor an VI au régiment d'O'Méara de la brigade étrangère, organisé par le général Hoche pour l'expédition d'Irlande, le bâtiment qui devait l'y mener, commandé par le capitaine de vaisseau Jean-Baptiste-François Bompart, fut pris par les Anglais.

Article détaillé : Expédition d'Irlande (1798).

Bourcke rentra en France sur parole et fut mis au traitement de réforme le 7 nivôse an VII. Adjoint à l'état-major de l'armée de l'Ouest le 20 floréal an VIII, et remplaça en l'an IX le général Humbert dans le commandement supérieur de Lorient, Port-Louis (Morbihan) et arrondissement.

La paix d'Amiens ayant rendu à Bourke son entière liberté, il put reprendre son service actif. Il fit partie, au mois de brumaire an X, de l'armée expéditionnaire de Saint-Domingue. Au moment du débarquement, il contribua puissamment, avec 300 hommes de marine, à la prise du Port-de-Paix, et à la suite de cette affaire (10 pluviôse), il devint premier aide de camp du général en chef Leclerc. La même année, il commanda l'avant-garde du corps d'armée du général Debelle, et reçut un coup de baïonnette au bas-ventre à la première attaque de la Crête-à-Pierrot. À la seconde, il fut chargé de diriger la marche de la division Boudet, et commanda la réserve de l'armée, ayant sous ses ordres Pétion, depuis président de la république haïtienne. Après la prise de la Crête-à-Pierrot et l'accomplissement d'une mission auprès du commandant des forces anglaises à la Jamaïque, Bourke, qui était chef de brigade depuis le 24 messidor an X, fut blessé le 11 vendémiaire an XI, à l'attaque de la ville du Cap par les noirs révoltés.

Général d'Empire

De retour en France le 27 nivôse an XI, et choisi, le 11 fructidor, pour aide de camp par le général Davout, il prit part, en cette qualité, à toutes les affaires de la flottille française qui eurent lieu entre Flessingue et Ambleteuse, notamment à celle du Cap Gris-Nez, au mois de messidor an XIII. Membre et officier de la Légion d'honneur les 4 germinal et 25 prairial an XII, il obtint le grade d'adjudant-commandant le 25 fructidor an XIII.

Pendant la campagne d'Autriche en l'an XIV, à la tête de 100 chevaux, il culbuta les Russes et leur prit 2 pièces de canon. Pendant toute la journée d'Austerlitz, avec une partie du 15e léger, il contint les efforts de l'ennemi pour prendre en flanc la droite de l'armée française. Dans la campagne de Prusse, le 12 octobre 1806, il pénétra à la tête de 100 chevaux dans la ville de Naünbourg, et enleva un équipage de pont sur la Saale, et porta les postes de cavalerie légère jusqu'à Freiberg. Le 24, au combat d'Auerstaedt, il enleva à l'ennemi 11 dragons et un officier supérieur, et le même jour il reçut une balle qui lui traversa le poignet. Il combattit à Eylau et à Friedland, et fut nommé commandant de la Légion d'honneur le 7 juillet 1807.

Il n'avait pas encore quitté l'Allemagne quand l'Autriche, en 1809, obligea Napoléon Ier reprendre les armes. Le 19 avril, pendant le combat de Thann, Bourke commandait une partie du 48e, le seul régiment qui restât en réserve. Le 23, à deux heures du matin, il conduisit les grenadiers des 25e et 85e régiments de ligne à l'assaut de la place de Ratisbonne, et après avoir occupé la ville une heure, l'ennemi le culbuta et le rejeta sur l'escarpe. Dans un second assaut, il parvint à s'emparer d'une porte de la ville, et 3 000 Autrichiens tombèrent en son ponvoir. Il devint général de brigade sur le champ de bataille de Wagram, où il eut 2 chevaux tués sous lui.

Après cette campagne, envoyé en toute hâte à Anvers contre les Anglais débarqués dans l'île de Walcheren, il entra, le 15 novembre, à la tête de sa brigade, dans le fort de Bath, et à Flessingue le 15 décembre suivant.

Article détaillé : Expédition de Walcheren.

Passé en Espagne en 1808, il commandait en chef à l'affaire de Lumbier, où il mit dans une déroute complète toutes les bandes de Mina. Attaché ensuite à l'armée d'Aragon, il contribua puissamment à l'investissement de Valence le 26 décembre 1811. Nommé gouverneur de Lerida, et chargé des opérations militaires dans la Haute-Catalogne, il fut blessé d'un coup de feu à la tête, et d'une balle au genou, à l'affaire de Roda contre le baron d'Eyroles, le 5 mai 1812.

En 1813, il fit la campagne de Saxe, reçut le titre de chevalier de Saint-Henri de Saxe le 25 août, le grade de général de division (7 novembre) et le gouvernement de Wesel par décret du 17 novembre. Assiégé dans cette place, il s'y défendit jusqu'au 18 avril 1814, et ramena en France toute sa garnison et 40 bouches à feu.

L'expédition d'Espagne

Mis en non-activité à cette époque, et fait chevalier de l'ordre de Saint-Louis le 19 juillet, gouverneur des places de Givet et de Charlemont le 17 mai 1815, il se maintint dans celle de Givet contre les attaques de l'armée prussienne, et ne la remit qu'en exécution des traités de Paris ((1814) et (1815)).

Placé de nouveau en non-activité le 1er août 1815, il passa le 6 octobre 1819 au commandement de la 10e division militaire. Nommé le 21 avril 1820 inspecteur-général d'infanterie, le roi l'éleva au titre de comte la même année. Pendant la campagne d'Espagne en 1823, il commanda, sous le maréchal Oudinot, la 2e division du 1er corps. Il s'empara, le 7 avril, du port du Passage et de Fontarabie ; conduisit l'attaque de San Sebastián des 9 et 10 avril, et enleva, le 15 juillet, toutes les positions qui entourent et dominent la Corogne, qu'il obligea, le 13 août, à capituler. Cette campagne fit pleuvoir sur lui les honneurs et les dignités.

Il fut cité à l'ordre du jour avec sa division, et reçut la décoration de commandeur de Saint-Louis le 21 mai suivant. Grand officier de la Légion d'honneur le 24 août, pair de France le 9 octobre, le roi d'Espagne le fit, le 4 novembre, grand-croix de l'ordre royal de Saint-Ferdinand, et le 7 avril 1824 l'empereur de Russie lui envoya le cordon de l'ordre de Saint-Alexandre Nevski.

Avec la campagne d'Espagne se termina, à bien dire, sa vie active : car, avant d'être placé dans le cadre de réserve, il se borna à remplir, en 1829, les fonctions d'inspecteur-général d'infanterie. Placé dans le cadre de réserve en vertu de la loi du 4 août 1829, cela ne l'empêcha pas d'être nommer, le 29 octobre 1826, grand-croix de la Légion d'honneur.

À la Chambre des pairs, il soutint le gouvernement royal jusqu'à le fin du règne de Charles X.

Il vivait retiré à la campagne, dans la commune de Ploemeur, près de Lorient, lorsqu'il y mourut, le 29 août 1847. L'un des plus intrépides soldats de cette légion irlandaise qui comptait tant de braves et qui se montra si fidèle à la France, sa patrie adoptive, Bourke n'était pas un tacticien de premier ordre, mais son impétuosité le rendait terrible dans un coup de main. Nul ne lui était supérieur comme officier d'avant-garde. Rien ne put refroidir son ardeur, ni l'âge, ni les blessures, ni la richesse. Il aimait la France avec passion et donna, comme on l'a vu, de nombreuses preuves de son patriotisme.

Vie familiale

Jean Raymond Charles Bourke était le fils de Richard Bourke, écuyer et Marie-Jacquette Saint-John. Il descendait de la famille irlandaise de Burgh, qui suivit, en 1688, les Stuart en France après la défaite de la Boyne et le traité de Limerick.

État de service

Campagnes

Faits d'armes

Blessures

Décorations

Titres

Hommage, honneurs, mentions...

Autres fonctions

Pensions, rentes, etc.

Armoiries

Figure Blasonnement
Blason à dessiner.svg Armes des Bourke de Burgh

Coupé d'or sur argent, à la croix de gueules, brochant sur le coupé, cantonnée au 1, d'un lion de sable et au 2 d'une main dextre appaumée de gueules.[2]

Orn ext baron de l'Empire ComLH.svg
Blason à dessiner.svg
Armes du baron Bourke et de l'Empire (décret du 19 mars 1808, lettres patentes du 16 septembre 1808 (Palais de Saint-Cloud))

D'or ; à la croix de gueules, cantonnée en chef à dextre d'un lion rampant de sable, et à sénestre du quartier des barons militaires.[3],[4]

Livrées : jaune, rouge et noir nuancé[4].

Orn ext Comte (baron-pair) GCLH.svg
Blason à dessiner.svg
Armes du comte Bourke, pair de France

Coupé d'or sur hermine, à la croix de gueules, brochant sur le tout, cantonnée au 1, d'un lion de sable, armé et lampassé de gueules, et au 2 d'une main de sable.[2],[5]

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références


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