Alexandre Gendebien

Alexandre Gendebien
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Alexandre Gendebien

Alexandre Gendebien (Mons, 1789Bruxelles, 6 décembre 1869) est un homme politique belge, de tendance libérale.

Sommaire

Jeunesse

Il fit ses études secondaires au collège de Tournai, étudia le droit à l'Université d'État de Louvain et devint avocat en 1811. Il s'inscrivit au barreau de Bruxelles. Il fut l'un des partisans de l'Union des oppositions de 1828. Il était également un franc-maçon très actif à la Loge L'Espérance à Bruxelles. Comme avocat, il défendit notamment les activistes Louis De Potter et François Claes devant la cour d'assise.

Révolution belge de 1830

Article connexe : Révolution belge.

Le 25 août 1830 au soir, de jeunes patriotes belges sortent du théâtre de la Monnaie en chantant l'aria L'amour sacrée de la Patrie de l'opéra La Muette de Portici et commencent des troubles. Des drapeaux français apparaissent, par l'action d'agents français, des émissaires de la Société des Amis du Peuple, mais sont vite retirés et remplacés le lendemain par les drapeaux de la révolution belge de 1789. Gendebien est à Mons quand il apprend l'émeute et les drapeaux français. Ses amis montois veulent également arborer le drapeau français à Mons mais il les en dissuade, craignant les réactions[1]. Il est exaspéré par la substitution du drapeau tricolore français à Bruxelles et ira, déçu de l'échec de ses visées annexionnistes, jusqu'à qualifier plus tard les faits du 25 août comme une «mauvaise farce d'écoliers»[2]. Pourtant, lorsque, en janvier 1831, monsieur de Talleyrand, ambassadeur de France à Londres, lui proposa de dépecer la Belgique, Liège allant à la Prusse, la Flandre et Anvers à l'Angleterre, cela afin de permettre à la France d'annexer presque toute la Wallonie et Bruxelles, il s'y opposa, prédisant un soulèvement général des Belges qui risquait d'engendrer des troubles dans les masses populaires européennes déjà excitées par les nouvelles de la révolution polonaise contre l'annexion russe et par l'agitation parisienne à la suite de la récupération des journées de juillet par une nouvelle dynastie[3].

Après les premiers troubles, il avait fait partie de la délégation envoyée à La Haye pour négocier.

Dans une lettre du 16 septembre 1830, il écrit au journaliste Louis de Potter :

« Dès le 2 ou 3 août, j'ai écrit à Paris demandant qu'on s'expliquât catégoriquement si on voulait les limites du Rhin, garantissant un succès complet en cas d'attaque. Vers le 15 août, j'ai été mis en rapport direct avec un agent du gouvernement français, qui m'a dit positivement qu'il fallait tout calmer et arrêter toute explosion pendant une année, confirmant la résolution du gouvernement français de ne pas intervenir lors même que les Prussiens entreraient ici. »

Ceci explique son opposition au partage du pays envisagé par Talleyrand, y voyant, finalement, la perspective d'une invasion prussienne.

Le 18 septembre 1830, il rejoignit Louis De Potter à Lille pour tenter de le convaincre de rejoindre Bruxelles. Celui-ci refuse. Il gagna ensuite Valenciennes, où il trouva de nombreux notables belges ayant fui Bruxelles : Auguste van der Meere, Louis van der Burch, Jacques Vander Smissen, Hotton, Moyard, Sylvain Van de Weyer, Charles Niellon et Constantin Rodenbach. Dans la nuit du 24 au 25 septembre, après avoir appris que le peuple se battait à Bruxelles, ils rentrèrent à Bruxelles. Gendebien devint alors membre de la Commission de sûreté publique, puis, le 26 septembre, du gouvernement provisoire. Il fut vite envoyé à Paris afin de prendre contact avec les autorités françaises. À son retour le 10 octobre il devint membre du Comité central. Il fut ensuite député au Congrès national de l'arrondissement de Mons. Il y vota pour l'indépendance de la Belgique et la monarchie (à laquelle il se rallie par pragmatisme, car il était républicain et réunioniste). Après l'élection de Louis d'Orléans le 3 juillet 1831, il fait partie de la délégation de députés envoyés à Paris proposer la couronne au jeune prince. Il fut ensuite ministre de la Justice du gouvernement d'Étienne de Gerlache. Il fonda l'Association nationale, destinée à lutter contre les orangistes. Au Congrès national, il lutta contre l'acceptation du Traité des XVIII articles. Il servit comme volontaire pendant la campagne des Dix-Jours.

Il fut ensuite élu député à la Chambre et lutta contre la ratification du Traité des XXIV articles. En 1835, menaça de démissionner de son poste de député, mais finit par le garder, suite à l'insistance de ses amis politiques. Le 19 mars 1839, il prononça un dernier discours contre l'adoption définitive du Traité des XXIV articles qui privait la Belgique d'une partie du Limbourg et de la moitié du Luxembourg. Ensuite, il démissionna définitivement après avoir lancé à la Chambre: Non, cinq cent mille fois non pour cinq cent mille Belges que vous sacrifiez à la peur ! Peu après, il démissionna aussi de son mandat de conseiller communal à Bruxelles et du poste de bâtonnier de l'ordre des avocats. Il travailla alors en tant que receveur général de l'administration des hospices. Âgé, il fut atteint de cécité.

Une statue lui est dédiée Square Frère-Orban à Bruxelles, en face du siège du Conseil d'État.

Paul-Henry Gendebien, Président du Rassemblement Wallonie-France et descendant de la famille d'Alexandre Gendebien. Quoique élevé dans le culte de la Belgique, comme il l'a dit lui-même lors d'une intervention télévisée, il a rallié le courant politique pro français qui existait en 1789-1830, mais en se limitant au rattachement à la France des populations francophones de Belgique. Cette tendance a obtenu, lors des élections fédérales de 2010, un pourcentage avoisinant 2% des voix. Les derniers sondages donnent le R.W.F. comme premier des "petits" partis démocratiques (2,7%) en dépit d'une censure indécente des médias.

Publication

  • Aperçus de la part que j’ai prise à la révolution de 1830 (« Mémoires »), 1866-1867

Littérature

  • Théodore JUSTE, Alexandre Gendebien, dans: Biographie nationale de Belgique, Tome VII, 1880-1883, col. 577-586
  • Jules GARSOU, Alexandre Gendebien. Sa vie, ses mémoires, Bruxelles, 1930
  • Helmut GAUS, Alexandre Gendebien et l'organisation de la révolution de 1830, Academia Press, Gand, 2007.

Liens internes

Liens externes

Notes

  1. Lucien Marchal, Histoire de Wallonie, Les Editions Europax, Bruxelles, 1952, p. 245
  2. Jo Gérard, Oui! La Belgique existe, je l'ai rencontrée., Éd. J.-M. Collet, Bruxelles, 1988, p. 231
  3. La jeunesse de Léopold 1er, Camille de Buffin, 1914.



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