Histoire des arts interactifs

Histoire des arts interactifs
Le Cube, Odyssée Sonore, sculpture sonore interactive de Jean-Robert Sedano et Solveig de Ory à Montbéliard, 2006.

L'histoire des arts interactifs tente de regrouper les arts qui proposent une interaction visuelle, sonore, littéraire ou de tout autre catégorie perceptive avec leur public.

Sommaire

Présentation

Les arts interactifs sont liés aux sciences et aux techniques c'est pourquoi ils se sont considérablement développés avec l'avènement de l'informatique. Mais contrairement à une idée répandue, les arts interactifs ont existé bien avant l'arrivée des ordinateurs et donc de l'art numérique. Le concept de programmation à la base de l'interactivité était déjà présent dans les carillons et orgues éoliens, dans les cylindres gravés des boites à musiques, dans les moulins à prières ou encore dans les feuillets mobiles de « Cent mille milliards de poèmes » de Raymond Queneau. L'interactivité en art repose sur son aspect social, voire politique, par l'implication active, souvent ludique du visiteur/spectateur dans l'œuvre. Les arts interactifs sont largement présents dans l'art cybernétique, l'art électronique, l'art numérique. La participation et l'engagement personnel sont les moteurs de l'interactivité. Le fond reste l'idée artistique, la forme dépend des moyens utilisés.

Définition de l'art interactif

Annick Bureaud[1] www.olats.org] donne une définition possible de l'interactivité dans le domaine de l'art:

« L'interactivité désigne la (les) relation(s) des systèmes informatico-électroniques, avec leur environnement extérieur. L'œuvre interactive est un objet informationnel, manipulable. On peut distinguer deux registres de l'interactivité : celle avec un agent humain et celle sans agent humain. Dans ce deuxième cas, l'agent peut être des éléments de la nature ou de l'environnement. Avec l'art interactif, le spectateur et/ou l'environnement deviennent des éléments de l'œuvre, au même titre que les autres éléments qui la composent. »

Précurseurs et inventeurs par ordre chronologique

Dans la chronologie suivante, sont volontairement réunis artistes, écrivains et inventeurs. Dans le domaine des arts et des sciences les recherches sont souvent étroitement liées. Parfois il s'écoule bien des années entre une découverte scientifique et son utilisation artistique ou à l'inverse entre une œuvre littéraire fantastique, prospective ou poétique et d'éventuelles réalisations concrètes qui en seraient inspirées.

  • Antiquité : Harpe éolienne: La harpe éolienne pourrait être considérée comme le plus ancien des instruments de musique en interaction avec le vent[2].
  • Antiquité: les nombreux mécanismes de Héron d'Alexandrie, hydrauliques et pneumatiques, réagissent en fonction du remplissage ou vidage de réservoirs, de pression de vapeur due au feu. Il est également l'inventeur de la programmation, avec des réservoirs agissant sur une succession de mouvements ou de sifflets en fonction de leur remplissage.
  • 1796 : Boîte à Musique mécanique qui produit des sons en faisant tourner un cylindre. Inventée en 1796 à Genève par Antoine Favre.
  • 1820 : Le Thaumatrope. Animation d'images utilisant la persistance rétinienne. Attribué la plupart du temps au docteur John Ayrton Paris. Parfois, le nom de William Henry Fitton lui est associé. Début du cinéma (phénakistiscope de Joseph Plateau, zootrope de William George Horner, le praxinoscope d'Émile Reynaud)
  • 1881 : Débuts de la Télévision. Un notaire d'Ardres (Pas-de-Calais), Constantin Senlecq émet l'idée qu'on pourrait transmettre une image de télévision en projetant celle-ci sur une surface photo-sensible composée de points de sélénium, matériau photo-électrique ; le résultat de chaque point est transmis séquentiellement à un récepteur synchronisé avec l'émetteur. On a là, le grand principe de l'analyse séquentielle qui est la base de tout système de transmission d'images animées.
  • 1906 : William Marston, puis John A. Larson (en 1920), inventeurs du détecteur de mensonges « Polygraph » utilisant la résistance de la peau GSR (Galvanic Skin Reponse). D'autre versions suivirent:

1924 : Leonard Keeler « Emotograph », « Psychograph » 1932 : Chester W. Darrow (Polygraph avec galvanomètre)

  • 1909 : Futurisme. Le Manifeste du futurisme a été écrit par Filippo Tommaso Marinetti, l'un des acteurs les plus importants du courant futuriste, et a été publié le 20 février 1909 dans le Figaro.
  • 1919 : Thérémin. Le thérémine, theremine, theremin ou thereminvox est un des plus anciens instruments de musique électronique, inventé par le russe Lev Sergeïevitch Termen (connu sous le nom de Léon Theremin). Composé d’un boîtier électronique équipé de deux antennes, le thérémine a la particularité de produire de la musique sans aucun contact physique de l’instrumentiste.

Léon Theremin développa également un système de télévision animée à miroir tournants, d’abord de 16 lignes en 1925.

  • 1920 : Marcel Duchamp, Rotary Glass Plates (Precision. Optics), Marcel Duchamp réalise l'une des premières œuvres visuelles interactives.


  • 1927 : Théâtre Magique. Dans Le loup des steppes, considéré comme le premier roman existentialiste, Herman Hesse présente vers la fin du livre un « Théâtre magique », espace onirique dont les multiples pièces réagissent aux actions mais aussi aux désirs du héros, Harry Haller.
  • 1947 : Cybernétique. Le terme cybernétique, formalisé par le mathématicien Norbert Wiener, sera plus tard désigné comme « la science des analogies maîtrisées entre organismes et machines »

Évolution du nombre de transistors dans les microprocesseurs: 1971 : 4004 : 2 300 transistors 2008 : Sandisk 12 GB microSDHC : 50 milliards de transistors

  • 1950 : Nicolas Schöffer : 1950 Exposition des premières « Sculptures spatiodynamiques »
  • 1955 :Nicolas Schöffer. Tour Spatiodynamique Cybernétique. Avec les sons de Pierre Henry. Cette installation de 50 m de haut, dans le parc de Saint Cloud à Paris, réagit à différents paramètres sociologiques et environementaux grâce à un réseau de capteurs et un cerveau électronique. Elle est considérée comme la première sculpture de l'histoire de l'art dotée d'un système d'interaction temps réel. Elle a été vue par une dizaine de milliers de personnes et a suscité d'énormes polémiques dans les médias de l'époque, non seulement pour son caractère plastique abstrait et géométrique, ou son aspect sonore, mais aussi pour son caractère interactif[3].
  • 1955 : Takis. Influencé par l'invention du radar et par l'environnement technologique de la station de Calais, il construit ses premiers « Signaux ».
  • 1956: Création et présentation de la Première Sculpture Cybernétique Autonome « CYSP 1. » (avec la collaboration de la société Philips) à la Nuit de la Poésie, au théâtre Sarah Bernhardt à Paris[4]. Grâce à plusieurs capteurs envoyant leurs informations à un cerveau électronique, la sculpture se déplace de façon autonome dans l'espace, et ses disques colorés tournent avec différentes animations. Cette œuvre dansera sur scène avec le Ballet de Maurice Béjart.
  • 1956 : IA, intelligence artificielle. C'est au congrès de Dartmouth en 1956 que l'expression intelligence artificielle a été proposée pour désigner le domaine de recherche qui s'ouvrait alors. John McCarthy (né le 4 septembre 1927, à Boston, Massachusetts) est le principal pionnier de l'intelligence artificielle avec Marvin Minsky ; il incarne le courant mettant l'accent sur la logique symbolique. Il est également l'inventeur en 1958 du langage Lisp. À la fin des années 1950, il a créé avec Fernando Cobarto la technique du temps partagé, qui permet à plusieurs utilisateurs d'employer simultanément un même ordinateur[5].
  • 1961 : Raymond Queneau publie « Cent Mille Milliards de Poèmes », œuvre de poésie combinatoire.
  • 1963 : GRAV. Certains artistes opto-cinétiques se sont réunis dans un collectif, le Groupe de Recherche d'Art Visuel (GRAV) avec pour but de permettre à tous de pouvoir approcher leur art (Horacio Garcia Rossi, Julio Le Parc, François Morellet, Francisco Sobrino, Joël Stein, Yvaral). Ainsi le manifeste du GRAV contenu sur un tract distribué lors de la 3e biennale de Paris en octobre 1963 s'intitulait « Assez de mystifications » et contenait les lignes suivantes :

« Nous voulons intéresser le spectateur, le sortir des inhibitions, le décontracter.
Nous voulons le faire participer.
Nous voulons le placer dans une situation qu'il déclenche et qu'il transforme.
Nous voulons qu'il s'oriente vers une interaction avec d'autres spectateurs.
Nous voulons développer chez le spectateur une forte capacité de perception et d'action[6].

»
  • 1963 : Ivan Sutherland présente le Sketchpad,(écran cathodique et crayon optique)[7].
  • 1963 : Douglas Engelbart invente la souris, son nom « indicateur de position X-Y pour système d’affichage ». Elle est en bois et se déplace par un système de courroies, tout le mécanisme est placé à l’intérieur.
  • 1964 : Roy Ascott. At the Molton Gallery, London (Annely Juda) il présente Analogue Structures et Diagram Boxes, travaux en bois, perspex et verre[8],[9].
  • 1964 : Robert Moog. Il répare avec son père des Thereminvox. En 1964 l’un de ses clients, Herbert Deutsch, un professeur de solfège et compositeur, lui en commande un modèle à monter en kit. Il le rend plus compact (jusque-là les modèles pouvaient occuper une pièce entière), et ajoute la commande par tension de l'oscillateur, du filtre et de l'amplification. Le son joué n'était plus linéaire mais évolutif. Il est l'inventeur du fameux Moog Synthétiseur.
  • 1965 : Edmond Couchot. Entre 1965 et 1973 Edmond Couchot imagine les « mobiles musicaux », dispositifs cybernétiques réagissant aux stimulations sonores. SEMAPHORA I, sa première machine réagit aux ondes hertziennes, la seconde, SEMAPHORA II, perçoit la musique et la troisième, SEMAPHORA III, participe directement au processus du spectacle-concert.
  • 1967 : Max Mathews. Sa recherche porte sur la synthèse du son et de la musique par ordinateur et sur l'application de l'informatique aux domaines dans lesquels les interactions homme-machine sont critiques. Il a mis au point en 1967 un programme (music V) pour la synthèse digitale directe des sons.
  • 1967 : Piotr Kowalski. Cube n°8, comprenait un système de capteurs de type theremin). « Time machine » 1980, présentée au centre Pompidou en 1980, ce dispositif permettait au spectateur filmé en vidéo d'interrompre à sa guise les courtes séquences et de les visionner sur deux écrans simultanément[10].
  • 1968 : Les évènements de mai 1968, outre leur aspect social et politique ont eu un fort impact sur les modes de pensée dans la création artistique. « Les murs ont la parole », un des fameux slogans de l'époque, a imprégné tous les arts, le théâtre qui remettait en cause la fonction et la place du spectateur, la musique découvrait l'électro-acoustique, le paysage sonore et les débuts de l'interactivité, les arts plastiques, le happening... « Être libre en 1968 c'est participer ».
  • 1969 : Peter Vogel. En 1969, il réalise ses premiers objets cybernétiques, modèles imaginaires de systèmes électroniques en forme de sculptures, qui réagissent à l'environnement et répondent à la lumière. Il réalise dès 1979 une série de grandes installations musicales interactives : Die Klangwand (les Murs Sonores) devant lesquels danseurs et participants projetant leur ombre déclenchent un processus de lumière et son qui se répercute et s'intensifie à l'infini[11].
  • 1969 : Myron Krueger crée les premiers espaces interactifs Glowflow, 1970 Videoplace[12].
  • 1969 : Fred Forest : Interrogation. Installation interactive vidéo et informatique. Messe électronique dans une chapelle gothique. Mise en relation du « savoir » du Passé avec le « savoir » du Présent…

Conception/réalisation: Fred Forest. Création musicale: Luc Ferrari. Textes: Georges ElGozy. Chapelle gothique Sainte-Croix, Tours. Co-fondateur du Collectif d'Art Sociologique en 1974[13],[14]

  • 1970 : Erkki Kurenniemi : the DIMI-A ou Digital Music Instrument - Associative memory, puis en 1971 the DIMI-O, premier dispositif musical numérique, piloté par caméra vidéo[15].
  • 1970 : Edward Ihnatowicz: the Senster, une sculpture électromécanique et cybernétique, ressemblant à une girafe qui s'approche ou s'éloigne du public en fonction des bruits captés par des microphones et du mouvement détecté autour d'elle. La commande des vérins hydrauliques était assurée par un programme informatique[16].
  • 1971 : Vermilion Sands roman de J.G. Ballard. Vermilion Sands, a écrit J.G. Ballard, c'est la banlieue exotique de mon esprit.

Désert, mer de sable, lacs fossiles, récifs de quartz. Paysage abstrait semblable à ceux peints par Dali ou Max Ernst. Vermilion Sands est une bizarre station balnéaire auprès d'un océan de sable, où l'on écoute la musique des fleurs et le chant des sculptures soniques, où les poètes se servent de machines à poésie, où l'on sculpte les nuages, où l'on habite des maisons façonnées par l'inconscient, où l'on porte des vêtements vivants...

  • 1971 : Roger Lafosse et Pierre Henry : CorticalArt Pierre Henry : Mise en musique du corticalart de Roger Lafosse. Mise en musique des ondes cérébrales[17].
  • 1972 : Jacques Dudon. La synthèse photosonique a été inventée par Jacques Dudon en 1972, puis brevetée en 1985, année également du premier concert photosonique en public, à l'église des Angles, près d’Avignon[18].
  • 1973 : Jean-Pierre Balpe. A participé à la création de l’ALAMO (Atelier de Littérature Assistée par la Mathématique et les Ordinateurs) Littérature générative[19].
  • 1975 : Michel Waisvisz. instrument musical tactile miniature: Crackle Box[20].
  • 1976 : David Rosenboom (Biofeedback) Brainwave Music. Mise en musique des ondes cérébrales[21].
  • 1977 : Iannis Xenakis : Le CEMAMu construit la première version de l'UPIC (Unité polyagogique informatique du CEMAMu)[22],[23]
  • 1980 : Louis Dandrel. « Jardins Musicaux »,« Clepsydre », bassin de la Géode du parc de la Villette. Espaces Nouveaux, Diasonic, Ircam design sonore[24].
  • 1980 : Jean-Robert Sedano, Solveig de Ory et Pierre Leloup. « Sonopticon » présenté à la Tête Gallerie de Chambéry en mai 1980. Espace sonore et visuel en interaction avec les mouvements des visiteurs[25].
  • 1982 : Jean-Robert Sedano et Solveig de Ory. « Musique de Corps » à Amiens en juin 1982 dans une structure gonflable de Hans Walter Müller. Dispositif utilisant une caméra vidéo produisant de la musique grâce aux mouvements du public[26].
  • 1982 : Tom De Witt : « Pantomation system » présente un dispositif d'analyse des mouvements en temps réel, assez proche de celui de videoplace. Un mime manipule des objets virtuels simples qui apparaissent sur un écran[27].
  • 1982 : Création de la norme MIDI. Créée en 1982 par des constructeurs d'instruments de musique électronique, la norme MIDI ( Musical Instrument Digital Interface) grâce à une interface standard rend possible l'interconnection et la communication des synthétiseurs, des sampleurs (échantillonneurs), des ordinateurs, des séquenceurs, des boites à rythmes, des effets, des magnétos etc ... entre eux .
  • 1983 : David Rokeby. « Reflexions » at Open House, Ontario College of Art, Toronto, Canada. Espace musical utilisant une chambre noire[28].
  • 1983 : Jeffrey Shaw  : « Point de vue » 1983, « Paysage narratif » 1985. Dans « La cité lisible » 1989, le visiteur « parcourt » sur une bicyclette fixée au sol les rues d 'une ville virtuelle[29].
  • 1983 : Naissance d'Internet. Le concept d'Internet (réseau des réseaux) date de 1973 et la date officielle de naissance souvent retenue est le 1er janvier 1983, jour où l'ARPANET (Advanced Research Projects Agency NETwork) de 1969 est passé du protocole NCP au TCP/IP. Dès le début des années 1980, Arpanet explose en deux réseaux distincts : NSFnet (National Science Foundation Network), qui donnera naissance à l'Internet actuel et MILNET (le réseau militaire).
  • 1983 : Erik Samakh, 1983 Lieu d'écoute, Symposium de sculptures en granit du Limousin, Ile de Vassivière
  • 1984 : Jean-Louis Boissier  : Dans « Le bus », 1984, le visiteur prend place dans un tronçon de vrai autobus parisien. Par la fenêtre, défile un paysage vidéo. Si le passager appuie sur le bouton de demande d'arrêt le défilement s'interrompt et il lui est alors possible de découvrir les rues adjacentes, les immeubles et même leur intérieur[30].
  • 1984 : Jacques Serrano « l'interactif spatio-musical » pour le métro de Marseille[31]. En 1988, Jacques Serrano réalise aussi Cigale, installation musicale interactive, avec Antoine Schmitt comme programmeur.
  • 1986 : «SOUND=SPACE » réalisé par LIMCA, studio de recherche en informatique musicale à Auch (32) par Philippe Prevot et Daniel Bisbau[33].
  • 1986 : Miller Puckette Réalise le « patcher » Logiciel de traitement du son pour la 4X de l'Ircam, puis en 1990, toujours pour l'Ircam : Max-MSP (En référence à Max Mathews), logiciel de programmation sonore modulaire, et en 1995: Pure Data, clone de Max-MSP, logiciel libre de programmation sonore modulaire[34].
  • 1990 : Alain de Filippis: Artiste sonore indépendant et compositeur qui a réalisé de nombreuses expériences et bricolages musicaux. Ses installations proposent souvent au public une participation active : l'exposition « Petites Musiques de Bruits » présente un instrumentarium insolite qui revisite avec humour l'histoire des musiques sérieuses[35].
  • 1986 : Adobe Director: Logiciel de création multi-média permettant de réaliser des programmes et des jeux interactifs sur l'écran de l'ordinateur. C'est sous Director qu'ont été créés la plupart des classiques du CD-ROM.
  • 1992 : Christian Möller : Kinetic Light Sculpture Reactive facade at the Zeilgallery in Frankfurt. Installation lumineuse et sonore interactive[36].
  • 1992 : Jacques Rémus (« Manorine », Développée depuis 1992, la « Caméra Musicale » est un instrument « immatériel », issu d'une interface conçue par Sylvain Aubin)[37].
  • 1992 : Jean-Noël Montagné,« Ultra pas connus», CEP Decorati, Milano (Italie), sept. / oct. 1992. Premières œuvres interactives et sensitives. Présentation du projet d'œuvre sensitive monumentale « Horla » « Voie rapide», mars 1995, Interaction sensitive avec les voitures d'une autoroute urbaine, Nice[38].
  • 1993 : Bill Spinhoven : « I/Eye », Sur un écran surmonté d'un dispositif visuel, l'image immobile d'une paupière close. Le spectateur s'approche, la paupière se lève, l'œil fixe le « regardeur ». Si ce dernier se déplace latéralement, l'iris de l'œil suit le mouvement, c'est la machine qui observe l'humain[40].
  • 1993 : Karl Sim  : « Genetic Images ». L'auteur de Particle dreams réalise ici un dispositif interactif entre le spectateur-acteur et le développement de formes de synthèse en mutation sur une série d'écrans[41].
La série des « Grandes Questions » : Le Diable est-il courbe, 1995, Maurice Benayoun, installation interactive de réalité virtuelle
  • 1994 : Philippe Moënne-Loccoz, le système IRISIS, vidéo-musical, a été développé par Christian Helfenstein et Adrien Lefèvre et l'ESIA (Ecole Supérieure d'Ingénieurs d'Annecy créée en 1993)[43].
  • 1995 : Agnès Poisson et Daniel Bisbau. « Plancher Musical » créé à Die (Drôme) par l'association Préludes[45].
  • 1995 : Maurice Benayoun : "Le Tunnel sous l'Atlantique". Installation de de télévirtualité reliant le Centre Pompidou au musée d'art contemporain de Montréal. Génération dynamique de l'espace 3D, Image vidéo incrustée en temps réel dans l'espace virtuel partagée, gestion dynamique de la base de données images par analyse du comportement, musique spatialisée interactive Martin Matalon[42]
  • 1995 : Sophie Lavaud  : « Centre-lumière bleue », 1995. Dans cette installation de réalité virtuelle l'auteur propose au spectateur de plonger dans l'épaisseur de la matière picturale et de se déplacer à travers ses différentes strates[46].
  • 1995 : Alberto Sorbelli : « Just From Cynthia », CD-Rom interactif, Collection Centre Georges Pompidou. Réalisé en collaboration avec de nombreux artistes sous la direction d'Alberto Sorbelli[47]
  • 1997 : Maurice Benayoun, « World Skin, un safari photo au pays de la guerre », installation immersive de réalité virtuelle (CAVE) avec appareils photographiques et imprimante[42],
  • 1997 : Tom Demeyer. Big Eye (Steim) « At Digital Dancing 1997 ». Installations interactives[49].
  • 1997 : José Le Piez : Arbrassons. Sculptures sonores de José Le Piez. Elles utilisent un procédé acoustique unique qu’il a découvert et développé. Elles réagissent au simple glissement d’une main à la surface d’une partie cylindrique entaillée de lames sonores vibrantes, émettant des sons d’oiseaux ou de flûte. Ce procédé est classé parmi les idiophones, il est similaire à celui de l’orgue de cristal[51].
  • 1998 : Jean-Jacques Birgé et Antoine Schmitt, Machiavel, scratch vidéo interactif de 111 boucles vidéo et objet comportemental réagissant au plaisir et à l'ennui[52]
  • 1999 : EyesWeb, Logiciel libre et gratuit, permettant l'interaction au moyen de la vidéo, Laboratoire d'Informatique Musicale, université de Genova, Italie. Associé à Pure Data (également libre et gratuit), il permet de créer relativement facilement des environnements sonores interactifs[53].
  • 1999 : Antoine Denize, « Machines à écrire », CD-Rom Gallimard[54].
  • 1999: Jean-Jacques Birgé, Frédéric Durieu, Murielle Lefèvre : Alphabet, CD-Rom NHK-Educational d'après Kveta Pacovska[55]
  • 2000 : Nicolas Clauss, peintre autodidacte, pose les pinceaux en 2000 pour se consacrer exclusivement à la toile du net et aux projets multimédia. Cofondateur du site lecielestbleu.org, il crée son propre espace de création, le site flyingpuppet.com en 2001[56].
  • 2001 : Thierry Fournier. Le Trésor des Nibelungen. Oratorio-installation interactive. Pièce temps réel pour quatre solistes vocaux et électronique. Création en collaboration avec Olivier Auber et Emmanuel Mâa Berriet[57].
  • 2002 : Music2eye NOEMI (2002), une sculpture musicale interactive. Sur-natures (2003-2007) un travail de collaboration avec Miguel Chevalier[58].
  • 2005 : Reactable. Synthétiseur modulaire contrôlé de manière optique à la surface translucide d'une table, créé par Sergi Jordà, Martin Kaltenbrunner, Günter Geiger et Marcos Alonso. Le prototype final de la Reactable est présenté pour la première fois à la Foire AES de Barcelone (Espagne)[59]
  • 2005 : Maurice Benayoun : « Cosmopolis ». Installation interactive de 25m de diamètre sur le développement urbain comprenant 12 télescopes de réalité virtuelle et un panorama géant de 12 écrans. Le dispositif fait appel au concept de « mémoire rétinienne collective » qui permet de peindre collectivement avec son regard[42].
  • 2009 : Derrick Giscloux : " Digital Washboard ". Cette installation étonnante, bien que reposant sur un dispositif à priori banal (écran, videoprojecteur, sonorisation) renouvelle fortement la relation entre son et image. Fondée sur des procédés de vision par ordinateur, l'œuvre, qui se situe entre instrument sonore à retour visuel et jeu esthétique, place le visiteur comme le sujet/objet central du discours esthétique[60].

Notes et références

  1. Annick Bureaud et Roger Malina dirigent Leonardo/Olats qui est un site de publications à dominante francophone, au sein d'un réseau international, dans le domaine art, science, technologie: [http://www.olats.org/livresetudes/basiques/6_basiques.php
  2. Médiathèque de l'IRCAM (Institut de Recherche et Coordination Acoustique Musique:http://mediatheque.ircam.fr/articles/textes/Szendy96d/
  3. Tour Spatiodynamique Cybernétique de 1955: http://www.artsens.org/cinquanteans.html
  4. Biographie de Nicolas Schöffer: http://www.olats.org/schoffer/biograph.htm
  5. IA sur le site de l'université Lille-3: http://www.grappa.univ-lille3.fr/polys/intro/sortie001.html
  6. Le GRAV sur le site d'Artmag: http://www.artmag.com/galeries/c_frs/mordoch/grav/grav.html
  7. Sur Ivan Sutherland: http://www.lumbroso.fr/lionel/03_Plume/RV/RV_Ch05.htm
  8. Source: http://www.ciren.org/ciren/conferences/281101/index.html
  9. Roy Ascott sur le site de Stephan Barron: http://stephan.barron.free.fr/technoromantisme/ascott.html
  10. Biographie de Piotr Kowalski sur le site de la commune de Montrouge:http://montbouge.info/spip.php?article514
  11. Œuvres de Peter Vogel:http://www.spielvogel-galerie.de/html/kk-vogel.html
  12. Œuvres de Myron Krueger:http://ww3.ac-poitiers.fr/arts_p/b@lise16/pageshtm/interact.htm
  13. Biographie de Fred Forest: http://www.webnetmuseum.org/html/fr/expo-retr-fredforest/biographie_fr.htm
  14. Œuvres de Fred Forest: http://www.webnetmuseum.org/html/fr/expo-retr-fredforest/actions/01_fr.htm#text
  15. Œuvres de Erkki Kurenniemi: http://www.obsolete.com/120_years/machines/dimi/index.html
  16. Œuvres de Edward Ihnatowicz: http://www.senster.com/ihnatowicz/
  17. Corticalart: http://sonhors.free.fr/kronik/corticalart.htm
  18. Synthèse photosonique sur le site de Jacques Dudon: http://aeh.free.fr/
  19. Biographie de Jean Pierre Balpe: http://www.manuscrit.com/Edito/invites/Pages/MarsMulti_TrajectoiresBalpe.asp
  20. Crackle Box de Michel Waisvisz: http://www.crackle.org/CrackleBox.htm
  21. Biographie de David Rosenboom : http://music.calarts.edu/~david/bio/longer.htm
  22. Biographie de Iannis Xenakis: http://www.musicologie.org/Biographies/xenakis_iannis.html
  23. L'UPIC : http://membres.lycos.fr/musicand/INSTRUMENT/DIGITAL/UPIC/UPIC.htm
  24. Biographie de Louis Dandrel: http://resonances2002.ircam.fr/bio.php3?id_article=182
  25. Œuvres de Jean-Robert Sédano et Solveig de Ory : http://www.ludicart.com/historique/Sonopticon/Sonopticon.html
  26. Œuvres de Jean-Robert Sédano et Solveig de Ory : http://www.ludicart.com/historique/Musique%20de%20Corps/Musique_de_Corps.html
  27. Œuvres de Tom De Witt: http://www.comm.uqam.ca/~GRAM/A/comm/050.html#target_02
  28. Œuvres de David Rokeby :http://homepage.mac.com/davidrokeby/reflex.html
  29. Œuvres de Jeffrey Shaw: http://www.jeffrey-shaw.net/
  30. Œuvres de Jean- Louis Boissier : http://ww3.ac-poitiers.fr/arts_p/b@lise16/pageshtm/interact.htm
  31. Source in L'espace, musique-philosophie Par Jean-Marc Chouvel, Makis Solomos, Centre de documentation de la musique contemporaine, Groupe de recherches en poïétique musicale Collaborateur Jean-Marc Chouvel. Publié par L'Harmattan, 1998. ISBN 2-7384-6593-5, 9782738465931, Jean-Yves Bosseur p. 348.
  32. Vidéo INA Pavillon Chromatique :http://www.ina.fr/art-et-culture/arts-du-spectacle/video/CAB86025641/montsouris-kiosque-a-musique.fr.html
  33. Studio LIMCA :http://easyweb.easynet.co.uk/nour-rolf/prgm4.html#MAEDCHEN
  34. Programmes de Miller Puckett : http://freesoftware.ircam.fr/article.php3?id_article=7
  35. Œuvres d'Alain de Filippis: http://granuvox.com/
  36. Œuvres de Christian Möller: http://www.christian-moeller.com/display.php?project_id=14
  37. Œuvres de Jacques Rémus: http://www.mecamusique.com/
  38. Œuvres de Jean-Noël Montagné : http://www.artsens.org/bio.html
  39. Œuvres de Christa Sommerer et Laurent Mignonneau : http://stephan.barron.free.fr/technoromantisme/sommerer_mignoneau.html
  40. Œuvres de Bill Spinhoven: http://www.spinhoven.nl/
  41. Oeuvres de Karl Sim : http://www.genarts.com/karl/
  42. a, b, c et d Œuvres de Maurice Benayoun: http://www.benayoun.com/
  43. Œuvres de Philippe Moënne-Loccoz: http://pagesperso-orange.fr/philippe.moenne-loccoz/
  44. Puppet Motel de Laurie Anderson: http://www.olats.org/reperes/offline/aout2003/puppetMotel.shtml
  45. Œuvres de Agnès Poisson et Daniel Bisbau : http://dbludes.club.fr/index.html
  46. Œuvres de Sophie Lavaud : http://ww3.ac-poitiers.fr/arts_p/b@lise16/pageshtm/interact.htm
  47. « Just From Cynthia » d'Alberto Sorbelli : http://www.centrepompidou.fr/Pompidou/Edition.nsf/Docs/IDEB2B061592F080C3C125689A0051A81F?OpenDocument
  48. Œuvres de Jean-Jacques Birgé : http://www.drame.org/BirgeBio/birgeaccueil.html
  49. Œuvres de Tom Demeyer : http://art.net/~dtz/scott2.html
  50. « avec tact » de Antoine Schmitt : http://www.gratin.org/avectact/
  51. Œuvres de José Le Piez : http://www.creathlon.com/l_sits/arbrasson/
  52. Machiavel de Jean-Jacques Birgé et Antoine Schmitt : http://www.machiavel.net
  53. Logiciel EyesWeb : http://www.infomus.dist.unige.it/
  54. Œuvres de Antoine Denize: http://a.denize.free.fr/mezig/page-multimedia.html
  55. Œuvres de Frédéric Durieu : http://www.lecielestbleu.org
  56. Biographie de Nicolas Clauss : http://www.somnambules.net/bios.htm
  57. Œuvres de Thierry Fournier : http://www.thierryfournier.net
  58. Œuvres de Miguel Chevalier : http://www.music2eye.com/noemi/indexfr.htm
  59. Reactable sur le site de l'université Pompeu Fabra de Barcelone : http://reactable.iua.upf.edu/
  60. Digital Washboard, 1ère installation de la série A/V @ ARTS: http://www.avatarts.fr

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Histoire des arts interactifs de Wikipédia en français (auteurs)

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