Famille Espivent de la Villesboisnet

Famille Espivent de la Villesboisnet

Famille Espivent de la Villesboisnet

La famille Espivent de la Villesboisnet est une famille de la noblesse bretonne originaire de la région de Saint-Brieuc, dont le membre les plus notable est le général Henri Espivent de la Villesboisnet au XIX° siècle. Cette famille a aussi joué un rôle dans le commerce maritime nantais au XVIII° siècle.

Sommaire

Histoire de la famille

XV° et XVI° siècles : une famille du Goëlo

La famille Espivent[1] est une famille d'ancienne extraction. Elle est attestée[2] lors de la réformation de la noblesse de Bretagne de 1427 : un certain Guillaume Espivent bénéficie d’un arrêt du parlement de Bretagne de maintenue d’extraction noble en ce qui concerne la paroisse de Plélo, évêché de Saint-Brieuc ; et, en 1441, en ce qui concerne la paroisse de Pordic. Il s’agit donc d’une famille bretonne dont le berceau se trouve dans le Goëlo, pays proche de Saint-Brieuc ; les membres de cette famille sont cités dans les montres de la noblesse au cours des XV° et XVI° siècles pour Pordic et Tremeloir, où se trouve leur seigneurie de Mallebrousse).

XVII° siècle : Saint-Brieuc

La seigneurie de la Villesboisnet est associée à la famille Espivent seulement au début du XVII° siècle, à propos de Jean Espivent, né à Saint-Brieuc en 1614, dont la généalogie remonte à la deuxième moitié du XV° siècle, jusqu’à Louis Espivent, seigneur de Villecosteau [3]. Cette branche est au XVII° clairement installée à Saint-Brieuc, dont le maire en 1680 est Guillaume Espivent, seigneur de la Villesboisnet (Saint-Brieuc, 1637-1691), qui par ailleurs achète deux domaines : l’Epine-Ormeaux et le Perran.

XVIII° siècle : Nantes

Le fils de ce Guillaume, Antoine (Saint-Brieuc, 1680-Nantes, 1761), quitte Saint-Brieuc pour Nantes, ville où la famille va prendre place parmi parmi les armateurs nantais (l’armement maritime étant une profession autorisée à la noblesse : 14 % des armateurs nantais sont des nobles au XVIII° siècle), dans l’orbite des Montaudouin, une famille importante dans ce domaine.

Les activités de l'armement Espivent de la Villesboisnet Frères

L’armement Espivent de la Villesboisnet Frères est crédité de 23 opérations entre 1727 et 1791 [4].

Dans son livre sur l'histoire de Nantes[5], Olivier Pétré-Grenouilleau, qui est un historien spécialiste de la traite des Noirs, évoque l'activite de l'armement Espivent à partir de documents encore inédits, notamment un livre de compte, mais sur une période plus courte (à partir de 1764). Il relève 77 participations à des expéditions d'autres armements et 13 expéditions en nom propre. De 1764 à 1768, l'activité principale est la pêche à la morue[6], l'activité spéculative l'armement corsaire ; après 1768, l'activité principale est le commerce en droiture (vente directe de marchandises aux colonies), l'activité spéculative le commerce triangulaire. Sur l'ensemble de la période étudiée, les activités sûres représentent 45 % des investissements, les activités spéculatives 43 %[7], ce qui correspond à une volonté d'équilibrer les risques.

Les principaux membres de la famille

Parmi les membres de la famille[8], on peut détailler :

  • Antoine (1680-1761), chevalier, assiste comme noble aux Etats de Bretagne en 1738 et 1760 (comme les suivants le feront) ; il est choisi comme juge-consul et échevin de Nantes (1738) ;
  • Pierre-Antoine (Thouaré, 1719-Nantes, 1785), son fils, chevalier ; en 1750, il épouse Elisabeth Montaudouin ; il est lui aussi choisi comme juge-consul et échevin de Nantes (1753) ;
  • Antoine-Anne (Nantes, 1751-Nantes, 1806), fils du précédent, chevalier, conseiller au Parlement de Bretagne (1780) ; un des 132 Nantais incarcérés à Paris pendant la Terreur (1793) ;
  • Pierre-Sébastien (Nantes, 1754-(château de) Marolles-en-Hurepoix, 1832), frère du précédent, qui émigre et participe à la campagne de 1792 dans l'armée de la noblesse (ou : armée des émigrés) ; incarcéré à Paris en 1795[9] ; exilé par la suite à Londres
    Il est probablement l’auteur d’un journal de voyage de Nantes à Paris en 1771[10].

XIX° siècle

On relève dans l’encyclopédie le nom de

Mais c'est la descendance de Pierre-Sébastien qui paraît la plus importante à cette époque. Durant son séjour à Londres, Pierre-Sébastien Espivent épouse (1805) une autre Nantaise, Sophie Bedeau de l’Ecochère ; 7 enfants naissent à Londres, notamment :

  • Henri (Londres, 1813 ; mort en 1908), le futur général, 5° enfant ;
  • Arthur (Londres, 1809-Pluneret, 1897), 3° enfant, qui recevra le titre de comte de la Villesboisnet ; il épouse Marie Petit de Leudeville et achète le château de Treulan à Pluneret (Morbihan), lieu de son décès.
    Dans sa descendance, on peut noter :


Arthur Emmanuel Espivent de la Villesboisnet (1872-1939)

Né le 17 mai 1872, lui aussi à Leudeville (Essonne), mort le 13 mars 1939 au monastère de la Trappe d'Aiguebelle (à Montjoyer, département de la Drôme[12]).

Il appartient à la branche de la famille présente à Sainte-Reine-de-Bretagne (Loire-Atlantique)[13], où elle aurait acquis la seigneurie du Deffay à la fin du XVIII° siècle[14], puis le château du Deffay au début de la Restauration [15].

Il est maire de Sainte-Reine de 1895 à 1931. Il épouse Marie de Lanjuinais, héritière en 1916 du domaine de Kerguéhennec (situé à Bignan, Morbihan)[16]. Il est député du Morbihan de 1914 à 1919[17], succédant à son beau-père Paul-Henri de Lanjuinais, député du Morbihan jusqu'en 1914. Dans les années 1930, il se retire au monastère de la Trappe d'Aiguebelle où il meurt en 1939 sous le nom de Père Emmanuel.

Dans son livre Mon enfance est à tout le monde, René Guy Cadou, qui vit à Sainte-Reine, son lieu de naissance, de 1920 à 1927, évoque cette personnalité. Il raconte notamment la visite du comte un jour qu'il est malade.

En 1943, le domaine de Kerguéhennec revient (par sortie d'indivision) à la fille aînée, Elisabeth, qui le vend en 1972 au département du Morbihan. Le domaine devient un centre d'art contemporain et de rencontres[18].

Noter que la famille (sans précision de branche) est citée pour posséder, en 1910, deux hôtels particuliers à Paris (80 Avenue Marceau et 37 Rue Vernet), aujourd'hui disparus.

Notes et références

  1. La noblesse ne nécessite absolument pas un nom à particule, celle-ci est liée à la seigneurie.
  2. Voir le Nobiliaire universel de France[1]
  3. son lien avec le Guillaume de 1427 reste à établir
  4. Voir page [2] ; il ne s’agit pas à chaque fois de commerce triangulaire. Remarquer dans la liste des capitaines celui de La Brillante : René de Chateaubriant.
  5. Olivier Pétré-Grenouilleau, Nantes, Editions Palandines, 2003, page 92.
  6. Un aspect méconnu de l'activité maritime, mais fondamental.
  7. Les 12 % restants ne sont pas documentés.
  8. Voir pages du site Geneanet[3] qui donnent de façon claire un accès à l'arbre généalogique de cette famille.
  9. Confusion avec le cas de son frère ?
  10. Voir page de Daniel Burgot [4].
  11. Le site Geneanet le présente comme député du Morbihan, mais il n’est pas signalé parmi les anciens députés par le site de l’Assemblée nationale
  12. Le site de l'Assemblée nationale situe le monastère en Savoie, où se trouve une commune d'Aiguebelle. Mais une recherche dans Wikipédia et ailleurs montre que la l'abbaye Notre-Dame d'Aiguebelle, dite Trappe d'Aiguebelle se trouve sur la commune de Montjoyer dans la Drôme
  13. Sainte-Reine jusqu'en 1918, Loire-Inférieure jusqu'en 1957
  14. Patrimoine de Sainte-Reine[5]
  15. L'ancien château, disparu, serait propriété de la famille depuis 1818 (date à vérifier, ainsi que l'identité de l'acheteur : Pierre-Sébastien ?) ; le château actuel date de 1894 et appartient toujours à des membres de la famille ; il est en partie utilisé pour l'hébergement touristique.
  16. Vente des archives de Kerguéhennec (2004)[6]
  17. Anciens membres de l'Assemblée nationale[7]
  18. Site du domaine de Kerguéhennec[8]
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