Francois d'Harcourt

Francois d'Harcourt

François d'Harcourt

François, duc d'Harcourt, né le 6 novembre 1689, mort à Saint-Germain-en-Laye le 10 juillet 1750, maréchal de France, fils d'Henry d'Harcourt.

Il était encore au collège lorsqu’il leva, sous le nom de « marquis d'Harcourt », un régiment de cavalerie de son nom (commission du 23 novembre 1705). Il servit dans les mousquetaires en 1706, et se trouva, la même année, à la bataille de Ramillies. En 1707, il fut employé à l’armée de Flandre, qui ne fit aucune expédition.

En 1708, il prit le commandement de son régiment, qu’il conduisit au combat d’Oudenarde le 11 juillet. En 1709, sous les ordres du maréchal d'Harcourt, son père, il marcha avec son régiment de l’armée du Rhin et se trouva à l’attaque du moulin de Besval où, avec des piquets de cavalerie, il soutint l’attaque des gardes avancées de l’ennemi. Il servit dans la même armée en 1710 et 1711, et, ayant obtenu le 15 juillet 1710 un ancien régiment de cavalerie, vacant par la mort du marquis de Lesart, il se démit du régiment qu’il avait.

En 1712, il obtint du roi (commission du 9 avril 1712) le régiment Dauphin cavalerie, et se démit de celui dont il était pourvu. Toujours sous les ordres de son père, il servit dans l’armée du Rhin, puis, sur la démission de ce dernier il obtint la lieutenance générale du gouvernement de la Franche-Comté (provisions données à Fontainebleau le 21 juillet 1712) et prêta serment en cette qualité le 4 février 1713. La même année, il se trouva à la prise de Spire, de Worms et de Kaiserslautern – qui ouvrirent leurs portes –, à la défaite du général Vaubonne dans ses retranchements le 20 septembre, et à la prise de Fribourg et de ses châteaux. Il se démit du régiment Dauphin en 1716, fut pourvu, sur la démission de son père, de la 5e compagnie française des gardes du corps du roi (provisions du 26 juin 1718), et prêta serment le jour même. On le fit alors brigadier (brevet du 1er octobre 1718).

Devenu duc d'Harcourt à la mort de son père, le 19 octobre 1718, il en prit alors le nom, et fut reçu au parlement de Paris le 19 janvier 1719.

Il fut fait maréchal de camp le 24 avril et chevalier des Ordres du roi le 16 mai 1728. Il se démit de la lieutenance générale de la Franche-Comté le 10 mai 1730.

Employé à l’armée d’Italie (lettres du 6 octobre 1733), il investit Pizzighitone, qui capitula le 29 novembre. Il servit à la prise du château de Milan – qui se rendit le 29 décembre –, au siège de Novarre – qui capitula le 7 janvier 1734 –, et combattit à Colorno et à Parme. Détaché avec huit escadrons le 12 juillet, il s’empara le 13 de Reggio et de Rubiera. Promu au grade de lieutenant général le 1er août, il servit en cette qualité à la bataille de Guastalla, le 19 septembre : les ennemis, dont le projet était d’attaquer les Français par la gauche et de pénétrer jusqu’aux retranchements de la tête des ponts, firent avancer la plus grande partie de leur cavalerie dans la plaine entre le et la chaussée. Mais le duc d'Harcourt, secondé par le comte de Châtillon, marcha à la tête de la cavalerie de la gauche, chargea les cuirassiers impériaux, qui s’étaient avancés en bon ordre et qui ne purent soutenir cette attaque, et les repoussa jusqu’à l’entrée d’un bois, au-delà d’une petite plaine où commença l’action générale. La cavalerie française s’étant alors remise en bataille, celle des ennemis reparut aussi dans la plaine, sur une colonne de deux escadrons de front : le duc d'Harcourt la repoussa encore, et reçut alors un coup de fusil dans le bras. À peine fut-il guéri de sa blessure, qu’il rejoignit l’armée, sous Crémone.

Pendant l’hiver, on le chargea de la défense des états de Parme et de Guastalla. En 1735, il concourut aux sièges et à la prise des châteaux de Gonzague, de Riggiolo et de Réveré. Il obtint (provisions du 26 janvier 1739) le gouvernement général de la principauté de Sedan et de ses dépendances, sur la démission du maréchal de Coigny qui passait au gouvernement d’Alsace. Employé à l’armée de Bavière (lettres du 26 février 1742), il la commanda jusqu’à sa jonction avec celle du marquis de Ravignan. Dans cet intervalle de temps, il chassa, le 26 mars, les ennemis des débouchés qu’ils occupaient dans les montagnes de Souabe, ainsi que des postes d’Ouprengen, de Languenau et de Lavingen ; poussa jusqu’à l’Iser les troupes autrichiennes qui étaient cantonnées près d’Ulm, les éloigna d’Ingolstadt et les chassa enfin de Kellen, où il se joignit au marquis de Ravignan. De concert, ils firent lever le siège de Straubing par les ennemis le 9 avril. Le marquis de Ravignan étant mort, le duc d'Harcourt, seul au commandement des troupes, s’empara de Kindorff, facilita aux Bavarois le rétablissement de leurs ponts sur l’Iser, et occupa ensuite le camp de Nieder-Altack, où il se maintint pendant cinq mois entiers, à la vue des ennemis qui, bien que supérieurs en forces, ne tentèrent même point de l’attaquer. Le comte Maurice de Saxe ayant été nommé pour prendre le commandement des troupes, le duc d'Harcourt joignit alors l’armée aux ordres du maréchal de Maillebois. Il en fut détaché le 21 septembre pour aller s’emparer de la ville de Plan, et y fit 400 prisonniers de guerre. Employé à l’armée du Rhin sous le maréchal de Noailles (lettres du 1er mai 1743), il en commanda la droite au combat d’Ettingen, le 27 juin : dans cette journée, il marcha à la tête de la maison du roi, enfonça trois fois l’infanterie et la cavalerie des ennemis, et fut blessé d’un coup de fusil à l’épaule.

Commandant l’armée de la Moselle (lettres du 1er avril 1744), il la conduisit sous Valenciennes au mois de mai, et revint sur la Meuse au mois de juillet. Lorsque le prince Charles de Lorraine eut repassé le Rhin, le duc d'Harcourt s’avança en Alsace, où il favorisa la retraite de la garnison de Saverne et empêcha les ennemis de pénétrer dans la Lorraine. Le 13 août, il entreprit de chasser 12 000 hommes qui étaient campés à Saverne sous les ordres du comte de Nadasti : à cet effet, il attaqua de front et par les revers les retranchements élevés sur la hauteur de Saverne, qui étaient gardés par des Pandours et des Croates. Les ayant emportés, l’épée à la main, il poursuivit les fuyards jusqu’à Saverne, où il entra en même temps qu’eux. Les ennemis furent obligés d’abandonner ce poste, et le duc d'Harcourt, les ayant encore poussés jusqu’à une demi-lieue de là, fit halte et se remit en bataille. Toute l’aile droite de l’armée du prince Charles se détacha alors pour secourir le comte de Nadasti, mais, à l’approche des troupes ennemies – très supérieures en nombre –, le duc d'Harcourt, qui avait pris de justes mesures pour n’être point entamé, ramena ses soldats dans son camp, qui n’avait pas même été détendu. Les Autrichiens perdirent dans cette affaire environ 1 200 hommes, et les Français 71. Dans la nuit du 15 au 16 août, le prince Charles repassa la rivière Sorne et abandonna Saverne, que le duc d'Harcourt fit occuper de suite. Après cette expédition, il joignit l’armée du Rhin et y servit au siège de Fribourg et de ses châteaux, qui capitulèrent les 6 et 25 novembre. Employé à l’armée de Flandre sous le roi (lettres du 1er avril 1745), il investit Tournai le 26 avril et y ouvrit la tranchée le 30. Les ennemis, voulant secourir cette place, attaquèrent les Français à Fontenoy le 11 mai, et dans cette journée, le duc d'Harcourt commanda la droite de l’armée française.

Il investit Dendermonde le 7 août, s’empara, le 8, des maisons à portée de la redoute la plus avancée, sur la chaussée de Malines, attaqua le 9, cette redoute, l’emporta, et y fit 1 300 soldats prisonniers de guerre : Dendermonde capitula le 12, et l’un des articles de la capitulation porta que la garnison ne ferait aucune sorte de service militaire pendant 18 mois. On trouva dans la place 50 milliers de plomb, 70 milliers de poudre, 20 000 bombes et boulets, 8 mortiers en fer et 40 pièces de canon. Employé à la même armée (lettres du 1er mai 1746), le duc d'Harcourt combattit celle des alliés à Raucoux, le 11 octobre. Il fut fait maréchal de France (état donné à Fontainebleau, le 19 octobre 1746), prêta serment le 20 novembre 1746, et fit enregistrer son état à la connétablie le 12 avril 1749.

Il mourut à Saint-Germain-en-Laye, le 10 juillet 1750, à l’âge de 61 ans.


Sources : Chronologie militaire, tom. III, pag. 363 ; Mémoires du temps, Gazette de France.

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