Hongroise

Hongroise

Hongrois

Page d'aide sur l'homonymie Cet article concerne la langue hongroise. Pour le peuple hongrois, voir Magyars.
Hongrois
Magyar
Parlée en Hongrie, Roumanie, Slovaquie, Autriche, Serbie, Croatie
Région Europe
Nombre de locuteurs ~ 14,5 millions[1]
Classement
Typologie SOV + ordre libre [1]
Classification par famille
(Dérivée de la classification SIL)
Statut officiel et codes de langue
Langue officielle de Hongrie, Union européenne
Régi par
IETF (en) hu
ISO 639-1 hu
ISO 639-2 hun
ISO/DIS 639-3 (en) hun
type : L (langue vivante)
étendue : I (langue individuelle)
SIL HNG
Échantillon

Article premier de la Déclaration des Droits de l’Homme (voir le texte en français)

1. cikk

Minden emberi lény szabadon születik és egyenlő méltósága és joga van. Az emberek, ésszel és lelkiismerettel bírván, egymással szemben testvéri szellemben kell hogy viseltessenek.

Le hongrois (c’est-à-dire la « langue hongroise », ou « magyar nyelv » en hongrois) est une langue finno-ougrienne apparentée notamment au finnois et à l’estonien. La théorie autrefois avancée selon laquelle le hongrois serait apparenté au basque est désormais réfutée par les linguistes. En revanche, sa parenté avec le turc reste sujette à discussion. Dans les années 1990, il était parlé par 13,6 millions de personnes, dont les trois quarts habitaient en Hongrie[1]. On trouve également des minorités hongroises bénéficiant de droits reconnus par les autorités locales en Roumanie (notamment en Transylvanie), en Slovaquie, en Serbie (Voïvodine), ainsi qu’une importante diaspora installée notamment aux États-Unis, au Canada et en Australie.

Sommaire

Distribution géographique

Le hongrois en Europe Centrale.

Les locuteurs de hongrois langue maternelle se répartissent par pays comme suit :

  • Hongrie – 9 546 374 qui se déclarent de nationalité hongroise, c’est-à-dire n'appartenant pas à une minorité nationale (2001)
  • Roumanie (principalement en Transylvanie, dans le Maramureş, en Crişana et dans le Banat) – 1 447 544 qui déclarent le hongrois comme étant leur langue maternelle (2002)
  • Slovaquie – 520 528 qui se déclarent comme appartenant à la minorité nationale hongroise (2001)
  • Serbie (principalement en Voïvodine) – 293 299 qui se déclarent comme appartenant à la minorité nationale hongroise (2002)
  • Ukraine (principalement en Ruthénie subcarpatique) – 149 400 qui déclarent le hongrois comme étant leur langue maternelle (2001)
  • États-Unis d’Amérique – 117 973 qui déclarent le hongrois comme langue parlée à côté de l’anglais (2000)
  • Canada – 75 555 qui déclarent le hongrois comme étant leur langue maternelle (2001)
  • Israël – 70 000 (estimation)
  • Autriche (principalement dans le Burgenland) – 22 000 (estimation)
  • Croatie – 16 595 qui se déclarent comme appartenant à la minorité nationale hongroise (2001)
  • Slovénie – 6 243 qui se déclarent comme appartenant à la minorité nationale hongroise (2002)

Encore un million de locuteurs de hongrois environ vivent en Allemagne, en Argentine, en Australie, en Belgique, au Brésil, en Finlande, en France, en Grande-Bretagne, en Italie, aux Pays-Bas, en République tchèque, en Suisse, au Venezuela et dans d’autres pays.

Statut officiel

Le hongrois est la langue officielle de la Hongrie et, par conséquent, l’une des langues officielles de l’Union européenne.

Il est également langue officielle, à côté du serbe, dans les localités de Voïvodine (Serbie) où les personnes de la minorité nationale hongroise constituent la majorité de la population, et dans trois localités de Slovénie, à côté du slovène.

Le hongrois est reconnu en tant que langue minoritaire ou langue régionale en Autriche, Croatie, Roumanie, Slovaquie et dans la région de Transcarpathie (Ukraine). En Roumanie et en Slovaquie, il peut être utilisé dans l’administration locale, dans les localités où 20 % au moins de la population appartiennent à la minorité nationale hongroise.

Histoire

Article détaillé : Histoire du hongrois.

L’histoire du hongrois commence il y a à peu près 3 000 ans, à l’est des montagnes de l’Oural, au bord de l' Ob. Dès cette période et plus tard, au cours de la migration des Magyars vers le sud-ouest, leur langue est influencée par plusieurs langues, principalement les langues turques. Après qu’ils s’établissent dans le bassin des Carpates, qu’ils adoptent le christianisme et que le royaume de Hongrie est fondé, le hongrois est influencé par les langues slaves et le latin. Dans cette dernière langue commence la culture écrite en Hongrie.

La première attestation écrite du hongrois date du XIe siècle : quelques propositions et mots dans la lettre de fondation de l’abbaye de Tihany.

Au XIIe siècle paraît le premier texte complet en hongrois, Halotti beszéd és könyörgés (Discours funèbre et prière), et au XIVe siècle, la première œuvre littéraire, le poème Ómagyar Mária-siralom (Lamentations de la Vierge Marie en ancien hongrois).

Au XVIe siècle, la langue se développe grâce à la littérature laïque, mais surtout aux premiers livres imprimés, traductions de textes bibliques faites par des catholiques et des protestants. Au même siècle paraissent aussi les premiers ouvrages linguistiques concernant le hongrois.

Au XIXe siècle, la langue nationale unitaire peut être considérée comme formée, et on fixe les normes de la langue littéraire, grâce au mouvement des lettrés connu sous le nom de « renouvellement de la langue », qui tend à éliminer les influences latines et allemandes. La Société scientifique hongroise contribue à cette action par ses travaux normatifs. D’abord entre 1844 et 1849, puis définitivement en 1867, le hongrois devient langue officielle.

Variantes régionales

Article détaillé : Dialectes hongrois.

Le hongrois a neuf groupes de parlers :

  • le groupe des parlers de la Tisza ;
  • le groupe des parlers du Sud ;
  • le groupe des parlers de l’Ouest ;
  • le groupe des parlers d’au-delà du Danube ;
  • le groupe des parlers du Nord-Ouest ;
  • le groupe des parlers du Nord-Est ;
  • le groupe des parlers transylvains ;
  • le groupe des parlers sicules ;
  • le groupe des parlers csángós.

Structure phonétique

Le hongrois est une langue agglutinante à harmonie vocalique qui s’écrit de manière quasiment phonétique en caractères latins.

Alphabet

Quelques signes diacritiques sont utilisés pour des graphèmes notant des voyelles : le tréma (ö, ü) servant à noter des phonèmes supplémentaires et l’accent aigu servant à noter les voyelles longues (á, ú, ó, é, í). Le double accent aigu (ő, ű) sert à noter les voyelles longues, tandis que le tréma renvoie à des voyelles courtes. Ce double accent aigu peut être considéré comme un tréma long, puisqu’il ne modifie que la longueur d’une voyelle à tréma.

Des prononciations locales ou archaïsantes (c’est le cas en hongrois chanté, en particuliers les œuvres chorales de Zoltán Kodály) retiennent une voyelle ë prononcée comme un é bref, et s’opposant à la fois au é fermé et long et au e bref et très ouvert.

Certaines consonnes sont notées à l’aide de digrammes ou d’un trigramme, notamment les palatales (gy [ɟ], ty [c], ny [ɲ], ly [j]), des affriquées (dzs [ʤ], dz [ʣ], cs [ʧ]) ou les fricatives alvéolaires (sz [s], zs [ʒ]).

Prononciation des lettres de l’alphabet hongrois. Entre parenthèses figurent les lettres apparaissant uniquement dans les mots étrangers.
Lettre X-SAMPA (ASCII) API (Unicode) Prononciation approchante
A a Q [ɒ] orange, sans nasalisation
Á á a: [] car
B b b [b] bébé
C c ts [ʦ] tsé-tsé
CS cs tS [ʧ] tchèque
D d d [] dôme
E e E [ɛ] est
É é e: [] été
F f f [f] fin
G g g [g] goût
GY gy J\ [ɟ] dieu
H h h [h] anglais home ; allemand Haar
I i i [i] lit
Í í i: [] allemand Biene ; anglais see
J j j, j\ [j], [ʝ] yeux
K k k [k] cas
L l l_d [] lire
LY ly j, j\ [j], [ʝ] yeux
M m m [m] midi
N n n_d [] nuit
NY ny J [ɲ] gnon
O o o [o] dos
Ó ó o: [] dôme
Ö ö 2 [ø] bœuf
Ő ő 2: [øː] vœu
P p p [p] pas
(Q q) kv kv qu allemand de Quelle
R r 4_d, r_d [ɾ̪], [] r espagnol de pero, radio
S s S [ʃ] chut
SZ sz s [s] sot
T t t_d [] télé
TY ty c [c] tiens
U u u [u] houle
Ú ú u: [] rouge
Ü ü y [y] but
Ű ű y: [] voiture
V v v [v] vol
(W w) v [v] vol
(X x) ks [ks] taxi
(Y y) i [i] lit
Z z z [z] zut
ZS zs Z [ʒ] je

Exemples

Mot Traduction Prononciation standard
terre föld [ˈføld]
ciel ég [eːg]
eau víz [viːz]
feu tűz [tyːz]
homme férfi [ˈfeːɾfi]
femme [nøː]
manger enni [ˈɛnːi]
boire inni [ˈinːi]
grand nagy [ˈnɑɟ]
petit kis [kiʃ]
nuit éjszaka [ˈeːjsɑkɑ]
jour nap [nɑp]

La correspondance phonème-graphème est presque 1:1 à l’exception de ly et j, qui se prononcent tous deux [j]. Certains phonèmes possèdent des allophones :

  • /h/
    • [ɦ] entre deux voyelles
    • généralement non prononcé en fin de syllabe, parfois [x]
    • [] comme géminée
  • /n/
  • /j/
    • [ç] dans certaines formes en fin de mot après /p/, /t/ ou /k/

Harmonie vocalique

De même que le turc et le finnois, le hongrois est caractérisé par le phénomène de l’harmonie vocalique. Les voyelles sont regroupées en deux séries : les voyelles dites claires (voyelles d’avant e, i, ö, ü, é, í, ő, ű) et les voyelles dites sombres (voyelles d’arrière a, o, u, á, ó, ú). À l’intérieur d’un même mot, ne peuvent apparaître en principe que des voyelles claires, ou au contraire des voyelles sombres. Une subdivision plus précise fait apparaître par ailleurs, au sein des voyelles claires, d’une part un sous-groupe de voyelles neutres (voyelles d’avant non-arrondies e, é, i, í), souvent compatibles avec des voyelles sombres, d’autre part celui des voyelles arrondies (ö, ü, ő, ű).

Le choix des suffixes dans la conjugaison, la « déclinaison » ou la dérivation, est imposé par la nature des voyelles présentes dans le mot. La plupart des suffixes présentent ainsi deux formes, l’une avec une voyelle claire et l’autre avec une voyelle sombre, afin de s’accorder au phonétisme de chaque mot. Par exemple, avec le suffixe -ra/re (indiquant un « mouvement vers »), on aura Budára « vers Buda », et Pestre « vers Pest ». Certains suffixes existent sous trois formes comprenant respectivement une voyelle sombre, une voyelle claire non-arrondie, et une voyelle claire arrondie. Par exemple, la conjugaison d’un verbe intransitif à la deuxième personne du pluriel est indiquée par le suffixe -tok/tek/tök. On dira ainsi tanultok, « vous étudiez », beszéltek « vous parlez » et ültök « vous êtes assis ».

Lorsqu’un mot comporte des voyelles claires et sombres, par exemple dans les emprunts (à l’anglais, au français…), la dernière voyelle l’emporte dans un mot simple : a fotelben (le suffixe -ban/ben indiquant une « localisation dans »), « dans le fauteuil », de fotel, « le fauteuil » (emprunt au français) ; dans un mot composé (Budapest, à partir de Buda et Pest), la voyelle qui l’emporte est celle du dernier radical.

Autres particularités

Le hongrois connaît les consonnes doubles dont l’articulation est plus longue (par ex. tt, [tː]). À l’écrit, seule la première lettre des digraphes est redoublée pour indiquer la longueur de la consonne (par ex. ggy, nny).

Le h est toujours prononcé (h aspiré), sauf en fin de mot : cseh (« tchèque »), juh (« mouton »), ou en fin de syllabe, lorsqu’à un tel mot on ajoute un suffixe ou un autre mot commençant par une consonne : a csehvel (« avec le Tchèque »), juhakol (« enclos pour moutons »).

Le hongrois ne s’est pas toujours écrit avec l’alphabet latin. Dans certaines parties de la Hongrie et de la Roumanie, on a utilisé, parfois jusqu’en 1850, un autre alphabet : les runes hongroises.

Grammaire

Déclinaisons

Pour comparer absolument le hongrois aux langues indo-européennes, les grammairiens classiques voulurent y voir des « cas » au nombre de 23 et parfois même plus ; il ne s’agit en réalité que de postpositions invariables (ou presque) qui jouent en hongrois le même rôle que les prépositions en français. Dans chacun de ces « cas », il suffit de retenir le sens d’une syllabe utilisée comme suffixe. L’harmonie vocalique amène parfois ce suffixe à prendre deux formes selon la voyelle contenue dans le mot[2]

Pour les exemples : kutya = chien ; macska = chat ; ház = maison ; virág = fleurs ; csont = os ; boszorkány = sorcière ; varázspálca = baguette magique

  • (suffixe zéro) : « nominatif », cas non marqué, sujet ;
  • -t : « accusatif », objet direct ;
    • "A kutya a macskát kergeti." (Le chien poursuit le chat.)
  • -nak/nek : « datif », objet indirect ; ou encore, cas marquant le 'possesseur' ;
    • "A macska virágot ad a kutyának." (Le chat offre des fleurs au chien.)
  • -ban/ben : « inessif », lieu dans lequel on est ;
    • "A macska a házban van." (Le chat est dans la maison.)
  • -ba/be : « illatif », lieu dans lequel on va ;
    • "A macska bemegy a házba." (Le chat entre dans la maison.)
  • -ból/ből : « élatif », lieu duquel on vient ;
    • "A macska kijön a házból." (Le chat sort de la maison.)
  • -n : « superessif », lieu sur lequel on est ;
    • "A macska a házon ül." (Le chat est assis sur la maison.)
  • -ra/re : « sublatif », lieu sur lequel on va ;
    • "A macska a házra ugrik." (Le chat saute sur la maison.)
  • -ról/ről : « délatif », lieu du dessus duquel on vient ;
    • "A macska leugrik a házról." (Le chat saute depuis le dessus de la maison.)
  • -nál/nél : « adessif », lieu auquel on est (repérage relatif) ;
    • "A csont a háznál van." (L’os est auprès de la maison.)
  • -hoz/hez/höz : « allatif », lieu auquel on va, ou vers lequel on va ;
    • "A kutya a macskához megy." (Le chien va en direction du chat (ou chez le chat).)
  • -tól/től : « ablatif », lieu duquel on vient ;
    • "A kutya a macskától jön." (Le chien revient de chez le chat.)
  • -vá/vé : « transformatif », aboutissement d’une transformation ;
    • "A boszorkány a macskát kutyá varázsolja." (La sorcière transforme (par la magie) le chat en chien.)
  • -val/vel : « instrumental-sociatif », outil ou accompagnement ;
    • "A boszorkány varázspálcával változtatja át a macskát kutyá." (C’est à l’aide d’une baguette magique que la sorcière transforme le chat en chien.)
  • -ként : « essif-modal », traduit la tournure « en tant que » ;
    • "A macska kutyaként viselkedik." (Le chat se comporte en tant que (comme un) chien.)
  • -ig : « terminatif », destination ou objectif ;
    • "A macska a házig megy." (Le chat va jusqu’à la maison.)
  • -ért : « final », but ;
    • "A kutya a csontért megy." (Le chien va vers l’os (car c’est son but).)

On notera l’abondance des suffixes décrivant le lieu. Ce système déjà riche est complété d’un jeu de postpositions exprimant, pour chaque localisation, le lieu où l’on est, où l’on va, d’où l’on vient, par exemple az épületek közé, között, közül (« vers l’espace entre », « entre », « de l’espace entre les bâtiments »).

Le ou les suffixe(s) casuel(s) prennent place à la fin du nom, en un ordre qui suit des règles précises (le pluriel précède le ou les suffixe[s] marquant des 'cas' à proprement parler- ainsi, l’objet direct ou le génitif) : ember (homme : singulier, cas non marqué), embert (singulier, objet direct), emberek (hommes : pluriel, cas non marqué), embereket (hommes : pluriel, objet direct) ; emberé (de l’homme : singulier, génitif), emberét (de l’homme : singulier, génitif + objet direct) : Látom az emberét (Je vois celui/celle de l’homme).

Expression de la possession

Les rapports de possession (cas génitif) sont exprimés, comme en finnois, au moyen de suffixes qui réfèrent à la personne du possesseur et se placent sur le nom désignant l’objet (ou l’être) “possédé”. Exemple :

  • ház-am : « ma maison » ;
  • ház-ad : « ta maison » ;
  • ház-a : « sa maison » ;
  • ház-unk : « notre maison » ;
  • ház-atok : « votre maison » ;
  • ház-uk : « leur maison »

Une tournure équivalente existe en turc : comparer le hongrois a zseb-em-ben dans ma poche au turc ceb-im-de de même sens. Le mot hongrois zseb est un emprunt au turc remontant à l’occupation ottomane de la Hongrie centrale.

La construction qui correspondrait au latin : nomen rosæ, « le nom de la rose », serait très différente de celle des langues latines (et de la plupart des langues indo-européennes)[3] : à partir de név (le nom) et de rózsa (la rose), la tournure employée sera : « à la rose (suffixe : -nak/nek) son nom (suffixe génitif - possessif de troisième personne : -a/e, ou -ja/je) » : « a rózsának a neve », ou plus simplement « a rózsa neve ». Dans une chaîne de génitifs (« possessifs »), l’emploi de -nak/nek est obligatoire : « le nom de la rose de l’amie de ma belle-sœur » se dit : « a sógornőm barátnője rózsájának a neve ».

Conjugaison

Il existe deux conjugaisons ; l’emploi de l’une ou de l’autre dépend de l’existence et de la nature du complément d’objet. Lorsque le verbe possède un complément d’objet défini de troisième personne, on utilise la conjugaison dite objective (ou définie), sinon on utilise la conjugaison subjective (ou indéfinie). Exemple : Látom a rózsát. (« Je vois la rose. »), Látok egy rózsát. (« Je vois une rose. »). Ce dispositif permet fréquemment de se passer du pronom objet : Szereti. (« Il/Elle l’aime. »), Szeretsz?[4] (« Tu m’aimes ? »): le complément d’objet est à la première personne et non à la troisième, donc la conjugaison ne peut pas être objective, mais uniquement subjective). Il existe une forme spéciale pour les cas où le sujet est à la première personne (je) et l’objet à la deuxième (te/vous) : Szeretlek. (« Je t'aime. »).

Le verbe hongrois se conjugue selon trois modes personnels : indicatif (présent, passé, futur périphrastique), conditionnel (présent, passé périphrastique), injonctif. Il existe plusieurs modes impersonnels, participes présent et passé/passif, gérondif, infinitif (-ni), et un « infinitif conjugué » : « il faut qu’il mange » se dit ennie kell (« son-manger il faut »). L’indicatif comptait également un deuxième passé dit « passé ancien », aujourd’hui archaïque ; il jouait, face au « passé », le rôle que joue, en français littéraire et face à l’imparfait, le passé simple.

La langue dispose des outils pour exprimer le passif impersonnel, mais cette tournure est réservée à quelques verbes figés. En pratique, il n’existe plus, en hongrois contemporain, de « passif ». Il existe toutefois une conjugaison caractérisant globalement les verbes ne pouvant pas admettre d’objet direct. On compte parmi ceux-ci les verbes à sens réfléchi.

La langue hongroise, à l’imitation de ses voisines slaves, a développé un système aspectuel opposant imperfectif et perfectif par un jeu de préfixes. Le plus ancien texte conservé en hongrois (discours funéraire, Halotti beszéd, 1192) témoigne des tous premiers stades de la mise en place de ce système.

Conjugaison du présent

Conjugaison de type beszélni/élni (parler/vivre)

élek (je vis)

élsz (tu vis)

él (il/elle vit)

élünk (nous vivons)

éltek (vous vivez)

élnek (ils vivent)

Conjugaisons irrégulières importantes

Lenni (être) Menni (aller) Jönni (venir)
vagyok megyek jövök
vagy mégy/mész jössz
van megy jön
vagyunk megyünk jövünk
vagytok mentek jöttök
vannak mennek jönnek

Notes

  1. a  et b (en) Raymon G. Gordon Jr. (éd.), Ethnologue: Languages of the World, Fifteenth edition., entrée « Hungarian », SIL International, 2005. (en ligne : (en) Fiche langue dans Ethnologue.com)
  2. Georges Kersaudy Langues sans frontières. À la découverte des langues de l’Europe p. 81
  3. Cette tournure existe au niveau dialectal en allemand : « Der Rose ihr Name ».
  4. À noter que la même forme peut signifier aussi « Tu aimes ? », par exemple dans Szeretsz valakit? (« Tu aimes quelqu’un ? »)

Voir aussi

Bibliographie

  • Thomas Szende et Georges Kassai, Grammaire fondamentale du hongrois, Langues & Mondes - L’Asiathèque, 2007 (ISBN 978-2-91-525555-3)
  • Dávid Szabó : L’argot des étudiants budapestois, Paris, L’Harmattan, 2004, 326 p. 

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