Histoire de l'Isere

Histoire de l'Isere

Histoire de l'Isère

Cet article traite de l’histoire du territoire actuellement occupé par le département de l’Isère.

Sommaire

Origine étymologique

L’origine étymologique de cette rivière qui donna ensuite son nom au département suscite plusieurs hypothèses. Ainsi Nicolas Chorier qui était un historien isérois du XVIIe siècle avance cette explication :

« L’Isère est la Tisere de Ptolemée et le Scoras de Polybe. Elle est un très grand fleuve sur la frontière des Allobroges, pour parler d’elle comme fait Munatius Plancus. Elle se jette dans le Rhône environ une lieue au dessus de la ville de Valence. Pline la met avec la Durance au nombre des torrents ; et certes elle est si violente et si rapide en la course, que les anciens Gaulois, qui aimaient trop passionnément la langue grecque, la consultèrent encore pour lui donner un nom bien expressif. ΙΣ y signifie force et violence, et ils l’empruntèrent pour la nommer Isar. »

— Histoire générale du Dauphiné. vol. 1 / par Nicolas Chorier

Une autre hypothèse sur l’origine de ce nom, « Isère », fait appelle à des origines linguistiques plus anciennes. Le nom viendrait du mot Liseraz (étymologie: ar ou ara dérivé en Isara puis en Liseraz signifiant « eau »), qui est l'un des plus anciens hydronymes (nom de lieu en rapport avec l'eau) connu. Nom d'origine pré indo-européenne se retrouvant en plusieurs endroits sur le continent européen avec de nombreuses variantes : Esera en Espagne, Esaro, Isara, Isarci ou Isarco en Italie, Isac en Loire-Atlantique, Isar ou Isara en Allemagne, Isard ou Lisart en Ariège, Isorno dans le Tessin, Jizera en République Tchèque, Leizaran au Pays basque, Lizerne dans le Valais. La rivière Isère était déjà appelée Isara par César.

Préhistoire[1]

De 200 000 à 35 000 ans av. J.-C.

Les glaciers du quaternaire et le climat froid que l’on trouvait à l’époque préhistorique en Isère ne constituaient pas un milieu attractif pour les hommes. À cela il fallait aussi ajouter un relief et un accès difficile dans la partie alpine du département ce qui laissa penser pendant longtemps que les Alpes devaient être un désert humain. Cependant l’archéologie a prouvé qu’en dehors de ces périodes glaciaires, et pendant une longue période de la préhistoire (de 200 000 à 3 000 av. J.-C.) le département a accueilli des groupes d’homme préhistorique, surtout en Chartreuse et Vercors, qui profitaient de la diversité des ressources, qu’elles soient animales (chasse), végétales (cueillette) ou minérales (silex).
Le territoire isérois ne connaît pas de vestiges datant du paléolithique inférieur, et les quelques traces du paléolithique moyen sont mal conservées et rares. La grotte de Bury sur la commune de Izeron dans le massif des Coulmes (Vercors) fait partie des sites archéologiques attestant de la présence humaine parmi les plus anciens du département, d'après les différentes datation du matériel retrouvé dans la grotte, celle-ci aurait été occupée pendant une période allant de 120 000 à 14 000 ans av. J.-C.; de plus la grotte de Bury a aussi permis de prouver la présence d'ours des cavernes dans cette partie des Alpes[2].
D'autres traces de chasseurs jusqu'à 1 800 mètres d’altitude furent trouvées, en effet ces chasseurs-cueilleurs fréquentaient en été les plateaux de moyenne altitude du Vercors (dans le nord-ouest du massif et dans la forêt des Coulmes) et l’hiver venant cette population trouvait refuge en redescendant dans les piémonts.
Ces hommes là ont laissé plusieurs outils de silex, comme trace attestant de leurs présences. Ces outils furent fabriqués selon la méthode Levallois laissant penser à un travail de Néandertalien, espèce du genre Homo qui a maintenant disparu depuis près de 30 000 ans. La grotte de Prélétang sur la commune de Presles[3], a révélé ce genre d’outil en pierre ainsi que des restes brûlés de gibier (chevreuil, sanglier…), d’autres traces d’atelier de confection d’outil et d’arme en silex selon cette méthode furent découvertes dans les années 1970 aux alentours du val de Lans. Les grottes de Choranche et ses environs attestent aussi de la présence humaine dans le département, avec des vestiges vieux de plus de 70 000 ans[4].
La Glaciation de Würm qui se manifesta par un refroidissement intense et l’extension des glaciers, repoussa les hommes hors des massifs alpins il y a 35 000 ans, cette période glaciaire se finit il y a environ 10 000 ans et son maximum glaciaire a été atteint il y a environ 20 000 ans[5].

14 000 à 10 000 ans av J.-C.

Les hommes de l’époque du magdalénien n’attendirent pas la fin de la glaciation et dès les premiers redoux, il y a environ 16 000 ans ils partirent reconquérir les massifs et leurs piémonts afin de chasser le cheval, le renne, le bison et lors des beaux jours ils s’aventuraient dans la montagne afin de chasser le bouquetin, les marmottes, le lièvre etc… Des traces de ces chasses furent trouvées, entre autres un harpon magdalénien datant de 11 000 ans av. J.C. fut découvert à La Chapelle-en-Vercors ; il fait maintenant parti de la collection de l’Institut Dolomieu à l’Université Joseph Fourier.
Ces hommes s’organisèrent et installèrent des campements en différents endroits selon les besoins et les ressources qu’ils pouvaient trouver sur une zone géographique. Ainsi les camps au bord des rivières, dans les plaines qui étaient recouvertes de toundra à l’époque, permettaient ; les activités artistiques, la chasse, la pêche, la fabrique d’outils en silex de plus en plus diversifiés et le travail des bois de rennes. À l’inverse des camps étaient érigés en moyenne montagne pour chasser des gibiers différents de la plaine afin de diversifier leur alimentation et de récolter des peaux pour confectionner des vêtements, ces camps permettaient aussi de récolter des silex servant à la fabrication des outils. La grotte Colomb à Méaudre[6] est l’une des meilleures illustrations de la vie dans ces camps de montagne, des fouilles menées par Hyppolite Muller ont mis au jour plusieurs milliers d’ossements de marmotte, correspondant à plus d’un demi-millier d’individu abattu. À côté de ces ossements plusieurs outils furent retrouvés, notamment des couteaux, des grattoirs, des racloirs, des perçoirs en silex permettant le travail des peaux récoltées[7].
La période azilienne qui suivit le magdalénien est généralement associé au rétablissement climatique successif à cette dernière glaciation. Le renne cède la place au cerf, qui devient le gibier favori[8]. Ce changement de climat qui se manifeste par une remontée de la température entraîne un changement dans la configuration du territoire isérois, la toundra cédant en partie sa place à des forêts de pins, de bouleaux et à bien d’autres espèces d’arbres. La disparition des rennes amena les hommes à changer leurs méthodes de chasse, face à un gibier moins grégaire et de nouveaux outils apparaissent, par exemple les bois de cerf sont utilisés pour réaliser des harpons plats, souvent grossiers et perforés d'une entaille allongée à la base, et certaines lances étaient prolongées d’une pointe en silex.

De 9 000 à 5 000 av. J.-C.

Reconstitution de l'abri sous roche de Sassenage.

Cette période de la préhistoire appelée mésolithique est marquée par de nombreux changements économiques et sociaux liés notamment au développement de la forêt en Europe suite au bouleversement écologique se traduisant par un réchauffement climatique. L’emploi de l’arc et de la flèche, en particulier, se généralise afin de faire face à un gibier plus disséminé et moins visible dans ces forêts. Dans les Alpes, en plus de la chasse dans les forêts de plaine, les hommes partirent à la recherche du gibier dans les prairies qui persistaient en altitude entre 1500 et 2 000 mètres. Pour ce faire différents camps de base furent érigés en plaine afin de permettre les expéditions sur ces hauts plateaux, le site d'Albenc mis au jour lors de la construction de l'autoroute A49 est un des rares exemples d'une occupation néolithique en vallée[9].
Ces hommes s’installèrent dans les différents massifs du département sous des abris rocheux et des grottes comme à la Grande Rivoire à Sassenage qui a abrité des hommes du mésolithique (à partir de 8 000 av. J.-C.) jusqu'à l'époque gallo-romaine[10], le site des "Lots" sur la commune de Saint-Marcellin fut occupé également sur la même période et témoigne de l'activité agro-pastorales qu'il y avait de ce côté de l'Isère[11]. De nombreuses traces d'habitats en plein air furent également retrouvées à l’Aulp du Sueil en Chartreuse et au Pas de l’Aiguille dans le Vercors.

De 5 000 à 3 000 ans av. J.-C.

Pendant cette époque préhistorique appelée néolithique apparaissent de profondes mutations techniques et sociales, liées à l’adoption par les groupes humains d’une économie de production basée sur l’agriculture et l’élevage, et impliquant le plus souvent une sédentarisation. Les principales innovations techniques sont la généralisation de l'outillage en pierre polie et de la poterie en céramique. En Isère c'est à partir de 5 500 av. J.-C. que le couloir rhodanien accueille ses premiers agriculteurs. Profitant d'un climat chaud et humide rappelant celui que l'on pouvait trouver sur les bords de la Méditerranée, des Chasséens méridionaux vinrent s'installer sur les bords de la Chartreuse, du Vercors, du Trièves dans la cluse de Vorepe et dans la plaine de Bièvre-Valloire.
Toujours grâce à l'influence d'un courant méditerranéen, l'apparition des premiers bœufs domestiques apparait sur l'actuel territoire qu'occupe l'Isère vers l'an 5 000 av. J-C., et en 4 800 av. J.-C. arriva les premiers moutons portés par des pasteurs venant du Midi, avec eux arrivèrent également les premières meules pour broyer les végétaux et la céramique.
Lors du néolithique final (environ 3 000 av. J.-C.) le climat connaît un nouveau refroidissement et devient plus sec. Un autre courant de peuplement, septentrional celui-ci, venant de l'actuel Suisse et/ou du Jura conduisit des groupes d'homme à s'installer dans le nord du département sur des terres marécageuses, plus humides près des rivières et des lacs. Pendant ce temps les peuples méridionaux continuèrent d'arriver sur le territoire isérois, ces deux cultures vont s'interpénétrer apportant avec elles le rite des tombes collectives dans des grottes sépulcrales. C'est à cette époque qu'apparut également les premiers mégalithes alpins notamment sous la forme de pierres à cupules qui sont encore visible notamment sur les communes de Artas[12], Diémoz[13] et Satolas-et-Bonce[14] dans le nord de l'Isère.
La sédentarisation continue en cette fin du néolithique et fait apparaître de nouveaux villages isérois, un des plus connu de nos jours se situe sur la rive sud du lac de Paladru ou s’installa vers 2700 av. J.-C. un village composé de cinq maisons familiales en bois, équivalant à une population d'environ 50 habitants dont les restes des activités domestiques, artisanales, alimentaires et l’impact qu’elles ont eu sur l’environnement furent retrouvés. Des traces d'échanges avec des villages voisins mais aussi d'échanges à longue distance comme de l'ambre de la Baltique, du silex de Touraine ou du cuivre du Languedoc furent mis au jour[15].
Les eaux du lac remontèrent et submergèrent définitivement le site, ce qui a permis la conservation exceptionnelle des vestiges en matière végétale : bois, manches d’outils, textiles, cordes, ficelles, graines, pains, etc. en plus des éléments imputrescibles comme le silex, les vases en terre cuite.
Ce site néolithique, de renommée européenne par la qualité des fouilles subaquatiques et les extraordinaires vestiges sortis (comme des poignards en silex ayant conservé leur manche en bois), a été exploité de 1972 à 1986 par une équipe d’archéologues grenoblois bénévoles et a fait l’objet de très nombreuses publications[16] tant sur le matériel que sur la vie quotidienne et les activités des habitants.

Protohistoire

L'âge du cuivre

L'âge du Cuivre désigne une période intermédiaire, une étape de transition entre les industries lithiques et osseuses caractéristiques du néolithique final et l'industrie métallurgique naissante qui leur succède à l'âge du bronze. Le cuivre arriva en Isère en provenance du Languedoc dès 2650 av. J.C. sous différentes formes (armes, bijoux, outils), la culture campaniforme arriva quelques siècles plus tard et préfigura les prémices de l'âge du bronze[17].

L'âge du bronze

C'est à partir de 2000 ans av. J.-C., que les premiers bronzes originaire des fabriques métallurgiques du canton du Valais (vallée du Haut-Rhône) en Suisse arrivèrent en Isère. Puis vers 1500 ans av. J.-C. succéda des importations en provenance d'Allemagne, d'Alsace et de Suisse occidentale. Les échanges avec l'Italie augmentaient dans le même temps grâce à l'ouverture de passages dans les Alpes comme le prouve la découverte de vases provenant de Lombardie sur la commune de Sainte-Marie-du-Mont. Dans le nord du département, notamment près de Porcieu-Amblagnieu, ont été trouvée des traces de marchands ambulants de bronze qui s'installèrent sur les bords du Rhône.
Les rites autour de la mort changèrent aussi lors de cette période comme le montre une grande urne funéraire trouvée à Fontaine; l'inhumation individuelle portée par la civilisation des champs d'urnes venant du sud-ouest de l'Allemagne succéda aux inhumations collectives qui se faisaient dans les grottes sépulcrales.
Les premiers métallurgistes alpins ont fait leur apparition entre 1300 et 1100 av. J.-C. certainement afin de répondre à une demande émanant d'utilisateurs locaux. La découverte de nombreux objets en bronze (haches, couteaux, bracelets...) sur les communes de Goncelin et d'Allevard montre l'importance de la métallurgie pratiquée par les bronziers autochtones[18]..
Le commerce du bronze se développa, ce qui imposa le développement de voies de circulation afin de se rendre des lieux de production aux lieux de commerce et simultanément apparut une classe sociale qui gérait ce commerce, qui avait des responsabilités et des privilèges, sorte de noblesse de l'âge du bronze comme le démontre la « tombe princière » de Saint-Romain-de-Jalionas. Cette chambre funéraire se trouvant dans un tumulus de 45 mètres de diamètre fut trouvée en 1987, et renfermait la tombe d'un « prince » enterré avec ses armes et ses bijoux au cours du IXe siècle av. J.-C., période finale de l'âge du bronze[19].

L'âge du fer

La civilisation du premier âge de fer se caractérisa par l’importance des exportations de produits du bassin méditerranéen, mais pour exporter ces produits finis il fallait avant tout des matières premières comme l'étain qui était très convoité par les grecs et les étrusques pour la confection de leurs bronzes. Les voies maritimes en Méditerranée étant peu sûres au cours du VIe siècle av. J.-C., en effet les Étrusques contrôlaient le commerce avec la Corse et les côtes gauloises, les Carthaginois à la suite des Phéniciens contrôlaient les routes maritimes et le trafic des minerais dans toute la Méditerranée occidentale et le débouché sur l'Atlantique par le détroit de Gibraltar. Ainsi la voie terrestre fut donc privilégiée pour convoyer les marchandises provenant de Cornouailles ou de Bretagne par caravane en passant par les Alpes. La fréquentation des cols alpins augmenta ce qui permit aux populations de ces régions de s'enrichir, les montagnards vendaient leurs services en portant les marchandises de ces caravanes et en les guidant à travers les montagnes. Plusieurs objets trouvés dans les montagnes de l'Isère montre bien les richesses que ces habitants ont pu engranger, c'est la cas à Rencurel dans le Vercors au niveau de la Grotte de la Balme Noire ou fut découvert, entre autres, un bracelet en lignite et des anneaux en bronze au décor ciselé[20]. Mais ce commerce ne dura qu'un temps, et vers le IVe siècle av. J.-C. les voies maritimes redevinrent plus sûres et les caravanes se firent de plus en plus rares.

Période Gallo-Romaine[21]

Avant Rome

L'Isère à l'époque gallo-romaine

Quelques siècles avant notre ère se trouvaient sur le territoire qu'occupe actuellement le département de l'Isère beaucoup de peuples gaulois. Les Allobroges occupaient la zone la plus vaste allant du nord du Vercors et de Belledonne jusqu'au nord-est vers le lac Léman sur une grande partie des pays qui seront nommés plus tard la Sapaudia (ce « pays des sapins » qui deviendra la Savoie). La limite sud se situait dans le département aux portes de l'Oisans qui était le domaine des Iconii, dans le Vercors où se trouvait le peuple des Vertamocorii et au niveau de la vallée du Drac, entre le Trièves et la Matheysine, domaine appartenant aux Tricorii.
La traversée des Alpes en direction de l'Italie de dizaines de milliers d'hommes sous les ordres du général carthaginois Hannibal en 218 av. J.-C. lors de la seconde guerre punique est l'un des premiers événements historiques relatif à l'Isère de cette époque. Hannibal décida de s'éloigner de la côte afin d'éviter Marseille il remonta donc le Rhône jusqu'à sa confluence avec l'Isère, et de là remonta la rivière sur 140 kilomètres, passa par la Vallée de l'Arc et franchit les Alpes près du mont Cenis, ce périple qui dura une quinzaine de jour fut raconté dans les livres de Polybe.

Conquête romaine

Entre 125 et 118 av. J.-C., les peuples gaulois du sud-est, qu’étaient les Allobroges, les Arvernes et les Voconces, connurent un certain nombre de défaites successives face à Rome, et cette dernière put dominer une vaste contrée allant des Alpes aux Pyrénées donnant naissance à la province de la Gaule transalpine.
Excédé par la pression exercée par Rome sous la forme de lourds impôts, en -69, une délégation des Allobroges se rend à Rome pour se plaindre du gouverneur Fonteius, défendu par Cicéron. En -63, une délégation va de nouveau se plaindre à Rome. Elle manque d'être impliquée dans la conjuration de Catilina, mais dénonce les conjurés au Sénat romain. En –62 les Allobroges décidèrent de se soulever, emmenés par leur chef Catugnatos. Cette révolte qui dura près de deux ans, conduit à la victoire des romains, et à la prise par ces derniers de deux villes dont l’emplacement n’est toujours pas connu avec certitude : Ventia et Solonion. C’est à la suite de la défaite de la bataille de Solonion que Vienne devint la capitale des Allobroges. Le dépôt de Sainte-Blandine[22] atteste l'importance de Vienne aux IIe et Ier siècles avant J.-C. : dépôt sans doute votif, il comporte des objets nécessaires aux banquets rituels (service du vin, préparation et cuisson de la viande...) et des éléments de la vie quotidienne[23].
Par la suite les Allobroges se rangèrent du côté de Jules César, celui-ci en remerciement de leur fidélité promut la ville de Vienne au rang de colonie latine sous le nom de Colonia Julia Viennensis en -50 et leur octroya le droit romain dont seule Lyon jouissait en Gaule.

Stabilité et prospérité

Temple d'Auguste et de Livie à Vienne

La Narbonnaise remplaça la Gaule transalpine, et la cité de Vienne qui s’étendait sur 14 000 km² fut divisée en plusieurs pagi comme le pagus avianus de la région d’Aoste (Augusta). Outre les capitales de cité, les territoires possédaient de nombreuses petites agglomérations plus ou moins importantes, parmi lesquelles les vici comme Cularo (Grenoble) et Augusta (Aoste) qui disposaient de certaines caractéristiques comme un relais de poste sur une voie romaine, un regroupement d'artisans et de commerçants, un lieu de culte (fanum) et de divertissement avec ses thermes romains.
Ainsi la répartition des sites antiques dans le département montre bien comment le territoire était occupé par les habitants de l’époque, ceux-ci recherchaient surtout la proximité des grandes villes au nord comme Vienne (Vienna) et Lyon (Lugdunum), le potentiel agricole de certaines terres ou la présence de voies de communications fluviales (Drac, Isère, Rhône, Romanche…) ou terrestres.
Pendant les deux premiers siècles de notre ère, Vienne connut une certaine stabilité et prospérité, à l’exception en 69 après J.-C. de quelques troubles au sujet de la succession de Néron opposant Viennois et Lyonnais. La ville de Vienne s'orne d'une parure monumentale grandiose à cette époque, dont subsistent de nombreux vestiges[24] Un commerce intense se développa, porté par le développement du réseau routier et de la navigation sur l’Isère et le Rhône ; comme en témoigne la découverte d’un certain nombre d’entrepôts sur les bords de ce fleuve. Les échanges liés à ce commerce permirent le développement d’agglomérations secondaires comme Aoste (Augustum), Bourgoin (Bergusium), Moirans (Morginum), Varces, Tourdan (Turedunum)… situées le long d’axe économiques importants ou en position de carrefour sur ces grands itinéraires routiers.
Ainsi la ville de Turedunum était déjà mentionné sur la table de Peutinger comme étape sur la voie romaine qui reliait Vienne à Grenoble, permettant à Tourdan de jouir d’un développement remarquable pendant l’époque gallo-romaine. De nombreux objets antiques furent découverts prouvant bien la richesse de cette ville à l’époque, notamment un trésor monétaire gaulois et un vase en argent qui est maintenant conservé au British Museum [25].
Un artisanat très varié s'était développé dans toutes ces localités, ainsi sur la ville d’Aoste a été découvert les vestiges d’un four de potier parmi les mieux conservés en Europe[26], ces ateliers produisant des céramiques avaient une réputation qui s'étendait dans tout l'Empire romain, la ville comportait également un atelier d’intailles.
A cette époque de nombreuses communautés chrétiennes étaient déjà implantée dans le département surtout dans le nord, en Isère rhodanienne, comme le démontre en 177 le martyre de Blandine, de l'évêque Pothin et de leurs 46 compagnons lyonnais et viennois [27], par suite l'édit de Milan en 313 accorde la liberté de culte à toutes les religions et met fin aux persécutions permettant à l'église de s'implanter officiellement en Isère comme partout ailleurs.

Bas-Empire

Dioclétien mis en place le système des diocèses à la fin du IIIe siècle, ainsi l’Empire romain fut découpé en 305 en douze diocèses. La ville de Vienne était le chef-lieu d’un diocèse portant son nom et regroupant 8 provinces sous la responsabilité du César d'Occident. La cité devint ensuite pour un temps le chef-lieu du diocèse des Sept Provinces, qui couvrait la moitié sud de la Gaule avant que la ville de Bordeaux ne prenne sa place. A partir du milieu du IIIe siècle une certaine insécurité se mit en place et le territoire isérois connut ses premières incursions germaniques par les Alamans.
La sombre époque, qu’est l’antiquité tardive suivit ; cette période connut des crises démographiques, la disette, une inflation, une insécurité grandissante obligeant les villes à se replier à l’intérieur de leurs remparts, certains villages fondés pendant la vitalité économique du Haut-Empire connaissent des difficultés et sont parfois même abandonnés.
La bourgade de Cularo (Grenoble) tira son épingle du jeu pendant cette période de crise, et c’est à la fin du IVe siècle (en 381) que la ville fut élevée au rang de chef-lieu de cité par Gratien qui lui donna son nom (Gratianopolis). De même, la ville de Vienne demeure florissante malgré l'insécurité, comme en témoigne le trésor d'argent de la place Camille-Jouffray, enterré au début du IVe siècle et découvert en 1984[28]. L'ancienne église Saint-Pierre de Vienne est aujourd'hui le symbole de cette période. Avec la christianisation de l'Empire romain, le pouvoir épiscopal est de plus en plus présent et s'installe dans les chefs-lieux des cités, ainsi les premiers évêques du département ne sont pas connus avec certitude mais selon toute vraisemblance il s'agirait de Domninus (en 381) à Cularo (Grenoble) et de Verus (en 314) à Vienne[29].
La fin du Ve siècle sonne la fin de l’empire romain, les frontières de ce dernier craquent de toutes parts, et dans tout l’occident romain se rependirent les peuples germaniques, ainsi en 410 Alaric Ier fait le siège de Rome, et en 468 les Burgondes prennent la ville de Vienne.

Moyen Âge

Haut Moyen Âge (de 500 à 750)[30]

Cette époque débute à la déposition du dernier empereur romain d'Occident Romulus Augustule (* vers 460 – † après 511) par Odoacre en 476. En Isère et tout particulièrement à Grenoble cette période de l’histoire est un temps de développement. Rome céda sa place au royaume burgonde de 443 à 524 (date de la bataille de Vézeronce) qui lui-même fut suivit par les rois francs, aux côtés de cette autorité royale se trouvaient les évêques qui jouissaient d'un rôle croissant sur leurs diocèses d'un point de vue administratif et juridique devenant ainsi un des principaux personnages d'autorité.
A cette époque le territoire qu'occupe actuellement le département de l'Isère était composé dans sa plus grande partie de l'archidiocèse de Vienne et du diocèse de Grenoble, quelques localités appartenant aujourd'hui à l'Isère appartenaient à l'archidiocèse de Lyon et au diocèse de Belley dans le nord du département et aux diocèse de Die et de Gap dans le sud.
La cité de Vienne resta prospère en ce début de Moyen-Age, après la prise de Vienne par les Burgondes, la cohabitation entre les gallo-romains autochtones et ces envahisseurs qui en firent une de leurs capitales se passa d'une manière plutôt paisible et l'évêque Sidoine Apollinaire décrit même ces derniers comme « les plus doux des barbares ».
Les « nobles » reposèrent leurs puissances sur les domaines ruraux qui constituaient la base économique, permettant aux campagnes iséroises de rester bien occupées comme à Hières-sur-Amby, sur le site archéologique de Larina ou fut découvert les traces d'une ancienne villa mérovingienne, construite sur un ancien oppidum, centre d'un important domaine rural. Ces grands domaines appartenant à cette noblesse, permirent à ces derniers d'aider le clergé urbain à convertir une population rurale au christianisme par la fondation de chapelle privée comme ce fut le cas sur le site de Larina. Puis dans certains domaines ruraux comme à Varces et dans les anciens vici apparaissent les premières paroisses rurales du département.
A Grenoble, l'Église Saint-Laurent est un édifice datant pour une partie de la fin du XIIe siècle, et de l'autre de l’époque moderne. Cette église a été l'objet de nombreuses fouilles et a révélé une ancienne nécropole établie dès le IIIe siècle, aménagée et transformée pendant toute la période du haut Moyen-Âge. La partie la mieux conservée est sans doute la crypte Saint-Oyand dont le décor sculpté est daté de la période carolingienne[31].

Du Moyen Âge inférieur au bas Moyen Âge (de 750 à 1500)

En Isère comme partout en Europe, la construction de nombreux châteaux marque cette époque comprise entre le Xe et le XVe siècle. Les fortifications connaissent de fortes évolutions passant de la motte castrale avec des fortifications en bois, comme le montre les recherches menées sur le site de la motte du Châtelard à Chirens[32], à des châteaux en pierre destinés à protéger le seigneur et à symboliser son autorité au sein du fief. Ainsi vers l'an mil arrive une vague de construction de châteaux, en Isère en 980 il existait à peine cinq fortifications, en 1120 on dénombrait 120 châteaux sur le territoire. Comme il est dit plus haut toutes ces constructions de châteaux ne sont pas dues à un développement de guerre ou d'un climat d'insécurité, mais elles permettaient surtout aux châtelains d'exercer leurs pouvoirs lors du développement de la féodalité, période pendant laquelle l'autorité centrale a été affaiblie laissant place à l'implantation de circonscription administrative appelée châtellenie. Cependant les châteaux se concentrent entre les mains de quelques familles seigneuriales, mais surtout entre celles des dauphins.

Naissance et extension du Dauphiné

Le territoire isérois restera franc et appartenant au Royaume de Bourgogne jusqu'au début du XIe siècle, puis en 1016 le roi de Bourgogne Rodolphe III n'ayant pas d'héritier, reconnaît son neveu de la maison des Ottoniens, l'empereur germanique Henri II du Saint-Empire comme suzerain protecteur et héritier de son royaume. C'est au début de ce siècle que Guigues Ier d'Albon, reconnu comme le premier des dauphins, fit son apparition dans l'histoire. Cet homme ambitieux possédait à la fin du Xe siècle un château, un village et une église à Vizille et des terres vers Roussillon au sud de Vienne. En l'an 1009, il reçut de la part de Rodolphe III la moitié du château de Moras en Viennois, il se fit ensuite appeler comte dès l'an 1016 dans une charte concernant des biens qu’il possèdait à Moirans. Par la suite, on le découvre propriétaire en Champsaur (1027), en Oisans avec le titre de comte (1035), Grésivaudan (vers 1050), Briançonnais (vers 1053) et en vallée d’Oulx (1070), étendant ses terres entre le Rhône et les cols alpins. Guigues Ier put ainsi étendre son domaine grâce à ses liens de parenté avec les évêques de Grenoble et Valence et grâce à une fine stratégie de mariages[33]. Ainsi naquit le Dauphiné qui devint un état indépendant du Saint-Empire romain germanique, la famille des Guigues s'efforcera ensuite d'agrandir, d'unir ce qui n'était donc au départ que quelques terres disséminées entre Vienne et Briançon grâce entre autres à l'usurpation de biens appartenant à l'église, engrangeant ainsi une certaine richesse.
Plus tard au milieu du XIIe siècle les Dauphin trouvèrent d'autres sources de revenus, la mine d’argent de Brandes (à L'Alpe d'Huez) est un exemple parmi d'autres. La première mention de cette mine date de 1236 le Dauphin Guigues VI du Viennois, choisit de faire de la collégiale Saint-André le lieu de sa sépulture, et dans son testament il lègue une partie de ses revenus de la mine afin de construire cette église. Le site de Brandes abritait alors près de 150 familles qui venaient travailler dans les mines du Dauphin situées à plus de 1 800 m d'altitude pendant six mois par an, le minerai était concassé et lavé sur place, avant d’être descendu à l'aide de mulet dans l’atelier monétaire delphinal de Grenoble. La mine ferma un siècle après son ouverture en 1336 [34].

Guerres delphino-savoyardes

Armes des dauphins du Viennois

Les deux États voisins de Savoie et du Dauphiné se sont détachés du Saint-Empire romain germanique. À l'origine simples seigneuries, chacun s'est étendu progressivement au gré des évènements (mariage, conquête, protection…) sans souci de cohérence géographique. Il n'y avait pas de véritable frontière qui pouvait être tracée et les possessions s'enchevêtraient.
Des fiefs comme Rives, Voiron et Saint-Laurent-du-Pont appartenaient au comte de Savoie Amédée III et étaient jugés comme « sensible » par le dauphin Guigues IV d'Albon car trop près de Grenoble. Ces événements sont à l’origine d’un des premiers conflits delphino-savoyards, ainsi en 1140 Guigues IV leva son armée et alla marcher contre Amédée III de Savoie en Grésivaudan car ce dernier exerçait quelques pressions sur les terres du dauphin.
Mettant le siège devant le fort de Montmélian, les premiers combats tournèrent en la faveur du comte d’Albon, et ce dernier comptait sur la baisse de moral des assiégés pour enlever la place. Amédée comprit le danger et rallia ses troupes qui étaient dispersées et attaqua les retranchements de Guigues au pied du château. Les Dauphinois, sous l'effet de la surprise s’en allèrent à la débandade, laissant Guigues avec quelques chevaliers seuls face à l'ennemi. Le comte d'Albon fut mortellement blessé et emmené dans son château de La Buissière où il décéda.
Suite à la mort de son père, Guigues V qui était encore trop jeune pour gouverner, dut laisser la régence jusqu'en 1153 à sa mère Marguerite. Très jeune, Guigues décida de venger son père en allant ravager les terres du comte de Savoie, et comme son père onze ans plus tôt, il mit le siège devant Montmélian mais sera mis en déroute par l'armée de secours du comte Humbert III de Savoie. Suite à ces événements tumultueux l'évêque de Grenoble Hugues II, intervient et une paix entre le deux adversaires fut conclue, mais celle-ci ne dura pas un siècle.
Cent ans plus tard Guigues VII du Viennois poursuivit la politique de son père en contractant un mariage avec Béatrice de Faucigny (12371310), fille de Pierre II, comte de Savoie et d'Agnès de Faucigny. Béatrice lui apporta en dot le Faucigny, une terre éloignée de Dauphiné et menaçante pour la Savoie, mais Pierre II ne réalisa que plus tard qu'il était désormais encerclé par son voisin dauphinois. Un certain nombre de futurs conflits entre les deux voisins auront pour objet ces terres.
Les décennies qui suivirent ne furent qu’une succession de chevauchée (longs raids dévastateurs) suite à des querelles déclenchées par l’empiétement sur les terres de l’un et de l’autre. Un certain nombre de traités virent le jour en 1286 (traité de Paris), 1293 (traité de Saint-Jean-de-Moirans) pour tenter de mettre fin à ces guerres, mais ces derniers n’étaient respectés que peu de temps. Guigues VIII du Viennois (1309 † 28 juillet 1333) est un enfant de neuf ans quand son père meurt en 1318. Chevalier et combattant hors pair, il remporte en 1325 la Varey qui est la plus célèbre bataille du conflit opposant les comtes de Savoie aux dauphins du Viennois, près de Pont-d'Ain, une victoire éclatante contre les Savoyards alors qu'il n'est âgé que de seize ans et qu'il est encore sous la tutelle de son oncle, Henri Dauphin. Les chroniques du temps nous disent que « l'ost de Savoye fut bellement desconfit ». L'influence française se renforce sous son règne, par son mariage avec Isabelle, fille du Roi Philippe V le Long De 1325, date de la bataille de Varey à sa mort en 1333, Guigues VIII sera en conflit quasi permanent avec son voisin savoyard. Les raids et opérations de représailles se succèdent, comme l'incendie du bourg de Saint-Pierre-d'Allevard par les troupes du duc de Savoie le 18 décembre 1325.

Cession du Dauphiné

Blason du Dauphiné Français

Succédant à Guigues VIII, Humbert II fut le dernier dauphin du Viennois, n'ayant pas l'ardeur guerrière de son frère, il se rangea plutôt dans le camp des pacifiques. Ayant passé sa jeunesse à la cour de Naples, il entretint une cour fastueuse à Beauvoir-en-Royans ce qui était mal perçu par ses frustes contemporains. Après la perte de son fils unique André, Humbert abandonna vite l'espoir d'avoir une descendance et projeta dès 1337 de céder son héritage.
Les difficultés financières s'accumulant, Humbert fait procéder à l'inventaire de ses biens en 1339 dans le but de vendre sa principauté au pape Benoît XII. La transaction avec le pape ayant échoué, c'est finalement au roi de France Philippe VI de Valois que le Dauphiné est cédé le 29 mars 1349 par le traité de Romans. Ainsi à partir de 1349 le dauphiné devint une province française qui donna plus tard, en 1790, naissance à 3 départements : l'Isère, les Hautes-Alpes et la Drôme.


Époque moderne

Le XVIe siècle : les places fortes

Ce type d'architecture, apparue en Italie dès le début du XVIe siècle, succède aux constructions traditionnelles des châteaux forts. Ceci s'explique par l'évolution des armes à feu et en particuliers des canons qui sont de plus en plus performants. Une fortification bastionnée se caratérise par sa forme en étoile, hérissée de bastions (ouvrage pentagonal remplaçant les tours moyenâgeuses) et d'ouvrages avancés qui seront portés à leurs perfection par Vauban. Le Dauphiné fut doté de places fortes assez nombreuses du fait que la province avait pour voisine la Savoie dont les souverains se trouvaient souvent parmi les rangs des ennemis des rois de France. Un des exemples encore visible de ces places fortes en Isère est le fort Barraux.
Ce dernier fut construit sur ordre de Charles-Emmanuel Ier de Savoie en 1597 à proximité de la frontière savoyarde mais en territoire dauphinois. Il fut ensuite pris en 1598 par les Dauphinois puis transformé par Lesdiguières et complété à la fin du XVIIe siècle par Vauban avant d'être à nouveau modifié au début du XIXe siècle. ces successions de modifications constituent de ce fait un bel exemple d'architecture militaire de la fin du XVIe au XIXe siècle, avec son arsenal, ses trois casernes et ses lignes d'enceinte.

Un XVIIe siècle en demi-teinte

François de Bonne de Lesdiguières

La fin du XVIe siècle et le début du XVIIe furent profondément marqués par le travail de François de Bonne de Lesdiguières, lieutenant-général du Dauphiné, qui se donna pour mission de maintenir la paix et de remettre en route la vie économique de la province. Lorsqu’en 1584 Henri III désigne le roi de Navarre pour lui succéder, l'autorité de Lesdiguières sur les Huguenots du Dauphiné est reconnue. Après plusieurs échecs sanglants, il s'empare en 1590 de Grenoble et lança de grands travaux d'urbanisme et de fortification dont celle de la Bastille sur la rive droite de l'Isère, les fortifications tendues sur la rive gauche ainsi que la construction de l'Hôtel de Lesdiguières à Grenoble et la château de Vizille. Ces nombreux ouvrages créèrent des emplois et ranimèrent de proche en proche la production. François de Bonne construisit aussi de nombreux ponts à Grenoble, à Claix (une des septs merveilles du Dauphiné) et à Vienne ce qui contribua avec la création de routes, notamment la "route du Connétable" de Grenoble à Gap, à relancer le commerce. Suite à l'édit de Nantes, Lesdiguières qui devint un des plus puissants personnages du royaume, imposa à ses co-religionnaires protestants, comme aux catholiques, la cohabitation bien que celle-ci fut difficilement acceptée. Suite à son abjuration solennelle du 24 juillet 1622 en la collégiale Saint-André de Grenoble afin de se convertir à la religion catholique il devint le dernier Connétable de France et chevalier du saint esprit.

L'art de la contre-réforme

Autel de la chapelle de l'ancien couvent Sainte-Marie-d'en-Haut

Au cœur du mouvement de la contre-réforme de nombreuses construction s'élevèrent ou furent rebâti, notamment par les ordres religieux anciens ou nouveaux (Capucins, Récollets, Visitandines, Bernardines, Ursulines...) qui ont (re-)construit leurs monastères. Un des exemples parmi les mieux conservés de nos jours en Isère est celui de l'ordre de la Visitation Sainte-Marie fondé par la baronne Jeanne de Chantal (fondatrice de l'ordre), cinq religieuses et quelques novices en l'année 1618 à Grenoble. Ainsi l'ancien couvent Sainte-Marie-d'en-Haut fut érigé par Alexandre Coulliot, originaire de la Mure, il construit des bâtiments étagés dans la pente et agrémentés de jardins réguliers qui sont disposés autour d’une cour carrée entourée sur trois côtés d’une galerie de cloître et ce fut en 1622 que les religieuses prirent place dans leur couvent. Le caractère exceptionnelle du couvent vient surtout de sa chapelle baroque qui reçut en 1662 un décor en camaïeu de gris et de blanc rehaussé d’or réalisé par le peintre Toussaint Largeot. Des scènes de la vie du Christ, de la Vierge et de saint François de Sales y figurent au milieu d’un décor de médaillons, rinceaux et guirlandes de fleurs et de fruits[35][36]. Près de trois siècles plus tard, le couvent accueillera le musée dauphinois fondé en 1906 par Hippolyte Müller qui déménagea en 1968 dans l'ancien couvent Sainte-Marie-d'en-Haut.
Une place à part doit être réservée au monastère de la Grande Chartreuse fondé par saint Bruno en 1084 avec l'appui de saint Hugues, évêque de Grenoble. Présent depuis le XIe siècle dans ce massif qui porte désormais leur nom, l'ordre des Chartreux et leur monastère ont affronté plusieurs incendies. Le dernier, le 10 avril 1676, du fait d'un feu de cheminée parti des appartements du Révérend Père. Les bâtiments furent reconstruits aussitôt après par Dom Innocent Le Masson selon un nouveau parti architectural pouvant être observé de nos jours, donnant une vue des hauteurs voisines sur cet essaim de toits aigus dont la lumière modèle les facette d'ardoises grise[37].

Le XVIIIe siècle

Le XVIIIe siècle tout en étant une période de prospérité pour les isérois fut toutefois limitée par l'exode protestant de la fin du XVIIe, comme tout le reste de la France. Cependant, un célèbre paysan qui devint contre-bandier, Louis Mandrin, mis à mal l'autorité notamment en s'attaquant aux impopulaires fermiers généraux, il reçu ainsi rapidement le soutien de la population.
Cette période de calme et de prospérité permis ainsi le développement d'une vie intellectuelle qui se révéla très vivante, notamment à Grenoble ou se fonda une bibliothèque publique qui comptait parmi ses membres le grand-père de Stendhal. Plusieurs "grands noms" isérois sont à noter dans ce siècles des Lumières comme Dolomieu, un des premiers géologues et lithologiste français ; Vaucanson, inventeur et mécanicien qui contribua entre autre à l'automatisation des métiers à tisser ; Mably, philosophe et frère de Condillac lui aussi adepte de la philosophie ; Barnave homme politique...

Les prémices de la révolution.

La journée des tuiles

L'aube de la révolution française devait donner au Dauphiné l'occasion de sortir du silence dans lequel, il s'était enfermé. Le parlement de Grenoble avait été des plus actifs dans l'attaque du despotisme et la défense des libertés dauphinoises, sans oublier les intérêts de ses propres membres. Les édits du 8 mai 1788 pris par Brienne, qui réduisaient les pouvoirs des parlements, furent très mal reçus : il fallut l'intervention de la force militaire pour en obtenir l'enregistrement.
A cette époque Grenoble vivait dans une agitation extrême qui avait pour origine une récolte qui s'annonçait mauvaise en raison de la pluie et qui provoquait une hausse du prix du pain. Plusieurs familles protestent contre la hausse des prix d'aliments de première nécessité et chargent les membres du Parlement du Dauphiné de faire remonter leurs revendications auprès du roi de France Louis XVI. Mais ces parlementaires progressistes qui acceptent de faire remonter les doléances du peuple se font sévèrement semoncer par les ministres parisiens.
Un peu plus tard, en juin 1788, les magistrats grenoblois ayant reçu l'ordre de gagner leur maison de campagne, clercs, procureurs et "autres suppôts du parlement" annoncèrent au petit peuple qu'on le privait de ses défenseurs. L'émeute s'amplifia, les troupes de la garnison du gouverneur du Dauphiné furent arrosées de projectiles lancés depuis les toits et le gouverneur retira l'ordre de départ des parlementaires. Ainsi s'acheva la journée des tuiles, grâce à l'action d'hommes comme Mounier et Barnave. Les suites de cette poussée de fièvre se déroulèrent de façon plus constructives. L'industriel Claude Périer reçut dans son château de Vizille des représentants des trois ordres du dauphiné. Précédé d'une flatteuse réputation, Mounier, élu député du Tiers joua un rôle actif dans le passage des États-Généraux à l'assemblée nationale constituante. Modéré, il se trouva vite dépassé par les troubles de l'été 1789 et démissionna dès octobre de la même année. Barnave plus hardi, n'en finit pas moins dévoré par la Révolution qu'il avait contribué à lancer[38].
le Dauphiné tout entier resta d'ailleurs relativement calme durant la décennie révolutionnaire. La Grande Peur de Juillet 1789 ne se révéla meurtrière que dans les terres froides et vers Crémieu.
Et c'est le 4 mars 1790 que la province perdit son existence officielle lors de la création, à sa place, de trois départements : Isère, Drôme, Hautes-Alpes.

Époque contemporaine

Ère industrielle

Article détaillé : Histoire industrielle de l'Isère.

Pour se développer toutes les industries ont besoin de ressources naturelles, l'Isère en propose en certains nombres, certaines issues de richesses apportées par la montagne que ce soit au niveau de ses forêts, de l'eau de ses torrents ou encore de ses sous-sols. Ces ressources ont permis de développer des activités de transformation comme la papeterie, le textile, la métallurgie ou des activités d'extraction (mine de fer, de plomb, d'argent...) qui sont pour certaines mise en place dès le Moyen-Âge, comme l'atteste la présence de l'agglomération minière médiévale de Brandes[39]. Ainsi en 1892 l'Isère comptait 42 concessions de combustibles minéraux s'étendant sur 10385 hectares, 46 mines de fer s'étendant sur 9095 ha et 8 mines de minerais métallifères autres que de fer comprenant 4116 ha[40]. Le département dispose aussi de forces hydrauliques considérables et il est dès la fin du XIXe siècle un des départements les plus industrialisés du pays[41].Différents secteurs d'activités bénéficièrent en plus de forts progrès de l'industrie de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, ainsi Paul Heroult installa en 1886 le premier four électrique de l'industrie métallurgique et commença la première coulée d'aluminium par voie électrolytique en France dans la ville de Froges[42], cette usine d'aluminium qui existe toujours mais n'est plus en activité sur ce site constitue un bel exemple d'architecture industrielle du début du siècle passé[43].

L'énergie hydraulique

Les principales rivières du département comme la Bourbre, la Fure et la Morge ainsi que certains torrents de montagne ont permis la mise en place de moulin à foulon, à grains ou encore à papier ainsi que des martinets, des scieries etc... en subissant quelques aménagements hydrauliques, afin d'exploiter au mieux la force de l'eau. Ainsi les villes installées sur ces cours d'eau deviennent d'importants centres de production, chacune spécialisée dans leurs domaines comme Voiron et ses alentours considérée comme une « des villes industrielles les plus importantes du Dauphiné de la fin du XVIIIe siècle au XIXe, sinon la plus importante » pour sa fabrication de toile, principalement de la soie et pour ses nombreuses papeteries parmi les plus anciennes de France (1547)[44]. À cette même époque, la ville de Rives avait aussi pour principales richesses sa papeterie qui faisait travailler jusqu'à 700 ouvriers[45], ainsi beaucoup de commune du département (Bourgoin-Jallieu, Vienne...) purent tirer des profits de cette énergie hydraulique.
Un peu plus tard, l'industrie en Isère ne connut pas la révolution apportée par la machine à vapeur ou le coke comme combustible, à la place la puissance de l'eau des glaciers ou des torrents permit de produire une énergie nouvelle, la « houille blanche ». Afin d'optimiser cette énergie toute une industrie dut se mettre en place afin de produire l'équipement hydraulique nécessaire, et en 1863 à Uriage la première conduite forcée vit le jour. Cette dernière fut construite par la société Joya qui installa aussi quelques années plus tard (en 1882) avec Aristide Bergès une conduite de 500 mètres de hauteur sur les flancs de Belledonne afin de faire fonctionner les papeteries de Lancey. Plusieurs autres entreprises fournirent les territoires des Alpes et des Pyrénées en équipement hydraulique (comme des turbines), la plupart étaient implantées sur Grenoble et son agglomération comme les industries; Joya (citée précédemment), Bouvier (un des plus anciens constructeurs de turbines), Bouchayer-Viallet et Neyret-Beylier (qui deviendra plus tard Neyrpic, sur Saint-Martin-d'Hères), ces deux dernières sociétés ont laissé une trace dans le paysage visuel de l'agglomération grenobloise et les immenses halles de production sont encore visibles de nos jours.
La révolution apportée par l'arrivée de la « houille blanche » à la fin du XIXe, continua de doper l'industrie iséroise durant cette période de l'histoire. Les eaux des lacs d'altitude et de certains torrents furent détournées dans des canalisations afin de produire de l'électricité par l'intermédiaire de barrage et de centrales pour alimenter les usines se situant dans le fond des vallées marquant parfois fortement les paysages. Certaines rivières comme le Drac et la Romanche devinrent des secteurs permettant l'installation de nouvelles industries. Ainsi la vallée de la romanche vit au début du XXe siècle l'installation de onze usines hydroélectriques qui alimentaient les industries électrochimique et électrométallurgique de la vallée, et permettaient de fournir du courant à la ville de Grenoble. Parmi ces centrales, celle des Vernes à Livet-et-Gavet (classée monument historique en 1994), toujours en activité est un bâtiment massif en maçonnerie de pierre construite en 1918 et comprennant un escalier à double volée en ciment moulé permettant l'accès à un jardin à la française et à une fontaine monumentale avec une cascade constituée par la chambre de mise en charge et le déversoir; la centrale des Vernes permettait d'alimenter notamment les aciéries de la Société des Etablissements Keller et Leleux[46].
Après la fabrication des équipements hydrauliques, il fallut s'intéresser à la fabrique de l'appareillage électrique et un nouveau secteur industriel apparut à Grenoble et c'est en 1920 que la société Merlin Gerin créée par deux hommes (MM. Paul-Louis Merlin et Gaston Gérin) vit le jour et connut une renommée mondiale presque immédiate grâce à la construction d'un disjoncteur haute tension.
En 1925, la ville de Grenoble organisa l'exposition internationale de la houille blanche et du tourisme qui se déroula sur le polygone du Génie militaire (l'actuel parc Paul Mistral) et les 20 hectares du site furent envahis par une multitude de palais, de pavillons et d'attractions en tout genre qui ne furent qu'éphémères malgré la qualité architecturale de ces constructions. Il ne resta de cette exposition que la Tour Perret et le titre « capitale de la houille blanche » qui restera associé au nom de Grenoble pendant des années.

L'exploitation minière

Chevalement des Rioux à Prunières.

Comme il est dit plus haut les premières mines recensées dans le département sont bien plus anciennes que la révolution industrielle et certaines datent de l'époque médiévale. Toutefois c'est véritablement au XIXe siècle que l'Isère connut véritablement une exploitation industrielle de son sous-sol, surtout pour son charbon et principalement autour du bassin de La Motte-d'Aveillans.
En 1946, suite à la nationalisation, l'exploitation de l'anthracite est centralisée autour du bassin du Villaret de Susville, tandis qu'un réseau de galeries est alors aménagé en sous-sol, desservi au nord et au sud par le puits du Villaret et celui des Rioux à Prunières. De nombreux logements sont construit par l'ancienne compagnie des Houillères du Dauphiné afin d'accueillir la main d'œuvre permettant le fonctionnement des mines donnant vraiment l'identité d'un pays minier au pays matheysin. Le chevalement de mine ainsi que la salle des machines conservés sur le puits des Rioux témoignent de cette activité qui a marqué profondément l'identité de ce territoire[47].

Le 26 novembre 1997, le lavoir du site minier du Villaret est détruit marquant symboliquement la fin des « gueules noires » et de deux siècles d'activité minière sur le plateau matheysin. Il ne reste de nos jours que peu de traces de ce passé minier, la plupart des installation mottoises ayant été détruites, cependant le petit train de la Mure, la « mine image » et sur la commune de Prunières la conservation du puits des Rioux témoignent de ce passé minier.

Outre la houille, le département a connu l'exploitation d'autres minerais, en témoigne à Saint-Pierre-d'Allevard un four à griller le minerai datant de la fin du XVIIIe mis en place par la compagnie Schneider et Cie, ce four en brique restauré récemment et l'un des rares de ce types à être conservés en France, il servait à éliminer l'acide carbonique contenu dans les minerais extrait des mines de la Taillot.
L'arrivée du ciment s'accompagna de l'extraction de matières premières vierges (comme le calcaire et l'argile), beaucoup de fours, broyeurs, concasseurs et carrières à ciel ouvert marquent ainsi le paysage de la région grenobloise, de la vallée de la Gresse, du valbonnais et de l'Isle Crémieu. Contrairement à l'exploitation de la houille, il reste là, beaucoup plus de vestiges de ce passé industriel, comme les fours à chaux et à ciment de Saint-Quentin-sur-Isère ou les fours biberons de la société Vicat au Genevrey à Vif construit en 1853.

Essor du tourisme

Le thermalisme

Uriage-les-bains.JPEG

Les eaux minérales et leurs qualités thérapeutiques expliquent le regain d’intérêt lors du XVIIIe siècle pour le thermalisme, et c’est ainsi que fut redécouvert à Uriage les sources d’eau sulfureuse à Uriage-les-Bains après des siècles d’inexploitation, la première utilisation de cette source remontant à l’antiquité. Outre la renaissance de la station thermale d’Uriage, de nouvelles sources furent découvertes comme à Allevard-les-Bains, ou encore à Choranche[48]. La naissance des plus grosses stations thermales iséroises est due en la croyance des vertus médicales de l’eau de M. François Billerey, médecin-chef des hôpitaux de Grenoble en 1804, et c’est entre autres grâce à lui que l’établissement thermal d’Uriage vit le jour en 1817. Vingt ans plus tard à Allevard les premiers bains sont donnés par M. Pierre Villiot, propriétaire d'un terrain sur les bords du Bréda[49]. Loin de thermes qu’elles sont devenues plus tard, ces stations étaient au départ bien plus rudimentaires, les curistes devaient se contenter de structures légères en bois comprenant des cabinets de bain ou se situaient une ou deux baignoires en bois ou en cuivre.
Mais très vite, dès la deuxième moitié du XIXe siècle, la demande croissante des curistes obligea les stations à s’adapter. Les bâtiments thermaux s’agrandirent, ils furent construits en dur, de nombreux hôtels et casinos virent le jour, donnant naissance à des bâtiments avec une architecture très éclectique comme en témoignent les premiers hôtels que sont l’hôtel des Bains à Allevard, et le Grand hôtel d’Uriage dans un style néo-classique, le Spendid hôtel à Allevard dans un style art-déco… À Allevard toujours, l’ancien casino et les grands hôtels témoignent eux d’une architecture où sévérité et fantaisie se côtoient de manière inattendue[50].
En plus des constructions en elle-même afin d'accueillir au mieux les curistes, ces deux plus grosses stations que sont Allevard et Uriage ont vu la venue du tramway, ce dernier est arrivé dès la fin du XIXe siècle à Uriage via les voies ferrées du Dauphiné, et au début du XXe siècle à Allevard d'où il reliait Pontcharra en remplacement des liaisons Goncelin-Allevard qui se faisaient auparavant par voitures à 3 chevaux. Avant l'arrivée du tram, un certains nombres de liaisons existaient par les PLM.

La montagne

En parallèle à la révolution industrielle du XIXe siècle, s’est développé une révolution touristique dans le département de l’Isère. Menée par des hommes qui montaient sur des territoires d’altitude pour s’installer durablement, cette conquête emmena ces hommes vers des zones géographiques sans cesse plus hautes qu’ils équipèrent et aménagèrent afin de répondre à de nouveaux besoins émanant notamment des pratiquants de sport en montagne et des fortes demandes pour le climatisme d’altitude.
Ce dernier point fit venir en séjour de nombreux enfants avec ou sans leurs parents dans les massifs de la Chartreuse et du Vercors, ainsi les villages de Saint-Pierre-de-Chartreuse et de Villard-de-Lans par exemple, virent s’ériger de nouvelles constructions (chalets, hôtels…) pour accueillir ces familles en villégiature dans les massifs isérois. Le développement du service automobile de la route des Alpes dépendant des chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée contribua lui aussi à l’essor de ces villégiatures situées le long de son tracé.
En 1875 naquit la société des touristes du Dauphiné et la même année Henri Duhamel fonda la section iséroise du club alpin français permettant l’envol des sports de montagne estivaux comme la randonnée pédestre et l’alpinisme. La première mission du club était de construire pour les alpinistes des refuges en altitude pour les abriter et leurs offrir une meilleure approche des sommets, et ainsi en 1876 le massif des Grandes Rousses à 2 280 m d’altitude vit s’ériger l’un des premiers refuges en pierre des alpes, le refuge de La Fare[51].
Lors de l’année 1878 Henri Duhamel revint dans le département après être allé visiter l’exposition universelle de Paris, il y découvrit « les patins à neige » présentés par un Norvégien et d'après ses dires la même année il dévala, grâce à ses patins, les pentes de Chamrousse faisant de lui un des précurseurs du ski alpin permettant cette fois le départ des sports d'hiver en montagne.
En 1935, Jean Pomagalski (ingénieur et entrepreneur d'origine polonaise) et Charles Rossat (menuisier au Col de Porte) inventèrent la remontée mécanique appelé à l’époque, lors du dépôt du brevet « monte-pente pour skieur », aidant ainsi au développement de l’équipement des stations de ski[52].. La station de Chamrousse construite après la seconde guerre mondiale à l'initiative du département de l'Isère, a pu ainsi profiter de ces nouvelles technologies, la station se limitait au départ au Recoin puis lors des Jeux olympiques d'hiver de 1968 à Grenoble la station fut étendue au site de Roche-Béranger.

XIXe et XXe siècles

La plus grande partie du département de l’Isère est occupé par l’Italie fasciste de novembre 1942 à septembre 1943[53].

Sources temporaires

Titre : Sous-titre / Prénom et nom de l'auteur. – Lieu d'édition : éditeur, année d'édition. – Nombre de pages ; Format. ISBN
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[54]

[55]

[56]

[57]

[58]

Annexes

Références

  1. Bibliographie : Auteur: Collectif sous la direction de Chantal Mazard, Atlas du patrimoine de l'Isère, p 15 à 35, 1998, Collection: Patrimoine en Isère, Édition: Glénat, ISBN 2723426327
  2. Sitographie:« Grotte de Bury » sur le site officiel du conseil général de l'Isère patrimoine-en-isere.fr
  3. Sitographie: « Grotte de Pralétang » sur le site officiel du conseil général de l'Isère patrimoine-en-isere.fr
  4. Sitographie: Site officiel des grottes de Choranche
  5. Bibliographie :François Michel, Roches et paysages, reflets de l’histoire de la Terre, Paris, Belin, Orléans, brgm éditions, 2005, ISBN 2701140811, p.14
  6. Sitographie : « Grottes Colomb et de la Passagère » sur le site officiel du conseil général de l'Isère patrimoine-en-isere.fr
  7. Bibliographie : Hyppolite Muller, Auteur: Collectif sous la direction de Jean-pascal Jospin, édition: Musée dauphinois, 2004, ISBN 2905375612
  8. Sitographie : Article sur l’Azilien de wikipédia
  9. Sitographie: « Le Bivan » sur le site officiel du conseil général de l'Isère patrimoine-en-isere.fr
  10. Sitographie + vidéographie « La Grande Rivoire » sur le site officiel du conseil général de l'Isère patrimoine-en-isere.fr
  11. Sitographie: « Les Lots » sur le site officiel du conseil général de l'Isère patrimoine-en-isere.fr
  12. Sitographie: « Pierre à cupules » sur le site officiel du conseil général de l'Isère patrimoine-en-isere.fr
  13. Sitographie: « Pierre à cupules » sur le site officiel du conseil général de l'Isère patrimoine-en-isere.fr
  14. Sitographie: « Pierre à cupules » sur le site officiel du conseil général de l'Isère patrimoine-en-isere.fr
  15. Sitographie « Site créé par Aimé Bocquet, responsable des fouilles sur le lac de Charavines » Dossier établi par Aimé Bocquet
  16. Sitographie « Site créé par Aimé Bocquet, responsable des fouilles sur le lac de Charavines » http://bocqueta.club.fr/chaouvbib.htm Bibliographie des publications
  17. Bibliographie: Auteur: Collectif sous la direction de Chantal Mazard, Atlas du patrimoine de l'Isère, p 20, 1998, Collection: Patrimoine en Isère, Edition: Glénat, ISBN 2723426327
  18. Bibliographie : Auteur: Collectif sous la direction de Chantal Mazard, Atlas du patrimoine de l'Isère, p 20-22-32, 1998, Collection: Patrimoine en Isère, Edition: Glénat, ISBN 2723426327
  19. Sitographie : « Autour de la tombe de Saint-Romain-de-Jalionas (Isère) » sur le site de l'INIST (CNRS)
  20. Sitographie: « Grotte de la Balme Noire » sur le site officiel du conseil général de l'Isère patrimoine-en-isere.fr
  21. Bibliographie: Auteur: Collectif sous la direction de Chantal Mazard, Atlas du patrimoine de l'Isère, p 37 à 63, 1998, Collection: Patrimoine en Isère, Édition: Glénat, ISBN 2723426327
  22. http://www.musees-vienne.fr/page.php?page=DT1198765944&lang=fr&codej=france&time=20090329103831
  23. Gabriel Chapotat, Vienne gauloise, Lyon, 1970, 3 t.
  24. http://www.culture.gouv.fr/fr/arcnat/vienne/fr/index1.html
  25. Sitographie: « Tourdan, antique Turedono » sur le site officiel du conseil général de l'Isère patrimoine-en-isere.fr
  26. Sitographie: « Four de potier gallo-romain » sur le site officiel du conseil général de l'Isère patrimoine-en-isere.fr
  27. Bibliographie: Histoire de l'église chrétienne jusqu'au milieu du XVIe siècle. Tome 1 / par J. Milner. - Paris: J.-J. Risler 1831-1839 - 552 pages
  28. F. Baratte, A. Le Bot-Helly, B. Helly, M.-C. Depassiot, V. Langlet, Le trésor de la place Camille-Jouffray à Vienne (Isère) : un dépôt d'argenterie et son contexte archéologique, supplément à Gallia, vol. 50, 1990
  29. Bibliographie: Histoire générale du Dauphiné. vol. 1 / par Nicolas Chorier - Valence: Chenevier et Chavet 1661-1672 - 731 pages Sur Gallica
  30. Bibliographie: Auteur: Collectif sous la direction de Chantal Mazard, Atlas du patrimoine de l'Isère, p 65 à 75, 1998, Collection: Patrimoine en Isère, Edition: Glénat, ISBN 2723426327
  31. Sitographie:« Église Saint-Laurent » sur le site officiel du conseil général de l'Isère patrimoine-en-isere.fr
  32. Sitographie: « Motte du Châtelard » sur le site officiel du conseil général de l'Isère patrimoine-en-isere.fr
  33. Sitographie: [Histoire du Dauphiné sur l'atelier des dauphins http://www.atelierdesdauphins.com/index.htm]
  34. a  et b Bibliographie: Brandes, une agglomération minière médiévale / par Marion Frison - Isère Magazine novembre 2008 - p32 visible sur le site du CG38
  35. Sitographie: « Ancien couvent Sainte-Marie-d'en-Haut » sur le site officiel du conseil général de l'Isère patrimoine-en-isere.fr
  36. Bibliographie: Auteur: Collectif sous la direction de Chantal Mazard, Atlas du patrimoine de l'Isère, p 192, 1998, Collection: Patrimoine en Isère, Edition: Glénat, ISBN 2723426327
  37. Sitographie: « Monastère de la Grande Chartreuse » sur le site officiel du conseil général de l'Isère patrimoine-en-isere.fr
  38. Bibliographie: Auteur: Collectif, Dauphiné Drôme, Hautes-Alpes, Isère, p 60, 2006, Collection: Encyclopédie Bonneton, Edition: Christine Bonneton, ISBN 2862533718
  39. Bibliographie: Brandes, une agglomération minière médiévale / par Marion Frison Isère Magazine novembre 2008 - p32 visible sur le site du CG38
  40. Bibliographie: Isère dans le Dictionnaire géographique et administratif de la France et de ses colonies. 3, E-K / publié sous la direction de Paul Joanne - Paris: Hachette 1890-1905 - 710 pages Page sur l'Isère sur Gallica
  41. Dictionnaire géographique et administratif de la France et de ses colonies. 3, E-K / publié sous la direction de Paul Joanne - Paris: Hachette 1890-1905 - 710 pages Page sur l'Isère sur Gallica
  42. Bibliographie : Auteur: Collectif sous la direction de Chantal Mazard, Atlas du patrmoine de l'Isère, p 220-223, 1998, Collection: Patrimoine en Isère, Édition: Glénat, ISBN 2723426327
  43. Sitographie: « Usine d'aluminium  » sur le site officiel du conseil général de l'Isère patrimoine-en-isere.fr
  44. Bibliographie: Voiron dans le Dictionnaire géographique et administratif de la France et de ses colonies. 7, Se-Z / publié sous la direction de Paul Joanne - Paris: Hachette 1890-1905 - 1145 pages Page sur Voiron sur Gallica
  45. Dictionnaire géographique et administratif de la France et de ses colonies. 6, Q-SD / publié sous la direction de Paul Joanne - Paris: Hachette 1890-1905 - 930 pages Page sur Rives sur Gallica
  46. Sitographie: « Centrale hydroélectrique des Vernes » sur le site officiel du conseil général de l'Isère patrimoine-en-isere.fr
  47. Sitographie: « Puits des Rioux » sur le site officiel du conseil général de l'Isère patrimoine-en-isere.fr
  48. Sitographie: « Ancien établissement thermal  » sur le site officiel du conseil général de l'Isère patrimoine-en-isere.fr
  49. Sitographie: Historique de la station thermale d’Allevard sur le site officiel des thermes
  50. Sitographie: « Établissement thermal » sur le site officiel du conseil général de l'Isère patrimoine-en-isere.fr
  51. Sitographie : Site du refuge de la fare
  52. Sitographie : Les pionniers du téléski par Pierre Montaz
  53. Stéphane Simonnet, Atlas de la Libération de la France, éd. Autrement, Paris, 1994, réimp. 2004 (ISBN 2-7467-0495-1), p 60
  54. Bibliographie: Trotsky l’Isérois / par Richard Juillet - Isère Magazine novembre 2008 - p47 visible sur le site du CG38
  55. Bibliographie: Brandes en Oisans : La mine d'argent des Dauphins (XII-XIVE siècle) Isère/ Dupraz. - Éditeur : Alpara, 1994. - ISBN 2906190136
  56. Bibliographie: Les habitats du lac de Paladru (Isère) dans leur environnement : La formation d'un terroir au XIe siècle / Michel Colardelle, Eric Verdel, Collectif. - Éditeur: Maison des Sciences de l'Homme, 1993. - 416 pages ; ISBN 2735104990
  57. Bibliographie: Entrés en Résistance - Isère, des hommes et des femmes dans la Résistance / Michèle Gabert. - Éditeur: PUG, Collection: résistances. - 350 pages ; ISBN 2706108908
  58. Bibliographie: Dernières nouvelles des maquis de l'Isère / Collectif. - Éditeur: Musée Dauphinois, 1999. - 142 pages ; ISBN 2905375299

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