Jean-Baptiste Silva

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Jean-Baptiste Silva par Jean Daullé (1742) d'après Hyacinthe Rigaud (1741)

Jean-Baptiste Silva est un médecin français, né à Bordeaux le 13 janvier 1682 et mort à Paris le 19 août 1742.

Biographie

Membre d’une famille juive d’apothicaire d’origine espagnole et réfugiée depuis le XVe siècle à Bordeaux, où il s’installèrent et officièrent par lettres patentes, Jean-Baptiste Silva est probablement l’une des figures marquantes, « un de ces médecins que Molière n’eût pu ni ôsé rendre ridicules » selon les propres mots de Voltaire qui le pratiquait.

Né à Bordeaux, Jean-Baptiste Silva étudia la médecine à Montpellier et fut reçu docteur en 1701. Il se rendit ensuite à Paris où son confrère, Pierre Chirac, le fit connaître à la cour du Régent.

Ayant été appelé à donner son avis sur la maladie de Louis XV en 1721, il préconisa une saignée du pied qui réussit. Grâce à ce succès, il acquit une grande réputation. On lui doit à cette occasion, un Traité de l'usage des différentes sortes de saignées, principalement de celles du pied (1727), resté célèbre. Dès lors, la fortune lui sourit jusqu'à sa mort, en 1742. Il devint médecin fort à la mode, surtout auprès des dames^[1].

« Malade et dans un lit de douleur accablé,
Par l'éloquent Silva vous êtes consolé;
Il sait l'art de guérir autant que l'art de plaire »^[2].

Ses théories furent refutées par plusieurs autres médecins. Un des opposants, le médecin de province François Quesnay, sortit de l'obscurité grâce à sa publication critique, malgré l'opposition des amis de Silva (entre autres le censeur royal, Burette)^[1].

Iconographie

Le portrait de Jean-Baptiste Silva a été peint par Hyacinthe Rigaud en 1741 contre 600 livres, payés par Louis de Boullogne^[3]. Deux versions sont connues : la première, anciennement à la Faculté de de Paris a brulé dans un incendie^[4]. La seconde, anciennement dans la collection de M. le comte de Seckendorff à Berlin avant 1940; nous est connue par le catalogue de l'exposition qui se tint à Berlin en 1910 (n°117).

Une très belle gravure en fut notamment réalisée en 1742 par Georg-Friedrich Schmidt^[5], puis par Etienne Ficquet vers 1765^[6], par Gilles-Edme Petit^[7] et par Johann Martin Bernigeroth sans date^[8].

Il n'est pas impossible qu'une pièce de musique pour viole par Antoine Forqueray ou son fils Jean-Baptiste Forqueray "la Sylva" (Ve Suite) porte le nom du célèbre docteur.

Notes

1. ↑ ^{a et b} Christine Théré, Loïc Charles, Jean-Claude Perrot, François Quesnay : Oeuvres économiques complètes et autres textes, Tome second, 2005 ; page 1342
2. ↑ Voltaire, Dictionnaire philosophique
3. ↑ « Mr Sylva (Jean-Baptiste), docteur régent de la faculté de paris, médecin consultant du roi, &. Peint et gravé aux frais de Mr de Boullogne ». Voir Hulst/3, p. 199 ; Portalis & Béraldi, 1880-1882, II, p. 168 (n°32) ; Ibid. III, p. 525 (n°53) ; Legrand, 1911, cat. n°125, pl. 24 ; Roman, 1919, p. 219
4. ↑ Huile sur toile. H. 79 ; L. 64
5. ↑ Jean Baptiste Silva, / Ecuyer, Docteur Régent de la Faculté / de Médecine en l’Université de Paris, / Médecin consultant du ROY. Et ordinaire / de S.A.S. Mgr le PRINCE DE CONDE. Au bas à gauche, quelques livres. Le signet de l’un d’eux porte, en caractères minuscule : Schmidt / sculp. Au bas à gauche, signé : Peint par Hyacinthe Rigaud, Chevalier de l’ordre de Saint-Michel. A droite : Gravé à Paris par G. F. Schmidt graveur du Roy en 1742. H. 47,5 ; L. 34.
6. ↑ Dans un ovale, buste tourné vers la droite. Sur le plat du socle, de part et d’autre de l’ovale, respectivement à gauche et à droite : Hyacinthe Rigaud pinxit – Ficquet sculpsit. Dans le cartouche, en bas : JEAN BAPTISTE SILVA / Ecuyer Docteur en Médecine de la Faculté de Montpellier / Docteur Régent de la Faculté en l’Université de Paris / Médecin Consultant du Roy et de S. A. S. Monseigr. / le Prince de Condé. Né à Bordeaux le 13 janvier / 1682. Décédé à Paris le 19 août 1742. H. 17 ; L. 12.
7. ↑ Dans un ovale, buste tourné vers la droite. Dans un cartouche sous l’ovale : Jean-Baptiste Silva, / Ecuyer, Docteur Régent de la / faculté de Médecine en l’Université de / Paris, Médecin du Roy et ordinaire / du Prince de Condé. A gauche du cartouche : H. Rigaud p. 1740. Sous le cartouche : Né à Bourdeaux le 13. Janvier 1682. mort à Paris le 9. Aoust 1742. En bas de l’estampe, dans un autre cartouche : Il charmoit les Esprits par ses traits éloquents / Et portoit dans ses mains les trésors de la vie / Admiré du Public, et admiré des Grands / Il se rendit célèbre et terrassa l’envie. / M. Daquin.
8. ↑ Dans un ovale à droite. H. 14,7 ; L. 8,9.

Bibliographie

• « Note sur le médecin Jean-Baptiste Silva », dans Isidore Simon, « Les médecins juifs en France des origines jusqu'à la fin du XVIII^e siècle », Revue d'histoire de la médecine hébraïque, 24e année n° 94, oct. 1971, p. 115.

Liens internes

• La dynastie des Silva