Histoire de la presse ecrite

Histoire de la presse ecrite

Histoire de la presse écrite

L' histoire de la presse écrite est notamment indissociable de celle de l'écriture et du papier qui lui sert de support.

Sommaire

Antiquité

La plus ancienne écriture serait l'écriture cunéiforme qui a été inventée par les Sumériens il y a quelque 6 400 ans. À cette époque, on écrivait dans des tablettes d'argile à l'aide de calames (roseaux taillés) dont l'extrémité était biseautée. Le papier sera, lui, inventé en 100, 101 après J.-C. par les Chinois (sous la dynastie des Han).


Préambule sur l'information diffusée par le pouvoir politique

L’information est véhiculée par oral, par courrier, ou par des affiches à travers le pays pour faire connaître les décisions des gouvernants (justice, impôts, conscription...) : la maîtrise de la diffusion de l’information est un enjeu important pour asseoir un pouvoir politique : l’État romain fait construire des routes et crée un service postal pour transmettre sa correspondance. Le roi de France Louis XI crée une Poste royale en 1462.

En France: la presse au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime

Article détaillé : Journalisme en France.

Conscient du pouvoir qu'elle représente, le pouvoir royal a toujours veillé à exercer un contrôle rigoureux. Sous l'Ancien Régime, faire paraître un journal impliquait avoir obtenu un privilège et une autorisation préalable. C'était le cas notamment du premier grand périodique français, La Gazette : son rédacteur, Théophraste Renaudot, avait obtenu dès 1631 un privilège royal lui garantissant en quelque sorte le monopole de l'information, grâce à l'intervention du cardinal de Richelieu.

Certains font remonter à l'Antiquité les origines de la presse. Cependant, une majorité d'auteurs s'accordent à définir celle-ci sur la base de deux critères : l'utilisation de l'imprimerie, grâce à la mise au point de la typographie, en 1438, par Johannes Gutenberg et la périodicité. Ces deux facteurs ne se réuniront, pour favoriser la diffusion des nouvelles, qu'au tout début du XVIIe siècle.

Auparavant, celles-ci circulaient grâce à des manuscrits, ou à des feuilles imprimées occasionnelles. Les premières répondaient à un besoin croissant d'information des banquiers et des marchands italiens et allemands, tandis que les secondes permettaient aux imprimeurs d'étendre leur marché au-delà de celui du livre, insuffisamment rentable, et de répondre à une attente grandissante des lecteurs. Ces feuilles volantes restaient occasionnelles, même si parfois elles formaient des séries numérotées.

Au cours du XVIe siècle, des publications annuelles ou semestrielles de nouvelles commencèrent à voir le jour. Au siècle suivant, diverses tentatives de publications hebdomadaires ou bimensuelles apparurent, probablement dues au fait que les courriers postaux quittaient les grandes villes une fois par semaine. Elles naissent dans les villes allemandes, dans les Pays-Bas autrichiens et dans les Provinces-Unies et passent ensuite en Angleterre, en France, en Italie et dans le reste de l'Europe. Elles contenaient en général des informations concernant la politique extérieure et les guerres, laissant la politique intérieure de côté, ce qui s'explique étant donné le très grand contrôle que le pouvoir s'efforça d'exercer dès le départ sur la presse.

Par ailleurs, ces périodiques ne firent pas disparaître les écrits non-périodiques ou les manuscrits : ceux-ci se développèrent au contraire durant le XVIIe siècle et le XVIIIe siècle. Il faudra même attendre la fin du XIXe siècle avec la naissance de la presse à bon marché pour voir disparaître une littérature populaire de colportage bien vivante.

Cette naissance progressive de la presse doit être située dans son contexte : « Une série de facteurs politiques, économiques et intellectuels conjuguèrent leurs effets pour accroître notablement la soif de nouvelles en Occident. La Renaissance, puis la Réforme multiplièrent les curiosités. Les grandes découvertes élargirent l'horizon européen. Les progrès des échanges bancaires et commerciaux entraînaient un développement parallèle des échanges d'information. Les grands conflits qui déchirent l'Occident au XVIe siècle nourrissaient des courants et des besoins d'information ».

Les transitons de Molines, ancêtres de la presse locale

Les écrits en langue vulgaire (c'est-à-dire dans une autre langue que le latin) sont peu nombreux, et encore moins nombreux à être conservés à la fin du Moyen-âge. Plus rares encore sont ceux qui ont franchi les cinq siècles menant jusqu'à nous. Les archives municipales de Gap détiennent cependant un trésor: les transitons de Molines, des registres familiaux, du nom des chemins de montagne qu'ils "couvraient", écrit par la famille en charge de l'entretien du chemin, qui bien souvent longeait les canaux d'irrigation.

Ces cahiers relatent non seulement les détails sur l'entretien de ces chemins, mais aussi tous les événements s'y étant déroulés (avalanches, décès, passages de troupes, vols de bétail, etc...).

Ces transitons qui circulent dans des communautés de montagnes gagnées au protestantisme, plus alphabétisées qu'ailleurs, sont les ancêtres, sous une forme il est vrai rudimentaire, de la presse quotidienne locale et de ses correspondants locaux de presse.

L'Histoire de l'imprimerie à Lyon, première capitale européenne devant Anvers

A la fin du 15ème siècle, Lyon a produit le tiers des éditions françaises, soit 1140 environ. Au cours des trente premières années du 16ème siècle, les éditeurs lyonnais produisent 2500 éditions. Vers 1550, Lyon devient la capitale de l’imprimerie européenne. La rue Mercière et les rues voisines abritent près de 100 ateliers.

Dans une ville qui a déjà connu nombreux troubles sociaux (ex : La Grande Rebeyne en 1529), les nombreux compagnons imprimeurs (on en compte presque 800 à Lyon vers le milieu du siècle) étaient connus pour régulièrement troubler l'ordre public. Il n'est donc pas impossible qu'ils aient imprimé des journaux, qui n'auraient pas été conservés depuis. Après 1580, les imprimeurs de Lyon et Anvers fuient dans la nouvelle République des Provinces-Unies, à Amsterdam puis Leyde, qui devient la nouvelle capitale européenne de l'imprimerie.

Le synode de Chanforan : imprimer en latin ou en langue vulgaire ?

La fin du Moyen-âge est dominée par le poids de la religion. La bible est forcément en latin, et le clergé dépositaire du savoir écrit. Les autres savoirs (artisanaux ou culturels) se transmettent par oral. L'idée même d'écrire dans une autre langue que le latin (il existe surtout des patois) est inconcevable.

L'écrit en langue vulgaire (c'est-à-dire dans une autre langue que le latin) est plus proche du langage oral que le latin. Il va rapprocher l'écrit d'une fonction de récit, par exemple pour des événements récents ou sans grande prétention, ce qui ouvre la voie à la création de journaux, qui sont cependant encore souvent interdits.

Dès 1524, Martin Luther effectue la première traduction en allemand du Nouveau Testament. Et en décidant en 1532, lors du synode de Chanforan, de publier une bible en langue vulgaire, avec un important budget pour l'imprimer, la religion protestante révolutionne le rapport à l'imprimerie. L'écrit n'est plus un coffre-fort à la garde du clergé mais le moyen de faire circuler les textes parmi un public qui apprend à lire, et transmet la lecture à ses enfants, ce qui provoque une réaction violente des églises. Lyon, qui était alors la capitale mondiale de l'imprimerie, subit une terrible répression.

Jusque-là, les seules bibles écrites en langue vulgaire, souvent en provençal, étaient colportées de village en village par des prêtres vaudois, poursuivis par l'Inquisition. Dissimulées dans des caches, ces bibles manuscrites étaient hors de prix. Avec l'invention de l'imprimerie, la diaspora des émigrés huguenots, réfugiés en Suisse ou aux Pays-Bas, va peu à peu diffuser dans le monde entier cette bible en langue vulgaire.

Les XVIIe et XVIIIe siècles

Au cours du XVIIe siècle et du XVIIIe siècle, la presse acquit droit de cité et suscita progressivement l'intérêt du public. Cependant, hormis en Grande Bretagne et dans les Provinces-Unies, elle subit une très stricte censure et faisait dans chaque pays l'objet d'un monopole concédé par l'État, ce qui explique son impossibilité à être critique et la persistance de nouvelles manuscrites et de multiples publications sous le manteau.

Le rôle de la presse ne doit pas être surestimé, car la censure rendait son existence plus fragile que celles des livres, brochures ou pamphlets, plus difficiles à surveiller pour des raisons pratiques et donc plus utilisés par les intellectuels pour diffuser leurs idées, à une époque où l'église romaine surveille de près tout ce qui concerne la science et le rôle de la femme dans la société.

Par ailleurs, éditer sous forme régulière des publications nécessitait des moyens d'imprimerie et surtout d'approvisionnement en papier supérieurs aux capacités de l'époque. Le bois est difficile à transporter, réservé à de nombreux autres usages, le textile est rare aussi. Le papier lui aussi reste donc cher. Le livre reste une oeuvre d'art et l'idée de la remplacer par une autre, actualisée, ne fait que lentement son chemin.

A Strasbourg et Londres, les premiers périodiques au début du XVIIe siècle

Le premier périodique imprimé au monde, un journal de quatre pages intitulé Relation, fut lancé à Strasbourg en 1605 par Jean Carolus[1].

Le premier journal anglais de cette époque fut le Weekly news de Nathaniel Butler en 1621, qui fut d'abord une traduction de publications hollandaises, puis se distinnga par un contenu tourné vers l'actualité étrangère. On y trouve des récits de voyages aux Indes, qui fascinent un public cependant encore restreint.

Théophraste Renaudot, soutenu par Richelieu en 1631

Orphelin d’une modeste famille de la bourgeoisie protestante de Loudun, c'est un journaliste, médecin et philanthrope français fondateur de la publicité et la presse française par ses deux créations du Bureau d'adresse (1629) et de la Gazette, journal hebdomadaire (30 mai 1631).

Le 30 mai 1631, il lançe sa célèbre Gazette, emboîtant ainsi le pas aux Nouvelles ordinaires de divers endroits des libraires parisiens Martin et Vendosme, parues depuis janvier 1631. Soutenu par Richelieu, qui fit de la Gazette un instrument de sa propagande politique, Renaudot emporta ce marché face à ses concurrents, malgré l’hostilité de la communauté des imprimeurs et libraires parisiens. En 1635, l’État lui accorda un monopole pour lui et ses successeurs.

La qualité de son journal était bien meilleure que celle de ses adversaires et, de fait, il avait le soutien financier et informateur du gouvernement de Richelieu. Qualité, abondance, diversité géographique, concision et clarté des nouvelles, la Gazette fut un grand succès et lui fut adjoint, dès 1634, le supplément des Extraordinaires, relatant dans le détail les évènements les plus importants.

Les mazarinades, ancêtres du journalisme d'opinion

Les mazarinades sont des pièces de vers satiriques ou burlesques, pamphlets ou libelles en prose qui furent publiés, du temps de la Fronde, au sujet du cardinal Mazarin. Bien que, pour la plupart dirigés contre ce ministre, le même nom a également été donné aux écrits composés pour le défendre et répondre aux attaques des frondeurs.

Intitulée la Requête des trois états du Gouvernement de l’Île de France au parlement de Paris, contre Mazarin, la première des mazarinades parut vers la fin de 1648. Depuis lors jusqu’en 1652, parurent plus de quatre mille écrits satiriques dirigés, en grande partie, contre le cardinal.

Depuis les railleries contre son accent italien, ses habitudes efféminées jusqu’aux attaques les plus grossières sur ses amours avec la reine et sur la conduite de ses nièces, toutes les sortes d’injures sont réunies dans les mazarinades contre le cardinal, qui, suivant tous les témoignages historiques, paraissait insensible à ces avanies.

Les ancêtres du grand reportage, des Antilles au Piémont italien

Le grand reportage du bout du monde obtiendra un immense succès à partir des années 1660 à 1680 avec les œuvres d'Alexandre-Olivier Exquemelin, Raveneau de Lussan, Lionel Wafer et William Dampier, qui ont partagé la vie des pirates, corsaires et boucaniers des Amériques, dans les 13 paradis des frères de la côte. Leurs récits sont réédités plusieurs fois, puis traduits dans plusieurs langues. Factuel, haut en couleurs, raconté dans l'ordre chronologique, mené par une curiosité qui l'emporte sur l'ethnocentrisme, le récit tient beaucoup plus du grand reportage que du roman, de l'essai ou de la monographie.

Le reportage de William Dampier va circuler en Écosse dans les milieux presbytériens et sera utilisé pour la préparation et la mise en œuvre du Projet Darién, tentative ratée d'installer une colonie à la frontière du Panama et de la Colombie, aux îles San Blas, où des boucaniers huguenots vivaient avec leurs épouses indiennes Kunas.

C'est aussi l'époque où le pasteur vaudois Jean Léger se réfugie à Leyde, nouvelle capitale européenne de l'imprimerie, dans la République des Provinces-Unies et publie son "Histoire generale des églises évangeliques des vallées de Piemont"", récit des massacres de 1655, lors des Pâques vaudoises, qui circule dans l'Europe entière. Son souhait est d'alerter les puissances des autres pays et il reçoit le soutien d'Oliver Cromwell, qui envoie dans le Piémont des émissaires pour faire cesser les violences. C'est un récit détaillé, même s'il est subjectif, de ces violences et brimades qui constituent un prélude aux dragonnades et incitent les huguenots à préparer très tôt des filières d'émigration auprès de puissances protestantes ainsi sensibilisées aux persécutions endurées.

La censure systématique sous Louis XIV

Le Roi soleil donne des instructions pour empêcher la publication d’un ouvrage sur le traité de Lorraine dès le 19 mai 1662 [2]. Un parlementaire, Denis de Sallo est chargé par Colbert de rédiger l’hebdomadaire Journal des Sçavans en 1665. S’étant livré à une légère critique du pape et d’un écrivain protégé, de Sallo sera remercié et remplacé par le sage abbé Galois dès 1666. Ce journal traite de sujets nobles : sciences, histoire, religion, voyages. L’édition de Paris sera la plus surveillée par le pouvoir.

La censure sur durcit ensuite en 1674, l'année où le roi renforce son pouvoir personnel. Cette année-là, les permissions accordées aux libraires sont toutes révoquées et ils doivent désormais demander l'autorisation pour l'impression de chaque ouvrage. En 1686, un an après la révocation de l'édit de Nantes, nouveau tour de vis, qui impose aux syndics de la corporation des libraires des rapports réguliers au lieutenant de Police, l'informant de ce qui se passe dans la profession[3].

La dernière phase de la censure sous Louis XIV commença avec l'édit de novembre 1706 qui instutionnalisa le contrôle du pouvoir non seulement sur la presse mais sur les spectacles. Le Parlement, puis le lieutenant général de police, exercent la censure. Tout le monde connaît les incidents soulevés par la pièce de Molière Tartuffe.


À Versailles, l'ancêtre de la presse people, le Mercure galant

Malgré la censure, le Mercure Galant, lancé par Donneau de Visé, parut de 1672 à 1974. En 1677, il devint Le Nouveau Mercure Galant, puis Le Mercure Galant de 1677 à 1714. Le Nouveau Mercure Galant reparut de 1714 à 1716. D’abord trimestriel, l’ouvrage devient rapidement un mensuel de 350 pages qui traite de l’actualité mondaine. Le rédacteur présente ses différents articles comme s’il écrivait à une dame.

"Ceux qui sont accoutumés de lire ses ouvrages savent que son grand et principal but est de se rendre agréable à la Cour et que ce dessein déterminé l'emporte chaque mois en des raisonnements si outrés et en des narrations si fabuleuses que l'on ne peut les lire sans en être surpris", écrivent de lui des contemporains en août 1709, Jacques Bernard et Jean du Mont, dans "Lettres Historiques contenant ce qui s'est passé de plus important en Europe".

Après 1685, les journaux de la diaspora des huguenots en Europe

La censure est cependant contournée dès la révocation de l’Edit de Nantes en 1685, qui oblige de nombreux huguenots, les protestants français, à quitter le pays. Des Pays-Bas, d'Angleterre ou d'Allemagne, ils rédigent en français quelques journaux assez virulents que de nombreux français peuvent lire par abonnement, parmi lesquels "Mercure Historique et Politique", L’Esprit des Cours d’Europe", ou encore "Nouvelles de la République des Lettres", de Pierre Bayle, émigré à Rotterdam.[4]

Très lue mais dispersée, fragmentée, la presse clandestine est confrontée à la concurrence de la littérature qui circule dans les pays européens. Le phamphlet le plus célèbre "Les soupirs de la France esclave" est l'oeuvre d'un auteur anonyme. "Quantités de belles plumes ont quitté le Royaume", déplore Vauban[5], qui regrette qu'elles se livrent à des publications diffamatoires contre le roi de France, parfois même au sein d'autres cours d'Europe, d'autant plus que les hollandais se sont emparés du trône d'Angleterre à la faveur de la glorieuse révolution.

Les premiers quotidiens lors de la Glorieuse révolution britannique

La liberté de la presse résultant de l'abolition en 1695 du Licensing act, peu après l'arrivée sur le trône britannique en 1688 du souverain hollandais Guillaume III d'Orange, dans le cadre de la Glorieuse révolution, se traduit par la multiplication du nombre de journaux, qui se livrent à des joutes enflammées.

De 1688 à 1692, on vit apparaître 26 publications nouvelles différentes[6], le nouveau pouvoir ayant décidé de ne pas utiliser la loi sur l'autorisation préalable, qui expirait en 1692. Ensuite, on compte dix-huit publications régulières, qui profitent de l'apparition d'une scène littéraire et politique, avec des débats virulents entre deux partis, les whigs et les tories. John Tutchin créé l'Obervator et Nathaniel Crouch l'English Post.

Les réfugiés français jouent un rôle moteur. Un Périgourdain, Jean de Fonvive, parvient à gagner 600 livres par an, avec son Post Man[7] qui sort trois fois par semaine. Il acquiert une réputation de fiabilité grâce aux informations de la diaspora des huguenots à travers le monde[8]. On lui propose, pour salaire de 400 sterling par an de prendre la fonction d'éditorialiste de la London Gazette[9]. Un autre huguenot, Pierre-Antoine Motteux, fait paraître dès 1692 le Gentleman's magazine[10], tandis qu' Abel Boyer (1667-1729), le fils d'un consul protestant de Castres arrivé en 1689, édite le Postboy.

Le premier numéro du Norwich Post paraît en 1701, marquant le début de la presse régionale britannique, dans la riche région lainière du Norfolk. Il dispute le rôle de premier quotidien de l'histoire au Daily Courant, qui sort le 11 mars 1702, publié par le libraire Edouard Mallet, dans une pièce au-dessus du White Hart pub à Fleet Street[11], futur quartier de la presse. Quarante jours plus tard, Edouard Mallet le revend à l'imprimeur Samuel Buckley, qui l'aggrandit. Le journal, qui compile des nouvelles de l'étranger, d'abord sur une page, puis quatre, est lu avec avidité par les milieux d'affaires.

Les écrivains anglais contribuent aussi au développement de la presse: Daniel Defoe fonde, en 1704, le Weekly Review. Plus tard, devenu écrivain confirmé, il contribuera au Daily Post fondé en 1729. Jonathan Swift est, pour un bref moment, rédacteur en chef de l’Examiner fondé en 1710. C'est aussi l'époque de la création de périodiques prestigieux dont certains existent encore aujourd’hui, comme le Tatler et le Spectator, fondés respectivement en 1709 et 1711 par Richard Steele et Joseph Addison.

L'Alsace, la Suisse et l'Écosse innovent au début du 18ème siècle

Dès 1731, la parution des Affiches, à Strasbourg, dans une Alsace protestante alors indépendante de la France et en pleine croissance économique, témoigne du succès des des périodiques, imprimés grâce à des presses en bois gravé, qui sont aussi utilisées pour l'industrie textile, alors que l'histoire des indiennes de coton en Europe est en pleine accélération.

Le pays le plus en pointe, un peu avant l'Alsace, est la Suisse. Dès 1738, on y enregistre la première publication de la «Feuille d’Avis de Neuchâtel», premier quotidien en langue française de l'histoire, publié sans discontinuité jusqu’à nos jours sous le titre de «l’Express» (version suisse). L'ébullition touche aussi l'Écosse, réunie à l'Angleterre depuis 1708, où en 1739 William Ged, orfèvre à Édimbourg, imprime un ouvrage en stéréotypie, c’est à dire sans utiliser les types mais grâce à des moules des «pages typographiques».

Le « siècle des Lumières » et les années d'avant la Révolution

Le premier quotidien ne paraît en France qu'en 1777, une dizaine d'année avant la révolution, au moment où le bouillonnement intellectuel et scientifique saisit toute l'Europe. Imprimé sur quatre pages, le Journal de Paris est fondé par Antoine Cadet de Vaux, Coranrez et Dussieux. Traitant principalement d’événements culturels et de faits divers il remportera un succès important auprès de la population parisienne et suivra assidûment les événements de la Révolution française.

Il est largement dépassé par le quotidien britannique The Times qui fait son apparition en 1788 mais avait été fondé trois années plus tôt par John Walter, sous un autre nom, The London Daily Universal Register. Ce quotidien d’information britannique dispose d’une influence considérable sur le pays et dans les domaines politiques, économiques et culturels.

Dans le Nord des États-Unis, les journaux se sont multipliés depuis longtemps. Juste après l'indépendance, le 1er amendement de la Constitution de 1787 interdit au Congrès de voter des lois qui limiteraient la liberté de la presse.

En France - sa situation après la Révolution française

En France - sa situation au XIXe siècle

Dès son arrivée au poste d'empereur, Napoléon Ier rétablit la censure. Il s'ensuit une longue période d'instabilité gouvernementale où la presse est tantôt très libre tantôt très sévèrement regardée. À noter en 1836 la création de La Presse par Émile de Girardin , journal à bas prix car financé en partie par la publicité. Le 29 juillet 1881, est votée la liberté de la presse. Cette loi est toujours en vigueur.

En France - sa situation actuelle et son avenir

  • La presse écrite traverse actuellement une zone de turbulence en raison notamment du développement de la presse gratuite et d'Internet. Les quotidiens parisiens sont les plus touchés; leur audience a baissé de 12% entre 1997 et 2003 ce qui représente la perte de 800 000 lecteurs.
  • L'éditeur de presse étant réactif et imaginatif des solutions adaptées seront trouvées pour limiter cette diminution.

Annexes

Notes et références

  1. http://www.gralon.net/articles/news-et-media/magazines/article-histoire-de-la-presse--des-premiers-journaux-a-nos-jours-1339.htm
  2. http://www.ajasse.com/images/enchere/catalogue19jan06.pdf
  3. Histoire de l'administration en France et des progrès du pouvoir royal, depuis le règne de Philippe-Auguste jusqu'à la mort de Louis XIV sur Google Recherche de Livres
  4. http://www.sagapresse.com/Journaux_de_Hollande.htm
  5. Vauban de la gloire du roi au service de l'État Époques sur Google Recherche de Livres
  6. http://books.google.fr/books?id=EjoCAAAAQAAJ&printsec=frontcover&dq=%22histoire+de+la+presse%22&lr=&as_brr=3&as_pt=ALLTYPES&ei=_ezqSbvEFJ2EyASKxJmCBQ#PPA32,M1
  7. http://books.google.fr/books?id=Bm4sFfBAG18C&pg=PA397&lpg=PA397&dq=%22jean+de+fonvive%22&source=bl&ots=dvCHCAnQl9&sig=mI6iKLDN9yf-uQnj75Hr-RRkawQ&hl=fr&ei=_PjqSfLiEsrMjAer6rCeCg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=4
  8. http://books.google.fr/books?id=Ux2NQp18xhMC&pg=PA667&dq=Fonvive+postman&lr=&as_drrb_is=q&as_minm_is=0&as_miny_is=&as_maxm_is=0&as_maxy_is=&as_brr=3&as_pt=ALLTYPES&ei=dvXqSamWDJLaygShwuUL
  9. http://books.google.fr/books?id=BDjXTSTk6lkC&pg=PA42&lpg=PA42&dq=jean+de+fonvive&source=bl&ots=l_hEaZyg6a&sig=qbebeIk6R7608S8E3XiNZh5vet4&hl=fr&ei=A_jqSdDoF4nMjAeH5-ieCg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=2
  10. http://books.google.fr/books?id=EjoCAAAAQAAJ&printsec=frontcover&dq=%22histoire+de+la+presse%22&lr=&as_brr=3&as_pt=ALLTYPES&ei=_ezqSbvEFJ2EyASKxJmCBQ#PPA233,M1
  11. http://www.information-britain.co.uk/famdates.php?id=501

Bibliographie

  • Pierre Louis Albert, La Presse, PUF, collection Que sais-je ?, 2002
  • Pierre Louis Albert, Histoire de la Presse, PUF, collection Que sais-je ?, 2003.
  • Le Guide de la Presse, ouvrage collectif, Éditions Alphom, Paris, 2002
  • Jean-Noël Jeanneney, Une histoire des médias, Éditions du seuil, Paris, 1998
  • Claude Bellanger, Histoire générale de la presse française
  • Antoine-Elisabeth-Cléophas Dareste de La Chavanne, Histoire de l'administration en France et des progrès du pouvoir royal
  • Henri Avenel, Histoire de la presse française depuis 1789 jusqu'à nos jours. Paris (France).

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