Guéret

Guéret

46° 10′ 17″ N 1° 52′ 09″ E / 46.171389, 1.869167

Guéret
Le parc du musée de la Sénatorerie.
Le parc du musée de la Sénatorerie.
Administration
Pays France
Région Limousin
Département Creuse (préfecture)
Arrondissement Guéret (chef-lieu)
Canton Chef-lieu de trois cantons
Code commune 23096
Code postal 23000
Maire
Mandat en cours
Michel Vergnier
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes de Guéret Saint-Vaury
Site web http://www.ville-gueret.fr/
Démographie
Population 15 071 hab. (2008)
Densité 575 hab./km²
Aire urbaine 29 244 hab. ()
Gentilé Guérétoise, Guérétois
Géographie
Coordonnées 46° 10′ 17″ Nord
       1° 52′ 09″ Est
/ 46.171389, 1.869167
Altitudes mini. 350 m — maxi. 685 m
Superficie 26,21 km2

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Guéret (en occitan Garait [gɒˈraj, gɒˈre]) est une commune française, préfecture du département de la Creuse dans la région Limousin.

Guéret, après avoir été la ville principale de la partie haute du comté de la Marche et le chef-lieu du nouveau département en 1790, est aujourd'hui la préfecture de la Creuse. Pour autant, elle n'a pas oublié ses origines marchoises et le drapeau de la Marche flotte devant la mairie et sur le rond point de l'Europe.

Ses habitants sont appelés les Guérétois.

Sommaire

Géographie

Guéret est situé sur un vaste plateau entre la Creuse et la Gartempe, au pied du Puy de Gaudy et du Maupuy qui atteignent 651 et 689 m. La ville s'incline sur les pentes de la colline de Guéret Grancher ou l'altitude atteint 571 m. Elle marque la limite entre la prédominance du bocage marchois au nord de la Creuse et du domaine forestier au sud.

Climat

Guéret connait un climat plutôt frais et humide en hiver du fait de l'ouverture vers l'ouest du pays ainsi que du relief. Malgré tout, de belles périodes de temps ensoleillé et chaud se produisent régulièrement en été mais également en automne ou bien souvent un été de la Saint-Martin se produit tout comme dans une grande partie du Limousin.

Toponymie

Attesté sous la forme Waractus au VIIe siècle, de Garait vers 1140, Garag 1140 (forme sud-occitane), Garactum vers 1315, Garet en 1451[1].

Selon Albert Dauzat, l'enfant du pays,[2] : « [Guéret] doit son origine à un monastère fondé en 669 dans un vaste guéret. » Ernest Nègre[3] y voit le sens de « friche », précédent la fondation du monastère.

Le terme français « guéret » a plusieurs significations paradoxales :

  1. Terre inculte, en jachère, pâturage maigre
  2. Terrain labouré
  3. (poétique) Champ cultivé, champ couvert de moisson

Le terme est issu du bas latin vervactum / bervactum « terre en jachère, friche » altéré en varactum, puis waractum par influence du germanique sur l'initiale, d'où garet / guéret[4].

Histoire

Moyen Âge

C'est au VIIe siècle que Lantarius, comte de Limoges, persuada le moine Pardulphe (ou saint Pardoux) de rejoindre son domaine rural de Waractus. Pardulphe, jusqu'alors ermite réputé pour ses pouvoirs de thaumaturge, y devint abbé d'un monastère autour duquel un village se construit. L'ensemble fut rasé par les Vikings au IXe siècle, mais une modeste cité y fut reconstruite, donnant naissance à Guéret.

Des guerres de religion à la Révolution française

La ville devint en 1514 capitale de la Marche, et sa vocation de siège administratif fut confirmée en 1790 lorsque la ville fut choisie comme chef-lieu du département.

La ville connaît plusieurs insurrections contre l’impôt, la maltôte : le 1er juin 1705, suivant l’exemple des habitants de Limoges, plusieurs centaines d’émeutiers attaquent les employés des Fermes générales et les huissiers, tous chargés de prélever l’impôt, et lapident l’entrepôt de la ferme des tabacs[5]. Dans ces affaires, la solidarité populaire se manifeste : en 1785, plusieurs centaines d’habitants de la ville réussissent à libérer une femme[6] ; en 1705, les autorités municipales préfèrent ne pas agir[7].

XIXe siècle

En juin 1848, les révoltés d'Ajain sont des paysans des communes d'Ajain, Ladapeyre et Pionnat qui marchent sur Guéret. Ils veulent délivrer leurs camarades emprisonnés pour s'être opposés à l'impôt que l’Assemblée conservatrice vient de voter en juin 1848. À l'entrée de la ville, l'affrontement avec la Garde nationale fait seize morts parmi les manifestants[8]. Pendant la Deuxième République, la commune de Guéret est à gauche (la Montagne)[9].

Depuis le Moyen Âge, comme dans toutes les communes du département, beaucoup d'hommes partaient tous les ans dans les grandes villes sur les chantiers du bâtiment pour se faire embaucher comme maçon, charpentier, couvreur... C'est ainsi que les maçons de la Creuse devinrent bâtisseur de cathédrales, en 1624, ils construisirent la digue de La Rochelle, au XIXe siècle, ils participèrent à la construction du Paris du baron Haussmann. Initialement temporaire de mars à novembre, l'émigration devint définitive : ainsi la Creuse a perdu la moitié de sa population entre 1850 et 1950. On retrouve dans les romans Mémoires de Léonard, ancien garçon maçon de Martin Nadaud et Jeantou, le maçon creusois de Georges Nigremont, la description de cet exode qui marqua si fortement les modes de vie.

XXe siècle

Pendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux Creusois requis pour le Service du travail obligatoire rejoignent les camps des maquisards. Parmi eux, trois jeunes de Guéret John Allan Colomb, 21 ans, Robert Janvier, 18 ans et Jacques Nouhaud, 19 ans seront tués par les Allemands le 7 septembre 1943 dans le bois du Thouraud[10]. Albert Fossey alias François était en 1943 le chef départemental adjoint des Mouvements unis de la Résistance (MUR) de la Creuse, puis le chef départemental des maquis de l'Armée secrète de la Creuse. En 1944 il sera le chef départemental des FFI de la Creuse avec le grade de lieutenant-colonel. Le 7 juin 1944 il dirige la première Libération de Guéret puis les Allemands reprennent la ville le 9 juin. Après une guérilla dans l'ensemble du département, Guéret est de nouveau libérée le 25 août 1944 par les maquisards du commandant François[11]. C'est Roger Cerclier qui reçoit la reddition de la garnison allemande de Guéret. Président du Comité départemental de Libération, il exerce ses fonctions avec sang-froid et modération.

Article détaillé : Libération de Guéret.

Dans les années 1960, les enfants réunionnais déportés en Creuse étaient accueillis lors de leur arrivée dans un foyer de Guéret. Puis ils étaient envoyés dans des familles d'accueil à travers la Creuse. Aujourd'hui c'est l'Espace Créole qui se trouve dans les bâtiments[12].

Administration

La préfecture de la Creuse

Guéret est la préfecture de la Creuse depuis la création du département en 1790.

Guéret est divisée en trois cantons :

Place Bonnyaud

La Trinité place Bonnyaud.
  • La fête foraine sur la place Bonnyaud ici appelée la « Trinité ».
  • Le présidial (actuel hôtel de ville).
  • La fontaine des Trois-Grâces (en bas à gauche sur la place).
  • Le palais de justice (à droite sur la place).
  • Les locaux de la Poste (en haut à droite).
  • La cour et une partie de l'école Roger-Cerclier (derrière l'hôtel de ville).
  • L'esplanade François-Mitterrand (devant l'hôtel de ville).
  • Les toits et une partie de l'office de tourisme de la Creuse (en bas à droite).

La commune

Les élus

Lors des élections municipales du 9 mars 2008, la liste menée par le maire sortant M. Michel Vergnier (Parti socialiste) a recueilli 73,12 % des votes soit 29 sièges et la liste menée par M. Dominique Mazure a recueilli 26,88 % soit 4 sièges[13].

Liste des maires et présidents de la municipalité successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1998 ... Michel Vergnier PS Député, enseignant
1978 1998 André Lejeune PS Député (1981-1993), sénateur (1980-1981, 1998-2009), enseignant
mars 1977 1978 Guy Beck PS Député (1973-1978), haut fonctionnaire
1973 mars 1977 Maurice Chantrelle UDR Médecin
mars 1971 1973 Olivier de Pierrebourg UDR Député (1951-1973), journaliste
mars 1965 1970 Raymond Gadet    
1957 mars 1965 Marcel Brunet    
mai 1953 1957 Jules Lagrange    
1944 mai 1953 Hubert Gaudriot Radical-socialiste Ingénieur
1909 mai 1935 Alfred Grand Gauche démocratique Avoué puis sénateur
  1909 Philippe Lecante    
1870 1873 Joseph-Edmond Fayolle Républicain Avocat et sénateur
    François Laroche Gauche opportuniste Sénateur en 1885
1815 1818 François Coudert de la Villatte    

Démographie

Évolution démographique de Guéret
Années 1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
Population 3 379 3 125 3 434 4 014 3 921 4 796 4 849 5 404 5 033
Années 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
Population 5 150 5 139 5 136 5 725 5 859 6 749 7 065 7 799 7 457
Années 1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
Population 8 083 8 058 8 281 7 963 7 984 7 890 8 789 10 192 10 131
Années 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 -
Population 11 384 12 849 14 855 15 720 14 706 14 123 14 792 15 071[14] -
Notes, sources, ... De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; à partir de 2006 : population municipale légale.
Sources : INSEE [15] et Cassini[16].

Économie

Quai de la gare.

Guéret est la ville à la plus forte croissance du département qui se modernise fortement et où le BTP tient à ce jour une place de choix.

Sur les trois dernières années, plusieurs grands projets y ont été porté à terme, notamment la BMI (Médiathèque), la rénovation de la salle polyvalente devenue Espace André Lejeune, le conservatoire départemental Émile Goué et, en cours de construction : le centre de secours principal de Guéret, l'EPAD (maison de retraite), l'hôpital de jour (annexe du CHS La Valette).

Culture

Personnalités

Monuments et lieux touristiques

Guéret possède deux monuments historiques[17] :

  • l'hôtel des Moneyroux[18](appelé aussi à tort « château des Comtes de la Marche »[18], aucun comte n'ayant résidé à Guéret). Cette bâtisse de style gothique flamboyant fut construite au XVe siècle par Antoine Allard, seigneur de Moneyroux et trésorier du comté de la Marche. C'est aujourd'hui le siège du conseil général de la Creuse. On peut le visiter lors des journées du patrimoine. L'hôtel est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 15 juin 1926, à l'exception des éléments suivants : les façades et toitures depuis l'escalier circulaire à l'est, la chapelle des Pénitents, les salles et les cheminées de l'ancien donjon et l'escalier sur plan carré de l'aile ouest qui sont classés au titre des monuments historiques par arrêté du 27 octobre 1941[18]
  • le Présidial du XVIIe siècle abritant l'hôtel de ville[19]. Les parties du XVIIe siècle (portail sur la place du Marché, façades en retour d'équerre en granit et décorées de pilastres et cartouches, escalier en pierre et salle au rez-de-chaussée de l'aile en avancée) sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 26 juillet 1934[19].

La ville abrite d'autres lieux notables.

Activités culturelles

Différents lieux et activités culturels s'offrent aux habitants :

  • Un cinéma de 5 salles dont une salle équipé 3D, la gestion est assurée par une association en affermage avec la ville de Guérêt[23]
  • La Fabrique[24] présente des spectacles de danse, théâtre, musique, lecture et culture urbaine.
  • Une médiathèque ou BMI (Bibliothèque multimédia intercommunale) avec un auditorium, des ordinateurs en libre service et un large choix de livres, de DVD…
  • Le musée de la Sénatorerie de Guéret. Avec ses différents départements : Sciences Naturelles, Armes, Tapisseries, Sculpture, Peinture, Emaux, Pièces Archéologiques...
  • Un parc animalier, le parc animalier des Monts de Guéret ou parc aux Loups.
  • Une piscine municipale avec un Bassin de 25 m et un plus petit avec jacuzzi, douche massante et toboggan pour enfants.
  • Chaque année une grande soirée sur la plage de Courtille organisée par l'association ADASMUSIC qui réunit parfois plus de 4000 personnes.
  • Les Nuits d'été de Guéret : plusieurs concerts sont organisés sur les places Varillas, place du Marché ou place Bonnyaud.

Jumelages

Drapeau de l'Allemagne Stein (Allemagne) depuis 1991

Pour approfondir

Liens internes

Liens externes

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Bibliographie

  • Maurice Favone, Histoire de la Marche., Dorbon aîné éditeur, 1939  ;

Notes et références

  1. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, vol. I, Genève, Librairie Droz, 1990, 1871 p. [présentation en ligne], p. 345 
  2. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Librairie Guénégaud, 1979, 2e éd., 738 p. [présentation en ligne], p. 336 
  3. Op. cité.
  4. Étymologie du mot guéret
  5. Jean Nicolas, La Rébellion française : mouvements populaires et conscience sociale, 1661-1789, Paris, Gallimard, coll. « Folio », 2008, 1076 p. (ISBN 978-2-07-035971-4) [présentation en ligne], p. 108 
  6. Jean Nicolas, op. cit., p. 111
  7. Jean Nicolas, op. cit., p. 161
  8. L'inauguration de la plaque commémorative
  9. Bernard Moreau, Marianne bâillonnée : les républicains de l’Indre et le coup d’État du 2 décembre 1851, Chaillac, Points d’Æncrage, 2002, 109 p. (ISBN 2-911853-05-9), p. 11 
  10. Mémorial GenWeb
  11. Ordre de la libération
  12. Réunionnais de la Creuse
  13. Source : ministère de l'Intérieur
  14. Insee, Population légale 2008.
  15. Guéret sur le site de l'Insee
  16. Population avant le recensement de 1962
  17. Liste des monuments historiques de la commune de Guéret, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
  18. a, b et c Hôtel des Moneyroux, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
  19. a et b Présidial, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
  20. Le musée de la Sénatorerie
  21. http://memorial-genweb.org/~memorial2/html/fr/photo.php?id_source=8751 Photo du monument
  22. http://histoire-gueret.fr/index.php/?2007/09/11/145-henri-coutheillas-et-le-monument-aux-morts-de-gueret Source : histoire de Guéret
  23. Le Sénéchal
  24. La Fabrique



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