Habitat (écologie)

Habitat (écologie)
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L'habitat est un concept utilisé dans le domaine de l'écologie pour décrire l'endroit — ou plus précisément les caractéristiques du « milieu » — dans lequel une population d'individus d'une espèce donnée (ou d'un groupe d'espèces symbiotes ou vivant en guilde) peuvent normalement vivre et s'épanouir.

Herbier de posidonie (Posidonia oceanica) en Méditerranée. Cet herbier est un habitat pour de nombreuses espèces animales et certaines y sont inféodée. Il est lui-même un élément d'un habitat plus large. Divers habitats peuvent ainsi être "emboités" les uns dans les autres, formant les écosystèmes, et y évoluant de manière dynamique
Certaines espèces ont un préférendum écologique précis et limité, au contraire des espèces ubiquistes à large « enveloppe écologique » . Elles sont les plus sensibles à la dégradation, fragmentation et destruction de leur habitat (Ici, une limace de mer frisée (Elysia crispata) une espèce de tectibranche localement commune, mais dans les caraïbes)

Il faudrait normalement parler de lhabitat d'une population plutôt que d'une espèce ou d'un "organisme", car s'il est par exemple possible de décrire précisément l'habitat d'un seul ours des Pyrénées, l'espèce Ursus arctos devrait être constituée d'une « métapopulation » divisée en nombreux groupes d'individus (sous-populations) vivant dans des habitats plus variés que ceux dans lesquels les derniers individus de cette espèce tentent de survivre ; cette espèce était autrefois commune dans toute l'Europe, des littoraux aux basses-montagnes. En termes de biotopes, les Pyrénées ne sont en rien représentatifs de leur habitat optimal. Ils ne constituent que leur dernier refuge, celui où ils ont été le moins traqués et chassés.

L'habitat est donc un élément ou d'un ensemble d'éléments du paysage qui offre les ressources suffisantes pour permette à une population d'une espèce de vivre et se reproduire normalement sur ce territoire ; Certains auteurs estiment qu'un habitat (par ce qu'il évolue) n'implique pas une viabilité à long terme pour l'espèce qui y vit, mais au moins une viabilité à court terme[1].

Par extension, le concept peut inclure des milieux artificiels susceptibles de jouer une rôle de substitution en permettant la survie provisoire d'une espèce (le bocage est artificiel, mais constitue un bon habitat de substitution pour de nombreuses espèces des lisières forestières), ou des milieux nécessaires à leur survie et cycle de reproduction, par exemple s'il joue le rôle d'un corridor biologique ou d'un refuge transitoire), le milieu qui lui fournit de quoi subvenir à ses besoins.

Toujours par extension, le mot peut qualifier la somme des caractéristiques particulières du domaine de vie d'une espèce, défini par des facteurs abiotiques et biotiques, spécifiques de l'espèce à l'un des stades de son cycle biologique, ou pour tout son cycle. ce concept a une dimension spatiale forte (une taille trop petite rend un habitat non viable pour une espèce qui n'y trouverait plus les conditions de sa survie. Au-delà on parle souvent d'habitat relictuel). L'habitat a aussi une dimension volumétrique importante pour les organismes capables de voler ou se déplaçant sous l'eau), et une dimension temporelle et biogéographique.

Depuis 40 000 ans, la plupart des phénomènes de régression de la biodiversité et extinction d'espèces semblent directement corrélées aux effets des activités de population humaine, avec une accélération depuis l'apparition de l'agriculture et de son industrialisation[2],[3],[4].
La destruction, l'altération et la fragmentation des habitats par l'Homme sont des causes majeures de disparition d'espèces et de régression de la biodiversité. Meffe & Carroll (1997) estiment que se sont les principales menaces pour la biodiversité ;

Sommaire

Réalité plus complexe et nuancée

Cette ruine a offert un habitat de substitution aux chauve-souris (espèces protégées) et à d'autres organismes cavicoles ou muricoles ou saxicoles. Il a été protégé (muni de grilles) pour cette raison (Francfort-sur-l'Oder, Allemagne)
Outre des habitats semi-naturels, on construit parfois des habitats de substitution totalement artificiels, tel ce gîte pour chauve-souris, à l'Université de Floride (USA)

Dans la réalité les limites d'un habitat peuvent être un peu floues, avec des passages doux d'un habitat à un autre habitat, ou plus souvent une mosaïque de milieux tous favorables (ou neutres) vis-à-vis de l'espèce considérée.

Au sein d'un habitat (forestier par exemple), on trouve différents sous-ensemble (ou « micro-habitats »), qui évoluent dans le temps, et qui sont chacun plus ou moins « optimaux » pour l'espèce forestière considérée.

Un habitat ou micro-habitat est dit « optimal » si dans cet élément de la mosaïque écopaysagère, la réussite reproductive (fitness) de l'espèce et optimale[5]. On parlera d'habitat sous-optimal, s'il s'agit d'un milieu de substitution (naturel ou artificiel) où l'espèce survit, mais difficilement et avec un succès reproductif anormalement bas.

Les modifications anthropiques du paysage ont imposé à de nombreuses espèces de vivre dans des habitats dits « sous-optimaux » ou de substitution dans lesquelles elles peuvent survivre un certain temps, et avec un taux de reproduction ou une durée de vie diminuée (Dans certain cas, ils peuvent même devenir des puits ou pièges écologiques.

On a ainsi montré[6] dans les années 1980 qu'une espèce australienne menacée[7] ; le Râle de lord howe (Tricholimnas sylvestris) qui, suite à l’introduction du sanglier par l’homme dans l’île où cet oiseau vivait, avait du pour survivre se réfugier dans un habitat sous-optimal (aux sommet de l’île). L'espèce y avait survécu, mais en régressant et en populations relictuelles, avec un taux de reproduction très diminué.
Une éradication du sanglier sur toute l'île a effectivement été rapidement suivi du retour de l’oiseau dans son habitat optimum, accompagné d’une succès reproducteur restauré.
Dans ce cas, l'habitat était physiquement toujours présent et apparemment optimal, mais il avait été rendu inaccessible à l'espèce par l'introduction d'une autre espèce, le sanglier.

Comment définir un habitat ?

Un habitat est généralement défini en tant qu'habitat d'espèce, ou par rapport à une biocénose (ex : l'habitat du Pic noir, qui implique la présence d'arbres morts ou colonisés par des organismes xylophages), soit par rapport à une communauté cohérente et équilibrée d'espèces (guilde, écosystèmes) ; d'abord parce que les espèces dominantes modèlent souvent leur habitat, autant qu'elles sont contraintes par lui, ensuite parce que nombre d'entre-elles contribuent à le construire ou à le modifier en leur faveur (Par exemples les sphaignes qui résistent mieux que la plupart des autres plantes aux milieux acides, acidifient fortement les milieux où elles vivent, ce qui permet la persistance de tourbières à sphaignes sur des milliers d'années).

L'habitat peut ainsi être défini par rapport aux espèces qui y sont inféodées.

Sauf précision contraire, on inclut généralement les « habitats de substitution » ainsi que les gîtes ou substrats artificiels dans l'habitat d'une espèces.

Pour certaines espèces des conditions de calme (silence, absence de dérangement) ou de qualité de la nuit (environnement nocturne protégé de la pollution lumineuse, s'ajoutent à celle du milieu physique et écologique).

Pour des espèces très ubiquistes, migratrices ou exploitant de vastes surfaces ou volumes de l'environnement, les limites ou caractéristiques d'un habitat sont parfois floues (où arrêter l'habitat de la baleine grise ? l'habitat de l'hirondelle de fenêtre inclut-il ses corridors de migration et toutes ses zones de nourrissage ?)

Pour ces raisons, ce sont souvent les caractéristiques végétales d'un habitat qui sont retenues pour le définir et le décrire (de plus en plus souvent au moyen de la phytosociologie et en Europe des codes « Corine Biotope», en se basant sur le fait que les plantes reflètent en quelque sorte la nature et l'évolution du milieu, du substrat et des écosystèmes. Dans ces classifications, un habitat (ex : Lande) est subdivisé en types d'habitats (« lande acide à Bruyère », lande paratourbeuse, lande humide ou lande sèche).

Un habitat est parfois aussi un organisme, un super-organisme (ex : corail) ou un organe (ex: notre intestin abrite un ensemble de microorganismes symbiotes ou non pouvant peser jusqu'à plusieurs kg, dit «microbiote». De nombreuses espèces très spécialisées (exoparasite, endoparasite, certains symbiotes ont pour habitat un organe ou l'organisme d'une autre espèce).

Pour reconnaître ou repérer l'habitat qui leur convient le mieux, les espèces mobiles détectent des signaux ou stimuli tactiles (espèces fouisseuses...), visuels et chimiques (olfactifs en particulier) [8]. Divers organes, variables selon les espèces, dont es antennes permettent aux animaux de mieux se diriger vers le point d'origine d'une odeur dans un panache perturbée par les turbulences d'une masse d'air (antennes des insectes[9]) ou l'eau (barbillons de certains poissons, antennes des crustacés, par ex pour le Homard par exemple[10]).
Pour un animal ou une espèce, une attraction irrésistible vers une source de signaux inappropriés peut être fatale, plaçant l'individu ou l'espèce dans une situation de piège écologique (ex : lumière attirant certains papillons).

Enjeux de conservation de la nature

La conservation des habitats est l'enjeu central de la conservation de la Nature ; ils doivent subsister en nombre et taille suffisant, et avec une connectivité écologique suffisante et pertinente, dans le cas des mosaïques ou réseaux d'habitats. Leur intégrité écologique est également importante, alors qu'ils sont de plus en plus fragmentés ; c'est pourquoi dans le monde diverses stratégies et construction de remaillage écologique d'habitats par des corridors biologiques sont testées et/ou mises en œuvre, jusqu'aux échelles inférieures à celles des habitats.

Écologie et protection des habitats

Au XXe siècle, la conservation de la nature a évolué, passant de la notion de protection d'espèce à celle de protection de populations et de réseaux écologiques d'habitat, avec notamment la biologie de la conservation qui s'appuie sur la conservation conjointe des habitats et des espèces qui y vivent et les construisent et entretiennent..

Le World Wildlife Fund a cherché à représenter la surface terrestre en écorégions, zones géographiques, terrestres, marines ou d'eau douce. Afin de procéder à cette identification, WWF a divisé ces trois domaines (terrestre, marin et eau douce) en « type d'habitat principaux », qui peuvent décrire les différentes zones géographiques partageant des conditions environnementales similaires, des structures d'habitat comparables et une béta diversité. Ces habitats majeurs sont globalement comparables aux biomes. WWF a identifié 14 types d'habitats principaux dans le domaine terrestre, 7 en eau douce et 9 en zone marine.

En Europe

Évaluation habitats UE 2010.jpg
Évaluation espèces UE 2010.jpg

L'Europe et ses états-membres ont pour leur part défini les habitats comme étant des «zones terrestres ou aquatiques se distinguant par leurs caractéristiques géographiques, abiotiques et biotiques, qu'elles soient entièrement naturelles ou semi-naturelles». Une directive précise que certains habitats naturels sont d'intérêt communautaire. Ce sont les habitats qui, sur le territoire couvert par la Directive ;

  • sont en danger de disparition (dans leur aire de répartition naturelle) ou
  • ont une aire de répartition naturelle réduite, par suite de leur régression, ou en raison de leur aire intrinsèquement restreinte ou
  • constituent des exemples remarquables de caractéristiques propres à l'une ou à plusieurs des sept régions biogéographiques de l'Europe (alpine, atlantique, boréale, continentale, macaronésienne, méditerranéenne ou pannonique).

Au XXe siècle la tendance a été une forte dégradation de la qualité et surface des habitats naturels. En 2010, d'importantes lacunes existent encore dans la connaissance quantitative et qualitative des habitats marins ; Dans le bilan (2010) d'évaluation des habitats naturels de l'Europe, le pourcentage d’états «inconnus» est bien plus élevé pour les habitats et espèces des régions marines (57% d'espèces dont l'état est qualifié d'inconnu en 2010) que pour ceux des régions terrestres (27 %). De plus, la qualité des données disponibles est jugée mauvaise pour les populations marines (près de 60 % des cas en 2010) deux fois plus souvent que pour les espèces terrestres (35 % des cas)[11].

La directive « Habitat Faune Flore »

Article détaillé : directive habitats.

Cette Directive européenne du 21 mai 1992 part du principe qu'il est illusoire de chercher à protéger les espèces et leurs fonctions écologiques si on ne protège pas aussi et d'abord leur habitat.
Elle vise donc à favoriser le bon état de conservation d'habitats prioritaires pour le maintien de la biodiversité en Europe, en tenant compte des exigences économiques, sociales, culturelles et régionales, reconnaissant que dans le contexte européen du XXe siècle, le maintien de la biodiversité peut "dans certains cas, requérir le maintien, voire l'encouragement, d'activités humaines". Elle s'appuie sur la protection des habitats naturels de la faune et de la flore sauvage dans 6 grandes zones bio-géographiques du territoire de la Communauté européenne : atlantique, boréal, macaronésienne, continentale, alpine et méditerranéenne. Elle complète la Directive oiseaux et ses zones de protection spéciales (ZPS), en intégrant les engagements de la Convention de Berne (1979). C'est un des éléments de la constitution du réseau écologique paneuropéen, qui s'appuie sur des zones spéciales de conservation (ZSC), dite Natura 2000 (Art.3) formant un réseau écologique européen cohérent.

Le classement en ZSC n'implique pas nécessairement l'arrêt ni même la modification de l'activité économique mais impose la mise en place d'un document d'objectif visant la pérennité ou la restauration de processus biologiques et des éléments nécessaires à la conservation des types d’habitats ou des espèces dites "d'intérêt européen" pour lesquelles elles ont été désignées. Les États membres proposent les zonations à l'Europe et mettent en place les documents d'objectifs. Des financements européens et nationaux peuvent aider les agriculteurs, forestiers, etc. à mettre en œuvre les actions de gestion restauratoire ou conservatoire. Cette directive vise un objectif qui est une des conditions du développement soutenable ; la conservation durable d'une quantité minimale d'habitats fonctionnels.

La Directive proposait un calendrier, et demandait des programmes d'amélioration des connaissances scientifiques et techniques, ainsi que d'éducation et l'information générale relatives aux objectifs de la directive, que certains pays, dont la France ont appliqué avec beaucoup de retard et avec des lacunes. Pour des raisons de subsidiarité, la directive n'intègre dans le réseau Natura 2000 que les sites d'intérêt européen. C'est aux états membres de décliner des mesures complémentaires à leur échelle. Les collectivités territoriales y concourant plus ou moins selon les législations des pays. Les États membres doivent prendre des mesures appropriées pour éviter, dans les zones spéciales de conservation (ZSC) les perturbations touchant les espèces pour lesquelles les zones ont été désignées, dès lors que ces perturbations peuvent avoir un effet significatif eu égard aux objectifs de la directive. La perturbation intentionnelle d'une espèce protégée par la directive, notamment lors de sa période de reproduction, de dépendance, d'hibernation et de migration est interdite. La définition de la notion de perturbation et de dérangement a donné lieu à de longues et difficiles discussions, notamment en France concernant le dérangement par des activités de nature, la pêche ou la chasse. Elle est encore sujette à interprétation.

Évaluation des habitats

C'est une discipline encore émergente, car très complexe. C'est une des composantes essentielles de l'évaluation environnementale, notamment dans le cadre des études d'impacts, profil environnementaux ou état initiaux de sites. Plusieurs méthodes sont pour cela utilisées par les écologues[12].
On tend à distinguer les habitats (qui abritent de nombreuses espèces) et l'habitat d'espèce, souvent plus facile à évaluer. Dans une certaine mesure, un état actuel peut être comparé à ce que l'on pense être l'écopotentialité du milieu, et une tendance à l'amélioration ou à la dégradation peut généralement être estimée.

Cartographie des habitats naturels

À la fin du XXe siècle, le besoin est apparu de cartographier de manière plus précise les habitats, ainsi que les réseaux écologiques, pour les besoins des gestionnaires de sites naturels, et pour homogénéiser les données cartographiques acquises par les acteurs locaux, afin d'en permettre l'agrégation au niveau national et paneuropéen.
En Europe[13] pour divers besoins dont concernant les directives « Oiseaux » et « Natura 2000 », ainsi que pour cartographier les Zones Spéciales de Conservation (ZSC), pour les cahiers d'habitats (voir Directive habitats, EUNIS, etc. des moyens et codes de cartographies ont été inventés et partagés par les états-membres, plus tardivement pour les habitats sous-marins. Ces cartes (systèmes CORINE, CORINE Biotopes..) sont essentiellement basées sur des référentiels, critères et nomenclatures phytosociologiques [14].

Enfin, il ne suffit pas de cartographier les habitats, il faut encore pour qu'ils soient fonctionnels qu'ils soient « accessibles »[15] pour la faune. Certains auteurs estiment que l'accessibilité d'un habitat est le meilleur prédicteur de sa richesse, devant d'autres indicateurs plus quantitatifs (tels que le pourcentage du territoire couvert par un habitat, ou même la densité du maillage routier[15] pris indépendamment du contexte.

En France, à la demande du ministère en charge de l'Écologie, un guide[16] permettant une standardisation des cartographies a été publié en 2005 par le Muséum national d’histoire naturelle et la fédération des Conservatoires Botaniques Nationaux. Un référentiel Corine Biotopes a été mis à jour pour la France en 2003[17]. Pour l'environnement marin, il existe aussi en France un observatoire du littoral et IFREMER et d'autres organismes plus spécialisés.

Cette cartographie passe aujourd'hui généralement par 4 étapes

  1. Caractérisation des habitats, et identification des espèces (à partir des données disponibles, dont prospections de terrain, nécessaires à valider les données provenant éventuellement déjà d'images aériennes et satellitales, atlas, etc.). À ce stade une typologie des habitats est établie et validée. Choix d'échelles de cartographie (qui doivent être assez fines, car les échelle de terrain conditionnent celles des restitutions régionales et nationales, en sachant que plus une échelle est fine, plus la cartographie demandera de travail et de temps). L'échelle la plus fine est souvent le 1/2 000e (par exemple utilisée pour les gestionnaires de milieux naturels), le 1/25 000 étant souvent utilisé pour les synthèses régionales ou nationales.
  2. Prospections et cartographie, selon la typologie retenue. Les donnés, géoréférencées, sont portées sur des fonds de cartes à partir de d'orthophotographies numérique (vendues par l'IGN en France), ou de manière complémentaire à partir de la BD Topographique ou du « Scan25® IGN ». L'échelle minimale retenue en France pour cartographier les habitats et sites des espèces végétales est le 1/10 000e (sur la carte, 1 cm représente 100 m sur le terrain)[16].
  3. Création d'un système d'informations géographiques, permettant d'organiser, visualiser, et utiliser ces données (fournies en format E00, MIF/MID ou .shp. et rendues en format .xls, .mdb, ou .txt avec tabulations).
  4. Restitution sous forme de cartes, avec notices descriptives des habitats… en passant donc par un système de projection géographique (Pour éviter les déformations trop importantes, la France a été divisée en 4 zones (du nord au sud) auxquelles correspondent les projections Lambert I, II, III et IV. Les cartes de synthèse nationales sont faite selon une projection spéciale (dite « Lambert II étendu »). Un système Lambert II carto étendu permet de superposer les différentes couches d'informations des SIG locaux ou nationaux dans un même système de projection[16]).

Une validation scientifique des données est faite à chaque stade, par les conservatoires botaniques nationaux (reconnus comme validant la trame verte et bleue nationale (TVB) par le projet de loi Grenelle II, et à échelle nationale finale par le Muséum national d'histoire naturelle (MNHN). Des mises à jour régulières sont prévues, permettant le suivi des modifications d'habitats. Un travail expérimental de cartographie affinée des habitats, aidé par l'Europe (Programme Interreg) est en cours entre le Kent County Council et la Région Nord-Pas-de-Calais[18]., visant notamment à déterminer si de nouveaux apports de l'imagerie satellitaire sont possibles à un coût raisonnable.

Référentiels

Ils sont nombreux. À titre d'exemple pour la France :

En France

Le Grenelle de l'environnement, la loi Grenelle I et la loi Grenelle II et les travaux de préparation ou mise en œuvre de la trame verte et bleue, ont accéléré les travaux sur les habitats. On parle maintenant d' habitats déterminants qui sont les habitats d'espèces dites « espèces déterminantes pour la Trame verte et bleue » (dont la liste varie selon les régions). Ces habitats doivent être suffisamment fonctionnellement liés entre eux pour permettre la connectivité écologique au niveau de l'espèce considérée.

Notes et références

  1. Rosenberg, D:K., Noon, B.R. & Meslow, E.C., Biological Corridors: Form, Function, and Efficacy. 1997, BioScience 47(10): 677-687 (en)
  2. (en) Viederman, S., Meffe, G.K. & Carroll, C.R., 1997. The Role of Institutions and Policymaking in Conservation. In: Principles of Conservation Biology, 2nd ed. Meffe, G.K. & Carroll, C.R. eds
  3. (en) Myers, N., 1997. Global Biodiversity II: Losses and Threats. In: Principles of conservation biology, 2nd ed. Meffe, G.K. & Carroll, C.R. Sinauer Associates, Inc.
  4. (fr) Ramade, F., 1995. Éléments d'écologie: écologie appliquée. 5e édition, Ediscience international, 28, rue Beaunier, 75014 Paris, 632 pp. ISBN10 : 2-10-006838-5, ISBN13 : 978-2-10-006838-8
  5. Martin, T.E., 1998. Are Microhabitat Preferences of Coexisting Species under Selection and Adaptive? Ecology 79(2): 656-670
  6. Miller, B. & Mullette, K.J. 1985. Rehabilitation of an endangered Australian bird: the Lord Howe Island woodhen Tricholimnas sylvestris (Sclater). Biol. Conserv. 34: 55-95
  7. Espèces menacées d'Australie (Wikipedia anglophone) (en)
  8. Paul A. Moore, Jennifer L. Grills and Robert W. S. Schneider, Habitat-specific Signal Structure for Olfaction: An Example from Artificial Streams ; Journal of Chemical Ecology  ; Volume 26, Number 2, 565-584, DOI: 10.1023/A:1005482027152 (Résumé)
  9. Chung Park, John R. Hetling and Thomas C. Baker, Detection and Discrimination of Mixed Odor Strands in Overlapping Plumes Using an Insect-Antenna-Based Chemosensor System Andrew J. Myrick, Kye  ; Journal of Chemical Ecology Volume 35, Number 1, 118-130, DOI: 10.1007/s10886-008-9582-4 (Résumé)
  10. Journal of Chemical Ecology Volume 17, Number 7, 1293-1307, DOI: 10.1007/BF00983763 Chemical orientation of lobsters, homarus americanus, in turbulent odor plumes Paul A. Moore, Nat Scholz and Jelle Atema (Résumé)
  11. Synthèse Rapport "État de conservation des espèces et des habitats naturels de l’Union européenne" voir p 19, ou Rapport de synthèse de la commission ; Rapport technique de l’article 17 (en anglais) ; ; Synthèses par habitat (en anglais) ; Synthèses par espèce (en anglais)
  12. Anderson, S. H.; Gutzwiller, K. J. 1994. Habitat evaluation methods. In: Bookhout, T. A., ed. Research and management techniques for wildlife and habitats. 5th ed. Bethesda, MD: The Wildlife Society; 592-606
  13. européenne, 2003. Interpretation Manual of European Union Habitats. Version EUR 25. Commission européenne, DG Environnement, 127 p.
  14. BARDAT J., BIORET F., BOTINEAU M., BOULLET V., DELPECH R., GEHU J.-M., HAURY J., LACOSTE A., RAMEAU J.-C., ROYER J.-M., ROUX G., TOUFFET J., 2004. Prodrome des végétations de France. Publications scientifiques du MNHN, Paris, 171 p. (Coll. Patrimoines naturels, 61)
  15. a et b Eigenbrod F, Hecnar SJ, Fahrig L. ; Accessible habitat: an improved measure of the effects of habitat loss and roads on wildlife populations ; Landscape Ecology DOI: 10.1007/s10980-007-9174-7.
  16. a, b et c Guide méthodologique ; Cartographie des habitats naturels et des espèces végétales appliquée aux sites terrestres du Réseau Natura 2000
  17. BISSARDON M. et GUIBAL L., 1997. CORINE Biotopes - Types d'habitats français. ENGREF, 217 p. ((fr))
  18. http://www.nordpasdecalais.fr/europe/projet/telechargement/ARCH.pdf Présentation du projet « ARCH »] (Assessing Regional Changes to Habitats)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Concernant la prise en compte des habitats dans la Trame verte et bleue :

  • Guide COMOP TVB 1 (Comité opérationnel Trame Verte et Bleue), Rédaction coordonnée par le Cemagref et le MEEDDM ; 2010 ; « Choix stratégiques de nature à contribuer à la préservation et la à la remise en bon état des continuités écologiques. 1er document en appui à la mise en œuvre de la trame verte et bleue en France », 73p.
  • Guide COMOP TVB 2, Rédaction coordonnée par le Cemagref et le MEEDDM ; 2010 ; « Guide méthodologique identifiant les enjeux nationaux et transfrontaliers relatifs à la préservation et la remise en bon état des continuités écologiques et comportant un volet relatif à l’élaboration des schémas régionaux de cohérence écologique. 2nd document en appui à la mise en œuvre de la trame verte et bleue en France », 127 p.
  • Guide COMOP TVB 3, Rédaction coordonnée par le Cemagref et le MEEDDM ; 2010 ; « Prise en compte des orientations nationales pour la préservation et la remise en bon état des continuités écologiques par les grandes infrastructures linéaires de l’État et de ses établissements publics. 3e document en appui à la mise en œuvre de la trame verte et bleue en France », 120p.
  • La TVB présenté par un des fonctionnaires du COMOP TVB au colloque Trame verte et bleue organisé par FNE à Lille en 2009 (11 pages, pdf, consulté 2010 03 08)
  • Bonnin Marie. (2006), Les corridors, vecteur d’un aménagement durable de l’espace favorable à la protection des espèces, Natures Sciences Sociétés, 14 : S67-S69.
  • Bonnin Marie, Les corridors écologiques, Vers un troisième temps du droit de la conservation de la nature, Collection Droit du patrimoine culturel et naturel, L’Harmattan, 270 pages, 2008.
  • ALSACE NATURE - octobre 2008 – « Infrastructures et continuités écologiques. Étude méthodologique et application test en Alsace », Rapport d’étude au Ministre d’État, Jean-Louis Borloo, 134 p.



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