Histoire des Pyrénées-Orientales

Histoire des Pyrénées-Orientales

Sommaire

Préhistoire

Antiquité Gréco-romaine

Article détaillé : Hispanie romaine.
  • La présence grecque est attestée notamment à Port-Vendres, qui était vraisemblablement un comptoir portuaire d'une relative importance (épaves retrouvées dans le port).
  • Au Ve siècle av. J.‑C., des navigateurs grecs fréquentent à Collioure un comptoir maritime qui deviendra le port d'Elne[1].
  • Conquête de la région par les romains en -120.

La Provincia

  • Cette région, la Gaule narbonnaise, est aussi appelée la Provincia (dont le mot a donné « Provence »). Elle fut fondée en -118 et organisée en province impériale, dirigée par un légat siégeant à Narbo Martius, la ville dédiée au « dieu Mars » actuelle Narbonne, l'une des villes les plus importantes de la Gaule.
  • La région était traversé, dans la plaine littorale, par la Via Domitia, voie romaine qui rejoint le très important carrefour commercial de Narbonne et qui était un maillon essentiel dans les communications entre la péninsule ibérique et le restant de l'Empire romain.
  • De nombreux vestiges sont aujourd'hui visibles sur le tracé de la voie romaine, notamment dans la topographie et la toponymie actuelles. On peut également voir d'important vestiges romains au niveau du défilé de la vallée de la Rome et du col de Panissars comme les vestiges du trophée de Pompée.
  • Vestiges romains localisés à Ruscino. De la cité romaine, situé juste au bord de la Têt sur une petite éminence, il subsiste les fondations arasées du forum et d'habitations, fouillés au XIXe siècle.

Cités antiques d'importance

Le Royaume Wisigoth

Article détaillé : Royaume wisigoth.

Période médiévale

L'évolution d'Al-Andalus dans le temps.
Article détaillé : Conquête musulmane de l'Hispanie.

Les Pyrénées Orientales ont donné naissance à de remarquables créations de l'art roman occidental. Abbayes bénédictines(St-Michel-de-Cuixa, St-Martin-du-Canigou, St-Génis-des-Fontaines, Arles-sur-Tech); églises et prieurés (Serrabona, Corneilla-de-Conflent, Marcevol, Villefranche-de-Conflent, Elne, St-Martin-de-Fenollar, Villelongue-dels-Monts) racontent la naissance du premier art roman.

Le Traité de Corbeil 1258

Le roi de France Saint Louis abandonne sa suzeraineté sur la Catalogne, la Cerdagne et le Comté de Roussillon et le roi d'Aragon Jacques Ier d'Aragon renonce à la Provence, et au Languedoc, mais reste seigneur de Montpellier.

Pour sceller ce traité, Louis IX marie sa fille Blanche avec l'infant de Castille, Ferdinand de la Cerda, et Jacques Ier d'Aragon maria sa fille l'infante Isabelle avec le fils de Louis IX, le futur Philippe III.

Le Royaume de Majorque

Le Roussillon et la Cerdagne entrent alors dans la couronne aragonaise.

Le Siècle d'Or catalan

La Catalogne accueille au XVIIe siècle l'art baroque venu d'Italie. Chaque village abrite de nombreuses œuvres d'art de ce Siècle d'Or :

  • église Sainte Eulalie et Sainte Julie de Marquixanes
  • église Ste Marie à Baixas, un impressionnant retable pré-baroque
  • église St André à Rivesaltes, église-musée marquée par le sculpteur Jean-Jacques Melair
  • église St Julien à Vinça, le retable de la Transfiguration
  • église St Étienne et Hospice à Ille-sur-Têt, l'hospice, ancien hôpital, centre d'interprétation du patrimoine catalan
  • église Ste Marie à Espira-de-Conflent, décors sculptés inspiré des œuvres de Poussin et de Rubens
  • église St Pierre et trésor à Prades, La vierge sculptée par Sunyer
  • église St Juste et Ste Ruffine à Prats-de-Mollo, elle abrite retables et légendes dorés.
  • église Ste Marie d'Arles-sur-Tech, histoire du voyage des reliques d'Abdon et Sennen
  • église Notre-Dame-des-Anges à Collioure, grand retable de la Vierge par Josep Sunyer
  • église Notre-Dame-del-Prat à Argelès-sur-Mer, retable de l'Assomption
  • chapitre de St Paul de Fenouillet, exemple d'architecture baroque

Renaissance et Lumières

  • Le XVIIe siècle et le XVIIIe siècle marque l'éclosion de l'art baroque catalan. Les vieilles églises médiévales sont pour la plupart rénovées, agrandies, voir carrément reconstruites. Elles sont alors ornées de magnifiques et luxuriants retables et mobilier, peints, sculptés, dorés. Ce luxe contraste souvent avec la pauvreté des communautés. Pour ne citer que quelques édifices : l'église Sainte Eulalie et Sainte Julie de Marquixanes, l'église Sainte-Marie d'Espira-de-Conflent, l'église Saint-Pierre de Prades, l'église Saint-Julien et Sainte-Baselisse de Vinça

La guerre de Trente Ans

Carte de la guerre de Trente Ans

La guerre de Trente Ans est une suite de conflits armés qui ont déchiré l’Europe de 1618 à 1648, et particulièrement opposé le Royaume de France et la maison des Habsbourg entre 1635 et 1659. C'est une guerre qui s'est jouée simultanément sur l'ensemble du continent. Les combats se déroulèrent initialement et principalement dans les territoires d’Europe centrale dépendant du Saint-Empire romain germanique, mais impliquèrent la plupart des puissances européennes, à l’exception notable de l’Angleterre et de la Russie. Dans la seconde partie de la période, les combats se portèrent aussi en France, aux Pays-Bas, en Italie du nord, au Portugal, en Catalogne, etc. Pendant ces trente années, la guerre changea progressivement de nature et d’objet : commencée en tant que conflit religieux, elle se termina en lutte politique entre la France et la Maison d’Autriche.


  • Cela se passe moins bien pour les Français en Catalogne : le comte d'Harcourt doit abandonner le siège de Lérida en 1646. Afin d'éloigner le vainqueur de Dunkerque dont les ambitions deviennent gênantes, Mazarin nomme le duc d’Enghien, par ailleurs devenu prince de Condé depuis la mort de son père, vice-roi de Catalogne avec la charge de reprendre le siège de Lérida. Il échoue dans cette tâche[5] et la Catalogne est perdue pour la France, définitivement[6].

Le Traité des Pyrénées 1659

Entrevue de Louis XIV et de Philippe IV dans l'Île des Faisans en 1659 pour signer le traité des Pyrénées

Augustin-Joseph de Mailly, Gouverneur du Roussillon

En 1749, Augustin-Joseph de Mailly a, paraît-il, une aventure avec la reine Marie Leszczyńska, épouse de Louis XV. L'inspecteur général de la cavalerie et des dragons est alors éloigné de la cour de Versailles et nommé commandant de la province du Roussillon. Il fonde des hôpitaux, des manufactures et des foires[7].

Mailly commence, après la paix avec l'Espagne, à négocier les rectifications de frontières. Il conclut avec l'Espagne, en 1750, un traité particulier qui fixe les limites des deux royaumes. Rénovateur de l’urbanisme de Perpignan, Mailly fonde le premier théâtre du Roussillon dans les locaux de la "Loge de Mer". Création d'une académie militaire pour former de jeunes nobles au service du roi le 15 juin 1751. Entre 1759 et 1763, il rénove, à ses frais, l'université de Perpignan qu'il fait reconstruire sur le modèle d'un temple maçonnique. Fondation de prix d'émulation, de douze places pour l'entretien des pauvres, et de plusieurs autres établissements, en 1784.

Louis XVI confie au maréchal de Mailly l'installation d'un port puissant et fortifié qui, sans pour autant négliger Collioure, siège d'une amirauté depuis 1691, soit capable d’assurer enfin un trafic régulier avec l'Europe entière, de l'Espagne à la Suède, d'Écosse à l'Italie, de la côte catalane à l'Orient et aux ports barbaresques, voire jusqu'aux Indes lointaines et jusqu'aux Amériques.

Augustin-Joseph de Mailly fonde Port-Vendres qu’il veut comme Perpignan la représentation idéale d’une ville maçonnique. Pour faire de Port-Vendres un véritable port profond et à l'abri des vents, il faut faire sauter certains blocs de rochers encombrant le chenal pour dégager la rade et permettre aux bâtiments de commerce d'approcher jusqu'aux quais. Outre le port moderne, en 15 années (1770-1785), il complète la ville, trace et perce quelques petites rues, construit de nouvelles habitations sur un plan uniforme, rectifie des alignements, construit des quais et des débarcadères commodes.

Pour marquer d'un symbole la naissance de Port-Vendres, et à la demande même des habitants d'alors, Louis XVI permet à la Province de faire ériger à sa gloire le premier monument élevé en France en son honneur, l'obélisque de Port-Vendres.

A Perpignan, son influence devient vite considérable. Toute l'élite catalane se presse dans les salons de ce frère de La Sociabilité.

Le 2 octobre 1753, le maréchal de Noailles, en querelle avec Mailly, réussit à faire le faire révoquer de son commandement.

La disgrâce de Mailly dure peu, car il est chargé d'aller complimenter en Espagne, de la part du roi, l'Infante Marie-Thérèse-Raphaëlle de Bourbon, après quoi il lui à l'honneur de la recevoir à son partage, et de lui faire les honneurs de sa province de Roussillon.

Augustin-Joseph de Mailly est nommé en 1771 directeur-général des camps et armées des Pyrénées et des côtes de la Méditerranée. Louis XVI le nomme chevalier de ses ordres et le crée, en 1783, maréchal de France.

Naissance des Pyrénées-Orientales

La loi du 22 décembre 1789 organise les pouvoirs au sein de nouvelles circonscriptions appelées départements puis le décret du 15 janvier 1790 fixe le nombre de départements à 83.

La guerre du Roussillon

Le 7 mars 1793, la Convention déclare la guerre au roi d'Espagne coupable d'avoir exigé en décembre 1792 que soit préservée la vie de Louis XVI. Le roi ayant été exécuté le 21 janvier 1793, les conventionnels ont estimé la guerre inévitable. Dès le 17 avril 1793, l'invasion espagnole commence en Vallespir avec l'aide d'émigrés et d'habitants de la région[8]. C'est le début de la Guerre du Roussillon.

Le XIXe siècle

  • Les Trabucayres, bandits de grand chemin sèment la terreur dans le Vallespir entre 1836 et 1847.

Le XXe siècle

Les grèves agricoles de 1904 et la révolte des vignerons de 1907

Les cours s'effondrent en 1900, créant la plus forte crise de mévente pour la viticulture roussillonnaise, avec à la clef du chômage et des baisses de salaire. En réaction, une vague de grèves touche l'ensemble de la région entre 1903 et 1904. Les propriétaires manifestent à leur tour, trois en plus tard, attribuant la crise à de la fraude, et non à la surproduction. Le 19 mai 1907, Perpignan accueille 170 000 protestataires, et le 20 juin, la préfecture est incendiée[11].

Céret, "la Mecque du Cubisme"

Les séjours d'artistes de Montmartre et du "bateau-lavoir"(1910-1916) à Céret.

La Retirada

En raison de la situation géographique des Pyrénées-Orientales avec sa frontière pyrénéenne avec l'Espagne, le long du littoral méditerranéen, le département a joué un rôle de premier plan dans les politiques françaises à l'égard des réfugiés ou des personnes considérées comme indésirables sous la Troisième République et le régime de Vichy[12].

La Retirada, c'est l'exode de centaines de milliers de Républicains espagnols chassés d'Espagne par le Général Franco, à la fin de la guerre civile de 1936-1939. Véritables marée humaine (100 000 réfugiés recensés par le secrétariat de la mairie de Prats-de-Mollo), qui transita par Prats-de-Mollo de janvier à mars 1939. Ces réfugiés vécurent les conditions précaires des camps de fortune malgré les efforts des municipalités puis ils se sont installés massivement dans les Pyrénées Orientales .

La Seconde Guerre mondiale dans les Pyrénées-Orientales

L'après-guerre

L'énergie solaire

  • En 1949, l'ingénieur Félix Trombe et son équipe construisent le premier four solaire du monde, le Four solaire de Mont-Louis, pour la recherche expérimentale sur les nouveaux matériaux. Sur le modèle du four de Mont-Louis et au vu des résultats obtenus, un four solaire de taille quasi industrielle fut construit à Odeillo. Les travaux de la construction du grand Four solaire d'Odeillo durèrent de 1962 à 1968 pour une mise en service en 1970.
  • Les chercheurs du four solaire d'Odeillo orientèrent davantage leurs travaux vers la conversion de l’énergie solaire en électricité. Ces travaux participèrent à l’étude d’une centrale solaire thermique qui sera réalisée par EDF au début des années 1980. C’est la Centrale solaire Thémis.

L'exode des rapatriés d'Algérie

  • Création des stations balnéaires.
  • Arrivée du TGV (débat public en 2009).

Notes et références

  1. a et b http://www.cg66.fr/culture/patrimoine_catalanite/monuments/chateau_royal/index.html
  2. Y. Krumenacker, page 105.
  3. Y. Krumenacker, page 114.
  4. H. Bogdan, page 219.
  5. Dictionnaire Perrin des guerres et des batailles de l'histoire de France, page 495.
  6. Y. Krumenacker, page 148.
  7. Pièces inédites sur les règnes de Louis XIV, Louis XV et Louis XVI, chapitre sur Mailly.
  8. Les Pyrénées-Orientales : Encyclopédie illustrée du Pays catalan, Privat, 2002, p.55
  9. Les Pyrénées-Orientales : Encyclopédie illustrée du Pays catalan, Privat, 2002, p.57
  10. Les Pyrénées-Orientales : Encyclopédie illustrée du Pays catalan, Privat, 2002, p.224
  11. Les Pyrénées-Orientales : Encyclopédie illustrée du Pays catalan, Privat, 2002, p.59
  12. http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/page/affichepage.php?idLang=en&idPage=9486
  13. Les Pyrénées-Orientales : Encyclopédie illustrée du Pays catalan, Privat, 2002, p.66
  14. Les Pyrénées-Orientales : Encyclopédie illustrée du Pays catalan, Privat, 2002, p.75

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Histoire des Pyrénées-Orientales de Wikipédia en français (auteurs)

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