Henri Grégoire

Henri Grégoire
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Henri Grégoire
L'abbé Grégoire
L'abbé Grégoire

Nom de naissance Henri Jean-Baptiste Grégoire
Surnom Abbé Grégoire
Naissance 4 décembre 1750
Vého
Royaume de France Royaume de France
Décès 28 mai 1831 (à 80 ans)
Paris
Flag of the Kingdom of France (1814-1830).svg Royaume de France
Nationalité Drapeau de la France Française
Profession Abbé
Activité principale Homme politique
Formation Collège des jésuites de Nancy
Université de Nancy
Distinctions Inhumé au Panthéon de Paris
Signature

Signature Henri Grégoire (1750-1831).JPG

Henri Jean-Baptiste Grégoire, également appelé l'abbé Grégoire, né le 4 décembre 1750 à Vého (Trois-Évêchés) et mort le 28 mai 1831[1] à Paris, est un prêtre catholique et homme politique français, l'une des principales figures emblématiques de la Révolution française[2]. L'abbé Grégoire se rallie au tiers état et, à l'Assemblée Constituante, il réclame non seulement l'abolition totale des privilèges et de l'esclavage mais prône aussi le suffrage universel. Fondateur du Conservatoire national des arts et métiers et du Bureau des longitudes, il participe à la création de l'Institut de France dont il devient membre.

Sommaire

Biographie

Enfance et formation

Henri Grégoire est né le 4 décembre 1750 à Vého, près de Lunéville. Il naît français, puisque sa paroisse fait partie de la province des Trois-Évêchés, et non du duché de Lorraine[3].

Son père, Sébastien Grégoire, est un tailleur d'habits respecté, ayant eu un temps un office d'échevin, et sa mère Marguerite Thiébaut, est une femme unanimement décrite comme d'une grande piété et ayant un souci constant des choses de la religion[4].

Henri Grégoire commence ses études avec le curé de son village puis, lorsque celui-ci n'a plus rien à lui apprendre, il rejoint l'abbé Cherrier dans le village voisin d'Emberménil. Il a alors huit ans. Il étudie, en compagnie de fils de hauts fonctionnaires au service du duc de Lorraine Stanislas Leszczyński, sur des livres de Jean Racine, de Virgile, mais aussi à partir de la Grammaire générale de Port-Royal[5].

Grégoire suit ensuite des études au collège jésuite de Nancy de 1763 à 1768, où il se lie avec un de ses professeurs, M. de Solignac, ancien secrétaire de Stanislas Leszczyński, qui semble avoir eu une influence intellectuelle importante sur son élève, et lui avoir ouvert les portes des milieux intellectuels lorrains. Grégoire conserve un excellent souvenir de ses études chez les Jésuites, même s'il a des reproches à formuler contre l'ordre : « J'étudiais chez les Jésuites de Nancy où je ne recueillis que de bons exemples et d'utiles instructions. […] Je conserverai jusqu'au tombeau un respectueux attachement envers mes professeurs, quoique je n'aime pas l'esprit de la défunte société dont la renaissance présagerait peut-être à l'Europe de nouveaux malheurs[6]. »

Lorsque la Compagnie de Jésus est supprimée en 1768, l'enseignement est réorganisé par le diocèse et Grégoire rejoint la toute neuve Université de Nancy où il a comme professeur Antoine-Adrien Lamourette, futur évêque constitutionnel de Lyon. De 1769 à 1771 il y étudie la philosophie et la théologie, pour faire suite aux humanités et à la rhétorique qu'il avait étudiées auparavant[7].

Alors qu'il passe une année comme régent de collège hors du séminaire, Grégoire commence à se lancer dans le monde. Il consacre notamment une grande partie de son temps à la poésie. Son premier succès public est le prix de l'Académie de Nancy, décerné en 1773 pour son Éloge de la poésie (il a alors 23 ans). En 1774, il rejoint le séminaire et est ordonné prêtre le 1er avril 1775.

Henri Grégoire est passé, durant ses années de formation, par une phase de doute sur sa foi et sa vocation religieuse. S'il rend hommage au milieu profondément croyant de son enfance, il ne cache pas dans ses Mémoires avoir goûté aux philosophes des Lumières et être revenu à la foi après d'intenses réflexions : « Après avoir été dévoré de doutes par la lecture des ouvrages prétendus philosophiques, j'ai ramené tout à l'examen et je suis catholique non parce que mes pères le furent, mais parce que la raison aidée de la grâce divine m'a conduit à la révélation[8]. »

Portrait d'Henri Grégoire

Portrait d'Henri Grégoire par Pierre Joseph Célestin François.

Les sources concernant l'abbé Grégoire sont assez abondantes. Elles décrivent aussi bien l'homme que ses idées et permettent d'avoir une bonne idée de son allure physique. Grégoire a laissé le souvenir d'un homme de caractère fortement trempé et d'une certaine prestance.

Ses camarades d'enfance ont laissé de lui la description d'un enfant au « front large, élevé, au regard profond », décrivant « la fierté de sa démarche », mais aussi son penchant contemplatif[9].

Du Grégoire adulte, outre les portraits, on a beaucoup de descriptions, doublées des interprétations de ces descriptions. L'engouement pour la physiognomonie à la fin du XVIIIe siècle avait conduit Grégoire à demander à son ami le pasteur Jean-Frédéric Oberlin de dresser par écrit son portrait détaillé, en 1787 : « Le front, le nez : très heureux, très productif, très ingénieux ; le front : haut et renversé, avec ce petit enfoncement : un jugement mâle, beaucoup d'esprit, point ou guère d'entêtement, prêt à écouter son adversaire ; idées claires et désir d'en avoir de tout ; le nez : witzig… spirituel, plein de bonnes réparties et de saillies heureuses, mais bien impérieux : la bouche : talent admirable d'un beau parleur, fin, moqueur, excellent satirique… c'est une bouche qui ne reste en dette avec personne et paye argent comptant ; le menton : hardi, actif, entreprenant[10]. »

Outre ce portrait amical (certainement flatteur), fait avant la Révolution et donc dans la jeunesse de Grégoire, on dispose d'un portrait minimal pour son passeport en 1820, lui attribuant une taille de 1,77 mètre[11], des cheveux châtains et les yeux bruns, mais également du témoignage d'une lady anglaise, qui fréquente Henri Grégoire sous la Restauration, donc dans ses vieux jours : « dans son air, dans ses manières, jusque dans ses expressions une sorte d'originalité, un je ne sais quoi qui sortait de la ligne d'un caractère ordinaire. […] on remarque peu de vieillesse dans l'évêque de Blois, quoiqu'il approche de 70 ans. Ses manières vives et animées, son esprit actif et vigoureux, son extérieur intéressant et portant un grand caractère, tout en lui semble défier les ravages du temps et être inébranlable aux chocs de l'adversité[12]. »

« Un grand caractère » : de son vivant déjà, mais également dans l'historiographie, Grégoire est vu comme ayant un caractère très affirmé. Ses amis mêmes le reconnaissent, comme Hippolyte Carnot qui note la ténacité, mais aussi la vive irritabilité de Grégoire[13]. Oberlin note que « l'acquisition de la profonde et cordiale humilité évangélique vous fera un peu de peine », façon aimable de signaler la dualité que Charles-Augustin Sainte-Beuve exprime plus clairement : « l'homme de bien, homme de colère, et souvent si loin du pardon[14]. »

Le caractère vif et parfois emporté de Grégoire est donc souligné, mais on met en valeur également son ouverture d'esprit (« Nous le verrons faire preuve d'un certain éclectisme », dit de lui Augustin Gazier[15]) et sa carrière est marquée par une extrême diversité.

Le curé de campagne « éclairé »

Après son ordination et comme la majorité des jeunes prêtres à l'époque, Henri Grégoire devient vicaire de paroisse, d'abord à Château-Salins puis à Marimont-lès-Bénestroff. Ce n'est qu'en 1782 que l'abbé Cherrier, son ancien professeur à Emberménil, le désigne pour prendre la charge de ses deux paroisses d'Emberménil et de Vaucourt[16].

L'abbé Grégoire est alors très préoccupé par l'éducation de ses paroissiens. Selon lui, le curé est la pierre d'angle de l'Église mais aussi de toute la société. Il est le directeur spirituel et le guide temporel de ses paroissiens[17]. Il souhaite combattre un certain nombre de leurs préjugés, notamment en matière d'agronomie. Il aide les agriculteurs à rationaliser leur production et à l'augmenter. Il lutte également contre les almanachs, qui selon lui pérennisent de fausses méthodes de culture :

« Pour huit sols, chaque paysan se nantit de cette collection chiromantique, astrologique, dictée par le mauvais goût et le délire. Le débit, à la vérité, en est moindre depuis quelques années, parce que, grâce au clergé du second ordre, des idées plus saines de toutes espèces, pénètrent jusque dans les hameaux[18]. »

L'éducation morale et hygiénique de ses ouailles est également importante pour lui. Il a dans sa cure une bibliothèque mise à la disposition des habitants du village, et qui contient 78 ouvrages pratiques qu'il leur laissera à la fin de sa charge[19] :

« J'avais une bibliothèque uniquement destinée aux habitants des campagnes ; elle se composait de livres ascétiques bien choisis et d'ouvrages relatifs à l'agriculture, à l'hygiène et aux arts mécaniques[20]. »

Le village d'Emberménil compte alors seulement 340 communiants, ce qui permet à Grégoire d'avoir des activités annexes à sa charge pastorale. Il est connu localement comme un bon prédicateur et est souvent invité à prêcher dans les paroisses voisines. Son désir de faire sortir ses paroissiens de ce qu'il appelle l'« obscurantisme » l'amène à aller chercher ailleurs des exemples de bons pasteurs, y compris lorsque ceux-ci sont protestants. C'est ainsi qu'il rencontre le pasteur Jean-Frédéric Oberlin, considéré comme un modèle, mais qui habite assez loin d'Emberménil. Oberlin vient visiter Grégoire en 1785, et celui-ci se rend chez son ami protestant au Ban de la Roche en 1787 pour voir sur place les résultats de la méthode d'éducation des campagnes mise en place par Oberlin[21].

Vie intellectuelle et philanthropie

En dehors de sa paroisse, et dans la lignée de son Éloge de la poésie, Grégoire mène une vie intellectuelle active. Il parle l'anglais, l'italien et l'espagnol, et dans une moindre mesure l'allemand, ce qui lui permet d'être au courant des nouveautés intellectuelles[22].

Il s'intéresse notamment au fonctionnement démocratique de la Confédération helvétique. Il se rend en Suisse où il rencontre Johann Kaspar Lavater et Johannes Gessner, qui l'aident également dans ses travaux d'agronomie.

Depuis 1776 il est membre de la Société philanthropique et charitable de Nancy. Cette appartenance a souvent fait dire de lui qu'il avait appartenu à la franc-maçonnerie. Il apparaît cependant qu'il n'a pas été membre d'une quelconque loge, même si les francs-maçons lui ont souvent rendu hommage et qu'une loge porte son nom[23]. L'amalgame viendrait des liens entre le philanthropisme allemand, mouvement d'origine piétiste, et la franc-maçonnerie.

Grégoire est également membre de la Société des philanthropes de Strasbourg, fondée par Jean de Turckheim vers 1776[24]. Ouverte à toutes les confessions, cette société a des membres à travers toute l’Europe, dont de nombreuses autorités maçonniques allemandes, françaises et suédoises. Elle s’inspire du piétisme allemand et du philanthropisme développé notamment par Basedow. Outre la pratique de la charité, on s’y intéresse à l’agronomie, à l’économie, à la géographie, à la pédagogie et on y prône la tolérance[25]. En 1778, cette société lance un concours sur l’amélioration du sort des juifs, pour lequel Grégoire rédige un mémoire, qui servira de base pour le concours de Metz quelques années plus tard ; un exemplaire de ce mémoire est conservé au Musée Lorrain de Nancy. Faute d’argent, le prix ne sera jamais versé, mais le curé d’Emberménil dira plus tard avoir remporté ce prix. L’intérêt de Grégoire pour la question juive pourrait trouver son origine dans un philanthropisme d’inspiration piétiste[24] mais aussi du fait de l'importance de la communauté juive en Lorraine - et notamment dans le Saulnois où il avait exercé.

Quoi qu'il en soit, cet intérêt pour la philanthropie lui a permis de rencontrer de nombreuses personnalités, notamment protestantes. Ses activités sont principalement tournées vers le perfectionnement de l'agriculture et l'instruction des pauvres. Il revient sur ce thème lors du concours de l'Académie de Metz en 1787, pour lequel il reprend son premier mémoire en le remaniant. C'est son Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs. Il partage le prix avec deux autres candidats.

Dans cet essai, Grégoire affirme qu'il tient une partie de sa documentation de ses relations dans le milieu des érudits juifs, et notamment par Isaac Berr Bing et Simon de Gueldres, deux rabbins qui le conseillent et lui font connaître la presse juive éclairée de Berlin[26]. Il fustige l'attitude des gouvernements européens, qu'il accuse de cruauté et d'injustice envers les israélites. Il considère que la discrimination qui frappe les Juifs est contraire à l'utilité sociale. Il plaide également pour une « tolérance » religieuse, qui se comprend non comme un relativisme religieux, mais comme une humanité dans les rapports avec les Juifs, à l'image du discours des Évangiles. Si pour lui le peuple juif est un « peuple témoin » dont la dispersion a été un événement fondamental de l'histoire humaine, son but ultime est cependant la conversion des juifs. L'essai est un succès, et il est traduit dès l'année suivante en Angleterre.

Dans le même esprit, il avait déjà prononcé un sermon dans l'église Saint-Jacques de Lunéville en 1785, à l'occasion de l'inauguration de la synagogue de la ville. Il y développe le thème de la conversion des Juifs dans une vision figuriste qui tend à le rapprocher dès cette époque du mode de pensée janséniste[27]. Le texte de ce sermon a été perdu, mais Grégoire en parle dans plusieurs courriers et dans son Histoire des sectes religieuses en 1810.

Le prêtre citoyen et richériste

Extrait du tableau du Serment du Jeu de Paume de David, représentant dom Gerle, l'abbé Grégoire et le pasteur Jean-Paul Rabaut de Saint-Étienne. Il allégorise la réconciliation des religieux lors de la Révolution française.

Les prémices de la Révolution française se font sentir avec acuité dans le clergé lorrain. En 1787, une assemblée provinciale réunissant le clergé et contrôlée entièrement par l'évêque cristallise le mécontentement des curés. L'un d'eux, Guilbert, curé de la paroisse Saint-Sébastien de Nancy, appelle ses confrères à former un syndicat. Il est secondé dans sa tâche par Grégoire. Ils participent à la fin de l'année 1788 à une réunion avec le tiers état à l'hôtel de ville de Nancy, où est prise la décision de dépêcher deux députés au roi pour lui demander la confirmation de la tenue des États et leur mode d'organisation. En vue de cette démarche, ils font signer une pétition aux curés, qui recueille près de 400 signatures[28].

L'action des curés lorrains a plusieurs buts : qu'ils aient des députés aux États provinciaux et généraux, mais aussi que des avancées soient faites dans le mode d'organisation de ces États. Ils demandent notamment, en totale adéquation avec le tiers état, que le vote soit fait par tête et non par ordre aux États généraux. Ils renoncent également à tout privilège fiscal, solidairement avec la noblesse.

Dans cette organisation syndicale, Grégoire a le rôle de « commissaire du clergé », qu'il partage avec onze autres confrères. Il diffuse le procès-verbal de la réunion du 21 janvier 1789 qui a fixé les buts du clergé auprès des curés et des vicaires lorrains, en élargissant le débat : il demande à ses confrères « des observations et des mémoires sur tous les objets à traiter dans ces États », sortant clairement des simples doléances du bas-clergé[29].

Le mouvement des curés lorrains s'enlise ensuite dans des querelles de personnes, mais l'abbé Grégoire s'en tient prudemment éloigné, ce qui lui permet d'être élu député du clergé aux États généraux de 1789.

Il part donc pour Versailles le 27 avril 1789, accompagnant son évêque monseigneur de la Fare. Son mandat va bien plus loin qu'une simple représentation de son ordre, il considère qu'il a un « ministère sacré » à remplir.

En ce sens il s'inscrit parfaitement dans cette « insurrection des curés » (selon l'expression du temps) qui agite la France pré-révolutionnaire. Mais il la pousse plus loin qu'un simple mécontentement et, à l'instar de ses confrères lorrains dont la réflexion va plus loin que dans les autres provinces, lui donne une « expression doctrinaire »[30]. René Taveneaux, comme avant lui Edmond Préclin[31], y voit une mise en pratique des idées richéristes et d'une démocratie inspirée par Pasquier Quesnel.

En effet, les curés remettent en cause l'ordre traditionnel à l'intérieur de l'Église, fondé sur la hiérarchie. Ils appliquent un « janséno-richérisme »[32], qui souligne le rôle spirituel fondamental des curés et leur institution divine, tout en proclamant par conséquence des revendications politiques et sociales novatrices.

Dans un contexte lorrain marqué pendant toute la seconde moitié du XVIIIe siècle par une lutte entre, d'une part, l'évêque et les curés, et, d'autre part, le clergé régulier et le clergé séculier, les idées quesnelliennes sur l'importance des curés comme conseils de leur évêque ont fait florès. Les mauvaises conditions économiques de la décennie pré-révolutionnaire touchent de plein fouet les curés des paroisses modestes et accentuent une aigreur qui se fait plus grande encore quand la réaction nobiliaire ferme l'accès aux évêchés et même aux chapitres cathédraux (celui de Metz est anobli en 1780)[33].

Cette analyse d'Edmond Préclin et de René Taveneaux, qui expliquent la grogne des curés par une individualisation du jansénisme et une rencontre profonde avec le richérisme, formant un corps de pensée politique et moins religieux, est cependant combattue par l'historien américain William H. Williams : il considère que cette tendance au corporatisme, doublée d'une nostalgie de l'Église primitive, n'est pas véritablement janséniste mais plutôt une exaltation de l'utilité sociale du curé. Il nomme l'ensemble « parochisme », en ce sens que pour les curés de l'époque pré-révolutionnaire, la paroisse est l'unité de base de la vie religieuse, fer de lance de la lutte contre des Lumières anticléricales. Il pense que si jansénisme il y a, celui-ci est profondément religieux et verserait plutôt vers le conservatisme anti-révolutionnaire[34].

Dale Van Kley, dans sa somme sur Les Origines religieuses de la Révolution française, reprend cependant l'analyse de Taveneaux en soulignant le profond lien entre théologie et politique dans la jansénisation des curés Français à la fin du XVIIIe siècle. Il montre comment le jansénisme de cette époque, nourri de gallicanisme, de richérisme et de « patriotisme » (au sens de l'époque) mène à la fois vers un engagement révolutionnaire, comme pour Grégoire, et parfois à l'engagement inverse (c'est le cas d'Henri Jabineau)[35].

L'intégration d'Henri Grégoire dans le personnel révolutionnaire dès le début des événements n'est donc pas un hasard. Il part à Versailles soutenu par ses confrères et nourri par des années de réflexion théologico-politique. Il retrouve également à Versailles un certain nombre de confrères imprégnés des mêmes idées.

Député à la Constituante

Élu député du Premier Ordre (le Clergé qui avait 291 élus) en 1789 par le clergé du bailliage de Nancy aux États généraux, Henri Grégoire se fit rapidement connaître en s'efforçant, dès les premières sessions de l’Assemblée, d’entraîner dans le camp des réformistes ses collègues ecclésiastiques et de les amener à s'unir avec le Tiers état.

Au 55 bis boulevard de la Reine à Versailles, commémoration de la présence et des actions politiques de l'abbé

À l'Assemblée constituante, l'abbé Grégoire réclama l'abolition totale des privilèges, proposa le premier la motion formelle d'abolir le droit d’aînesse, et combattit le cens du marc d'argent, exigeant l'instauration du suffrage universel.

Nommé l’un des secrétaires de l'Assemblée, il fut l'un des premiers membres du clergé à rejoindre le Tiers état, et se joignit constamment à la partie la plus démocratique de ce corps. Il présida la session qui dura 62 heures pendant que le peuple prenait la Bastille en 1789, et tint à cette occasion un discours véhément contre les ennemis de la Nation. Il proposa que la Déclaration des droits de l'homme soit accompagnée de celle des Devoirs.

Il contribua à la rédaction de la Constitution civile du clergé et parvint, par son exemple et par ses écrits, à entraîner un grand nombre d’ecclésiastiques hésitants. Il fut ainsi considéré comme le chef de l'Église constitutionnelle de France. Il prête serment, devenant ainsi un prêtre jureur ou assermenté. Il restera toute sa vie fidèle à son serment, se refusant même à son lit de mort en mai 1831 de le renier. jusqu'à la fin de ses jours également il œuvra à la création d'une église constitutionnelle gallicane. Il plaida chaleureusement la cause des Juifs, multiplia les écrits favorables aux Noirs et contribua au vote le 4 février 1794 aboutissant à la première abolition de l'esclavage, qui sera rétabli par Napoléon Bonaparte à la suite de la loi du 20 mai 1802, puis à nouveau aboli par le décret du 27 avril 1848 de Victor Schoelcher. Il est un des principaux artisans de la reconnaissance des droits civiques et politiques accordés aux Juifs (décret du 28 septembre 1791). Pendant la période de l’Assemblée législative, dont il ne pouvait faire partie, puisque les membres de l' Assemblée constituante avaient été déclarés inéligibles, il donna tous ses soins à son diocèse de Blois. En effet, premier prêtre à avoir prêté serment à la Constitution civile du clergé, il fut élu évêque constitutionnel à la fois par deux des départements nouvellement créés : la Sarthe et le Loir-et-Cher (1791). Il opta pour ce dernier et administra ce diocèse pendant dix ans avec un zèle exemplaire. Après la fuite de Louis XVI et son arrestation à Varennes en Argonne, dans le débat sur la question de l’inviolabilité de la personne du roi qui s'ensuivit, Grégoire se prononça vivement contre le monarque, et demanda qu’il fût jugé par une Convention.

Anti-esclavagiste et émancipateur

Frontispice du livre De la littérature des nègres (1808), de Henri Grégoire, où il met en lumière la littérature des intellectuels Afridescendants des Amériques.

En décembre 1789, en relation avec la publication de son premier mémoire sur la question des hommes de couleur il adhère à la Société des Amis des Noirs de Brissot de Warville qui milite pour l'égalité des droits des blancs et des hommes de couleur libres (des mulâtres propriétaires d'esclaves pour la plupart), l'abrogation immédiate de la traite des Noirs et la suppression progressive de l’esclavage dans les Antilles. La publication de deux autres mémoires s'ensuivent en octobre 1790 et juin 1791. Il prononce également un discours longtemps inédit au club des Jacobins le 16 septembre 1791, contre la prochaine révocation par le comité des colonies de l'assemblée constituante -dominé par Barnave- des droits des mulâtres apparemment acquis le 15 mai 1791 mais finalement abrogés le 24 septembre 1791 jusqu'en mars 1792.

Les 4 et 5 février 1794, il participa aux débats sur la promulgation de l'abolition de l'esclavage des Noirs dans les colonies, se faisant le porte-voix des plus radicaux partisans du décret abolitionniste (dont certains déchristianisateurs, comme le Sans-Culotte Observateur qui l'avait attaqué en novembre 1793); également à l'opposé de de ce qu'il écrivit en 1807 dans ses mémoires quand il affirma avoir jugé--en tant qu'ancien membre de la Société de Amis des Noirs--comme une catastrophe ce décret d'abolition immédiate. La restauration de l'esclavage, devenue officielle avec la loi du 20 mai 1802 ne l'empêcha de continuer à militer pour son abolition, comme en témoigne les nombreux ouvrages qu'il consacra à ce sujet dont l'appel qu'il lança au congrès de Vienne (1815) :De la traite et de l’esclavage des Noirs. A l'approche de la mesure, il édita une apologie de Las Casas abordant indirectement le problème : blanchir l'évêque de Chiapas de l'accusation d'avoir défendu les droits des Indiens en plaidant la mise en esclavage des Noirs. Sous la restauration, cette notice fera débat chez ses correlégionnaires antiesclavagistes.

Une place porte le nom de l'abbé Grégoire à Fort-de-France en Martinique, inaugurée le 28 décembre 1950 par son maire Aimé Césaire.


[36]

Député à la Convention

Le département de Loir-et-Cher l’élut député à la Convention nationale. Dès la première séance, le 21 septembre 1792, fidèle à ses prises de position antérieures, il monta à la tribune pour défendre avec vigueur la motion sur l’abolition de la royauté proposée par Collot d’Herbois, et contribua à son adoption. C'est dans ce discours que l'on retrouve cette phrase mémorable : « les rois sont dans l'ordre moral ce que les monstres sont dans l'ordre naturel. »

Élu président de la Convention, l'abbé Grégoire la présida en tenue épiscopale. Il ne participa pas au vote sur la mort de Louis XVI: il est alors en mission à l'occasion de la réunion de la Savoie à la France.

Après la révolution, jusqu'à sa mort il se défendra de l'accusation portée par des royalistes ou des épiscopaux au second concile de Synode de 1801 (peut-être même au premier de 1797) de régicide. Ses dénégations ont été validées sur parole par de nombreux des historiens au nom de sa religion ou de sa philosophie abolitionniste qui lui interdiraient de verser le sang quoiqu'on puisse penser en bien ou en mal des votes de janvier 1793 qui aboutirent ses multiples positions s'inscrivent en faux contre cette légende.

Il se prononça une première fois avant son départ en Savoie le 15 novembre 1792. Certes, il s'exprime en faveur de l'abolition de la peine de mort (mais pas du pardon chrétien, du fait même de sa volonté de juger et de punir Louis XVI). Mais loin de demander à ce que Louis XVI bénéficie le premier d'une abolition, dans le cadre d'une peinture au vitriol de la royauté, il entend a priori mettre le roi à égalité avec tous les autres repris de justice et se demande même s'il ne faut pas faire une exception

"Et moi aussi je réprouve la peine de mort ; je l'espère ce reste de barbarie disparaîtra de nos lois. Il suffit à la société que le coupable ne puisse plus nuire : assimilé en tout aux autres criminels, Louis partagera le bienfait de la loi si vous abrogez la peine de mort,vous le condamnerez alors à l'existence afin que l'horreur de ses forfaits l'assiège sans cesse et le poursuive dans le silence de la solitude... Mais le repentir est-il fait pour les rois ?" [37]


De nombreux conventionnels abolitionnistes (Robespierre, Saint-Just, Jeanbon Saint-André, Marat, Lequinio, Lepelletier de Saint-Fargeau) voteront inconditionnellement la mort du roi, car de toute façon en janvier 1793 la peine de mort était encore dans la loi et que la république ne pouvait faire d'exception pour un roi. Le problème se posera aussi pour Grégoire ce fameux 13 janvier 1793. Selon ses allégations post-révolutionnaires il écrivit ce jour-la avec Hérault de Séchelles, Simond et Jagot, à Chambéry une lettre pour demander "la condamnation de Louis Capet par la Convention nationale sans appel au peuple", mais en n'y mettant pas contrairement au premier voeu de ses trois collègues le mot « mort ». La réalité est tout autre. Le 28 janvier 1793-matin, un journal jacobin bi-quotidien, le Créole Patriote, publia avec un mot d'accompagnement de Jeanbon Saint-André, une note de Grégoire et de ses trois collègues. Elle indiquait le "voeu formel" des quatre commissaires, censé dissiper l'ambiguïté des termes "pour la condamnation de Louis Capet sans appel au peuple" et dénoncée à ce titre au club des jacobins): "pour la mort de Louis sans appel au peuple." Dans ses mémoires en 1808 tout en niant avoir voulu la mort du roi, Grégoire reconnut l'existence d'une intervention en faveur des 4 députés missionnaires de Jeanbon Saint-André au club des jacobins[38],en même temps qu'il se refusa "à émettre une opinion sur ses collègues régicides "qui ont suivi la voix de leur conscience". De surcroît, à l'annonce de la mort de Louis XVI, Grégoire écrivit dans une adresse aux habitants du Mont-Blanc :"Grâce au ciel, on ne jurera plus fidèlité à un roi, puisque le fléau de la Monarchie a été anéanti ainsi que le tyran qui en était revêtu"[39]. Il ne manqua pas davantage dans l'année qui suivit (et dans deux écrits successifs) de glorifier la décapitation de Louis XVI, la comparant à l'éxécution de "Pisitrate, le Capet d'Athènes qui avait à peu près l'âge et la scélératesse de celui que nous avons exterminé." [40]

Il s'inscrivait ainsi dans les doubles concepts religieux et antiques du "tyrannicide". Quoiqu'en aient dit des analystes subtils, sa haine viscérale de la monarchie, ses appels au meurtre des rois étrangers n'étaient nullement séparables de son opinion clairement assumée sur la journée du 21 janvier 1793: il soutint "les chansons triomphales" par lesquelles "nous célèbrons l'époque où le tyran monta sur l'échafaud". ("Essai sur historique et patriotique sur les arbres de la liberté 12 germinal an II- 1er avril 1794")[41]. Parallèlement il s'occupa de la réorganisation de l'instruction publique en étant un des membres les plus actifs du Comité de l'Instruction publique. Dans le cadre de ce comité, il entreprit une grande enquête sur les « patois » pour favoriser l'usage du français.

Grégoire contribua aussi à la création, en 1794, du Conservatoire national des arts et métiers pour « perfectionner l'industrie nationale », du Bureau des longitudes et de l'Institut de France.

Il participe également à la sauvegarde contre les pillages de certains lieux, comme la Basilique de Saint-Denis, au motif qu'ils font partie de l'histoire de France. Cette action préfigure la création du statut de Monument historique qui sera effective à partir de 1840.Cependant là aussi il ne faut pas prendre à la lettre ses déclarations post-thermidoriennes comme l'ont montré James Guillaume[42]" puis Serge Bianchi[43]. D'après le premier, notamment, en l'an II il a toujours agi en osmose avec le comité de salut public qu'il a accusé par la suite d'avoir organisé le vandalisme: protection des monuments patrimoniaux, exigée par le comité et destruction de toutes les pièces royales ; sous réserve qu'elles ne symbolisent pas un acte régicide. Ainsi le 14 fructidor an II-31 août 1794,(donc après la chute de Robespierre) il qualifia d'agents de l'Angleterre, des vandales qui avaient détruit une estampe de l'exécution de Charles Ier en 1649. Et de regretter l'absence d'estampes de ce type pour chacun des rois de France.

Malgré la Terreur, il ne cessa jamais de siéger à la Convention en habit ecclésiastique et n'hésita pas à condamner vigoureusement la déchristianisation des années 1793 et 1794. Plusieurs fois, il faillit être arrêté. Il ne continua pas moins à se promener dans les rues en tenue épiscopale et à célébrer tous les jours la messe chez lui et à la chute de Robespierre, il fut le premier à demander la réouverture des lieux de culte.

Universaliser l'usage de la langue française

Dès août 1790, l'abbé Grégoire, membre de la Constituante, lance une importante enquête sur l'utilisation des patois en France. Puis, à partir de 1793, pendant la Convention, au sein du Comité d'instruction publique où il se montre très actif, il lutte pour l'éradication de ces patois. L'universalisation de la langue française par l'anéantissement, non seulement des patois, mais des parlers des communautés minoritaires (yddish, créoles) est pour lui le meilleur moyen de répandre dans la masse les connaissances utiles, de lutter contre les superstitions et de "fondre tous les citoyens dans la masse nationale", de "créer un peuple". En ce sens, le combat de Grégoire pour la généralisation (et l'enseignement) de la langue française est dans le droit fil de sa lutte pour l'émancipation des minorités[44]. En, 1794 l'abbé Grégoire présente à la Convention son « Rapport sur la Nécessité et les Moyens d'anéantir les Patois et d'universaliser l'Usage de la Langue française », dit Rapport Grégoire, dans lequel il écrit:

« […] on peut uniformiser le langage d’une grande nation […]. Cette entreprise qui ne fut pleinement exécutée chez aucun peuple, est digne du peuple français, qui centralise toutes les branches de l’organisation sociale et qui doit être jaloux de consacrer au plus tôt, dans une République une et indivisible, l’usage unique et invariable de la langue de la liberté. »

La réorganisation de l'Église constitutionnelle

Fin 1794, il constitue avec Royer, Desbois et Saurine le groupe des "Évêques réunis à Paris" qui se donne pour mission de régénérer l’Eglise de France gravement affaiblie par la campagne de déchristianisation et les démissions d’évêques et de prêtres. En 1795, il crée avec les évêques constitutionnels Saurine et Debertier, ainsi qu'avec des laïcs, la Société libre de philosophie chrétienne, qui a pour but de reprendre les études théologiques arrêtées à cause de la Révolution, de lutter contre la déchristianisation et contre la théophilanthropie et le culte de la Raison et de l'Être suprême. L'organe de cette société, les Annales de la religion, est un journal gallican et virulent, supprimé par Bonaparte à la suite du Concordat.

Il œuvre aussi à la réhabilitation de Port-Royal-des-Champs en publiant, en 1801 puis en 1809, Les Ruines de Port Royal des Champs, qui mettent en valeur les vertus des religieuses jansénistes et des Solitaires. Cet écrit contribue à la naissance du mythe de Port-Royal comme foyer intellectuel et comme foyer de résistance à l'absolutisme.

La constitution de l'an III le fit entrer au conseil des Cinq-Cents (député de l'Hérault) ; le coup d'État du 18 brumaire le porta au Corps législatif (député de Loir-et-Cher).

Sous le Directoire, il s'efforce de réorganiser l'Église constitutionnelle. Il organise avec les évêques constitutionnels deux conciles nationaux, en 1797 et 1801, pour tenter de mettre sur pied une véritable Église gallicane. D'autre part, il et tente de s'opposer à la signature du Concordat de 1801. Il publie en 1799 un Projet de réunion de l'Église russe à Église latine.

Cependant, fidèle à ses convictions républicaines, l'homme à la « tête de fer » (comme le définit l'historien Jules Michelet) fera toujours suivre son nom de la mention « évêque constitutionnel de Blois ».

Présenté par le Corps législatif, le Tribunat et le Sénat conservateur, pour faire partie de ce dernier corps, ce ne fut qu'après une assez longue hésitation qu'il accepta ces hautes fonctions (4 nivose an X : 25 décembre 1801). Il fut nommé membre de la Légion d'honneur le 9 vendémiaire an XII et commandant de l'Ordre le 25 prairial suivant. Il devint comte de l'Empire en 1808.

L'opposant aux régimes « aristocratiques »

Pendant l'Empire et sous la Restauration, il écrit de nombreux ouvrages, notamment une Histoire des sectes en deux volumes (1810). Il fait partie, au Sénat conservateur, des rares opposants irréductibles à Napoléon Ier. Il est l'un des cinq sénateurs qui s'opposent à la proclamation de l'Empire. Il s'oppose de même à la création de la nouvelle noblesse puis au divorce de Napoléon Ier et de Joséphine.

Le 1er avril 1814, Grégoire est l’un des 64 sénateurs qui répondent à la convocation de Talleyrand pour proclamer la déchéance de Napoléon. Depuis le mois de janvier, avec Lanjuinais, Garat et Lambrechts, il se réunit régulièrement pour préparer un plan en cas de défaite de l’Empereur : ils envisagent la création d’un gouvernement provisoire et la réunion d’une assemblée constituante[45].

À la première Restauration, Grégoire voulait que le Sénat déclarât que la nation française choisissait pour chef un membre de l'ancienne dynastie, et qu'elle se réservait de présenter une constitution libérale à l'acceptation et au serment du roi élu par lui. Sa proposition fut rejetée[46] et son auteur ne fut pas compris dans la liste des nouveaux pairs.

L'ordonnance d'épuration de l'Institut de France qui frappait Carnot, Monge et quelques autres, ne pouvait pas épargner Grégoire. Sa pension même d'ancien sénateur fut quelque temps suspendue, et il dut s'en prendre à ses livres pour fournir à ses besoins.

Il était retiré à Auteuil, lorsqu'à l’occasion des élections partielles du 11 septembre 1819, qui constituent une victoire pour les libéraux (35 sièges remportés sur 55 à pourvoir), Henri Grégoire est élu député de l’Isère. Sa candidature est soutenue par le journal Le Censeur, et par le comité directeur du parti libéral. Mais il doit son élection au report des voix ultraroyalistes, contre le candidat soutenu par le ministère. Par cette manœuvre, les ultras montrent à la fois leur opposition au gouvernement, et leur rejet de la loi électorale. Chateaubriand écrit dans Le Conservateur : « Le mal est dans la loi qui couronne, non le candidat régicide, mais l’opinion de ce candidat, dans la loi qui peut créer ou trouver cinq cent douze électeurs décidés à envoyer à Louis XVIII le juge de Louis XVI ». A l'autre bord, c'est bien "l'ancien juge de Louis XVI"déterminé dans les grandes occasions à verser le sang, que Stendhal vient soutenir à Grenoble quand il le qualifia de "plus honnête homme de France". Car dans sa correspondance avec Adolphe Mareste, le 21 décembre 1819 il écrivit: "Le bon entre amis c'est d'être francs ; comme cela on se donne le plaisir de l'originalité. Donc à l'âge près, je voudrais être Grégoire. Je ne trouve rien de plus utile qu'un twenty one j(anvier).(sic) Sans cela on n'aurait peut-être (sic) la const(itut)ion. Mon seul défaut est de ne pas aimer the Blood." Cette élection crée un choc, d’autant plus que Grégoire conserve une réputation, méritée ou non, de régicide. Elle va provoquer un retournement d’alliance au gouvernement, obligeant le centre alors aux affaires à s’allier à la droite. L’historien Benoît Yvert écrit : « L’élection de Grégoire annonce par conséquent la fin de la Restauration libérale »[47]. Ouverte le 29 novembre, la nouvelle session parlementaire va dès le 6 décembre s’enliser dans un débat sur la manière d’exclure Grégoire de l’assemblée. Les libéraux, qui l’avaient soutenu, essaient d’obtenir de lui sa démission, qu’il leur refuse. Une commission formée pour l’occasion découvre un vice de forme, mais on renonce à l’employer car il s’appliquerait de même à un grand nombre de députés. Finalement, le député Ravez propose de statuer sur l’exclusion en renonçant à lui donner un sens acceptable par tous les partis : elle est votée à l’unanimité moins une voix[48].

Il vit dès lors dans la retraite mais, toute pension lui ayant été supprimée, il est contraint de vendre sa bibliothèque. À la fin de sa vie, il demande les secours de la religion. L'archevêque de Paris – le très légitimiste Monseigneur de Quélen – y met pour condition que Grégoire renonce au serment qu’il avait prêté à la Constitution civile du clergé. Le vieil évêque, fidèle à ses convictions, refuse tout net. L'archevêque lui refuse donc l’assistance d’un prêtre et toute messe funéraire. Pourtant l'abbé Guillon, malgré les ordres de sa hiérarchie, accepte d'accéder sans condition aux désirs du mourant.

Âgé de 80 ans, l'abbé Grégoire meurt à Paris à l'emplacement actuel du 44 de la rue du Cherche-Midi, le 28 mai 1831, au début du règne de Louis-Philippe Ier.

Œuvres

  • Essai sur la régénération physique, morale et politique des juifs : ouvrage couronné par la Société royale des sciences et des arts de Metz, le 23 août 1788, 1789 (Texte en ligne &Observations nouvelles sur les Juifs et specialement sur ceux d'Amsterdam et de Francfort. Extrait de 1807, 13 p.)
  • Rapport et projet de décret sur les moyens d’améliorer l’agriculture en France, par l’établissement d’une maison d’économie rurale dans chaque département, présentés à la séance du 13 du 1er mois de l'an IIe de la république française,(4 octobre 1793) au nom des comités d'aliénation et d'instruction publique, par le citoyen Grégoire. Imprimés par ordre de la Convention nationale, Paris : Impr. nationale, 1793, in-8°, 30 p.
  • De la littérature des nègres, ou Recherches sur leurs facultés intellectuelles, leurs qualités morales et leur littérature ; suivies de Notices sur la vie et les ouvrages des Nègres qui se sont distingués dans les Sciences, les Lettres et les Arts, Paris : Maradan, 1808 (Texte en ligne).
  • Rapport sur la nécessité et les moyens d'anéantir les patois et d'universaliser l'usage de la langue française, séance du 16 prairial de l'an deuxième (4 juin 1794).
  • Rapport sur l'établissement d'un Conservatoire des Arts et Métiers, séance du 8 vendémiaire de l'an III (29 septembre 1794), Paris, Imprimerie nationale 1794.
  • Mémoire en faveur des gens de couleur ou sang-mêlés de Saint-Domingue & des autres iles françaises de l'Amérique, adressé à l'Assemblée nationaleparis, Belin, décembre 1789.
  • Lettre aux philanthropes sur les droits, les réclamations des gens de couleur de Saint-Domingue et des autres iles françaises de l'Amérique, octobre 1790.
  • Lettre aux citoyens de couleur et nègres libres de Saint-Domingue et autres iles françaises de l'Amérique, Paris, 8 juin 1791.
  • Apologie de Bartholomé de Las Casas ; lu (sic) à l'Institut national par le citoyen Grégoire, le 22 floréal an 8" (12 mai 1800).
  • Histoire des sectes, 1810, deux volumes
  • Histoire des sectes religieuses, 1828-1829, cinq volumes chez Baudoin Frères, Paris.
  • Recherche historiques sur les congrégations hospitalières des frères pontifes ou constructeurs de ponts, Éd. Baudoin frères libraires, Paris, 1818
  • Opinion du citoyen Grégoire..., concernant le jugement de Louis XVI, séance du 15 novembre 1792, l'an premier de la République française". Paris : imprimerie nationale, 1792.
  • Adresse aux citoyens des campagnes du département du Mont-Blanc par le citoyen Grégoire, député à la Convention nationale, janvier 1793.
  • Convention Nationale : Rapport présenté à la Convention nationale au nom des commissaires envoyés par elle pour organiser les départements du Mont-Blanc et des Alpes-Maritimes, par Grégoire représentant nommé par le département du Loir et Cher, Paris, 1793.
  • Convention Nationale. Système de dénominations topographiques pour les places, rues, quais, etc. de toutes les communes de la République, 7 pluviôse an II-26 janvier 1794.
  • Essai historique et patriotique sur les arbres de la liberté, 12 germinal an II-1er avril 1794.
  • Adresse aux Français, présentée par Grégoire à la Convention, 16 prairial an II-4 juin 1794.
  • Convention nationale. Instruction publique. Rapport sur les destructions opérées par le Vandalisme, et sur les moyens de le réprimer, séance du 14 fructidor l'an second (31 août 1794).
  • Des peines infamantes à infliger aux négriers (1822).
  • Du préjugé des blancs contre la couleur des Africains et celle de leurs descendants noirs et sang-mêlé (1826).
  • Mémoires de Grégoire, Paris, Editions de Santé,1989 (écrit en 1807 et 1808 et édité une première fois en 1837 avec une notice d'Hippolyte Carnot).

Hommages, honneurs, mentions

  • Lors des funérailles de l’abbé Grégoire, l'autorité romaine interdit l'église à sa dépouille. Mais rassemblées autour de La Fayette, deux mille personnes accompagnent le corps de l'évêque humaniste et gallican au cimetière Montparnasse.
  • Plus de 150 ans plus tard, le 12 décembre 1989, ses cendres sont transférées au Panthéon en même temps que celles de Monge et de Condorcet, à l'occasion de la célébration du bicentenaire de la Révolution française ; ce au motif qu'il fut un révolutionnaire par la pensée, par les mots, par les actes jamais par le sang (discours de Jack Lang en décembre 1989). L'affaire du régicide était particulièrement visée : on assurait faussement qu'il n'avait pas voulu la mort du roi, voire qu'il reprocha à la Convention de l'avoir voté ; et à ce titre Joseph Lakanal, auteur d'une œuvre impressionnante en matière d'instruction fut rejeté au même titre qu'un Robespierre ou un Danton. Leurs postions furent pourtant similaires La hiérarchie catholique, en la personne du cardinal Lustiger, refuse de s'associer à cet hommage ; la raison invoquée ici fut son refus intransigeant d'abjurer son serment de prêtre jureur.
  • Au Conservatoire national des arts et métiers, le plus prestigieux des amphithéâtres porte le nom d'Abbé-Grégoire. Des portraits de lui ornent la station "arts et métiers" du métro parisien.
  • À Blois, la grande bibliothèque municipale construite et inaugurée dans les années 1990 porte le nom de bibliothèque Abbé-Grégoire.
  • Son nom fut donné à une rue du 6e arrondissement de Paris.
  • En 1814 Grégoire fut nommé, parmi vingt-huit personnes « distinguées pour leur savoir », membre honoraire de l'université de Kazan, mais cette nomination fut annulée en 1821, le conseil de l'université ayant trouvé qu'il était « contraire non seulement à la justice mais à la simple décence d'avoir en son sein un homme qui s'était rendu coupable d'un crime odieux » (la mort de Louis XVI).
  • Franc-maçon, l'abbé Grégoire aurait appartenu à la loge parisienne des Neuf Sœurs[réf. à confirmer] [49].

Titres

Distinctions

Armoiries

Figure Blasonnement
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Armes du comte Grégore et de l'Empire
Selon ses lettres patentes 
Parti d'argent et de gueules ; l'argent coupé des armes de comte sénateur ; le gueules chargé d'une croix épiscopale mîtrée et crossée d'or surmontée d'un chapeau cordonné et houppé de six houppes de sinople.[50]

* Ces armes sont fautives : chapeau de sinople sur champ de gueules.

On trouve aussi 
D'argent à la croix pattée de gueules ; franc-quartier brochant des comtes sénateurs.[53],[54],[55]

Annexes

Bibliographie

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  • Yves Bénot :
    • La Révolution française et la fin des colonies, Paris, La Découverte, 1987.
    • La Démence coloniale sous Napoléon, Paris, La Découverte, 1991.
    • « Comment la Convention a-t-elle voté l'abolition de l'esclavage en l'an II », Annales historiques de la Révolution française,juillet-décembre 1993 n° 293-294, 3e et 4e trimestres 1993, p. 349-361. (dossier édité en 1993 sous le titre Révolutions aux colonies, article p. 13-25).
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    • Grégoire et la cause des Noirs, combats et projets, (1789-1831) publication de la Revue d'Histoire d'Outre Mer Saint-Denis, 2000 (contributions de Lucien-René Abénon, Yves Bénot, Amady Aly Dieng, Marcel Dorigny, Anne Girollet, Rita Hermon-Belot, Bernard Plongeron, Allyssa Goldtein Sepinwall, Ann Thomson, Duraciné Vaval).
    • Grégoire et la cause des Noirs, combats et projets, (1789-1831) publication de la Revue d'Histoire d'Outre Mer Saint-Denis, 2005 (mêmes contributions avec en plus deux textes inédits de Duraciné Duval et de l'abbé Grégoire lui-même.
  • Serge Bianchi :
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    • Remarques et précisions sur la lettre inédite de l'abbé Henri Grégoire à Rochejean (1793), publiée en 1995". dans Bulletin de la société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois, 2003, p. 116-118.
    • « Un discours inédit de l’abbé Grégoire sur le décret du 15 mai 1791 : "Discours de M. Grégoire sur la révocation du décret relatif aux gens de couleur"», Annales historiques de la Révolution française, n° 363, Janvier/mars 2011, p. 175-183.
  • Jean-Daniel Piquet (Recenseur) " Rita Hermon-Belot, L’abbé Grégoire, la politique et la vérité, préface de Mona Ozouf », Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique [En ligne], 87 | 2002,p. 141-145.
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    • "Débats et combats autour de l'historiographie religieuse de la Révolution, XIXe-XXe siècles " dansRevue d'Histoire de l'Église de France tome 76, 1990, p. 257-302.
    • « Sur Grégoire "régicide" d'après des documents pris pour sources », Annales historiques de la Révolution française, n°305 3e trimestre 1996, p.535-536.
    • L'histoire du christianisme et les défis de la modernité, 1750-1840, Paris, Desclée, 1997.
    • Introduction à Rita Hermon-Belot, L'Abbé Grégoire et la République des savants, Paris, CTHS, 2001.
    • "Mémoires et documents,Fallait-il panthéoniser l'abbé Grégoire ? Le bicentenaire de la Révolution", Revue d'Histoire de l'Eglise de France, tome 95, n° 235, juillet-décembre 2009, p. 281-297.
  • Jeremy D. Popkin et Richard H. Pokin (directeurs), the Abbé Grégoire and his World, (archives internationales d'histoire des idées) Kluwer Academic Publishers, 2000 ; contributions de David Bell, Marcel Dorigny, Rita Hermon-Belot, H.J. Lusesbring, Jeremy D. Popkin, Richard H. Popkin, Alyssa Goldstein Sepinwall, Dale Van Kley, Anthony Vilder.
  • Norman Ravitch, "Liberalism, Catholicism and the Abbe Gregoire" in Church History n° 36, 1967 p. 419-439.
  • Michel Riquet SJ, "Un prêtre démocrate : l'abbé Grégoire" dans La Revue des Deux-Mondes, juin 1990.
  • Michel de Sachy de Fourdrinoy, L'abbé Grégoire, une autre vision, Blois, Éditions Lignages, 1989.
  • Louis Sala-Molins, Le Code Noir ou le calvaire de Canaan, Paris, PUF, 1987-1998-2003.
  • Alyssa Goldstein Sepinwall:
    • "French Abolitionism with an American Accent", Review of Cassiere/ Briere Grégoire's, translation De La littérature de nègres, dans H. France, H Net Review Humanities and Social Sciences, janvier 1998. (texte numérisé)
    • Regenerating France, Regenerating the World : the Abbe Gregoire and the French Revolution, 1750-1831,Stanford University 1998 (thèse d'Histoire)
    • "Les paradoxes de la régénération révolutionnaire, le cas de l'abbé Grégoire», Annales historiques de la Révolution française, no 321, 3/2000 Texte en ligne
    • "Strategic Friendships : Jewish Intellectual, The Abbé Gregoire and the French Revolution" In Reconfiguring Jewish Culture from Spinoza to the Haskalah,édited by Ross Brann and Adam Sutcliff. Philsdelphia : University of Pensylvania Press, 2004, p.189-212.
    • The Abbé Grégoire and the French Revolution ; the Making or Modern Universalism,Berkeley, Los Angeles, London, University of California Press, 2005, 341 p. (includes bibliographical references and index).
    • L'Abbé Grégoire et la Révolution française : les origines de l'universalisme moderne, traduit de l'anglais, préface de Marcel Dorigny, Bécherel, Éditions Les Perséides, 2008, 349 p.
  • Vittorio Sciutti Russi, "Abolir l'inquisition d'Espagne : une lettre de l'abbé Grégoire",Annales historiques de la Révolution française, n°333, juillet-septembre 2003, p. 121-132.
  • Albert Soboul, "Une conscience religieuse au temps de la Révolution, l'abbé Grégoire (1750-1831)" in Albert Soboul,portraits de révolutionnaires, Paris, Messidor,1985, p. 135-156.
  • Albert Soboul (dir) Henri Grégoire, Oeuvres Paris, Editions d'Histoire sociale, 1977 14 vol.
  • Antoine Sutter, Les années de jeunesse de l'Abbé Grégoire ; son itinéraire jusqu'au début de la Révolution, Sarreguemines, Éditions Pierron, 1992.
  • Pierre-Frankin Tavarès, "Hegel et l'abbé Grégoire, question noire et révolution française", dans Annales historiques de la Révolution française, juillet-décembre 1993, n° 293-294, 3e et 4e trimestres 1993, p. 491-510. (dansRévolutions aux colonies, p.155-173).
  • René Taveneaux,
    • "L'abbé Grégoire et la démocratie cléricale", dans Revue d'Histoire de l'Église de France, tome 76, 1990,
    • "L'abbé Grégoire et la démocratie cléricale", dans Jansénisme et Réforme catholique, Nancy, Presses Universitaires de Nancy, 1992, p. 137-157.
  • Jean Tild, L’Abbé Grégoire, Nouvelles Éditions latines, 1946, 178 p.
  • Camille Viox,Conférence historique, se vend au profit de la statut de l'abbé Grégoire, Lunneville, 1882
  • Eugène Welvert,
    • « L'abbé Grégoire fut-il régicide ? », dans Revue Historique, tome 53,1893, p.316-325.
    • « L'abbé Grégoire fut-il régicide ? », dans (Eugène Welvert), Lendemains révolutionnaires, les régicides, Paris, Calmann-Lévy, 1907, p. 171-190.(nouvelle édition revue et augmentée de l'article de 1893).
  • (en) « Henri Grégoire », dans Encyclopædia Britannica, 1911 [détail de l’édition] [lire en ligne]
  • « Grégoire (Baptiste-Henri, comte) » , dans Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, 1889 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore]
Pour la jeunesse 
  • Nathalie Bailleux et Loïc Derrien, L'abbé Grégoire, combat pour la liberté, Paris, Fernand Nathan, collection Le Monde en Poche Junior, 1995.

Notes et références

  1. Guy-Robert Ikni, « Grégoire Henri », in Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, PUF, 1989 (rééd. Quadrige, 2005, p. 520).
  2. L’abbé Grégoire et l’abolition de l’esclavage. Consulté le 9 avril 2011.
  3. Rita Hermon-Belot, L'Abbé Grégoire ; la politique et la vérité, Seuil, 2000, p. 36.
  4. Louis Maggiolo, La Vie et les œuvres de l'abbé Grégoire (1789-1831), Nancy, 1884.
  5. Rita Hermon-Belot, p. 37.
  6. Henri Grégoire, Mémoires ecclésiastiques, politiques et littéraires de M. Grégoire, ancien évêque de Blois, mss, 1808, p. 19. Conservé à la bibliothèque de l'Arsenal.
  7. Rita Hermon-Belot, p. 38.
  8. Henri Grégoire, Mémoires…, p. 146.
  9. Louis Maggiolo, La Vie et les œuvres de l'abbé Grégoire, p. 7.
  10. Document autographe conservé au musées Oberlin du Ban de la Roche, cité dans Rita Hermon-Belot, p. 39. Ce portrait n'a bien sûr pas de valeur scientifique mais permet de décrire précisément Grégoire
  11. Donc plutôt grand pour l'époque.
  12. Lady Morgan, témoignage cité par Pierre Grunebaum-Ballin, « Éloge de Grégoire », in Europe, n° 128-129, août-septembre 1956.
  13. Mémoires de Grégoire, suivies de la notice historique sur Grégoire, Éditions de la Santé, 1989, p. 202. La notice historique est faite par Hippolythe Carnot
  14. Sainte-Beuve, Port-Royal, livre deuxième, Paris, 1867, p. 28.
  15. Augustin Gazier, Histoire générale du mouvement janséniste, tome II, Paris, Honoré Champion 1924, p. 148.
  16. Rita Hermon-Belot, L'Abbé Grégoire…, p. 41.
  17. René Taveneaux, Jansénisme et Réforme catholique, Nancy, PU, 1992.
  18. Henri Grégoire, Essai sur la régénération physique, morale et politique des juifs, 1788, p. 189.
  19. A. Sutter, Les Années de jeunesse de l'abbé Grégoire, Sarreguemines, Pierron, 1992, p. 41.
  20. Henri Grégoire, Mémoires ecclésiastiques, politiques et littéraires…, p. 157.
  21. Rita Hermon-Belot, L'Abbé Grégoire…, pp. 42-43.
  22. Rita Hermon-Belot, L'Abbé Grégoire…, p. 43.
  23. Rita Hermon-Belot, L'Abbé Grégoire…, p. 43. Certains auteurs considèrent qu'il a été membre de la loge l'Harmonie à l'Orient de Paris, sans apporter de preuves, ni donner de dates. Cf. Daniel Ligou, Dictionnaire de la franc-maçonnerie, 3e éd., Paris, Presses universitaires de France, 1991, p. 550.
  24. a et b Alysaa Goldstein Sepinwall, « L’abbé Grégoire and the Metz Contest : The view from new Documents », Revue des études juives, 2007, n° 166, p. 243-258.
  25. Jürgen Voss, « Die Strassburger 'Société des Philanthropes' und ihre Mitglieder im Jahre 1777 », Revue d'Alsace 1982, n° 108, p. 65-80. Grégoire n’apparaît pas encore sur la liste de juillet 1777.
  26. Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs…, p. 118 et 186.
  27. Rita Hermon-Belot, L'Abbé Grégoire…, p. 446-447.
  28. René Taveneaux, « L'abbé Grégoire et la démocratie cléricale », in Jansénisme et Réforme catholique, Nancy, Presses universitaires de Nancy, 1992, p. 141 et 144.
  29. Rita Hermon-Belot, L'Abbé Grégoire… p. 46-47.
  30. L'expression est de René Taveneaux, Jansénisme et Réforme catholique, p. 140.
  31. Edmond Préclin, Les Jansénistes du XVIIIe siècle et la Constitution civile du clergé, Paris, 1928.
  32. L'expression est de René Taveneaux.
  33. Rita Hermon-Belot, L'Abbé Grégoire…, p. 50.
  34. W.H. Williams, « The signifiance of Jansenism in the History of the Franch Catholic Clergy in the Pre-Revolutionary Era », in Studies in the XVIIIth Culture, t. VII, 1978.
  35. Dale K. Van Kley, Les Origines religieuses de la Révolution française. 1560 - 1791, Paris, Points-Seuil, 2002 (Yale University Press, 1996)
  36. Jean-Daniel Piquet,« Un discours inédit de l’abbé Grégoire sur le décret du 15 mai 1791 : "Discours de M. Grégoire sur la révocation du décret relatif aux gens de couleur"», Annales historiques de la Révolution française, n° 363, Janvier/mars 2011, p. 175-183.
  37. Opinion du citoyen Grégoire..., concernant le jugement de Louis XVI, séance du 15 novembre 1792, l'an premier de la République française". Paris : imprimerie nationale, 1792.
  38. Eugène Welvert, "L'abbé Grégoire fut-il régicide ?" dans Eugène Welvert,lendemains révolutionnaires, les régicides, paris Calman-Levy 1907 ; Jean-Daniel Piquet,"L'abbé Grégoire, un régicide panthéonisé" Cahiers d'Histoire Espace Marx, n° 63,2ème trimestre 1996
  39. (Adresse aux citoyens des campagnes du département du Mont-Blanc par le citoyen Grégoire, député à la Convention nationale)".
  40. Convention Nationale. Système de dénominations topographiques pour les places, rues, quais, etc. de toutes les communes de la République, 7 pluviôse an II-26-janvier 1794 ; Essai historique et patriotique sur les arbres de la liberté, 12 germinal an II-1er avril 1794. Six mois avant il reprocha aux "législateurs" d'avoir "royalisé" ces contrées : " par la longueur de vos discussions sur le compte d'un tyran qu'il fallait se hâter d'envoyer à l'échafaud"(soit l'appel au peuple, l'amendement Mailhe, le sursis) Convention Nationale : Rapport présenté à la Convention nationale au nom des commissaires envoyés par elle pour organiser les départements du Mont-Blanc et des Alpes-Maritimes, par Grégoire représentant nommé par le département du Loir et Cher, Paris, 1793.
  41. Eugène Welvert, "L'abbé Grégoire fut-il régicide ? "dans Eugène Welvert,lendemains révolutionnaires, les régicides, paris Calman-Levy 1907 ; Jean-Daniel Piquet,"L'abbé Grégoire, un régicide panthéonisé" Cahiers d'Histoire Espace Marx, n° 63,2ème trimestre 1996
  42. James Guillaume, Grégoire et le vandalisme", Révolution française 1902
  43. Serge Bianchi,"Grégoire et le concept de vandalisme"
  44. Michèle Perret "La langue de la liberté, éloge de l'abbé Grégoire", Mémoire de la société néophilologique de Helsinki (LXXVII), Du côté des langues romanes, mélanges en l'honneur de Juhani Härmä, 2009, 221-232
  45. Emmanuel de Waresquiel, Benoît Yvert, Histoire de la Restauration, 1814-1830, Naissance de la France moderne, Perrin, 2002, p. 36-37.
  46. C'est à cette époque qu'il publia sa brochure, intitulée : De la constitution française, 1814.
  47. Emmanuel de Waresquiel, Benoît Yvert, Histoire de la Restauration, 1814-1830, Naissance de la France moderne, Perrin, 2002, p. 274-276.
  48. Emmanuel de Waresquiel, Benoît Yvert, Histoire de la Restauration, 1814-1830, Naissance de la France moderne, Perrin, 2002, p. 284.
  49. P. David, « Hommage à l'Abbé Grégoroire », Indomptable, révolutionnaire et humaniste sur www.temoignages.re, Témoignages, 21 décembre 2006. Consulté le 14 août 2011
  50. a, b et c BB/29/974 page 119., Titre de comte accordé à Henri Grégoire. Bayonne (mai 1808). sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France). Consulté le 4 juin 2011
  51. Notice no 1195/40, sur la base Léonore, ministère de la Culture
  52. « Grégoire (Henri) », A. Lievyns, Jean Maurice Verdot, Pierre Bégat, Fastes de la Légion d'honneur, biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, vol. I [détail des éditions] (notice BNF no FRBNF372738769), p. 349-349  lire en ligne
  53. Alcide Georgel, Armorial de l'Empire français : L'Institut, L'Université, Les Écoles publiques, 1870 [lire en ligne] 
  54. Source : www.heraldique-europeenne.org
  55. Nicolas Roret, Nouveau manuel complet du blason ou code héraldique, archéologique et historique : avec un armorial de l'Empire, une généalogie de la dynastie impériale des Bonaparte jusqu'à nos jours, etc..., Encyclopédie Roret, 1854, 340 p. [lire en ligne (page consultée le 16 nov. 2009)] 

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