Alliance des jeunes patriotes pour le sursaut national

Alliance des jeunes patriotes pour le sursaut national
Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Jeunes Patriotes.
Côte d'Ivoire
Coat of arms Ivory Coast ca 1964-2000.svg
Cet article fait partie de la série sur la
politique de la Côte d'Ivoire,
sous-série sur la politique.


v · ivoirien, nationaliste et dirigé par Charles Blé Goudé, dit le général des patriotes.

Sommaire

Création

Le mouvement est créé le 26 septembre 2002, soit une semaine après la tentative de coup d'État, par Charles Blé Goudé, revenu en urgence de Manchester, où il suivait les cours du Master en gestion et prévention des conflits, non obtenu car il a quitté l'Angleterre en cours d'année universitaire. Ce mouvement rassemble des mouvements de jeunesse :

  • la Coordination des jeunes patriotes (COJEP), fondée en 2001 par Charles Blé Goudé ;
  • la Fédération des étudiants et scolaires de Côte d'Ivoire (FESCI), proche du FPI de Laurent Gbagbo ;
  • la Sorbonne, lieu de réflexion informelle ;
  • le Mouvement ivoirien pour le rapatriement d'Alassane Ouattara ;
  • le Mouvement pour la conscience républicaine de Thierry Legré
  • et certains réseaux ivoiriens de la diaspora, principalement à Londres.

Certains de ces mouvements ont participé au renversement du général Gueï qui tentait de modifier frauduleusement le résultat des élections présidentielles ; 300 manifestants avaient été tués par l’armée ces jours-là. Le mouvement reçoit au départ l'aide de personnalités telles que Moïse Lida Kouassi, ministre de la défense en 2002.

Début 2003, le mouvement est rejoint par le Collectif des mouvements de femmes patriotes de Geneviève Bro-Grebé, les Sentinelles pour la paix (jeunes filles de 15 à 23 ans) et les Cercles patriotiques professionnels. Il dispose également d'un relais auprès de la présidence ivoirienne, en la personne de Kuyo Théa Narcisse, chef de cabinet de Gbagbo.

Quelques personnalités médiatiques lui apportent leur soutien, comme Joël Tiéhi, ancien footballeur capitaine de l'équipe nationale, et le chanteur de reggae Serge Kassy, les artistes Gadji Celi, Paul Madys, Wayzé. Philippe Mangou, chef d'état-major des FANCI depuis novembre 2004, est réputé proche des Jeunes patriotes.

Le recrutement se fait dans les tranches d'âge inférieur à 25 ans (majoritaires dans le pays), ainsi que dans la diaspora ivoirienne. Ils soutiennent farouchement le chef de l'État et affirment rechercher avant tout la cohésion de la nation ivoirienne.

Organisation

État-major

Outre Charles Blé Goudé, les principaux dirigeants sont :

  • Jean-Yves Dibopieu (auteur du slogan « à chacun son Français »), président de la FESCI ;
  • Richard Dacoury, président de la « Sorbonne », forum de réflexion basé au Plateau à Abidjan ;
  • Idriss Ouattara, président des agoras et parlements de Côte d'Ivoire ;
  • Ahoua Stallone, porte-parole ;
  • Koné Seydou, ;
  • Thierry Légré.

Il bénéficie du soutien de la présidence, qui n'a jamais entamé contre ce mouvement d'action de répression de ses violences.

Diffusion de l'idéologie

Les Jeunes patriotes organise des agoras ou parlements dans Abidjan, lieux de débats permanents. Les Jeunes patriotes sont particulièrement populaires dans certains quartiers d'Abidjan, comme Port-Bouët, Cocody, Yopougon.

Le mouvement utilise également des moyens de communication modernes, comme la distribution de tee-shirts frappés de slogans militants, d'affiches et de prospectus ; il diffuse des CD et de cédéroms (dont Meurtre rituel pour Alassane Ouattara).

Le mouvement comprend des milices armées, issues des franges les plus pauvres et désespérées de la jeunesse ivoirienne. Ces milices ont participé à la répression des manifestations du 25 mars 2004, à Abidjan (qui ont fait au moins 120 morts et 20 disparus). Le rôle de ces milices a été reconnu par le Pr Martin Bléou, ministre de la Sécurité intérieure. Ces milices armées peuvent jouer un rôle potentiellement menaçant pour la paix, selon le GRIP.

Principales actions du mouvement

Dès sa création, Charles Blé Goudé veut faire de l'Alliance un mouvement de combat (selon ses propres termes). Il organise des manifestations de protestation contre la rébellion (2 octobre, 2 décembre 2002, 18 janvier 2003) et de soutien au pouvoir de Laurent Gbagbo (le 1er février 2003), à son retour de la signature des Accords Kléber.

En janvier 2003, ils bloquent Dominique de Villepin pendant trois quarts d'heure à la sortie du palais présidentiel d'Abidjan.

Ils manifestent pour le retrait de l'armée française, notamment par un sit-in devant la base du 43e BIMA en juin 2004, ainsi que pour la reprise de l'offensive contre les Forces nouvelles.

Le 26 avril 2004, Charles Blé Goudé a tenu un meeting au stade Champroux, qui a réunit 50 000[réf. nécessaire] Jeunes patriotes. Il y avait invité l'épouse de Laurent Gbagbo, la très active Simone Ehivet Gbagbo, et le président de l’Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly. Il avait annoncé les évènements du 6 et du 7 novembre suivants en annonçant à propos des Jeunes patriotes : ils s’engageront aux côtés des Ivoiriens à détruire tous les biens des Français si ces derniers ne respectent pas l’ultimatum d’un mois qu’ils leur ont donné.[1].

Ces mouvements sont nés dans le milieu étudiant ivoirien par essence, très contestataire.

Ce qui anime le mouvement des jeunes patriotes et qui leur a valu tant de succès, c'est le respect strict de la constitution ivoirienne et des échéances électorales qu'ils revendiquent. En théorie, pour Blé Goudé et ses amis, le pouvoir s'obtient par les urnes et non les armes. Leur soutien inconditionnel à Laurent Gbagbo, défait à l'issue du deuxième tour des élections présidentielles de novembre 2010, s'inscrit toutefois en porte à faux avec cette rhétorique légaliste. Tout comme les diverses exactions commises à l'occasion de la répression des manifestations qui ont suivi.

Par ailleurs, Charles Blé Goudé de l'Alliance des jeunes patriotes pour le sursaut national et Fofié Kouakou Martin du mouvement des Forces nouvelles, font l’objet de sanctions de l’ONU[2] .

Durant la crise ivoirienne 2010-2011, lors de l'assaut des forces armées d'Alassane Ouattara le 11 avril 2011 contre le Palais présidentiel d'Abidjan tenu par Laurent Gbagbo et ses partisans, ce qui conduira à leurs arrestations, le président du mouvement Charles Blé Goudé était introuvable.

Voir aussi

Articles de Wikipédia

Sources

Notes

  1. http://www.ivoirealites.net/verites/articles.php?num=448
  2. Monique Mas. Deux «patriotes» et un rebelle visés par l’Onu. RFI, 3 février 2006 rfi.fr, consulté le 4 juin 2007

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Alliance des jeunes patriotes pour le sursaut national de Wikipédia en français (auteurs)

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Alliance Des Jeunes Patriotes Pour Le Sursaut National — Demande de traduction Congrès Panafricain des Jeunes Patriotes → …   Wikipédia en Français

  • Alliance des jeunes patriotes pour le sursaut national — The Alliance des jeunes patriotes pour le sursaut national (fr Alliance of Young Patriots for National Survival ) commonly known as Young Patriots, of Côte d Ivoire. Organisation A fascist youth movement supportive of the President of Côte d… …   Wikipedia

  • Congrès Panafricain des Jeunes Patriotes — The Congrès Panafricain des Jeunes Patriotes, commonly known as Young Patriots, of Côte d Ivoire is the name given to a youth movement supportive of the President of Côte d Ivoire, Laurent Gbagbo and his ruling Ivorian Popular Front (FPI) party.… …   Wikipedia

  • Jeunes patriotes — Alliance des jeunes patriotes pour le sursaut national Demande de traduction Congrès Panafricain des Jeunes Patriotes → …   Wikipédia en Français

  • Jeunes Patriotes — Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom. Les Jeunes Patriotes ou les membres de Alliance des jeunes patriotes pour le sursaut national, en Côte d Ivoire. Les Jeunes Patriotes du Québec sont une… …   Wikipédia en Français

  • Congrès Panafricain des Jeunes et des Patriotes — The Congrès Panafricain des Jeunes et des Patriotes (COJEP), commonly known as Young Patriots, of Côte d Ivoire is the name given to a youth movement supportive of the former President of Côte d Ivoire, Laurent Gbagbo and his ruling Ivorian… …   Wikipedia

  • Congrès national de la résistance pour la démocratie — Le Congrès national de la résistance pour la démocratie (CNRD), créé le 2 mars 2006 à Abidjan, est une fédération de partis et d’organisations de la société civile ivoiriens, engagés « dans la lutte de résistance pour la libération… …   Wikipédia en Français

  • Charles Blé Goudé — Surnom Général Blé Goudé[1] Naissance 1er janvier 1972 Niagbrahio, Côte d Ivoire Nationalité Ivoirienne …   Wikipédia en Français

  • Charles Blé Goudé — (seated, center) with supporters of the COJEP after their storming of RTI studios in Abidjan, 2006. Charles Blé Goudé (1 February 1972) is an Ivorian political leader, born at Guibéroua, in the center west of the country. Contents …   Wikipedia

  • Charles Ble Goude — Charles Blé Goudé Charles Blé Goudé Nom de naissance Charles Blé Goudé Surnom(s) Général Blé Goudé, Gbapê, Zouzou Naissance 1 …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”