François Charles Louis de Chasseloup-Laubat

François Charles Louis de Chasseloup-Laubat

François de Chasseloup-Laubat

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François de Chasseloup-Laubat
François de Chasseloup-Laubat
Naissance 18 août 1754
Saint-Sornin (Charente-Maritime) en Saintonge
Décès 6 octobre 1833 79 ans)
Paris
Origine France France
Allégeance Royaume de France Royaume de France
Drapeau français Royaume de France
Drapeau français République française
Drapeau de l'Empire français Empire français
Royaume de France Royaume de France
Flag of the Kingdom of France (1814-1830).svg Royaume de France
Drapeau français Royaume de France
Arme Génie
Grade Général de division
Service 1778 - 1815
Conflits Guerres de la Révolution
Guerres napoléoniennes
Commandement Commandant en chef du génie de l'armée d'Italie (1796)
Faits d’armes Défense de Montmédy (1792)
Combat d'Arlon (1793)
Siège de Maastricht (1794)
Prise de Mantoue (1797)
Passage des Apennins (1799)
Siège de Peschiera (1801)
Siège de Dantzig (1807)
Siège de Stralsund (1807)
Distinctions Légion d'honneur
(Grand-croix)
Ordre royal et militaire de Saint-Louis
(Commandeur)
Hommage Nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile
Autres fonctions Conseiller d'État,
sénateur,
Pair de France
Famille Chasseloup-Laubat,
Allié aux Fresneau de la Gautaudière

François Charles Louis, marquis de Chasseloup-Laubat, né en 18 août 1754 à Saint-Sornin (Charente-Maritime) en Saintonge, d'une famille noble déjà illustrée dans la carrière des armes, mort le 6 octobre 1833 à Paris, était un général de division du génie.

Sommaire

Biographie

Un jeune patriote

À 16 ans, le 7 août 1770, il entra comme aspirant au corps royal de l'artillerie. Se sentant une vocation plus particulière pour le génie, il fut reçu en 1774 à l'École royale du génie de Mézières, où il devint sous-lieutenant le 1er juin 1778. Sa carrière se déroula alors dans cette arme :

Lorsque la Révolution éclata, il en adopta les principes et refusa d'émigrer malgré les sollicitations qui lui en furent faites. De 1792 à 1793, il servit dans l'armée du Centre : il se battit devant Givet, dirigea les travaux de défense de Montmédy contre les Prussiens en septembre 1792, puis mit Longwy en état de défense après sa reprise le 18 octobre. Il prit part à la campagne de 1793 avec la même armée rebaptisée depuis le mois d'octobre 1792 armée de la Moselle. Sa conduite brillante pendant la prise d'Arlon le 9 juin 1793 lui valut d'être nommé chef de bataillon le 15 du même mois. Il participa encore à de nouveaux combats à Arlon le 18 avril 1794.

Il se maria en 1794 à une cousine née Fresneau de la Gautaudière qui lui apportait le château de la Gataudière à Marennes. Il fut versé dans l'armée de Sambre-et-Meuse le 28 juin, et servit au siège de Maastricht. Il parvint à placer sur la rive droite de la Meuse une batterie qui labourait dans toute son étendue le front contre lequel il dirigea son attaque. Les assiégés, se voyant ainsi pris par leur flanc, demandèrent à capituler. Il fut récompensé de la part qu'il avait prise à cette conquête par le grade de chef de brigade du génie, l'équivalent de colonel, le 8 novembre 1794. Appelé devant la forteresse de Mayence en 1795, il fut d'abord chargé de l'attaque du centre, et ensuite du commandement de tous les travaux du blocus de Mayence.

Chef du génie de l'armée d'Italie

Le 3 mars 1796, il passa à l'armée d'Italie. Le jeune général Bonaparte qui la commandait étonnait déjà par ses manœuvres promptes et inattendues. Le chef du génie appelé à le seconder devait être doué d'une extrême activité, d'un coup d'œil aussi juste que rapide pour suivre ses pensées et répondre à ses intentions. Chasseloup sut montrer à quel point il réunissait ces qualités. Ce fut au passage du , le 7 mai 1796, qu'il se fit d'abord remarquer, et le mois suivant, le 11 juin, il fut nommé commandant en chef du génie de l'armée d'Italie, à la place du général Vital. Il dirigea le siège de la citadelle de Milan le 17 juin, et le 18 juillet, commença celui de Mantoue, défendue par 200 bouches à feu et 200 hommes de garnison. Pour assiéger cette place, l'une des plus fortes d'Europe, les Français ne comptaient que sur 8000 hommes et ne disposaient d'aucune artillerie de siège. Cinquante canons trouvés à Tortona et dans les postes abandonnés de la rive droite du Pô furent traînés devant Mantoue. Chasseloup fit ouvrir une tranchée à 200 mètres des palissades. Malgré la faiblesse des moyens mis à sa disposition, il allait se rendre maître de la place, quand Wurmser, à la tête de 50 000 Autrichiens, parut sur le Montebaldo, forçant Bonaparte à réunir ses troupes pour lui résister et à lever le siège.

Chasseloup eut une grande part aux succès de cette brillante première campagne d'Italie. Il fut plusieurs fois cité pour les services qu'il rendit aux batailles de Lonato le 3 août 1796, de Castiglione le 5 août, du Pont d'Arcole, où il fut renversé près du général en chef, le 15 novembre, de Rivoli le 14 janvier 1797. Nommé général de brigade du génie le 21 février 1797, il fut envoyé en mission à Paris par Bonaparte le 12 novembre. Pendant son séjour parisien, il fut nommé tout d'abord adjoint au comité des fortifications le 5 février 1798, puis directeur des fortifications le 23 février.

Mais malgré toutes les victoires, la paix ne pouvait être conquise qu'au sein même de la monarchie autrichienne, et, pour y parvenir, il fallait se rendre maître du Tyrol et franchir les Alpes noriques. C'était la première fois que des armées françaises pénètreraient dans ces contrées, et il fallait y reconnaître le cours des fleuves, les gorges des montagnes, déterminer les positions. Ce fut Chasseloup que Bonaparte chargea de ces travaux, en particulier de faire des reconnaissances pour l'établissement d'une place forte dans le duché de Clèves près de Wessel et de diriger les opérations de levée d'une carte du Rhin de Landau à Nimègue. Il passa une bonne partie de l'année 1798 à cette organisation de la défense du Rhin, et il ne rentra à Paris qu'en septembre. Il fut de nouveau nommé le 12 octobre 1798 commandant en chef le génie de l'armée d'Italie.

Au printemps 1799, les hostilités reprirent. À part une courte absence en août pour raisons de santé, il se fit remarquer de nouveau par son esprit d'initiative, la hardiesse de ses projets et l'efficacité de ses réalisations. L'armée, commandée par Schérer, était pressée par 100 000 Austro-Russes après la défaite de Magnano. La seule issue possible était de franchir l'Apennin. En 7 jours, Chasseloup parvint à tracer dans la montagne plus de 40 kilomètres de route praticable par l'artillerie, permettant à l'armée d'effectuer sa retraite et de se sauver. Il reçut le grade de général de division le 18 septembre 1799.

Inspecteur des fortifications sous le Consulat

Sa carrière militaire se poursuivit brillamment :

Il appliqua à ces fortifications un système nouveau dont il était l'auteur, en particulier à Alexandrie, où il mit en œuvre les idées qu'il eut tout au long des travaux sur les autres sites, et qu'il résuma ainsi : Éloigner les feux de l'ennemi par des ouvrages avancés, capables de résister et d'être repris par la garnison ; se ménager dans tout le pourtour de la place de grands moyens de sortie ; réduire à un très petit nombre, par de vastes inondations, les fronts attaquables ; multiplier les obstacles sur les directions que l'ennemi est forcé de prendre, et l'obliger à faire trois sièges successifs dans la même place. L'importance de cette réalisation n'échappa pas aux Autrichiens, et leur premier soin, après les traités de 1814, fut de raser les fortifications d'Alexandrie, dont ils n'ont laissé que la citadelle.

Les guerres de l'Empire

De nouveau commandant le génie de l'Armée d'Italie sous Masséna en 1805, il fut nommé commandant en chef le génie de la Grande Armée le 22 septembre 1806. Il servit à Golymin le 26 décembre, à Eylau le 8 février 1807, éleva des têtes de pont revêtues de bois, pouvant servir de camps retranchés à Praga, Serock et Modlin. Les glaces enlevant sans cesse les ponts de bateaux, il fit construire trois ponts sur pilotis sur des rivières plus larges que le Rhin. Pendant le repos de l'armée, il se rendit au siège de Kołobrzeg, puis alla prendre le commandement de celui de Dantzig, mémorable par les difficultés rencontrées par les assiégeants et par le peu de moyens mis à leur disposition. Ce ne fut qu'après 51 jours de tranchée ouverte que la place capitula. Il termina cette campagne en juillet 1807 par le siège de Stralsund, que les Suédois finirent par évacuer. Avant de rentrer en France, il fit fortifier Thorn, Marienbourg et Magdebourg.

En début 1808, il partit avec Napoléon Ier pour une tournée d'inspection des travaux qu'il avait entrepris en Italie, principalement à Mantoue et à Alexandrie. Il reçut du maître les plus brillants éloges, et fut fait comte de l'Empire le 7 juin 1808. En récompense de ses services, il fut fait par l'Empereur conseiller d'État le 29 août 1811, et après la retraite de Russie, membre du Sénat conservateur le 5 avril 1813.

Il prit peu après sa retraite le 13 juin à près de 60 ans.

Partisan de la Restauration

Il continua à siéger au Sénat, et vota la déchéance de l'Empereur. Sous la Restauration, il fut élevé à la pairie le 4 juin 1814, nommé grand-croix de la Légion d'honneur le 27 décembre 1814. Il se tint à l'écart pendant les Cent-Jours et vota contre la condamnation et pour la déportation dans le procès du maréchal Ney.

Chargé d'honneurs, commandeur de Saint-Louis le 3 mai 1816, marquis le 31 août 1817, président du conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique en 1820, il n'en compta pas moins parmi les défenseurs des institutions constitutionnelles. Il prêta serment à Louis-Philippe Ier en 1830.

C'était, a dit Napoléon Ier à Sainte-Hélène, un des meilleurs officiers de son arme ; homme d'une grande probité et d'un caractère inégal.

Chasseloup a écrit des Mémoires sur l'artillerie ; son système de fortification est représenté en relief aux Invalides, à côté de ceux de Sébastien Le Prestre de Vauban et Louis de Cormontaigne.

Devenu complètement aveugle, il meurt à Paris le 6 octobre 1833 à l'âge de 79 ans. Son nom est gravé sur l'arc de triomphe de l'Étoile, côté Sud.

Vie familiale

Issu d'une famille noble de la Saintonge déjà illustrée dans la carrière des armes, son père, François, était capitaine général du guet et de la capitainerie des garde-côtes de Marennes. Ce dernier avait épousé le 15 septembre 1739 Marguerite Esther Couyer ( † 12 avril 1780), dame de Toucheronde. Après la naissance de trois filles arrive enfin celle d'un fils, François Charles Louis.

François-fils épouse en 1798 Anne-Julie Fresneau ( † 23 juin 1848 - Château de Senaud, Albon (Drôme)), petite-fille de François Fresneau et héritière du château de la Gataudière. De leur union naquirent :

Décorations

Titres

Hommage, Honneurs, Mentions,...

Autres fonctions

Pensions, rentes

Réglement d'armoiries

  • Armes des Chasseloup de Laubat sous l'Ancien régime :
    « Écartelé : aux I et IV, d'argent au loup au naturel ; aux II et III, d'argent à deux pieux de gueules posés en fasce et ouvert du champ en chef. L'écu sommé d'un casque de gentilhomme d'argent, ouvert de gueules à trois grilles d'argent et surmonté de trois plumes blanches en cimier.[1] »
  • Armes du Comte de l'Empire sous le Premier Empire :
    « Écartelé : au I, du quartier des comtes-sénateurs ; au II, de gueules à la fasce d'argent, au lion d'or brochant ; au III, de gueules à la barre d'or, accompagnée en chef d'une cuirasse et en pointe d'un casque de profil taré d'argent ; au IV, d'azur à une fasce d'argent, chargée d'un lion léopardé (ou d'un léopard ?) de sable, accompagnée de 3 écus d'or. L'écu sommé d'une toque de velours noir, retroussée de contre-hermine, au porte-aigrette d'or et d'argent, surmontée de cinq plumes, accompagnée de deux lambrequins de part et d'autre, les supérieurs d'or, les autres d'argent. Le tout est dans un manteau d'azur, doublé de fourrure blanche, l'écu posé sur une croix de l'ordre de la Légion d'honneur et entouré du collier de l'ordre, avec sa décoration en pointe.[1] »
  • Armes du Marquis-Pair de France sous la Restauration :
    « Écartelé : au I, du quartier des comtes-sénateurs ; au II, de gueules à la fasce d'argent, au lion d'or brochant ; au III, de gueules à la barre d'or, accompagnée en chef d'une cuirasse et en pointe d'un casque de profil taré d'argent ; au IV, d'azur à une fasce d'argent, chargée d'un lion léopardé (ou d'un léopard ?) de sable, accompagnée de 3 écus d'or. L'écu sommé d'une couronne de Marquis-Pair de France. Supports: deux lions. Le tout est dans un manteau d'azur, doublé d'hermine, l'écu posé sur une croix de l'ordre de la Légion d'honneur et entouré du collier de l'ordre, avec sa décoration en pointe.[2][3][4] »

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Notes et références


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