Historique du Rosaire

Historique du Rosaire

Historique du Rosaire

Saint Pierre et Saint Paul avec le Christ, catacombes de Rome Saint Pierre et Marcellin . Des roses, boutons de roses et couronnes de roses forment le fond ...

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Sommaire

Le Rosaire : des Origines inconnues et discutées[1]

L'usage d'un "collier de grains" pour prier est apparemment une invention indienne et remonte à la plus haute antiquité. Il s'est répandu dans diverses religions : l'hindouisme, le bouddhisme, l'islam et aussi l'orthodoxie et le catholicisme. Des colliers de perle, dents et coquillages ont fréquemment été trouvé dans les tombes antiques ou préhistoriques sans qu'on puisse leur accorder de signification religieuse.

Fleurs roses ou boutons de roses près d'une croix ornée de perles, Kellia, Égypte chrétienne

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  • Italie, Sicile : Sur les mosaïques de la Piazza Armerina en Sicile , on retrouve un nombre symbolique de roses, qui correspond exactement aux chiffre du rosaire  : 15 roses sur les rosiers sous l'enfant aux deux paniers de roses comme quize dizaines du Rosaire, 50 roses + 3 coupées sur les rosiers autour des tresseuses de couronnes, comme 53 Ave Maria, et cinq roses sur chacune des deux couronnes dans les paniers semblables aux 5 Mystères du Chapelet.
  • Egypte : on trouve des fleurs peintes dans les Kellia, à côté de la Croix, entourée d'un collier avec des grains .

La prière de l' Ave Maria est en elle-même très ancienne et semble d'origine grecque . On l'attribue à saint Grégoire mais en realité on la trouve déjà sous cette forme dans un livre de Sévère, patriarche d'Alexandrie en Egypte, en 647, De Risibus baptismi  : « Pax tibi Maria, Gratia, plena dominus tecum, benedicta tu in er mulieres, et benedictus fructus qui est in utero, Jesus Christus. Sancta Maria Mater Dei ora pro nobis peccatoribus, Amen » On la trouve aussi chez saint Ildefonse de Tolède. Elle provient donc de l'Église grecque : elle ne parvient que bien plus tard à l'Église latine .

  • le Rosaire de grains et de perles  : De la Couronne de roses au Rosaire.

Le chapelet religieux introduit par les chrétiens en Europe au Moyen Âge pourrait avoir des origines multiples et à la fois être inspiré des colliers de perles accompagnant en orient la récitation de prières ou mantra, de colliers décoratifs tels que les colliers de fleurs ou couronnes de fleurs; objets plus païens, qu'on appelait aussi chapelet et qui étaient très en vogue une partie du Moyen Âge et de colliers ou bracelets décoratifs avec lesquels on pouvait jouer (de type Komboloï). Les tibétains ont pour prier des mala. Le mot mala signifie en sanskrit « collier de fleurs » ou « guirlande de perles ».) est composé de 108 perles pouvant être de diverses matières Les païens latins connaissaient la couronne de roses et la guirlande appelés stroppus pour les statues de divinité ou le prêtres païens, qui peuvent correspondre au chapel, le chapeau de roses et avaient une fête de couronnement de statues, que l'Église a sans doute christianisée : Dans le Monotheisme, la Vierge Marie est vénérée du culte d' hyperdulie par rapport aux autres saints du fait qu'elle est la Mère de Dieu, du Christ Sauveur et qu'elle a triomphé de satan, le serpent de la Genèse qui a causé la chute d'Adam et Eve dans le Jardin d'Eden et du paganisme : depuis dit saint Basile, les roses avaient des épines ! Elle a donc droit à la triple couronne des vainqueurs (stephanos en grec) car elle est victorieuse du démon, du mal et du péché[2],[3].

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Ce mot ROSAIRE relié à la couronne de roses (chapel, chapelet, rosaire) est catholique : Pour prier les orthodoxes ont des cordes à nœuds noires (100 à 300) sur lesquels on récite la prière de Jésus et des chapelets Komvoskhinion qui ressemblent beaucoup au Rosaire . Aucun indice ne démontre que le chapelet serait venu d’Inde en Europe. Il ne semble pas non plus inspiré des chapelet grecs (“komboloi” de la Mer Egée, Attique, Crète, Thrace, etc.) (sauf le gland de fils qui autrefois remplaçaient la croix du chapelet ou patenôtrier et qu'on voit sur toutes les images anciennes) qui ne découle pas du culte orthodoxe, mais aurait une origine païenne ou n’aurait toujours été qu’un jeu de “passe-temps”. On attribue à saint Antoine ermite dans le Désert d'Égypte l'invention du Komvoskhinion orthodoxe encore utilisé par les moines du mont Athos. L'anachorète Pallade à Sceté récitait chaque jour 300 prières identiques ainsi que Paul l'Ermite (Paul de Thèbes), qui mettait sous les pans de son manteau 300 cailloux, (en fait des cubes de pierre destinés aux mosaïques, en jetant un à chaque fois qu'il récitait une prière. Ces prières répétitives appelées orationes, on pouvait en réciter 100, 300, 700, selon des auteurs anciens (mais on ne sait si ce sont des pater ou des ave, plus tard on dira jusque 1000 (ou 2000 aux veilles de Noël au Québec) ave par jour comme saint saint Bonaventure) ou Sainte Faustine Kowalska.

Croix ornée de pierres précieuses, Kellia, Égypte chrétienne

Le beltidum des saxons

Les louanges du IXe siècle (Cantatorium) ont cette expression : « je poserai sur sa tête une couronne de pierres précieuses », coronna de preciosa lapide. Les anglais avaient l'usage au IXe siècle d'un beltidum[4] du mot saxon "belt ", cingula ceinture ou couronne, ce qui pour certains est l'origine du rosaire (controversé). Ces beltida de pierres précieuses étaient couramment portés par les grands seigneurs au XIe siècle. Au concile de Celchyt, ou Chelsea en Angleterre, en 816 (10e canon), il est question d'un ou de sept beltidum de pater noster à réciter avec un certain nombre messes et psaumes pour la mort d'un évèque ou d'un abbé (comme à Cluny au XIe siècle pour la mort d'un frère), ce qui désigne l'instrument pour compter les prières. D'autres pensent que cela vient du mot saxon bels, prière. On a mention d'une forme de chapelet avant le XIIIe siècle, un circulus gemmarum ou chapelet de pierres précieuses appartenant à la comtesse Godiva épouse du Comte de Lofric, fondateur du Monastère de Coventry, célèbre par une autre légende. Guillaume de Malmesbury rapporte qu' elle avait coutume de réciter des prières (orationes) sur les grains de son collier de gemmes. Après la mort de son époux, devenue veuve, proche de la mort elle entre dans un monastère et met au cou d'une statue (ou image) de la Vierge son collier de pierres précieuses, qu'elle roulait entre ses doigts en récitant ses prières et en touchant chaque grain, pour n'en omettre aucune[5]. Hermannus Abbas rapporte la vision d'un ermite que Dieu fit grâce au Comte Baruch dont la femme récitait plusieurs fois par jour l'Ave Maria.

Marco Polo verra lui le souverain de Malabar réciter des prières (104) avec un chapelet de pierres précieuses. Alain de la Roche voit la Sainte Vierge lui apparaître avec 150 pierres précieuses : « Il est écrit : " Donnez et l'on vous donnera (8). " Prenons la comparaison du bienheureux Alain : " Si je vous donnais chaque jour cent cinquante diamants, quand vous seriez mon ennemi, ne me pardonneriez-vous pas ? Ne me feriez-vous pas comme un ami, toutes les grâces que vous pourriez ? Voulez-vous vous enrichir des biens de la grâce et de la gloire ? saluez la sainte Vierge, honorez votre bonne Mère (9). " Sicut qui thesaurizat, ita et qui honorificat matrem (10). Celui qui honore sa Mère, la sainte Vierge, est semblable à un homme qui amasse des trésors. Présentez-lui chaque jour au moins cinquante Ave Maria dont chacun contient quinze pierres précieuses, qui lui sont plus agréables que toutes les richesses de la terre. Que ne devez-vous pas attendre de sa libéralité ? Elle est notre Mère et notre amie. Elle est l'impératrice de l'univers qui nous aime plus que toutes les mères et les reines ensemble n'ont aimé un homme mortel, car, dit saint Augustin, la charité de la Vierge Marie excède tout l'amour naturel de tous les hommes et de tous les anges'' » (L-M de Montfort) .

Ces citations de saints font peut-être allusion à la forme la plus ancienne du rosaire le beltidum de pierres précieuses des seigneurs saxons sur lequel aucun document pictural ne nous est parvenu .

« Les prières vocales se sertissent comme des joyaux sur ce canevas, sur cette foi chrétienne en actes. Formules divines : Notre Père..., Je vous salue, Marie..., Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit. Couronne de louanges à Dieu et à notre Mère, constituée par le Saint Rosaire et par tant d'autres acclamations pleines de piété que nos frères chrétiens ont récitées depuis toujours. » Amis de Dieu, 248 José Maria Escriva Balaguer[6]

Couronne de joyaux ou couronne de fleurs pour honorer le Vierge Marie ? Les Frères Van Eyck ont résolu le problème dans le Polyptique de L'Agneau mystique : le peintre représente la Vierge Marie portant une couronne de fleurs de lys et de roses au dessus d'une couronne sertie de pierres précieuses . Une alternance de grains métalliques et de pierreries dans son vêtement peut évoquer le beltidum de Godiva comme les grains du Rosaire ou du dizenier.

Le Fila de Paternoster

Un ancien manuscrit de la bibliothèque de Metz datant du début du XIVe siècle (1330 -1330) Les Riches Heures de Metz, comporte trois images de rosaires ou chapelets [7] . L'un est blanc et l'autre fait de grains rouges blancs et et verts. La troisième représente la prière du chapelet que le femme porte au bras gauche, assortie de la méditation des Evangiles, ou du psautier, ou des clausules dans un livret qu'elle tient dans la la main droite . Chacune des ces enluminures est suivie page suivante d'une seconde représentation, un jardin de fleurs ou une femme tressant une couronne de fleur association évidente entre le chapel ou couronne de fleurs et le chapelet, ou bien le rosaire et les roses du Paradis ou de la Vierge comme Jardin clos.

En latin un chapelet Paternoster(liturgie) s'appelait fila de paternoster, (pro filis de Pater nostris) numeralia de paternoster et sur les représentations les plus anciennes on voit ( parfois) un simple fil de perles qui est représenté et non un fil circulaire de perles . Les premières représentations de rosaire au XVe siècle sur les images étaient celles de grains (de 13 à 15 grains: voir galerie) ; ensuite, souvent terminés par un gland ; plus tard vint la division en dizaines et la croix .

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Une théorie veut que le chapelet aie été introduit après les croisades : les musulmans ont en effet eux aussi un chapelet de 33 ou 99 grains appelé tasbih ou misbaha[8] ". L'Histoire ecclésiastique de Fleury (1758) explique que des moines auraient au onzième siècle inventé le chapelet pour que leurs frères « lais ou laïques au service des maisons religieuses » puissent ne pas oublier de réciter le bon nombre de paters, à chacune des "heures canonicales"[9].
D’autres chroniqueurs l'attribuent au célèbre bénédictin Pierre l'Ermite (prédicateur de la première croisade) en 1090 qui l’aurait peut-être importé d'Orient[9]. En conséquence l'Ordre des ermites porterait l'image du chapelet sur ses armes.
Le chapelet. Il était en tous cas assez répandu pour avoir donné naissance à la profession des « patenôtriers » qu'Étienne Boileau soumit à des règlements[9],[10]

Allemagne, XVII°siècle, Sainte Famille

Historique du Rosaire (Prière)

« Il est donc aussi nécessaire de prier pour obtenir les secours de Dieu dont nous avons besoin pour, observer la loi divine et y persévérer, qu’il est nécessaire de semer pour avoir du blé. » Dom Garrigou-Lagrange, O.P[11].

Au premier millénaire, le "Psautier du Christ" était une prière chrétienne consistant à réciter 150 Notre Père, en référence aux 150 psaumes de la Bible. Pour ne pas perdre le compte, les fidèles utilisaient un collier de 150 grains, nommé patenôtre, instrument de piété qui est à l'origine des chapelets actuels[12]. Vers le XIe siècle, par analogie, le "Psautier de la Vierge" se développa, consistant en une série de 150 Ave. Saint Anselme récite 150 quatrains dédiés à la Vierge. Dès l'origine du christianisme, et comme il est dit dans l'Ancien Testament, celui qui honore la maternité de Marie amasse un trésor : «Je te salue Marie, Mère de Dieu, trésor vénéré de tout l'univers, lumière qui ne s'éteint pas,toi de qui est né le soleil de la justice, sceptre de la vérité, temple indestructible .» (Saint Cyrille d'Alexandrie, Ve siècle). À place des 150 Paters oudes 150 Psaumes on a alors dit 150 Ave Maria, puis 200, jusqu'à 1000 (par exemple lors des veilles de Noël.)

Choicer, The Reglement des Princes

La dévotion du rosaire était déjà en usage chez les Cisterciens depuis le XIIe siècle et s'est développée au XIIIe siècle sous l'influence des dominicains. C'est pourquoi de nombreux tableaux de la Vierge du Rosaire présentent celle-ci offrant une rose ou un chapelet à Dominique de Guzmán, le fondateur de l'ordre. Les mêmes tableaux lui associent souvent Catherine de Sienne, la plus célèbre des dominicaines. En général, on y montre dans des médaillons ou des cartouches entourant la scène les quinze mystères cités plus haut.

Il existait un chapelet des joies et allégresses de la Vierge ou Gaudes par exemple chez les franciscains, mais le rosaire proprement dit ne s'est constitué sous sa forme actuelle que fin XVe siècle sous l'influence conjointe des chartreux et des dominicains, à la suite d'une longue tradition de prière occidentale . De nombreuses œuvres picturales représentent le Rosaire donné à Saint Dominique ou à Alain de La Roche, mais aussi des personnes le récitant et le tenant à la main, comme celle du poète mediéval anglais G. Chaucer [13]

Le mot Rosarium (ou Rosarius roseraie, champ de roses en latin classique) est attesté fin XVe siècle dans d'autres emplois, religieux ou profanes : il existe un Aureum sacrae theologiae Rosarium du franciscain R. P. Pelbarto de Themeswar (1435-1504) dictionnaire théologique qui parle de Dieu, du Christ et de la Vierge Marie (par exemple, articles Hyperdulie, Dulie etc..., Théologie) mais pas du rosaire ni du chapelet ni de la piété (Liturgie) ;[14] ce mot est utilisé également en 1498 par le franciscain Bernardino de Bustis . (c. 1450-1513) : Rosarium sermonum, recueil de sermons latins contenant des citations d’autorités classiques et médiévales, parmi lesquelles des poètes de langue italienne (Dante, Pétrarque, Jacopone da Todi et Cecco d’Ascoli) . On le traduit comme guirlande de sermons. On connait aussi le Rosarius des miracles de Notre Dame[15] et le Rosarium philosophorum en Alchimie, ou le Rosier de Saint Denis[16] Le Rosaire comprenait donc une guirlande d'Ave et de méditations autour de la Vie du Christ .Il apparait enfin dans un sens religieux : en 1526, Le Rosaire de Notre-Seigneur et en 1533 Mystique du doux Rosaire pour les âmes croyantes.

Fra Angelico : Marie, Saint Dominique et saint Thomas d'Aquin

[17],[18]

La légende du Rosaire

Saint Dominique :

Une tradition ancienne contestée début XXe siècle veut que le rosaire ait été donné à Saint Dominique (1175-1221) par la Vierge Marie de façon miraculeuse : la Vierge aurait trouvé une rose dans la couronne d'épines du Christ et demandé à saint Dominique de lui faire un bouquet quotidien ... ou bien lors de la Croisade des Albigeois : autre légende (XVIIe siècle), Dominique se serait retiré pour prier dans la forêt de Bouconne, aux portes de Toulouse. Au terme de trois jours de prière, il aurait reçu le rosaire comme moyen de convertir les populations du pays toulousain adeptes du dualisme cathare. Cette légende (?) ne fait que traduire l'attachement des dominicains à la récitation du rosaire, mais celui-ci ne s'est stabilisé que beaucoup plus tardivement, vers le XVe siècle. En fait Dominique seul est représenté non avec un rosaire, mais avec un lys symbole de la pureté et de l' Ave Maria (ou " Salutation angélique ", de l'ange Gabriel à la Vierge Marie à Nazareth) et un évangile dans la main gauche ce qui symbolise la méditation qui accompagne le Rosaire. Mais aucune représentation picturale contemporaine de Saint Dominique (ou de Fra Angelico, saint) ne le représente avec un Rosaire ou un chapelet à la main et il n'y a pas non plus de trace écrite . Fra Angelico veut peut-être montrer ainsi comme plus tard saint Jean de la Croix que l' objet de piété lui-même n'a aucune importance, mais l'intériorité, ou bien que saint Dominique n'en est pas l'inventeur.

Saint Dominique reçoit le Rosaire

[19]

Voici l'histoire rapportée par Alain de la Roche : Dans un livre intitulé "De dignitate Psalterii", Alain de la Roche (qui a écrit la vie de Saint Dominique) rapporte ceci :

"Saint Dominique, voyant que les crimes des hommes mettaient obstacle à la conversion des Albigeois, entra dans une forêt proche de Toulouse et y passa trois jours et trois nuits dans une continuelle oraison et pénitence; il ne cessait de gémir, de pleurer et de se macérer le corps à coup de discipline, afin d'apaiser la colère de Dieu, de sorte qu'il tomba à demi-mort. La Sainte Vierge lui apparu, accompagnée de trois princesses du ciel et lui dit : -"Sais-tu, mon cher Dominique, de quelle arme la Sainte Trinité s'est servie pour réformer le monde ? -Ô, madame, répondit-il, vous le savez mieux que moi, car après votre Fils Jésus Christ, vous avez été le principal instrument de notre salut". Elle ajouta : -"sache que la principale pièce de batterie a été le psautier angélique, qui est le fondement du nouveau testament; c'est pourquoi, si tu veux gagner à Dieu ces cœurs endurcis, prêche mon psautier". Le saint se leva, tout consolé et, brûlant du zèle du salut de ces peuples, il entra dans l'église cathédrale; incontinent les cloches sonnèrent par l'entremise des anges pour assembler les habitants, et au commencement de la prédication un orage effroyable s'éleva; la terre trembla, le soleil s'obscurcit, les tonnerres et les éclairs redoublés firent pâlir et trembler tous les auditeurs; et leur terreur augmenta quand ils virent une image de la Sainte Vierge, exposée sur un lieu éminent, lever les bras par trois fois vers le ciel pour demander vengeance à Dieu contre eux, s'ils ne se convertissaient et ne recouraient à la protection de la sacrée Mère de Dieu. L'orage cessa enfin par les prières de Saint Dominique. Il poursuivit son discours et expliqua avec tant de ferveur et de force l'excellence du saint Rosaire, que les toulousains l'embrassèrent presque tous et renoncèrent presque tous à leurs erreurs, et l'on vit, en peu de temps, un grand changement de mœurs et de vie dans la ville".

Cette tradition catholique du don du Rosaire à saint Dominique par la Vierge Marie a été contestée début XXe siècle : aucune représentation picturale ancienne, aucun texte historique ne pouvait prouver que la Vierge était bien apparue à Saint Dominique ou bien qu'il fut l'inventeur du Rosaire . Même Jacques de Voragine pourtant prolixe n'y faisait aucune allusion dans la Légende Dorée : concernant Toulouse il fait allusion à une autre vision d'un frère Prêcheur, sur la Miséricorde pour les hérétiques qui sera le fait de Dominique. Aussi y a-t-il une école de la tradition[20] laquelle mentionne toujours saint Dominique comme l'auteur de cette prière comme une école historique plus critique, où l'on cite Alain de la Roche comme le véritable inventeur du Rosaire, avec les chartreux[21].

Le Rosaire des Cisterciennes : une découverte historique

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D'après l'état actuel de nos connaissances, c'est vers 1300 que pour la première fois sont réunies de façon méthodique, une série d'Ave Maria et une méditation des bienfaits de l'Incarnation. Cela a lieu au monastère des cisterciennes de Saint-Thomas sur Kyll, dans la région de Trèves ; cent fois de suite, la prière mariale est suivie d'une phrase invitant à la contemplation de l'œuvre rédemptrice de Jésus : « je vous salue Marie, [...] et Jésus le fruit de vos entrailles est béni,...parce qu'Il nous a créés à son image et à sa ressemblance,... parce qu'Il vous a choisie de toute éternité pour être sa chère Mère... » Cette découverte est faite en 1977, d'un ancien psautier marial par le Dr Heintz avec 100 ave liés à des prières de méditation circa vitam christi.

L'apport des cisterciennes de Kyll rappelle que le Rosaire peut -aussi être relié à Saint Bernard de Clairvaux en effet le Rosaire s'appellait jadis « Psautier de la Vierge Marie » (Alain de la Roche). Le psautier est un recueil de Psaumes, (Livre des Psaumes) et a pour titre en hébreu ספר תהילים Sefer Tehillim ce qui signifie Livre des Louanges. « Il n'est pas de doute que toutes les louanges que nous adressons à la Mère de Dieu ne s'appliquent aussi bien à son Fils ; et réciproquement, lorsque nous rendons hommage au Fils, nous ne perdons pas de vue la gloire de la Mère. Si, d'après Salomon : "un fils sage est la gloire de son père" (Pr, 10,1), il est plus glorieux encore d'être la mère de la Sagesse » Saint Bernard, Louanges de la Vierge Mère.[22] Saint Bonaventure a par exemple écrit les Louanges de la Vierge et un Psautier (petit et grand psautier) c'est-à-dire un Livre des Heures, qui est également un recueil de Louanges adressé à la Vierge. Le Psautier de la Vierge a ensuite été relié au Rosaire (qui était ausi un genre littéraire, rosarium) par Alain de la Roche : le Psautier et le Rosaire de Notre Dame.

Les Dominicains

Le psaume 1 (Beatus Vir) lié à la salutation angélique (Ave Maria). Bibliothèque digitale de Cologne, Psautier de Lüttich, 1280-1290.

Le Rosaire des Dominicains est très ancien et date du XIIIe siècle. Il vient non pas seulement des 50 ou 150 Pater Noster du patenôtrier mais aussi des 150 Psaumes remplacés par le " Psautier de Notre Dame" ( Psalterium Virginis)ou "Psautier de la Vierge", ou "Psautier de Marie" ou 150 Ave Maria : ces 150 psaumes de la Bible étaient complétés par 50 autres, tirés du Nouveau et de l'Ancien Testament et des Hymnes. On appelait cela le "Psautier parfait" et dès le XIIIe siècle certains dominicains ont rajouté une quatrième cinquantaine ce qui faisait déjà 200 Ave Maria. Un manuscrit ancien antérieur à 1200 montre un chapelet de 50 ave séparé en dizaines après lesquelles on devait dire : « Spiritus Sanctus superveniet in te et virtus Altissimi umbrabit tibi. Ideoque et quod nascetur ex te sanctum vocabitur Filius Dei. Ecce ancilla Domini, fiat mihi secundum verbum tuum[23]. Le Gloria Patri est plus tardif. En rajoutant les 50 ave des Mystères de Lumière, le Pape Jean-Paul II se réferre à une tradition très ancienne déjà connue fin Moyen Âge.

Cambrai et Douai : le Rosaire au Nord de la France :

Saint Aibert, ou Aybert, ou Albert de Crespin (fête 7 avril), (1060-1140), ermite, ascète, reclus et bénédictin, né en Belgique à Espain et venu à Cambrai, disait 150 ave par jour, 100 avec génuflexions et 50 avec prostration (métanies) cest à dire le Rosaire à la manière des Orientaux ou de Saint Dominique. Il est reconnu avec Pierre l'Ermite comme un des inventeur du Rosaire que les anglais attribuent à Bède[24]. 300 ans plus tard à Cambrai on fera venir de Constantinople une précieuse icône, de Notre-Dame de Grâce, la Vierge de Cambrai que Sainte Bernadette reconnaît comme l'image de la Dame qui lui est apparue et Alain de la Roche fonde une de premières confréries du Rosaire à Douai, ville toute proche[25].

Le Cardinal Dominicain Hugues de Saint-Chef divise le Rosaire en Mystères joyeux, douloureux et glorieux et le Père Felix Fabri fin XVe siècle fait mention d'une antique coutume de méditer cinquante Ave des Mystères de l'Enfance du Christ, de la Passion et de la Glorification, ce qui était le fait, par exemple des dominicaines de Toez au XIIIe siècle. On pouvait aussi terminer la dizaine par une antienne.

Saint Dominique et la Vierge Marie : on voit deux types de chapelets, l'un tenu par la Vierge, avec les dizaines marquées par des grains rouges symboles des paters nosters et l'autre de simples grains de corail rouge tenu par le saint avec la Bible, sans les dizaines. (komvoschinion, patenôtrier ?)

C'est au frère Alain de la Roche[26], né en Bretagne en 1428, entré dans l'Ordre des prêcheurs (dominicains) que l'on doit sa diffusion[27]. Il prêche en Flandre puis à Lille où, en contact avec des monastères chartreux, il découvre les clausules de Dominique de Prusse qui l'enthousiasment. Alain de la Roche devient le grand apôtre du Rosaire qu'il appelle non pas rosaire mais Psautier du Christ et de la bienheureuse Vierge Marie. On lui doit surtout (après le système des clausules de Dominique de Prusse) la division des trois cinquantaines (Joie, Douleur et Gloire) et en 15 Mystères précis. Il prône la création de de la Confrérie du Rosaire dont le succès est immense, jusqu'en Italie et dans le reste de l'Europe occidentale, la première étant fondée à Douai près de Cambrai où vivait Aybert de Crespin en 1470. Mais Alain de la Roche attribue l'origine du Rosaire à saint Dominique, le fondateur de son ordre, mort en 1221. « Le saint Rosaire est la plus belle fleur de notre Ordre. Que cette fleur vienne à se flétrir, et l'on verra en même temps pâlir et disparaître le charme et l'éclat de notre Institut. Qu'elle vienne, au contraire, à refleurir, et, tout aussitôt, elle attirera sur nous la rosée céleste, et, communiquant à notre tronc un arôme de grâce, elle lui fera produire, comme d'une racine de piété, des fruits de vertu et d'honneur.» (de Monroy, O.P.).

Alanus de Rupe, Les Mystères Joyeux du Psautier et du Rosaire de Notre-Dame. Wie man den beten sol, Augsburg: Anton Sorg 1492

En fait Alain de la Roche fusionne peut-être la prière de l'ermite Aubert de Crespin, reclus, liée au corps (génuflexions, prostrations et métanie s) et qui ressemble aux 7 manières de prier de Saint Dominique, ou à la prière des Orientaux, à la prière méditative et contemplative de la région de Trèves liée et à l'intellect, et aux clausule s, en une seule pratique du Rosaire médité, qui glorifie aussi bien Marie au Ciel que Marie lors de sa vie terrestre[28].


{{Fresques de Fra Angelico dans son couvent San Marco de Fiesole }}

Les Chartreux

Zurbaran; La Virgen de las Cuevas

La méditation des Mystères :

« Vers 1350, Ludolphe le Chartreux rédigea sa "Vita Jesus Christi" (Vie de Jésus-Christ, ouvrage principal de ce saint jamais canonisé parce que les chartreux ne postulent pas la canonisation des leurs). On ne saurait exagérer l'importance de cet ouvrage considérable qui propose, au long des 181 chapitres, la suite intégrale des "mystères" du Christ, depuis sa sortie du Père jusqu'à la récapitulation finale des siens dans la gloire[29]. "Ni avant, ni après Ludolphe, l'ensemble du contenu de l'Evangile ne fut offert avec cette ampleur et sous cette forme à la méditation du chrétien" (Walter Bayer, article "Ludolphe". Dictionnaire de spiritualité t.9 col. 1134. Voir aussi le no 94 de la revue "Christus" : "Se souvenir de Jésus-Christ").

Dans sa préface, Ludolphe indique au lecteur le chemin à suivre : "Qu'il recourre plus souvent aux principaux mémorials du Christ : l'incarnation, la nativité, la circoncision, l'épiphanie, la présentation au Temple, la passion, la résurrection… Et qu'ainsi il lise la vie même du Christ pour qu'il puisse imiter autant qu'il pourra sa manière de vivre…". Il indique aussi la manière de progresser. Une simple lecture est insuffisante. Il faut s'approcher du Christ par le cœur, se réjouir avec Marie, accompagner les mages à Bethlehem, les apôtres en Galilée, se tenir avec Jean au pied de la croix, chercher le Ressuscité avec Marie de Magdala. "Rends-toi présent ainsi à ce que le Seigneur Jésus a dit et fait, en partant de ce qui est raconté, comme si tu l'entendais de tes oreilles, le voyais de tes yeux. Et bien que beaucoup de ces faits soient racontés au passé, toi, tu les méditeras comme se produisant dans le présent".

A partir de là, toute l'Europe se mit à contempler les "Mystères" de la manière ainsi prescrite. Avec, comme effet, une prolifération de peintures et de sculptures qui ne constituent pas la figuration de la vie du Christ, mais qui attestent, à titre de "partage d'évangile", la contemplation que fait l'artiste.

Un autre effet beaucoup plus important, c'est précisément que d'innombrables chrétiens se sont mis à contempler les "Mystères", soit directement, comme Ludolphe le préconisait, ou dans le chapelet, avec Marie, comme nous le verrons plus loin. » [30]

Vers 1398 dans la Chartreuse St Alban de Trèves, un chartreux, Adolphe d’Essen sera l'auteur du premier écrit recommandant la récitation des 50 Ave, sous sa force brêve soutenue par la méditation de la naissance et de la vie de Jésus, et cette dévotion alors monastique sera propagée ensuite jusqu'à la cour grâce à son amie la bienheureuse duchesse Marguerite de Bavière[31] à laquelle il conseille le rosaire médité grâce à l'Evangile [32]. Entre au siècle suivant à la chartreuse de Trèves un jeune novice, Dominique Hélion (dit ‘de Prusse’), qui tombe dans un état plus ou moins dépressif après son entrée au monastère (1409). Son prieur, Adolphe d’Essen, l’aide à en sortir de la dépression en l’initiant à une forme contemplative de récitation du rosaire : au-delà des mots de la salutation, fixer son attention sur le Sauveur Jésus. Pour facilité cela, Dominique a l’idée de faire suivre le nom de Jésus, d’une série de 50 clausules différentes d’une ou deux lignes, reprenant l’ensemble de la vie du Christ. Par exemple : "…Jésus que Jean baptisa dans le Jourdain et désigna comme l’Agneau de Dieu ; Jésus qui après avoir choisi ses disciples, prêcha aux hommes le Royaume de Dieu ; qui à la dernière Cène, a institué le sacrement de son Corps et de son Sang, etc."

Vers 1429 il reçoit la vision suivante : «La Vierge se tenait entourée de toute la cour céleste. Celle-ci lui chantait le Rosaire, avec les clausules de Saint Dominique. Au nom de Marie, tous inclinaient la tête ; à celui de Jésus, ils ployaient le genoux ; enfin, ils terminaient le chant des clausules par un Alleluia. Tous rendaient à Dieu de grandes actions de grâce pour tous les fruits spirituels produits par cette récitation, et demandaient à Dieu d’accorder à ceux qui réciteraient ainsi le Rosaire la grâce d’un grand profit pour leur avancement intérieur». Il fondera ensuite la chartreuse de Marienfloss près de Sierck les Bains : Une stèle gravée dans la chapelle de Marienfloss, berceau du rosaire, porte l'inscription gravée : «Marienfloss, source d'eau vive, d'où jaillit le Rosaire»[33] A la même époque Dominique de Prusse (+1460), de la Chartreuse de Saint-Alban de Trèves, affirme avoir été le premier à ajouter les points de méditation au rosaire de la bienheureuse Vierge Marie. C'est lui, du moins, qui a l'idée de lier systématiquement la récitation du chapelet et la contemplation de la vie du Christ, en divisant celle-ci en 50 épisodes puis en rédigeant pour chacun un court texte destiné à suivre l'Ave Maria. Il étend ensuite ce procédé à tout le psautier marial : Le jeune chartreux Dominique rédige alors 50 phrases ou courtes méditations, ou clausules, non seulement en latin mais aussi en allemand sur l'enfance, la vie publique et la passion du Seigneur. Son prieur est séduit par cette proposition nouvelle et l'envoie à divers monastères de son ordre. Puis Dominique rédige une série de trois fois 50 clausules, en parallèle avec les 150 psaumes.«Il ne faut pas trop s’arrêter aux mots employés ici ou là dans l’énoncé des points de méditation. Chacun peut à son gré, selon sa dévotion, prolonger, écourter, ou même modifier la matière, tantôt d’une façon, tantôt d’une autre ; cela dépend pour chacun du temps que l’on a et des dispositions dans lesquelles on se trouve. Difficilement pourrait-on faire quelque chose de mieux pendant la petite heure consacrée à ce Rosaire». Le double principe du « rosaire », à la fois marial et christocentrique, est dès lors posé. Au XIVe siècle et durant les siècles suivants, le rosaire connaît encore différentes additions et modifications, qui touchent plus à la forme qu'au principe même de cette prière.

À Mariefred dans la Chartreuse de la Paix Notre-Dame en Suède s'établit une grande confrérie européenne du Psautier de la Vierge Marie (1498) Cette Chartreuse de Mariefred en Suède devient un grand centre européen de propagation du Rosaire, le " psautier de Notre Dame" et des œuvres d'Alain de la Roche, et de la Confrérie du Saint Rosaire.

Est attribuée à un chartreux de Cologne Henri Eghers de Kalkar (Henry of Kalkar[34]) (+1408) - la division du chapelet en 15 dizaines (rosaire), séparées chacune par la récitation d'un Pater. À Méounes les Montrieux, une utilisation de l'aliboufier était l'emploi des graines très dures du styrax pour la confection de chapelets appelés "Chapelets des Chartreux"[35], signe du lien entre les chartreux et le rosaire qu'ils portent comme les dominicains à la ceinture. À Marseille, en Provence sous la Révolution Française, Dom Joseph de Martinet ayant échappé au massacre des Pères Chartreux, prêche le Saint Rosaire (Église des Chartreux (Marseille))[36].

À la même époque, le nombre de méditations sur la vie du Christ ou - « mystères » - est réduit à quinze, répartis en mystères joyeux, douloureux et glorieux. Ce rosaire à 15 dizaines se popularisa tout au cours du XVIe siècle, consacré par la bulle papale de PIE V, Consuevrent Romani Pontiffices (1569).

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Légende de la Vierge apparaissant au Moine et de la rose qui sort de sa bouche.

Deux visions

Les chartreux se feront les apôtres de cette méthode, la diffusant largement par leurs écrits. Pour l'appuyer, ils rapporteront deux récits de vision : le premier reprend une histoire connue depuis le XIIIe siècle : un moine (chartreux) en voyage, s'arrête dans une forêt pour réciter les cinquante Ave Maria qu'il a l'habitude d'offrir tous les jours à la Vierge. Survient un brigand qui lui prend son cheval et tout ce qu'il possède et s'apprête à le tuer, quand il voit une dame très belle qui tenait à la main un de ces rubans qui servent à faire des couronnes. À chaque Ave que récitait le moine, elle recueillait sur ses lèvres une rose qu'elle attachait au ruban. Quand la couronne de cinquante roses fut achevée, elle la mit sur sa tête et disparut. Le brigand s'approcha du moine et l'interrogea au sujet de cette dame. Le moine lui dit ce qu'il était en train de faire, mais lui assura qu'il n'avait rien vu. Et l'autre comprenant que ce pouvait être la Madone, lui lui rendit tout.

Une autre vision très connue : "Les chroniques de saint François racontent qu'un jeune religieux avait cette louable coutume de dire, tous les jours avant son repas, la couronne de la sainte Vierge. Un jour, par je ne sais quelle circonstance, il y manqua. Le dîner étant sonné, il pria le supérieur de lui permettre de la réciter, avant que d'aller à table. La permission accordée, il se retira dans sa chambre. Mais comme il tardait trop, le supérieur envoya un religieux pour l'appeler. Ce religieux l'y trouva, tout éclatant d'une céleste lumière, et la sainte Vierge avec deux anges auprès de lui. À mesure qu'il disait un Ave Maria une belle rose sortait de sa bouche ; les anges pernaient les roses l'une après l'autre et les mettaient sur la tête de la sainte Vierge qui en témoignait de l'agrément. Deux autres religieux, envoyés pour voir la cause du retard des autres virent tout ce mystère, et la sainte Vierge ne disparut point que la couronne ne fût récitée." (L-M de Montfort, Le Secret du Saint Rosaire, 7° rose)


Sous l'influence de la piété populaire, le texte de l'Ave Maria est augmenté et se transforme en prière de supplication. C'est au temps de saint Pierre Canisius (1521-1597) que l'invocation « Sainte Marie, priez pour nous, pécheurs » se répand de plus en plus. Ailleurs, on trouve d'autres ajouts : « maintenant et à l'heure de notre mort » (XVe siècle). L'Ave Maria prend ainsi sa tournure définitive, confirmée par saint Pie V dans l'édition du bréviaire en 1568.

Dans ses méthodes missionnaires, saint Louis-Marie Grignion de Montfort (1673-1716) fait aussi précéder la récitation des quinze dizaines d'un Credo, d'un Pater et de trois Ave symbole de la Sainte Trinité ou des trois vertus théologales.

XVIII°siècle

Le Père de Montfort

Au début du XVIIIe siècle, un grand prédicateur, saint Louis-Marie Grignion de Montfort, prêche le Rosaire et propage les idées d'Alain de la Roche dont il a compilé les ouvrages... Il écrit un opuscule, Le Secret du Saint Rosaire pour se convertir et se sauver avec une méthode de clausules pour réciter le Rosaire... Il établit dans un court Traité de la Vraie Dévotion à la Sainte Vierge[37] les distinctions entre vraies et fausses dévotions, et explique la nécessité chez les chrétiens baptisés de la Dévotion envers la Très Sainte Vierge Marie, la plus terrible ennemie de Lucifer : ce que Lucifer a perdu par son orgueil et son refus de servir Dieu Marie l'a gagné par son humilité lors de l'Annonciation : « Je suis la Servante du Seigneur,» Ecce ancilla Domini. Il refuse la dévotion des riches mondains et développe un épisode de la Genèse (chapitres 21 à 35), Jacob et Esaü... La dévotion au Rosaire s'inscrit alors dans la perspective d'un combat entre fils des ténèbres et fils de la lumière comme chez les Esseniens dans les Rouleaux de Qumrân et dans les épîtres de Saint Jean. En reconnaissant que Marie est Mère de Dieu, et Jésus le Fils de Dieu, le chrétien devient enfant de Dieu et triomphe du monde, en se reconnaissant pauvre et pécheur, il peut devenir juste : c' est la prière des anawim, les Pauvres de Yaweh ceux qui ont faim de justice et crient nuit et jour vers lui, ceux qui sont humbles de cœur. Il condamne cinq fausses dévotions qui conduisent en enfer comme le dévot hypocrite (cf. Le Tartuffe de Molière) pour établir la vraie, « intérieure, tendre, sainte, constante, désintéressée. » [38] laquelle est le saint esclavage de la Vierge antique coutume qui remonte en France au roi Dagobert II (puis Odilon de Cluny...)[39]. « Prenons donc bien garde d'être du nombre des dévots critiques, qui ne croient rien et critiquent tout; des dévots scrupuleux, qui craignent d'être trop dévots à la sainte Vierge, par respect pour Jésus-Christ; des dévots extérieurs, qui font consister toute leur dévotion en des pratiques extérieures; des dévots présomptueux, qui, sous prétexte de leur fausse dévotion à la sainte Vierge, croupissent dans leurs péchés; des dévots inconstants, qui, par légèreté changent leurs pratiques de dévotion, ou les quittent tout à fait à la moindre tentation; des dévots hypocrites, qui se mettent des confréries et portent les livrées de la sainte Vierge, afin de passer pour bons; et enfin des dévots intéressés, qui n'ont recours à la sainte Vierge que pour être délivrés des maux du corps ou obtenir des biens temporels. »

  • La dévotion critique consistait à remettre en doute les visions et les miracles de la Vierge.
  • L'exteriorité consistait dans de luxueux chapelets en matières précieuses (or, diamants, perles).

cf Patenôtrier) ou dans les processions.

  • L'hypocrisie : De nombreuses images représentent des rosaires anciens, et le Roi d'Angleterre Henri VIII en avait un lui aussi mais il a fait pendre et martyrisé John Houghton, et les dix huit chartreux de Londres (1537)[40]... il faut recourir à la vraie dévotion et non ses caricatures, voilà la pensée du Père de Montfort.
Saint-André de Cologne

La Révolution

soldat vendéeen récitant le rosaire agenouillé devant la Croix, vitrail, Chapelle des martyrs, Saint-Martin-du-Tilleul Vendée.

Pendant la révolution, en Vendée non loin de Saint-Laurent-sur-Sèvre réciter le chapelet et le rosaire était le propre des populations vendéennes catholiques de toute condition cherchant secours auprès de la Vierge Marie dans les églises et les sanctuaires (Notre Dame du Chêne) ainsi que des soldats vendéens, royalistes et des chouans bretons qui le portaient autour du cou, à la boutonnière comme signe de reconnaissance et comme scapulaire et disaient agenouillés le soir ensemble, ou en marchant sur la route. Tous mouraient parfois le rosaire à la main, comme des roses rouges espérant le martyre ce qui était bien sûr incompris de l'armée adverse.

«  À cette question, le Chasseur du Roi, dont la figure rude et sauvage était abattue par la douleur, garda le silence, prit son chapelet et se mit à réciter des prières.

-Le Gars est sans doute ce jeune ci-devant à cravate noire ? Il a été envoyé par le tyran et ses alliés Pitt et Cobourg. À ces mots, le Chouan, qui n'en savait pas si long, releva fièrement la tête : -- Envoyé par Dieu et le Roi ! Il prononça ces paroles avec une énergie qui épuisa ses forces. Le commandant vit qu'il était difficile de questionner un homme mourant dont toute la contenance trahissait un fanatisme obscur, et détourna la tête en fronçant le sourcil. Deux soldats, amis de ceux que Marche-à-terre avait si brutalement dépêchés d'un coup de fouet sur l'accotement de la route, car ils y étaient morts, se reculèrent de quelques pas, ajustèrent le Chouan, dont les yeux fixes ne se baissèrent pas devant les canons dirigés sur lui, le tirèrent à bout portant, et il tomba. Lorsque les soldats s'approchèrent pour dépouiller le mort, il cria fortement encore : -- Vive le Roi ! ' »

Honoré de Balzac, Les Chouans, Chapitre premier. »

À Saumur, où vivent les fabriquants de chapelet Urbain Lepetit, qui entend rayer du paysage tout souvenir du christianisme, soutenu par quelques membres du Comité révolutionnaire et de la Société populaire et par des soldats de la garnison. Il rêve, sans succès, de faire raser les clochers. À défaut de cette mesure radicale, le 19 ventôse an II (9 mars 1794), il fait approuver par ses collègues du Comité révolutionnaire un arrêté interdisant la fabrication et le port du chapelet, car « le chapelet est la marque principale des rebelles et leur signe de convenance et de ralliement le plus solemnel ». Lepetit remarque à juste titre que les patenôtriers ne tirent plus profit de cette industrie et qu'ils sont désormais employés dans les ateliers militaires. L'arrêté est approuvé le jour même par les représentants Hentz et Francastel venus à Saumur, afin d'épurer les corps administratifs. Les chapelets et les objets de piété en bois sont brûlés dans un autodafé solennel tenu devant l'arbre de la Liberté, replanté sur la place de la Mairie [41].

À Arcachon plus au sud, en revanche, dans la Chapelle des Marins de la statue miraculeuse de la Vierge d'albâtre de frère Thomas Illyricus, même au cours de la Terreur (1793), on célébra la fête de Annonciation du 25 mars, la grande fête annuelle de la Paroisse, sous la protection de la Garde Nationale de La Teste[42].

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La réconciliation se fait autour des apparitions de la Vierge Marie Rue du Bac en 1830 à Catherine Labouré pour Paris puis surtout à Lourdes à Bernadette Soubirou en 1858, on construit à Lourdes la grande Basilique Notre-Dame du Rosaire.

XIX° siècle

Au XIXe siècle les apparitions de la Vierge à Lourdes ont encore renforcé cette dévotion, et depuis 1886 le mois d'octobre est devenu le mois du Rosaire. Léon XIII est appelé le Pape du Rosaire et multiplie les encycliques mariales[43]

Pauline Jaricot lance le Rosaire vivant ; à la grotte de Lourdes, en 1858, Bernadette Soubirous récite le chapelet avec la Sainte Vierge. À Paris dans l'Église-basilique de Notre-Dame des Victoires, l' Abbé Desgenettes fonde l'Archiconfrérie Marie Refuge des Pécheurs, avec un registre, qui comptera bientôt des millions d'adherents. Bartolo Longo fonde à Pompéi un sanctuaire dédié à la Vierge du Saint Rosaire et après avoir guéri du spiritisme consacre sa vie à la propagation du Très Saint Rosaire : « Qui propage le Rosaire est sauvé ». ; il écrit une célèbre supplique[44] : " Ô Rosaire béni de Marie, douce Chaîne qui nous relie à Dieu, lien d’amour qui nous unit aux Anges, tour de salut contre les assauts de l’enfer, port sûr dans le naufrage commun, nous ne te lâcherons jamais plus. Tu seras notre réconfort à l’heure de l’agonie, à toi le dernier baiser de la vie qui s’éteint. Et le dernier accent sur nos lèvres sera ton nom suave, ô Reine du Rosaire de Pompéi, ô notre Mère très chère, ô Refuge des pécheurs, ô Souveraine consolatrice des affligés. Sois partout bénie, aujourd’hui et toujours, sur la terre et dans le ciel. Amen." Le Pape Léon XIII consacre à la prière douze encycliques, ce qui le fait appeler « le Pape du Rosaire ». Se créent des congrégations liées au Rosaire comme les Dominicaines du Très Saint Rosaire de Sèvres (fondée par Mère Marie-Rose du Sacré-Coeur avant 1868), de Montheils, ou la Congrégation des Soeurs du Rosaire[45]..

Un chapeau de fleurs -Pierre-Auguste Renoir, Les deux soeurs, sur la Terrasse

XX° siècle

  • Lors de l'apparition à Fatima, le 13 juillet 1917, la Sainte Vierge demande de dire après chaque mystère : « O mon Jésus, pardonnez-nous, préservez-nous du feu de l'enfer ; emmenez au Paradis toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre Sainte Miséricorde ». Elle demande la récitation quotidienne du chapelet, en particulier pour la conversion de la Russie, juste avant la Révolution d'Octobre [46].
  • Le Padre Pio (stigmatisé) est un des plus grands dévots du Rosaire et du chapelet, il en disait jusque 33 par jour.
  • Aux États-Unis, Donald Brown ( Don Dominique Brown, Orégon) (1895- 1975) se convertit dans un hôpital tenu par les sœurs de la Miséricorde lesquelles portaient des rosaires à la ceinture. Il embrasse la foi catholique et se fait baptiser, puis devient Dominicain, Frère Dominique en religion, et réunit une très grande collection de 4000 chapelets de toute sorte ; lui-même fabrique un chapelet dit de l' Ancien Testament[47], lequel commémore la Bible : Cinq dizaines pour le Pentateuque, dix grains pour les dix commandements, sept pour les jours de la Création et le dernier jour de repos de Yaweh, et inclut le souvenir de la Menorah, de l' Etoile de David etc... [48]
  • Les Papes Paul VI et Jean Paul II publient deux encycliques sur le Rosaire.[50] L'enseignement de l'Église vient éclairer les fidèles sur cette prière méditative christocentrique dont les cisterciennes de saint Thomas sur Kyll semblent les promotrices au XIIIe siècle : sans la méditation de l'Evangile, la prière du rosaire n'a pas de sens (Jean-Paul II).


  • Le rosaire est toujours dit publiquement non plus dans les confréries mais dans les grands sanctuaires mariaux, à la radio ou à la télévision, sur canal satellite comme à Lourdes [51] ou à Medjugorje[52].

Le Rosaire des Carmes

Les carmes n'ont pas le Rosaire comme signe disctinctif mais le scapulaire du Mont Carmel. Saint Jean de la Croix insiste cependant sur la spiritualité de la prière du Rosaire, et l'esprit de pauvreté à l'époque où se créait la confrérie des Patenôtriers, qui en bons commerçants fabriquaient des chapelets et de rosaires de plus en plus luxueux (voir article Patenôtrier), suivaient la mode, alors que les premiers rosaires étaient une simple corde avec des grains, parfois des bracelets[53],

    • « Vous ne comprenez pas bien le dénuement et l'esprit de pauvreté que recquiert la perfection; du moins vous reconnaîtrez l'imperfection que l'on apporte généralement dans l'usage des chapelets. On trouvera à peine une personne qui n'ait quelque faiblesse à leur sujet; on veut qu'ils soient de telle sorte plutôt que de telle autre, de telle couleur, de tel métal, ou avec tel ou tel ornement; or il importe peu qu' ils soient d'une matière ou d 'une autre. Dieu n'écoute pas mieux la prière qu'on fait avec ce chapelet que celle qu'on fait avec un autre; il a pour agréable celle qu'on lui adresse avec un coeur simple et droit, avec l'unique but de lui être agréable sans se préoccuper de ce chapelet plutôt qu'un autre, à moins qu'il ne soit indulgencié (...) Est-ce que vous ne mettez pas votre joie dans ce qui n'est qu'un instrument ? » Saint Jean de la Croix, La Montée du Carmel, L.III, ch. 34 .

Le Rosaire des Franciscains

Croix sur le Mont Krizevac, Croatie

Les franciscains ont eu un rôle à jouer dans l'apparition du Rosaire. « Les franciscains sont appelés également Cordeliers pour la corde, ponctuée de plusieurs nœuds, servant de rosaire, devenant ainsi des "cordes liées". » Cette corde pourrait rappeller que les latins appellaient stroppus la couronne de rose mot qui en français aurait donné estrope, cordage de navire, puis (etymologie) tropa, corde, néanmoins aucun rapprochement entre stroppus, tropa et corda, et la corde à noeuds n'a jamais été fait. Les franciscains ont inventé le Chapelet des sept allégresses ou Couronne des sept allégresses appelé aussi Rosaire séraphique ou encore couronne franciscaine, en 1423 « Le chapelet des sept allégresses ou couronne franciscaine fut enseigné par Notre-Dame à un novice franciscain qui voulait quitter son couvent parce qu'il n'avait plus le temps de tresser à Marie des couronnes de fleurs comme il le faisait auparavant. La Vierge lui enseigna ce chapelet qui serait pour elle bien plus important que des fleurs »[54]. Le Padre Pio de Pietrelcina aimait beaucoup prier le Chapelet qu'il réctiait en toute circonstance et le Rosaire : il en disait jusque 40 ou 50 par jour.

Article détaillé : [Couronne des sept allégresses ].
Enfant-Jésus dormant

Tableaux de religieux Pères du Désert avec chapelet

(isaïe 35: 1): « Le désert se réjouira et fleurira comme la rose »

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Voir aussi les liens externes.

Ouvrages contemporains

  • Maxime Gorce O.P. : Le Rosaire et ses antécédents historiques d'après le manuscrit 12483 fonds français de la Bibliothèque nationale. Paris, A. Picard, 1931.
  • Louange des mystères du Christ: histoire du rosaire, Dr. Andreas Heinz, Téqui
  • Le Rosaire dans l'enseignement des papes / introd., choix et ordonnance des textes, index et tables par les moines de Solesmes Sablé-sur-Sarthe : Abbaye Saint-Pierre de Solesmes, 1984
  • Le Rosaire de la Vierge Marie. Lettre apostolique du Pape Jean-Paul II à l'Episcopat, au clergé et aux fidèles sur le Rosaire
  • Hubert Lelièvre ( Abbé), Le rosaire : Histoire d'une prière. Téqui, 53 p. 1996.
  • M-J. Le Guillou O.P., Le Rosaire, Parole et Silence.

Articles

[55]

  • Herbert Thurston : Our Popular Devotion II, The Rosary IV, The Rosary amongst the Carthusians, The Month 96 1900
  • Die Zisterzienser und die Anfänge des Rosenkranzes. Das bisher älteste unveröffentlichte Zeugnis für den Leben-Jesu-Rosenkranz in einem Zisterzienserinnengebetbuch aus St. Thomas an der Kyll (um 1300), Dr. Andreas Heinz in: Analecta Cisterciensia 33 (1977) 262-309 1977
  • Klinkammer Karl-Joseph : Adolph Von Essen und seine Werke : Rosenkranz''...eine Quellenforschung ' Frankfurter Theologischen Sutdien 1972 et Zur ursprünglische Spiritualität des Rosenkranz Beten in Spiritualität Gestern und Heute Volume 2 Analecta Cathusiana (Salzbourg 1983)
  • Un Chartreux El santo Rosario en la cartuja Analecta cartusiana (Salzbourg, 1983)
  • Edward A. McGuire : Old Irish Rosaries and Rosary Crosses , publié dans 'The Connoisseur'; Father Henry Peel, O.P., A Note on Rosary Beads publié dans in 'The Rosary in History'
  • A. Gottschall : Prayer Bead Production and use in Medieval England, - University of Birmingham
  • Anne Winston Tracing the origins of the Rosary - German Vernacular Texts, Speculum 68-69
  • André Fracheboud - Les antécédents cisterciens du Rosaire - Collectanea Cisterciansia 52.2, 1994

Lire

  • [12] Anne Winston-Allen, Stories of the Rose, The Making of the Rosary in the

Middle Ages

  • [13] John D. Miller, Beads and Prayers: The Rosary in History and Devotion

Ouvrages anciens

  • ALAIN DE LA ROCHE : Le Psautier de Jésus et de Marie, salterio di Gesù e Maria. Genesi, storia e rivelazioni del santissimo rosario. Testo. Texte latin et italien ; Alain de la Roche, Murone R. - Cardillo A. - Massimi A., Libri éditions Ancilla, 2007. télédéchargeable ici [14]
  • BNF : Magister Alanus de Rupe, sponsus novellus beatissime virginis Marie... de immensa et ineffabili dignitate et utilitate psalterii precelse ac intemerate semper virginis Marie [Texte imprimé]

Publication : Impressum in christianissimo regno Swecie, 1498 BNF Exemplaire renfermant une note ms. d'où il résulte que le volume a été imprimé dans la chartreuse de la Paix-Notre-Dame (Mariefred), par les soins d'Ingeburge, femme de Stenon Store, fondateur de cette maison.

  • LM DE MONTFORT Le Secret Admirable du Très Saint Rosaire pour se convertir et se sauver de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort - Collection Traditions Monastiques.
  • FR. ANTONIN THOMAS : Le Rosier mystique de la Très-Sainte Vierge ou le très-sacré Rosaire inventé par saint Dominique Patriarche de l'Ordre des FF. Prêcheurs. Expliqué en quinze Dixaines d'instructions solides et morales, par un Religieux du même Ordre. Avec la méthode pour faire fructueusement la dévotion des Quinze Samedys à l'honneur des quinze sacrés Mystères du Rosaire. Seconde édition revue et corrigée par l'auteur, chez Nicolas Audran, Rennes 1685. (ouvrage ancien non réédité)
  • SAMBUCY ( Louis de) : Manuel du chapelet et du rosaire de la Sainte Vierge par M. l'abbé de Sambucy 1837.

Notes et références

  1. Bibliographie Sur GoogleBooks : Beads and prayers: the rosary in history and devotion‎ - de John D. Miller - 2002 - 282 pages Sur GoogleBooks : Dictionnaire des antiquités chrétiennes. Par Joseph Alexandre Martigny, page 146, article "chapelet ".
  2. V° homelie sur la Genèse sur la Germination de la terre
  3. Voir Piazza Armerina, Villa Casale Chambre de la Petite Chasse, mosaiques déécorative : enfants tressant des couronnes de rose, portant des paniers de roses, et femmes tressant des guirlandes.
  4. BETLIDUM sens très obscur : gen. pl. beltidum — 'rosarium' qu. by Spelman Gl. Arch cf Beltidum,
    • venant de Bède le Vénérable Vies des pères des martyrs et des autres principaux saints ..., Volume 16 Par Alban Butler, Godescard, Godescard (abbé) note 41 p.347
    • venant de Beltyen (mois de mai et de Marie) et Bel-li-tide pour Prayer-finging-time voir Chronicle of Scottish poetry: from the thirteenth century, to the union of ... Par James Sibbald article Beltyne/Beltane
    • venant de Beltis cingula ceinture en saxon voir Dictionnaire des antiquités chrétiennes. Par Joseph Alexandre Martigny
    • venant de Beltis Glossarivm manvale ad scriptores mediae et infimae latinitatis Volume 1 Par Charles Du Fresne Du Cange (sieur), article beltis
    ces quatre ouvrages sont sur Google Books
    • Beltidum du saxon bede , prière : voir ici
    [1] * Voir aussi [http//: www.uni-mannheim.de/mateo/camenaref/.../b_1422.html ] P. Carpentier
  5. ut in singularum contactu,singulas oriationes incipiens, numerum non praetermitteret  : cette description précise montre que de n'était pas alors semble-t-il un usage courant.
  6. http://www.fr.josemariaescriva.info/article/le-saint-rosaire
  7. Bibliothèque municipale de la ville de METZ, Manuscrit ms1588, pages 222&223, 248&249, 272 et 374 : [2]
  8. Le dhikr, rappel de Dieu: De l'usage des grains de prière (masbaha, sibha, tasbih)http://www.naqshbandi.ca/fr/dhikr/grains.shtml
  9. a , b  et c Dictionnaire encyclopédique de Philippe Le Bas, 1845, page 505 et 506
  10. Le meilleur article trouvé sur le net sur l' histoire du Rosaire : rosaire et chapelet, Publication d'informations écrites par Herbert Thurston & Andrew J. Shipman. Transcrit par C. Michael Tinkler. En reconnaissance pour le Très Saint Rosaire L'Encyclopédie Catholique, Volume XIII. Publié 1912. New York: Robert Appleton Company. Nihil Obstat, le 1 er février 1912. Remy Lafort, DD, Censeur. Imprimatur. + John Farley Cardinal, Archevêque de New York, http://mb-soft.com/believe/tfhm/rosary.htm Pour sa contestation, voir liens et bibliographie : Denis Mezard, OP, Origines du Rosaire, Liberius.
  11. http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Garrigou_Lagrange/efficacite.html
  12. lien : http://scriptoriumdemathilde.over-blog.com/article-26913347.html
  13. Sur Chaucer et le Rosaire et Herbert Thurston S.J
  14. Aureum Sacrae theologiae Rosarium: iuxta quatuor setentiarum libros ... Par Pelbartus de Temeswar ((O.F.M.)Sur Google Books
  15. UNIVERSITÉ D'OTTAWA
  16. Le poète, la vierge et le prince: étude sur la poésie mariale P.28-30 Par Gérard Gros Collection Université de Saint Etienne
  17. Origine du Rosaire, 500 pages, écrit par un frère prêcheur : http://www.liberius.net/livres/000000281.pdf
  18. Sur Persée Anne Winston-Allen Origines du Rosaire http://www.jstor.org/stable/2864968
  19. Les peintures du XVII° siècle et sq. représentent, elles Saint Dominique et le Rosaire Par exemple tableaux de Balthazar-Thomas MONCORNET au plafond de l'amphithéâtre Bruno de Solages [3]
  20. par exemple la Fraternité Saint Vincent Ferrier
  21. Cf Bibliographie : Les Origines du Rosaire par le Père Denis Mezart O.P. et Rev Thurston S.J., articles.
  22. Saint Bernard, Louanges de la Vierge Mère
  23. Cabrol, dict. d'archeologie au mot chapelet, p. 403
  24. voir " Vita " de saint Aibert ou bien C. DEREINE in Analecta Bollandiana 106, 1988, p. 121-142 La critique de la " Vita " de saint Aibert, reclus en Hainaut ( 1140)
  25. cf Winston Allen Stories of the Roses
  26. Eléments biographiques
  27. Bibliographie (Source Site Marie de Nazareth) ALAIN de LA ROCHE, Compendium psalterii beatissimae Trinitatis, traduit en italien et inclus dans le livre de S.ORLANDI, Libro del Rosario della gloriosa Vergine Maria, CIDR 1965. A. WILMART, Comment Alain de la Roche prêchait le Rosaire ou psautier de la Vierge, in La vie et les arts liturgiques, 11 (1924-1925), p. 108-115. A : DUVAL, La dévotion mariale dans l'ordre des Frères prècheurs, in Maria, t II, pp. 768-776. BNF Opale :
  28. La Madone du Rosaire donné aux Dominicains, Lorenzo Lotto
  29. les Dominicains aussi avaient un Livre de Méditation de la Vie de Jésus, Horlogium Devotionis circum vitam Christi de Berthold le Teutonique O.P.
  30. Père René Wolfram, Conférence sur le Chapelet, Foyer de Charité de Tressaint
  31. Biographie sur Nominis
  32. Un fichier très complet sur les Chartreux et le Rosaire[ http://www.certosini.info/la%20Priere1.htm] et [ http://www.chartreux.org/textes/fr/Rosaire.rtf ] Référence bibliographique : Dom Yves Gourdel, Le culte de la très sainte Vierge dans l’Ordre des chartreux, dans Maria, études sur la Sainte Vierge t. 2, Beauchesne, Paris, 1952. El santo rosario en la Cartuja, Analecta Cartusiana 103. Un article court et clair ici [4]
  33. Photographie de la chapelle de Marienfloss http://leraton-laveuretl-aigle.blogspirit.com/archive/2009/06/09/histoire-du-chapelet-rosaire.html et aussi http://www.siercklesbains.fr/index.php/tourisme-et-patrimoine/lieux-a-visiter/la-chapelle-de-marienfloss
  34. biographie http:// http///www.musicologie.org/Biographies/h/heinrich_eger_von_kalkar.html
  35. www.tela-botanica.org/page:aliboufier
  36. Persée : Les confréries de Provence face à la Révolution http://www.persee.fr/.../ahrf_0003-4436_1996_num_306_1_2009
  37. http://jesusmarie.free.fr/grignion_de_montfort.html
  38. Fichier:Http://www.sitedemarie.com/traite/traitetm.htm
  39. Cf Henri-Marie Boudon
  40. Opusculum Mauritii Chauncy de beatis martyribus Cartusiensibus sub Henrico VIII, rege Angliae, supplicio affectis
  41. Site Saumur-Jadis : Chapelets et Objets de Piété, section 17, http://pagesperso-orange.fr/saumur-jadis/ et "Archives des Saumurois", n° 173
  42. http://www.arcachon-guide.fr/.../notre_dame.html et André Rebosmen, Notre-Dame d'Arcachon, Bordeaux, Delmas, 1937
  43. Liste des encycliques mariales de Léon XIII[5]
  44. http://gabriellaroma.unblog.fr/2009/05/08/supplique-du-8-mai-a-la-reine-du-saint-rosaire-de-pompei/
  45. Prier le Rosaire en ligne avec des peintures de Fra Angelico http://moplourdes.com/sommaire/ton%20Dieu/deus2-1.htm
  46. http://www.fssp.org/fr/rosaire.htm#Novembre
  47. [6]
  48. Ses collections sont aujourd'hui réunies ans le Columbia Gorge Interpretive Center Museum [7] et [8] Voir aussi les Dominicains de Portland [9]/OLD TESTAMENT
  49. http://209.85.229.132/search?q=cache:Fe9xeljHUY4J:causa.sanctorum.free.fr/martyrs_espagnols_18.htm+palencia+saint+rosaire&cd=1&hl=fr&ct=clnk&gl=fr
  50. Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae : Le rosaire de la Vierge Marie| [10]
  51. TéléLourdes, Radio-Présence
  52. radio Mir [Fichier:http://medjugorje.hr.nt4.ims.hr/]
  53. Images de grains de dizeniers : Dänemarks Kloster Museum
  54. [11]
  55. références trouvées dans cet ouvrage Carthusian spirituality: the writings of Hugh of Balma and Guigo de Ponte Par Hugh , Guigues, Dennis D. Martin
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