Expedition Crawford

Expedition Crawford

Expédition Crawford

Expédition Crawford
Exécution du Colonel Crawford, peinture de Frank Halbedel
Exécution du Colonel Crawford, Frank Halbedel, 1915
Informations générales
Date 25 mai12 juin 1782
Lieu Ohio Country
(aujourd'hui Ohio)
Issue Victoire indienne et britannique.
Belligérants
Indiens,
Union flag 1606 (Kings Colors).svg Grande-Bretagne
US 13 Star Flag.svg États-Unis
Commandants
William Caldwell,
Captain Pipe[1],
Matthew Elliott,
Blacksnake,
Alexander McKee
William Crawford †,
David Williamson,
Gustave Rosenthal
Forces en présence
340–640 Indiens,
100 Britanniques
Milice de Pennsylvanie,
~500 hommes de la milice montée
Pertes
6 morts,
11 blessés
~70 morts, y compris ceux faits prisonniers et exécutés
Guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique

L’expédition Crawford, également connue sous la dénomination d’expédition de la Sandusky et défaite de Crawford, était une campagne de la Guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique qui se déroula en 1782 sur le front de l'Ouest, lors de la phase finale du conflit. Conduite par le Colonel William Crawford, le but de celle-ci était de détruire les villages des indiens ennemis le long de la rivière Sandusky dans l'Ohio Country, afin que cessent leurs attaques sur les colons américains. Cette expédition s'inscrit dans une longue série de raids contre les villages ennemis menés par les deux camps tout au long de la guerre.

Crawford conduisit une troupe de 500 miliciens, provenant surtout de Pennsylvanie, à l'intérieur du territoire Indien dans l'intention de les surprendre. Les indiens et leurs alliés britanniques de Détroit avaient cependant déjà connaissance de cette expédition et avaient regroupé des forces pour s'y opposer. Après une journée de batailles indécises près des villages de la Sandusky, les américains se retrouvèrent encerclés et tentèrent de battre en retraite. La retraite se transforma en déroute, mais la plupart des américains parvinrent à rentrer en Pennsylvanie. Seuls 70 Américains furent tués; les pertes indiennes et britanniques étant, quant à elles, minimes.

Lors de cette retraite, le colonel Crawford et un certain nombre de ses hommes furent capturés. Les indiens exécutèrent nombre de leurs captifs en représailles du massacre de Gnadenhütten qui avait eu lieu cette même année, au cours duquel 100 civils indiens avaient été assassinés par les miliciens de Pennsylvanie. L'exécution de Crawford fut particulièrement brutale: il fut torturé pendant au moins deux heures avant d'être brûlé vif. Son exécution sera largement commentée aux États-Unis, ce qui ne fera qu'empirer les relations déjà tendues entre indiens et américains.

Sommaire

Contexte

Lorsque la révolution américaine commence en 1775, la rivière Ohio marque une frontière ténue entre les colonies américaines et les indiens de l' Ohio Country. Shawnees, Mingos, Delawares, et Wyandots, sont divisés sur la position qu'ils doivent tenir lors de cette guerre. Certains chefs indiens suggèrent la neutralité alors que d'autres entrent en guerre car ils y voient l'occasion de stopper l'expansion des colonies américaines ainsi que de reconquérir des terres prises par les colons[2].

La guerre de frontière s'intensifie en 1777 après que les Britanniques de Détroit commencent à recruter et armer des troupes indiennes pour attaquer les colonies américaines[3]. Un certain nombre de colons américains des actuels États du Kentucky, Virginie-Occidentale et Pennsylvanie seront tués lors de ces raids. L'intensité du conflit s'accroît après que des miliciens américains ont assassiné Cornstalk, le principal défenseur de la neutralité chez les Shawnees, en novembre 1777. Malgré cette violence, nombre d'indiens de l'Ohio espèrent toujours pouvoir rester hors du conflit, ce qui se révèle impossible puisqu'ils se trouvent entre les britanniques basés à Détroit et les américains se trouvant le long de la rivière Ohio.

En février 1778, les américains lancent leur première expédition en Ohio Country dans l'espoir d'empêcher les activités britanniques dans cette région. Le général Edward Hand conduit 500 miliciens de Pennsylvanie dans une marche hivernale surprise de Fort Pitt à la rivière Cuyahoga, où les britanniques entreposent les marchandises qu'ils distribuent aux indiens qui participent aux raids contre les colons. Cependant, les conditions météorologiques exécrables empêchent l'expédition d'atteindre son objectif. Sur le chemin du retour, certains hommes attaquent de paisibles indiens Delaware, tuant un homme, quelques femmes et des enfants, dont certains membres de la famille du chef des Delaware, Captain Pipe. À cause du meurtre de non-combattants, cette expédition, par dérision, sera surnommée la squaw campaign (campagne des femmes indiennes)[4].

Malgré l'attaque envers sa famille, Captain Pipe déclare qu'il ne cherchera pas vengeance[5]. Au contraire, en septembre 1778, il sera l'un des signataires du traité de Fort Pitt entre les Delawares et les États-Unis. Les Américains espèrent que cet accord avec les Delawares permettra aux troupes américaines de passer par le territoire Delaware pour attaquer Détroit, mais l'alliance se détériore après la mort de White Eyes, le chef Delaware qui avait négocié le traité. Captain Pipe se retourne alors contre les américains et emmène ses troupes à l'ouest de la Sandusky, où il cherche alors le soutien des britanniques de Détroit[6].

Durant les années de guerre qui suivent, les américains et les indiens lancent des raids les uns contre les autres, visant en général les villages. En 1780, des centaines de colons du Kentucky sont tués ou capturés lors d'une expédition britannico-indienne, l'expédition du Kentucky[7]. Le virginien George Rogers Clark y répond en conduisant une expédition qui, en août 1780, détruit deux villages Shawnee le long de la Mad River mais qui cause en revanche peu de dommage à l'effort de guerre indien[8]. Après ce raid, Clark recrute des hommes en vue d'une expédition sur Détroit, mais les indiens défont une centaine de ses hommes le long de l'Ohio, ruinant ainsi sa campagne. La plupart des Delawares étant alors pro-britanniques, le colonel américain Daniel Brodhead conduit une expédition en Ohio Country courant avril 1781, détruisant le village Delaware de Coshocton. Les survivants s'enfuirent vers les villages de la Sandusky[9].

Entre les combattants de la Sandusky et les Américains de Fort Pitt se trouvent plusieurs villages de Delawares chrétiens. Ces villages étaient administrés par des missionnaires de la Herrnhuter Brüdergemeine, David Zeisberger et John Heckewelder. Bien que non-combattants, les missionnaires penchent pour la cause américaine et tiennent informé Fort Pitt des actions hostiles des Britanniques et de leurs alliés indiens. Afin d'éviter toute nouvelle communication entre les missionnaires et l'armée américaine, les Wyandots et les Delawares de la Sandusky déplacèrent par la force les missionnaires ainsi que leurs convertis vers un nouveau village, Captive Town, le long de la Sandusky en septembre 1781[10].

En mars 1782, 160 miliciens de Pennsylvanie commandés par le lieutenant-colonel David Williamson parcourent l'Ohio Country, dans l'espoir de trouver les guerriers indiens qui sont responsables des raids contre les colons de Pennsylvanie. Exaspérés par le meurtre sinistre d'une femme et de son bébé[11], les hommes de Williamson capturent une centaine de Delawares chrétiens du village de Gnadenhütten. Les Delawares chrétiens étaient revenus à Gnadenhütten depuis Captive Town afin de récupérer les récoltes qu'ils avaient été forcés de laisser derrière eux. Accusant ces derniers d'avoir aidé les indiens hostiles dans leurs raids, les Pennsylvaniens tuent 100 indiens chrétiens, en majorité des femmes et des enfants, d'un coup de marteau porté à la tête[12]. Le massacre de Gnadenhütten, comme on le nommera ensuite, aura de sévères répercussions sur la prochaine expédition américaine menée en Ohio Country.

Planification

Manquant de ressources pour lancer une campagne de l'Armée continentale, le Général William Irvine aida les volontaires à préparer leur expédition.

En septembre 1781, le général William Irvine est nommé commandant de l'armée continentale sur le théâtre opérationnel de l'ouest, dont le quartier général est à Fort Pitt[13]. Bien que l'armée britannique sous le commandement de lord Cornwallis se soit rendue à Yorktown en octobre 1781, la guerre sur la frontier de l'Ouest continue. Irvine apprend rapidement que les américains vivant sur la frontier veulent que l'armée lance une expédition contre Détroit afin d'en finir avec le soutien que les britanniques apportent aux indiens lors de leurs raids. Irvine étudie cette possibilité et écrit à George Washington, le commandant en chef américain, le 2 décembre 1781:

Il est, je crois, universellement admis que la seule manière de faire cesser le harcèlement des indiens sur la région serait de leur rendre visite. Mais nous savons, par expérience, que de brûler leur villages vides n'a pas l'effet escompté. Ils en construisent bien vite d'autres. Il faut les poursuivre et les battre, eux ou les britanniques par qui ils sont soutenus et les chasser du pays. Je crois que si Détroit était détruite, ce serait un premier pas qui donnerait un répit temporaire à ce pays[14].

Washington est du même avis qu'Irvine, Détroit doit être capturée ou détruite afin que cesse la guerre dans l'ouest[15]. En février 1782, Irvine fait parvenir à Washington un plan d'offensive détaillé. Irvine estime qu'avec 2000 hommes, cinq canons et une colonne d'approvisionnement, il sera en mesure de prendre Détroit[16]. Washington répondit que le congrès US étant ruiné, ce dernier n'a pas les moyens de financer une telle campagne et que par conséquent seules des opérations offensives à petite échelle sont envisageables[17].

Sans moyens de la part du congrès ou de l'armée continentale, Irvine autorise alors des volontaires à organiser leur propre offensive. Détroit est trop éloignée et trop forte pour une opération à petite échelle, mais des miliciens comme David Williamson pensent qu'une expédition contre les villages indiens de la Sandusky est faisable[18]. Il s'agira d'une opération à faible budget: chaque volontaire fournira son propre cheval, son fusil, ses munitions et rations ainsi que d'autres équipements[19]. Leur seul dédommagement sera une exemption de deux mois de service dans la milice, ainsi que ce qu'ils pourront piller dans les villages indiens[20]. À cause des raids indiens — la femme et les enfants d'un pasteur baptiste ont été tués et scalpés dans l'ouest de la Pennsylvanie le 12 mai 1782 — il ne manque pas de volontaires[21].

À cause des réserves de Washington, Irvine pense qu'il n'est pas autorisé à conduire lui-même l'expédition, mais il fait son possible pour en influencer le calendrier. Il écrit des instructions détaillées à l'intention du commandant des volontaires (qui n'a pas encore été désigné):

Votre objectif est, de détruire par le feu et le fer (si possible) les villages et installations indiennes de la Sandusky, dans l'espoir d'offrir paix et sécurité aux habitants de cette région; mais, si ce n'est pas possible, alors vous rendrez tous autres services en votre pouvoir dont les conséquences seront de servir à cette grande fin[22].

Préparatifs

Le 20 mai 1782, les volontaires commencent à se rassembler au point de rendez-vous à Mingo Bottom (aujourd'hui Mingo Junction), du côté indien de la rivière Ohio. Ce sont surtout de jeunes hommes d'origine irlandaise ou écossaise, qui viennent des comté de Washington et Westmoreland en Pennsylvanie[23]. Beaucoup sont des vétérans de l'armée continentale[24]. Leur nombre exact est inconnu, un officier écrit au Général Irvine le 24 mai qu'ils sont 480 volontaires, cependant des hommes supplémentaires se joignent au groupe par la suite, portant leur total à plus de 500[25]. Devant la nature périlleuse de leur tâche, nombre de volontaires rédigeront leurs dernières volontés et testaments avant le départ[26].

Comme il s'agit d'une expédition de volontaires et pas d'une opération de l'armée régulière, les hommes élisent leurs officiers. Les deux candidats à ce poste sont David Williamson, le colonel de la milice qui commanda l'expédition de Gnadenhütten et William Crawford, un colonel en retraite de l'Armée continentale. Crawford, ami et agent de George Washington, est un soldat expérimenté et un homme de la frontier. Il est un vétéran de ce genre d'expéditions: il a détruit deux villages Mingo (Iroquois) lors de la Guerre de Dunmore en 1774[27] et il avait également pris part à la "squaw campaign"[28].

Le quinquagénaire Crawford est réticent à se porter volontaire, mais il le fait à la demande expresse du général Irvine[29]. Williamson, bien que populaire dans la milice n'a pas la faveur des officiers de l'armée régulière comme Irvine à cause du massacre de Gnadenhütten. Espérant justement éviter un nouveau Gnadenhütten, Irvine fait savoir qu'il est favorable à l'élection de Crawford en tant que commandant[30]. L'élection est houleuse[11] et se termine par un vote serré: Crawford obtient 235 voix et Williamson 230. Le colonel Crawford prend donc le commandement et Williamson devient son second avec rang de major[31].

À la demande de Crawford, Irvine autorise le docteur John Knight, officier de l'armée régulière, à accompagner l'expédition en tant que chirurgien[32]. Un autre volontaire de l'état-major d'Irvine se faisant appeler "John Rose", offre de servir comme aide de camp de Crawford. Ce que tous ignorent alors[33], c'est que ce jeune homme aux manières aristocratiques est en fait le Baron Gustave Rosenthal, un noble russe qui s'est enfui en Amérique après avoir tué un autre homme en duel. Rosenthal fut sans doute le seul russe à avoir combattu du côté américain lors de cette guerre[34].

En route vers la Sandusky

Carte de l'expédition Crawford.

Les volontaires quittent Mingo Bottom le 25 mai 1782 avec des provisions pour 30 jours[35]. En projetant l'expédition, le général Irvine a estimé que les 280 km de trajet vers la Sandusky prendraient sept jours[36]. L'expédition part pleine d'espoirs, certains hommes annonçant qu'ils ont l'intention "d'exterminer toute la tribu Wiandott."[37].

Comme c'est souvent le cas avec les miliciens, qui ne sont pas des soldats professionnels, il sera difficile de maintenir une discipline militaire. Les hommes gaspillent leurs rations et par jeu tirent avec leurs mousquets, malgré les ordres[11]. Ils sont lents à quitter le bivouac au matin et souvent sautent leur tour de garde[38]. Crawford se montre un moins bon chef que ce que l'on aurait pu en attendre. Rose écrit même que pendant les conseils Crawford "parle de manière incohérente, ses propos sont confus et s'avère incapable de convaincre les autres..."[16]. La colonne fait fréquemment halte pendant que les chefs débattent de ce qu'ils doivent faire ensuite. Certains volontaires désertent[11].

Le trajet à travers l’Ohio Country se fait principalement à travers bois. Les hommes avancent tout d'abord sur quatre colonnes, mais les sous-bois sont si épais qu'ils doivent bientôt n'en former qu'une seule[39]. Le 3 juin, les volontaires arrivent dans la plaine dégagée de la Sandusky, une région de prairie au sud de cette dernière[40]. Le jour suivant, ils atteignent l’Upper Sandusky (la partie haute de la Sandusky). Le village Wyandot où ils espéraient trouver l'ennemi est vide, les huttes ont été abandonnées. Les Américains ne savent pas que les Wyandots se sont récemment installés une douzaine de kilomètres plus au nord[41]. Le nouveau village de l'Upper Sandusky, également appelé "Half King's Town" (près de l'actuel Upper Sandusky), est proche du village du Captain Pipe (près de l'actuel Carey), mais les américains, n'ont alors pas connaissance de l'existence de ce dernier[42].

Les officiers tiennent un conseil de guerre. Certains argumentent que si le village est abandonné c'est parce que les indiens, ayant eu vent de l'expédition, regroupent leurs forces quelque part. D'autres expriment le désir de terminer là l'expédition et de rentrer. Williamson requiert la permission de prendre 50 hommes pour aller incendier le village abandonné mais Crawford refuse parce qu'il ne veut pas diviser ses forces[43]. Les officiers décident de continuer à avancer lors de cette journée, mais de ne pas aller plus loin ensuite[44]. Lorsque la colonne s'arrête pour déjeuner, John Rose est envoyé vers le nord avec quelques éclaireurs[43]. Peu de temps après, deux hommes sont de retour et annoncent que les éclaireurs ont engagé le combat avec une force indienne importante qui marche sur les américains[45].

Préparatifs britanniques et indiens

Alors qu'il planifie l'expédition, le général Irvine avertit Crawford que sa seule chance de succès sera l'effet de surprise[46]. Cependant, les Britanniques et les Indiens sont déjà au courant de l'expédition avant qu'elle ne quitte Mingo Bottom. Grâce aux informations obtenues d'un soldat américain capturé, le 8 avril, l'agent britannique Simon Girty fournit à ses supérieurs un rapport précis concernant la mission de Crawford[47].

Ainsi avertis, les officiels du British Indian Department (Département britannique des affaires indiennes) de Détroit se préparent à agir. Le commandant de Détroit est le major Arent Schuyler DePeyster, qui est aux ordres de Sir Frederick Haldimand, le Gouverneur général britannique d'Amérique du Nord. DePeyster utilise des agents comme Girty, Alexander McKee et Matthew Elliott, qui ont tous d'excellentes relations avec les Indiens, pour coordonner les actions britanniques et indiennes en Ohio County. Lors d'un conseil à Détroit le 15 mai, DePeyster et McKee informent les Indiens de l'expédition de la Sandusky et leur conseillent de les attendre en grand nombre et de les repousser. McKee est envoyé dans les villages Shawnee de la vallée de la Great Miami River pour y recruter des guerriers à opposer à l'invasion américaine[48]. Le capitaine William Caldwell est envoyé sur la Sandusky avec une compagnie des Rangers de Butler et une troupe indienne de la région de Détroit dirigée par Matthew Elliott[49].

Des éclaireurs indiens ont surveillé l'expédition depuis son départ. Dès que l'armée de Crawford à mis les pieds en Ohio Country, l'alarme a été donnée sur la Sandusky. Alors que les Américains approchent, les femmes et enfants des villages Wyandot et Delaware se cachent dans des ravines proches, alors que les Britanniques faisant la traite des fourrures ramassent leurs affaires à la hâte et quittent les villages[50]. Le 4 juin, les Delawares du Captain Pipe et les Wyandots de Dunquat, le "Demi Roi", rejoints par quelques Mingos attaquent les Americains. Les forces combinées Delaware, Wyandot et Mingo furent estimées de 200 à 500 hommes[51]. Les renforts britanniques étaient proches, mais les Shawnees du sud n'étaient pas attendu avant le jour suivant[52]. Lorsque les éclaireurs Américains apparaissent les Delawares de Pipe les poursuivent alors que les Wyandots restent temporairement en retrait[53].

Bataille de la Sandusky

"Battle Island" par Frank Halbedel, vers 1880.

4 juin : Battle Island

Le premier accrochage avec l'expédition Crawford commence en début d'après-midi le 4 juin 1782. Les éclaireurs de John Rose, rencontrent les Delawares de Captain Pipe sur la plaine de la Sandusky, tout en combattant, ils font retraite vers un bouquet d'arbres où ils avaient laissé leurs provisions. Les éclaireurs sont sur le point d'être débordés lorsqu'ils sont renforcés par le gros de la troupe de Crawford[54]. Crawford ordonne aux hommes de mettre pied à terre et de chasser les Indiens du bois[55]. Après une lutte intense, les Américains prennent possession du bois, que l'on nommera ensuite "Battle Island"[56].

L'accrochage se transforme en une véritable bataille plus tard dans l'après-midi. Après que les Américains ont repoussé les Delawares de Captain Pipe hors du bois, ceux-ci sont renforcés par les Wyandots de Dunquat[57]. Elliott arrive également sur le théâtre d'opérations et coordonne les actions des Delawares et des Wyandots[58]. Les Delawares de Pipe débordent la position des Américains et les attaquent par derrière. Quelques Indiens rampent jusqu'aux lignes américaines dans les hautes herbes de la prairie; les Américains y répondent en grimpant dans les arbres afin d'avoir un meilleur point de vue sur leurs cibles. La poudre et sa fumée emplissent l'air diminuant la visibilité. Après trois heures et demie de feu incessant, les Indiens graduellement rompent le contact alors que la nuit approche[59]. Cette nuit, dans les deux camps on dort l'arme au poing, avec les positions entourées de grands feux afin de prévenir toute attaque nocturne.[56]

Après la première journée de combats, les Américains dénombrent 5 morts et 19 blessés, alors que les Britanniques et les Indiens comptent 5 morts et 11 blessés[60]. Les Américains scalpèrent quelques Indiens morts alors que les Indiens dévêtirent quelques corps d'américains[61]. Quinze Pennsylvaniens désertent pendant la nuit et s'en retournent chez eux rapportant que l'armée a été "mise en pièces"[62].

5 juin: Renforts

Lieux et évènements importants autour de la Sandusky.

Les hostilités reprennent au matin du 5 juin. Cependant, cette fois, les Indiens ne s'approchent pas, ils restent à une distance de quelques centaines de mètres. Les tirs à longue distance n'infligent que peu de dommage à chacun des belligérants. Les Américains pensent que les Indiens se tiennent à distance car ils auraient eu des pertes importantes le jour précédent, mais ceux-ci ne font en fait que gagner du temps en attendant des renforts. Crawford décide de tenir sa position dans le bois pendant toute la journée et de lancer une attaque surprise après la tombée de la nuit. À ce moment, certains Américains sont encore certains de leur succès, bien qu'ils commencent à être en manque d'eau et de munitions[63]. Simon Girty, l'agent Britannique galope avec un drapeau blanc en direction des Américains et les appelle à se rendre, ce qu'ils refusent[64].

Au cours de l'après-midi, les Américains remarquent finalement qu'une centaine de rangers britanniques se battent aux côtés des Indiens. Ne sachant pas que l'expédition était espionnée dès son départ par les Britanniques et les Indiens, les Américains sont surpris que des troupes anglaises de Détroit aient été en mesure d'arriver si vite[65]. Alors que les Américains discutent de ce nouveau développement, Alexander McKee arrive avec environ 140 Shawnees, sous le commandement de Blacksnake, qui prennent position au sud de Crawford, encerclant de fait les Américains[66]. Les Shawnees tirent alors en l'air avec leurs mousquets à de multiples reprises, pour faire état de leur force, une démonstration nommée feu de joie[67], ce qui entame sérieusement le moral des Américains[68]. Avec tant d'ennemis les encerclant, les Américains décident qu'ils feront retraite après la tombée de la nuit plutôt que de tenir la position. Les morts sont enterrés; des feux sont allumés sur les tombes afin qu'elles ne soient découvertes et profanées. Les blessés graves sont placés sur des brancards en préparation du repli[69].

Les Américains commencent une retraite silencieuse durant la nuit. Les sentinelles indiennes détectent leur mouvement et les attaquent créant une grande confusion. Nombre d'hommes se perdent dans le noir, se séparant en petits groupes. Au sein de ce chaos, Crawford s'inquiète pour les membres de sa famille qui l'ont accompagné — son fils John, son beau-fils William Harrison, et son neveu qui se nomme comme lui William Crawford. Avec Knight, Crawford reste à proximité du champ de bataille, alors que ses hommes s'en vont, appelant les membres de sa famille mais ne les trouvant pas. Crawford est en colère lorsqu'il remarque que, contrairement à ses ordres, les miliciens ont abandonné quelques blessés derrière eux. Après que tous les hommes sont partis, Crawford et Knight, ainsi que deux autres retardataires, s'en vont enfin mais ne peuvent retrouver le gros des troupes[70].

6 juin: Bataille de l'Olentangy

En ce matin du 6 juin, environ 300 Américains se retrouvent au village Wyandot abandonné. Comme le Colonel Crawford est manquant, présumé mort ou capturé, c'est maintenant Williamson qui commande[71]. Heureusement pour les Américains, leur armée en retraite n'a été poursuivie parce que Caldwell, le commandant en chef des forces britanniques et indiennes a été touché aux deux jambes durant la bataille[72]. Alors que la retraite se poursuit, une force indienne entre en contact avec le gros des troupes américaines en début d'après-midi. Dans l'est de la plaine de la Sandusky, près de la rivière Olentangy, les Indiens attaquent de toutes parts. Quelques Américains fuient, d'autres s'éparpillent en désordre, mais Williamson tient position à la tête d'un petit groupe et finalement repousse les Indiens après environ une heure de combat. Lors de la "bataille de l'Olentangy", trois Américains sont tués et huit blessés; les pertes indiennes sont inconnues[73].

Les Américains enterrent leurs morts et reprennent leur retraite, Indiens et Britanniques les poursuivent et tirent de loin. Williamson et Rose tentent de conserver les hommes groupés, les avertissant qu'une retraite en bonne ordre est leur seule chance de rentrer chez eux vivants. Les Américains font retraite sur une quarantaine de kilomètres, certains d'entre eux à pied, avant d'établir un camp. Le lendemain, deux Américains sont capturés et présumés morts avant qu'Indiens et rangers n'abandonnent la poursuite. Le gros des troupes américaines atteint Mingo Bottom le 13 juin; des retardataires arrivent ensuite par petits groupes[74]. En tout, environ 70 Américains ne reviendront jamais de cette expédition[75].

Sort des captifs

Alors que Williamson et Rose font retraite avec le gros des troupes, Crawford, Knight, et quatre autres retardataires font route le long de la Sandusky dans ce qui est aujourd'hui le Comté de Crawford (Ohio). Le 7 juin, ils rencontrent un groupe de Delawares à environ 50 kilomètres à l'Est du champ de bataille. Knight lève son arme, mais Crawford lui demande de ne pas tirer. Crawford et Knight apprirent que ces Delawares faisaient partie d'une troupe conduite par un chef nommé Wingenund. Alors que Crawford et Knight sont faits prisonniers, les quatre autres Américains s'échappent, mais deux d'entre eux seront plus tard tués et scalpés[76].

Les prisonniers des Indiens lors de la Révolution américaine pouvaient être soit échangés contre rançon aux Britanniques de Détroit, adoptés par une tribu, contraints à l'esclavage ou tués[77]. Après le Massacre de Gnadenhütten, les Indiens de l'Ohio avaient décidé d'exécuter tous les prisonniers américains qui tomberaient entre leurs mains[78]. Le nombre exact d'Américains exécutés après l'expédition de la Sandusky est inconnu parce que les détails seront en général relatés par les seuls survivants.

Alors que certains prisonniers sont exécutés rapidement, d'autres sont torturés avant d'être mis à mort. La torture publique des prisonniers est un rituel traditionnel dans nombre de tribus des Eastern Woodlands à cette époque[79]. Des captifs ont à endurer d'abominables tortures pendant des heures, voire des jours[80]. Le Département Britannique des Affaires Indiennes use de son influence auprès des Indiens pour que cessent les tortures et l'exécution des prisonniers, avec un certains succès, mais en 1782 les Indiens reprennent la pratique de la torture afin de se venger du massacre de Gnadenhütten[81].

L'exécution de Crawford

Crawford et Knight sont emmenés au camp de Wingenund le 7 juin, où se trouvent neuf autres prisonniers. Le 11 juin, Captain Pipe peint le visage des prisonniers en noir, la marque traditionnelle indiquant qu'ils seront exécutés. Les prisonniers sont conduits au village Delaware sur la Tymochtee Creek, près de l'actuel village de Crawford (Ohio). Quatre des prisonniers sont tués à coup de tomahawks et scalpés en chemin. Quand le groupe s'arrête, on fait assoir les sept prisonniers restant avec Crawford et Knight à distance des autres. Un groupe de femmes et de garçons tuent les cinq autres à coups de tomahawks, décapitant même l'un d'entre eux. Les garçons scalpent les corps puis giflent Crawford et Knight avec les scalps[82].

Une foule d'une centaine d'hommes, de femmes et d'enfants s'est rassemblée au village pour assister à l'exécution du commandant américain. Dunquat et quelques Wyandots sont présents[83], ainsi que Simon Girty et Matthew Elliott[84]. Captain Pipe, qui connait Crawford depuis le traité de Fort Pitt en 1778, s'adresse à la foule indiquant que Crawford a été capturé alors qu'il menait nombre d'hommes ayant participé aux meurtres de Gnadenhütten. Crawford n'avait pas pris part au massacre, mais il avait participé à la squaw campaign au cours de laquelle des membres de la famille de Pipe avaient été assassinés, et il semblerait que Pipe le mentionna également[85].

Après le discours de Pipe, Crawford est entièrement dévêtu et battu. Ses mains sont attachées derrière son dos et une corde relie ses mains à un pieu fiché dans le sol. Un grand feu a été allumé a une dizaine de mètres. Les guerrier indiens tirent à blanc sur Crawford puis lui coupent les oreilles. On le pousse avec des bâtons enflammés tout juste retirés du feu et on lui jette des braises ardentes sur lesquelles on le force à marcher. Crawford supplie Girty de l'achever avec une balle, mais Girty ne veut ou n'ose intervenir. Après environ deux heures de tortures, Crawford s'effondre. On le scalpe et une femme lui verse des charbons ardents sur la tête, ce qui le fait revenir à lui. Il marche ensuite sans paraître souffrir des tortures qui lui sont encore infligées. Après sa mort, son corps est finalement brûlé[86].

Le jour suivant on promène Knight à travers les villages Shawnee où il sera bientôt exécuté. En chemin il frappe son gardien avec un bâton et parvient à s'échapper et rentre à pied en Pennsylvanie. Lorsque des chasseurs retrouvent Knight le 4 juillet, il est en piteux état et à peine cohérent. Ils le ramènent à Fort McIntosh[87].

Exécutions de Wapatomica

Le jour de l'exécution de Crawford, au moins six prisonniers américains sont amenés en deux groupes au village Shawnee de Wapatomica sur la rivière Mad, aujourd'hui Comté de Logan (Ohio). Parmi ces prisonniers se trouvent le beau-fils de Crawford, William Harrison, et son neveu, le jeune William Crawford. Quatre des six, y compris Harrison et Crawford, sont peints en noir. Les villageois, qui ont appris l'arrivée des prisonniers par un messager, forment deux lignes et bastonnent les prisonniers alors qu’ils passent devant eux sur une distance de près de 300 mètres. Les prisonniers noircis sont ensuite taillés en pièces à coups de tomahawks. Leurs têtes et leurs membres sont ensuite exposés sur des pieux plantés à l’extérieur du village. L'un des prisonniers, un éclaireur nommé John Slover, est emmené à Mac-a-chack (aujourd'hui West Liberty (Ohio)), mais parvient à s'échapper avant d'être brûlé. Toujours nu, il s'empare d'un cheval et galope jusqu'à ce que l'animal s'effondre d'épuisement, puis continue à pied, pour atteindre finalement Fort Pitt le 10 juillet. Il est l'un des derniers survivants à rentrer[88].

Conséquences

Dernière année de la guerre

L'échec de l'expédition Crawford cause une vive inquiétude sur la frontier, nombre d'Américains craignant que les Indiens encouragés par leur victoire ne lancent une nouvelle série de raids[89]. De nouvelles défaites sont à venir pour les Américains et de fait, pour les Américains à l'ouest des Appalaches, 1782 sera baptisée l' "Année Sanglante"[90]. Le 13 juillet 1782, Le chef Mingo Guyasuta conduit 100 Indiens et quelques volontaires Britanniques en Pennsylvanie, détruisant le village de Hannastown, tuant neuf habitants et en capturant douze.[75] Ce fut l'attaque indienne la plus rude à l'ouest de la Pennsylvanie pendant la guerre[91].

Dans le Kentucky, les Américains préparent leur défense alors que Caldwell et ses alliés indiens préparent une offensive majeure. En juillet 1782, plus de 1 000 Indiens se regroupent à Wapatomica, mais l'expédition est stoppée après que des éclaireurs rapportent que George Rogers Clark se prépare à envahir l' Ohio Country depuis le Kentucky. Quand finalement on apprend que les rapports d'une invasion imminente sont faux, la plupart des Indiens se dispersent. Cependant, Caldwell conduit une troupe de 300 Indiens au Kentucky et remporte une victoire dévastatrice lors de la bataille de Blue Licks en août. Après cette victoire, Caldwell reçoit l'ordre de cesser toute opération car les États-Unis et la Grande-Bretagne sont en train de faire la paix[92]. Alors que le général Irvine avait enfin reçu l'autorisation de conduire sa propre expédition en Ohio Country, les rumeurs d'un traité de paix tuent l'enthousiasme pour cette entreprise qui est finalement abandonnée. En novembre, George Rogers Clark mène la dernière attaque en Ohio Country, détruisant plusieurs villages Shawnee mais ne causant que peu de dommage à leur population[93].

Les détails du traité de paix ne parviennent qu'à la fin de l'année 1782. Dans le traité final, l’Ohio Country, la terre que les Britanniques et les Indiens ont si brillamment défendue, revient aux États-Unis. La Grande-Bretagne n'a pas consulté les Indiens lors du processus de paix et ceux-ci ne sont jamais mentionnés dans les termes du traité[94]. Pour les Indiens, la lutte avec les colons américains va bientôt reprendre lors de la Guerre indienne du nord-ouest (1785), mais cette fois sans leurs alliés britanniques[95].

Impact de la mort de Crawford

La mort de Crawford reçoit une vaste publicité aux États-Unis. Une ballade, "Crawford's Defeat" (La défaite de Crawford), devient bientôt populaire. En 1783, le témoignage de John Knight sur les tortures infligées à Crawford est publié. L'éditeur du récit de Knight, Hugh Henry Brackenridge, efface toute mention du procès de Crawford et le fait qu'il fut exécuté en représaille du massacre de Gnadenhütten. En supprimant les motivations indiennes, Brackenridge parvint, selon l'historien Parker Brown, à créer "un morceau de propagande virulente anti-indienne et anti-britannique afin d'exacerber l'attention et le patriotisme du public."[96] Bien que les Américain de la frontier tuent souvent leurs prisonniers indiens, nombre d'Américains jugent la culture indienne barbare à cause de leur usage de la torture[97]. Dans son introduction, Brackenridge indique clairement pourquoi le récit est publié:

Mais alors qu'ils [les Indiens] continuent leurs meurtres sur notre frontier, ces récits seront utiles à encourager notre gouvernement à prendre des mesures effectives afin de les châtier et de les faire disparaître; ainsi donc, ils verront que la nature de l'Indien est féroce et cruelle, et que leur extirpation sera utile au monde et honorable à ceux qui l'accompliront[98].

Comme prévu, le récit de Knight exacerbe la haine envers les Indiens, et sera souvent republié au cours des 80 ans qui suivirent, en particulier lorsque les nouvelles refaisaient état de violences entre Blancs et Indiens[99]. Le résultat dans la mémoire nationale américaine fut que les détails sinistres de la mort de Crawford éclipsèrent les atrocités américaines comme le massacre de Gnadenhütten. L'image de l'Indien sauvage devint un stéréotype; les efforts de paix d'hommes comme Cornstalk et White Eyes furent bien vite oubliés[100].

Voir aussi

Bibliographie

  • Anderson, James H. Colonel William Crawford. Originally published in Ohio Archæological and Historical Quarterly, vol 6. Columbus: Ohio Archæological and Historical Publications, 1898. Address delivered at the site of the Crawford monument on 6 May 1896.
  • Boatner, Mark Mayo, III. Encyclopedia of the American Revolution: Library of Military History, 2nd ed. 2 vols. Edited by Harold E. Selesky. Détroit: Scribner's, 2006. ISBN 0684315130.
  • Butterfield, Consul Willshire. An Historical Account of the Expedition against Sandusky under Col. William Crawford in 1782. Cincinnati: Clarke, 1873. The only book-length secondary account of the expedition. Butterfield began revising his book after more material came to light, particularly the journal of John Rose, but he died in 1899 before publishing a new edition (Brown, "Battle of Sandusky", 116).
  • Butterfield, Consul Willshire. History of the Girtys. Cincinnati: Clarke, 1890.
  • Calloway, Colin G. The American Revolution in Indian Country: Crisis and Diversity in Native American Communities. Cambridge University Press, 1995. ISBN 0521471494 (hardback).
  • Dowd, Gregory Evans. A Spirited Resistance: The North American Indian Struggle for Unity, 1745–1815. Baltimore: Johns Hopkins University Press, 1992. ISBN 0-8018-4609-9.
  • Downes, Randolph C. Council Fires on the Upper Ohio: A Narrative of Indian Affairs in the Upper Ohio Valley until 1795. Pittsburgh: University of Pittsburgh Press, 1940. ISBN 0-8229-5201-7 (1989 reprint).
  • Grenier, John. The First Way of War: American War Making on the Frontier, 1607–1814. Cambridge University Press, 2005. ISBN 0-521-84566-1.
  • Horsman, Reginald. Matthew Elliott, British Indian Agent. Détroit: Wayne State University Press, 1964.
  • Howard, James H. Shawnee. The Ceremonialism of a Native American Tribe and its Cultural Background. Athens: Ohio University Press, 1981. ISBN 0821404172.
  • Hurt, R. Douglas. ..The Ohio Frontier: Crucible of the Old Northwest, 1720–1830. Bloomington: Indiana University Press, 1996. ISBN 0-253-33210-9 (hardcover); ISBN 0-253-21212-X (1998 paperback).
  • Mann, Barbara Alice. George Washington's War on Native America. Westport, Connecticut: Praeger, 2005. ISBN 0275981770.
  • Nelson, Larry L. A Man of Distinction among Them: Alexander McKee and the Ohio Country Frontier, 1754–1799. Kent, Ohio: Kent State University Press, 1999. ISBN 0873386205 (hardcover).
  • Nester, William. The Frontier War for American Independence. Mechanicsburg, Pennsylvania: Stackpole, 2004. ISBN 0811700771.
  • Sipe, C. Hale. The Indian Chiefs of Pennsylvania. Originally published 1927. Wennawoods reprint, Lewisburg, Pennsylvania, 1999.
  • Sosin, Jack M. The Revolutionary Frontier, 1763–1783. New York: Holt, 1967.
  • Sugden, John. Blue Jacket: Warrior of the Shawnees. Lincoln: University of Nebraska Press, 2000. ISBN 0803242883.
  • Tanner, Helen Hornbeck, ed. Atlas of Great Lakes Indian History. Norman: University of Oklahoma Press, 1987. ISBN 0806120568. Maps which locate Indian villages and Crawford's route.
  • Trigger, Bruce. The Huron: Farmers of the North. New York: Holt, 1969. ISBN 0030795508.
  • Wallace, Paul A. W., ed. The Travels of John Heckewelder in Frontier America. University of Pittsburgh Press, 1958. Originally published as Thirty Thousand Miles with John Heckewelder. ISBN 0822953692 (1985 reprint with new title); ISBN 1889037133 (1998 Wennawoods reprint under original title).
  • Weslager, C. A. The Delaware Indians: A History. New Jersey: Rutgers University Press, 1972. ISBN 0-8135-1494-0.

Notes

  1. (en)Biographie de Captain Pipe sur www.ohiohistorycentral.org
  2. Downes, Council Fires, 191–93, 197–98.
  3. Downes, Council Fires, 195.
  4. Downes, Council Fires, 211; Butterfield, History of the Girtys, 47–48.
  5. Hurt, Ohio Frontier, 69.
  6. Calloway, "Captain Pipe", 369. Calloway argumente que Captain Pipe a souvent été présenté par les chroniqueurs comme "pro-britannique" au début de la guerre, alors que Pipe était un partisan de la neutralité des Delaware jusqu'aux environs de 1779.
  7. Grenier, First Way of War, 159. Grenier prétend que le massacre perpétré par les indiens et les Rangers britanniques était sans précédent."
  8. Nelson, Man of Distinction, 118.
  9. Dowd, Spirited Resistance, 82–83.
  10. Nelson, Man of Distinction, 121–22.
  11. a , b , c  et d Belue, "Crawford's Sandusky Expedition", 417.
  12. Weslager, Delaware Indians, 316.
  13. Nester, Frontier War, 303.
  14. Butterfield, Expedition against Sandusky, 26.
  15. Nester, Frontier War, 304.
  16. a  et b Nester, Frontier War, 324.
  17. Butterfield, Expedition against Sandusky, 41.
  18. Butterfield, Expedition against Sandusky, 50–51.
  19. Butterfield, Expedition against Sandusky, 57.
  20. Downes, Council Fires, 273.
  21. Butterfield, Expedition against Sandusky, 61.
  22. Butterfield, Expedition against Sandusky, 69–71.
  23. Butterfield, Expedition against Sandusky, 67, 73–74.
  24. Brown, "Reconstructing Crawford's Army", 24; Rauch, "Crawford Expedition", 313.
  25. Brown, "Reconstructing Crawford's Army", 34–35. Après examen des fiches de pension et autres papiers, Brown conclut que 583 hommes ont pu prendre part à l'expédition, cependant un certain nombre d'entre eux déserteront avant qu'ils n'atteignent la Sandusky.
  26. Butterfield, Expedition against Sandusky, 64, 117.
  27. Anderson, Colonel William Crawford, 8.
  28. Wallace, Travels of John Heckewelder, 439.
  29. Anderson, Colonel William Crawford, 16–17.
  30. Butterfield, Expedition against Sandusky, 121–22; Brown, "Battle of Sandusky", 120.
  31. Butterfield, Expedition against Sandusky, 77.
  32. Butterfield, Expedition against Sandusky, 125; Anderson, Colonel William Crawford, 18.
  33. Butterfield, Expedition against Sandusky, 299.
  34. Anderson, Colonel William Crawford, 26; Butterfield, Expedition against Sandusky, 301. Après la guerre, Rosenthal (1753–1829) retourna dans son pays et devint Grand Maréchal de Livonia.
  35. Butterfield, Expedition against Sandusky, 68.
  36. Butterfield, Expedition against Sandusky, 136.
  37. Dowd, Spirited Resistance, 88.
  38. Boatner, American Revolution, 288.
  39. Nester, Frontier War, 325.
  40. Butterfield, Expedition against Sandusky, 148.
  41. Butterfield, Expedition against Sandusky, 153.
  42. Butterfield, Expedition against Sandusky, 169.
  43. a  et b Brown, "Battle of Sandusky", 137.
  44. Butterfield, Expedition against Sandusky, 203.
  45. Butterfield, Expedition against Sandusky, 205–6; Brown, "Battle of Sandusky", 137.
  46. Butterfield, Expedition against Sandusky, 72.
  47. Nelson, Man of Distinction, 124.
  48. Nelson, Man of Distinction, 124–25.
  49. Horsman, Matthew Elliott, 37. Les indiens de la région de Détroit qui participèrent à la bataille sont décrits comme des "Indiens du Lac" par les Britanniques et comprennent probablement ceux du Conseil des Trois Feux ainsi que les Wyandots du Nord (Belue, "Crawford's Sandusky Expedition", 417).
  50. Butterfield, Expedition against Sandusky, 174–75.
  51. Butterfield, Expedition against Sandusky, 172, écrivit que Pipe commandait environ 200 Delawares, et que combinés avec les Wyandots, ils étaient "largement supérieurs an nombre" par rapport aux Américains. Downes, Council Fires, 274, écrivit également que les Indiens étaient supérieurs en nombre. Sosin, Revolutionary Frontier, 136, indique une force combinée de 500 hommes. Cependant, Nester, Frontier War, 325, indique un total de 200, ainsi que Belue, "Crawford's Sandusky Expedition", 417, et Rauch, "Crawford Expedition", 313. Mann, George Washington's War, 171, donne une force combinée d'Indiens et de rangers de 230 hommes, ce qui est l'estimation la plus faible parmi les sources.
  52. Butterfield, Expedition against Sandusky, 173.
  53. Butterfield, Expedition against Sandusky, 206.
  54. Brown, "Battle of Sandusky", 138. Butterfield, qui n'avait pas les journal de Rose, omet de relater que les éclaireurs étaient toujours dans le bois lorsque Crawford arriva.
  55. Butterfield, Expedition against Sandusky, 207.
  56. a  et b Butterfield, Expedition against Sandusky, 213.
  57. Butterfield, Expedition against Sandusky, 207, écrit que le chef des Wyandot sur le champ de bataille était Zhaus-sho-toh, mais dans History of the Girtys, 163, qui fut écrit plus tard et corrigea quelque erreurs des travaux précédents, il indique que Dunquat commandait.
  58. Horsman, Matthew Elliott, 37. Il y a désaccord des sources concernant l'arrivée des Britanniques. Selon Horsman, les rangers d'Elliot et Caldwell arrivèrent avec les renforts Wyandot le 4 juin. Selon Belue ("Crawford's Sandusky Expedition", 418), Caldwell arriva et fut blessé le 4, alors qu'Elliott arriva avec davantage de rangers le 5. Selon Butterfield (Expedition against Sandusky, 216), les rangers n'arrivèrent pas avant le 5 juin.
  59. Butterfield, Expedition against Sandusky, 207–09; Horsman, Matthew Elliott, 37–38; Brown, "Battle of Sandusky", 138–39.
  60. Butterfield, Expedition against Sandusky, 212; Belue, "Crawford's Sandusky Expedition", 418.
  61. Butterfield, Expedition against Sandusky, 211; Brown, "Battle of Sandusky", 139.
  62. Brown, "Battle of Sandusky", 139.
  63. Butterfield, Expedition against Sandusky, 214–15; Brown, "Battle of Sandusky", 139–40.
  64. Brown, "Battle of Sandusky", 140; Rauch, "Crawford Expedition", 314.
  65. Butterfield, Expedition against Sandusky, 216. Butterfield est la seule source qui confirme cette surprise des Américains quant à l'arrivée des Britanniques, comme mentionné plus haut, les autres écrivent que les rangers étaient déjà sur place le 4 juin.
  66. Nelson, Man of Distinction, 125. Certaines sources indiquent un nombre de 150 plutôt que 140. La plupart des sources ne citent pas le nom du chef des Shawnee, mais il est identifié comme Blacksnake dans l'ouvrage de Sugden, Blue Jacket, 62.
  67. En français dans le texte.
  68. Brown, "Battle of Sandusky", 141.
  69. Butterfield, Expedition against Sandusky, 217–18.
  70. Butterfield, Expedition against Sandusky, 312–14.
  71. Butterfield, Expedition against Sandusky, 224.
  72. Quaife, "The Ohio Campaigns of 1782", 519.
  73. Butterfield, Expedition against Sandusky, 228–34; Brown, "Battle of Sandusky", 147.
  74. Butterfield, Expedition against Sandusky, 237–44.
  75. a  et b Nester, Frontier War, 326.
  76. Butterfield, Expedition against Sandusky, 331.
  77. Brown, "Fate of Crawford Volunteers", 332; Sugden, Blue Jacket, 20–21. Le plus fameux exemple d'adoption fut celui de Daniel Boone, qui fut adopté par les Shawnees en 1778.
  78. Dowd, Spirited Resistance, 87–88.
  79. Dowd, Spirited Resistance, 13–16.
  80. Trigger, Huron, 50. Pour les rituels de torture Shawnee, voir Howard, Shawnee, 123–25.
  81. Nelson, Man of Distinction, 113–14; Dowd, Spirited Resistance, 87–88
  82. Butterfield, Expedition against Sandusky, 330–36.
  83. Clifton, "Dunquat", 106.
  84. Horsman, Matthew Elliott, 39.
  85. Brown, "Historical Accuracy", 61; Wallace, Travels of John Heckewelder, 404. La plupart des récits ne mentionnent pas le rôle de Crawford lors de la squaw campaign ni ne mentionnent que ce fut l'une des raisons de son exécution.
  86. Butterfield, Expedition against Sandusky, 387–91. Horsman, Matthew Elliott, 39, mentionne que la torture de Crawford dura quatre heures.
  87. Butterfield, Expedition against Sandusky, 343–73; Brown, "Historical Accuracy", 53.
  88. Butterfield, Expedition against Sandusky, 345–78. La dernière personne à rentré de l'expédition fut sans doute Joseph Pipes, qui fut retenu par les Shawnees jusqu'en 1786 (Brown, "Fate of Crawford Volunteers", 332, 338).
  89. Butterfield, Expedition against Sandusky, 258–60.
  90. Quaife, "The Ohio Campaigns of 1782", 515.
  91. Sipe, Indian Chiefs, 404.
  92. Quaife, "The Ohio Campaigns of 1782", 527–28.
  93. Nester, Frontier War, 328–30; Quaife, "The Ohio Campaigns of 1782", 528; Sugden, Blue Jacket, 62.
  94. Calloway, Indian Country, 272–73.
  95. Downes, Council Fires, 276.
  96. Brown, "Historical Accuracy", 53–57.
  97. Hurt, Ohio Frontier, 67.
  98. Butterfield, Expedition against Sandusky, 324.
  99. Boatner, American Revolution, 287; Brown, "Historical Accuracy", 63–62.
  100. Calloway, Indian Country, 294.

Source

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Crawford expedition ».


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