Alchimiste

Alchimiste

Alchimie

Jan van der Straet - Le laboratoire de l'alchimiste (1551)

L'alchimie est une discipline qui recouvre un ensemble de pratiques et de spéculations en rapport avec la transmutation des métaux[1]. L'un des objectifs de l'alchimie est le grand œuvre, c'est-à-dire la réalisation de la pierre philosophale permettant la transmutation des métaux, notamment des métaux "vils", comme le plomb, en métaux nobles, l'argent, l'or. Un autre objectif classique de l'alchimie est la recherche de la panacée (médecine universelle) et la prolongation de la vie via un élixir de longue vie. La pratique de l'alchimie et les théories de la matière sur lesquelles elle se fonde, sont parfois accompagnées, notamment à partir de la Renaissance, de spéculations philosophiques, mystiques ou spirituelles.

Bien que des pensées et des pratiques de type alchimique aient été présentes dans d'autres civilisations, notamment en Chine (dès le IVe s. av. J.-C.) et en Inde (dès le VIe s.), l'alchimie à proprement parler est vraisemblablement apparue dans l'Égypte hellénistique des Ptolémées entre -100 (avec Bolos de Mendès) et 300 (avec Zosime de Panopolis). Elle s'est ensuite développée dans le monde arabe puis européen durant le Moyen Âge et jusqu'à la Renaissance. Vers la fin du XVIIe siècle siècle l'alchimie connaît une phase de déclin sans toutefois disparaître totalement. L'alchimie et la chimie sont difficiles à distinguer jusqu'au XVIIIe siècle à la fin duquel s'impose la chimie moderne avec les travaux de Lavoisier.

Laboratoire de l'alchimiste
Hans Vredeman de Vries, circa 1595

Sommaire

Étymologies

Le mot "alchimie" vient de l'arabe: الكيمياء, al-kīmiyāﺀ. Le terme est arrivé en français au XIVe siècle, par le latin médiéval alchemia. Les mots alchimie et chimie sont restés synonymes jusqu'à l'apparition de la chimie moderne au XVIIIe siècle[2].

Différentes hypothèses ont été avancées pour l'origine du mot en arabe[3]. Le mot arabe proviendrait du mot grec khemeioa[4], désignant également l'alchimie dans son acception moderne. Le philologue Hermann Diels dans son Antike Technik (1920) y voyait la "fusion" (du grec ancien chumeia/chêmeia signifiant "art de fondre et d'allier les métaux"). kimiya pourrait également venir du mot copte kēme (ou son équivalent en dialecte bohaïrique, khēme), lui-même dérivant du démotique kmỉ, correspondant au moyen égyptien Km.t, désignant l'Égypte.

Les termes alchimie et chimie (en latin alchemia et chemia, ou alchymia et chymia) sont strictement synonymes jusqu'au début du XVIIIe siècle, avec notamment l'ouvrage polémique de Étienne-François Geoffroy Des supercheries concernant la pierre philosophale (1722)[5]

Historique

L'alchimie gréco-alexandrine

L'alchimie occidentale est née dans l'ancienne Égypte gréco-romaine à Alexandrie entre le Ie siècle avant J-C et le IIIe siècle après J-C.

Les origines (IIe ou Ier siècle av. J.-C.)

« En ce qui concerne la substance même de l'alchimie gréco-égyptienne, A.-J. Festugière a montré qu'elle était née de la rencontre d'un fait et d'une doctrine.[6] Le fait est l'art du bijoutier et du teinturier fantaisie, c'est-à-dire l'art de reproduire à meilleur compte l'or, l'argent, les pierres précieuses et la pourpre. La doctrine est une spéculation mystique centrée sur l'idée de sympathie universelle. »[7]

L'alchimie est liée à la philosophie hermétique, qu'on peut définir comme « une vision du monde fondée sur les correspondances et 'sympathies' unissant macrocosme et microcosme »[8]. Il ne faut cependant pas confondre les deux, les textes philosophiques du Corpus Hermeticum ne parlant pas d'alchimie. Des textes, à la fois hermétiques et alchimiques, apparaissent dès le IIe ou Ier siècle av. J.-C.[9]. Sont-ils égyptiens pour autant ? Selon Garth Fowden, « dans le cas de l'alchimie, les anciens Égyptiens sont connus pour s'être intéressés à l'origine et à la nature des pierres précieuses et des métaux, et les textes alchimiques grecs de l'Antiquité tardive contiennent diverses allusions à l'Égypte et à ses traditions, mais nous n'y trouvons rien d'analogue à l'évolution, sans solution de continuité, de la magie pharaonique à la magie gréco-égyptienne. Le même discours vaut pour l'astrologie. »[10] L'égyptologue François Daumas est d'un avis opposé : il voit un lien entre la pensée égyptienne et l'alchimie gréco-égyptienne, à travers la notion de pierre, pierre à bâtir ou pierre philosophale[11]. Les Égyptiens avaient une conception dynamique de la pierre. Dans un des Textes des pyramides (513 a), un lapis-lazuli croît comme une plante. Dans une inscription à Abou Simbel, datant du règne de Ramsès II (1279-1213 av. J.-C.), le dieu Ptah, créateur du monde, dit comment les déserts créent des pierres précieuses.

Les premiers alchimistes : Bolos de Mendès, Zosime de Panopolis

Deux sources principales de textes de cette époque ont été conservées : deux recueils sur papyrus, conservés à Leyde et à Stockholm datés de 300 après J.-C.[12] et un corpus constitué à l'époque byzantine[13]. Les textes les plus anciens sont des œuvres de Bolos de Mendès, et des citations ou courts traités mis sous des noms de personnages célèbres, mythologiques ou divins (Hermès, Isis, Moïse...) ou réels (Jamblique, Marie la Juive...). Dans ces textes, écrits avant 300, l'aspect spéculatif de l'alchimie n'est pas forcément présent et les recettes font plus penser à des recettes techniques[14]. Le premier alchimiste de cette période serait peut-être Bolos de Mendès, dit le Pseudo-Démocrite. Il vivait vers 100 av. J-C[15] ou 200 av. J.-C.[16] on lui attribue le traité Questions naturelles et mystiques[17]. Il s'agit de recettes d'atelier, reposant sur la loi des sympathies et des antipathies, pour fabriquer les quatre objets de l'alchimie d'alors : l'or, l'argent, le pourpre (porphyre), les pierres précieuses. Il semble que le livre date "sous sa forme actuelle" du Ier siècle[18], mais il pourrait remonter à Bolos. Sénèque attribue à Démocrite (donc peut-être à Bolos de Mendès le Pseudo-Démocrite) des réussites alchimiques ou simplement métallurgiques, notamment le moyen d'amollir l'ivoire ou de convertir par la cuisson certaines pierres en émeraude[19].

En revanche, avec Zosime de Panopolis, la technique se double d'une mystique et d'une symbolique. Zosime reste le fondateur canonique de l'alchimie gréco-égyptienne. Il vivait, comme sans doute Bolos, à Alexandrie mais aux environs de l'an 300[20]. Ses recettes alchimiques[21] ainsi que ses principes feront autorité. Deux autres auteurs de cette période sont restés célèbres pour leurs commentaires ou leurs recettes; Olympiodore l'Alchimiste, qui est peut-être Olympiodore le Jeune (un recteur de l'école néoplatonicienne d'Alexandrie, en 541) et Synésius, qui est peut-être Synésios de Cyrène. Olympiodore le Jeune, au VI° s., sur l'analogie planètes-métaux, donne un système de correspondances, qui sera classique en alchimie : or-Soleil, argent-Lune, plomb-Saturne, électrum-Jupiter, fer-Mars, cuivre-Vénus, étain-Mercure.[22]

Les premières techniques alchimiques

Les alchimistes alexandrins utilisaient quatre types de techniques pour « fabriquer » de l'or, techniques consignées dans des recettes [23] :

  • la fabrication d'alliages semblables à de l'or, composés de cuivre, d'étain et de zinc (comme le laiton ou le moderne « or de Mannheim », alliage de cuivre et de zinc utilisé en bijouterie[24]
  • l'altération de l'or, en lui incorporant du cuivre et de l'argent dont les teintes rougeâtres et verdâtres des alliages avec l'or se compensent, ne modifiant pas la coloration initiale. Les alchimistes interprétaient cela comme la transformation de l'argent et du cuivre initial par l'or agissant comme une semence.
  • la dorure superficielle des métaux (les recettes parlent alors de teinture plutôt que de fabrication). Cela se faisait par trois méthodes : l'utilisation d'un vernis laque teinté, le traitement par des solutions pour former une couche de sulfures, et la corrosion en surface d'or altéré, pour ne laisser à l'extérieur qu'une couche d'or pur (l'agent corrosif étant probablement une sorte d'anhydride sulfurique obtenu par calcination de sulfates de fer et de cuivre)
  • l'utilisation de substances volatiles dans des processus de distillation et de sublimation, permettant d'extraire l'"esprit" d'un corps et de l'y réintroduire.

L'alchimie arabe

Un certain nombre de traités arabes médiévaux de magie, d’astrologie ou d’alchimie sont attribués à Balînâs Tûwânî (Apollonius de Tyane). Au VIe s., en lien avec ce mage pythagoricien, le Livre du secret de la Création. Kitâb sirr al-Halîka donne en arabe le texte de la Table d’émeraude, qui joue un rôle essentiel dans la tradition hermético-alchimique.

"C'est ici le livre du sage Bélinous [Apollonius de Tyane], qui possède l'art des talismans : voici ce que dit Bélinous. (...) Il y avait dans le lieu que j'habitais [Tyane] une statue de pierre, élevée sur une colonne de bois ; sur la colonne, on lisait ces mots : 'Je suis Hermès, à qui la science a été donnée...' Tandis que je dormais d'un sommeil inquiet et agité, occupé du sujet de ma peine, un vieillard dont la figure ressemblait à la mienne, se présenta devant moi et me dit : 'Lève-toi, Bélinous, et entre dans cette route souterrraine, elle te conduira à la science des secrets de la Création...' J'entrai dans ce souterrain. J'y vis un vieillard assis sur un trône d'or, et qui tenait d'une main une tablette d'émeraude... J'appris ce qui était écrit dans ce livre du Secret de la Création des êtres... [Table d'émeraude :] Vrai, vrai, indiscutable, certain, authentique ! Voici, le plus haut vient du plus bas, et le plus bas du plus haut ; une oeuvre des miracles par une chose unique..."

L'alchimie arabe naît en 685 quand, dit la légende, le prince Khâlid ibn al-Yazîd commande au moine Marianus (ou Morienus), élève de l'alchimiste Étienne d'Alexandrie (vers 620), la traduction en arabe de textes alchimiques grecs ou coptes[25].

Au VIII-Xe siècle apparaît le Corpus Jabirianum, attribué à Jâbir ibn Hayyân[26]Jâbir ibn Hayyân, dit Geber (vers 770), pose comme première triade celle du corps, de l'âme et de l'esprit. Il insiste sur l'élixir comme remède et panacée, et l'élixir n'est pas seulement minéral. Geber pose aussi un septénaire, celui des sept métaux : or (Soleil), argent (Lune), cuivre (Vénus), étain (Jupiter), plomb (Saturne), fer (Mars), vif-argent (Mercure) ; un autre septénaire, celui des opérations : sublimation, distillation ascendante ou descendante (filtration), coupellation, incinération, fusion, bain-marie, bain de sable. L’argyropée est une étape, non une chute : elle s’intègre dans l’œuvre. Les quatre Éléments et les quatre Qualités sont autonomes. Dans toute substance des trois règnes il est possible d’augmenter, de diminuer la proportion, voire de faire disparaître le chaud, le froid, etc. et ainsi d'obtenir une tout autre substance.

On attribue à Geber la découverte de l'acide nitrique, obtenu en chauffant du salpêtre KNO3 en présence de sulfate de cuivre (CuSO4⋅5H2O) et d'alun (KAl(SO4)2⋅12H2O), et de l'acide sulfurique (le vitriol), et l'eau régale. Il a également isolé l'antimoine et l'arsenic de leurs sulfures (stibine et orpiment/réalgar).

Râzî (860-923), appelé Rhazès en Occident, a laissé un Livre des secrets. Kitâb al-asrâr de grande influence.

L'encyclopédie des Frères de la pureté (Ikhwân as-Safâ, 963) contient une section sur l'alchimie[réf. nécessaire].

Le philosophe Algazel (Al-Ghazâlî 1058-1111) parle d'une alchimie de la félicité (kimiyâ es-saddah).

L'alchimie durant le Moyen Âge

Les traductions et l'influence de l'alchimie arabe

Al-Razi, dans le Recueil des traités de médecine de Gérard de Crémone, 1250-1260

L'alchimie arabe, qui a son apogée entre le IXe siècle et le XIe siècle, va largement et rapidement se diffuser dans l'Occident chrétien sous la forme de traductions latines, à partir du milieu du XIIe siècle[27]. L'une des tout premières est le Morienus : Robert de Chester, en 1144, traduit en latin un livre arabe de Morienus Romanus, le Liber de compositione alchemiae quem edidit Morienus Romanus[28] qui dit : "Puisque votre monde latin ignore encore ce qu'est Alchymia et ce qu'est sa composition, je l'expliquerai dans ce livre. Alchymia est une substance corporelle composée d'une chose unique, ou due à une chose unique, rendue plus précieuse par la conjonction de la proximité et de l'effet." Vers la même époque Hugues de Santalla traduit le Livre du secret de la création attribué à Balinous (le nom arabe d'Appolonius de Tyane qui comprend la première version latine de la Table d'émeraude). Et le franciscain Gérard de Crémone (~1114-~1187) traduit le liber divinitatis de septuaginta ('livre des septantes) de Geber (dont la plupart des textes qui lui seront ensuite attribués sont des créations latines) et des textes faussement attribués à Rhazès[27].

Le passage du Kitâb al-Shifâ’ (vers 1020), dans lequel Avicenne s'oppose à l'alchimie, est traduit en latin sous le titre De congelatione et conglutinatione lapidum De la congélation et de la conglutination de la pierre), par Alfred de Sareshel vers 1190. Mis en annexe du livre IV des Météorologiques, dans lequel Aristote discute de la nature et de la formation des métaux qui, il sera attribué à ce dernier, et influencera tant les alchimistes que leurs opposants.[29]. L’or est fait de Mercure et de Soufre combinés sous l’influence du Soleil. Une phrase célèbre retient les esprits :

"Que les alchimistes sachent qu’ils ne peuvent transmuter les espèces métalliques. Sciant artifices alchemiae species metallorum transmutari."

Cette vague de traductions se poursuit au XIIIe siècle et de nombreux textes arabes sont mis sous le noms d'autorités antiques, philosophes comme Socrate, Platon, Aristote Galien, Zosime de Panopolis (latinisé en Rosinus, et lui effectivement alchimiste), ou figures mythiques comme Hermès Trismégiste, Appolonius de Tyane, Cléopatre...[27].

Avec ce corpus traduit de l'arabe, outre un certain nombre de termes techniques comme alambic ou athanor, l'alchimie latine va hériter de ses principales thématiques et problématiques : l'idée que les métaux se forment sous la Terre sous l'influence des planètes à partir de soufre et de mercure, et que l'alchimie vise à reproduire, accélérer ou parfaire ce processus ; l'analogie entre alchimie et médecine, sous la forme de l'élixir - la connotation religieuse, le dieu créateur étant vu comme le modèle de l'alchimiste - la question de la diffusion ou du secret de la connaissance alchimique[27].

Plusieurs traditions sont représentées dans ces textes : des traités pratiques et clairs, parmi lesquels ceux issus de l'école de Geber et de Rhazès, et le De anima in arte alchemia attribué à Avicenne, qui reflètent une véritable recherche expérimentale, des traités de recettes reprenant la forme du Secretum Secretorum (attribué à Rhazès et traduit par Philipe de Tripoli vers 1243, et des textes allégoriques dont le Morienus, la Turba philosophorum et la Tabula Chemica de Senior Zadith (Ibn Umail)[27]. Le Pseudo-Geber (Paul de Tarente, auteur de La somme de perfection. Summa perfectionis, 1260)[30], le Pseudo-Arnaud de Villeneuve (Rosarius, av. 1332), Gérard Dorn (Clavis totius philosophiae chymisticae, 1566) reprendront l'idée de mêler pratique et allégorie.

L'alchimie médiévale latine

Vers 1210, le savant Michael Scot écrit plusieurs traités alchimiques : Ars alchemiae[31], Lumen luminum. Il est le premier à évoquer les vertus médicales de l’or potable ; Roger Bacon (Opus majus, 1266 ; Opus tertium, 1270), le Pseudo-Arnaud de Villeneuve (Tractatus parabolicus, vers 1330), le paracelsien Gérard Dorn (De Thesauro thesaurorum omnium, 1584) poursuivront dans ce sens.

Vers 1250, Albert le Grand admet la transmutation, il établit l’analogie entre la formation du fœtus et la génération des pierres et métaux[32]. Il défend la théorie du soufre et du mercure. Il est sans doute l'auteur de Alkimia[33] ou de Alkimia minor[34], mais pas des autres traités, tels que Semita recta, ou Le composé des composés. Compositum de compositis. Thomas d'Aquin n'est pas alchimiste, quoiqu'on lui attribue le magnifique L'aurore à son lever (Aurora consurgens), qui présente l'alchimie comme une quête de régénération spirituelle, intérieure[35], qui date de 1320. [7].

Roger Bacon s'est intéressé à l'alchimie dans son Opus minus (1267)[36], dans son Opus tertium[37], dans son commentaire au Secret des secrets (1275-1280) qu'il croit à tort d'Aristote ; mais Le miroir d'alchimie (Speculum alchimiae)[8] date du XVe s. : il est d'un Pseudo-Roger Bacon. Roger Bacon (Opus majus, 1266) soutient que la médecine des métaux prolonge la vie[38] et que l’alchimie, science pratique, justifie les sciences théoriques (et non plus l’inverse) : le premier, il voit le côté double (spéculatif et opératoire) de l'alchimie.

Pour le Pseudo-Roger Bacon[39] :

« L'alchimie est la science qui enseigne à préparer une certaine Médecine ou élixir, laquelle étant projetée sur les métaux imparfaits, leur donne la perfection dans le moment même de la projection. »

Les deux principes ou Substances étaient le Soufre et le Mercure, un troisième s'ajoute dès la Somme de la perfection (Summa perfectionis) (1260) : l'Arsenic. L'ouvrage est attribué à l'Arabe Geber (Jâbir ibn Hayyân), mais il est du Pseudo-Geber, ou Geber latin, Paul de Tarente.

Les auteurs les plus caractéristiques sont Arnaud de Villeneuve (1245-1313), Denis Zachaire, le Pseudo-Lulle (début du XVe) s.[40], le chanoine George Ripley [41], le prétendu Bernard le Trévisan[42].

L'année 1330 est la date de la Précieuse perle nouvelle (Margarita pretiosa novella), de Petrus Bonus, qui est un discours théologique. L'auteur distingue recherche scientifique et illumination divine. Il est le premier à faire une lecture alchimique des grands mythes antiques, comme la Toison d’or, Pan, les métamorphoses d'Ovide, Virgile, etc.[réf. nécessaire] ; il sera suivi par Augurelli, Pic de la Mirandole, G. Bracesco + 1555, Dom Pernéty. Petrus Bonus soutient la théorie du mercure seul. Le premier, il compare la pierre philosophale au Christ[réf. nécessaire].

Vers 1350 Rupescissa (Jean de Roquetaillade) (De consideratione quintae essentiae) assimile élixir et alcool, comme un cinquième Élément, une quintessence donc, qui peut prolonger la vie. Il dit que l’on peut extraire cette quintessence de toutes choses, du sang, des fruits, du bois, des fleurs, des plantes, des métaux. D’où certains remèdes. Il fait une alchimie distillatoire, car, pour lui, la quintessence est un distillat extrêmement puissant qui peut s’extraire de l’alcool distillé mille et une fois. Cette théorie de la quintessence introduit l’idée du « principe actif » possédant au centuple les mêmes propriétés que les simples, dont Galien avait détaillé les effets bénéfiques sur le plan humain.

Alchimie et christianisme

L'Église catholique n'a jamais condamné pour hérésie l'alchimie en tant que telle. Les condamnations ne sont faites que dans des cadres limités : celle des faux-monnayeurs et des magiciens, la discipline interne aux ordres mendiants (franciscains et dominicains), et au XVIIe la dénonciation des libertins[43]. L'idée de cette condamnation n'apparaît qu'avec les occultistes du XIXe[44].

En 1273, 1287, 1289, 1323, 1356, 1372, les chapitres généraux des dominicains intiment aux frères de remettre à leurs supérieurs les écrits d'alchimie ou (en 1321) de les détruire.[45] En 1295, la législation des franciscains leur interdit de détenir, lire, écrire des livres d'alchimie.[46]

Élie de Cortone, Gérard de Crémone, Roger Bacon[47], Jean de Roquetaillade sont des franciscains.

Dans le Tractatus parabolicus du Pseudo-Arnaud de Villeneuve (milieu du XIVe s.), pour la première fois, l’image du Christ (sa vie, sa Passion, et sa résurrection) est comparée à la pierre philosophale. L'alchimie devient, dès lors, chrétienne[48]. Le Pseudo-Lulle : "De même que Jésus-Christ a pris la nature humaine pour la délivrance et la rédemption du genre humain, prisonnier du péché par la suite de la désobéissance d'Adam, de même, dans notre art, ce qui est souillé criminellement par une chose est relevé, lavé et racheté de cette souillure autrement, et par la chose opposée."[49] Toujours à la même époque (1350), Jean de Roquetaillade établit le lien entre Grand Oeuvre et Passion du Christ.

L'alchimie durant la Renaissance

La Table d'émeraude - version latine - Extrait du De Alchimia, Chrysogonus Polydorus (peut-être un pseudonyme du théologien luthérien Andreas Osiander), Nuremberg 1541.

Le poème L'ordinaire d'alchimie (1477) de Thomas Norton.

Denis Zachaire déclare avoir réussi à transmuter du mercure en or le jour de Pâques 1550 :

« Il ne se passait jour que je ne regardasse d'une fort grande diligence la parition des trois Couleurs [noir, blanc, rouge] que les philosophes ont écrit devoir apparaître avant la perfection de notre divine œuvre, lesquels (grâce au Seigneur Dieu) je vis l'une après l'autre, si bien que le propre jour de Pâques [1550]. Après j'en vis la vraie et parfaite expérience sur l'argent vif [mercure] échauffé dedans un crisot [creuset], lequel se convertit en fin or devant mes yeux à moins d'une heure par le moyen d'un peu de cette divine poudre. Si j'en fus aise, Dieu le sait ; je ne m'en vantis pas pour cela. »[50]

Quand Rodolphe II de Habsbourg est empereur (1576-1612), la capitale de l'alchimie est Prague. Les adeptes de l'époque y convergent : Heinrich Khunrath (auteur d'un admirable Amphitheatrum sapientiae aeternae, 1602)[51], Oswald Croll[52], Michael Maier (auteur de l’Atalante fugitive, 1618)[53].

Le fameux ouvrage sur Nicolas Flamel Le livre des figures hiéroglyphiques (qui ne fut pas écrit par lui , Nicolas Flamel ne fit jamais d'alchimie[réf. nécessaire]), daté de 1399, édité en 1612, n'a pu être écrit que vers 1590, peut-être par l'écrivain François Béroalde de Verville[54]. Il développe la notion d' ars magna, une mutuelle délivrance de la matière et de l’esprit par la réalisation de l’œuvre, à la fois spirituelle et physique[55]. [9]

Paracelse

Paracelse, comme l'a montré un de ses éditeurs, Johann Huser, n'a rien écrit d'alchimique au sens courant du terme (transmutation des métaux, production d'or)[56], puisqu'il se concentre sur l'utilisation médicale et l'aspect philosophique. Dans son Opus paragranum (1533), il substitue aux quatre Éléments les trois Substances (tria prima) que sont le Soufre, le Mercure et (c'est Paracelse qui l'ajoute) le Sel ; il assimile le processus de digestion à l’alchimie, science des cuissons et des maturations.

« Parmi toutes les substances, il en est trois qui donnent à chaque chose leur corps, c'est-à-dire que tout corps consiste en trois choses. Les noms de celles-ci sont : Soufre, Mercure, Sel. Si ces trois choses sont réunies, alors elles forment un corps (...). La vision des choses intérieures, qui est le secret, appartient aux médecins. (...) Prenez l'exemple du bois. Celui-ci est un corps par lui-même. Brûlez-le. Ce qui brûlera, c'est le Soufre ; ce qui s'exhale en fumée, c'est le Mercure ; ce qui reste en cendres, c'est le Sel. (...) Ce qui brûle, c'est le Soufre ; celui-là [le Mercure] se sublime, parce qu'il est volatil ; la troisième Substance [le Sel] sert à constituer tout corps. »[57]

L'alchimie au XVII° siècle

Avec Gérard Dorn (Clavis totius philosophiae chymisticae, 1566), Jacques Gohory (Compendium, 1568), Cesare Della Riviera (Le monde magique des héros, 1603) naît une alchimie spéculative, sans pratique opératoire[réf. nécessaire]. Elle se prolonge par certaines œuvres de Giordano Bruno ou de Jean d'Espagnet. Une correspondance s'établit entre les stades du Grand Œuvre et les étapes d’une transmutation spirituelle.

De grands alchimistes marquent encore cette époque dont le Pseudo-Basile Valentin[58], le Cosmopolite (Alexandre Seton ? Michel Sendivogius ? )[59], l'Anglais Eyrénée Philalèthe (George Starkey)[60].

1616 : Les noces chymiques de Christian Rosencreutz, de Jean Valentin Andreae. L'alchimie est ici spirituelle, allégorique, et surtout relève de la Rose-Croix.

En 1677 paraît à La Rochelle un livre singulier, dû à Jacob Saulat : Mutus liber. Livre muet[10] : "toute la philosophie hermétique est représentée en figures hiéroglyphiques", en fait quinze planches, sans texte, qu'Eugène Canseliet éditera et commentera.[61] Le livre semble tenir la rosée pour un élixir.

L'alchimie au XVIIIe siècle : de l'alchimie à la chimie

Robert Boyle qui croit à la possibilité de la transmutation des métaux, met en doute, dans The Sceptical Chymist (1661), la théorie des quatre éléments ainsi que celle des trois principes paracelsiens (soufre, mercure et sel), et introduits l'idée d'élément chimique comme élément indécomposable, et non transformable en un autre élément.

De 1668 à 1675 Isaac Newton pratique l’alchimie.

En 1722, le médecin et naturaliste français Étienne-François Geoffroy, inventeur du concept d'affinité chimique ne croit pas à la transmutation, mais ne pense pas possible de démontrer son impossibilité :

« L'Art [alchimique] n'a jamais fait un grain [d'or] d'aucun des métaux imparfaits [plomb, étain, fer, cuivre, mercure], qui selon les alchimistes sont de l'or que la Nature a manqués. Il n'a seulement jamais fait un caillou. Selon toutes les apparences, la Nature se réserve toutes les productions. Cependant, on ne démontre pas qu'il soit impossible de faire de l'or, mais on ne démontrera pas non plus qu'il soit impossible qu'un homme ne meure pas."[62] »


En 1783, Lavoisier décompose l'eau en oxygène et hydrogène.

Le comte de Saint-Germain, célèbre en France entre 1750 et 1760, prétendait être immortel et capable de produire ou de purifier des pierres précieuses.

L'alchimie au XIXe siècle et au XXe siècle

Au XIXe siècle, les quelques alchimistes résiduels sont considérés comme des curiosités, vestiges d'une époque révolue[réf. nécessaire].

Ceux qui pratiquent l'hyperchimie (Tiffereau, Lucas, Delobel, Jollivet-Castelot) veulent faire de l'alchimie de façon strictement chimique. Théodore Tiffereau fabrique de l'or à Mexico en 1847, et Gustave Itasse, un chimiste, découvre que cet or possède « toutes les propriétés de l'or natif mais diffère de celui-ci par quelques propriétés chimiques n'appartenant pas en propre à un autre métal. »[63] [11]

Certains francs-maçons, (Jean-Marie Ragon 1781 - 1862, Oswald Wirth 1860-1943), lient étroitement l'alchimie mystique et la maçonnerie ésotérique.

En 1926 paraît un ouvrage intitulé Le mystère des cathédrales, écrit par un inconnu usant d'un pseudonyme, un certain Fulcanelli. Ce même auteur fait publier quelques années après un autre ouvrage, Les Demeures philosophales. Fulcanelli deviendra au cours du XXe siècle une légende[64]. Canseliet, qui aurait été son élève, va venir souffler le chaud et le froid sur ce personnage, qui, selon la légende, aurait bénéficié du "don de Dieu", l'immortalité (il aurait été vu en Espagne âgé de 113 ans) : "Eh bien, quand je l'ai revu, il avait 113 ans, c'est-à-dire en 1952. J'avais à cette époque 53 ans. J'ai vu un homme sensiblement de mon âge. Attention, je précise, Fulcanelli en 1922 et même avant, c'était un beau vieillard, mais c'était un vieillard." Fulcanelli et Canseliet ont publié quelques ouvrages d'une érudition titanesque au regard de l'alchimie, véritable synthèse de toute la connaissance alchimique et qui suffiraient par eux-mêmes selon les plus fidèles partisans. Sont également auteurs contemporain, Roger Caro, fondateur de l'Église universelle de la nouvelle alliance, Kamala Jnana et Jean Clairefontaine, qui d'ailleurs ne constituent peut être qu'une seule et même personne[65]. Richard Caron[66] fait état d'un regain d'intérêt notoire à partir du début XXe. "On voit s'intéresser à l'alchimie non seulement des occultistes de tous horizons, mais également des écrivains, une certaine partie de la bourgeoisie qui fréquentait les salons littéraires, et particulièrement le milieu médical qui depuis la fin du siècle précédent a fait soutenir, dans ses facultés, un grand nombre de thèses en médecine."

Pour Fulcanelli[67], l'alchimie est ésotérique, l'archimie et la spagyrie exotériques. L'alchimie est "la science hermétique", "une chimie spiritualiste" qui "tente de pénétrer le mystérieux dynamisme qui préside" à la "transformation" des "corps naturels". L'archimie poursuit à peu près un des buts de l'alchimie ("la transmutation des métaux les uns dans les autres"), mais elle utilise "uniquement des matériaux et des moyens chimiques", elle se cantonne au "règne minéral". La spagyrie est "l'aïeule réelle de notre chimie". "Les souffleurs, eux, étaient de purs empiriques, qui essayaient de fabriquer de l'or en combinant ce qu'ils pouvaient connaître de l'alchimie (bien peu de chose!) et des secrets spagyriques."[68]

En 1953 René Alleau publia aux éditions de Minuit un ouvrage fondamental : Aspects de l'alchimie traditionnelle avec une préface d'Eugène Canseliet. C'est d'ailleurs Alleau qui, en 1948, prononça une série de conférences sur l'alchimie auxquelles assista André Breton, et qui eurent un profond retentissement sur le chef de file des surréalistes. On doit au même auteur la collection Bibliothica hermetica.

Selon Serge Hutin[69] :

«  Les alchimistes (…) étaient des 'philosophes' d'un genre particulier qui se disaient dépositaires de la Science par excellence, contenant les principes de toutes les autres, expliquant la nature, l'origine et la raison d'être de tout ce qui existe, relatant l'origine et la destinée de l'univers entier. »

selon René Alleau (1953)[70]

« Il convient surtout de considérer l'alchimie comme une religion expérimentale, concrète, dont la fin était l'illumination de la conscience, la délivrance de l'esprit et du corps (…). Ainsi l'alchimie appartient-elle plutôt à l'histoire des religions qu'à l'histoire des sciences. »

L'alchimie dans les autres civilisations orientales

Chine

Article détaillé : Alchimie taoïste.

La recherche des remèdes d'immortalité fait partie de la culture chinoise antique depuis la période des Royaumes combattants. Les souverains font confiance à la voie des magiciens et des immortels, et ces « magiciens » ont souvent des pratiques s'apparentant à l'alchimie. Sur un plan strictement historique, un savoir de type alchimique est établi, pour la Chine, à partir du IIe siècle avant l’ère chrétienne.[71]. On retrouve la trace, dans les Mémoires historiques de Se-ma Ts’ien, d'un récit parlant de transmutation en or et d'allongement de la vie par des pratiques alchimiques lors du règne de Wu Di de la dynastie Han en 133 av J-C.[72]. D'autres proposent une origine antérieure, Serge Hutin avance que l'alchimie était déjà pratiquée en Chine dès 4500 av. J.-C. et, dans le cadre de la Chine légendaire, René Alleau envisage l’analogie entre Hermès Trismégiste et l’empereur jaune, au III° millénaire avant JC [73].

Un texte fondateur, bien qu'il soit plus un traité de cosmologie que d'alchimie, est le Cantongqi (Tcheou-yi san-t'ong-ki. Triple concordance dans le livre des mutations des Tcheou), attribué à Wei Boyang (Wei Po-yang), un Immortel légendaire situé en 142. Le premier traité alchimique chinois connu est le Baopuzi neipian écrit par Ge Hong (283-343 apr. J.-C.)[74]. Les alchimistes chinois font une distinction entre "alchimie extérieure" (waidan, wai tan) et "alchimie intérieure" (neidan, nei tan). L’alchimie exterieure, telle que pratiquée par Ge Hong par exemple[75], cède la place à l’alchimie intérieure qui domine dès la fin des Dynastie Tang en 907. Les premières traces écrites de cette alchimie intérieure qui s'inscrit dans le cadre du taoïsme datent du VIIIe siècle[76].

"L'alchimie chinoise, dans ses grandes lignes, ressemble beaucoup à l'occidentale. L'Œuvre alchimique est de nature religieuse. Sa 'pierre philosophale' ou 'élixir d'immortalité' est soit l'or soit le cinabre. L'or recherché est l'or alchimique, artificiel, fabriqué. Deux principes président à cette alchimie. L'un relève de la notion de métamorphose : l'or naturel, le plus pur et le plus inaltérable des métaux, est issu d'une lente maturation... L'autre principe relève de la pensée analogique, en application des lois de correspondance qui gouvernent le monde : de même que l'homme est un microcosme dont la structure est la même que celle du macrocosme, de même, dans l'Œuvre alchimique, le temps de maturation nécessaire pour l'or naturel peut être contracté à la dimension du microcosme, et, par conséquent, accéléré, ou, plus exactement, réduit... De même, l'athanor est une réduction, un monde en petit, ce que reproduit sa forme, affectant fréquemment celle d'un oeuf cosmique, comportant le plus souvent soit trois pieds soit trois étages pour les trois niveaux de l'univers - céleste, terrestre et humain - le supérieur étant rond comme le Ciel et l'inférieur carré comme la Terre... Avec le temps et le vaisseau alchimique, le troisième élément important est constitué par les éléments. Ceux-ci, sont le cinabre, le réalgar, la kanéite (ou l'orpiment, ou l'arsénolite), la malachite et la magnétite, ils sont mis en rapport avec les Cinq Agents : le réalgar à gauche (Bois), l'orpiment à droite (Métal), le cinabre en haut (Feu), et la malchite en bas (Eau)"[77]

Inde

L'équivalent de l'alchimie se nomme Rasâyana (littéralement "voie du mercure", l'une des huit branches de l'Ayurveda), et amène vers un élixir de longue vie nommé Ausadhi[78].

Des rapprochement entre l'alchimie et les pratiques shivaïques et tantriques ont été effectués par plusieurs auteurs: Shiva, qui s'apparenterait au principe actif du soufre, féconde Çakti, qui s'apparenterait principe passif du mercure. Dans la tradition tantrique, le corps devient un Siddha-rûpa, littéralement corps de diamant-foudre[79] se rapprochant du concept de corps de gloire de l'Ars Magna en occident[80].

Les origines l'alchimie en Inde sont amplement débattues.

  • Selon certains auteurs, dont Ananda Coomaraswamy, il faudrait remonter aux Veda, qui parlent du soma comme boisson d'immortalité[81] .
  • Selon Mircea Eliade l'alchimie serait attestée en Inde à compter du IIe siècle après J.-C. et peut-être au IIIe siècle avant J.-C. Il se base sur la présence du tantrisme dans des zones peu touchées par l'islam, l'existence du "Mercure" dans la littérature indienne[82] et la présence de nombreux textes relatifs à l'alchimie dans la littérature bouddhique à partir du IIe s. ap. J.-C[83]
  • Selon Robert Halleux "Une alchimie proprement dite, centrée sur le mercure comme élixir de vie, se développe à partir du VIIe s. de notre ère et connaît une apogée entre 700 et 1300, en liaison étroite avec la spéculation tantrique"[84]
  • Selon A.B. Ketith, Lüders, J. Ruska, Stapleton, R. Müller, E. Von Lippman[85], se basant sur l'arrivée tardive de l'alchimie dans la littérature indienne, ce sont les Arabes qui auraient introduit l'alchimie en Inde vers le Xe siècle.

Mésopotamie, Babylone

Le sujet a été étudié par A. Leo Oppenheim et Mircea Eliade[86]. "R. Eisler[87] a suggéré l'hypothèse d'une alchimie mésopotamienne. En réalité, les tablettes dont Eisler faisait état sont soit des recettes de verrier, soit des rituels accompagnant les opérations de métallurgie"[88]. Les Mésopotamiens utilisent, dans leurs recettes pour fabriquer de la pâte de verre coloré, un langage secret[89], mais cela relève davantage du secret de métier que de la discipline de l'arcane.

Dès le XIVe s. av. J.-C. en Babylonie et le VIIe s. av. J.-C. en Assyrie il y a fabrication de gemmes de four (artificielles). Ce sont, à peu près, les mêmes recettes qu’on retrouvera à Alexandrie au IIIe s. : imitation des métaux précieux, coloration des pierres, production de la pourpre.

L'étape mésopotamienne est un moment capital dans l'histoire de l'alchimie, car les métaux sont mis en correspondance avec les planètes. Ainsi se place le fondement ésotérique de l'alchimie, à savoir la mise en place de corrélations entre des niveaux différents de réalité dans un monde conçu sur base d'analogies (a est à b ce que c est à d).

"L'argent est Gal [le grand dieu, Anou]
l'or est En.me.shar.ra [Enli]
le cuivre est Éa
l'étain est Nin.mah [Nin-ani]."[90]

La Lune est liée à la couleur argentée, au métal argent, aux dieux Sîn (dieu Lune) et Anum ; le Soleil est lié à la couleur dorée, au métal or, aux dieux Shamash (dieu Soleil) et Ellil ; Jupiter : bleu lapis, étain, Mardouk et Nin-ani ; Vénus : blanc, cuivre, Ishtar déesse de la fécondité et des combats) et Éa ; Mercure jaune-vert, vif-argent (?), Nabou (dieu de l'écriture) ; Saturne : noir, plomb (?), Nirurta ; Mars : brun-rouge, fer (?), Erra (Nergal)[91].

  • influences moyenne orientales: Selon Bernard Gorceix, les traces de l'antique Iran sont nettement perceptibles dans l'élaboration des textes alchimiques. Il note, en particulier, l'influence du Zervanisme ou du Zoroastrisme[92], notamment concernant la conception de l'hermétisme gnostique d'un deuxième dieu corrupteur et plus particulièrement la corruption de la matière pas celui-ci.

Buts de l’alchimie

Jâbir ibn Hayyân, dit Geber, l'alchimiste arabe

L'alchimie s'est donné des buts distincts, qui parfois coexistent. Le but le plus emblématique de l'alchimie est la fabrication de la pierre philosophale, ou « grand œuvre », censée être capable de transmuter les métaux vils en or, ou en argent. D'autres buts de l'alchimie sont essentiellement thérapeutiques, la recherche de l'élixir d'immortalité et de la Panacée (médecine universelle), et expliquent l'importance de la médecine arabe dans le développement de l'alchimie. Derrière des textes hermétiques constitués de symboles cachant leur sens au profane, certains alchimistes s'intéressaient plutôt à la transmutation de l'âme, c'est-à-dire à l'éveil spirituel. On parle alors de "l'alchimie mystique". Plus radical encore, l'Ars Magna, une autre branche de l'alchimie, a pour objet la transmutation de l'alchimiste lui-même en une sorte de surhomme au pouvoir quasi-illimité. Un autre but de l'alchimie, est la création d'un homme artificiel de petite taille, l'homoncule[réf. souhaitée].

L'alchimiste oppose ou rend complémentaires alchimie pratique et alchimie spéculative. Roger Bacon, en 1270, dans son Opus tertium, 12, distinguait ces deux types-ci d'alchimie :

  • "[Il y a] l'alchimie spéculative, qui traite de la génération des choses à partir des éléments, de tout ce qui est inanimé, des humeurs simples et composées, des pierres communes et des pierres précieuses, des marbres, de l'or et autres métaux, des soufres, sels et teintures, des lapis-lazuli, du minium et autres couleurs, des huiles, des bitumes combustibles, et de choses en nombre infini qu'on ne trouve mentionnées ni chez Aristote ni chez les philosophes de la nature ni chez aucun des Latins. (...) Il y a aussi l'alchimie opérative et pratique, qui enseigne à fabriquer les métaux nobles, les couleurs et beaucoup d'autres choses par l'Art, mieux ou plus abondamment que ne les produit la nature." Une alchimie purement spéculative, sans manipulations, n'apparaît que vers 1565, avec Gérard Dorn.

But métallique : le Grand Œuvre et la transmutation

Article détaillé : Grand Œuvre.
L'Alchimiste par Sir William Fettes Douglas

Le Grand Œuvre avait pour but d'obtenir la pierre philosophale. L'alchimie était censée opérer sur une Materia prima, Première Matière, de façon à obtenir la pierre philosophale capable de réaliser la "projection", c'est-à-dire la transformation des métaux vils en or. Les alchimistes ont développé deux méthodes pour tenter d'obtenir la pierre philosophale: la voie sèche et la voie humide[93]. De façon classique la recherche de la pierre philosophale se faisait par la voie dite voie humide, celle ci est par exemple présentée par Zosime de Panopolis dès 300. La voie sèche est beaucoup plus récente et a peut-être été inventée par Basile Valentin, vers 1600. En 1718, Jean-Conrad Barchusen, professeur de chimie à Leyde, dans son Elementa chemicae, développe cette voie. Selon Jacques Sadoul la voie sèche est la voie des hautes températures, difficile, tandis que la voie humide est la voie longue (trois ans), mais elle est moins dangereuse. Fulcanelli dit à ce propos « À l’inverse de la voie humide, dont les ustensiles de verre permettent le contrôle facile et l’observation juste, la voie sèche ne peut éclairer l’opérateur »[94].

Les phases classiques du travail alchimique sont au nombre de trois. Elles sont distinguées par la couleur que prend la matière au fur et à mesure. Elles correspondent aussi aux types de manipulation chimique : œuvre au noir calcination, œuvre au blanc lessivage et réduction, œuvre au rouge pour obtenir l'incandescence. On trouve ces phases dès Zosime de Panopolis. La phase blanche est parfois divisée en phase blanche lessivage et phase jaune réduction par certains auteurs alchimistes, qui admettent ainsi quatre phases (noir, blanc, jaune, rouge) pour l'ensemble au lieu de trois (noir, blanc, rouge).

But médical : la médecine universelle et l'élixir de longue vie

Les Arabes sont les premiers à donner à la pierre philosophale des vertus médicinales et c'est par leur intermédiaire que le concept d'élixir est arrivé en Occident[95]. Roger Bacon veut "prolonger la vie humaine".[96] La quête alchimique, de métallique aux origines, devient médicale au milieu du XIVe s., avec le Pseudo-Arnaud de Villeneuve et Petrus Bonus. La notion de "médecine universelle" pour les pierres comme pour la santé vient du Testamentum du Pseudo-Lulle (1332). Johannes de Rupescissa (Jean de Roquetaillade) ajouta, vers 1352, la notion de quintessence, préparée à partir de l’ aqua ardens (alcool), distillée des milliers de fois[97] ; il décrit l'extraction de la quintessence à partir du vin et explique que, conjointe à l'or, celle-ci conserve la vie et restaure la santé.[98] Paracelse, en 1533, dans le Liber Paragranum, va encore plus loin, en rejetant la transmutation comme but de l'alchimie, pour ne garder que les aspects thérapeutiques. Il a résumé ainsi sa pensée : "Beaucoup ont dit que l’objectif de l'alchimie était la fabrication de l’or et de l’argent. Pour moi, le but est tout autre, il consiste à rechercher la vertu et le pouvoir qui réside peut-être dans les médicaments." En un sens Paracelse fait donc de l'iatrochimie (médecine hermétique), plutôt que de l'alchimie proprement dite. Dès lors apparaît une opposition entre deux usages de la pierre philosophale, la production de l’or (chrysopée) ou la guérison des maladies (panacée). La iatrochimie (ou médecine hermétique) a eu "pour principal représentant François de Le Boë (Sylvius) et consistait à expliquer tous les actes vitaux, en santé ou en maladie, par des opérations chimiques : fermentation, distillation, volatilisation, alcalinités, effervescences." L'alchimie médicale a été étudiée par Alexander von Bernus[99].

La légende veut que l'alchimiste Nicolas Flamel ait découvert l'élixir de jeunesse et l'ait utilisé sur lui-même et son épouse Pernelle. De même la légende du comte de Saint-Germain marqua l'alchimie, il aurait eu le souvenir de ses vies antérieures et une sagesse correspondante, ou aurait disposé d'un élixir de longue-vie lui ayant donné une vie longue de deux à quatre mille ans selon lui.

Aujourd'hui plusieurs laboratoires pharmaceutiques (Pekana, Phylak, Weleda...), revendiquant les remèdes spagyriques de Paracelse, de Rudolf Steiner, d'Alexander von Bernus, de Zimpel, poursuivent cette tradition alchimique médicale.

But métaphysique : ontologie de l'énergie et éthique du travail

L'alchimiste se présente comme un philosophe. Il prétend connaître non seulement les métaux, mais aussi les principes de la matière, le lien entre matière et esprit, les lois de transformation... Son ontologie repose sur la notion d'énergie, une énergie contradictoire, dynamique, une, unique, en métamorphoses. Il tire aussi une morale de ses travaux, l'éloge du travail et de la prière : "Prie et travaille (Ora et labora)" (Khunrath)[100]. Il avance une grande méthode : l'analogie ("Tout ce qui est en bas est comme ce qui est en haut"). Sa notion-clef est celle d'origine, de retour, ou - comme le dit Pierre A. Riffard - de "réversion".[101] L'alchimiste veut retourner à la matière première, rétablir les vertus primitives des choses, rendre pur et sain toute créature : faire nature, pourrait-on dire.

Les différentes interprétations de l'alchimie

L'interprétation des buts poursuivis par l'alchimie est rendu plus difficile par les textes volontairement cryptiques laissés par les alchimistes. Cette difficulté d'interprétation a engendré de nombreuses thèses à propos du sens qu'il convenait de donner à l'alchimie.

Théories physiques de l'alchimie

Les alchimistes se fondent sur une conception de la nature et de la matière première. Les théories s'opposent ou se combinent.

  1. Théorie corpusculaire. Anaxagore et Empédocle avaient tous deux avancé l’idée que ce qui nous semble plein et compact est en fait constitué de parcelles, comme l'or est fait de paillettes d'or (Anaxagore). Pour Roger Bacon (Minima naturalia), pour le Pseudo-Geber (Summa perfectionis, 1260), pour Newton, la matière est constituée d'éléments, de particules, si minuscules qu'un artisan peut les infiltrer dans celles, plus grossières, d'un métal vil comme le plomb (Zosime de Panopolis) ou le mercure. En 1646, Johannes Magnenus[102], un Français, pour prouver la palingénésie selon Paracelse, broya une rose, mit le mélange dans un vase de verre, scella, réchauffa avec une chandelle, et, dit-il, observa que les corpuscules s'étaient spontanément rassemblés pour recomposer une rose parfaite ! La théorie des minima naturalia, chez Albert le Grand, Robert Boyle, soutient que la matière est faite de constituants élémentaire, invisibles, doués de qualités définies, intervenant dans les réactions chimiques.
  2. Théorie mercurialiste. Un seul Élément, le Mercure. La théorie, qui remonte aux commentateurs grecs et à Jâbir-Geber, s'impose avec le Pseudo-Geber (qui combine mercurialisme et théorie corpusculaire), Rhazès, Roger Bacon, Petrus Bonus, Eyrénée Philalèthe (Starkey), lequel déclare : "Tous les corps métalliques ont une origine mercurielle (…) hautement semblable à l’or."
  3. Théorie des quatre Éléments et des deux Principes. L'Arabe Balînâs (le Pseudo-Apollonios de Tyane), Jâbir-Geber dans le Liber misericordiae, Avicenne, Albert le Grand affirment que tous les êtres, mêmes les métaux, sont composés des deux Principes : le Soufre et le Mercure, composés à leur tour des quatre Éléments. Newton admet deux composants (qu'il combine avec la théorie corpusculaire) : d'une part "notre mercure", principe passif, froid et féminin, constitué de particules volatiles et ténues, d'autre part, "notre soufre", principe actif, chaud et masculin, constitué de particules fixes, plus épaisses que les particules du mercure.
  4. Théorie des trois Substances. En 1531, Paracelse (Opus paramirum) pose trois Substances : le Soufre, le Mercure et le Sel. Ce qui brûle, c'est le Soufre ; ce qui fume, c'est le Mercure ; les cendres, c’est le Sel. Quand l’alchimiste décompose une chose en ses constituants, le principe sulfureux se sépare comme une huile combustible ou une résine, le principe mercuriel vole comme une fumée ou se manifeste comme un liquide volatil, enfin le principe salé demeure comme une matière cristalline ou amorphe indestructible.
  5. Panpsychisme. Avec les stoïciens et les hermétistes, quelques alchimistes soutiennent que de l'esprit (pneûma) habite à l’intérieur des corps. Marsile Ficin[103], Jean-Baptiste van Helmont appartiennent à cette école. Pour Ficin, un Esprit cosmique (spiritus mundi), intermédiaire entre l'Âme du monde (Anima mundi) et le Corps du monde (Corpus mundi), de la nature de l'éther, qui "vivifie tout", qui est "la cause immédiate de toute génération et de tout mouvement", traverse le Tout ; l'alchimiste peut attirer cet Esprit capable de canaliser l'influence des astres et ainsi de transformer les choses. Newton - lui, encore - affirme l'existence d'"un esprit très subtil qui circule à travers les corps grossiers", esprit électrique grâce auquel les particules de matière s'attirent lorsqu'elles sont peu éloignées les unes des autres.[104]

Depuis le XIXe siècle, la théorie atomique a relégué l'alchimie au rang de pseudo-science. Paradoxalement, la physique nucléaire a montré que les transmutations de métaux sont possibles, reprenant d'ailleurs le terme, même si les théories alchimiques ont été réfutées.

Le positivisme : l'alchimie comme protochimie

Le laboratoire chimique doit énormément à l'alchimie, au point que certains ont qualifié l'alchimie de proto-chimie. C'est en particulier vrai pour certains positivistes (dont Marcelin Berthelot) qui ne considèrent l'alchimie que sous cet angle. Cette interprétation de l'alchimie comme proto-chimie repose entre autres sur les techniques et les ustensiles de l'alchimie, utilisés par les savants (Newton, etc..) avant la méthode scientifique, continue d'être utilisé de nos jours.

Pourtant, l'objet de l'alchimie (la pierre philosophale et la transmutation des métaux) et celui de la chimie (l'étude de la composition, les réactions et les propriétés chimiques et physiques de la matière.) sont réellement distincts. D'autre part le rapport entre l'alchimie et les mythes locaux, et les constantes archétypiques universelles présentes dans la philosophie sous jacente à l'alchimie la distinguent également de celle çi[105]. Plusieurs auteurs du XXe qui ont étudié l'alchimie de manière approfondie la présente comme une théologie, ou comme une philosophie de la Nature plutôt qu'une chimie naissante[106], à ce titre, certains anciens alchimistes se donnaient le titre de 'seuls véritables philosophes'.

L'interprétation de l'alchimie comme relevant uniquement d'une proto-chimie proviendrait essentiellement d'une erreur d'interprétation de Marcelin Berthelot au XIXe[107]. Françoise Bonardel retient également l'hypothèse d'une simplification excessive opérée par certains historiens du XIXe[108].

Psychanalyse et alchimie

Un précurseur : Herbert Silberer, un disciple de Freud.[109]

Gaston Bachelard, agrégé de philosophie, enseigne à la Sorbonne jusqu'en 1954. La psychanalyse du feu, 1937, tient l'alchimie pour une rêverie de célibataire, poétique, mais sans valeur scientifique, à base de désirs masculins inavoués.article sur la psychanalyse chez Bachelard</ref>.

La mise en évidence d'un symbolisme alchimique, similaire dans des civilisations éloignées dans le temps et dans l'espace, a conduit Carl Gustav Jung[110], très tôt, à valoriser l'alchimie, comme processus psychologique. Il a particulièrement insisté sur l'intérêt psychologique ou spirituel ou même initiatique de l'alchimie. Elle aurait pour fonction "l'individuation", c'est-à-dire le perfectionnement de l'individu dans sa dimension profonde, mais à travers l'inconscient.

Mircea Eliade

Mircea Eliade, historien des religions, défend dans Forgerons et alchimistes (1956) l'idée que l'alchimie, loin d'être l'ancêtre balbutiant de la chimie, représente un système de connaissances très complexe, dont l'origine se perd dans la nuit des temps, et commun à toutes les cultures. Il développe l'idée, selon l'analogie du macrocosme et du microcosme, que les transformations physiques de la matière seraient les représentations des modalités des rites ancestraux, dans leur trame universelle : Torture - Mort initiatique - Résurrection[111].

Dans "un champ véritablement anthropologique" se situe également l'œuvre de Gilbert Durand, qui revalorise l'imagination.

Terminologie et modalités d'expression

En tant que connaissance ésotérique, les textes alchimiques possèdent la particularité d'être codés. Il s'agit d'un savoir qui n'est transmis que sous certaines conditions. Les codes employés par les anciens alchimistes étaient destinés à empêcher les profanes d'accéder à leurs connaissances. L'utilisation d'un langage poétique volontairement obscur, chargé d'allégories, de figures rhétoriques, de symboles et de polyphonie (voir langues des oiseaux) avait pour objet de réserver l'accès aux connaissances à ceux qui auraient les qualités intellectuelles pour déchiffrer les énigmes posées par les auteurs et la sagesse pour ne pas se laisser tromper par les pièges nombreux que ces textes recèlent.

La matière aux mille noms

Le même nom peut qualifier deux 'objets' ou 'sujets' totalement différents mais l'on peut aussi avoir plusieurs noms pour désigner le même objet. Ceci est particulièrement vrai pour le Mercure mais également pour d'autres termes.

Presque tous les traités d'alchimie commencent au début du second œuvre et "omettent" de préciser de quelle matière première utiliser et cette énigme de la matière première est sciemment recouverte par l'énigme du Mercure selon René Alleau[112]. Fulcanelli, par exemple, s'emploie à multiplier les indications tout en restant cryptique[113]. Synésius semble plutôt décrire la matière dans son état avancé[114]. La matière aux mille noms, terme employé par Françoise Bonardel[115], demeure une énigme à double fond. Cet auteur résume la problématique ainsi: « Car si la force de l’alchimie réside bien dans le seul mercure des philosophes, comme le proclama très tôt Albert le Grand (1193-1280), c’est que la substance mercurielle, par excellence protéiforme, est alors envisagée soit comme une materia prima en qui sont latentes toutes les virtualités (dont celle du soufre), soit, après préparation, comme mercure double (ou hermaphrodite) en qui a été consommé et fixé l’union des 2 principes »[116].

Alchimie, symboles et signes

Signes des éléments utilisés dans les manuscrit alchimique

Le symbole allégorique ne se recoupe pas avec le symbole chimique et, par exemple, le mercure alchimique n'est pas le mercure chimique.

  • Soufre Soufre
  • Mercure Mercure
  • Sel Sel

Pour l'alchimie les quatre éléments ne représentent pas des composantes de la matière, en effet l'unicité de la matière est un des principes philosophiques de l'alchimie, mais plutôt des états de cette matière unique se rapprochant plus du concept physique d'état de la matière[117]. Ces éléments sont avec leurs symboles associés: le Feu Symbole de feu, Eau Symbole de l'eau, la Terre Symbole de la terre, l'Air Symbole de l'air.

Pour l'alchimie les sept métaux étaient liés aux planètes:

  • Or dominé par le Soleil ☉ ☼ ( Symbole de l'or )
  • Argent dominé par la Lune ☽ ( Symbole de la lune )
  • Cuivre dominé par Vénus ♀ ( Symbole de Vénus )
  • Fer dominé par Mars ♂ ( Symbole de Mars )
  • Etain dominé par Jupiter ♃ ( Symbole de Jupiter )
  • Mercure (vif argent) dominé par Mercure ☿ ( Symbole de Mercure )
  • Plomb dominé par Saturne ♄ ( Symbole de Saturne )
page de l'article chymie de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert

Le langage alchimique

  • Selon Michel Butor : "Le langage alchimique est un instrument d'une extrême souplesse, qui permet de décrire des opérations avec précision tout en les situant par rapport à une conception générale de la réalité. C'est ce qui fait sa difficulté et son intérêt. Le lecteur qui veut comprendre l'emploi d'un seul mot dans un passage précis ne peut y parvenir qu'en reconstituant peu à peu une architecture mentale ancienne. Il oblige ainsi au réveil des régions de conscience obscurcies"[118].
  • Selon René Alleau : "Les alchimistes ont voilé […] non sans de pertinentes raisons dont l'une des plus importantes dut être que le néophyte se trouva dans l'obligation logique de réformer son entendement profane en se pliant à une série d'exercices mentaux dominés par la cohérence et sur-rationnelle des symboles […] À aucun moment, l'alchimie ne sépare-t-elle les transformations de la conscience de l'opérateur de celles de la matière"[119].

L'interprétation des textes par les alchimistes

Allégorie de l'Alchimie
  • Le mythe Prométhéen: en particulier chez Zosime[120]

Lecture alchimique de la Bible

À partir du XIVe va se développer une lecture alchimique de la Bible [réf. souhaitée].

  • Le Nouveau Testament est souvent cité par les alchimistes (exemple : l'étoile qui guide les rois mages représente le signe qui va mener à l'enfant philosophal), ainsi que l'Ancien Testament (la séparation des eaux de la Genèse ou la traversée de la Mer Rouge par Moïse sont le principe de la séparation initiale des éléments).

Lecture alchimique des textes littéraires

La lecture alchimique de la fable antique va se développer à la Renaissance

  • Les contes du Graal : le roi Arthur, mourant, est transporté sur l'île d'Avalon où va s'effectuer sa résurrection représenterait le passage de l'œuvre au noir à l'œuvre au blanc [réf. nécessaire].
  • Le Graal est également utilisé dans la symbolique des ouvrages alchimiques et en particulier le récit de sa recherche[réf. nécessaire], par exemple l'ouvrage de l'alchimiste Fulcanelli Le Mystère des Cathédrales donne du Graal une interprétation initiatique[réf. souhaitée].
  • Certains initiés[réf. nécessaire] auraient incrusté de grands secrets alchimiques dans des contes populaires. Par exemple, l'épopée de Pinocchio (dont on trouve aussi le pendant dans l'Ancien Testament - Jonas et la baleine) retrace l'ensemble de l'œuvre, jusqu'à la Pierre Philosophale (le pantin qui devient garçon). Ou encore, dans "Blanche rose et rose rouge" des frères Jacob et Wilhelm Grimm.

Apports de l'alchimie

L'alchimie dans les arts visuels

Selon R. Halleux[121], "l'idée que des monuments ou des œuvres d'art contiennent un symbolisme alchimique n'est pas très ancienne. En 1612 paraît le Livre des figures hiéroglyphiques de Nicolas Flamel, qui se présente comme une explication des figures gravées par le célèbre adepte sur une arche du cimetière des Innocents. En 1636, un certain de Laborde interprète hermétiquement la statue de Saint Marcel au porche de Notre-Dame de Paris[122], et, en 1640, Esprit Gobineau de Montluisant écrit une Explication très curieuse des énigmes et figures hiéroglyphiques physiques qui sont au grand porche de l'église cathédrale et métropolitaine de Notre-Dame de Paris[123]. [12]Cette tradition inspire les travaux d'hermétistes comme Cambriel[124], Fulcanelli[125], Canseliet[126] qui prétendent reconnaître ainsi l'empreinte alchimique dans un certain nombre de monuments du moyen âge ou de la renaissance : Notre-Dame de Paris, chapelle Saint Thomas d'Aquin, Sainte Chapelle, cathédrale d'Amiens, palais de Jacques Cœur à Bourges, hôtel Lalemant à Bourges [13], croix de Hendaye, église Saint Trophime à Arles, château de Dampierre-sur-Boutonne, villa Palombara sur l'Esquilin à Rome, château du Plessis-Bourré, etc. Cette démarche aboutit à des résultats invraisemblables."

  • Dessins, enluminures, gravures, miniatures. "Les manuscrits alchimiques grecs[127] n'offrent guère que la figure de l'ouroboros [14], serpent qui se mord la queue, symbolisant l'unité de la matière sous ses cycles de transformation. Les premiers traités illustrés sont, au XVe s., l' Aurora consurgens, le Livre de la Sainte Trinité, le Donum Dei de Georges Aurech de Strasbourg (1415). On y voit apparaître des motifs dont il serait particulièrement intéressant d'étudier la descendance et les modifications, dans le Rosarium philosophorum, le Splendor Solis de Salomon Trismorin[128] [15], les recueils de Michel Maier (Atala fugiens, 1618)[129] [16] et de Jean-Daniel Mylius (Opus medico-chymicum, 1618 ; Philosophia reformata, 1622)." Merian a fait les gravures pour Michael Maier (son beau-père) et pour Robert Fludd (Utriusque historia...).
  • Peinture. Selon Robert Halleux, "les seuls exemples sûrs d'une inspiration alchimique en peinture ou en sculpture sont de la Renaissance, où il existe des motifs hermétiques chez Giorgone, chez Cranach, chez Dürer[130], pour ne pas parler des représentations mêmes d'adeptes au travail." On trouve les représentations d'adeptes au travail chez Bruegel l'Ancien[131] et David Téniers le Jeune (1610-1690)[132]. Adam McLean a ouvert un célèbre site Internet où il recueille les peintures les plus fameuses, et les siennes. [17] [18]
  • Architecture et sculpture. Selon Robert Halleux, "en sculpture, les mystérieux reliefs qui couvrent le plafond d'une petite salle dans l'hôtel Lalemant à Bourges, construit en 1487, s'expliquent pour une bonne moitié dans un cadre alchimique[133], sans que cette interprétation soit tout à fait décisive. Mais il n'y a pas d'exemples certains pour le moyen âge. Le symbolisme des cathédrales ne paraît rien devoir à l'alchimie. L'interprétation hermétique est née à une époque où le sens religieux du symbole s'était, comme les pierres elles-mêmes, érodé."

Des travaux historiques solides ont paru, dont Jacques van Lennep, Art et Alchimie. Étude de l'iconographie hermétique et de ses influences (1966) et Alexander Roob, Alchimie et Mystique (Taschen, 2005).

Découvertes scientifiques par les alchimistes

Comme le dit Jacques Bergier, "l'alchimie est la seule pratique para-religieuse ayant enrichi véritablement notre connaissance du réel."[134]

Marie la Juive (au début du III° s. ? à Alexandrie) a inventé le fameux "bain-marie", dispositif dans lequel la substance à faire chauffer est contenue dans un récipient lui-même placé un récipient rempli d'eau, ce qui permet d'obtenir une température constante et modérée.[135]

Dans la ville d'Alexandrie, on trouve une importante corporation de parfumeurs, possédant des alambics (ambikos) pour distiller des élixirs, des essences florales ; Zosime de Panopolis, vers 300, présente une illustration d'un alambic pour métaux, raffiné.[136]

Geber (Jâbir ibn Hâyyan), mort vers 800, découvre divers corps chimiques : l'acide citrique (à la base de l'acidité du citron), l'acide acétique (à partir de vinaigre) et l'acide tartrique (à partir de résidus de vinification). Albert le Grand réussit à préparer la potasse caustique, il est le premier à décrire la composition chimique du cinabre, de la céruse et du minium. Le Pseudo-Arnaud de Villeneuve, vers 1330, ou Arnaud lui-même, découvre les trois acides sulfurique, muriatique et nitrique ; il compose le premier de l'alcool, et s'aperçoit même que cet alcool peut retenir quelques-uns des principes odorants et sapides des végétaux qui y macèrent, d'où sont venues les diverses eaux spiritueuses employées en médecine et pour la cosmétique. Le Pseudo-Raymond Lulle (vers 1330) prépare le bicarbonate de potassium. En 1352, Jean de Roquetaillade (Jean de Rupescissa) introduit de la notion de quintessence, obtenue par distillations successives de l' aqua ardens (l'alcool) ; cette idée d'un principe actif sera essentielle dans l'histoire de la médecine, car il introduit un grand nombre de médicaments chimiques, tels que la teinture d'antimoine, le calomel, le sublimé corrosif.[137]

Paracelse est un pionnier de l'utilisation en médecine des produits chimiques et des minéraux, dont le mercure contre la syphilis[138], l'arsenic contre le choléra. Il crée la médecine du travail, la toxicologie, la balnéothérapie[139], il annonce l'homéopathie. Vers 1526 il crée le mot "zinc" pour désigner l'élément chimique zinc, en se référant à l’aspect en pointe aigüe des cristaux obtenus par fusion et d’après le mot de vieil allemand zinke signifiant "pointe".

Basile Valentin décrit vers 1600 l'acide sulfurique et l'acide chlorhydrique.

Jan Baptist Van Helmont, "précurseur de la chimie pneumatique" (Ferdinand Hoefer), révèle vers 1610, d’une façon scientifique, l’existence des "gaz", comme il les nomme[140], et en reconnaît plusieurs. Il identifie l’un d’eux, le "gaz sylvestre" (gaz carbonique), qui résulte de la combustion du charbon, ou de l’action du vinaigre sur certaines pierres, ou de la fermentation du jus de raisin. Pour Van Helmont, le gaz constitue l’ensemble des "exhalaisons" dont l’air est le réceptable.

Alchimiste à Hambourg, Hennig Brandt découvre le phosphore en 1669 en cherchant l'alkaest dans l'urine..

Isaac Newton s'intéresse aux pratiques alchimiques. Dans son "Optique" (1704), à la Question 31, il caractérise la chimie comme étant le lieu de forces attractives et de forces répulsives qui peuvent se manifester à courte distance. Cela lui permet d'expliquer le déplacement d'un métal dans un sel par un autre métal, et propose ce qui constitue la première échelle d'oxydoréduction des métaux. Il explique l'élasticité des gaz, la cohésion des liquides et des solides...

La création de la porcelaine en Occident revient, en 1708, à un alchimiste, Johann Friedrich Böttger, qui prétendait pouvoir fabriquer de l'or à partir de métaux non précieux. Böttger parvient à percer le secret de la pâte de porcelaine.

La notion de transmutation a semblé absurde aux positivistes. Pourtant, Ernest Rutherford, en 1919, réalise la première transmutation artificielle : en bombardant de l'azote avec les rayons alpha du radium, il obtient de l'oxygène.

Bibliographie

Recueils

  • les alchimistes gréco-égyptiens (Bolos de Mendès vers 100 av. J.-C., Zosime de Panopolis vers 300, Olympiodore l'Alchimiste peut-être vers 540, etc.) : Marcelin Berthelot et Charles-Émile Ruelle, Collection des anciens alchimistes grecs (CAAG), 1888, 3 t., rééd. Osnabrück, 1967, t. II, 242 p. : Texte grec, t. III, 429 p. : Traduction (traduction très contestée). En ligne [19] À paraître ou parus, Les Belles Lettres : Les alchimistes grecs, t. I : Papyrus de Leyde. Papyrus de Stockholm. Recettes (écrits datant de 300 env., en grec), 1981, XV-303 p. ; t. IV.1 : Zosime de Panopolis. Mémoires authentiques, 1995, CLXXIII-348 p. ; t. X : L'Anonyme de Zuretti, CXI-804 p., 2000.
  • Le Theatrum Chemicum (« Théâtre chimique »), est le plus important et le plus célèbre recueil de traités alchimiques de la Renaissance. Écrit en latin, la langue savante européenne de l'époque, publié pour la première fois en trois volumes en 1602 par l'éditeur et imprimeur strasbourgeois Lazare Zetzner, il atteint six volumes et rassemble 209 traités dans la dernière édition de 1659-1661.
  • La Bibliothèque des philosophes chimiques, éditée en 1672-1673 (sans doute par William Salmon), est rééditée et complétée en 1740-1754 par Jean Maugin de Richenbourg sous ce titre : La Bibliothèque des philosophes chimiques. Nouvelle édition, revue, corrigée et augmentée de plusieurs philosophes, avec des Figures & des Notes pour faciliter l'intelligence de leur Doctrine. Par Monsieur J.M.D.R. 4 vol., 35 textes. [20]
  • Bernard Husson, Anthologie de l'alchimie, Pierre Belfond, 1971, 326 p.
  • Françoise Bonardel, Philosopher par le feu - Anthologie de textes alchimiques, Almora, 2009.

Études historiques

(par ordre chronologique)

  • André-Jean Festugière, La Révélation d'Hermès Trismégiste (RHT), t. I : L'astrologie et les sciences occultes, 1944, rééd. Paris, Les Belles Lettres, 1981, p. 216-282. Les 4 vol. de la "RHT" ont été réimprimés en 1 vol., Paris, Les Belles Lettres, 2006, 1700 p.
  • Eric John Holmyard, Alchimie (1957), trad., Arthaud, 1979, 399 p.
  • William R. Newman, The Summa Perfectionis of Pseudo-Geber. A Critical Edition, Translation and Study, Leyde, E. J. Brill, 1991 (Collection de travaux de l'Académie Internationale d'Histoire des Sciences, 35). Sur le Pseudo-Geber.
  • Jack Lindsay, Les origines de l'alchimie dans l'Égypte gréco-romaine, trad., Le Rocher, 1986.
  • Alain Quérel, De l'alchimie du Moyen Age à la chimie moderne. Ou d'Albert le Grand à Lavoisier, Massanne, 2007.
  • Pierre Lory [21] Alchimie et mystique en terre d'Islam, Lagrasse, Verdier, collection "Islam spirituel", 1989, 184 p.
  • Antoine Faivre, Toison d'or et alchimie, Archè, 1990.
  • Frank Greiner, Les Métamorphoses d'Hermès. Tradition alchimique et esthétique littéraire dans la France de l'âge baroque (1583-1646), Paris, Honoré Champion, 2000.
  • Antoine Calvet, "Alchimie - Occident médiéval", in Jean Servier dir., Dictionnaire critique de l'ésotérisme, PUF, 1998.

Études hermétistes

  • René Alleau, Aspects de l'alchimie traditionnelle (1953), Les Éditions de Minuit, 1986, 238 p.
  • René Alleau, "Alchimie", apud Encyclopaedia Universalis, t. I (1968), p. 588-598.
  • Serge Hutin, L'alchimie (1951), PUF, coll. "Que sais-je ?", 1967.
  • Serge Hutin, Histoire de l'alchimie, Verviers, Marabout, 1971.
  • Oswald Wirth, Le symbolisme hermétique dans ses rapports avec l'alchimie et la Franc-Maçonnerie (1905), Dervy, coll. "Initiation", 1995, 224p.

Dans la littérature

Notes et références

  1. pour reprendre la définition très générale et « prudente » de Robert Halleux Les textes alchimiques
  2. Dictionnaire historique de la langue française - Le Robert
  3. R. Alleau, Encycl.Univ., Ibid, p663-664
  4. [1] site d'étymologie en ligne
  5. Robert Halleux Les textes alchimiques - Bernard Joly, A propos d’une prétendue distinction entre la chimie et l’alchimie au XVIIe siècle : questions d’histoire et de méthode , Revue d’histoire des sciences, tome 60-61 (2007)
  6. André-Jean Festugière, La révélation d'Hermès Trismégiste, t. I : L'astrologie et les sciences occultes, 1944, rééd. 1981, p. 218-219.
  7. Robert Halleux, Les textes alchimiques, Turnhout (Belgique), Brepols, 1979, p. 60-62.
  8. Françoise Bonardel, La Voie hermétique, Paris, Dervy, 2002.
  9. André-Jean Festugière, La révélation d'Hermès Trismégiste, t. I, 1944, rééd. Les Belles Lettres, 1981. Jack Lindsay, Les origines de l'alchimie dans l'Égypte gréco-romaine, trad., Monaco, 1986.
  10. Garth Fowden, Hermès l'Égyptien (1986), trad., Les Belles Lettres, 2000, p. 106.
  11. François Daumas, "L'alchimie a-t-elle une origine égyptienne ?", Das römisch-byzantinische ägypten, Mayence, 1983, p. 109-118.
  12. Les alchimistes grecs, t. I : Papyrus de Leyde. Papyrus de Stockholm. Recettes, édi. par Robert Halleux, Les Belles Lettres, 1981, 235 p.
  13. Marcelin Berthelot et Charles-Émile Ruelle, Collection des anciens alchimistes grecs (CAAG), 1888, 3 t., rééd. Osnabrück, 1967, Catalogue des manuscrits alchimiques grecs (CMAG), Bruxelles, 1924-1932, 8 vol.
  14. Robert Halleux, Les textes alchimiques, Turnhout (Belgique), Brepols, 1979, p. 60-62.
  15. selon Robert Halleux
  16. Max Wellmann, "Die Φυσικά des Bolos Demokritos und der Magier Anaxilaos aus Larissa", Abhandlungen..., 1928 (7).
  17. Questions naturelles et mystiques (Phusika kai mustika. φυσικά και μυστικά) [2]
  18. E. O. von Lippmann, Entstehung und Ausbreitung der Alchemie, t. 1, Berlin, 1919, p. 27-29.
  19. Sénèque, Lettres à Lucilius (après 62), lettre 90, § 33, trad., Robert Laffont, "Bouquins", 1993, p. 912.
  20. Michèle Mertens, Les alchimistes grecs, t. IV.1 : Zosime de Panopolis. Mémoires authentiques, Les Belles Lettres, 1995, p. XVII.
  21. recettes alchimiques de Zosime,recettes alchimiques de zosime
  22. Olympiodore d'Alexandrie le Jeune, Commentaire sur les 'Météorologiques' d'Aristote, édi. par Wilhelm Stüve : In Aristotelis 'Meteorologica' commentarii, coll. "Commentaria in Aristotelem Graeca" (CAG), t. XII, 1, Berlin, édi. par G. Reimer, 1900, III, 6, p. 266-267.
  23. Lindsay 1986, p. 236
  24. http://www.cnrtl.fr/lexicographie/or
  25. The Revelation of Morienus to Khalid ibn Yazid, édi. par L. Stavenhagen, New Hampshire, 1974. Ed. Ahmad Y. al-Hassan, "The Arabic original of Liber de Compositione Alchemiæ. The Epistle of Maryânus, the Hermit and Philosopher, to Prince Khâlid ibn Yazîd", Arabic Sciences and Philosophy, 14 (2004), p. 213-231.
  26. Pierre Lory, Dix traités d'alchimie de Jâbir ibn Hayyân. Les dix premiers Traités du Livre des Soixante-dix, Paris, Sindbad, 1983, rééd. avec mise à jour, Actes-Sud, 1996. Julius Ruska, Arabische Alchemisten, t. II : Ga'far Alsadîq, Heildelberg, 1924. Paul Kraus, Jâbir ibn Hayyân. Contribution à l'histoire des idées scientifiques dans l'Islam, Le Caire, Mémoires présentés à l'Institut d'Égypte, 1942-1943, 2 t.
  27. a , b , c , d  et e Antoine Calvet, Alchimie - Occident médiéval, in Dictionnaire critique de l'ésotérisme, sous la dir. de Jean Servier, PUF, 1998
  28. E. J. Holmyard, L'alchimie (1957), trad., Arthaud, 1979, p. 112. Robert Halleux, "La réception de l'alchimie arabe en Occident", in R. Roshdi (dir.), Histoire des sciences arabes, t. III, Seuil, 1998. Les entretiens du roi Calid et du philosophe Morien (De compositione alchemiae, quem edidit Morienus Romanus Calid regi Aegyptiorum). Richard Lemay, "L'authenticité de la Préface de Robert de Chester à sa traduction du Morienus (1144)", Chrysopoeia, Archè, t. IV, 1991.
  29. Avicenne, De congelatione et conglutinatione lapidum [De la congélation et de la conglutination de la pierre], texte arabe et traduction latine par E. J. Holmyard et D. C. Mandeville, Paris, Paul Geuthner, 1927. Georges Anawati, "Avicenne et l'alchimie", Oriente e Occidente nel Meioevo, Rome, 1971, p. 285-341.
  30. Geber (Pseudo-Geber), La somme de perfection, Éditions Castelli, 2007. William R. Newman, The Summa Perfectionis of Pseudo-Geber. A Critical Edition, Translation and Study, Leyde : E. J. Brill, 1991, Collection de travaux de l'Académie Internationale d'Histoire des Sciences, 35). William R. Newman, "L'influence de la Summa Perfectionis du Pseudo-Geber", in Jean-Claude Margolin et Sylvain Matton (éd.), Alchimie et philosophie à la Renaissance, pp. 65-77.
  31. Michael Scot, Ars alchemiae, éd. par S. Harrison Thomson, Osiris, 5 (1938), p. 523-559.
  32. Albert le Grand, De mineralibus (1256), livre III ; trad. par Michel Angel : Le monde minéral, Cerf, 1995, 448 p.)
  33. Albert le Grand, Alkimia (commençant par Calistenus unus) : P. Kibre, An alchemical Tract attributed to Albertus Magnus, Isis, 35 (1944), p. 303-316, avec le texte.
  34. Albert le Grand (?), Alkimia minor, Saint Catherine Press, 1949, 300 p.
  35. Pseudo-Thomas d'Aquin, Aurora consurgens (1320), trad. Bernard Gorceix, Arma Artis, 2004.
  36. Roger Bacon, Opera quaedam hactenus inedita, édi. par J. S. Brewer, Londres, éd. Longman, 1859, rééd. New York 1964, p. 313-315, 375-387, rééd. New York 1964.
  37. Roger Bacon, Opera quaedam hactenus inedita, p. 39-43.
  38. Roger Bacon, Opus tertium (1270), in Opera quaedam hactenus inedita, t. I, p. 40.
  39. [3] Pseudo-Roger Bacon, Le miroir d’alchimie (Speculum alchemiae) (XVe s.), I, 2, trad., Milan, Archè, 1974.
  40. Ouvrages du Pseudo-Lulle (déb. du XVe s. ?) : Testament (Testamentum), Codicille (Codicillum), Des secrets de la nature ou de la quinte essence (De secretis naturae seu de quinta essentia), Lapidaire. L'authentique Raymond Lulle (1235-1316) est hostile à l'alchimie. Voir Michela Pereira, The Alchemical Corpus attributed to Raymond Lull, The Warburg Institute, 1989.
  41. George Ripley, The Compound of Alchymie (1471), trad. : Les douze portes d'alchimie, Paris, Maisnie/Trédaniel, coll. "Œuvres chymiques", 1990, 144 p.
  42. Bernard de Trévise, La parole délaissée (vers 1500), in Nouvelle assemblée des Philosophes chymiques, Dervy, 1954.
  43. Didier Kahn, Alchimie et paracelsisme en France à la fin de la Renaissance (1567-1625), Droz, coll. « Cahiers d'Humanisme et Renaissance », 2007 - Sylvain Matton, Le traité Contra alchimistas (1396), de Nicolas Eymerich (1320-1399)", Chrysopoeia, Paris : S.É.H.A., Milan : Archè, n° I (1987), pp. 93-136. Pierre Baud Le procès de l’alchimie. Introduction à la légalité scientifique, Strasbourg, 1983) [4]
  44. Didier Kahn, Alchimie et paracelsisme en France à la fin de la Renaissance (1567-1625), Droz, coll. « Cahiers d'Humanisme et Renaissance », 2007
  45. Acta Capitulorum Generalium Ordinis Praedicatorum (A.O.P.), édi. B. M. Reichert, 1898-1904, t. I, p. 170, 239, 252, t. II, p. 147.
  46. Definitio contra alchimiam et necromantiam (1295-1310), édi. Bihl, 1941, p. 35. L. Bianchi, Censure et liberté intellectuelle à l'Université de Paris (XIIIe-XIVe siècles, Les Belles Lettres, 1999, p. 25-27, 33, 242.
  47. George Molland, "Roger Bacon and the Hermetic Tradition in Medieval Science", Vivarium, XXXI (1993), p. 140-160).
  48. Antoine Calvet, "L'alchimie médiévale est-elle une science chrétienne ?", 2007. [5]
  49. Pseudo-Lulle, Codicille (Codicillum) (déb. XVe s. ?, 1ère éd. 1563), chap. 9 : Le Codicille de Raymond Lulle, trad. Léonce Bouyssou, coll. "La Haute Science", 1953..
  50. Denis Zachaire, Opuscule très excellent de la vraie philosophie naturelle des métaux (1567), Éditions de la Violette, 1977, XVIII-117 p.
  51. Heinrich Khunrath, Amphithéâtre de l'éternelle sapience. Amphitheatrum sapientiae aeternae (1602), trad., Lyon, Paul Derain, 1946 et 1957, 44 p., 12 planches.
  52. Oswald Croll, La royale chymie (1609), trad. J. Marcel de Boulenc, 1622 ?. Tome III : Traité des signatures, Milan, Archè, coll. "Sebastiani", 1976, 130 p.
  53. Michael Maier, Atalante fugitive. Atalanta fugiens (1618), trad., Librairie de Médicis, 1969, 384 p., 50 gravures.
  54. Claude Gagnon, "Découverte de l'identité de l'auteur réel du 'Livre des figures hiéroglyphiques', revue Anagrom. Sorcellerie, alchimie, astrologie, Maisonneuve et Larose, n° 7-8, 1976 p. 106.
  55. Claude Gagnon, Description du Livre des figures hiéroglyphiques attribué à Nicolas Flamel, Montréal (Canada), L'aurore, 1977 ; Nicolas Flamel sous investigation, Éditions du Loup de Gouttière, 1994.
  56. Paracelse, Liber paragranum (1533) : Sämtliche Werke, Barth, 1924, t. III, p. 185, 196-197.
  57. Paracelse, Liber paramirum (1531), Livre I : "Des causes et origines des maladies provenant des trois premières Substances", chap. 2 : Œuvres médico-chimiques ou Paradoxes. Liber paramirum, trad. de l'all. J. Grillot de Givry (1913), Milan, Archè, coll. "Sebastiani", 1975, t. 1 p. 158-161.
  58. Basile Valentin, Les Douze clefs de la philosophie (1602, et non 1413, comme prétendu), trad. Eugène Canseliet, Éditions de Minuit, 1956. Voir J. R. Partington, A History of Chemistry, t. II, Londres, 1961, p. 183-203.
  59. Le Cosmopolite ou Nouvelle Lumière chymique pour servir d'éclaircissement aux trois Principes de la nature. Novi luminis chemici tractatus (1604), trad., Retz, coll. "Bibliotheca hermetica', 1976, 304 p. Gutemberg, 2006.
  60. Eyrénée Philalèthe, L'entrée ouverte au palais fermé du Roi. Introitus apertus ad occlusum regis palatium (1669), trad., Denoël, coll. "Bibliotheca hermetica", 1970, 240 p. ; Règles pour se conduire dans l'œuvre hermétique.
  61. Altus (Jacob Saulat), Mutus Liber (1677) : Eugène Canseliet, L'Alchimie et son Livre Muet, Paris, Jean-Jacques Pauvert, 1967, 139 p., 15 planches.
  62. Étienne Geoffroy, "Supercheries concernant la pierre philosophale" (1722), Histoire de l'Académie Royale des Sciences), in Mémoires, p. 61-70.)
  63. Théodore Tiffereau, L'or et la transmutation des métaux, Paris, Chacornac, 1889, p. 81.
  64. Interview par Jacques Pradel, retranscrit dans la collection "Question de", N°51, Janv.-Mars 1983, Le courrier du livre, p. 23
  65. netcabo.pt
  66. Alchimie, coll. "Cahiers de l'hermétisme", Dervy, 1996, p. 185.
  67. Fulcanelli, Les demeures philosophales (1930), t. 1, Paris, Jean-Jacques Pauvert, 1964, p. 96, 115, 177.
  68. Caron et Hutin, "Les alchimistes", 1959, p. 89.
  69. L’Alchimie, PUF, coll. "Que sais-je ?", 1976, p. 8.
  70. René Alleau, Aspects de l'alchimie traditionnelle, Éditions de Minuit, 1953, p. 34.
  71. Sur l'alchimie chinoise : Joseph Needham, Science and Civilisation in China, t. 5, fasc. 2, Cambridge, 1974 ; t. 5 fasc. 3, Cambridge, 1976.
  72. Mémoires historiques de Se-ma Ts'ien, texte du 1er siècle av. J.-C., t. III, p. 237, trad. Chavannes [6]
  73. Aspects de l'alchimie traditionnelle, p39
  74. La voie des divins immortels par Ge Hong, les chapitres discursifs du Baopuzi Neipian, traduit du chinois, présenté et annoté par Philippe Che, Gallimard, Connaissance de l'Orient, 1999, voir postface et introduction p7 & 8
  75. Ge Hong (Ko Hong), Le Maître qui embrasse la simplicité. Baopu zi (Pao-p'ou-tseu) (317), trad. Kaltenmark.
  76. Isabelle Robinet, Introduction à l'alchimie intérieure taoïste, Cerf, coll. "Taoïsme", 1995, p. 9.
  77. Isabelle Robinet, Histoire du taoïsme des origines au XIVe siècle, Cerf, coll. "Taoïsme", 1991, p. 107-108.
  78. Sur l'alchimie indienne : P. Rây, History of Chemistry in Ancient and Medieval India, Calcutta, Indian Chemical Society, 1956. Pierre A. Riffard, Ésotérismes d'ailleurs, Robert Laffont, coll. "Bouquins", 1997, p. 659-660, 667, 721.
  79. Le yoga tantrique, Julius Evola, Fayard, voir chapitre 'le corps de diamant-foudre'
  80. M. Eliade, Le yoga, Payot, 1991, p. 273.
  81. Ananda K. Coomaraswamy, la doctrine du sacrifice, dervy 1997, voir le chapitre en question, p102 à 138
  82. M. Eliade, Le yoga. Immortalité et liberté, Petite Bibliothèque Payot, 1968, p. 278 sq.
  83. Par exemple le philosophe bouddhiste Nâgârjuna (IIe s.) écrit ceci dans son Mahâprajñâ-paramitopadesha : Par des drogues et des incantations on peut changer le bronze en or. Par un habile emploi des drogues l'argent peut être transformé en or et l'or en argent. Par la force spirituelle un homme peut changer l'argile ou la pierre en or."
  84. Textes alchimiques, Robert Halleux
  85. Orientalistes et historiens des sciences, cités par Eliade, dans Le yoga, Immortalité et liberté.
  86. A. Leo Oppenheim, "Mesopotamia in the Early History of Alchemy", Revue d'assyriologie, 60 (1966), p. 29-45 ; Glass and Glassmaking in Ancient Mesopotamia, New York, Corning, 1970, p. 33. Mircea Eliade, Forgerons et Alchimistes (1956, 1977), Flammarion, "Champs", 1977, p. 60-64.
  87. R. Eisler, "L'origine babylonienne de l'alchimie", Revue de synthèse historique, 1926, t. XLI, p. 1-25.
  88. Robert Halleux, Les textes alchimiques, p. 59.
  89. R. G. Forbes, Studies in Ancient Technologie, I, Leyde, 1955.
  90. Cuneiform Texts, cités par S. Langdom, Sumerian Liturgies and Psalms, Philadelphie, 1919.
  91. Pierre A. Riffard, Ésotérismes d'ailleurs, Robert Laffont, "Bouquins", 1997, p. 367.
  92. «La corruption de la matière ne serait pas aussi tragique chez Dorn ou F. Keiser sans les échos lointains - dans la mesure où l'on admet ou conteste que la Syrie et l'Iran sont le berceau de la spagyrie - d'un Zervanisme et d'un mazdéisme diffus: Ahriman empoisonne et souille la végétation et les eaux bien autrement que les Elohim et Lucifer! Les théologies pessimistes et gnostiques n'ont pu, à Alexandrie comme à Byzance, que corroborer les articles du Pimandre sur les conséquences du péché de l'homme primordial. La revalorisation du rôle, de la mission, du ministère de l'homme rappellent plus les synthèses iraniennes que la Genèse: le labourant est plus proche parent de Gayômart que d'Adam », Alchimie, Fayard, 1980, p. 62.
  93. descriptif des deux voies
  94. (Fulcanelli, Les demeures philosophales (1930), Éditions de Minuit, 1964, t. 2, p. 163)
  95. Mircea Eliade, Forgerons et Alchimistes, p. 143. D'après R. P. Multhauf, The Origins of Chemistry, p. 135 sq.
  96. Roger Bacon, Opus tertium, in Opera quaedam hactenus inedita, p. 40.
  97. Johannes de Rupescissa, La Vertu et propriété de la quinte essence de toutes choses (De consideratione quintae essentiae) (vers 1352), trad. 1549. Halleux Robert : "Les ouvrages alchimiques de Jean de Rupescissa", Histoire littéraire de la France, 41, Paris, Imprimerie Nationale, 1981, p. 241-284.
  98. Johannes de Rupescissa, De consideratione quintae essentiae, Bâle, 1561, p. 29-30.
  99. Alexander von Bernus, Médecine et Alchimie (Alchymie und Heilkunst) (1940), trad., Paris, Belfond, 1977, 217 p.
  100. Heinrich Khunrath, Amphithéâtre de l'éternelle sapience (1609), trad., Milan, Archè, 1975.
  101. Pierre A. Riffard, L'ésotérisme. Qu'est-ce que l'ésotérisme ?, Robert Laffont, coll. "Bouquins, 1990, p. 208, 380-387.
  102. Johannes Chrysostomus Magnenus, Democritus reviviscens, sive de atomis, 1646.
  103. Marsile Ficin, Les trois livres de la vie (1489), livre III ("Comment organiser sa vie de façon céleste" De vita coelitus comparanda), trad. du latin, Paris, Fayard, "Corpus des œuvres de philosophie", 2000, 276 p. Matton Sylvain, "Marsile Ficin et l’alchimie", in Jean-Claude Margolin et Sylvain Matton (éd.), Alchimie et philosophie à la Renaissance, Paris, Vrin, 1993, p. 123-192.
  104. Isaac Newton, Principes mathématiques de philosophie naturelle (1687), III, scholium generale. Pierre Thuillier, La revanche des sorcières. L'irrationnel et la pensée scientifique, Belin, 1997, p. 56-81 : "Newton alchimiste".
  105. Mircéa Eliade, Forgerons et alchimistes, Champ Flammarion
  106. «À notre époque, cette interprétation positiviste de l'alchimie est devenue elle-même illusoire, historiquement et scientifiquement. Les travaux considérables des orientalistes et, principalement, des sinologues ont révélé la haute antiquité et l'universalité des théories et pratiques alchimiques traditionnelles, en montrant leur caractère sotériologique fondamental », René Alleau, encyclopédia universalis, édition de 1985, T1 p664
  107. voir René Alleau, Encyclopædia Universalis, édition de 1985, T. I, p. 664 : « Ignorant le syriaque et l'arabe, ne connaissant qu'imparfaitement le grec, Berthelot fit appel à des collaborateurs érudits. Ceux-ci, malheureusement, n'étant point informés de la nature des opérations décrites par les textes obscurs et souvent cryptographiques qu'ils devaient traduire, s'en remettaient à la seule autorité de Berthelot afin de décider du sens qu’il convenait de donner à des passages difficiles. Dans ces conditions, on comprend que divers historiens spécialisés et, en particulier Von Lippmann, aient jugé sévèrement la singulière méthode critique de Berthelot. Malgré ces réserves, ses célèbres corrections publiées voici près d'un siècle n'ont pas encore été ni corrigées philologiquement ni scientifiquement, et l'on continue parfois de tenir pour sérieuses des thèses sur les origines de l'alchimie dont les sources documentaires ont été justement contestées"
  108. […] D'où la tentation, à laquelle cédèrent nombre des historiens et commentateurs de l'alchimie au XIXe siècle, de débarrasser au rebours l'alchimie de ses impuretés surajoutées, et de lui faire retrouver, par amputations successives, la saine apparence d'une technique aujourd'hui périmée; une pratique du 'dénoyautage' radicalement opposée à celle pratiquée par les alchimistes […] On se doit aussi de constater que ce sont justement les recettes, ou toute formulation s'y apparentant par le ton qui, isolés de leur contexte, fascineront souvent les esprits modernes, comme autant de séquences incantatoires auxquelles certains furent même tentés de réduire l'alchimie. » F. Bonardel, Philosopher par le feu, Seuil, coll. "Points", Intro. p. 28 & 31.
  109. Herbert Silberer, Probleme der Mystik und ihrer Symbolik, Vienne, 1914.
  110. C.G. Jung, Psychologie et alchimie (1943), trad., Buchet/Chastel, 1971, 270 ill., 705 p. ; Mysterium conjunctionis, 1955-1956, 2 vol.
  111. Mircea Eliade, Initiations, Rites, sociétés secrètes, Gallimard Essais, 2004, p. 261 et 262.
  112. "La généralité des auteurs ne donnant aucune précision sur le 'sujet des sages', ni sur les premières opérations du grand œuvre, cette omission systématique a pour effet de provoquer une inextricable confusion dans l'esprit du profane qui confond la matière première et le premier mercure, ou mercure commun. Presque tous les traités commencent en effet au début du second œuvre, et semblent supposer achevée la première préparation. En ce sens, l'énigme de la matière première est sciemment recouverte par l'énigme du Mercure, si bien que, même si l'on devine celle-ci, l'on ne découvre que les termes du problème posé par celle-là", Aspects de l'alchimie traditionnelle, Éd de minuit 1986, p129
  113. "Quant au sujet grossier de l'œuvre, les uns le nomment Magnesia lunarii; d'autres plus sincères l'appellent plomb des sages, saturnie végétable. Philalèthe, Basile Valentin, le Cosmopolite disent Fils ou Enfant de Saturne. Dans ces dénominations diverses, ils envisagent tantôt sa propriété aimantine et attractive du soufre, tantôt sa qualité fusible, sa liquéfaction aisée..Pour tous, c'est la Terre Sainte; enfin ce minéral a pour hiéroglyphe céleste le Bélier (Aries). Si donc vous faites attention à ce que nous avons dit de la galette des rois, et si vous savez pourquoi les égyptiens avaient divinisé la chat, vous n'aurez plus lieu de douter du sujet qu'il vous faut choisir. Son nom vulgaire vous sera nettement connu. Vous posséderez alors ce Chaos des sages, dans lequel tous les secrets cachés se trouvent en puissance" Fulcanelli, MC p 196.
  114. "Il faut, mon fils, que vous travailliez avec le Mercure, qui n'est pas le Mercure vulgaire, ni du vulgaire du tout, mais qui, selon ces philosophes, est la matière première, l'âme du monde, l'élément froid, l'eau bénite, l'eau des sages, l'eau venimeuse, le vinaigre très fort, l'eau céleste grasse, le lait virginal, notre mercure minéral et corporel" Le livre de Synésius, in Salmon, t II, p181
  115. Philosopher par le feu, Seuil coll. Point, p233
  116. Philosopher par le feu, introduction, p22
  117. L'alchimie, Serge Hutin, Que sais je?, p71-73
  118. Cité par Alleau, Encyclopédia universalis, chap. Alchimie, T1, 1985, p672
  119. Aspects de l'alchimie traditionnelle, les éd. de minuit, 1986 p118 & 131
  120. Jack Lindsay, les origines de l'alchimie dans l'Égypte gréco-romaine
  121. Robert Halleux, Les textes alchimiques, Turnhout (Belgique), Brepols, 1979, p. 148-153.
  122. De Laborde, Explications de l'énigme trouvée à un pilier de l'église Notre-Dame de Paris, Paris, 1636.
  123. Reproduit dans Eugène Canseliet, Trois anciens traités d'alchimie, Jean-Jacques Pauvert, 1975.
  124. L. F. Cambriel, Cours de philosophie hermétique ou d'alchimie en 19 leçons, Paris, 1843.
  125. Fulcanelli, Le mystère des cathédrales et l'interprétation des symboles ésotériques du grand-œuvre, 1926 ; Les demeures philosophales et le symbolisme hermétique dans ses rapports avec l'art sacré et l'ésotérisme du grand œuvre, Paris, 1930.
  126. Canseliet, Deux logis alchimiques en marge de la science et de l'histoire, Paris, Jean Schemit, 1945, 160 p. : porte alchimique de la villa Palombera à Rome (1680) et château du Plessis-Bourré (XVe s.).
  127. Les alchimistes grecs, t. IV.1 : Zosime de Panopolis. Mémoires authentiques, Les Belles Lettres, 1995, p. 241.
  128. Salomon Trismosin, Splendor Solis (1535), Milan, Archè, 1975, 22 figures en couleurs.
  129. Michel Maïer, Atalante fugitive (1618), trad., Librairie de Médicis, 1969, 50 gravures sur cuivre, 384 p.
  130. G. F. Hartlaub, "Arcana artis. Spuren alchemistischer Symbolik in der Kunst des XVI Junhrhunderts", Zeitschrift für Kunstgeschichte, 6 (1937), p. 289-324. H. Biedermann, Materia prima. Eine Bildersammlung zur Ideengeschichte der Alchemie, Graz, 1973.
  131. A. Brinkman, "Breughel's and its influence", Janus, 61 (1974), p. 233-269.
  132. G. Floch-Jou et S. Munoz Calvo, David Teniers testimonio, Bol. Soc. Esp. Hist. Farm., 27 (1976), p. 93-102.
  133. Fulcanelli. P. Chenu, Bulletin archéologique des travaux historiques et scientifiques, 1941-1942, p. 542 sq. G. de Tervarent, "De la méthode iconologique", Mémoires de l'Académie Royale de Belgique. Classe des Beaux Arts, XII, 4 (1961), p. 25-48. J.-J. Mathé, Le plafond astrologique de l'hôtel Lalemant à Bourges, Braine-le-Comte, 1976.
  134. L'alchimie, science et sagesse, Encyclopédie Planète, s.d., p. 219.
  135. Raphael Patai, Maria the Jewess, Founding Mother of Alchemy, Ambix, 1982, vol. 29, no 3, p. 177-197.
  136. Les alchimistes grecs, t. IV.1 : Zosime de Panopolis. Mémoires authentiques, Les Belles Lettres, 1995. R. J. Forbes, A Short History of the Art of Distillation, 2° éd., Leyde, 1970.
  137. R. P. Multhauf, The significance of distillation in Renaissance medical chemistry, Bulletin of the History of Medicine, 30 (1956), p. 329-346.
  138. Paracelse, Le mal français. Von der Frantzösichen kranckheyt (1529).
  139. Paracelse, De la vertu des bains de Pfäffers. Vonn dem Bad Pfäffers... Tugenden (1535).
  140. Jan Baptist Van Helmont, Œuvre physique et médecine, traduites par Jean le Conte, Lyon, 1670, p. 93.

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