Henri Zuber

Henri Zuber
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Henri Zuber
Henri Zuber (photographie)
Henri Zuber (photographie)

Naissance 24 juin 1844
Rixheim
Décès 7 avril 1909
Paris
Nationalité française
Activité(s) artiste-peintre

Jean Henri Zuber est un peintre paysagiste alsacien né le 24 juin 1844 à Rixheim (Haut-Rhin) et mort à Paris le 7 avril 1909. Il fit ses premières armes dans la Marine impériale de Napoléon III où ses talents de dessinateur et de peintre vont se révéler lors de ses voyages au long cours. Sa carrière de peintre de la nature s'étend de 1872 à 1909. Resté en dehors des courants nouveaux qui caractérisent la seconde moitié du XIXe siècle, peintre polyvalent pratiquant avec autant de bonheur l’aquarelle, l’huile, le dessin et le pastel, Henri Zuber connaîtra la célébrité avec ses paysages et rencontrera un grand succès auprès de ses contemporains exposant chaque année au Salon des artistes français où il recevra de nombreuses récompenses.

Sommaire

Biographie

Henri Zuber est né le 24 juin 1844 à Rixheim, où son grand-père, Jean Zuber, avait fondé une célèbre manufacture de papiers peints. Henri grandit dans l’atmosphère de l'entreprise familiale, où s’éveille son goût pour le dessin et la peinture.

Après des études à Strasbourg puis à Paris, il intègre l'École navale de Brest en 1861 où il fera la connaissance du peintre de marine Étienne Mayer dont il sera l'élève de 1862 à 1863.

L'officier de marine

Nommé aspirant, il embarque sur le Montebello.

En 1864, il embarque sur la frégate La Thémis qui escorte l'Empereur Maximilien d'Autriche vers le Mexique.

En janvier 1865 il est à bord de la corvette Le Primauguet qui rallie la division navale des mers de Chine, partie des Forces navales françaises d'Extrême-Orient basées à Saïgon dont le commandant en chef à cette époque est l'amiral gouverneur d'Indochine Pierre-Paul de La Grandière. Dans cette longue navigation, Zuber prend notes et dessins des paysages qu'il traverse : île du Cap-Vert, cap de Bonne-Espérance où son bâtiment s'échoue, île Maurice, Singapour puis Saïgon en novembre. C'est ensuite Hong Kong et enfin Yokohama au Japonle Primauguet intègre l'escadre française qui l'attend.

Le 8 juin 1866, le Primauguet reçoit l'ordre d'appareiller pour Shanghaï, où, sous les ordres du contre-amiral Pierre-Gustave Roze se prépare une expédition française contre la Corée qui aura lieu, en deux temps, du 12 septembre au 12 novembre. De par sa formation, le jeune enseigne Zuber participe au relevé hydrographique des côtes de l'île de Kanghwa et du fleuve Han, procède au relevé du plan de mouillage de l'île Boisée, et lève la première carte occidentale de la Corée d'après des documents locaux[1].

Puis il revient en France par Java, Sydney, et la Nouvelle-Calédonie.

Il illustre son journal de bord de nombreux croquis, esquisses et caricatures.

Durant cette longue campagne, Zuber réalise de nombreuses aquarelles, en particulier en Chine et au Japon.

Le peintre

De retour en France en 1868 il démissionne de la Marine et entre dans l'atelier du peintre Gleyre embrassant définitivement la carrière de peintre et, accessoirement celle d'illustrateur. Il est admis au Salon des artistes français en 1869.

En 1870-1871, Zuber, mobilisé lors de la guerre contre la Prusse, participe à la défense de Paris et aux combats du Mont-Valérien. Il est démobilisé en mars 1871 et, l'Alsace étant devenue allemande, opte pour la France et s'installe à Paris. Il se marie avec Madeleine Oppermann, voyage beaucoup et peint. Il installe son atelier rue de Vaugirard à Paris en 1872. À partir de cette date, en plus de ses voyages, il fera de très nombreuses excursions autour de Paris, et peindra beaucoup dans Paris même.

C'est en 1873 qu'il fera la narration de sa participation à l'expédition en Corée du contre-amiral Roze en 1866 (vide supra) dans le journal Le Tour du monde illustré de la maison Hachette, célèbre périodique consacré aux voyages et découvertes. Zuber est le premier auteur français à livrer sur le pays un texte accompagné d'images réalisées in situ et d'après nature. Plus qu'à la description de l'action militaire à laquelle il est intimement mêlé, il donne la première place aux Coréens du peuple, si déférents, cultivés et si chaleureusement hospitaliers, aux lettrés, aux magnifiques paysages bien entendu. Au passage, en bon occidental nourri des principes égalitaires du christianisme, il juge sévèrement la hiérarchie sociale qui caractérise leur culture confucéenne et qui bloque leur société comme en Chine, la véritable tyrannie que semble exercer le régent Taewon'gun (ou Heungseon Daewongun) et son gouvernement farouchement xénophobe auquel Roze a reçu mission de demander des comptes. Textes et illustrations, d'une grande finesse, feront l'objet d'une diffusion importante et inspireront, pas toujours heureusement, nombre d'extrême-orientalistes français de l'époque[2].

Entrée du port de Gênes (1876)
Le Troupeau de Vieux-Ferrette (1884)

En 1874 H. Zuber figure parmi les premiers actionnaires de l'École alsacienne à Paris. Il séjourne en Alsace, en forêt d'Oltingue et découvre les splendeurs de ses immenses futaies qui influenceront son œuvre.

Il travaille d'abord dans la technique de la peinture à l'huile ; il fait deux séjours à Dinard en 1875 et 1877, propose ses toiles aux salons de 1876 et de 1878 mais fait aussi une trentaine d'études à l'huile, une dizaine d'aquarelles et quelques dessins. Il partage son attention entre les paysages agrestes de la région dont Le Vallon de la Richardais est le type, et les paysages côtiers. Il ne reviendra pas ensuite en Bretagne.

Il est à Cannes en 1881 quand son épouse décède. Il a alors quatre enfants. Seul dans le Midi, le peintre acquiert la maîtrise de l'aquarelle. Il est remarqué et apprécié par des amateurs anglais et continue ses envois au Salon où son œuvre est de plus en plus appréciée.

En 1883, Henri Zuber se remarie avec Hélène Risler, dont il aura trois enfants.

Il est admis à la Société des aquarellistes français et y exposera tous les ans. Le peintre atteint une grande notoriété, il expose deux grandes toiles Le Troupeau de Vieux-Ferrette et Les Premiers Sillons (acquises respectivement par le Musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg et le Musée du Louvre). Il présente pour la seconde année consécutive à Londres, chez GOUPIL & Co, 52 aquarelles.

En 1886 H. Zuber est nommé chevalier de la Légion d'honneur. Un incident avec l'occupant allemand lui interdit tout séjour en Alsace jusqu'en 1890.

1890 - 1894 Nombreux voyages à Londres, à Mailly-le-Château avec le peintre P. Lecomte, dans le Midi, et à Beauvais pour la Tapisserie des 4 saisons. Henri Zuber peint beaucoup en Île-de-France et à Paris, notamment le jardin du palais du Luxembourg.

Il s'installe à Ferrette en Alsace chaque été.

En 1897 il entre au jury du Salon des artistes français. Il refuse de se présenter à l'Académie des beaux-arts. Il obtient une médaille d'or à l'Exposition universelle de 1889.

1900 - 1904 Il continue ses séjours réguliers à Ferrette. Son immeuble de la rue de Vaugirard étant démoli en raison du percement pour le boulevard Raspail, il emménage rue Vavin sur deux étages ; son atelier existe encore aujourd'hui.

En 1906 il est élevé au grade d'officier dans l'ordre de la Légion d'honneur.

C'est en 1909 que Jean-Henri Zuber décède après une intervention chirurgicale, d'un ulcère à l'estomac dont il souffrait depuis 1883. Une grande rétrospective sera organisée en 1910 par sa veuve et ses enfants sous le patronage du ministère des Beaux-Arts.

L'œuvre

L'œuvre de Jean Henri Zuber est aussi variée que considérable. Le musée des Beaux-Arts de Mulhouse possède un fonds Zuber mais les œuvres du peintre sont disséminées dans de nombreux musées à travers toute la France, voire à l'étranger.

Citons entre autres :

  • La Rue de Pékin (1869)
  • Marée basse à Dinard (1876), coll. SIM, musée de Dinant
  • Entrée du port de Gênes (1876) Musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg (MAMC)
  • Chercheurs de Marne à marée-basse (1876), musée de La Rochelle
  • Soleil couchant (1878) musée de Nancy
  • Dante et Virgile (1878), musée d'Orléans
  • Le Flon à Massignieu (1880)
  • La Forêt de Hêtres (1880) musée de Niort
  • Hylas et les Nymphes (1881) musée municipal de Brest
  • Triptyque décoratif (1881)
  • Les Premiers Sillons (1882) musée du Louvre
  • Hollandsche Diep (1885) musée du Louvre
  • Le Troupeau de Vieux-Ferrette (1888) MAMC de Strasbourg
  • Brumes du soir (1890) musée d'Anvers
  • Pâturage de Bendorf (1891) MAMC Strasbourg
  • L'Hiver (1892) carton pour la Tapisserie de Beauvais
  • Floraison d'Avril, environs d'Artemare - Ain (1893) musée de Saint-Étienne
  • Le Passé (1897) musée d'Amiens
  • Les Marches de marbre rose (1898) musée de Bordeaux

Mais plus appréciées encore sont ses nombreuses aquarelles, fort lumineuses[3].

Bibliographie

  • Henri Zuber, Une expédition en Corée, 1866. Le Tour du monde illustré, 1873. T. XXV, p. 401 - Hachette.
  • 1873 Ernest Lehr, Scènes de mœurs, récits de voyages dans les cinq parties du monde, 12 dessins de A. Mouillon et de Henri Zuber.
  • 1897 Charles Grad, dans le "Sundgau", gravures sur bois, HACHETTE, PARIS.
  • 1897 La Fenestre "Le Salon de 1897", Revue des deux mondes, article sur Henri Zuber peintre.
  • 1888 Angel Ingold, Bibliographies alsaciennes, Henri Zuber.
  • 1909 Léopold Honoré, Revue alsacienne illustrée, XI, p. 113, "Henri Zuber" Peintre.
  • 1910 A. Michel, plaquette École nationale des Beaux-Arts, exposition Henri Zuber (3 au 10 mai 1910), Imprimerie Petit (Réf. Fondation Doucet /B.N. 8°, pièce 18433).
  • 1910 Catalogues des tableaux, aquarelles, dessins de l'atelier Henri Zuber, préface André Michel. A la Société des artistes français est fondé un prix Henri-Zuber, par sa veuve et ses enfants.
  • 1912 "An Alsacian Landscape Painter Henri Zuber", "The Studio", LV, p. 228.
  • 1945 Yves Zuber, "Le paysagiste Zuber", "Centenaire d'un Alsacien", "L'aquarelle réelle", imprimerie Jeanrot, Paris (Réf. Fondation Doucet /B.N. 12°, D.917).
  • 1965 Paul René Zuber, Société d'histoire et de sciences naturelles de Mulhouse, Le Peintre Henri Zuber.
  • 1965 D'Arthey, « Henri Zuber peintre paysagiste », dans Le Génie médical.
  • 1968 Jacques Diemer-Zuber, "Le peintre Henri Zuber en Chine", Connaissance du Monde IX, 1968.
  • 1971 Claude Zuber, Le Peintre Henri Zuber, 1844-1909. Sa vie, son œuvre, Cahiers Zuber, n° 18, Imp. Kermeur.
  • 1985 Pierre Miquel, L'École de la nature 1840-1900, tomes IV et V, chapitre Zuber J.H., éditions de la Martinelle, 1985.
  • 2009 Denis Blech, avec le concours de Bernard Jacqué, conservateur du musée du Papier peint de Rixheim, préface de Jean-Marie Bockel : Henri Zuber, de Pékin à Paris, itinéraire d’une passion, Somogy, éditions d'arts, Paris - ISBN 978-2-7572-0178-7

Nombreux articles dans les journaux L'Alsace et les Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA), notamment à l'occasion d'expositions contemporaines.

Références

  1. * Alain Génetiot "Henri Zuber, un étonnant témoin de l'expédition de l'amiral Roze" in "Culture coréenne N°78 Printemps/Été 2009 p.10 - 13
  2. * Stéphane Bois : "L'imagerie coréenne dans le livre et la presse en France" Périple à grands traits jusqu'à Zuber ibidem p. 3 - 9
  3. * Larousse du XXe siècle 1933, vol.6 et A.P.H.Z.

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