Greffe (botanique)

Greffe (botanique)
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Greffe de pommier après 1 mois

En horticulture et arboriculture, le greffage est une opération qui consiste à implanter dans les tissus d‘une plante un bourgeon ou un fragment quelconque, prélevé sur une autre plante ou de la même plante, pour que celui-ci continue à croître en faisant corps avec la première. La greffe est le résultat de cette opération.

Greffe en fente.
Greffe.

Sommaire

Origine

La greffe sur végétaux a été inventée par les Chinois il y a plusieurs milliers d'années. Les Grecs et les Romains ont importé la technique en Europe et nombreux sont les auteurs de l'Antiquité à avoir écrit des manuels destinés à diffuser la technique au plus grand nombre.

En vieux français, greffer se disait "enter".

Pourquoi greffer ?

Greffe oméga
(Plant de vigne)

Sur le plan agronomique, l'intérêt de la greffe est d'associer les caractéristiques du porte-greffe et du greffon, le premier apportant notamment l'adaptation au sol et au climat, la rusticité et la vigueur par exemple, le second celles des produits sélectionnés, fruits et fleurs par exemple que l'on désire obtenir. À titre d'exemple, pour la vigne, c'est la greffe qui a permis d'utiliser en France des plants américains, choisis pour leur résistance au phylloxéra, tout en continuant à produire les cépages traditionnels.

La greffe est très utilisée pour multiplier les variétés d'arbres fruitiers, notamment les pommiers, poiriers, les agrumes, ainsi que la vigne, les rosiers et d'autres espèces de plantes ornementales.

Comparaison entre bouturage et greffage

Le bouturage et le greffage permettent tous deux de reproduire une plante à l'identique à la différence du semis qui lui perpétue l'espèce mais en croisant le patrimoine génétique des parents dans leur descendance (donc en donnant un phénotype distinct).

Le bouturage est plutôt utilisé par les amateurs car il est beaucoup plus simple à réaliser que le greffage et ne nécessite aucun matériel particulier. Son seul inconvénient est d'être souvent plus lent à produire des fruits ou des fleurs. De plus, certaines variétés ne se bouturent pas du tout ou très difficilement.

Les pépiniéristes privilégient plutôt le greffage. Celui-ci nécessite une bonne expertise technique et un peu de matériel (greffoir, porte-greffe) mais il permet de produire en masse et rapidement des plants de qualité et adaptés au besoin des clients. De plus, le greffage permet d'économiser le matériel végétal. Pour faire une bouture, on utilise un rameau de 20 cm, qui si cela réussit, permet d'obtenir un plant. En greffant, à partir de ce même rameau de 20 cm, on peut prélever 4 à 5 yeux environ, donc possibilité avec le même rameau de faire 4 à 5 plants au lieu d'un seul, ce qui est appréciable lorsque la variété qu'on souhaite multiplier n'est disponible qu'en petite quantité.

Hybrides de greffe

Un exemple de chimère, le genre + Crataegomespilus.

Sur le plan botanique, le résultat de la greffe est la constitution d'un organisme chimérique (à ne pas confondre avec hybride)[1], dont les parties greffées n'ont pas le même patrimoine génétique que le pied lui-même.

On obtient parfois sur le porte-greffe des rejets présentant des aspects différents du plant d'origine. Le greffon a, dans ce cas, modifié par son apport de sève les caractéristiques du porte-greffe. Les rameaux ainsi obtenus sont toujours intermédiaires entre les deux parents et se nomment botaniquement des chimères. Pour les dissocier des genres naturels, on place le signe + devant le nom de la plante.

Réalisation de la soudure

Dans la grande majorité des cas, le but de la greffe est de mettre en contact les cambiums du greffon et du porte-greffe dans l'espoir qu'une "soudure" rapide et définitive se produise par raccordement des tissus libériens (assurant la conduction) et ligneux (tissus de soutien). La soudure dépend de l’aptitude des tissus blessés (assises génératrices des plantes concernées appelées méristèmes secondaires) à proliférer en donnant naissance à des cellules indifférenciées susceptibles de générer des éléments conducteurs au sein de l'ensemble cicatriciel.

Dans le bourrelet de greffe (c'est-à-dire au point de soudure), les parenchymes (tissus primaires de nutrition) et les tissus conducteurs (bois primaire, liber primaire et secondaire) s'unissent de façon compliquée, différente de la normale : les vaisseaux y sont moins nombreux, plus longs et dirigés dans tous les sens.

La greffe doit permettre la continuité de la circulation de la sève. La sève ascendante éprouve des difficultés à franchir le bourrelet de greffe qui agit comme un véritable filtre et maintient le greffon dans un milieu sensiblement plus sec que s'il était alimenté par son propre système racinaire[2].

Différentes techniques de greffe

Pour réaliser les greffes, il existe plusieurs techniques.

Soins post-opératoires

Dans les semaines suivant la greffe, on veillera à ne pas trop arroser l'arbre pour éviter de "noyer" le greffon sous un trop plein de sève. Certains recommandent également de prélever le greffon et de greffer en début de lune montante.

Une greffe est considérée comme réussie si, quatre à six semaines après celle-ci, la cicatrisation s'opère correctement et le greffon émet des rameaux.

Par la suite, il est possible que le porte-greffe émette des rejets sous le point de greffe. Dans ce cas, il est important de les tailler le plus rapidement possible pour éviter que la partie greffée soit privée d'éléments nutritifs et meure.

Outils et matériel

Pour greffer, il faut utiliser un greffoir (couteau très tranchant) désinfecté. Il existe deux types de greffoirs :

  • le greffoir à écussonner ;
  • le greffoir à vigne

On peut aussi utiliser un couteau bien aiguisé à fine lame. Il faut aussi un sécateur.

Et pour réaliser la greffe, il y a aussi besoin de raphia, de mastic à greffer (avec une spatule) ou tout simplement de téflon, aujourd'hui très largement utilisé pour le surgreffage de la vigne pour sa facilité d'application. Le mastic permet une meilleure cicatrisation de la plante, ce qui augmente la chance que la greffe se développe rapidement.

Greffon

Le greffon est le bourgeon prélevé sur le rameau de la variété dont on désire développer les qualités.

Sélection du greffon

Etiquettes ONIVINS

Les portes greffes sont des arbres matures (c'est-à-dire ayant déjà fructifié au moins trois fois) sinon la fructification sera très longue à venir sur l'arbre greffé et la variété obtenue pourrait être un mutant.

En revanche, un greffon est toujours prélevé sur une branche jeune (un rameau d'extrémité de l’année) bien droite de préférence et ne présentant aucune trace suspecte de maladie. Mieux vaut prélever le matin car c'est le moment où le greffon sera le plus rempli de sève.

Le bois prélevé doit se trouver sur le haut de l’arbre, de préférence sur la partie de l'arbre exposée au Sud. Idéalement, le greffon prélevé doit former un angle de 60° environ avec le tronc de l'arbre et se trouver sur une branche portant déjà des fruits (pour s’assurer que cette branche produit des fruits correspondant au type recherché).

Ne surtout pas prélever de gourmand (qui donnerait peu de fruits) ou de rameaux dont l'angle est inférieur à 45° (qui donnerait un arbre à croissance trop lente).

Conservation du greffon

Pour les arbres, le greffon se récolte en hiver (courant janvier) lorsque l'arbre est au repos complet.

Une fois prélevé, les rameaux sont rapidement mis en bottes, étiquetés puis placés en jauge (enterrés horizontalement dans une tranchée remplie d'un mélange sable + tourbe au pied d’un mur au Nord ou au réfrigérateur entouré d'un journal humide (mais pas trempé) dans un sac de congélation, jusqu'au moment de la greffe en avril (au moment du débourrement du porte-greffe). Dans le cas d’une conservation au réfrigérateur, on surveille régulièrement que le journal ne se dessèche pas. La température de conservation devra être de 3 à 5 degrés Celsius, et l'hygrométrie ambiante d'environ 95%.

Anciennement, les greffons étaient parfois transportés plantés dans une pomme de terre pour éviter qu'ils se dessèchent.

Porte-greffe

Plusieurs critères interviennent dans le choix d'un porte-greffe :

  • la compatibilité
  • la vigueur (faible, moyenne, grande…)
  • l'adaptation au sol (sec, humide / calcaire, argileux ... / profond / lourd…)
  • la forme (tige, demi-tige, gobelet, palmette…)
  • la mise à fruit (lente, moyenne, rapide, très rapide…)
  • la résistance aux maladies

Surgreffage

Le surgreffage est une technique consistant à greffer une deuxième fois un végétal déjà greffé. On pratique le surgreffage lorsqu'on souhaite changer la variété, d'un arbre en greffant en couronne ses charpentières, d'un cep de vigne en greffant en chip budding ou en T budding son tronc, l'intermédiaire se trouvant être dans ce cas l'ancienne variété dont on souhaite se débarrasser. Il arrive aussi que certains cultivars soient incompatibles avec le porte-greffe qu'on souhaite utiliser. Il faut dans ce cas pratiquer un surgreffage avec un porte-greffe intermédiaire compatible, ce qui nécessite un processus de deux à trois ans.

  1. La première année, on plante les porte-greffes au printemps et on greffe le porte-greffe intermédiaire (en écusson le plus souvent) en été.
  2. La deuxième année, on rabat le porte-greffe intermédiaire au printemps et on greffe le cultivar sélectionné en été.
  3. La troisième année, on rabat le cultivar au printemps et on récolte les premiers fruits à l'automne suivant.

On peut ramener ce processus à 2 ans si on plante directement la première année des plants déjà greffés sur table au préalable.

Selon une étude de 1995[3], chez les pommiers et poiriers, le surgreffage d'un porte-greffe nain sur un porte-greffe vigoureux diminue la vigueur de celui-ci et ceci est proportionnel à la longueur du "surgreffon" [4], ce qui prouve que l'effet du porte-greffe n'est pas uniquement lié à son système racinaire mais aussi au phloème et xylème du porte-greffe intermédiaire. Les arboriculteurs doivent donc veiller à avoir des porte-greffes intermédiaires de même longueur s'ils ne veulent pas obtenir des arbres de taille hétérogène.

Une étude italo-néerlandaise [5] a prouvé qu'un greffon intermédiaire de M9 d'une longueur de 35 cm greffé sur MM106 donnait un arbre comparable à un autre greffé sur un M9 standard. L'avantage d'un tel montage est de conserver les avantages des deux porte-greffes (résistance au puceron lanigère sur la partie enterrée, meilleur enracinement grâce au MM106 et arbre nain donc plus productif grâce au M9). Le MM106 ne confère pas sa résistance au puceron lanigère au M9 mais la sensibilité se retrouvant uniquement localisée sur la partie aérienne (M9), il est plus facile de la traiter. Le surgreffage d'une variété naine sur une variété plus vigoureuse peut provoquer un drageonnage important.

En revanche, chez les Prunus, il semble que seul le système racinaire influe.

Exemples

Greffes intergénériques

On lit souvent qu'on ne peut greffer ensemble que des variétés appartenant au même genre voire à la même espèce botanique. Cela est en fait très variable. Certaines variétés ne se greffent pas du tout, d'autres uniquement sur des plants de même espèce ou de même variété (on parle d'homogreffes), d'autres n'acceptent que des plants du même genre et d'autres encore acceptent d'être greffées sur des plants d'autres genres voire d'autres familles botaniques (hétérogreffes). Les autogreffes sont des greffes réalisées entre tissus provenant de la même plante (suite à la casse accidentelle d'un rameau par exemple).

Ainsi, l'auteur romain Palladius Rutilius (IVe siècle) nous apprend dans son livre, L'économie rurale, que dès l'Antiquité, les Romains utilisaient des portes-greffes atypiques : par exemple, du pommier ou du châtaignier greffés sur du saule, du cerisier sur du peuplier ou du citronnier sur du poirier ! Toutefois, dans ces cas là, le goût des fruits obtenus peut varier de façon significative.

Plus récemment, l'agronome russe Mitchourine a développé plus de 300 nouvelles variétés de fruits grâce à ce type de greffe. Il a développé le concept controversé de "mentor" ou l’un des deux partenaires (porte-greffe ou greffon) est choisi (en fonction de sa nature génétique, de son âge, etc.) de manière à avoir le maximum de chances d'être "éduqué" par l’autre.

Certaines combinaisons ne sont pas réversibles : on peut ainsi greffer du poirier sur cognassier, alisier, néflier, cognassier sur aubépine, cerisier sur Prunus mahaleb, lilas sur troène mais pas l'inverse (même si cet échec n'apparaît parfois que dix ans plus tard[6]).

En fait, la capacité d'une variété à bien supporter le greffage avec une autre est liée aux différences physiologiques importantes dans l’absorption, l’accumulation et l’utilisation des métabolites.

Le porte-greffe doit donc produire un large spectre d'isoperoxydases dans ses tissus. Les variétés de pomme telles que Winter Banana ou Northern Spy, ou Beurré Hardy chez les poires, sont connues pour leur large spectre de compatibilité et sont, pour cette raison, souvent utilisées comme intermédiaire de greffage.

Des maladies à virus ou l'âge des deux partenaires peuvent également jouer dans les problèmes d'incompatibilité [7].

Limites et risques liés au greffage

  • Le greffage diminue généralement significativement l'espérance de vie de la plante. Par exemple, des poiriers et pommiers issus de semis peuvent vivre plus de 300 ans mais un poirier greffé sur cognassier vivra moins de 100 ans, un pommier sur Paradis environ 25 ans et 75 à 80 ans sur franc.
  • En outre, la greffe (comme le clonage) prive la population greffée d'une grande partie de ses atouts évolutifs (faute de reproduction sexuée).
    A titre d'exemple, en 1825, il y a presque 200 ans, François Joseph Grille d'Angers, sans employer le vocabulaire des biologistes modernes, protestait déjà contre l'appauvrissement génétique des populations d'ormes trop volontiers clonés et/ou greffé au détriment de la richesse adaptative que permet le semis :
« Les planteurs d'ormes se bornent trop souvent au moyen le plus facile, qui est de planter par rejeton et par éclats de racines ; mais ils en sont les dupes , et ils n'obtiennent que des sujets rabougris qui ne rapportent presque rien. On distingue au premier coup-d'œil, à la beauté de leur port et à la vigueur de leur végétation, les ormes de semis, et ceux à feuilles étroites greffés sur sujets écossais, dans les plantations d'agrément, dans les parcs, et sur les pelouses qui environnent les maisons de campagne. » [8].
Cette homogénéisation génétique a effectivement peut-être contribué à la rapide diffusion de la graphiose de l'Orme.
La conservation de souches et variétés en banque de semences ou banque de gènes ne permet pas de conserver une diversité génétique aussi importante que celle de population naturelles ou de plein champs, ni surtout une évolution adaptative temporellement mieux ajustée à celles des ravageurs et pathogènes de l'espèce.
  • Le greffage, surtout lorsqu'effectué à grande échelle, dans le même environnement, ou avec des outils mal nettoyés est source de risque d'introduction et diffusion de pathogènes.

Notes et références

  1. Scott F. Gilbert, Sylvie Rolin, Susan-R Singer, Biologie du développement, De Boeck université, seconde édition, 2004, encadré p.100
  2. "Multiplication des plantes horticoles" par Dominique BOUTHERIN et Gilbert BRON, professeurs au lycée agricole et horticole d'Angers.
  3. Rootstock and interstock effects on deciduous fruit tree vigour, precocity, and yield productivity
  4. Parry & Rogers (1972).
  5. Wertheim, Morini et Loreti, 1989
  6. Rogers W.S. et Beakbane A.B. - Stock and scion relations. Atz. Rev. Platzt Physiol., 1957, vol. 8, p. 217-236.
  7. PASSECKER F. - Zur Frage der Jugendformen beim Apfel. Der Züchter, 1949, 19, p. 311-314.
  8. Description du département du Nord Par François Joseph Grille (d'Angers) paris, Ed Sazerac & Duval, 1825-1830 (livre commencé en 1824)

Voir aussi

Liens externes


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