- Ernest Burgess
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Ernest Watson Burgess (16 mai 1886 – 27 décembre 1966), canadien d'origine, est un sociologue urbain dont l'œuvre initie, pour une part, ce que l'on appellera l'École de Chicago.
Bien que né à Tilbury dans l’Ontario, Burgess s'expatrie assez rapidement aux États-Unis. D'abord élève du Kingfisher College (Oklahoma), il poursuit des études en sociologie, jusqu'à l'obtention de son diplôme, à l'université de Chicago. C'est là qu'il devient enseignant à partir de 1916.
Largement reconnu par ses pair, il sera le 24e Président de l'American Sociological Association (ASA).
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Burgess initie l'« écologie sociale » avec son collègue Robert E. Park, avec pour base d'opération l'École de Chicago.
Des quartiers qui se succèdent sans s'interpénétrer
Ils ont mis en évidence et conceptualisé la ville en cinq cercles concentriques (Concentric ring model), comprenant la zone centrale des affaires, la zone transitoire (logements, industries,…), la zone de la classe ouvrière résidentielle (appartements), la zone résidentielle, et les banlieues suburbaines. Ils ont également observé les villes en tant que quelque chose en évolution et en changement, dans un sens darwinien.
Tout d’abord, la transition urbaine vécue aux États-Unis s’est faite de manière beaucoup plus rapide et logique que celle d'Europe même si elle arriva plus tardivement en Amérique du Nord. Les icônes urbaines de la modernité comme le gratte-ciel, le métro et les grands magasins sont typiquement américaines. Mais, ces changements radicaux dans le style de vie ont troublé l’ordre communal et créé de nombreux problèmes sociaux dont on peut évaluer les impacts par la croissance et l’expansion physique des villes. De surcroît, la croissance de la ville renforce les traits distinctifs des urbains par rapport à ceux des campagnards tout en modifiant la structure de la société citadine.
Le principal indicateur de ces changements sociétales est l’hétérogénéité due à la croissance urbaine dont l’orientation est suggéré par ces mêmes modifications communautaires. La planification urbaine peut résoudre la désorganisation sociale de l’aire métropolitaine, car elle permet de contrôler l’expansion de la ville qui se poursuit en continuité dans le territoire physique. Cette continuité dans l’espace donne la possibilité de desservir les banlieusards en services. C’est le cas des voies de circulation qui leur permettent de venir travailler au cœur de la ville, mais qui sont ces banlieusards ? Dans le schéma de la croissance de la ville de Burgess, les habitants de la banlieue sont les « bien nantis » qui habitent la plus lointaine périphérie du centre (nommé Loop chez Burgess, car tel ce nomme le centre de Chicago, ville d’où provient son étude).
Le schéma de la croissance est donc présenté de manière concentrique par succession, c’est-à-dire que chaque zone se développe sur la zone périphérique immédiate, où l’éloignement du centre coïncide avec l’élévation de la strate sociétale par la mobilité physique qu’on ne doit, en aucun cas, confondre avec le déplacement pendulaire. Le centre étant, ici, lieu de paupérisation et de désorganisation sociale, il est clair que la mobilité résulte alors d’un stimulus essentiel au déplacement que ce soit vers l’extérieur du centre, après avoir reçu une promotion par exemple, ou vers le l’intérieur lorsqu’une situation précaire survient. Le meilleur indicateur de ce phénomène de repositionnement des individus dans l’espace est la variation des valeurs foncières, car elle est une donnée quantitative, par le fait même calculable, qui démontre la rareté et l’accessibilité alternant le prix des terrains. Cette donnée révèle, par conséquence, l’ensemble des modifications en cours dans la population. Voilà ce qui a engendré l’expression de « La mobilité comme pouls de l’agglomération ». Enfin, on peut synthétiser en disant qu’après une vague d’immigration dans le centre urbain, il y a d’abord désorganisation suite à quoi une organisation sociale s’instaure dans l’espace par un schéma concentrique de l’expansion de la ville.
Bibliographie
- Introduction to Science of the Sociology, avec Robert E. Park, 1921 (ISBN 0-8371-2356-9)
- The City, avec Robert E. Park et Roderick D. McKenzie, University of Chicago Press, 1925 (ISBN 0-2266-4611-4)
- Burgess, Ernest W., « La croissance de la ville; Introduction à un projet de recherche », dans Grafmeyer, Yves. & Joseph Isaac (dir). L’École de Chicago. Naissance de l’écologie urbaine, Aubier, Paris, 2005.
- École de Chicago, Naissance de l'écologie urbaine, Présentation Yves Grafmeyer et I. Joseph, Aubier, Paris, 1990
- Loïc Wacquant et William Julius Wilson, « The Cost of Racial and Social Exclusion in the Inner City », The Ghetto Underclass, Social Science Perspective, Sage, Newbury Park, 1993.
- Nicholas Lemann, The Promised Land. The Great Black Migration and How It Changed America, Albert Knopf, New-York, 1991
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- (en) Biographie sur le site de l'American Sociological Association
- (de) de:Zonenmodell - Modèle de zone, Wikipédia allemande
- (de) de:Stadtmodell - Modèle urbain, Wikipédia allemande
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