Aide Médicale Urgente

Aide Médicale Urgente

Aide médicale urgente

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L'aide médicale urgente, désignée aussi par l'acronyme AMU, est le dispositif mis en place par un état pour apporter une aide médicale aux personnes victimes d'un accident ou d'une affection brutale et inattendue. Elle comporte en général un système d'alerte, par lequel la victime ou les témoins peuvent demander cette aide médicale urgente, et des services mobiles d'intervention.

Le principe de base de l'aide médicale urgente est la chaîne des secours : le secours aux victimes repose sur la collaboration entre différents intervenants, depuis le témoin jusqu'au médecin, éventuellement hospitalier, qui prendra en charge la personne, en passant par les secouristes et ambulanciers qui sont dépêchés sur place pour assurer les prompts secours. Ce dispositif constitue donc la phase pré-hospitalière de prise en charge des urgences médicales.

Les maillons de cette chaîne (les différents intervenants) sont coordonnés par la régulation médicale, qui assure une graduation des secours : mobiliser les moyens nécessaires mais pas plus, afin de pouvoir couvrir une autre intervention.

Sommaire

Historique de l'aide médicale urgente

Les origines du transport pré-hospitalier ne sont pas récentes. En effet, au VIe siècle, l’empereur Mauricius fut le premier à créer un corps de cavaliers chargés du ramassage des blessés et de leur transport chez les barbiers (chirurgiens de l’époque). Il faudra malheureusement attendre 1544 avant qu’une initiative de ce genre soit prise de nouveau en la personne de François 1er qui créa le grand bureau des pauvres chargé d’aller chercher à domicile les malades indigents et trop faibles pour se rendre à l’Hôtel Dieu. Durant la guerre de Corée et la Seconde Guerre mondiale, le service de santé américain sera le premier à se doter de matériel d’urgence, visant au déchoquage sur place des patients en arrêt cardiaque.

Niveaux de soin et graduation de la réponse

La difficulté de gérer l'aide médicale urgente est la fréquence aléatoire des accidents (au sens large, affection soudaine et inattendue compris) : si l'on peut déterminer un taux d'activité moyen, il faut aussi faire face à des pics d'activité dus à des événements exceptionnels (catastrophe, accident de grande ampleur), à des événements saisonniers (accidents de voiture dus à l'alcool le samedi soir, épidémies de grippe et de bronchiolite en hiver, accidents de montagne durant les vacances) ou au hasard (plusieurs accidents simultanés).

On ne peut pas résoudre ce problème en se contentant d'augmenter les effectifs et le matériel. Outre un gaspillage d'argent, les périodes de sous-activité induisent une démotivation et une perte de compétence de la part des acteurs, et des problèmes de maintenance et de logistique pour le matériel. La réponse la plus couramment développée est la graduation des secours : proposer plusieurs niveaux de soins, adaptés à l'affection. Il faut pour cela disposer d'une structure de coordination sélectionnant les moyens à envoyer : la régulation médicale.

On peut distinguer cinq niveaux de réponse à un appel :

Les réponses offertes varient selon les pays.

Cette assistance pré-hospitalière ne peut s'envisager que si le pays dispose déjà :

  • d'une structure de soin permettant de gérer les affections non urgentes (médecins libéraux, dispensaires, hôpitaux) ;
  • d'une structure d'accueil et de traitement des urgences (service d'urgence à l'hôpital) pouvant prendre en charge les victimes amenées par les ambulances et véhicules de prompt secours.

La formation du public aux premiers secours permet d'améliorer l'efficacité du système :

  • en informant sur les risques, en apprenant à faire une protection, cela diminue le nombre d'accidents et leurs conséquences ;
  • en apprenant à passer une alerte rapide et précise et à se conformer aux consignes téléphoniques, cela permet d'améliorer la régulation médicale ;
  • en apprenant les gestes de première urgence à faire en attendant les secours, cela améliore les chances de survie des victimes.

Différentes doctrines : Stay and play, scoop and run ou play and run ?

La structure du samu et du smur français est née à la fin des années 1960, avec la constatation suivante : les victimes d'accidents de voiture décédaient la plupart du temps pendant leur transport vers l'hôpital ; d'autre part, une étude de Schœmaker a montrée en 1988 que la défaillance multi-viscérale, cause de mortalité tardive en cas de polytraumatisme, était principalement due à l'hypoxie des tissus qui s'installe avant une prise en charge médicale efficace. La victime nécessitait donc des soins sur place, il fallait la stabiliser avant de la transporter, et notamment en cas d'hémorragie, compenser la perte de sang par une perfusion pour rétablir une pression sanguine (tension artérielle) « normale ». Cette méthode est appelée par les Britanniques stay and play (littéralement « rester et jouer », dans le sens « agir sur place »).

Les États-Unis ont développé une approche différente. Ils ont, eux, remarqué que, pour les traumatismes graves, les victimes décédaient dans les premières heures. Notamment, en cas d'hémorragie interne, seule une opération chirurgicale peut sauver la victime. Il fallait donc que la victime puisse être sur la table d'opération en moins d'une heure — c'est le concept de golden hour (heure d'or). Ils ont donc développé une structure basée sur des ambulances sans médecin, avec du personnel paramédical (EMT-P, emergency medical technician-paramedic) formé à des gestes médicaux, comme l'intubation trachéale, la pose d'une voie veineuse périphérique (perfusion), l'administration de certains médicaments (bronchodilatateurs, adrénaline), mais sans possibilité d'initiative si le cas sort des protocoles prévus. Ces paramedics évacuent la victime le plus rapidement possible vers un trauma center (centre hospitalier), la méthode est appelée scoop and run (charger et courir).

Les deux méthodes présentent des avantages et sont légitimes. Profitant de l'expérience de l'Amérique du Nord, la France a fait évoluer son système :

  • profiter du temps incompressible (par exemple, désincarcération d'une victime piégée dans sa voiture) pour pratiquer les gestes médicaux, mais réduire les gestes avant l'évacuation afin de respecter l'heure d'or, c'est le play and run (agir et courir) ; notamment, s'attacher à avoir une pression sanguine minimale et non plus une pression « normale », compléter le remplissage vasculaire (perfusion) par des médicaments vasopresseurs et un pantalon antichoc ;
  • la possibilité pour les non-médecins (et notamment les ambulanciers et les secouristes) d'utiliser un défibrillateur semi-automatique (DSA), qui équipe maintenant les ambulances privées de garde au profit du centre 15 et les VSAV des sapeurs-pompiers (de nombreuses associations de secourisme se sont elles aussi équipées à leurs frais de DSA) ;
  • l'intervention d'infirmiers pouvant appliquer des protocoles d'urgence écrits, et pouvant exécuter des prescriptions transmises par radio par le médecin régulateur du Samu. Ces infirmiers protocolés sont pour l'instant les infirmiers sapeurs-pompiers — ISP.

Le dernier point, appelé « paramédicalisation à la française » ou plus généralement «réponse graduée», permet à la victime de disposer de gestes paramédicaux de manière plus rapide ; en effet, le système d'urgence français est confronté actuellement à un problème d'effectif, or, il faut entre 9 et 11 ans pour former un médecin, 3,5 ans pour former un infirmier.

Avec la raréfaction des gardes de médecins libéraux, la nécéssité d'apporter une réponse satisfaisante à l'AMU, l'augmentation de la demande de recours au SAMU, est apparu un nouveau niveau de reponse: La VLS (Vehicule Sanitaire Leger). Ce vehicule appartient au corps des sapeurs pompiers, il comprend du materiel medical et est conduit par un Infirmier recruté par le service de santé du SDIS (Service Départemental d'Incendie et de Secours). Cet infirmier est formé à la prise en charge pré-hospitalière,et est "protocolisé".

En effet, ces infirmiers disposent de protocoles de soins en fonction des grands types de situations auxquelles ils peuvent être confrontés. Ces protocoles sont signés par le médecin-chef du SDIS. La prescription médicale par téléphone ou par radio étant non reconnue par la loi, les protocoles de soins permettent à un infirmier d'agir en l'absence d'un médecin ou en l'attente de celui-ci.

En matière d'AMU, la coopération SAMU et Sapeur Pompiers doit être le plus étroite possible. Les infirmiers des VLS se se substituent pas à une équipe spécialisée de SAMU, mais ils permettent d'affiner le diagnostic médical et donc la régulation en plus d'une prise en charge plus précoce de la victime.

Exercice par pays

Aide médicale urgente en Belgique

une ambulance du service 100 (photo 2002)

Note: il existe en Belgique une notion dans l'aide sociale qui est dénommée "aide médicale (urgente)". Celle-ci est abordée dans l'article Aide sociale en Belgique.

Historique

En 1956, la Belgique est frappée par une épidémie de poliomyélite. Afin de prendre en charge les malades atteints de complications mais aussi pour faire face à l’augmentation du nombre d’accidents de la route, le ministre Leburton met en place le premier service national de secours. Celui-ci est composé d’une quinzaine d’ambulances et relève de la responsabilité des Commissions d’Assistance Publique (communes).

En 1959, Anvers accueille la première centrale téléphonique de réception d’appels d’urgence. Mise en place à titre expérimental, celle-ci se voit attribuer le numéro "900". Très vite, son succès entraîne la création de quinze autres centrales qui, par facilité, sont installées dans des casernes du service d’incendie. En 1963, la totalité du territoire belge est couverte : 16 centrales "900" assurent la couverture de 40 zones téléphoniques.

La loi du 8 juillet 1964 transfère la responsabilité de l’aide médicale urgente des communes vers l’état national (Moniteur belge du 25 juillet 1964). Pendant près de 20 ans, l’organisation consiste essentiellement en l’envoi d’une ambulance pour transporter le blessé ou le malade vers un hôpital.

Ce n’est qu’au début des années 1980 que l’aide médicale urgente commence à se médicaliser. A l’initiative des services d’urgence hospitaliers, les premiers véhicules rapides d’interventions médicales (V.I.M) apparaissent sur les routes belges. Ceux-ci ne se contentent plus d’assurer uniquement le transport : équipés d’un matériel complet de réanimation, ils emportent une équipe médicale (médecin et infirmier(ère)) afin de prodiguer les premiers soins directement sur le lieu de détresse.

Ce n’est que 10 ans plus tard que l’efficacité d‘une intervention médicale extra-hospitalière est reconnue. L’arrêté royal du 10 avril 1995 instaure la fonction "SMUR" (Services Mobiles d’Urgences et de Réanimation) aujourd’hui généralisée : celle-ci vise "à limiter l’intervalle médical libre chez les personnes dont l’état de santé comporte une menace réelle ou potentielle pour leur vie ou menace gravement un de leurs membres ou de leurs organes" (Moniteur belge du 10 mai 1965).

Entretemps, le numéro "900" est devenu le "100" en 1987. A l’heure actuelle, il existe une centrale "100" par province (à l’exception du Brabant wallon, couvert par les centrales de Bruxelles, Namur, Liège, Mons et Louvain, celle de Wavre n’étant toujours pas opérationnelle). La fonction "SMUR" couvre l’ensemble du territoire national avec un intervalle médical libre inférieur à 15 minutes pour 90% de la population.

Fondement légal

L'aide médicale urgente en Belgique est régie par la loi du 8 juillet 1964 (Moniteur belge du 25 juillet 1964). Celle-ci a été modifiée à de nombreuses reprises et depuis la loi du 22 février 1998 (Moniteur belge du 10 mars 1998), il faut entendre par aide médicale urgente "la dispensation immédiate de secours appropriés à toutes les personnes dont l’état de santé par suite d’un accident ou d’une maladie soudaine ou de la complication soudaine d’une maladie requiert une intervention urgente après un appel au système d’appel unifié par lequel sont assurés les secours, le transport et l’accueil dans un service hospitalier adéquat". Note : la loi ne définit pas la notion d’urgence. Dans la pratique, on parle donc d’aide médicale urgente une fois que le numéro "100" a été composé. C’est cet appel téléphonique qui permet de distinguer les transports "100" des transports "non urgents" ou "secondaires".

Marques distinctives

En Belgique, les véhicules agréés à l'aide médicale urgente (ambulances) sont reconnaissables à :

  • leur couleur jaune moyen
  • leur bande rouge horizontale réfléchissante
  • l’inscription du numéro d’appel 100 précédé du symbole téléphonique
  • leur numéro d’identification, situé à l’arrière du véhicule
  • la marque des contours, réfléchissantes, figurant à l’avant, à l’arrière et sur les côtés.

Ces caractéristiques extérieures des véhiculent qui interviennent dans le cadre de l’aide médicale urgente sont définies de manière précise par l’arrêté ministériel du 6 juillet 1998 (Moniteur belge du 9 juillet 1998) : codes RAL, position de la bande rouge, matériaux pour le marquage…

Organisation

L'aide médicale urgente est articulée en Belgique autour des Centres d'appel unifiés "100" (c'est le numéro formé par téléphone pour obtenir les secours médicaux et pompiers en Belgique, il est doublé par le numéro européen "112"). Ces centres d'appel coordonnent les moyens disponibles parmi lesquels les ambulances "normales", les SMUR ainsi que les moyens techniques mis à disposition par les services incendie. Un médécin DIR-MED (directeur des services médicaux) est également de garde dans chaque province pour gérer les situation d'exception. Tous ces moyens sont mis en oeuvre pour adresser les patients qui le nécessitent vers les services hospitaliers d'urgence agréés, voire vers certains services extrêmement spécialisés (par exemple: centres pour grands brûlés, centres spécialisés dans la chirurgie de réimplantation des membres sectionnés).

  • Le centre 100 reçoit les appels, un centraliste évalue les secours nécessaires et les dépêche sur place. Systématiquement une ambulance normale est mobilisée. S'il le juge nécessaire, un SMUR sera envoyé également. Enfin il dépêchera les moyens techniques utiles s'il dispose d'informations suffisantes.
  • L'ambulance normale de premier secours, premier intervenant sur le terrain, est composée de 2 ambulanciers détenteurs du brevet "AMU" se déplaçant avec un véhicule contenant le matériel nécessaire à la prise en charge et au transport du patient vers l'hôpital. Si nécessaire, les ambulanciers peuvent faire appel au renfort d'un SMUR (pour les cas médicalement graves) ou des moyens techniques des services incendie (désincarcération, protection, etc).
  • Le SMUR est composé de au moins 1 médecin urgentiste et 1 infirmier(ère) spécialisé(e) SISU, le plus souvent accompagnés d'un chauffeur, voire d'un ou deux ambulanciers (suivant qu'ils se déplacent dans une voiture ou dans une ambulance). Sur place, le médecin prend la direction de l'intervention et peut à son tour faire appel à des moyens supplémentaires si nécessaire.
  • Les services incendie interviennent le plus souvent pour l'évacuation d'un patient instable couché par échelle aérienne, la désincarcération, la protection et le balisage (voies rapides et autoroutes), voire le renfort au brancardage en conditions difficiles.
  • Le DIR-MED est un médecin disposant d'un véhicule prioritaire pour se rendre au plus vite sur les lieux en cas de situation d'exception (nombre potentiel ou réel de victimes).

Note: il existe en Belgique 2 SMUR "satellites expérimentaux" qui sont des hélicoptères médicalisés (l'un basé à Gant, l'autre dans les Ardennes belges à Bra-sur-Lienne).

Note: un nouveau type d'intervenant, dénommé PIT (Paramedical Intervention Team) fait actuellement l'objet d'un projet expérimental. Cette équipe, formée de 1 infirmier(ère) spécialisé(e) et 1 ambulancier existe sous deux formes. Elle se déplace soit en ambulance et intervient à la place de l'ambulance normale, soit en voiture et intervient à la place d'un SMUR. Ce projet vise à limiter la mobilisation d'un médecin lorsque cela n'est pas strictement nécessaire ou à gagner du temps lorsqu'un médecin est nécessaire, l'infirmier appliquant des protocoles avancés.

Financement et frais d’intervention

Le fonctionnement des centres d’appel unifiés est financé par l’Etat.

Les frais d’intervention sont à charge de la personne transportée. Les services d’ambulance ne peuvent toutefois facturer librement leurs prestations, les tarifs étant fixés par l’arrêté royal du 7 avril 1995 (Moniteur belge du 22 août 1995). Ceux-ci sont calculés en fonction du nombre total de kilomètres parcourus par l’ambulance, depuis son départ jusqu’à son retour à sa base. Ils comprennent : le coût du trajet et de la prise en charge, les secours, l’accompagnement par l’ambulancier, les frais d’amortissement et d’exploitation de l’ambulance ainsi que de son matériel. A noter que les produits sur prescription médicale et les éventuelles prestations effectuées par un médecin ne sont pas compris dans ce tarif. Les tarifs sont indexés chaque année.

Le tarif « 100 » dépendant du nombre de kilomètres parcourus, la facturation peut être scindée si l’ambulance transporte plusieurs personnes.

En cas d’honoraire ou de facture impayée, le médecin, la fonction SMUR ou le service d’ambulance peut s’adresser au Fonds d’Aide Médicale Urgente (FAMU). Le FAMU paie alors les frais résultant de l’intervention et se charge lui-même de les recouvrer auprès de la personne transportée. Le FAMU est une disposition de la loi du 8 juillet 1964 (Moniteur belge du 25 juillet 1964) et est constitué en ASBL par les entreprises d’assurances qui pratiquent la couverture de certains risques. Il est financé pour 2/3 par les contributions des entreprises d’assurances et pour 1/3 par un subside annuel de l’Etat.

Formation

Le brevet AMU désigne également la formation délivrée aux ambulanciers. D'une durée de 160h, cette formation comprend des cours théoriques (80h), des exercices pratiques (40h) et un stage de minimum 40h auprès d’une équipe d’un service d’ambulance ou d’un service mobile d’urgence. La formation AMU correspond globalement à un niveau de compétence type EMT-B américain.

Les formations sont organisées par des centres de formation et de perfectionnement. En Belgique, il en existe un par province. Ces centres sont supervisés par les Commissions d’aide médicale urgente (COAMU), instituées sur base provinciale par l’arrêté royal du 10 août 1998 (Moniteur belge du 2 septembre 1998). Pour dispenser les formations, les centres doivent utiliser un manuel publié par le SPF Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement. Le brevet est valable 5 ans. Chaque année, le secouriste-ambulancier doit suivre une formation permanente de 24h. Au terme des 5 ans, celui-ci est évalué. Si l’évaluation est positive, son brevet et renouvelé pour une nouvelle période de 5 ans.

Un brevet pour la défibrillation externe automatique complète le brevet AMU. Ce brevet porte la compétence des ambulanciers belges à un niveau correspond globalement à l'EMT-D américain.

En supplément de cette formation de base, des formations spécialisées existent mais ne constituent pas une obligation légale. Ces formations sont proposées par des organismes indépendants. Ce n’est pas régi par un AR comme la formation de S-A, et donc certaines écoles de S-A le proposent et également des organismes indépendants.

Services participants

  • Services d'Incendie, Sapeurs-Pompiers (principalement ambulances normales et chauffeurs Smur)
  • Croix Rouge de Belgique (principalement ambulances normales)
  • Protection Civile (ambulances normales)
  • Certains services privés d'ambulance (ambulances normales, mise à disposition de véhicules avec chauffeurs pour les Smur)
  • Hôpitaux agréés (services d'urgences, équipes médicales des Smur)
  • Certains services privés d'hélicoptères médicaux (2 Smur existent sous cette forme en Belgique)

D’une manière générale, il existe deux types de services d’ambulances :

  • les services organisés ou concédés par les pouvoirs publics ;
  • les services privés qui ont conclu une convention avec l’Etat.

Les services d’ambulances sont agréés par le ministre de la Santé. Les normes d’agrément portent sur les véhicules utilisés et sur les lieux de départ.

Il existe également deux types d’organes consultatifs : les Commissions d’aides médicales urgentes (COAMU) et le Conseil national des secours médicaux d’urgence.

Les COAMU rassemblent tous les acteurs d’une même province afin d’assurer la collaboration et le bon fonctionnement de l’aide médicale urgente. Leurs membres doivent se réunir au moins une fois par an. Elles sont composées de représentants des services d’ambulance, des services d’incendie, des services d’urgences, des services mobiles d’urgence, des services de garde de médecine générale, du service des secours de la Croix-Rouge et du gouverneur de la province. Chaque COAMU est présidée par un Inspecteur d’hygiène.

Le Conseil national des secours médicaux d’urgence rassemble des représentants des associations scientifiques de médecine générale, des associations de médecine d’urgence et de catastrophe, des associations d’établissements de soins, des associations scientifiques des infirmiers, des associations professionnelles d’ambulanciers, des centres de secours « 100 », de la Croix-Rouge de Belgique et du service médical de l’armée. Il doit se réunir au moins deux fois par an. Son rôle est de formuler des avis au ministre de la Santé concernant l’organisation de l’aide médicale urgente, la collecte et l’enregistrement des données, le contrôle de la qualité, l’évaluation de la pratique, les normes d’agréments et les critères de programmation des services.

Centre d’appels d’urgence

En Belgique, le numéro d’urgence est le « 100 » (anciennement le 900). Ce numéro (doublé par le numéro européen 112) permet de requérir une aide médicale urgente par le système d'appel unifié. Ces centres d'appel unifiés sont situés à Anvers, Arlon, Bruges, Bruxelles, Gand, Hasselt, Liège, Louvain, Mons, Namur.

Toute personne qui lance un appel d’aide médicale urgente « 100 » doit décliner son identité, mentionner le lieu, la nature et les caractéristiques de l’accident ou de la maladie.

Le préposé qui reçoit l’appel réquisitionne alors les moyens nécessaires les plus proches (proches devant être entendu en termes de délai et non de distance) et les dépêche sur place. C’est le préposé également qui indique et réquisitionne l’hôpital où le blessé (ou le malade) devra être transporté. Si c’est un SMUR qui se rend sur le lieu de détresse, le médecin peut demander au préposé de réquisitionner un autre hôpital si l’état de la personne secourue le requiert (par exemple vers un hôpital spécialisé dans le traitement des grands brûlés). Hormis ce cas, c’est donc le préposé du centre d’appel qui décide de tous les moyens à mettre en œuvre, ni les services de secours ni les personnes transportées n’ayant la possibilité de s’y opposer. Il y a donc là une dérogation importante à la liberté de chacun de choisir un médecin ou un hôpital. Cette dérogation est prévue explicitement par la loi du 8 juillet 1964 (Moniteur belge du 25 juillet 1964).

A noter que la loi programme du 9 juillet 2004 (Moniteur belge du 15 juillet 2004) modifie complètement la gestion des appels aux services de secours en créant une « Agence des appels aux services de secours ». Cette agence devrait regrouper les appels aux numéros 112, 100 et 101 pour l’aide médicale urgente, les services d’incendie et la police. Elle doit toutefois encore être concrétisée par des arrêtés d’exécution qui n’ont pas encore été publiés. Quoi qu’il en soit et comme tous les professionnels de la santé, le préposé du centre d’appel est et sera toujours tenu par le secret médical (interdiction de divulguer des faits qui pourraient donner lieu à des poursuites pénales à charge du patient, même si les faits résultent d’un comportement criminel). La loi du 9 juillet 2004 prévoit donc que les appels « 100 » qui seront adressés à la future Agence ne pourront jamais être transférés vers le dispatching policier.

Aide médicale urgente au Canada

Au Canada, il y a deux niveaux de réponse :

  • premiers répondants : ils ont une action rapide, mais ne peuvent pas transporter ; ils effectuent les gestes de prompt secours et conditionnent la victime en attendant l'arrivée de l'ambulance
  • les techniciens ambulanciers (niveau 1) et paramédics (niveau 2) : ils peuvent effectuer des actes médicaux comme l'administration de médicaments sur protocole, et effectuent l'évacuation vers l'hôpital.

Liens externes

Aide médicale urgente aux États-Unis

Aux États-Unis, l'aide médicale urgente est gérée par les Emergency medical services (EMS). Ils disposent de deux niveaux de soin pré-hospitaliers :

Les médecins ne sortent quasiment jamais des services des urgences, l'organisaiton consiste à transporter la victime le plus rapidement possible aux urgences.

Selon une enquête du journal USA Today, les villes ayant la meilleure organisation des secours sont celles qui ont adopté une organisation à deux niveaux :

  • de nombreuses équipes d'intervention rapides peu formées (EMT-B) ;
  • quelques équipes pouvant faire des soins avancés (EMT-P).

Les villes s'étant orientées vers du tout-paramédical (EMT-P) ont non seulement un système qui coûte plus cher (en salaires), mais qui est de plus moins efficace : d'une part les EMT-P partent sur toutes les interventions et donc voient peu de vraies urgences médicales, et d'autre part, le suivi des compétences et la mise à niveau devient ingérable en raison des effectifs. Au final, bien qu'ayant des personnes initialement mieux formées, leurs compétences baissent et elles sont moins efficaces lors des vraies urgences médicales.

Liens externes

Aide médicale urgente en France

En France, l'aide médicale urgente repose principalement sur deux ministères :

  • le ministère de la Santé :
  • le ministère de l’Intérieur et les collectivités régionales, départementales et locales :
    • sapeurs-pompiers (ceux de Paris et les marins-pompiers de Marseille sont des militaires dépendant du ministère de la Défense, mais ils accueillent aussi des volontaires civils qu’ils forment et évaluent toute l’année et peuvent solliciter en cas de besoin ; en dehors de ces deux grandes agglomérations, les pompiers volontaires sont nettement plus nombreux) : Véhicule de secours et d'assistance aux victimes (VSAV) ; jusqu’en 1984, les prompts secours étaient en grande partie une attribution de police-secours, y compris à Paris et Marseille, mais la plus grande spécialisation médicale et la meilleure formation des personnels a nécessité de réaffecter les ressources vers des équipes mieux formées et mieux équipées pour intervenir avec des moyens plus lourds, plus diversifiés et mieux médicalisés.
    • secouristes bénévoles associatifs : ce sont les plus présents lors des manifestations organisées, notamment ceux de la Croix-Rouge où ils assurent les postes de veille médicale obligatoire, mais ils peuvent éventuellement être missionnés par le ministère en cas de nécessité.

Historique du Samu et du Smur

En s’inspirant de l'expérience américaine en Corée, le 5 janvier 1949, le ministère français chargé de la santé publia la première circulaire relative à l’organisation des secours d’urgence.

Le premier service mobile de réanimation fut créé à Paris en 1956 par le professeur Maurice Cara (hôpital Necker), pour le transports inter-hôpitaux de patients sous assistance respiratoire avec un médecin. Le docteur Bourret créa la première unité mobile pour le secours aux accidentés de la route à Salon-de-Provence en 1957. Le premier décret sur l'organisation des secours aux victimes d'accidents de la route date du 3 août 1959. Les professeurs Cara, Lareng (Toulouse) et Serre (Montpellier) remarquèrent le décalage entre les soins prodigués une fois arrivés aux urgences et ceux prodigué avant et pendant le transport ; ils mirent en place la médicalisation des secours (présence d'un médecin dans les ambulances).

Cela conduisit en 1965 à la création des services d’urgence et des services de réanimation dans les hôpitaux d’une part, et des « Services mobiles d’urgence et de réanimation » (Smur) d’autre part. Le premier « Service d’aide médicale urgente » (Samu), chargé de coordonner les efforts médicaux entre les équipes préhospitalières (Smur) et les services d’urgence hospitaliers, fut créé en 1968 à Toulouse par le professeur Louis Lareng. Mais il faudra attendre 1976 pour voir leur officialisation, avec la notion de réception centralisée des appels et la notion de régulation médicale ; le Samu ne recevait alors pas d’appel direct du public.

La médicalisation des secours routiers fut seulement préconisée dans la circulaire du 22 juin 1978. C'est en 1979 (Simone Veil était alors ministre de la Santé) que furent créés les « Centres de réception et de régulation des appels » (CRRA), dits aussi « Centres 15 » d’après le numéro de téléphone national gratuit qui lui a été attribué, permettant la réception des appels du public avec écoute et conseil immédiat par un médecin, et la coopération entre les structures hospitalières et extra-hospitalières (circulaire du 6 février 1979.

Cette coopération entre les services de secours a été renforcée depuis l’unification au plan européen du numéro d’appel gratuit d’urgence unique, le 112, permettant la coopération tant au niveau médical, qu’au plan de la sécurisation des biens et des personnes avec des moyens lourds si nécessaire (pompiers et sécurité civile), qu’au plan de la sécurité publique (services de police, gendarmerie, voire même de la défense). Le 112 est géré en France essentiellement par les Centres 15 qui ont été renforcés de représentants et systèmes des autres services de sécurité publique militaires ou civils ; ces centres régionaux sont aussi interconnectés et sont en contact avec les services 112 des régions de pays frontaliers, qui peuvent s’assister temporairement en cas de besoin.

Le dispositif se complète également d’un centre de secours national de la sécurité civile capable de prendre en charge à tout moment l’ensemble des appels du public destinés à un autre centre régional qui serait défaillant ou insuffisant pour réguler des appels en grand nombre (particulièrement en cas de catastrophe naturelle, d’accident industriel majeur ou d’évènement civil grave), grâce à une plateforme technique permanente louée et maintenue chez les principaux opérateurs techniques de réseaux de télécommunications, des moyens placés sous le contrôle de la Sécurité civile et des représentants des différents ministères concernés qui peuvent également réaffecter certains de leurs réseaux et moyens humains.

Interventions préhospitalières France

En France, tous les niveaux de réponse sont assurés. Les différents véhicules d'urgence pouvant être envoyés sont :

Textes législatifs

  • Code de la santé publique, notamment les article L6111-1, L6111-2, L6112-1, L6112-2, L6112-5, L6112-6, L6141-4, le livre 3 de la sixième partie de la nouvelle partie législative « Aide médicale urgente, permanence des soins, transports sanitaires et autres services de santé. », et dans la partie réglementaire-« décrets simples » les articles D 712-66 à D 712-74
  • Loi n° 86-11 du 6 janvier 1986 sur l'aide médicale urgente et les transports sanitaires
  • Décret n° 87-1005 du 16 décembre 1987 relatif aux missions et à l'organisation des unités participant au Service d'aide médicale urgente appelées S.A.M.U. (NOR : ASEP8701666D)
  • L'obligation pour les opérateurs de télécommunication d'acheminer les appels au centre 15 relève de la décision n° 2002-1179 du 19 décembre 2002 de l'Autorité de régulation des télécommunications, établissant la liste des numéros d'urgence devant être acheminés gratuitement par les opérateurs de télécommunications autorisés au titre des articles L. 33-1 et L. 34-1 du Code des postes et télécommunications NOR: ARTL0200744S (Journal officiel n° 155 du 6 juillet 2003 page 11520).

Aide médicale urgente en Suisse

En Suisse, les intervention pré-hospitalières sont faites par des ambulanciers paramédicaux ayant une formation de trois ans, intervenant par deux. Elles sont régulées par le Service sanitaire coordonné (SSC). Lorsque cela est nécessaire une équipe médicalisée aéroportée (REGA) ou un SMUR est mobilisé. Les SMUR sont répartis dans les cantons de Fribourg, Genève, Neufchâtel, Valais, Vaud.

Notes et références


Voir aussi

Bibliographie

  • W.C. Schœmaker, P.L. Appel et H.E.Kram : Tissue oxygen dept as a determinant of lethal and sublethal postoperative organ failure.- Critical Care Medicine, 1988, 16, 11, 117-120
  • Service public fédéral Santé publique : Vade-Mecum de l’aide médicale urgente (en Belgique) - Anthémis, 2007

Articles connexes

Liens externes

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