Grimpereau Des Bois

Grimpereau Des Bois

Grimpereau des bois

Comment lire une taxobox
Grimpereau des bois
 Certhia familiaris
Certhia familiaris
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Aves
Ordre Passeriformes
Famille Certhiidae
Genre Certhia
Nom binominal
Certhia familiaris
Linnaeus, 1758
Statut de conservation IUCN :

LC  : Préoccupation mineure
Schéma montrant le risque d'extinction sur le classement de l'IUCN.

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Le Grimpereau des bois (Certhia familiaris), aussi appelé Grimpereau familier, est une espèce de passereaux de la famille des Certhiidae. Il est physiquement semblable à d'autres grimpereaux, avec un bec recourbé, les parties supérieures brunes, comportant des motifs plus clairs, les parties inférieures blanchâtres, et une queue constituée de longues plumes raides, qui l'aident à grimper aux troncs d'arbre. Le meilleur moyen de le distinguer du Grimpereau des jardins (Certhia brachydactyla), avec lequel il partage une grande partie de sa répartition européenne, reste son chant.

Plus d'une quinzaine de sous-espèces ont été nommées pour cette espèce, bien que leurs statuts soient plus ou moins discutés à l'heure actuelle. Elles sont réparties dans différentes zones de son aire de distribution en Eurasie tempérée. Cet oiseau est plutôt sédentaire, et vit dans toutes sortes de régions boisées, mais là où il partage son habitat avec le Grimpereau des jardins, en Europe occidentale, on le trouve plus facilement dans les forêts de conifères ou à des altitudes plus élevées. Il niche dans les trous d'arbre ou derrière une écorce soulevée, préférant le Séquoia géant qui lui fournit des emplacements pour son nid. La femelle pond généralement cinq ou six œufs blancs, tachetés de rouge, mais les œufs et les poussins sont vulnérables face aux pics et divers mammifères, y compris les écureuils.

Le Grimpereau des bois est insectivore et monte vers le haut des troncs comme une souris, pour chercher les insectes qu'il trouve dans les cavités de l'écorce avec son fin bec incurvé. Il vole alors à la base d'un autre arbre avec un vol erratique caractéristique. Cet oiseau est solitaire en hiver, mais peut rester en groupes par temps froid.

L'espèce n'est pas menacée, mais est sensible à la qualité de son habitat, servant notamment d'indicateur biologique du morcellement des forêts.

Sommaire

Description

Dimensions

Grimpereau des bois grimpant le long d'un arbre, appuyé sur sa queue.
Détail de la patte : Les longs doigts assurent une bonne tenue le long des troncs.

C'est un petit oiseau, mesurant 12,5 cm de long[1], pour un envergure allant de 17,5 à 21 cm et un poids compris entre 7 et 13 g. La queue mesure jusqu'à 6,5 cm. Le bec, d'une taille de 1,1 à 1,4 cm, est long comparativement à la taille de l'oiseau[2].

Morphologie et plumage

D'aspect similaire, tous les grimpereaux sont reconnaissables à leur longs becs incurvés vers le bas, adapté à leur mode d'alimentation, et aux longues et rigides rectrices, c'est-à-dire les plumes de leur queue, fournissant un appui lorsqu'ils grimpent aux troncs d'arbre à la recherche d'insectes[3]. Également comme les autres grimpereaux, le Grimpereau des bois ne présente pas de dimorphisme sexuel apparent, mâle et femelle ayant un plumage discret, avec les parties supérieures brunes, striées et tachetées de blanc, de noir et de brun foncé, le croupion roux et les parties inférieures blanchâtres.

Le sourcil est blanc, large et bien marqué, au dessus de l'œil à l'iris brun[2]. La queue est brune, nuancée de roux, et plate. Le bec est aussi haut que large à sa base, avec la mandibule supérieure sombre, l'inférieure claire et foncée en son bout. Les pattes sont larges pour pouvoir grimper aux troncs, avec de longs doigts effilés, dont les deux antérieurs sont légèrement soudés à leur base[2].

Le jeune ressemble aux adultes, mais son bec et plus court et moins courbé, et les parties inférieures sont d'un blanc plus sale. Chez le juvénile, les flancs peuvent également être légèrement striés[2].

Espèces similaires

Le Grimpereau des bois est souvent confondu avec une espèce très voisine, le Grimpereau des jardins. Il s'en différencie cependant à sa taille plus petite et à son bec plus court. Son sourcil et ses parties supérieures sont également plus blancs. De plus fins détails peuvent aider, comme le doigt postérieur, plus long chez familiaris, ou encore le bout de la mandibule foncé, alors qu'il est aussi clair que le reste chez brachydactyla[4]. Même l'identification visuelle avec l'oiseau dans la main peut rester difficile pour des individus peu caractérisés. C'est donc à la voix que les deux espèces restent le mieux distinguables, le Grimpereau des jardins ayant un chant aux notes régulièrement espacées, très différent du chant du Grimpereau des bois, constitué de trilles et d'accélérations (voir le paragraphe Chant). Cependant, les deux espèces sont également connues pour s'imiter l'une l'autre[3].

Le Grimpereau brun (Certhia americana), nord-américain, lui ressemble aussi. Cette espèce n'a lui jamais été enregistré en Europe, mais un spécimen vagabond, en automne, serait même difficile à identifier, puisqu'il ne chanterait pas et que son appel est presque identique à celui du Grimpereau des bois. Même s'il ressemble physiquement davantage au Grimpereau des jardins, un vagabond resterait méconnaissable avec certitude étant donné les fortes ressemblances entres ces trois espèces[3].

Comparaison des trois principales espèces de grimpereaux
Grimpereau des bois (C. familiaris)
Grimpereau des jardins (C. brachydactyla)
Grimpereau brun (C. americana)

Écologie et comportement

Spécimen d'Europe centrale, cherchant sa nourriture sur un tronc.
La fourmi Formica rufa, concurrente pour les proies telles les arthropodes.

Alimentation

Régime alimentaire

Il est principalement insectivore, attrapant insectes, araignées, larves, chrysalides et œufs. Il peut trouver de quoi se nourrir sur un même territoire en toute saison, sa petite taille limitant ses besoins, et sa méthode de prospection limitant la concurrence. Cet avantage lui permet de rester sédentaire dans certaines aires de sa répartition. Il peut cependant également ajouter quelques graines de conifère à son régime lors des mois plus froids[5].

Méthode de chasse

Le Grimpereau familier trouve sa nourriture dans les fins espaces entre les morceaux d'écorce des arbres. Il commence à fouiller depuis la base du tronc, puis remonte en décrivant une spirale[1],[6]. Il se sert de sa queue rigide comme appui, et de son bec fin et recourbé pour pénétrer dans les fentes les plus étroites et y dénicher ses proies.

Contrairement aux sittelles, il ne descend pas tête en bas : Une fois arrivé en haut, il vole simplement au bas d'un arbre voisin et se remet à l'œuvre. Il cherche également de temps en temps ses proies sur des murs, au sol ou dans les aiguilles de conifères et autres débris végétaux.

Association et concurrence

La femelle inspecte principalement les parties supérieures des troncs, alors que le mâle fouille plutôt sur les parties inférieures. Une étude en Finlande a constaté que si un mâle disparaissait, la femelle célibataire se mettra à cherche au bas des troncs, passera moins de temps sur chaque arbre et sa prospection sera plus courte qu'une femelle appariée[7] .

Durant l'hiver, ils se nourrissent parfois en compagnie d'individus appartenant à d'autres espèces, mais il ne semble pas partager les ressources qu'il trouve en accompagnant les mésanges ( ou les Roitelets huppés (Regulus regulus), et tirent simplement bénéfice de la vigilance accrue d'une bande[5].

Les fourmis rousses partagent le même habitat que le Grimpereau des bois, et se nourrissent également d'invertébrés, sur les troncs d'arbre. Les chercheurs finlandais ont constaté que là où les fourmis avaient prospecté, il y avait moins d'arthropodes, et que les grimpereaux masculins ont passé moins de temps sur les troncs d'épicéas visités par les fourmis[8].

Chant

Pour consulter un article plus général, voir : vocalisation des oiseaux.

Le Grimpereau chante au moins de février à juin[4].

Le cri de contact est très doux, fin et aigu, en ssrrî, mais l'appel le plus distinctif est un tsree profond, parfois répété comme une série de notes. Le chant du mâle commence par srrih, srrih, suivi alternativement de quelques notes gazouillantes, d'une plus longue ondulation en décrescendo, et d'un sifflement, tombant puis remontant[3], traduit en ti-t-ti-teu-toî-tititirrrrr…tui. (Écouter)

Le chant peut faire penser à celui du Troglodyte mignon et aux trilles de la Mésange bleue[1]. Le Grimpereau des bois peut également imiter le Grimpereau des jardins.

Comportement et habitudes de vie

C'est un oiseau discret, au plumage à la coloration cryptique et au cri d'appel calme. Il est facilement remarquable lorsqu'il saute à cloche-pied, grimpant vers le haut d'un tronc vertical, progressant par petits bonds et utilisant sa queue raide et ses pattes aux longs doigts effilés pour se soutenir. Néanmoins, il est peu farouche, et en grande partie indifférent à la présence humaine[3].

Il a un vol erratique et ondulatoire distinctif, alternant les battements d'ailes semblables à ceux d'un papillon avec des glissades et des chutes. Les individus migrants peuvent voler de jour comme de nuit, mais l'ampleur des déplacements n'est pas mesurable, car brouillée par les populations sédentaires. En hiver l'oiseau est solitaire, mais par temps froid les grimpereaux peuvent se regrouper par douzaine ou plus, se perchant ensemble dans une crevasse abritée[5].

Reproduction

Nidification

Nid de Grimpereau des bois sous une écorce, décollée par le bas.

À la mi-avril, le Grimpereau des bois construit son nid derrière une écorce détachée[9], dans une cavité telle un trou dans un arbre[1], dans une fente dans une souche[2], ou même dans le trou d'un mur, ou encore dans des nichoirs, notamment dans les bois de conifères[3]. Le nid a d'abord une base de brindilles, d'aiguilles de pin, d'herbe ou d'écorce, puis le fond est tapissé de poils et de plumes[1], de lichen, de mousse ou même de toiles d'araignées. Cet oiseau apprécie tout particulièrement le Séquoia géant qui lui fournit des emplacements pour son nid, grâce à son écorce molle dans laquelle une cavité peut facilement être creusée[10].

En Europe, la femelle pond en mai-juin 5 à 8 œufs, généralement 5 ou 6, mais au Japon la ponte a plutôt lieu de mai à juillet, ne comprenant que 3 à 5 œufs. Ces œufs sont ovales, blancs tachetés de rouge-brun ou de gris, de manière plus dense en allant vers le gros bout[2],[3]. Leur taille a pour valeurs extrêmes : 14,0-16,7 mm × 11,0-13,0 mm[1], pour un poids de 1,2 g, dont 6% de coquille[9].

Élevage des jeunes

La femelle les couve seule durant 13 à 15 jours[1]. Les petits sont nidicoles, et sont donc nourris par leurs parents, d'insectes, de larves et d'araignées. Ils quitteront le nid à l'âge de 15 ou 16 jours[1], errant à proximité, mais la femelle continuera à les nourrir le temps qu'ils s'emplument[9]. Durant cette période, ils reviendront passer quelques nuits dans leur nid d'origine.

Une fois l'élevage des jeunes terminé, les parents pourront avoir une seconde couvée, généralement en juin, ce comportement ne s'observant que dans 20% des couples, généralement dans le sud et dans l'ouest de la distribution[3]. Les jeunes sont matures au bout d'un an, et commenceront donc à se reproduire dès l'année suivant leur naissance[1].

Prédation sur la couvée

Parmi les prédateurs des œufs et des jeunes, on compte le Pic épeiche (Dendrocopos major), l'Écureuil roux (Sciurus vulgaris) et de petits mustelidés. Le taux de réussite des couvées n'est pas connu.

Cette prédation est environ trois fois plus forte dans les secteurs morcelés que dans les secteurs boisés compacts : respectivement 12,0% et 32,4% des couvées sont importunées par les prédateurs. Le taux de prédation est d'autant plus fort que le nid est installé près d'une lisière de forêt, et augmente avec la présence de terrains agricoles à proximité, dans les deux cas probablement en raison d'une plus grande prédation par les mustelidés, alors plus nombreux[11].

Santé

L'espèce peut être parasitée par le trématode Collyriclum faba, notamment lors de ses migrations, le parasite en profitant pour étendre sa répartition[12].

Le Grimpereau des bois a une espérance de vie moyenne de 2 ans, pouvant atteindre 7 ans[6], l'âge record enregistré étant de 8 ans et 10 mois[9]. Seuls 47,7% d'adultes survivent chaque année[3].

Répartition et habitat

Distribution géographique du Grimpereau des bois :
     Résident annuel
     Visiteur hivernal
     Répartition de la sous-espèce C. f. hodgsoni, souvent considérée comme une espèce à part entière Certhia hodgsoni

Distribution géographique

Le Grimpereau des bois est l'espèce la plus répandue de son genre, vivant dans les régions boisées et tempérées d'Eurasie, depuis l'Irlande jusqu'au Japon. À l'ouest de sa gamme, le Grimpereau familier s'est étendu jusqu'aux Hébrides extérieures en Écosse, et plus au nord en Norvège, commençant à se reproduire aux Pays-Bas dès 1993[3].

L'aire de répartition du Grimpereau des bois recoupe celles de plusieurs autres grimpereaux, entraînant immanquablement des problèmes d'identification locaux. En Europe, il partage notamment une grande part de sa répartition avec le Grimpereau des jardins.

Migrations et erratisme

Le Grimpereau familier est une espèce non migratoire dans l'ouest tempéré et dans le sud de soin aire de reproduction, mais en hiver, quelques oiseaux des régions nordiques se déplacent vers le sud, et les individus vivant dans les montagnes peuvent descendre à de plus basses altitudes. Ces déplacements hivernaux, ainsi que la dispersion suivant la période de reproduction peuvent mener au vagabondage en dehors de la distribution géographique standard. Par exemple, des oiseaux de la sous-espèce asiatique ayant migré en hiver ont été enregistrés en Corée du Sud et en Chine, et la sous-espèce type a été enregistrée à l'ouest de son aire de répartition jusque dans les Orcades, en Écosse. Il a également vagabondé sur les îles Anglo-Normandes (où l'espèce résidente est normalement le Grimpereau des jardins), à Majorque et aux Îles Féroé[3].

Habitat

Le Séquoia géant est apprécié du Grimpereau des bois, qui y construit son nid.
Oisillon caché derrière l'écorce d'un arbre.

Le Grimpereau des bois préfère les vieux arbres, à l'écorce lisse, en forêt dense et garnie d'arbustes[13]. Dans la majeure partie de l'Europe, là où il partage son territoire avec le Grimpereau des jardins, il semble préférer les forêts de conifères, et plus particulièrement les épicéas (pessières) et les sapins. En revanche, là où il est le seul grimpereau, comme dans la partie européenne de la Russie[3], ou dans les îles britanniques[9], il fréquente les bois de feuillus (hêtraies, chênaies), ou les forêts mixtes, de préférence mêlées de conifères, telles les hêtraies-sapinières[6].

Il se reproduit à de basses altitudes, au niveau de la mer dans le nord de sa répartition, mais dans la partie sud peut nicher en montagne. Dans les Pyrénées par exemple, il se reproduit au-dessus des 1 370 mètres, en Chine entre 400 et 2 100 mètres, et dans le sud du Japon entre 1 065 et 2 135 mètres[3]. Les aires de reproduction sont comprises entre les isothermes 14-16 °C et 23-24 °C en juillet[5].

Systématique

Historique et classification

Le Grimpereau des bois a été décrit la première fois sous son nom scientifique actuel par Carl von Linné dans son Systema Naturae, en 1758[14]. Le nom binomial est dérivé du grec kerthios, un petit oiseau vivant dans les arbres et décrit par Aristote et d'autres, et du latin familiaris, signifiant « familier » ou « commun »[3].

Cette espèce est l'une d'un groupe d'espèces de grimpereaux très semblables, toutes placées dans un seul genre, Certhia.

Sous-espèces

Comparaison entre les têtes de deux sous-espèces du Grimpereau des bois : C. f. macrodactyla et C. f. costae.

Plus d'une quinzaine de sous-espèces, peu différenciées, ont été nommées, mais elles ne sont pas toutes reconnues selon les auteurs. À titre d'exemple, 7 seulement sont reconnues par l'ITIS[15], Avibase en reconnaît une dizaine[16]. Elles se distinguent principalement par leur répartition, les différences de coloration ou de taille étant très ténues. Aux endroits où leurs répartitions se recouvrent, les sous-espèces peuvent s'hybrider entre elles. On distingue une cline systématique dans l'apparence des sous-espèces, de l'est à l'ouest de l'Eurasie, les individus devenant de plus en plus gris dessus et blancs dessous mais cette tendance s'inverse à l'est du fleuve Amour.

Trois sous-espèces posent notamment problème : C. f. hodgsoni Brooks, 1871, C. f. mandellii Brooks, 1874 et C. f. khamensis Bianchi, 1903. hodgsoni est en effet considérée comme une espèce à part entière, le Grimpereau de Hodgson (Certhia hodgsoni), par certains auteurs, et mandellii et khamensis en seraient alors des sous-espèces[16]. C. f. hodgsoni vit dans la partie occidentale de l'Himalaya, notamment dans le Cachemire. mandellii vit plutôt dans la partie orientale en Inde, au Népal et khamensis en Chine, au Sichuan.

Les autres sous-espèces nommées sont :

  • C. f. familiaris Linnaeus, 1758, la sous-espèce type. Elle vit en Scandinavie et dans l'est de l'Europe, à l'est jusqu'à l'ouest de la Sibérie. Le dessus est plus pâle que pour la sous-espèce macrodactyla, les parties inférieures sont blanches ;
  • C. f. bianchii Hartert, 1905 ;
  • C. f. britannica Ridgway, 1882 vit en Grande-Bretagne et en Irlande. Les grimpereaux irlandais, légèrement plus foncés que les anglais, ont parfois été sous le statut se sous-espèce[3] ;
  • C. f. caucasica Buturlin, 1907 ;
  • C. f. corsa Hartert, 1905, trouvée dans les régions montagneuses de la Corse[2]. Les parties supérieures sont plus chamoisées et les parties inférieure plus contrastés que chez macrodactyla[3] ;
  • C. f. costae Bailly, est un taxon presque devenu obsolète. Cette sous-espèce est légèrement plus grande que la sous-espèce type, avec le bec plus long. Les motifs du plumage sont plus dessinés. Elle vit dans les forêts de conifères, aux altitudes de plus de 1 000 m, dans les Alpes[2] ;
  • C. f. daurica Domaniewski, 1922. Cette sous-espèce se trouve dans l'est de la Sibérie, dans le nord de la Mongolie. Elle est plus pâle et plus grise que la sous-espèce type[3] ;
  • C. f. japonica Hartert, 1897, vit au Japon, comme le sous-entend sa dénomination spécifique. Elle est plus foncé et plus rousse que daurica ;
  • C. f. macrodactyla Brehm, 1831, de protonyme Certhia macrodactyla, vit en Europe de l'Ouest. Le dessus est plus pâle et le dessous plus blanc que chez britannica[3] ;
  • C. f. orientalis Domaniewski, 1922, vit dans le bassin de l'Amour, au nord est de la Chine et en Corée. Elle est semblable à la sous espèce type, avec le dessus plus strié[3] ;
  • C. f. persica Zarudny & Loudon, 1905. Elle vit en Crimée et en Turquie, à l'est jusqu'au nord de l'Iran. Elle est de couleur plus mate et moins rousse que familiaris ;
  • C. f. pyrenaica Ingram, 1913. Cette sous-espèce à la face supérieure beaucoup plus brune, avec le croupion fauve vif. Elle vit à plus de 1 000 m, dans les Pyrénées[2] ;
  • C. f. tianschanica Hartert, 1905, quelquefois considérée comme une espèce à part entière Certhia tianschanica, vit dans le nord-ouest de la Chine et dans les régions adjacentes à l'ex-URSS. Elle est plus pâle et plus rousse que la sous-espèce type.

Menaces et conservation

Statut

Le grimpereau des bois a une large aire de répartition, estimée à 10 000 000 km2, voire à 20 500 000 km2[17]. Il est commun dans une grande partie de sa répartition, sa population européenne étant à elle seule comprise entre 11 et 20 millions d'individus. Il se raréfie dans les secteurs les plus septentrionaux, étant vulnérable aux hivers rudes, plus particulièrement si son alimentation est perturbée par la glace se déposant sur les arbres, ou par la pluie verglaçante. Il est rare également en Turquie et dans le Caucase. Même si les tendances de l'évolution de ses populations ne sont pas connues précisément[17], il ne connaît pas de déclin numérique supérieur à 30 % en 10 ans ou en trois générations, et est donc classé par l'IUCN en LC (préoccupation mineure)[18],[17].

Dépendances

Les menaces potentielles pesant sur les grimpereaux sont liées à leur dépendance d'espèces clés. Les pics par exemple, par leur activité excavatrice, peuvent jouer un rôle au niveau de leur alimentation, ainsi que chez les mésanges ou les chauve-souris, fournissant par ailleurs au grimpereau des emplacements pour nidifier[13].

Morcellement de l'habitat

Mais la menace la plus grande pour le Grimpereau des bois, tout autant que pour le Grimpereau des jardins et le Grimpereau brun, est due à la grande sensibilité de ces espèces à la structure de leur biotope et à la taille des boisements qu'elles habitent.

Le Grimpereau des bois a notamment besoin de gros bois indispensables à la nidification[13], et se trouve principalement dans les peuplements forestiers âgés. Il peut également être victime de sa stratégie alimentaire, à savoir une spécialisation sur les troncs lui fournissant une nourriture beaucoup moins abondante que dans les frondaisons, le force à prospecter sur de vastes territoires. Cette particularité le rend sensible à la déforestation, et en plus précisément à la fragmentation de l'habitat forestier.

Ces oiseaux sont si sensibles à ces paramètres que ceux-ci se reflètent dans leurs niveaux de stress physiologique[19]. Ils peuvent ainsi servir d'indicateurs biologiques de la structure d'un biotope, mettant en évidence les mauvaises gestions forestières ou aidant dans certains projets de gestion conservatoire qui en font parfois même un enjeu[20].

Voir aussi

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Articles connexes

Références taxinomiques

Liens externes

Multimédia

Source

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Eurasian Treecreeper ».

Notes et références

  1. a , b , c , d , e , f , g , h  et i Jiří Félix, Oiseaux des Pays d'Europe, Gründ, coll. « La Nature à livre ouvert », Paris, 1986, 22 cm × 30 cm, 320 p. (ISBN 2-700-01504-5), p. 282 
  2. a , b , c , d , e , f , g , h  et i Paul Paris, Faune de France, vol. 2 : Oiseaux, Paul Lechevalier, Paris, 1921, 16 cm × 24,5 cm, 473 p., p. 121-122 
  3. a , b , c , d , e , f , g , h , i , j , k , l , m , n , o , p , q , r  et s (en) Simon Harrap et David Quinn, Tits, Nuthatches and Treecreepers, Christopher Helm, 1996 (ISBN 0-7136-3964-4), p. 177–195 
  4. a  et b (fr) ODONAT, « ATLAS INFOS N° 2 », avril 2008
  5. a , b , c  et d (en) David Snow et Perrins, Christopher M (editors), The Birds of the Western Palearctic concise edition (2 volumes), Oxford University Press, Oxford, 1998 (ISBN 0-19-854099-X)  1411–1416
  6. a , b  et c Référence Oiseaux.net : Certhia familiaris (+répartition) (fr)
  7. (en) Teija Aho et Kuitunen, Markku; Suhonen, Jukka; Hakkari, Tomi; Jäntti, Ari, « Effects of male removal on female foraging behavior in the Eurasian treecreeper », dans Behavioral Ecology and Sociobiology, vol. 41, no 1, July 1997, p. 49-53 [lien DOI] 
  8. (en) Teija Aho et Kuitunen, Markku; Suhonen, Jukka; Hakkari, Tomi; Jäntti, Ari, « Behavioural responses of Eurasian treecreepers, Certhia familiaris, to competition with ants », dans Animal Behaviour, vol. 54, no 5, November 1997 [lien DOI] 
  9. a , b , c , d  et e (en) Treecreeper Certhia familiaris [Linnaeus, 1758] sur BirdFacts, British Trust for Ornithology (BTO)
  10. (en) Mark Cocker et Mabey, Richard, Birds Britannica, Chatto & Windus, London, 2005 (ISBN 0-7011-6907-9), p. 394 
  11. (en) Esa Huhta et Aho, Teija; Jäntti, Ari; Suorsa, Petri; Kuitunen, Markku; Nikula, Ari; Hakkarainen, Harri, « Forest Fragmentation Increases Nest Predation in the Eurasian Treecreeper », dans Conservation Biology, vol. 18, no 1, février 2004 [lien DOI] 
  12. (en) Literák I, Sitko J., « Where in Europe should we look for sources of the cutaneous trematode Collyriclum faba infections in migrating birds? », dans Journal of Helminthology, septembre 2006 [texte intégral] 
  13. a , b  et c (fr) Laurence Delahaye, « Sélection de l'habitat par les oiseaux forestiers et modélisation de leur distribution potentielle en chênaie et hêtraie ardennaises : impact de la composition de la structure forestière », 2006
  14. (la) C. Linnaeus, Systema naturae per regna tria naturae, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Tomus I. Editio decima, reformata., 1758, p. 118 :
    « C. supra grisea, subtus alba, remigibus fuscis, decemris macula alba. »
     
  15. Référence ITIS : Certhia familiaris Linnaeus, 1758 (fr) (+version (en))
  16. a  et b (fr) Grimpereau familier (Certhia familiaris) Linnaeus, 1758, sur Avibase
  17. a , b  et c (en) Eurasian Treecreeper (Certhia familiaris), sur BirdLife International
  18. Référence IUCN : espèce Certhia familiaris Linnaeus, 1758 (en)
  19. (en) Petri Suorsa, Heikki Helle, Vesa Koivunen, Esa Huhta, Ari Nikula et Harri Hakkarainen, « Effects of forest patch size on physiological stress and immunocompetence in an area-sensitive passerine, the Eurasian treecreeper (Certhia familiaris): an experiment », dans The Royal Society - Proceedings: Biological Sciences, 7 mai 2003 [[pdf] texte intégral] 
  20. (en) Secretariat of the Convention on Biological Diversity, « Implementation of the CBD - Programme of Work on Protected - Areas: Progress and Perspectives », 2008
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