Forces armées françaises en Afghanistan

Forces armées françaises en Afghanistan

Forces françaises en Afghanistan

Véhicule de l'avant blindé français patrouillant en Afghanistan en 2009.

Les forces de l'armée française interviennent dans la guerre d'Afghanistan depuis fin 2001 dans deux opérations internationales distinctes : la force internationale d'assistance et de sécurité sous commandement de l'OTAN et l'Opération Enduring Freedom sous commandement américain.

La participation militaire française à ces deux opérations est répartie en plusieurs opérations nationales, qui portent (ou ont porté) les noms de Pamir pour la participation à l'ISAF, Héraklès pour la participation aux opérations navales et aériennes, Épidote pour la participation aux missions d'instruction de l'armée afghane au sein d'OEF et Arès (opération terminée) pour les opérations spéciales au sein d'OEF.

La présence de l'armée française dans ces deux opérations s'illustre par une présence maritime en océan Indien, qui comprend des engagements d'aéronefs de l'aviation navale sur le territoire afghan, l'action d'unités (avions de chasse, d'observation et drones) de l'armée de l'air, à partir du territoire afghan ainsi que de bases situées dans des pays limitrophes, et la participation d'unités de l'armée de terre aux opérations de sécurisation et d'instruction.

En 2009, plus de 3 300 militaires français étaient engagés sur le territoire de ce pays dont 700 dans le soutien aérien et la participation à la Combined Task Force 150 dans l'océan Indien [1].

Sommaire

Mission

La mission officielle des forces françaises en Afghanistan est de sécuriser les zones placées sous sa responsabilité afin de permettre à l’État afghan de se reconstruire, de permettre des opérations de développement et de permettre un déploiement des services de l’État afghan, et, en second lieu, permettre une montée en puissance de l’armée nationale afghane en l’entraînant.

Bien que soutenant la lutte antidrogue en Afghanistan, la destruction de champs de pavot ou la capture de prisonniers ne font pas partit des missions assignés à ce contingent. En cas de capture suite aux combats, les prisonniers sont remit aux autorités afghanes [2] [3].

Historique

Suite aux attentats du 11 septembre 2001, les nations membres de l'OTAN ont mis en œuvre pour la première fois l'article 5 du Traité de l'Atlantique Nord, et la France, bien que non contrainte par ce traité, a décidé d'engager ses forces armées au coté de l'OTAN[4].

La résolution 1386 du Conseil de sécurité des Nations unies crée, le 20 décembre 2001, la Force internationale d'assistance et de sécurité (FIAS) placée sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies, dont le mandat d'origine est « d’aider l’Autorité intérimaire afghane à maintenir la sécurité à Kaboul et dans ses environs, de telle sorte que l’Autorité intérimaire afghane et le personnel des Nations Unies puissent travailler dans un environnement sûr ». Celui a été élargi sur tout le territoire afghan avec la résolution 1510 du 13 octobre 2003[5][6].

Deux Mirage IVP et deux C-135FR sont détachés sur la base aérienne d'Al Dhafra de la UAEAF aux Émirats arabes unis dans le cadre de l'opération française Heraclès, et un total de 80 missions seront effectuées à partir du 21 octobre 2001. Les Mirage IVP regagnent la France métropolitaine en février 2002 [7]. La mission de six heures des Mirage IVP consiste à survoler l'Afghanistan une fois par jour aller (traversée de la mer d’Oman, survol par le sud du Pakistan, 1er ravitaillement en vol par C-135FR au dessus de l'Afghanistan, mission de reconnaissance d'une heure 40) et retour (après un 2e ravitaillement).

Le 21 novembre 2001, la France décide d'envoyer le Charles de Gaulle dans l'océan Indien pour soutenir les opérations de l'OTAN en Afghanistan.

Dans le cadre de la mission Héraclès, la Task force 473, avec 2 900 hommes sous le commandement du contre-amiral François Cluzel appareille le 1er décembre du port militaire de Toulon. La force opérationnelle comprend le porte-avions nucléaire Charles de Gaulle, les frégates La Motte-Picquet, Jean de Vienne et Jean Bart, le sous-marin d'attaque nucléaire Rubis, le ravitailleur La Meuse et l'aviso Commandant Ducuing.

La force aérienne comprend 16 Super-Étendard, un E-2C Hawkeye, deux Rafale et plusieurs hélicoptères.

Le 17 décembre 2001, la task force 473 est intégrée dans une force internationale, à côté des groupes navals américains du Theodore Roosevelt et John C. Stennis, et du Giuseppe Garibaldi italien. La force inclut plus de cent navires, français, américains, canadiens, britanniques, allemands, italiens, néerlandais, australiens, espagnols et japonais sous un commandement centralisé inter-allié à Bahreïn.

Les Super-Étendard exécutent leurs premières missions sur l'Afghanistan le 19 décembre 2001, réalisant des missions de reconnaissance et de bombardement, couvrant plus de 3 000 kilomètres. Au total, ils réalisent 140 missions, 12 par jour en moyenne, échappant à cinq missiles Stinger.

Le 2 janvier 2002, les premiers soldats français de la Force internationale en Afghanistan arrivent au nord de Kaboul. Au total, 640 militaires français sont déployés dont 400 dans le cadre de l'Isaf[8].

Le 18 février 2002, un satellite d'observation Helios repère des activités anormales près de Gardez. Le lendemain, après que des membres des forces spéciales américaines dans la région ont confirmé ces observations, le Charles de Gaulle lance deux Super Etendards de reconnaissance. Le 20, des forces britanniques et américaines entrent dans la vallée, et le 2 mars, l'opération Anaconda débute.

De début mars à fin septembre 2002, une unité RESAL (équipe de Recherche Et Secours AéroLarguée) spécifiquement créée est déployée à Douchanbé (Tadjikistan) pour éventuellement porter secours aux pilotes en difficulté mais elle n'a finalement pas à intervenir[9].

En mars, des Super-Étendard et six Mirage 2000 prennent en charge des attaques aériennes contre des cibles d'Al-Qaida. Quelques cibles proposées par les forces américaines sont refusées, de peur d'atteindre des civils. Pourtant, le président américain George W. Bush se félicite de l'engagement de la France en déclarant : « notre fidèle alliée, la France, qui a déployé un quart de sa marine de guerre dans l'opération Enduring Freedom»[10]. À cette époque, la force aérienne française a été portée à 16 Super Etendard, 6 Mirage 2000 D, 5 Rafale, deux ravitailleurs aériens KC-135, et deux Hawkeye. À partir de février, le Charles de Gaulle et le USS John C. Stennis échangent quelques avions de façon à resserrer les liens entre alliés.

Le 11 août 2003, lorsque l'OTAN prend la direction des opérations de la Force internationale d'assistance et de sécurité, la France fournit environ 500 hommes sur les 3 500 venant de 31 pays alors présent[11]. Au 21 février 2003, on compte 742 militaires français pour un effectif total d'environ 8 000 personnels dans cette force [12]. Le commandement régional de Kaboul se fait en rotation entre la France, la Turquie et l'Italie.

En mai 2003, en marge du sommet du G8 d'Evian, le président de la république Jacques Chirac décide d'engager les forces spéciales françaises dans le sud de l'Afghanistan. Un contingent de plus de 200 membres du Commandement des opérations spéciales opèrent de juillet 2003 à décembre 2006 dans la région de Spin Boldak, puis brièvement de Jalalabad. On compte 7 tués dans leurs rangs[13].

Un effort d’instruction au profit de l’armée afghane est effectué par la France dans le cadre l'opération Épidote. 3 810 stagiaires ont été formés entre 2003 et 2006[14].

L'Eurocorps commande la mission ISAF6 en Afghanistan du 9 août 2004 au 11 février 2005.

Le 31 août 2004, un premier militaire français décède des suites d'un accident de la route ayant eu lieu le 29 août[15].

Le 17 septembre 2005, un soldat victime de l'explosion d'une mine antipersonnel est le premier militaire français mort au combat en Afghanistan[16].

En décembre 2007, 1 600 soldats français sont engagés en Afghanistan, et au total environ 2 000 militaires participent à ce théâtre d'opérations [17].

Jusqu'en 2008, le « détachement Air » a effectué 1 700 sorties et 300 shows of force (passages à basse altitude pour intimider et disperser l’ennemi)[18].

En août 2008, l'embuscade de Surobi se solde côté français par 10 tués et 21 blessés.

Le 22 septembre 2008, à l’issue d'un débat à l’Assemblée nationale française, celle-ci autorise la prolongation de l’intervention des forces armées françaises en Afghanistan, par 343 voix contre 210 [19].

L'opération Dinner Out en mars 2009 permet de reprendre le contrôle de la vallée d’Alasa dans la Kâpîssâ, mais conduit à la mort d'un soldat français, le caporal Belda, conducteur d'un VAB.

Le 4 septembre 2009, le caporal Johan Naguin (3ème R.I.Ma) est tué par l'explosion d'un IED qui visait son convoi. Cette attaque a fait neuf blessés, dont le caporal-chef Thomas Rousselle (3ème R.E.I) qui succombe à ses blessures deux jours plus tard.

Le 27 septembre 2009, quatre soldats ont trouvé la mort dans deux accidents séparés. Alors qu'une opération d'infiltration visant des équipes de poseur d'IED en vallée d'Afghanya, un des soldat fut foudroyé par un orage apparu brusquement. Le médecin et l'infirmier tente de le réanimer et réclame sont évacuation. C'est pour préparer cette évacuation qu'un élément du 13RDP traverse le lit d'un rivière a sec, dont le court reprends brusquement a cause de la très forte pluie, il est emporté par le courant. Son camarade lui venant en aide sera aussi emporté. Leur corps seront retrouvé plus tard en aval. La quatrième victime, a la tourelle de son VAB, est décédée dans un accident de la route : son véhicule a quitté la route et a chuté dans un ravin, sur la route Kaboul Tora, blessant les cinq autres occupants.

Statistiques pour 2008

Selon le Chef d'état-major de l'Armée de terre, en 2008, les forces françaises ont consommé 400 000 cartouches de petit calibre, 6 000 obus de 20 mm et un millier d'obus de mortier de 120 mm, et largué environ 160 bombes par avion. Il y a eu une quarantaine d'accrochages ayant fait douze morts et une soixantaine de blessés dans les rangs français [20].

Entre septembre 2007 et août 2008, près de 107 millions d’euros qui ont été investis au profit du surblindage de véhicules, qu’ils soient de combat ou logistiques, de la protection des tireurs 12,7 des VAB, des moyens de vision et d’identification nocturne des combattants, de l’amélioration des FA-MAS, des moyens de transmission des contrôleurs air avancés, ainsi que de l’habillement et du paquetage du combattant [21].

Dispositif militaire

Environ 3 400 militaires français sont présents en Afghanistan, au Tadjikistan, au Kirghizstan et en océan Indien, dans le cadre des opérations de la Force internationale d'assistance et de sécurité (FIAS - ISAF en Anglais) de l'OTAN et de l'opération Enduring Freedom (OEF). Parmi eux, 2 800 militaires français sont engagés sur le territoire afghan [22].

La participation française à la composante militaire de l'ISAF porte le nom de Opération Pamir.

Également présents sur le sol afghan, mais distincts de Pamir, 350 militaires français sont employés à la formation de l’armée nationale afghane, soit chargés de la formation des officiers afghans (dispositif Epidote) et des forces spéciales (Commando School), ou bien encore intégrés dans des unités afghanes (dispositif des OMLT).

La participation française à l'Opération Enduring Freedom porte le nom de Opération Herakles. A ce jour, elle ne comporte plus que des participations maritimes et aériennes. La participation des forces spéciales au sol (opération qui portait le nom de Ares) a eu lieu entre 2003 et 2006.

Armée de terre

L'armée de terre française fournit le plus gros des effectifs avec, en janvier 2009, deux bataillons interarmes à deux compagnies de combats chacun et six Operational Mentoring Liaison Teams [23]. Des véhicules spécifiques ont été achetés en 2008/2009 pour cette mission dont 15 blindés Aravis et 5 engins de déminage Buffalo.

Fin 2009, il y aura une grande réorganisation de ces forces et les unités seront regroupé au sein de la brigade La Fayette crée pour la circonstance. Le quartier-général se trouvera sur la base opérationnelle avancée Nijrab, en Kapisa [24].


Effectifs au 1er juin 2009 : environ 2 800 personnels

Opération Pamir

Les troupes françaises sont principalement présentes au sein de l'ISAF au sein de deux Regional Commands (RC). Le RC-Capital, dont le commandement tournant (Italie - Turquie - France) est exercé par la France jusqu'en Octobre 2009, et le RC-East, sous commandement américain.

Unités déployées au sein du Regional Command - Capital (RC-C) de Kaboul

L'essentiel des forces terrestres françaises est déployé au sein de ce commandement régional, commandé à tour de rôle par la France, l'Italie et la Turquie. Le RC-C a pris la suite de la brigade multinationale de Kaboul, au sein de laquelle la France avait déjà déployé des troupes. Il dispose de trois bataillons : un italien dans le secteur Ouest, un turc dans le secteur Sud et un français dans le secteur Nord, district de Surobi.

La France a pris le commandement du RC-C le 6 août 2008. Ce commandement est accompagné par la prise de contrôle par le RC-C d’une zone supplémentaire, le secteur Est dit "Combined Joint Operational Area" (CJOA) qui couvre le district de Surobi[22] (carte). Le dispositif terrestre du RC-C a été donc renforcé à cette occasion (augmentation du BatFra et création du BCS) avec environ 400 militaires supplémentaires.

La contribution française comprend 1 600 militaires, répartis entre :

L’état-major compte 135 personnes de 12 nationalités différentes, dont 85 français[26].

  • Bataillon de Commandement et de Soutien commandé par le colonel Thierry Lasserre

Le BCS a pour vocation d'assurer le soutien logistique des unités françaises en Afghanistan : BatFra, GTIA Kapisa, OMLT assuré par un pont aérien pouvant aller transporter 350 tonnes en une semaine. Effectifs : 416 personnels (14 juillet 2009)

  • Bataillon français de Kaboul (BatFra)

Groupement tactique interarmes à 3 compagnies d'infanterie, un Escadron de reconnaissance et d'investigation, une compagnie de génie et une batterie de mortiers lourds. Basé en partie au camp de Warehouse (Kaboul). Issus désormais d’unités de la 6e Brigade légère blindée (Nîmes), le BATFRA comprend une unité de commandement et de logistique, trois compagnies d’infanterie du 2e Régiment étranger d’infanterie, un escadron de recherche et d’investigation du 1er Régiment étranger de cavalerie (Orange), une compagnie du 1er Régiment étranger de génie (Nîmes) et une batterie d’appui mortiers du 3e Régiment d’artillerie de marine (Canjuers). Effectifs : 1 000

  • Détachement hélicoptères (DETHELICO) : 9 hélicoptères

Détachement interarmées comprenant 3 EC-725 Caracal de l'armée de l'air et 3 hélicoptères de reconnaissance Gazelle-Viviane, 3 EC-665 Tigre basée à l'aéroport international de Kaboul . Effectifs : 135 (17 juillet 2009) [27]

Unités déployées au sein du Regional Command - East (RC-E)

La France fournit depuis le 9 août 2008 un Groupement tactique interames (GTIA, appelé Task Force par les américains) au RC-E sous commandement américain en Kapisa. Le GTIA Kapisa assure des missions de contrôle de zone aux côtés de l’armée nationale afghane.

  • Groupement tactique interarmes de Kapisa

Le GTIA Kapisa est un bataillon léger à 2 compagnies d'infanterie. Il est installé sur deux bases (FOB) : Nijrab et Tagab avec sur chacune un sous-GTIA (une compagnie motorisée sous VAB + éléments d'appui et de soutien). Ses effectifs sont d'environ 650 soldats.

Depuis la relève de la Task Force (TF) Tiger par la TF Korrigan du colonel Chanson le 15 juin 2009, cette unité est armée par des soldats des 3ème RIMa, 6ème RG (2 sections), 11ème RAMa (2 sections mortiers), 48ème RT (1 groupe) et 1er RIMa (1 peloton blindé), appartenant principalement à la 9e brigade légère blindée de marine [28].

OMLT

Les OMLT (Operational Mentoring and Liaison Teams) sont de petites équipes de cadres et de spécialistes, dont le rôle est de conseiller (mentoring en Anglais) des commandements d'unités tactiques (bataillon, brigade, corps) de l'armée nationale afghane (ANA) pour développer l’instruction et l’entraînement et permettre à ces unités de bénéficier des appuis (feu, aérien, renseignement) directs de l'ISAF lorsqu'elles sont engagées au combat[29].

La France fournit actuellement 300[30] militaires au sein de 6 OMLT [22][31]:

5 équipes (effectifs : 230) au sein du 201e corps d'armée de l'ANA:

  • 1 OMLT commandement auprès de l'état-major du 201e corps d'armée et de celui de la 1ère brigade (qui appartient au 201e corps)
  • 2 OMLT auprès d'un bataillon (kandak) d'infanterie de la 1ère brigade
  • 1 OMLT auprès d'un kandak appui de la 1ère brigade
  • 1 OMLT auprès d'un kandak logistique de la 1ère brigade

1 équipe (effectif : 70) au sein du kandak 41 de la 4ème brigade du 205e corps d'armée de l'ANA. Cette OMLT est rattachée au contingent néerlandais et est déployée sur les FOB de Tarin Kwot et de Deh Rawod dans la province d’Oruzgan (Uruzgan), au sein du commandement régional Sud.

Les OMLT sont actuellement fournis par les unités suivantes:

  • OMLT Uruzgan  : unité affectée au 1er juin 2009 : 2e REI.
  • autres OMLT : données non connues

Opération Épidote

Contrairement à l'opération Pamir, qui regroupe la participation à la force internationale d'assistance et de sécurité, sous le commandement de l'OTAN, Épidote est une opération qui regroupe la participation française à la mission d'instruction de l'armée afghane de l'opération Enduring Freedom, sous commandement américain[32].

Détachement "Épidote"
Article détaillé : Opération Epidote.

Le détachement de formation Épidote est chargé de la formation de base des officiers de l'armée nationale Afghane. Initialement (en 2002) chargé de la formation ("recyclage") de 3 des 6 premiers bataillons d'infanterie des 2 brigades légères du corps d'armée central de Kaboul (CCK), il a évolué et se partage entre:

  • la formation de certains cours du Command and staff college (CSC),
  • des Détachements d'instruction opérationnelle (DIO) qui encadrent des cours dans les domaines du renseignement et de l'administration
  • la participation à la formation au sein de l’école logistique

Ses effectifs sont d'environ 60 militaires[33]. Épidote aurait formé, en 2009, au total plus de 5 000 officiers afghans[34]

Les instructeurs français d'Épidote ne viennent pas d'une unité spécifique.

Détachement "Commando School"

Une vingtaine d'instructeurs des forces spéciales assurent, aux côtés d'instructeurs américains et afghans, l'entrainement de 6 bataillons (kandaks) de commandos afghans[35]. Avec 20 instructeurs américains, les Français ont dans un premier temps formé une centaine de cadres, puis la formation des kandaks a démarré à la mi-mai 2008, par des stages de 3 mois, chaque stage étant suivi par 700 stagiaires. A ce jour, au moins 2 kandaks commandos ont été formés[34].

Évolution du dispositif au 2e semestre 2009

Réorganisation du dispositif

La France quittera le commandement du Regional Command Capital (RC-C) fin d'année 2009 après l'élection présidentielle afghane de 2009. Les rumeurs se font entendre[36] d'une réorganisation du dispositif (à effectifs constants, mais des bascules entre Pamir et Heraklès sont possibles[37]):

  • bascule de responsabilité de la zone "CJOA" (Combined Joint Operational Area, qui correspond au district de Surobi) de la responsabilité du RC-C au RC-E. Les deux GTIAs (GTIA Kapisa et BatFra) se retrouveraient ainsi au RC-E.
  • Création de la brigade La Fayette, une Task Force (de niveau brigade) unique sous commandement américain, qui commanderait les deux GTIAs.
  • Augmentation de la taille des GTIAs, par l'adjonction d'une compagnie d'infanterie supplémentaire pour chacun.
  • Diminution du volume de la composante navale de Heraklès (participation française à l'Opération Enduring Freedom)[38].

Par ailleurs, les deux sous-groupements tactiques interarmes (S/GTIA) seraient de composition identique (le BATFRA aligne près de 100 soldats de plus que le GTIA Kapisa), avec chacun un peloton d'AMX-10RCR, ainsi que des pelotons d'appui direct (PAD) à base de VB2L et de VAB T20-13. [39]

Matériel supplémentaires
  • 8 canons Caesar de 155mm avec leurs servants[41] sont déployé depuis l'été 2009. Il seront utilisés en base feu, soit 2 par FOB, et 2 en réserve a Kaboul. Les mortiers tractés de 120mm continueront a accompagner les troupes lors de leurs opérations.

Armée de l'air

En avril 2009, 334 militaires de l'armée de l'air française sont présents en Afghanistan, et arment les moyens suivants :

  • 6 avions de combat à Kandahar depuis septembre 2007 : 3 Mirage FICR qui ont succédé le 20 mai 2009 aux 3 Rafale présents depuis 2007, et 3 Mirage 2000D présents depuis 2005[42].
  • 3 hélicoptères Caracal à l'aéroport international de Kaboul, au sein du Détachement hélicoptères de l'armée de terre.
  • 2 drones Harfang, sur les 3 déployés à l'origine à Bagram depuis le 3 février 2009 (1er vol le 18 février[43]), servis par 25 personnes[44]. Un des ces appareils a été rapatrié suite à un accident début avril 2009 [45].

172 autres militaires de l'armée de l'air sont sur un aéroport à Douchanbé au Tadjikistan servant de base logistique avec un groupe de transport opérationnel et deux C-160 Transall [46].

35 militaires ainsi qu'un ravitailleur C135, sont présents dans la base aérienne de Manas [47], qui a été ouverte au Kirghizistan, à 90 minutes de vol de l'Afghanistan, en décembre 2001. En février 2009, le président Kourmanbek Bakiev avait annoncé sa fermeture [48], mais un accord financier a été trouvé le 23 juin 2009 [49].

Gendarmerie

Un contingent de 400 à 500 membres de la force de gendarmerie européenne comprenant 150 gendarmes français dont deux escadrons gendarmerie mobile de Chauny et Satory sera déployé début 2010 pour former la police nationale afghane pour des missions de six mois [50],[51].

Logistique

Le Service des essences des armées est chargé de l'exploitation du dépôt de carburants situé sur l'aéroport international de Kaboul (KAIA) et du ravitaillement du Camp Warehouse depuis 2006 [52]

Pertes

La France a perdu, au 27 septembre 2009, 35 militaires dans ces opérations (combat, accident, suicide)[53],[54].

Année Faits de guerre Autres Total
2004 3 3
2005 1 1 2
2006 6 6
2007 2 1 3
2008 11 11
2009 5 5 10

Galerie photographique

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Notes et références

  1. Raids n° 272, janvier 2009
  2. (fr) Philippe Grangereau, « Une armée dans l’ombre » sur Libération, 14 août 2009. Consulté le 15 août 2009
  3. Pierre Pascallon, Henri Bentégeat, Les armées françaises à l'aube du XXIe siècle : Tome 5, Les armées françaises à l'heure de l'interarmisation et de la multinationalisation, L'Harmattan, coll. « Défense », 1er février 2007, 514 p. (ISBN 978-2296026872) 
  4. (fr) Le Traité de l'Atlantique nord et ses membres., Présidence de la République, 2004
  5. (fr) Force internationale d’assistance à la sécurité, Opérations de Paix, Université de Montréal
  6. (fr) Texte de la résolution 1510 (2003)
  7. (fr) Afghanistan: les 80 missions des Mirage IV, fin 2001, Secret Défense, 9 mai 2009
  8. (fr)Chronologie : La présence française en Afghanistan, Le nouvel Observateur, 17 décembre 2008
  9. Eric Micheletti, Forces spéciales. Guerre contre le terrorisme en Afghanistan, coll. « Histoire et Collections », 2003 (ISBN 2-913903-89-4) 
  10. (en) President Thanks World Coalition for Anti-Terrorism Efforts, Communiqué de presse de la Maison Blanche du 11.03.02
  11. Marianne n° 230, 18 au 24 aout 2003, p. 53
  12. (en) NATO in Afghanistan Factsheet
  13. (fr) Afghanistan: bilan mitigé pour les forces spéciales françaises, 22 décembre 2007, Secret Défense, Jean-Dominique Merchet
  14. (fr) COMMISSION DE LA DÉFENSE NATIONALE ET DES FORCES ARMÉES, Mardi 10 octobre 2006,Séance de 16h30, Compte rendu n° 2
  15. (fr) Afghanistan, les 28 morts français, Le mamouth, 24 mai 2009
  16. (fr) Hommage à Bayonne au soldat tué en Afghanistan, 22/09/2005, Site des Troupes de Marine
  17. (fr) Agence France-Presse, « Les forces françaises en Afghanistan : quelque 1.600 hommes » sur Représentation Permanente de la France au Conseil de l’Atlantique Nord, 22 décembre 2008. Consulté le 15 août 2009
  18. (fr) En l’air avec des étoilés, Mars Attaque, 12 juin 2009
  19. (fr) Carine Bobbera, « Débat sur l’Afghanistan à l’Assemblée nationale : les députés se prononcent pour le maintien des forces françaises » sur Ministère français de la Défense, 22 septembre 2008
  20. Raids n° 275, avril 2009, p. 5
  21. (fr)[pdf] Michel Billard, « «Faire la guerre, c’est s’adapter» », dans Heracles, no 33, Juillet-Août 2009, p. 11 [texte intégral (page consultée le 16 août 2009)] 
  22. a , b  et c (fr) dispositif français pour l'Afghanistan au 15/06/09 Site de l'État-major des Armées
  23. . Les OMLT ou "Operational Mentoring Liaison Teams" sont des équipes regroupant une cinquantaine de personnels chargées de conseiller les unités de l'armée nationale Afghane (ANA).
  24. (fr) 24/09/09 - Afghanistan : déploiement d’un centre opérationnel sur la FOB Nijrab sur http://www.defense.gouv.fr, 24 septembre 2009, Ministère française de la Défense. Consulté le 7 octobre 2009
  25. (fr) Afghanistan : transfert d’autorité du commandement de la région capitale, État-major des armées, sans date
  26. (fr) l’état-major du commandement régional de la région capitale
  27. (fr) Jean-Marc Tanguy, « Le DETHELICO passe à 135 pax » sur http://lemamouth.blogspot.com/, 17 juillet 2009. Consulté le 10 août 2009
  28. (fr) : un nouveau chef au GTIA Kapisa, État-major des armées, 15 juin 2009
  29. (fr) Pages tagguées 'OMLT', 18alexterieurafghanistan.blogspot.com
  30. (en) French commitment to counter terrorism and to the Coalition, United States Central Command
  31. (fr) Certification de la 1ère brigade en bonne voie, 18alexterieurafghanistan.blogspot.com
  32. (fr) 5000ème officier afghan formé par les Français, État-major des armées, 30 mai 2008
  33. (fr) Épidote : la formation des officiers d'état-major afghans, État-major des armées, 30 juin 2009
  34. a  et b (en) French commitment to counter terrorism and to the Coalition, United States Central Command
  35. (fr) Commando School (vidéo), État-major des armées, 10 avril 2008
  36. (fr) Isabelle Lasserre, La France réajuste son dispositif en Afghanistan, le Figaro, 1er juillet 2009
  37. (fr) Jean-Dominique Merchet, comment envoyer plus de monde "à effectifs constants", secretdefense.blogs.liberation.fr, 29 juin 2009
  38. (fr) Jean-Dominique Merchet, Afghanistan : le casse-tête du "pas de renfort !", secretdefense.blogs.liberation.fr, 9 juin 2009
  39. (fr) Jean-Marc Tanguy, La cavalerie double, Le mamouth, 11 juillet 2009
  40. (fr) Jean-Dominique Merchet, « Renforts en Afghanistan : la France va envoyer trois Tigres et deux Cougars (actualisé) », dans Libération, 5 juin 2009 [texte intégral (page consultée le 5 juin 2009)] 
  41. (fr) Jean-Dominique Merchet, La France devrait envoyer huit canons Caesar en Afghanistan, secretdefense.blogs.liberation.fr, 29 juin 2009
  42. (fr) Afghanistan : relève des Rafale par trois Mirage F1 CR, État-major des armées, 20 mai 2009
  43. (fr) premier vol opérationnel du SIDM, État-major des armées, 18 février 2009
  44. (fr) Harfang, opérationnel en Afghanistan, SIRPA Air
  45. (fr) Dans le secret des drones de l'armée de l'air, Le Point, 18 avril 2009
  46. Air Actualités, n° 520, avril 2009
  47. (en) Site officiel de la base aérienne de Manas
  48. Sylvain Biville, Manas, une base stratégique pour l'Afghanistan, RFI, 5 février 2009
  49. (en) Deirdre Tynan, « KYRGYZSTAN: US ARMED FORCES TO REMAIN AT AIR BASE FOR AFGHAN RESUPPLY OPERATIONS » sur http://www.eurasianet.org, 23 juin 2009. Consulté le 2 septembre 2009
  50. (fr) Des gendarmes picards bientôt en Afghanistan, Nord Éclair, vendredi 12 juin 2009
  51. (fr) Bientôt l’Afghanistan, La voix du nord, mercredi 10 juin 2009
  52. (fr) Afghanistan : le détachement du SEA en Asie centrale., États-major des Armées
  53. (fr) In Memorium, ministère français de la défense
  54. (en) iCasualties.org: Operation Enduring Freedom

Voir aussi

Bibliographie

  • Frédéric Lert, Pilotes en Afghanistan, Altipress, 2009, (ISBN 2911218752)
  • Jean-Dominique Merchet, Mourir pour l'Afghanistan, Jacob-Duvernet, 2008, (ISBN 978-2847242195)

Articles connexes

Liens externes

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