Hippogriffe (Donjons et dragons)

Hippogriffe (Donjons et dragons)

Hippogriffe

Hippogriffe d'après un dessin de Gustave Doré pour le Roland furieux.
Scène du Roland furieux : Roger délivrant Angélique par Dominique Ingres, 1819. La monture est un hippogriffe.

Un hippogriffe, parfois orthographié hippogryph et hippogryphe, est une créature imaginaire volante. Mi-cheval et mi-aigle, il est décrit comme le fils d'une jument et d'un griffon et ressemble à un cheval ailé avec la tête et les membres antérieurs d'un aigle. Évoqué par le poète latin Virgile dans ses Églogues, l'hippogriffe était lié chez les Grecs au culte d'Apollon où il était confondu avec le griffon. Sa figure est issue du bestiaire fabuleux des Perses et de leur Simorgh, au travers du griffon. Il est ensuite nommé pour la première fois dans les romans de chevalerie médiévaux qui le décrivent comme extrêmement rapide, monture de magiciens et de nobles héros. Il est la monture du Roland de l'Orlando furioso de l'Arioste, au XVIe siècle, qu'il emmène sur la lune. Parfois représenté sur des blasons en héraldique, il est, comme de nombreuses créatures de légende, repris dans les œuvres modernes, notamment le jeu de rôle, les jeux vidéos, ainsi que des romans de fantasy comme la saga Harry Potter.

Sommaire

Étymologie

Hippogriffe est tiré de l'italien ippogrifo, lui-même issu du grec ancien ἵππος / híppos, qui signifie « cheval » et de l'italien grifo qui signifie « griffon » et désigne un autre animal fabuleux, sorte d'aigle au corps de lion décrit comme le père de l'hippogriffe[1].

Origines du mythe

Origine perse

Article détaillé : Simurgh.

Parmi le bestiaire mythique des Perses, un animal occupe une place particulière de par son importance au cours de l'histoire, du lointain Elam jusqu'aux Safavides (dans le Shah Nameh de Ferdowsi), en passant par les AchéménidesPersepolis par exemple), puis les Sassanides. Il s'agit du Simurgh, ou Simorgh, un animal fabuleux également connu sous le nom de Homa, qui est à l'origine première du mythe du griffon[2] (dont le nom vient du persan), et par conséquent de celui de l'hippogriffe[3]. Le Simorgh est une gigantesque créature ailée également à l'origine de l'oiseau Rokh des Arabes, capable d'emporter sans effort un éléphant dans ses serres. Il est aussi parfois décrit comme l'équivalent oriental de l'hippogriffe[N 1] ; toutefois, contrairement à ce dernier, son origine est divine[4]. Simurgh c'est le prénom que le monde musulman donne à ce phoenix.

Adoption par les Grecs dans le culte d'Apollon

Chapiteaux de colonnes à Persepolis, représentant des Homa.

À cette époque, griffons et hippogriffes sont souvent confondus et sont tous deux d'origine perse, empruntée à la mythologie du Simorgh[5].

Le mythe de l'hippogriffe arrive en Europe par l'entremise des Grecs et du culte d'Apollon. Certains auteurs pensent que l'hippogriffe (l'hippogriffe, et non le griffon) était un animal lié au culte d'Apollon, en provenance de l'Orient, sans que l'on sache si cet animal mythique était lié à Apollon en tant que dieu du Soleil ou en tant que dieu des Muses[6].

Selon Cassandra Eason, le nom du griffon est tiré d'un mot perse signifiant « aigle-lion », il s'agit d'un animal formé à partir du roi des oiseaux, l'aigle, et du roi des animaux, le lion, dont il combine les puissances respectives. Il est fréquemment associé au soleil dans de nombreuses cultures et tire le char d'Apollon dans la mythologie grecque[5]. Surtout présent à Delphes, il y défendait le sanctuaire d'Apollon, divinité apportée en Grèce, disait-on, par les Hyperboréens, mais qui sans doute venait de plus loin, de l'Orient et de la Perse[7].

Une créature proche de la description d'un hippogriffe apparait chez Eschyle, dans Prométhée enchaîné, comme une monture de l'Océan[8]. L'idée d'un cheval ailé et de créatures chimériques est bien présente à l'époque de la Grèce antique, comme le prouvent le mythe de Pégase, cheval ailé portant la foudre avec qui l'hippogriffe médiéval présente de nombreuses similitudes morphologiques et symboliques, ou l'hippalectryon, mi-cheval mi-coq. L'hippogriffe n'est pas nommé explicitement comme l'est le griffon avec qui il se confond et aucune légende ne lui est rattachée à cette époque de façon incontestable[9],[10],[11].

L'hippogriffe chez les Romains

On trouve dans la littérature latine une description de l'origine des l'hippogriffe, animal fabuleux décrit au Moyen Âge comme issu de l'accouplement d'un griffon et d'une jument, sous la plume de Virgile dans ses Églogues :

« ... les griffons s'accoupleront avec des juments, les cerfs timides et les chiens viendront boire ensemble... »

— Virgile, Églogues

Virgile considèrait que l'union des griffons et des juments était un mauvais présage.

Maurus Servius Honoratus, grammairien du IVe siècle dont le commentaire sur Virgile In tria Virgilii Opera Expositio est resté célèbre, ajoute que les griffons habitent dans les Monts hyperboréens[N 2] et qu'ils sont les redoutables ennemis des chevaux (hoc genus ferarum in hyperboreis nascitur montibus [...] equis vehementer infesti)[12]. Parmi les thèmes de combats entre animaux figurant sur les parures en or des scythes, on trouve des griffons attaquant des chevaux[13].

L'hippogriffe lui-même est décrit par Pline l'Ancien[5], dans son Histoire naturelle. La plus vieille représentation d'une hippogriffe aurait été retrouvée aux Îles Baléares[14].

Moyen Âge et Renaissance

Au Moyen Âge

L'hippogriffe apparait ensuite au Moyen Âge, en relation avec Charlemagne et ses paladins[15], évoqués beaucoup plus tard par Thomas Bulfinch. À partir de la Chanson de Roland, et d'autres matériaux du Moyen Âge[16], l'Arioste va bientôt donner à l'hippogriffe ses lettres de noblesse dans la littérature. L'hippogriffe est un peu le Pégase du Moyen Âge[17], [18]. Selon une tradition folklorique rapporté par l'historien catalan Vidal, cet animal était censé vivre, pendant le moyen âge, près de Ceret dans le Roussillon. On trouve les traces de ses serres sur un rocher près du mas Carol[19].

Roland furieux, de l'Arioste

Illustration du Roland Furieux, gravure sur bois, 1566, Montpellier, Médiathèque centrale d’agglomération Émile Zola.

C'est grâce à l'écrivain et poète italien Ludovico Ariosto dit l'Arioste (1474-1533) qui employa le premier le nom d’ippogrifo et fit une description de l'animal dans son célèbre Roland furieux (Orlando furioso), que cette créature est passée à la postérité. Le texte d'Arioste, décrit comme une œuvre majeure du Moyen Âge, a donné naissance à de nombreuses interprétations. D'après le Roland furieux, hippogriffe comme le fruit des amours d'ordinaire impossibles entre une jument et un griffon. L'impossibilité d'une telle union aurait été suffisamment forte à l'époque médiévale pour produire l'expression Jungentur jam grypes equis, traduite par « faire s'accoupler des griffons avec des chevaux[20] », qui signifie à peu près la même chose que « Quand les poules auront des dents. » L'hippogriffe d'Arioste était donc un symbole d'amour impossible[20],[11] probablement inspiré des textes gréco-romain, bien que cela soit difficile à prouver[9].

Roger délivrant Angélique, par Louis-Édouard Rioult, huile sur toile, Paris, Musée du Louvre.

Le Roland furieux mentionne qu'on voyait quelques hippogriffes, mais en petit nombre, dans les monts Ryphées, au-dessus des mers glaciales. Grâce à sa patience, son art et son application, le magicien Atlant parvint à en attirer un hors de son troupeau pour l'apprivoiser. Un mois fut nécessaire pour habituer l'hippogriffe à sa bride et à être monté, puis il se laissa chevaucher partout où le guidait son maître[21],[22]. Le magicien Atlant chevauchait alors cet animal pour enlever des jeunes filles et trouver des ennemis à abattre à terre, les courses de cet enchanteur désolaient jour et nuit la contrée. Plus tard, Atlant fut vaincu par Bradamante et l'hippogriffe se mit à errer en ne laissant personne l'approcher, sauf le chevalier Roger qui l' enfourcha. Il s'agissait d'un piège tendu par l'enchanteur qui désirait éloigner Roger de l'Europe, le chevalier se fit emporter au gré des caprices de l'animal fabuleux. Plus tard, il consulta un sage qui lui apprit à mener l'animal avec une cheville autour du cou afin de le faire tourner et s'arrêter. Au fil de nombreuses aventures qui l'emmenèrent dans divers pays en volant à la vitesse du vent, Roger sauva la princesse Angélique d'un monstre marin. L'animal fut monté par d'autres chevaliers et conduisit Alstophe sur la lune. À la fin, il fut libéré et s'envola dans le ciel, on ne le revit plus jamais[21],[1].

L'Arioste est aussi le premier à faire une description physique aussi complète de cette créature qu'il nomme plusieurs fois cheval ailé[21] et qui possèderait, comme son père le griffon, la tête d'un aigle et des pieds de devant armés de serres puissantes et tranchantes. Le reste de son corps est semblable à celui de sa mère la jument, avec une croupe et une queue de cheval. Il a parfois des réactions imprévisibles mais vole d'un pays à l'autre, portant ses différents cavaliers[21]. Cette description de l'hippogriffe, plus fort, plus intelligent et volant mieux, plus vite et plus loin que l'aigle ou le faucon[22], plus rapide que l'oiseau qui porte la foudre, et s'avançant à une vitesse que n'égalent jamais la flèche qui fend l'air ou le tonnerre qui tombe et éclate avec fracas[1],[21], restera une norme reprise par les auteurs postérieurs[22].

Des essais d'interprétations mentionnent que l'Arioste se serait inspiré, voire qu'il aurait simplement plagié des œuvres antiques. Ainsi, l'hippogriffe serait l'équivalent de Pégase et Angélique, de la princesse Andromède[23], toutefois, la symbolique de Pégase, monture des poètes, n'est pas tout à fait la même que celle de l'hippogriffe, monture des guerriers[24].

Œuvres postérieures à l’Arioste

L'hippogriffe fut mentionné plusieurs fois dans de nombreux romans de chevalerie au cours de la Renaissance, par des auteurs qui s'inspirèrent du Roland furieux et en firent, comme son créateur original, la monture des chevaliers[21],[11]. Il devint un symbole de force, d’amour et de bestialité, décrit comme la monture des plus grands et le cheval de bataille par excellence[25]. De nombreuses œuvres d’art lui sont d'ailleurs dédiées.

Vers 1540, la continuation d'Amadis de Gaule, Agesilan de Colchos, écrite par Cirféa, reine d'Aegives, raconte l'histoire d'Agesilan, petit-fils d'Amadis, qui se trouvait bloqué en pleine tempête et isolé sur un rocher avec sa fiancée Diana quand un chevalier à l'hippogriffe apparut et les sauva tous deux pour les conduire dans sa demeure aux Canaries[26]. En 1605 et 1615 dans le roman Don Quichotte, la jument Rossinante est censée être plus rapide que l'hippogriffe d'Alstophe[27]. Dans Legends of Charlemagne, or Romance of the Middle Ages, en 1863, une reprise des textes de l'Arioste mentionnent l'hippogriffe comme la monture des chevaliers de Charlemagne[22].

Héraldique

L'hippogriffe est une figure héraldique imaginaire assez fréquente sur les armoiries anglaises[28].

Dans ce cas, il est utilisé comme « support »[29], et non comme « meuble ». Il est d'ailleurs usuel que des armoiries fassent appel à des animaux, mythiques ou non, pour supporter l'écu qu'ils entourent.

Le grand développement de l'héraldique au Moyen Âge, tant en France tout d'abord, qu'en Angleterre ensuite, au travers de la conquête normande, a pour but initial de définir l'identité d'un chevalier lors des tournois. Les armoiries de celui-ci peuvent faire appel à une variété considérable d'animaux mythiques, parfois très proches. Ainsi, à partir du gryphon ou griffon — que font figurer dans leurs armoiries les familles guerrières dont la noblesse peut revendiquer à la fois celle du lion et de l'aigle[30],[N 3] — on voit apparaître d'autres créatures imaginaires : l'hippogriffe bien sûr, mais aussi l’opinicus, proche de l'hippogriffe, mais dont les quatre pattes sont celles d'un lion[31].

L'hippogriffe du XVIIIe siècle au XIXe siècle

Gravure pour la Divine comédie de Dante représentant un hippogriffe ou un griffon - illustration de John Flaxman, gravée par Tommaso Piroli. Division of Rare and Manuscript Collections, Cornell University Library, 1793

Après la vogue de l'hippogriffe liée à l'Orlando Furioso de l'Arioste, et avant sa renaissance au XIXe siècle dans les illustrations de ce même Orlando Fusioso par Gustave Doré, l'hippogriffe ne tombe pas dans l'oubli, et est régulièrement mentionné dans un certain nombre d'œuvres littéraires, dont celle du poète John Milton n'est pas la moindre :

Citations célèbres

« Si j'avais l'hippogriffe à mon commandement, je m'en irais causer avec vous de toutes les farces qui se sont faites ici entre les Grignans et les Fourbins... »

— Madame de Sévigné, Lettres

« So saying he caught him up, and without wing

Of hippogrif, bore through the air sublime

Over the wilderness and o'er the plain »

— John Milton, Paradise Regained

« Un jour Astolfe.... se trouva dans le paradis terrestre.... où son hippogriffe l'avait porté. »

— Fontenelle, Entretien sur la pluralité des Mondes

« Nous avons couru à Meako, à la terre d'Yesso, à la Californie ; nous irions à la lune avec Astolphe, si nous avions un hippogriffe. »

— Voltaire, Dictionnaire philosophique

XIXe siècle

Divers essais mentionnent également la bête, et en 1851, l'un d'eux rend hommage, à travers une sculpture d'Antoine-Louis Barye, à « ce cheval merveilleux dévorant l'espace comme les coursiers de Job, soufflant le feu par ses naseaux dilatés et dont les ailes légères et puissantes se meuvent avec une rapidité qui défie le regard ». l'hippogriffe est ici accepté comme « un cheval d'une nature particulière, qui a vécu, qui vit encore et que nous pourrions rencontrer »[32].

En 1860, un hippogriffe est curieusement associé, sous la plume d'Edgar Quinet, à une interprétation des légendes arthuriennes : Merlin et son compagnon Turpin auraient trouvé un hippogriffe sellé aux ailes pourpres et or ; il se laissa approcher à six pas et battit des ailes, comme s'il invitait quelqu'un à l'enfourcher. Turpin, fatigué d'aller à pieds, s'y apprêtait lorsque le sage Merlin l'en dissuada, arguant du danger pour lui (car seul le maître légitime de l'hippogriffe savait le monter), et du chagrin de celui-ci en ne retrouvant pas sa monture[33].

En 1862, un autre écrivain parle de l'hippogriffe d'Arioste d'un point du vue scientifique en disant qu'un tel animal ne peut être une création divine ni avoir d'existence réelle. L'hippogriffe y est vu comme l'amalgame de divers animaux et l'auteur ajoute que pour soutenir son poids, les ailes seraient elles-mêmes si lourdes qu'elles seraient impossibles à mettre en mouvement[34].

A la fin du XIXe, une version de la légende de Persée et Andromède mentionne l'hippogriffe (et non Pégase) comme la monture de ce héros lorsqu'il pourfendit le monstre marin qui menaçait sa bien-aimée [35].

Un poème d'Éphraïm Mikhaël daté de 1889 raconte l'histoire d'un homme nommé Stellus qui voyageait lorsqu'il arriva dans un pays où les habitants étaient tourmentés par un hippogriffe, monstrueux cheval ailé venu d'une montagne qui vomissait des flammes sur leurs moissons. Ses sabots étaient de diamant et le battement de ses ailes ébranlait les murs des maisons. Il fouillait le sol en arrachant les grains semés et foudroyait les bœufs d'un regard, enlevant même des jeunes vierges pour les emporter haut dans le ciel et les jeter à terre où elles mouraient. Une prophétie disait que l'hippogriffe cesserait ses méfaits le jour où un homme s'assiérait entre ses ailes et se laisserait emporter vers les étoiles. Stellus accepta de monter la bête et s'envola avec elle, on ne les revit plus jamais[36]. Deux interprétations s'affrontent pour ce texte, selon l'une d'elles, Stellus monte l'hippogriffe pour ne plus avoir à subir les hommes, et selon l'autre, il se sacrifie par amour de l'humanité[36].

A la même époque, un roman italien invite le lecteur à enfourcher un hippogriffe pour visiter ce pays depuis le ciel[37].

Un essai de Barbey d'Aurevilly voit l'hippogriffe comme une figure totem qui symbolise l'axe du monde comme dans tout lieu sacré, car le sacré, en se manifestant, créé une rupture dans l'homogéneïté de l'espace[38].

Gustave Doré et l'hippogriffe

Au XIXe siècle, Gustave Doré a créé nombre de gravures sur ce thème, lorsqu'il illustra l'Orlando Furioso.

Ambox notice.png Cliquez sur une vignette pour l’agrandir

L'hippogriffe dans la culture populaire contemporaine

L'hippogriffe apparait dans la littérature du début du XXe siècle. Il est revenu récemment sur le devant de la scène grâce au jeu de rôle, notamment Donjons et dragons et la saga Warcraft qui l'ont inclut dans leurs bestiaires, ou encore à la saga Harry Potter. Selon Jorge Luis Borges, le fait que les griffons considèrent généralement les chevaux comme une proie et soient leurs ennemis mortels explique la grande rareté de cette créature[39],[13]. Dans certaines représentations modernes, l'hippogriffe possède les quatre pieds du cheval et ne garde de l'aigle que sa tête et ses ailes[26]. Il est décrit comme capable de piquer à de grande vitesse s'il en ressent la nécessité, pour fuir ou se défendre, et serait plus facile à apprivoiser que le griffon[11], qui est d'ailleurs rarement représenté monté. Les jeux de rôle et les ouvrages de fantasy modernes le décrivent aussi comme omnivore, se nourrissant indifféremment de plantes ou de viande[40],[11] bien que d'autres œuvres le mentionnent comme carnivore et souvent très dangereux[41],[42].

Littérature du XXe siècle

D'Ambrose Bierce à Neil Gaiman

  • L'œuvre satirique d'Ambrose Bierce, The Devil's Dictionary (1911) décrit l'hippogriffe comme « Un animal (aujourd'hui disparu), qui était moitié cheval et moitié griffon. Le griffon étant lui-même moitié lion et moitié aigle, l'hippogriffe est en fait un quart d'aigle, ce qui équivaut à deux dollars et cinquante cents en or. L'étude de la zoologie est pleine de surprises ».
  • Eric Rücker Eddison mentionne l'hippogriffe en 1922 dans son roman The Worm Ouroboros.
  • Dans la série de bande dessinée Sandman par Neil Gaiman, l'un des trois gardiens du domaine de Dream est un hippogriffe.
  • Arnold Sundgaard décrit un hippogriffe dans son poème The Hippogriff :

 
When Mare and Griffin meet and mate
Their offspring share a curious fate.
One half is Horse with hooves and tail,
The rest is Eagle, claws and nail.
As a Horse it likes to graze
In summer meadows doused in haze,
Yet as an Eagle it can fly
Above the clouds where dreams drift by.
With such a Beast I am enthralled,
The Hippogriff this beast is called.

 
Quand Jument et Griffon se rencontrent et s'accouplent
Leurs descendants ont un curieux destin.
Une moitié est Cheval avec sabots et queue,
Le reste est de l'Aigle, serres et ongle.
Comme un Cheval il aime brouter
L'été dans les prairies que la brume rend humides,
Mais comme un Aigle il peut voler
Par dessus les nuages où défilent les rêves.
Une telle Bête me fascine,
Hippogriffe est son nom.

Univers de Harry Potter

Article détaillé : Hippogriffe (Harry Potter).

Comme dans les légendes médiévales, les hippogriffes issus des romans de J. K. Rowling sont des créatures volantes dont la tête, le torse, les ailes et les pattes avant sont celles d'un aigle et dont le corps (y compris les pattes postérieures et la queue) est celui d'un cheval. Leurs yeux sont de couleur orange mais la robe peut avoir plusieurs nuances, comme le noir, vert-bronze, marron-rouge, gris-bleu et blanc rosé, en plus des couleurs des chevaux normaux. L'envergure des ailes d'un hippogriffe adulte est environ de quatre mètres. Buck est l'hippogriffe le plus célèbre de la saga.

Les hippogriffes sont carnivores et extrêmement dangereux tant qu'ils ne sont pas dressés, cette étape ne doit être prise en charge que par des sorciers ou sorcières qualifiés[43].

Jeu de rôle

L'hippogriffe est une créature du bestiaire de nombreux de jeux de rôle.

Donjons et dragons

L'Hippogriffe est une grande créature volante du jeu de rôle Donjons et dragons, de type bête, semblable à sa figure légendaire du Moyen Âge. Particulièrement agressif, il est omnivore, d’une grande voracité et n’hésite pas à s’en prendre à tous les humanoïdes pour se nourrir. Il mesure habituellement 2,70 mètres de long, pour une envergure de 6 mètres et un poids d'environ 500 kg[41],[44]. Il chasse en fondant sur sa proie avant de la lacérer avec ses serres, ou à coups de bec et de pattes. Lorsque plusieurs hippogriffes attaquent, ils plongent les uns après les autres sur les intrus pour ne pas leur laisser de répit. Ils combattent ainsi jusqu’à la mort pour défendre leur nid et leurs petits, très recherchés dans de nombreuses régions car ils font d'excellentes montures une fois dressés. Un hippogriffe doit en effet être dressé avant d’accepter un cavalier, celà prend 6 semaines environ. Il faut posséder une selle spéciale pour monter une telle créature[45]. Dans la campagne Eberron, l'hippogriffe est l'animal héraldique de la Dragonmarked House Vadalis.

Warhammer

Les hippogriffes de l'univers de Warhammer sont issus d'une évolution naturelle ou d'expériences de croisements génétiques menées par des sorciers ou des mages. Ils descendraient du griffon et auraient été créés pour lui servir de nourriture. Comme les hippogriffes médiévaux, celui-ci a la tête, le torse, les serres et les ailes d'un aigle, et la croupe, les pattes arrières et une queue de cheval. Il est couvert de plumes à l'avant et de poils à l'arrière. Son plumage et son pelage sont généralement de couleur fauve ou beige et il présente la particularité d'être attiré par tout ce qui brille : l'or, l'argent, les pierres précieuses et les bijoux. Curieux et voleur, il peut se montrer doux et calme une fois dressé mais pour s'en faire une monture, il faut commencer le dressage lorsqu'il est tout jeune. Au combat, il garde son calme en toute situation et ne s'énerve pas à la vue du sang. L'hippogriffe fréquente plus volontiers les régions désolées et tempérées, il affectionne les collines qui lui permettent de s'envoler rapidement et il y fait son nid avec des brindilles et des feuilles. Il est omnivore mais la viande n'est pas sa nourriture principale. S'il est menacé, il peut se défendre avec son bec et ses griffes. Il est plus agile que le griffon. Il vit en troupeaux très importants, composés de couples et d'enfants. Les femelles pondent un œuf par an qui met cinq mois à éclore. Dès l'âge d'un an, l'hippogriffe peut se déplacer mais doit attendre encore deux ans avant de pouvoir chasser. Cette créature est très protectrice envers ses petits, elle sert aussi de monture aux armées de Bretonnie[40].

Télévision et cinéma

Jeux vidéo

  • Le jeu vidéo de Super Nintendo, Demon's Crest, Hippogriff est un miniboss ailé.
  • Dans le MMORPG Final Fantasy XI, des hippogriffes peuvent être croisés et combattus dans plusieurs zones du jeu.
  • Dans le jeu vidéo Castlevania: Symphony of the Night sur la PlayStation de Sony, un hippogriffe apparait comme boss.
  • Dans le jeu vidéo Suikoden II, les hippogriffes apparaissent parfois comme des ennemis dans des combats aléatoires vers Rockaxe Castle.

Warcraft

Dans l'univers de Warcraft, les hippogriffes apparaissent dès le jeu PC Warcraft III où ils sont une unité de combat des elfes de la nuit. Dans le MMORPG World of Warcraft, ils sont, contrairement à la description originale, décrits comme un mélange de cerf et de corbeau. Ils ont prêté allégeance aux elfes de la nuit en l'honneur de Cénarius et patrouillent dans les cieux du Nord de Kalimdor, ils servent aussi de montures volantes. Ils y sont représentés de couleur bleue-verte avec des bois de cerf sur la tête[46].

Notes

  1. L'assimilation de l'hippogriffe à un Simorgh est erronée, car le Simorgh n'a que deux serres, y compris dans les représentations du Shah Nameh, où apparait le personnage de Rostam.
  2. Apollon y passe les mois d'hiver car le soleil a la réputation de briller constamment sur l'Hyperborée.
  3. On rejoint ici la symbolique de la maison Gryffindor de Harry Potter

Références

  1. a , b  et c Dr Jacques Sevestre et Nicole Agathe Rosier, Le Cheval, Larousse, 1983, p16-17(ISBN 9782035171180)
  2. (en)George Willis Cooke, A Guidebook to the Poetic and Dramatic Works of Robert Browning, 2005, p. 207
  3. John Lockwood Kipling, Beast and Man in India, 2004, p. 353
  4. La France littéraire, Charles Malo, 1838 
  5. a , b  et c Cassandra Eason, Fabulous Creatures, Mythical Monsters, and Animal Power Symbols, 2007, p. 83
  6. Encyclopaedia Americana, 1851, p. 339
  7. Frédéric Clarac, Musée de sculpture antique et moderne, 1841, p. 281
  8. Aeschylus, Robert Potter, The tragedies of Aeschylus, 1808, p. 3-4
  9. a  et b (en) Marianne Shapiro, The Poetics of Ariosto Detroit : Wayne State UP, 1988 111-22
  10. Hugh Lloyd-Jones Mythical Beasts London : Duckworth, 1980
  11. a , b , c , d  et e (es) L'hippogriffe et son symbolisme sur Ares Cronida, site web à propos des créatures imaginaires
  12. Lodovico Ariosto, A. Mazuy, Rolando fusrioso, 1839, p. 95
  13. a  et b (en)The ukrainian weekly, article The golden pectoral from Tovsta Mohyla par Ingert Kuzych et Volodymyr Bekhtir Lire en ligne
  14. Le bestiaire insolite: l'animal dans la tradition, le mythe, le rêve, Éditions La Duraulié, 1987, 213 p. 
  15. D. J. Conway, Magickal, mystical creatures, 2001, p. 93
  16. Lodovico Ariosto, Barbara Reynolds, Orlando furioso, 1975, p. 57
  17. F. Joseph Cardini, Dictionnaire d'hippiatrique et d'équitation : ouvrage où se trouvent réunies toutes les connaissances hippiques, vol. 1, Bouchard-Huzard, 1848, p. 636 
  18. Encyclopédie des gens du monde : répertoire universel des sciences, des lettres et des arts; avec des notices sur les principales familles historiques et sur les personnages célèbres, morts et vivans, Artaud de Montor, Treuttel et Würtz, 1840 
  19. Georges Dominique Bo i Montégut, Légendes populaires des villages du Roussillon, l'Horta del monastir, 1978, 236 p., p. 219 
  20. a  et b (en) Hippogryphs sur The gryphon pages, site web à propos de la symbolique du griffon et des créatures apparentées
  21. a , b , c , d , e  et f Arioste, Roland furieux 1516, chant IV. Traduction par Tressan, publié par Gustave Havard, 1850, copie de l'exemplaire de l'Université de Harvard numérisée le 19 avril 2006, 476 pages Lire en ligne
  22. a , b , c  et d Thomas Bulfinch, Legends of Charlemagne, or Romance of the Middle Ages, 1863
  23. Lucie Félix-Faure Goyau, La vie et la mort des fées; essai d'histoire littéraire, Perrin, 1910, 430 p., p. 152 
  24. Bernard Franco, Le despotisme du goût: débats sur le modèle tragique allemand en France, 1797-1814, Wallstein Verlag, 2006, 1259 p. (ISBN 9783892447641), p. 258 
  25. Hippogriffe sur A-Horseman, site web à propos des équidés
  26. a  et b Édouard Brasey, La Petite Encyclopédie du Merveilleux, Le Pré aux clercs, 14 septembre 2008 (ISBN 978-2842283216).
    Illustrée par Sandrine Gestin et Alain-Marc Friez
     
  27. Miguel de Cervantes, Don Quichotte Lire en ligne
  28. Hippogriffe sur Au blason des armoiries, site web à propos de l'héraldique
  29. Précisions sur l'utilisation anglaise de l'hippogriffe, en tant que support sur euraldic.com (consulté le 11 juin 2009)
  30. Cassandra Eason, Fabulous Creatures, Mythical Monsters, and Animal Power Symbols, 2007, p. 83
  31. Arthur Charles Fox-Davies, Graham Johnston, A Complete Guide to Heraldry, 2007, p. 231
  32. Revue des deux mondes, vol. 1, s.n., 1851 
  33. Edgar Quinet, Merlin, l'enchanteur, vol. 1, Michel Lévy frères, 1860 
  34. Paulin Poulin, Qu'est-ce que l'homme ? Qu'est-ce que Dieu ? Solution scientifique du problème religieux, A. Lacroix, Verboeckhoven et cie, 1862, 311 p., p. 223 
  35. Œuvres complètes: 1884-1887, L'âge d'homme, 1986, 1082 p. (ISBN 9782825105900) 
  36. a  et b Poèmes en vers et en prose, Librairie Droz, 1994, 235 p. (ISBN 9782600000345) 
  37. Edward Bulwer Lytton, Zanoni: roman anglais, Hachette, 1858, 408 p. 
  38. Pascale Auraix-Jonchière, L'unité impossible: essai sur la mythologie de Barbey d'Aurevilly, Nizet, 1997, 425 p. (ISBN 9782707812285), p. 58 
  39. (es)Jorge Luis Borges, El libro de los seres imaginarios. Editorial Destino : Barcelona, 2007 (réédition de 1957). (ISBN 8423339122)
  40. a  et b Hippogriffe sur Citewarhammer, site web consacré à l'univers de Warhammer
  41. a  et b (en)Williams Skip, Jonathan Tweet et Monte Cook, Monster Manual, Wizards of the Coast, 2000
  42. C'est le cas des Hippogriffes dans la saga de Harry Potter
  43. Hippogriffe sur L'encyclopédie Harry Potter, site web à propos des univers de Harry Potter.
  44. [image]Hippogriffe dans Donjons et dragons
  45. Williams Skip, Jonathan Tweet et Monte Cook, Monster Manual, Wizards of the Coast, 2000
  46. Histoire des hippogriffes et Galerie des hippogriffes sur Wow europe, site officiel du MMORPG World of Warcraft

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie


  • Portail du monde équestre Portail du monde équestre
  • Portail des créatures imaginaires Portail des créatures imaginaires
  • Portail de la littérature Portail de la littérature
  • Portail de l’héraldique Portail de l’héraldique
  • Portail des Royaumes oubliés Portail des Royaumes oubliés
  • Portail de la fantasy et du fantastique Portail de la fantasy et du fantastique
Bon article
La version du 23 juin 2009 de cet article a été reconnue comme « bon article » (comparer avec la version actuelle).
Pour toute information complémentaire, consulter sa page de discussion et le vote l’ayant promu.
Ce document provient de « Hippogriffe#Donjons et dragons ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Hippogriffe (Donjons et dragons) de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем написать реферат

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Hippogriffe — L hippogriffe d après un dessin de Gustave Doré pour le Roland furieux. Un hippogriffe est une créature imaginaire hybride, d apparence mi cheval et mi aigle, qui ressemble à un …   Wikipédia en Français

  • Dragons — Dragon (mythologie) Pour les articles homonymes, voir Dragon (homonymie). Le dragon est une créature légendaire représentée comme une sorte de gigantesque reptile écailleux, généralement capable de cracher du feu et de voler grâce à des ailes de… …   Wikipédia en Français

  • Pegase (heraldique) — Pégase (mythologie) Pour les articles homonymes, voir Pégase. Bellérophon monté sur Pégase, pélikè attiq …   Wikipédia en Français

  • Pegase (mythologie) — Pégase (mythologie) Pour les articles homonymes, voir Pégase. Bellérophon monté sur Pégase, pélikè attiq …   Wikipédia en Français

  • Pégase (mythologie) — Pour les articles homonymes, voir Pégase. Bellérophon monté sur Pégase, pélikè attiq …   Wikipédia en Français

  • Dragon (Mythologie) — Pour les articles homonymes, voir Dragon (homonymie). Le dragon est une créature légendaire représentée comme une sorte de gigantesque reptile écailleux, généralement capable de cracher du feu et de voler grâce à des ailes de cuir semblables à… …   Wikipédia en Français

  • Dragon (créature fantastique) — Dragon (mythologie) Pour les articles homonymes, voir Dragon (homonymie). Le dragon est une créature légendaire représentée comme une sorte de gigantesque reptile écailleux, généralement capable de cracher du feu et de voler grâce à des ailes de… …   Wikipédia en Français

  • Dragon (mythologie) — Pour les articles homonymes, voir Dragon (homonymie). Le dragon est une créature légendaire représentée comme une sorte de gigantesque reptile écailleux, généralement capable de cracher du feu et de voler grâce à des ailes de cuir semblables à… …   Wikipédia en Français

  • Peryton — Péryton Péryton ; photographie d un dessin au crayon retouché sous GIMP, 2009. Le péryton serait un animal légendaire mi oiseau et mi cerf qui viendrait de l Atlantide et se nourrirait d êtres humains. Il se déplacerait en hordes et ne… …   Wikipédia en Français

  • Péryton — Péryton ; photographie d un dessin au crayon retouché sous GIMP, 2009. Le péryton serait un animal légendaire mi oiseau et mi cerf qui viendrait de l Atlantide et se nourrirait d êtres humains. Il se déplacerait en hordes et ne projetterait… …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”