Euskadi Ta Askatasuna

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Euskadi ta Askatasuna

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Euskadi ta Askatasuna
ETA
Classification
Indépendantiste et marxiste
Objectifs
Création d'un État basque (Euskal Herria) socialiste et indépendant
Statut
Actif
Victimes
Civils : 343
Policiers/Militaires : 485
Total : 828
Fondation
Date de formation 31 juillet 1959
Pays d’origine Pays basque Pays basque (Espagne)
Fondateur(s) Eneko Irigaray, López Dorronsoro, Alvarez Emparanza "Txillardegi", Benito del Valle, J. Manuel Agirre, Julen Madariaga et Patxi Iturrioz
Force
Nombre quelques milliers dans les années 80.
Zone d’opération Espagne Espagne principalement, France France
Dernière attaque 9 août 2009
Financement
Impôt révolutionnaire, enlèvement, vol, fonds publiques[1], trafic de drogues[2]
Filiation
Chefs principaux
Groupes reliés
Batasuna
Anagramme d'ETA à Altsasu

Euskadi Ta Askatasuna[3] (sigle ETA pour « Pays basque et liberté » en basque, prononcé [ˈɛːta]) est une organisation armée basque indépendantiste d'inspiration marxiste (révolutionnaire).

Fondée en 1959, l'organisation a évoluée d'un groupe résistant à la dictature franquiste vers un groupe paramilitaire indépendantiste basque.

Depuis 1968, selon les chiffres officiels et les communiqués d'ETA[4], ETA a tué plus de 800 personnes[5], fait des centaines de mutilés[6], et commis des dizaines de kidnappings.

Le groupe est proscrit comme organisation terroriste par les autorités espagnoles[7]. L'organisation est placée sur la liste officielle des organisations terroristes du Canada, des Etats-Unis d'Amérique, de l'Union européenne et du Royaume-Uni.. Plus de 700 membres de l'organisation sont incarcérés dans des prisons en Espagne, en France, et dans d'autres pays[8].

La plupart des revendications d'ETA portent sur l'indépendance du Pays basque ou Euskal Herria[9] et ce, dans un courant marxiste léniniste[10]. La devise d'ETA est « Bietan jarrai » et signifie « continuer dans les deux voies ». Elle se rapporte aux deux figures du symbole, un serpent (représentant la politique) enroulé autour d'une hache (représentant la lutte armée)[11][12][13].

Sommaire

Histoire

Sa création remonte au 31 juillet 1959. Si le nom est resté inchangé, le contenu de l'organisation a vite évolué. Créée par des jeunes nationalistes, ETA est rejointe à partir des années 1960, par une mouvance révolutionnaire.
Elle jouit à ses débuts d'une grande popularité, non seulement au Pays basque, mais aussi dans le reste de l'Espagne pour son opposition frontale au régime dictatorial du général Franco.

En 1962 a lieu sa première assemblée, dans laquelle elle est définie comme une « organisation clandestine révolutionnaire ». En 1965 commencent les attaques à main armée et l'encaissement de l'impôt révolutionnaire (extorsion de fonds auprès des Basques). Le 7 juin 1968, le policier José Pardines Arcay est abattu. L'auteur, Txabi Etxebarrieta, est abattu par la police. Le 2 août, en représailles, le commissaire Melitón Manzanas, un tortionnaire notoire, est abattu par ETA.

L'attentat qui tua en 1973 Luis Carrero Blanco, chef du gouvernement et successeur probable du dictateur Franco, eut un rôle dans la fin du régime franquiste.

À partir de 1974, l'accroissement des attentats de plus en plus indiscriminés aboutit à la scission d'ETA en deux branches, l'une dite « ETA militaire » composée en grande partie d'exilés vivant au Pays basque français qui privilégient l'action militaire et l'autre, « ETA politico-militaire », composée principalement de militants vivant au Pays basque espagnol et qui donnent de l'importance aux actions politiques, sans renoncer a la lutte armée.

En 1976 les « poli-milis » privilégient la voie politique, subordonnant la voie militaire à celle-ci, et participent à la création de la coalition nationaliste de gauche Euskadiko Ezkerra (« gauche basque »).

En 1977 les commandos spéciaux (bereziak) de ETA « politico-militaire » rejoignent ETA « militaire ».

En 1982 des pourparlers ont lieu entre le gouvernement central espagnol et la coalition Euskadiko Ezkerra pour mettre fin aux violences ; une amnistie pour les membres d'ETA poursuivis ou incarcérés est accordée en contrepartie de l'arrêt des activités terroristes. ETA « politico-militaire » s'auto-dissout cette même année, ses militants abandonnant l'usage de la violence pour atteindre leurs objectifs.

Cependant, ETA « militaire » (qui est désormais désignée simplement par « ETA », ETA « politico-militaire » s'étant dissoute) considéra comme traîtres ceux qui acceptaient de mettre fin à la lutte armée, et fit assassiner des membres d'ETA en exil qui rentraient au pays sous couvert de l'amnistie.

En 1995, ETA commença à cibler des élus basques, des intellectuels basques ou des policiers basques considérés comme « traîtres ». Une des actions les plus retentissantes de cette politique est l'assassinat d'un élu du Parti populaire, Miguel Angel Blanco. Le sentiment de voir l'action de ETA dégénérer en guerre civile, ainsi que la lassitude de la population devant la violence, ont érodé le support populaire à ETA.

En septembre 1998, ETA décida d'une trêve unilatérale. Devant l'échec des négociations avec le gouvernement espagnol, ETA rompit la trêve en novembre 1999. Les attentats recommencèrent.

À partir de 2002 le gouvernement central espagnol de José María Aznar, avec l'appui du l'opposition (PSOE), poursuit une série d'actions contre les organisations politiques et culturelles basques contrôlées par l’ETA : interdiction de partis politiques, d'associations, fermeture de journaux et de radios. Désormais elles peuvent être condamnées par délit d’apologie du terrorisme.

ETA déclare une trêve en mars 2006 et dénoncera dans un communiqué ultérieur l'absence d'avancée significative de la part des gouvernements des États espagnol et français, reprochant notamment que le rapprochement des prisonniers politiques basques ne soit pas ébauché (l'argument retenu par l'organisation est que l'éloignement des prisonniers politiques basques à plus de 500 km de leur terre d'origine est appliqué).

Intransigeante sur la totalité des points négociés, ETA commet un nouvel attentat le 30 décembre 2006 dans l'aéroport madrilène de Barajas. Dans un communiqué adressé le lundi 04 juin 2007 aux quotidiens Berria et Gara, l’organisation terroriste basque ETA annonce la rupture définitive du cessez-le-feu permanent en vigueur depuis le 24 mars 2006.

Lutte anti-terroriste

Le 3 octobre 2004, une vaste opération policière autour de Salies-de-Béarn, en France, a permis l'arrestation du numéro un présumé de l'appareil politique de ETA, Mikel Albizu Iriarte, alias Antza, et de sa compagne Soledad Iparragirre Genetxea, dite Anboto chargée de la gestion de l'« impôt révolutionnaire » sur les entreprises.

Le 17 novembre 2008 à Cauterets, est arrêté Mikel Garikoitz Aspiazu Rubina dit « Txeroki » considéré comme le chef militaire de l'organisation par le gouvernement espagnol.

Le 18 avril 2009 au soir est arrêté dans le village de Montauriol, Pyrénées-Orientales, Jurdan Martitegi, soupçonné d'être le principal dirigeant militaire de l'organisation séparatiste basque ETA et successeur de Mikel Garikoitz Aspiazu Rubina dit « Txeroki ».

Le 4 juillet 2009, sont arrêtés Asier Borrero, Itziar Plaza et Iurgi Garitagoitia à Idron, près de Pau.

Le 15 août 2009, sont arrêtés Alberto Machain Beraza, Aitzol Etxaburu et Andoni Sarasola dans la station de montagne de Villarambert-le-Corbier, en Savoie.

Chronologie de quelques-unes des actions d'ETA

  • 7 juin 1968 : Premier attentat mortel de ETA au Pays basque : le garde civil José Pardines est tué par balles.
  • 2 août 1968 : ETA abat Meliton Manzanas, chef de la brigade politique sociale du Guipuscoa et considéré comme un des plus importants tortionnaires pendant le franquisme.
  • 20 décembre 1973 : Une bombe explose sur le passage de la voiture de l'amiral Luis Carrero Blanco qui est tué. Il présidait le gouvernement espagnol et était considéré comme l'un des successeurs potentiels du général Franco.
  • 13 septembre 1974 : Attentat à la bombe dans la cafétéria Rolando, très fréquentée par la police, à Madrid : 12 personnes sont tuées.
  • Septembre 1985 : Premier attentat à la voiture piégée à Madrid : 16 policiers et un civil sont tués.[réf. nécessaire]
  • 14 juillet 1986 : Attentat à la voiture piégée à Madrid : 12 gardes civils sont tués. Le chef du commando Madrid, Iñaki de Juana Chaos, est arrêté peu après.
  • 19 juin 1987 : Attentat à la voiture piégée sur le parking du centre commercial Hipercor à Barcelone : 21 morts et 45 blessés.
  • 11 décembre 1987 : Attentat à la voiture piégée près d'une caserne de la garde civile à Saragosse : 11 morts (dont 4 enfants).
  • 19 avril 1995 : Attentat manqué contre le futur premier ministre espagnol, José Maria Aznar.
  • Août 1995 : La police déjoue un attentat en préparation contre le roi Juan Carlos d'Espagne
  • 17 janvier 1996 - 1er juillet 1997 (532 jours) : Enlèvement et torture du fonctionnaire José Antonio Ortega Lara.
  • 12 juillet 1997 : Enlèvement et assassinat de Miguel Angel Blanco, jeune conseiller municipal de la ville d'Ermua au Pays-Basque. Des millions de personnes manifestent contre ETA.
  • 30 janvier 1998 : Assassinat à Séville du conseiller municipal Alberto Jiménez Becerril et de son épouse, Ascensión García Ortiz.
  • 21 janvier 2000 : Attentat à la bombe contre l'officier de l'armée de terre Pedro Antonio Blanco Garcia tué dans sa voiture piégée.
  • 21 novembre 2000 : Assassinat de l'ancien ministre socialiste, Ernest Lluch, tué dans le parking de son immeuble à Barcelone.
  • le 30 décembre 2006 : Attentat à la voiture piégée dans le parking du Terminal 4 de l'aéroport de Madrid : 2 citoyens équatoriens sont tués et 19 personnes sont blessées.
  • le 3 décembre 2008 : Assassinat à l'arme à feu, à Azpeitia, Guipúzcoa, d'Ignacio Uría Mendizábal, entrepreneur participant à la construction du train à haute vitesse basque.
  • le 19 juin 2009 : Assassinat à la voiture piégée à Arrigorriaga, près de Bilbao, en Biscaye, d'Eduardo Puelles García, inspecteur de la police national, spécialisé dans la lutte anti-terroriste. [14]
  • le 30 juillet 2009 : Attentat à la voiture piégée à Palmanova (Iles Baléares). 2 membres du personnel de la Garde civile sont tués, plusieurs autres sont blessés. Une autre bombe est désamorcée. [15]

Filmographie

Un film permettant d'avoir une vision « de l'intérieur » de la relation qu'ont les Basques avec leur histoire politique est La pelote basque, la peau contre la pierre (Julio Medem, 2003).

Operación Ogro relate l'organisation et le succès de l'attentat contre l'amiral Carrero Blanco.

Le film de Miguel Courtois, El lobo (2006) raconte l'histoire d'un Basque devenant agent des services secrets espagnols et s'infiltrant au cœur de l'organisation basque entre 1973 et 1975.

ETA, une histoire basque, documentaire de 52 minutes diffusé sur France 5.

Voir aussi

Notes et références

  1. http://www.dailymotion.com/relevance/search/eta/video/x4nwcs_comment-leta-se-financetil-yfrance_politics
  2. http://www.lexpress.fr/actualite/indiscret/la-blanche-d-eta_785666.html
  3. E.T.A., sigle de Euskadi ta Askatasuna, Pays basque et liberté sur Larousse.fr
  4. (en) http://edition.cnn.com/2000/WORLD/europe/11/19/spain.eta/index.html
  5. (es) Dans les pages du Ministère de l'Intérieur espagnol; ETA a tué 823 personnes jusqu'en 08/19/08
  6. (en) Article de Joshua Hammer Smithsonian magazine, January 2007
  7. http://www.france24.com/fr/en/20080308-espagne-pays-basque-eta-financement-entite-criminelle
  8. (es) La cifra de presos de ETA es la más alta de la última década con 728 encarcelados. El Confidencial, 07 January 2008
  9. (en) BBC NEWS World Europe Who are Eta?
  10. (en) "What is the MNLV (4)"
  11. (es) Article en espagnol décrivant la signification de la hache et du serpent
  12. (es) Article en espagnol incluant le logo d'ETA
  13. (es) Article en espagnol incluant le logo d'ETA fait à la main
  14. http://hendayecitoyens.over-blog.com/article-32885156.html
  15. http://www.20minutes.fr/article/340535/A-la-Une-Espagne-Deux-attentats-en-plein-ete-le-tourisme-risque-de-souffrir.php

Liens externes


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