Jean Madiran

Jean Madiran


Jean Madiran, de son vrai nom Jean Arfel, né le 14 juin 1920 à Libourne (Gironde), est un journaliste et militant d'extrême droite français, de la mouvance du traditionalisme catholique[1], auteur de nombreux essais.

Il a également fait usage du nom de plume Jean-Louis Lagor[2], en début de carrière, ainsi que celui de Jean-Baptiste Castetis (Lagor, Madiran et Castetis sont des communes des Pyrénées-Atlantiques).

Sommaire

Éléments biographiques

Durant l'Occupation, Jean Madiran, décoré de la Francisque, est le secrétaire particulier de Charles Maurras. Il collaborait alors à L'Action française et à la Revue universelle (fondée par Jacques Bainville et Henri Massis). Ses écrits expriment alors sans retenue antisémitisme et antimaçonnisme[3].

Réfugié dans un monastère (situé sur la colline de Madiran, d'où son pseudonyme) après 1945, il deviendra par la suite un journaliste et essayiste réputé dans les milieux traditionalistes catholiques et nationalistes[réf. souhaitée]. Il publie son premier livre, La Philosophie politique de saint Thomas (Les Éditions Nouvelles, 1948) sous le pseudonyme de Jean-Louis Lagor.

Il lance une première publication d'inspiration maurassienne, l'Indépendance française, qui sera rachetée quelque temps après en 1950 par Aspects de la France[4].

Il collabore à l'hebdomadaire Rivarol de 1951 à 1958[5].

En 1956, il a créé la revue mensuelle de réflexion catholique traditionaliste Itinéraires, qu'il dirigera jusqu'en 1996. En décembre 1989, à la suite du sacre de quatre évêques à Écône par Monseigneur Lefebvre, il ralentit le rythme de parution de la revue pour lui faire adopter une périodicité trimestrielle, qu'elle conservera ensuite[6].

Il a été directeur de publication du quotidien d'extrême droite Présent, dont il fut un des fondateurs en 1982. Il y occupe durant des années les fonctions de directeur de la rédaction, mais ne porte plus aujourd'hui que le titre de « directeur émérite », bien que toujours très présent au sein de la rédaction.

Compagnon de route du Front national, Jean Madiran s'est efforcé de ne pas prendre parti lors du conflit entre Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret, ce qui a entraîné un appel au boycott du journal de la part de Le Pen[réf. nécessaire].

Jean Madiran se réclame aujourd'hui de la « droite nationale » traditionnelle et se définit comme un « intellectuel catholique ». Toutefois, dans un article paru dans le journal Itinéraires[7], il écrivait :

« Mais si l’on nous demande de “nous situer”, c’est-à-dire de déclarer nous-mêmes ce que nous sommes et où nous sommes, alors il faut entendre la réponse qui est la nôtre.

C’est une réponse qui modifie la formule de François Brigneau, ou plutôt qui l’accomplit et l’épanouit dans sa complète vérité : “Nous sommes à droite de l’extrême droite.”
Ce n’est point mépris non différencié pour tous ceux et tout cela que le jargon officiel présente comme “l’extrême droite”. Mais d’abord c’est, ici encore, refus de l’arbitraire de gauche qui inspire et impose un faux classement. Il n’y a en réalité aucun extrémisme, de droite ou d’ailleurs, à vouloir fonder la vie sociale sur “travail-famille-patrie”, “Dieu premier servi”. »

Le 6 février 1995, à Paris, Madiran organise avec d'autres personnalités, comme François Brigneau, une réunion présidée par Maurice Bardèche pour célébrer l'anniversaire du 6 février 1934 et la mort de Robert Brasillach. Jean Madiran déclare alors : « Jeunes gens et jeunes filles qui êtes ici ce soir, nous remettons entre vos mains la mémoire de la Révolution nationale, nous vous remettons la mémoire de la France qui attend, qui espère et qui veut sa libération ».

En mars 2006, Jean Madiran est allé dans le cimetière de Boeschepe, devant le monument à la mémoire de Géry Ghysel, tué par balle le 6 mars 1906 en manifestant devant son église paroissiale contre les Inventaires. Sa mort entraîna la chute du gouvernement et la suspension des inventaires. Jean Madiran, donna une conférence où il aborda l'évolution du concept de laïcité au sein de l’Église de France[réf. nécessaire].

Dans le cadre de la future bataille pour la succession de Jean-Marie Le Pen, il n'a jamais pris position, estimant simplement que « Le plus vraisemblable est que Jean-Marie Le Pen installera Marine pour lui succéder. C’est aussi le plus raisonnable. »

Œuvres

  • Ils ne savent pas ce qu'ils font, Nouvelles Éditions latines, Paris, 1955. 192 p.
  • Ils ne savent pas ce qu'ils disent, Nouvelles Éditions latines, Paris, 1955. 186 p.
  • On ne se moque pas de Dieu, Nouvelles Éditions latines, Paris, 1957. 207 p.
  • Brasillach, Club du Luxembourg, Paris, 1958. 261 p.
  • Lettre à Jean Ousset, Les Presses Bretonnes, 1960
  • Doctrine, prudence et options libres, Nouvelles Éditions latines, coll. « Les Documents du Centre français de sociologie » n° 3, 1960. 32 p.
  • L'Unité, Librairie des chercheurs et curieux, Paris, 1960. 32 p.
  • De la Justice sociale, Nouvelles Éditions latines, coll. « Itinéraires », Paris, 1961. 91 p.
  • La Cité catholique aujourd'hui, Les Presses Bretonnes, 1962
  • Le principe de totalité, Nouvelles Éditions latines, coll. « Itinéraires », Paris, 1963. 95 p.
  • Saint Thomas d'Aquin, Les principes de la réalité naturelle (De principiis naturae, introduction, traduction et notes par Jean Madiran, texte latin et traduction française en regard), Nouvelles Éditions latines, coll. « Docteur commun » n° 1, Paris, 1963, 127 p. – Réédition 1994. 127 p. (ISBN 2-7233-0483-3).
  • L'intégrisme : histoire d'une histoire, Nouvelles Éditions latines, coll. « Itinéraires », 1964. 285 p.
  • La vieillesse du monde : essai sur le communisme, Nouvelles Éditions latines, coll. « Itinéraires », Paris, 1966. 237 p. (réédition 1975, Éditions Dominique Martin Morin, Paris. 140 p.)
  • Pius Maurras, Éditions Dominique Martin Morin, 1966
  • L'hérésie du XXe siècle [tome 1], Nouvelles Éditions latines, coll. « Itinéraires », 1968. 309 p. (réédition, 1988, 319 p., (ISBN 2-7233-0364-0)).
  • Réclamation au Saint-Père [L'hérésie du XXe siècle, tome 2], Nouvelles Éditions latines, coll. « Itinéraires » n° 24, 1974. 300 p.
  • « La Messe, état de la question », Itinéraires (numéro spécial de la revue), Paris, 1976. 79 p. 5e édition revue et complétée.
  • Les deux démocraties, Nouvelles Éditions latines, Paris, 1977. 199 p. (ISBN 2-7233-0024-2).
  • La Droite et la gauche, Nouvelles Éditions latines, Paris, 1977. 118 p. (ISBN 2-7233-0017-X).
  • La République du Panthéon : explication de la politique française (recueil de textes publiés dans la revue Itinéraires entre 1974 et 1981), Éditions Dominique Martin Morin, Bouère, 1982. 176 p. (ISBN 2-85652-049-9).
  • Éditoriaux et chroniques. 1, De la fondation d'"Itinéraires" à sa condamnation par l'épiscopat, 1956-1966, Éditions Dominique Martin Morin, Bouère, 1983. 316 p. (ISBN 2-85652-055-3).
  • Éditoriaux et chroniques. 2, Le Catéchisme, l'Écriture et la messe, 1967-1973, Éditions Dominique Martin Morin, Bouère, 1984. 331 p. (ISBN 2-85652-062-6).
  • Éditoriaux et chroniques. 3, La France à la dérive et la décomposition de l'Église : 1974-1981, Éditions Dominique Martin Morin, Bouère, 1984. 320 p. (ISBN 2-85652-075-8).
  • Le Concile en question : correspondance Congar-Madiran sur Vatican II et sur la crise de l'Église (en collaboration avec Yves Congar), Éditions Dominique Martin Morin, Bouère, 1985. 175 p. (ISBN 2-85652-079-0).
  • Les Droits de l'homme DHSD[8], Éditions de Présent, Maule, 1988. 159 p. (ISBN 2-905781-07-6) (réédition, 1995, (ISBN 2-905781-13-0)).
  • Le vol du butor : divertissement littéraire sur ma vie et mes œuvres, Itinéraires (numéro spécial de la revue), Paris, 1990. 16 p.
  • Quand il y a une éclipse, Éditions Difralivre, Maule, 1990. 206 p. (ISBN 2-908232-02-2).
  • Maurras, Nouvelles Éditions latines, Paris, 1992. 234 p. (ISBN 2-7233-0452-3).
  • Gilson : chroniques philosophiques, Difralivre, 1992 (ISBN 978-2-908232-04-2)
  • « Court précis de la loi naturelle selon la doctrine chrétienne », Itinéraires (numéro spécial de la revue), 1995. 46 p.
  • Le Monde et ses faux, Éditions de Présent, Paris, 1997. 112 p. (ISBN 2-905781-15-7).
  • L'extrême droite et l'Église : réponse, Éditions de Présent, Paris, 1998. 161 p. (ISBN 2-905781-18-1). Ouvrage qui fait réponse à L'extrême droite et l'Église de Xavier Ternisien, 1997, éd. Brepols.
  • Une civilisation blessée au cœur, Éditions Sainte-Madeleine, Le Barroux, 2002. 109 p. (ISBN 2-906972-41-X).
  • La révolution copernicienne dans l'Église, Éditions Consep, Paris, 2002. 107 p. (ISBN 2-85162-090-8).
  • La trahison des commissaires, Éditions Consep, Versailles, 2004. 65 p. (ISBN 2-85162-147-5).
  • Maurras toujours là, Éditions Consep, Versailles, 2004. 102 p. (ISBN 2-85162-120-3).
  • Histoire du catéchisme, 1955-2005, Éditions Consep, Versailles, 2005. 160 p. (ISBN 2-85162-083-5).
  • La laïcité dans l'Église, Éditions Consep, Versailles, 2005. 152 p. (ISBN 2-85162-159-9).
  • L'accord de Metz : ou pourquoi notre Mère fut muette, Via Romana, Versailles, 2007
  • Histoire de la messe interdite : Fascicule 1 (1964-1976), Via Romana, Versailles, 2007, 122 p. (ISBN 978-2-916727-20-2)
  • La trahison des commissaires : 3e éd. revue et augmentée, Via Romana, 2008, 103 p. (ISBN 978-2-916727-31-8)
  • Enquête sur la maladie de la presse écrite, Via Romana, 2008, 64 p. (ISBN 978-2-916727-38-7)
  • Histoire de la messe interdite : Fascicule 2 (1976-1989), Via Romana, 2009, 160 p. (ISBN 978-2-916727-50-9)
  • Chroniques sous Benoît XVI, Via Romana, 2010, 430 p. (ISBN 978-2-916727-71-4)

Bibliographie

Sources

  1. Source : Jean-Yves Camus et René Monzat, « Les droites nationales et radicales en France », pages 64 à 66 : « Principal théoricien laïc de l'intégrisme catholique »
  2. Article de L’Homme Nouveau, n° 1327, 4 juillet 2004.
  3. " M. Arfel-Madiran affirmait sous l'Occupation que " le juif souffre par où il a péché ", Olivier Biffaud, Le Monde, 29 mai 1990. :" Un an plus tard (6), dans un article intitulé " Les bons trucs « , M. Arfel ne désarme pas. » On fait actuellement aux Francais le coup de l'indignation, écrit-il, parce qu'ils n'osent plus affirmer leurs vérités cardinales, et notamment celle-ci : qu'au milieu des conséquences tragiques de la défaite de 1940, le juif souffre par où il a péché, tandis que le Français souffre par où il a laissé pécher le juif. (...) Cette double forme résume toute notre position antisémite actuelle : le regret que l'on n'ait pas empêché les juifs de nuire à la France et la volonté de ne plus se laisser guider par eux. « Alors que le sort des juifs émeut et mobilise une partie de l'opinion catholique, M. Arfel achève son article par cette conclusion : » Nous ne nions pas que les juifs subissent durement le contrecoup de leur politique imprudente et impudente. Mais qu'on ne gémisse pas que nous nous acharnons sur de pauvres hères traqués et réduits à néant. Ils sont puissants et agissants puisqu'ils tourneboulent encore une partie de l'opinion et la mobilisent pour leur défense, et pour l'oubli de leurs fautes. "
  4. Jean-Paul Gautier, Les Extrêmes droites en France : de la traversée du désert à l'ascension du Front national, 1945-2008, Paris, Éd. Syllepse, 2009, page 17
  5. Il "a été le secrétaire particulier de Charles Maurras et militant de l'Action française à partir de 1943, puis il a collaboré à Rivarol de 1951 à 1958". Erwan Lecoeur. Dictionnaire de l'extrême droite. Page 241
  6. Source : Emmanuel Ratier, article « Itinéraires », dans l’Encyclopédie politique française, volume 1, p. 352.
  7. Jean Madiran, « Notre politique », Itinéraires, n°256, septembre-octobre 1981.
  8. DHSD : Droits de l’Homme sans Dieu

Liens internes

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Jean Madiran de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужно сделать НИР?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Jean-Louis Lagor — Jean Madiran Jean Madiran, de son vrai nom Jean Arfel, est un journaliste, écrivain et militant catholique traditionaliste, né le 14 juin 1920 à Libourne (Gironde). Il a également fait usage du nom de plume Jean Louis Lagor[1], en début de… …   Wikipédia en Français

  • Jean Arfel — Jean Madiran Jean Madiran, de son vrai nom Jean Arfel, est un journaliste, écrivain et militant catholique traditionaliste, né le 14 juin 1920 à Libourne (Gironde). Il a également fait usage du nom de plume Jean Louis Lagor[1], en début de… …   Wikipédia en Français

  • Jean Ousset — Jean Ousset, né le 28 juillet 1914 à Porto (Portugal) et mort le 20 avril 1994, est un intellectuel et militant catholique français. Il a écrit sous plusieurs pseudonymes tels Jean Marial, André Roche, Louis Morteau, Jean Marie Vaissière, Jacques …   Wikipédia en Français

  • Madiran — Cet article concerne la commune. Pour le vin, voir Madiran (AOC). Pour le journaliste et écrivain, voir Jean Madiran. 43° 19′ 51″ N …   Wikipédia en Français

  • Jean-Marie Michel — Jean Marie Michel …   Wikipédia en Français

  • Madiran (AOC) — Pour la commune, voir Madiran. Sud Ouest …   Wikipédia en Français

  • Jean Voguet — Pour les articles homonymes, voir Voguet. Jean Voguet, conférence durant le Shanghai Mixed Media Art Festival, novembre 2005 Jean Voguet, né en 1953, compositeur atypique …   Wikipédia en Français

  • Vignoble de Madiran — Madiran (AOC) Le madiran (rouge) et le pacherenc du Vic Bilh (blanc) sont des vins du sud ouest de la France, produits dans une même zone. Leur fête a lieu tous les ans dans le village de Madiran les 14 et 15 août. Sommaire 1 Le Madiran 2 Le… …   Wikipédia en Français

  • Vignoble de Madiran et Pacherenc — Madiran (AOC) Le madiran (rouge) et le pacherenc du Vic Bilh (blanc) sont des vins du sud ouest de la France, produits dans une même zone. Leur fête a lieu tous les ans dans le village de Madiran les 14 et 15 août. Sommaire 1 Le Madiran 2 Le… …   Wikipédia en Français

  • Vignoble de madiran — Madiran (AOC) Le madiran (rouge) et le pacherenc du Vic Bilh (blanc) sont des vins du sud ouest de la France, produits dans une même zone. Leur fête a lieu tous les ans dans le village de Madiran les 14 et 15 août. Sommaire 1 Le Madiran 2 Le… …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”