Jardins botaniques royaux de Kew

Jardins botaniques royaux de Kew
Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Kew Gardens (homonymie).
Jardins botaniques royaux de Kew
Image illustrative de l'article Jardins botaniques royaux de Kew
Les jardins devant Palm House
Géographie
Pays Drapeau : Royaume-Uni Royaume-Uni
Ville Kew
Superficie 121 ha
Cours d'eau Tamise
Caractéristiques
Création 1759
Type Jardin botanique
Essences 30 000
Fréquentation 2 000 000
Protection  Patrimoine mondial (2003)
Lien Internet www.kew.org
Coordonnées 51° 28′ 29″ N 0° 17′ 44″ W / 51.474667, -0.29546751° 28′ 29″ Nord
       0° 17′ 44″ Ouest
/ 51.474667, -0.295467
  

Géolocalisation sur la carte : Angleterre

(Voir situation sur carte : Angleterre)
Jardins botaniques royaux de Kew

Géolocalisation sur la carte : Grand Londres

(Voir situation sur carte : Grand Londres)
Jardins botaniques royaux de Kew

Les jardins botaniques royaux de Kew (en anglais : Royal Botanic Gardens of Kew), souvent appelés simplement Kew Gardens, sont un ensemble de jardins et de serres situés entre les quartiers Richmond upon Thames et Kew à l'ouest de Londres. Sur une superficie de 121 hectares, les Kew Gardens abritent l'une des plus importantes collections de plantes du monde[1] — plus de 30 000 espèces de végétaux — et un centre de recherche en botanique réputé. On y trouve également le plus grand herbier du monde : plus 7 millions de spécimens. Fondée en 1759, cette institution emblématique de l'époque victorienne, qui accueille chaque année deux millions de visiteurs, a été inscrite en juillet 2003 sur la liste du patrimoine mondial établie par l'UNESCO.

Sommaire

Historique

Le site au XVIIIe siècle

Les jardins botaniques royaux de Kew ont pour origine le jardin exotique, baptisé Kew House, constitué par Lord Capel de Tewkesbury, agrandi et grandement augmenté par la princesse Augusta de Saxe-Gotha (1719-1772), veuve du prince de Galles Frederick (1707-1751). Sir William Chambers (1723-1796) y construisit de nombreux bâtiments comme la pagode chinoise de 1761. George III enrichit les jardins avec l'aide de William Aiton (1731-1793) et de Sir Joseph Banks (1743-1820). Les anciens bâtiments de Kew House furent démolis en 1802. La maison hollandaise, attenante aux jardins, fut acquise par George III en 1781 pour l'agrément des enfants de la famille royale : elle est aujourd'hui connue sous le nom de Kew Palace.

Une institution victorienne

En 1841, après une période de déclin, les jardins reçurent l'appellation officielle de « Jardins botaniques nationaux ». Ils furent alors réorganisés sous la houlette du nouveau directeur, William Jackson Hooker (1785-1865), auquel succéda son fils Joseph (1817-1911) de 1865 à 1885[1]. Sous leur impulsion, le site s'étendit de 30 hectares à 109, puis 121, et les collections furent enrichies. Cela s'accompagna d'une plus large ouverture au public, visible dans la fréquentation, qui passa de 9 000 visiteurs en 1841 à 400 000 en 1857[1]. C'est également à cette époque, entre 1841 et 1849, que fut construite, par l'architecte Decimus Burton (1800-1881) et le forgeron Richard Turner (1798-1881), la vaste serre typiquement victorienne appelée Palm House, première construction d'envergure utilisant le fer forgé. C'est également sous la responsabilité des Hooker père et fils que fut initiée la constitution d'un herbier qui a largement contribué à la renommée scientifique des Jardins de Kew[1].

Les collections de plantes atteignirent rapidement une dimension impressionnante grâce au réseau de jardins et de collaborateurs dont l'institution disposait à travers tout l'empire et permirent aux jardins botaniques royaux de Kew « d'incarner en quelque sorte, par la magnificence de ses possessions, la mainmise britannique sur le globe[2] ». Cette utilisation des potentialités de l'empire pour enrichir les collections des jardins de Kew n'est d'ailleurs pas à sens unique : la connaissance pointue que son personnel possèdait des caractéristiques des différentes plantes collectées à travers tout l'empire permit plusieurs acclimatations promises à un grand avenir : implantation du caoutchouc en Malaisie, du quinquina d'Amérique latine en Inde, ou du café au Sri Lanka. Ainsi, « non content d'incarner la puissance britannique en métropole, Kew contribua, dans les colonies, à l'étendre par l'instauration de nouvelles cultures ou de nouvelles pratiques agricoles[2] ».

Les Kew Gardens aujourd'hui

Les jardins botaniques royaux de Kew possèdent un des plus grands herbiers du monde. Ils participent, avec l'herbier de l'université Harvard et l'herbier national australien, à la base de données International Plant Names Index, fournissant une nomenclature vérifiée sur les végétaux. On trouve également aux jardins botaniques royaux de Kew une bibliothèque comprenant plus de 750 000 volumes (livres, périodiques, photos, cartes, etc.) et 175 000 dessins et gravures.

Les jardins botaniques royaux de Kew ont initié en 2000 le Millennium Seed Bank Project (en), visant à protéger et conserver les graines du plus grand nombre de plantes possibles sur Terre et notamment celles en danger d'extinction. Malgré des conditions défavorables (pollution atmosphérique en provenance de Londres, sols secs, faibles précipitations), les Kew Gardens sont toujours la plus importante collection de plantes du Royaume-Uni. Avec l'objectif de développer ses plantations dans des zones plus favorables, les Kew Gardens ont fondé deux autres établissements, l'un dans le Sussex (Wakehurst Place Garden (en)), l'autre dans le Kent (Bedgebury National Pinetum (en)). Ce dernier est dirigé conjointement avec la Forestry Commission et spécialisé dans la culture des conifères.

En 2008, les jardins botaniques royaux de Kew employaient 700 personnes (dont 650 postes scientifiques) pour un revenu de 56 millions de livres sterling, et ont reçu environ deux millions de visiteurs.

Image panoramique
Palm House et lac vers Victoria Gate
Voir le fichier

Les collections

Les serres

Palm House

Vues de l'intérieur de Palm House, au sol et sur les passerelles.

Sans être la plus grande, Palm House (serre des palmiers) est certainement la construction la plus connue des jardins. Elle abrite une collection de palmiers et une grande variétés d'arbres tropicaux du monde entier et des plantes vivaces.

Les plans de l'architecte Decimus Burton et surtout de l'ingénieur Richard Turner, entre 1844 et 1848, ont livré pour la première un tel bâtiment en utilisant une si grande quantité de fer forgé. Chaque carreau de verre a été fait à la main, pour s'adapter à la forme très particulière de la serre. À l'origine, les serres étaient chauffées par des chaudières au charbon, la fumée étant évacuée à 150 m de là par la cheminée d'un campanile de style italien.

Palm House fut restaurée deux fois : en 1955-1956 ; toutes les structures métalliques furent nettoyées et redressées et les chaudières modernisées pour fonctionner à l'essence. Entre 1984 et 1988, la serre fut complètement vidée pour la première fois, pour pouvoir restaurer le système de chauffage et le bâtiment en général. Toutes les plantes furent placées dans d'autres serres et les plus grandes furent coupées pour l'herbier des jardins botaniques royaux de Kew.

De gauche à droite : les escaliers en colimaçon permettant d'accéder aux passerelles. Ce cycas a été mis en pot quasiment en même temps que le jardin fut créé, il serait donc la plante en pot la plus vieille du monde ; l'ancienne chaufferie sous la serre abrite des aquariums représentant les milieux humides d'eau salée : mangroves, forêts de varech ; fleur d'Episcia ; tige épineuse du Salak ; vue depuis une des passerelles

Temperate House

La serre vue depuis Treetop Walk, avec une partie de l'aile Nord - À droite : l'intérieur de la serre principale et sur la gauche de l'image, un palmier Jubaea chilensis, plus grande plante d'intérieur du monde, dépassant 16 m

Cette serre dédiée aux plantes de climat subtropical humide et méditerranéen est deux fois plus grande que Palm House, ce qui en fait la plus grande serre victorienne encore existante au monde. Devant l'immense quantité de plantes venant des quatre coins du monde, Palm House ne suffisait plus. En 1859, les travaux commencèrent sous les ordres de Decimus Burton et la serre fut officiellement ouverte en 1863, bien que seulement en partie terminée en raison de coûts de travaux plus élevés que prévus. Elle ne fut complétée que quatre décennies plus tard en 1899.

Entre 1972 et 1975, de lourdes restaurations furent entreprises pour réparer les structures métalliques, très endommagées. Deux ailes se déploient autour de la serre centrale qui concentre les plus grands arbres. L'aile Nord correspond aux plantes d'Australie, de Nouvelle-Zélande, d'Asie et du Pacifique. L'aile Sud présente les plantes africaines.

Une sélection de plantes de la serre: Erica (Afrique du Sud), Rhododendron (Indonésie), Fougère arborescente (Nouvelle-Zélande), Banksia (Australie), Pélargonium (Afrique du Sud), Aeonium (Madère)

Evolution House

La serre fut offerte par le Gouvernement australien en 1952 pour commémorer la visite du directeur de Kew Gardens, Edward Salisbury en Australie en 1949. Elle avait été créée initialement pour abriter une collection des plantes des antipodes mais finalement en 1994, elle fut convertie pour présenter une exposition interactive sur l'évolution des végétaux depuis les premières algues unicellulaires jusqu'à aujourd'hui.

Princess of Wales Conservatory

Princess of Wales Conservatory

La serre fut nomnée en l'honneur d'Augusta, Princesse de Galles, qui fonda les jardins. Elle fut ouverte par Diana, Princesse de Galles, en juillet 1987. C'est la serre la plus complexe des jardins botaniques royaux de Kew. Elle est en effet compartimentée en dix sections, aux climats bien différents, le tout contrôlé par ordinateur. Les deux zones bioclimatiques les plus importantes sont les "Dry Tropics" (Désert) et les "Wet Tropics" (Forêt tropicale), complétées par des sections plus petites : plantes carnivores, orchidées, fougères, etc. Un grand nombre de roches ont été nécessaires pour créer du relief et donner un aspect paysager aux plantations.

Désert : Cactus et agaves ; tropical humide : Musa coccinea ; plantes carnivores : Nepenthes ; Orchidées froides : Masdevallia ; Orchidées chaudes : Vanda hybride ; désert : Aloès, euphorbes, crassula.

Alpine house

Alpine House

De création récente et futuriste, la Davies Alpine House est en fait la troisième serre ayant cette fonction depuis 1887. Elle a été particulièrement bien étudiée dans le but de permettre une exposition maximum, sans pour autant surchauffer, créant ainsi le même climat que dans les prairies de hautes montagnes.

Un système de canalisations enterrées permet à l'air de se rafraîchir en profondeur et de resurgir dans la serre, garantissant toujours une température relativement fraîche toute l'année.

Waterlily House

Waterlily House est la plus chaude et plus humide serres à Kew et contient un grand bassin avec des variétés de nénuphars géants dont la Victoria cruziana. Nepenthes et autres plantes grimpantes profitent également de l'environnement chaud et humide. Cette serre est fermée durant les mois d'hiver.

Les jardins japonais

La pagode

Dans le coin SE de Kew Gardens, une pagode a été édifiée en 1762 (15 m de diamètre et 50 m de haut).

Chokushi-Mon

Construite pour l'exposition anglo-japonaise de 1910, Chokushi-Mon (敕使門) a été déplacée en 1911 aux jardins botaniques royaux de Kew. C'est l'exacte copie (aux 4/5) de la "karamon" (porte) du temple Nishi Hongan-ji à Kyoto. Elle est construite dans un style Momoyama (ou rococo japonais) et entourée par une reconstitution d'un jardin japonais.

Elle a été restaurée deux fois (en 1936 et en 1957) par le sculpteur sur bois Kumajiro Torii mais en 1988, elle était trop endommagée et le gouvernement japonais a investi pour sa sauvegarde. Elle a rouvert en 1995 et les plaques de cèdre qui recouvraient le toit ont été remplacées par des tuiles en cuivre, plus résistantes.

Chokushi-Mon' se situe à 140 m à l'ouest de la pagode et domine un jardin traditionnel japonais.

La maison des bonsaïs, Minka House

Le site est installé en 1981[3].

Après le festival japonais de 2001, les jardins royaux de Kew acquièrent la maison Minka (Machiya), une maison de bois du début du XXe siècle de la banlieue d'Okazaki. Une cérémonie japonaise plaça la maison sous de bons auspices en mai 2001 et les dernières installations se firent en 2006. Minka House est installée dans la collection de bambous dans la partie occidentale des jardins.

Kew Palace ou Dutch House

L'Orangerie

L'Orangerie (orangery) a été dessinée par Sir William Chambers et complétée en 1761 (28 m x 10m). Après bien des changements d'utilisations, elle est actuellement occupée par un salon de thé.

Le cottage Queen's Charlotte

Marianne North Gallery of Botanic Art

En 1882, le public britannique friand des paysages et des merveilles naturelles de l'Empire, découvre les 832 peintures de Marianne North (en). À une époque où il était rare qu'une femme parcourt le monde, Marianne North, par mer, à cheval et à pied, pendant seize années, a peint des paysages et des espèces botaniques remarquables. Miss North a souhaité un plan de temple grec élaboré par l'architecte James Fergusson. Elle a elle-même organisé cette galerie et peint les frises et décorations des montants des portes. 246 types de bois collectés lors de ses voyages y sont présentés au bas des murs. Les œuvres concernant les Seychelles, son avant-dernier voyage en 1883, représentent la part régionale la plus importante avec 45 sujets dont le célèbre coco-de-mer[4]. Charles Darwin fut sans doute à l'origine de son désir de visiter l'Australie. Marianne North a été aussi une prolifique épistolière.

La galerie est située au sud de Victoria gate face à la serre tempérée et est ouverte toute l'année. Une restauration de la galerie et des peintures a été menée en 2008-09 période pendant laquelle la galerie est restée fermée.

Les jardins méditerranéens

L'Arboretum

Rhizotron et Treetop Walkway

Une passerelle de 200 m qui parcourt la canopée à 18 m de hauteur a été ouverte en mai 2008.

Les sculptures

Jardins temporaires

Compost Heap

Une partie de l'immense tas de compost des jardins.

Il s'agit du plus grand tas de compost du monde. Dans sa politique de recyclage et de respect de l'environnement, les jardins botaniques royaux de Kew produisent une très importante quantité de compost pour recycler les quelque 10 000 mètres cubes de déchets végétaux produits chaque année. Mélangés avec le fumier issu des chevaux des Écuries royales, les jardins produisent près de 2 000 mètres cubes de compost annuels.

Références

  1. a, b, c et d Charles-François Mathis (dir.), Le monde britannique (1815-1931), CNED/SEDES, 2009, p. 98
  2. a et b Charles-François Mathis (dir.), Le monde britannique (1815-1931), CNED/SEDES, 2009, p. 99
  3. Kew.org: Bonsai House. Consulté le 2010-05-05
  4. Galerie de Marianne North à Kew Gardens

Voir aussi

Bibliographie

  • Marilyn Ward et John Flanagan (2003). Portraying plants : illustrations collections at the Royal Botanic Gardens, Kew, Art Libraries Journal, 28 (2) : 22-28. (ISSN 0307-4722)
  • A vision of Eden. The life and the work of Marianne North, Ed. Royal botanical gardens, Kew, London (2de éd.), 1993, 240 p.

Articles connexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Jardins botaniques royaux de Kew de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем написать курсовую

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Jardins Botaniques Royaux De Kew — Les Jardins botaniques royaux de Kew (Royal Botanic Gardens of Kew) ont de très grands jardins botaniques situés entre les communes de Richmond upon Thames et Kew au sud ouest de Londres. Il s agit du plus riche jardin botanique du monde.… …   Wikipédia en Français

  • Jardins botaniques royaux de kew — Les Jardins botaniques royaux de Kew (Royal Botanic Gardens of Kew) ont de très grands jardins botaniques situés entre les communes de Richmond upon Thames et Kew au sud ouest de Londres. Il s agit du plus riche jardin botanique du monde.… …   Wikipédia en Français

  • Jardins botaniques de Singapour — Le Lac Symphony aux jardins botaniques de Singapour …   Wikipédia en Français

  • Jardins botaniques nationaux australiens — 35°16′44″S 149°06′33″E / 35.27889, 149.10917 …   Wikipédia en Français

  • Liste des jardins botaniques britanniques — Cet article recense les jardins botaniques, arboretums et coniferetums situés au Royaume Uni Sommaire 1 Angleterre 2 Écosse 3 Pays de Galles 4 Irlande du Nord …   Wikipédia en Français

  • Liste Des Jardins Botaniques En Grande-Bretagne — Sommaire 1 Angleterre 2 Écosse 3 Pays de Galles 4 Voir aussi 4.1 Articl …   Wikipédia en Français

  • Liste des jardins botaniques en Grande-Bretagne — Sommaire 1 Angleterre 2 Écosse 3 Pays de Galles 4 Voir aussi 4.1 Articl …   Wikipédia en Français

  • Liste des jardins botaniques en grande-bretagne — Sommaire 1 Angleterre 2 Écosse 3 Pays de Galles 4 Voir aussi 4.1 Articl …   Wikipédia en Français

  • Kew Gardens — (homonymie) Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom. Kew Gardens est le nom communément utilisé pour désigner les Jardins botaniques royaux de Kew, à Londres ; Kew Gardens est aussi le nom d …   Wikipédia en Français

  • Kew gardens (homonymie) — Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom. Kew Gardens est le nom communément utilisé pour désigner les Jardins botaniques royaux de Kew, à Londres ; Kew Gardens est aussi le nom d une partie… …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”