Erich von Manstein

Erich von Manstein
Erich von Manstein
Erich von Manstein en 1938
Erich von Manstein en 1938

Naissance 24 novembre 1887
Berlin (Allemagne)
Décès 9 juin 1973 (à 85 ans)
Irschenhausen (annexe de la commune d'Icking Allemagne)
Origine Allemand
Allégeance Flag of the German Empire.svg Empire allemand
Flag of Germany.svg République de Weimar
Flag of the NSDAP (1920–1945).svg Troisième Reich
Arme War Ensign of Germany 1903-1918.svg Deutsches Reichsheer
Flag of Weimar Republic (war).svg Reichswehr
Balkenkreuz.svg Wehrmacht, Heer, Panzer
Grade Generalfeldmarschall
Années de service 1906 - 1944
Conflits Première Guerre mondiale,
Seconde Guerre mondiale
Commandement 18. Infanterie-Division,
XXXVIII. Armee-Korps,
LVI. Arme-Korps (mot.),
11. Armee,
Heeresgruppe Don,
Heeresgruppe Süd.
Faits d'armes Campagne de Pologne
Bataille de France
Opération Barbarossa
Campagne de Crimée (1941-1942)
Siège de Leningrad
Bataille de Stalingrad
Bataille de Koursk
Bataille du Dniepr
Distinctions Croix de fer
Autres fonctions Conseiller de l'armée de l'Allemagne de l’Ouest

Erich von Manstein, né le 24 novembre 1887 à Berlin et mort le 9 juin 1973 à Irschenhausen (Bavière), est un militaire allemand qui a obtenu le grade de Generalfeldmarschall.

Considéré comme l'un des plus brillants généraux allemands de la Seconde Guerre mondiale[1], Manstein est célèbre pour avoir conçu un plan d'attaque de la France proche de celui sera appliqué en 1940 et pour ses combats en URSS[2]. Il s'est parfois opposé à Adolf Hitler, par exemple lors des retraites suivant la bataille de Koursk ou en insistant pour qu'un militaire (lui-même) dirige la guerre sur le Front de l'Est.

Jugé pour crimes de guerre en 1949 à Hambourg, il est condamné à 18 années de prison, peine réduite par la suite à 12 années. Finalement, libéré dès 1953, il devient conseiller militaire auprès du gouvernement d'Allemagne de l'Ouest.

Ses mémoires ont grandement contribué à exonérer à tort la Wehrmacht de toute implication dans le déclenchement de la guerre et des crimes qui y furent commis[3], créant ainsi le mythe d'une Wehrmacht « propre ».

Sommaire

Jeunesse

Manstein est né Erich von Lewinski à Berlin, dixième enfant d'un aristocrate prussien, le général d'artillerie Edouard von Lewinski, et cinquième de sa mère Helene von Sperling. Erich von Manstein aurait ainsi des « origines en partie slaves, sinon juives »[4]. Hedwig von Sperling, sœur de sa mère, et l'époux de celle-ci, le général Georg von Manstein, n'ayant pas eu d'enfants, adoptent Erich à son baptême. Les deux familles s'étaient mises d'accord avant sa venue au monde[5].

Il était destiné à devenir un militaire dès la naissance[5]. Ses pères biologique et adoptif étaient tous deux des généraux prussiens, comme l'était deux de ses grand-pères, notamment Gustav von Manstein, qui dirigea un corps d'infanterie pendant la guerre franco prussienne[6]. Une de ses tantes, Gertrud Wilhelmine von Sperling, était l'épouse de Paul von Hindenburg, futur Generalfeldmarschall et président du Reich.

Entre 1894 et 1899 il fréquente le lycée de Strasbourg, puis passa six ans dans le corps royal prussien de cadets (1900-1906) à Plön (Schleswig-Holstein) et dans Lichterfelde, un quartier Berlinois[7]. Il devient ensuite porte-drapeau au 3. Garde-Regiment zu Fuß[8]. En octobre 1913, il entra à l'académie militaire, mais l'année suivante la guerre interrompt sa formation d'officier d'État major.

Première Guerre Mondiale

Lorsque la Grande Guerre débute, Von Manstein est Oberleutnant , servant comme adjudant au Garde-Reserve-Regiment 2[7]. D'abord sur le front en Belgique (prise de Namur), il fut envoyé en Prusse-Orientale puis en Pologne[9] où il fut gravement blessé le 17 novembre 1914[7] dans un combat au corps à corps. Là, il retourna au service au printemps 1915 en tant qu'officier d'État major du groupe d'armées Gallwitz en Pologne et Serbie. Il sert ensuite comme adjudant à la 12. Armee avec le grade de Hauptmann à partir de l'été[9], puis travaille en 1916 à l'État major de la 11. Armee (qui se bat à Verdun), et enfin dans celui de la 1. Armee (lors de la bataille de la Somme)[9]. Il devient ensuite officier d'État major chargé des opérations à la 4. Kavallerie-Division[9] qui est aux prises en Estonie en 1917[7] et en Courlande avec les Bolcheviks[9], puis est transféré en mai 1918 au même poste à la 213. Infanterie-Division se battant en France, jusqu'à l'armistice[9].

Il a obtenu au cours de la guerre la Croix de fer première classe et l'Ordre de la Maison de Hohenzollern[9].

Entre deux guerres

Après guerre, l'Allemagne est en proie aux troubles politiques[N 1]. Selon Benoît Lemay, biographe d'Erich von Manstein, « De cette expérience traumatisante, il était sorti animé d'un puissant anticommunisme qui, au cours de la Seconde Guerre mondiale, allait l'entraîner non seulement à cautionner, mais aussi à participer activement à la guerre d'anéantissement et d'extermination entreprise [...] en Russie bolchevique »[10].

Le 10 juin 1920, il épouse Jutta Sibylle von Loesch qu'il a rencontré au début de l'année, fille d'un propriétaire terrien de Silésie[11]. Elle décèdera en 1966[11]. Ils eurent trois enfants : une fille nommée Gisela (1921) et deux fils, Gero (1922) et Rüdiger (1929)[11].

République de Weimar

Signe que ses capacités ont été remarquées, von Manstein fait partie des 4000 officiers de la Reichswehr autorisés par le traité de Versailles[12]. Afin de parfaire sa formation, il commande une compagnie, la 6./ Infanterie-Regiment 5 du 1er octobre 1921 au 1er octobre 1923[13], date à laquelle il retrouve un poste d'état major à la Wehrkreiskommando II (commandement de district militaire) à Stettin puis à la IV à Dresde à partir du 1er octobre 1924 où il fait de l'enseignement militaire durant 3 ans[13]. Devenu Major le 1er février 1927, il occupe un poste d'État major à l'Infanterieführer IV à Magdebourg à partir du 1er octobre suivant[13].

Le 1er septembre 1929, il passe à la section des opérations au ministère de la Reichswehr, où il se démarque par ses qualités au dessus de la moyenne[13], s'attirant notamment la jalousie de Wilhelm Keitel[13]. Il participe alors au renforcement de la Reichswehr par diverses mesures[14]. Il effectue deux voyages en URSS en 1931 et en 1932, qui, pour Benoît Lemay, « contribuèrent à attiser encore davantage l'antibolchevisme de Manstein »[15].

Le 1er avril 1931 il devient Oberstleutnant[7] et prend le commandant du Jägerbataillon de l'Infanterie-Regiment 4 à Kolberg le 1er octobre 1932[16]. Le 1er décembre 1933, il reçoit le grade d'Oberst[17] et prend devient chef de l'état-major de la Wehrkreiskommando III à Berlin le 1er février 1934[17].

Von Manstein et l'arrivée au pouvoir des nazis

Selon Benoît Lemay, « À l'instar de la majorité de ses camarades du corps des officiers, Manstein accueillit avec enthousiasme la prise du pouvoir par Hitler, l'établissement de la dictature du parti national-socialiste et la fin de la république de Weimar. »[16] au début des années trente. Mais au printemps 1934, il envoie une lettre de protestation à Ludwig Beck (chef du Truppenamt, équivalent alors à l'état-major général) concernant le « paragraphe aryen (§ 3) » de la loi allemande sur la restauration de la fonction publique du 7 avril 1933 qui implique la destitution de 70 gradés (ayant des origines juives) de l'armée[17], s'inquiétant pour un lieutenant qu'il a eu sous ses ordres, mais peut-être aussi pour deux de ses neveux[18]. Toutefois von Manstein ne s'oppose pas là à l'idéologie nationale-socialiste ni raciale, mais au fait que la loi touche les officiers déjà présents dans la Reichswehr[19]. Sa protestation n'eut pas de résultats, ni dans son sens comme le soutenait son supérieur Erwin von Witzleben, ni contre von Manstein comme l'aurait souhaité Werner von Blomberg[20]. Suite à la nuit des Longs Couteaux, s'il se réjouit de la réduction des SA[21], il est des quelques officiers qui soutiennent Werner von Fritsch dans sa demande d'une enquête sur l'assassinat de Kurt von Schleicher et de Ferdinand von Bredow[21]. Cette requête n'aboutit pas non plus, et de son côté von Manstein n'insiste pas, sans doute refroidi d'avoir risqué sa carrière lors du « paragraphe aryen »[21].

Von Manstein et le réarmement massif

Le célèbre StuG III, exemple même de Stumgeschütz, dont von Manstein lança le concept. Il fut le plus produit des blindés Allemands.

Le 1er juillet 1935, il devient le chef des opérations à l'état-major général de la Heer. À ce poste il écrit donc les ordres pour l'entrée des forces militaires allemandes en Rhénanie qui eu lieu le 7 mars 1936[22]. L'année précédente, désirant apporter un soutient offensif à l'infanterie, soutient censé lui redonner sa mobilité[23], il présente à sa hiérarchie l'idée de la création d'une pièce d'artillerie (courte portée) automotrice, le Sturmgeschütz (canon d'assaut) et finit par convaincre von Fritsch et Beck[23].

Il est promu Generalmajor le 1er octobre 1936[24] et quelques jours plus tard devient Oberquartiermeister à l'état-major de la Heer[24], ce qui fait de lui le numéro deux de l'état-major, derrière Ludwig Beck[24]. À ce titre, il prend une part active avec von Fritsch et Beck à l'accroissement très important de la Wehrmacht[25]. En particulier, le développement de la Panzerwaffe (arme blindée), selon les préceptes de Heinz Guderian, est plus l'œuvre de von Manstein que de ses deux supérieurs, la Wehrmacht lève ainsi ses trois premières Panzerdivisionen[26]. À ce poste il mit au point deux plans concernant la répartition des forces allemandes dans le cas d'une guerre sur deux fronts (attaqué par la France à l'ouest et contre la Tchécoslovaquie) : Fall Rot et Fall Grün[27] ; il participa aussi à la préparation de Fall Otto, qui prévoyait une intervention en Autriche pour y empêcher un éventuel rétablissement de la monarchie[27].

À partir du 4 février 1938 ont lieu des changements à la tête de la Wehrmacht, suite à l'Affaire Blomberg-Fritsch. Von Manstein est « mis à l'écart »[28], envoyé commander la 18. Infanterie-Division à Liegnitz (en Silésie). C'est une désillusion pour von Manstein, qui espérait succéder à Ludwig Beck au poste de chef de l'état-major de la Heer[28]. Il y voit dans sa mutation l'œuvre probable de Wilhelm Keitel ou de Werner von Blomberg, mais écarte celle d'Adolf Hitler[28]. Benoît Lemay ajoute comme possibilité Walther von Brauchitsch ou plus surprenant, Ludwig Beck, qui aurait trouvé son subordonné trop belliqueux[28].

Mais les événements en Autriche rappellent temporairement von Manstein à son poste : le 10 mars 1938 Hitler décide d'annexer l'Autriche le 12. Le seul plan existant pour une telle opération est Fall Otto, rédigé par von Manstein, qui se voit donc alerté et met alors au point les ordres de concentrations des troupes en quelques heures[29]. L'Anschluss réalisé, il travaille à l'incorporation des forces autrichiennes aux allemandes[29]. Il prend finalement le commandement effectif de sa division le 1er avril 1938. Il occupe quelque temps à l'automne 1938 le poste de chef d'état-major de la 12. Armee (de Wilhelm von Leeb), prévue pour l'invasion de la Tchécoslovaquie lors de la crise des Sudètes, et participa ainsi à l'annexion des Sudètes[30].

Promu Generalleutnant le 1er avril 1939[31], il devient ensuite chef d'état-major dans l'Arbeitstab de Gerd von Rundstedt, groupe de travail préparant l'invasion de la Pologne. Sollicité pour proposer un plan, cet état-major en soumet un au printemps qui sera en majeure partie repris dans celui appliqué (Fall Weiss). Pour Benoît Lemay, « on peut donc prétendre, à l'instar de certains auteurs, que le plan blanc était avant tout l'œuvre de Manstein »[32].

Le 26 août 1939, en prévision de l'invasion de la Pologne, il devient le chef d'État major de la Heeresgruppe Süd (de Gerd von Rundstedt) chargée du principal axe d'attaque.

Seconde Guerre mondiale

Campagne de Pologne

Ce poste, qu'il va garder tout au long de la campagne de Pologne, l'amène pendant celle-ci à prendre une part active à la bataille de la Bzura.

Le 8 octobre 1939, son groupe d'armées devient l'Oberbefehlshaber Ost, chargé des troupes d'occupation de la Pologne. L'état major, et donc von Manstein, restant à disposition de von Rundstedt, son commandant.

Proposition d'un plan d'invasion de la France

Article détaillé : Fall Gelb.

Le 26 octobre 1939, la Heeresgruppe A est formée sur le front de l'ouest, avec von Rundstedt à sa tête. Von Manstein redevient son chef d'état major, à Coblence.

Von Manstein se rend également à Zossen pour prendre connaissance du plan initial de l'offensive à l'ouest, qui prévoit l'invasion de la Belgique et la Hollande, avec la prise des ports sur la Manche[N 2], l'effort principal étant porté par la Heeresgruppe B, au nord de la A qui doit la couvrir en traversant le Luxembourg et la Belgique. Dans ses mémoires, il soupçonne Hitler d'avoir imposé ce plan à l'OKH[33]. Constatant l'absence de « coup décisif » dans ce plan[34], il rédige un plan dès l'automne :

En bas à droite le plan de la Heeresgruppe A, rédigé par von Manstein. Les trois autres sont des plans arrêtés à différentes date. Le plan final n'y figure pas, mais reprend les idées de von Manstein, à ceci près que le principal groupe de char (la Panzergruppe von Kleist) passera plus au sud (à Sedan et Monthermé) et que la défense sur le flanc sud (Aisne) sera passive.

Ce plan prévoit de porter l'offensive principale au centre, dans les Ardennes Belges, par la Heeresgruppe A. Celle ci compterait 3 armées, au lieu des deux qu'elle dirige à l'automne 1939. Von Manstein mise sur le fait que les alliés ne s'attendront pas à voir autant de forces surgir des Ardennes.

  • Au nord de la Heeresgruppe A : une armée avec une forte composante blindée doit traverser le Luxembourg, avancer dans le sud de la Belgique et franchir la Meuse au niveau de Givet puis attaquera en direction de l'estuaire de la Somme, isolant les forces alliés dans le nord et entraînant leur destruction.
  • Au centre de la Heeresgruppe A : une armée traversant le Luxembourg puis les Ardennes et la Meuse au niveau de Sedan et attaquant vers le sud-ouest, pour protéger le flanc sud de l'attaque vers la Somme en s'attaquant à tout regroupement allié. En attaquant, elle doit également empêcher l'établissement d'une ligne défensive alliée sur l'Aisne et l'Oise, pour favoriser la suite de la campagne.
  • Au sud de la Heeresgruppe A : une armée doit traverser le Luxembourg pour s'établir défensivement face à la ligne Maginot de l'est de Sedan jusqu'à la liaison avec la Heeresgruppe C.

Sur les ailes, la Heeresgruppe B au nord, devait envahir la Belgique en poussant vers l'ouest, ainsi que la Hollande. La Heeresgruppe C au sud, restant cantonnée à une mission défensive.

Ce plan, appuyé par Blumentritt, von Tresckow[N 3] et approuvé par Von Rundstedt[35], est envoyé dans des notes à l'OKH à plusieurs reprises, au titre de la Heeresgruppe A, sans rencontrer de succès explicite. Toutefois avant la fin de l'année 1939, la Heeresgruppe A a reçu quelques renforts, dont certains motorisés[N 4], solution dispersant les forces mobiles et ne satisfaisant personne, en particulier Guderian. Von Manstein sollicite son avis technique concernant la faisabilité du plan[36]. Guderian le conforte dans la possibilité de traverser les Ardennes et « devint tout feu, tout flamme » selon von Manstein pour le plan de la Heeresgruppe A[37]. Von Manstein soupçonne à nouveau Hitler d'être derrière cette répartition des unités motorisées, mais sans savoir s'il a ou non eu connaissance du plan qu'il a proposé au nom de la Heeresgruppe A[38].

Invité par Hitler à une entrevue le 17 février 1940, von Manstein profita de cette occasion - intentionnelle ou non - pour lui présenter directement ses idées, court-circuitant ainsi la voie hiérarchique[39]. Le 18 février, Hitler publie sa directive N°10 où les grandes lignes du plan qui sera appliquée sont tracées, proches dans les idées du plan proposé par von Manstein mais en différent sur plusieurs points[40].

Auparavant, le 1er février 1940, von Manstein, fut nommé à la tête du XXXVIII. Armee-Korps à Stettin (Poméranie), qui ne participa pas à la phase décisive de la campagne. Dans ses mémoires, il écrit : « Indubitablement, l'OKH désirait se débarrasser d'un gêneur qui avait osé opposer un plan d'opération au sien. »[41].

Campagne de France

Article principal : Bataille de France.

Le 13 mai 1940, le XXXVIII. Armee-Korps de von Manstein est affecté à la Heeresgruppe B et se porte sur Düsseldorf (Rhénanie-du-Nord-Westphalie) puis passe finalement à la Heeresgruppe A le 16. Le 25 mai, il reçoit temporairement le contrôle avec son État major du XIV. Armee-Korps (mot.)[42], qui tient les tête de pont d'Abbeville et d'Amiens sur la Somme, lesquelles sont attaquées sans succès par les alliés.

Articles détaillés : Bataille d'Abbeville et Bataille d'Amiens (1940).

Puis il retrouve l’unique commandement du XXXVIII. Armee-Korps, composé d'une division de cavalerie et de trois divisions d'infanterie[N 5], a été incorporé à la 4. Armee à la fin du mois de mai, et s'installe à l'ouest d'Amiens. Deux de ses divisions d'infanterie[N 6] traversent le fleuve le 5 juin 1940 face au secteur de Picquigny, la défense adverse s'effondrant dans les jours qui suivent. Poursuivant son attaque, le XXXVIII. Armee-Korps[N 7] vers la Seine, qu'une de ses unités[N 8] est la première de la Wehrmacht à la franchir, le 9 juin. Le 19 juin von Manstein entre dans Le Mans[N 9], puis son corps atteint Angers et franchit la Loire, 14 jours après avoir traversé la Somme[43].

Après la campagne, l'État Major se déplaça à Sancerre sur la Loire pour se charger de la restructuration de divisions en divisions blindées et divisions motorisées. À partir de juillet, ses troupes se préparent à franchir la Manche, depuis Boulogne - Étaples, dans le cadre de l'Opération Seelöwe, ajournée en septembre.

Le 27 février 1941, il prend la tête du LVI. Armee-Korps (mot.) qui vient d'être formé en Allemagne.

Front de l'est

Axe nord de l'opération Barbarossa

Articles principaux : Opération Barbarossa et Siège de Léningrad.

Son LVI. Armee-Korps (mot.), constitué de trois divisions[N 10], est incorporé à la Panzergruppe 4 d'Erich Hoepner, à la Heeresgruppe Nord (Generalfeldmarschall Wilhelm von Leeb). Le corps traverse la frontière au nord de Memel le 22 juin 1941, perça les défenses ennemies le midi et ses pointes traversèrent la Dubysa au soir à 80 km de la frontière, avançant de plus de 170 km en deux jours, von Manstein bénéficiant de sa connaissance de la région acquise lors de la Première Guerre Mondiale.

Von Manstein, au centre, et le chef de la 8. Panzer-Division, Erich Brandenberger, en juin 1941.

Profitant du fait que les Soviétiques concentraient leurs forces en contre-attaquant le XLI. Armee-Korps (mot.) (l'autre corps sous les ordres de Hoepner), il réussit, en misant sur la discrétion, à mener une attaque blindée très en pointe qui permis de saisir les ponts importants de Dvinsk à Daugavpils au matin du 26 juin, après avoir parcouru 300 km depuis le déclenchement de Barbarossa. Il désirait continuer mais l'entreprise parut trop risquée à Hoepner. Son corps d'armée, renforcée de la division SS-Totenkopf[N 11], reprend son avance le 2 juillet, et franchit la ligne Staline. La progression est moins aisée du fait du terrain (marécageux) et de la résistance ennemie plus organisée. Les Soviétiques contre attaquent même le 15 juillet et encerclent le LVI. Armee-Korps (mot.), isolé au sud est du lac Ilmen, dans la région de Soltsy, qui doit reculer et bénéficier de l'aide la SS-Totenkopf pour rétablir la situation. Le corps de von Manstein se bat ensuite sur la Louga, pris dans des combats peu mobiles, avant d'être appelé en soutien de la 16. Armee le 16 août alors qu'il s'apprêtait à rejoindre l'autre corps d'Hoepner pour attaquer Léningrad. Atteignant dans la discretion le secteur de Staraïa Roussa, le corps d'armée traverse la Lovat, la Pola et atteint Demiansk, contribuant là à son premier grand encerclement[44]. Au cours de ces opérations, sa voiture sauta sur une mine, le laissant toutefois indemne[45].

Dans ses mémoires, il émet des critiques sur le non règlement des divergences stratégiques concernant l'opération Barbarossa entre l'OKH et Hitler, ainsi que sur la conduite des opérations sur l'axe nord à l'été 1941 par le commandement, regrettant notamment les actions séparées des deux corps motorisés de la Panzergruppe 4, sur un terrain jugé peu adapté aux blindés[46],[N 12].

Le 12 septembre 1941, alors que son corps d'armée est transféré à la Heeresgruppe Mitte, von Manstein est promu au commandement de la 11. Armee, en Ukraine, à la Heeresgruppe Süd.

Campagne de Crimée

Von Manstein commit des crimes de guerre en Crimée pendant ce commandement (cf infra).

Succès de 1941

La 11. Armee[N 13], qui vient de franchir le Dniepr inférieur, a alors pour mission de poursuivre sa progression vers l'ouest afin de prendre Rostov sur le Don, et dans le même temps de s'emparer de la Crimée au sud. Alors qu'une partie de la 11. Armee tente de pénétrer en Crimée par l'isthme de Perekop, l'autre partie détruit et repousse les forces Soviétiques entre le Dniepr et la Mer d'Azov lors de la bataille de la mer d'Azov. Devant la résistance Soviétique, la 11. Armee ne se voit plus fixer qu'une seule mission, celle de s'emparer de la Crimée.

Article principal : Campagne de Crimée (1941-1942).

La 11. Armee pénétra en Crimée par l'Isthme de Perekop après de difficiles combats, von Manstein menant ensuite un rythme de poursuite élevé contre les troupes Soviétiques en repli à partir de la fin octobre, s'emparant ainsi rapidement de toute la presqu'île durant le mois de novembre, à l'exception de la forteresse de Sébastopol. Von Manstein installe son quartier général dans un kolkhoze au nord de Simféropol, ville où seront exécutés plusieurs milliers de juifs (cf infra). Il planifie une attaque du port retranché de Sebastopol pour la fin novembre, date repoussée à la mi-décembre pour des raisons logistiques. Afin de réunir suffisamment de troupes pour l'attaque, il dégarni les défenses de la Crimée, prétendant dans ses mémoires avoir été conscient du risque pris[47], à moins qu'il estimait alors l'Armée Rouge incapable de mener une contre offensive[48]. Le 8 décembre, tandis que l'Ostheer reçoit l'ordre de passer à la défensive, l'offensive contre Sébastopol reste d'actualité[49] et débute le 17 décembre 1941, principalement par le nord, von Manstein visant le port de la ville. C'est en effet par là qu'arrive le ravitaillement et les renforts Soviétiques, qui disposent de la supériorité navale en Mer Noire. Von Manstein fait également attaquer ses troupes au sud pour détourner une partie des forces Soviétiques.

Article détaillé : Siège de Sébastopol (1941-1942).
Contre-offensives Soviétiques de l'hiver

Alors que la 11. Armee progresse lentement dans les fortifications de Sébastopol où elle s'essouffle, les Soviétiques profitent de la faiblesse des défenses côtières de la Crimée en exploitant leur supériorité navale. Ils effectuent en effets plusieurs débarquements à l'ouest de la presqu'île, prenant pieds à Feodosia, et traversant le détroit de Kertch alors gelé. Le Generalleutnant Hans Graf von Sponeck, chef du XLII. Armee-Korps[N 14] évacue de la presqu'île de Kertch son unique division, désobéissant à von Manstein, qui le démet de ses fonctions, bien qu'il semble que von Sponeck n'ait pas eu le choix[50]. Von Manstein, après avoir tenté de poursuivre l'offensive contre Sébastopol, doit renoncer et replier ses troupes sur des positions défensives pour en envoyer une partie refouler les Soviétiques.

La situation empire encore le 5 janvier 1942 lorsque les Soviétiques débarquent à Eupatoria, au nord de la Crimée, obligeant von Manstein à détourner une partie de ses renforts vers la ville. Les Soviétiques y sont vaincus quelques jours après. Par la suite, les Allemands et les Roumains parviennent à rétablir la situation dans l'ouest de la Crimée, les Soviétiques n'arrivant plus à progresser réellement, sans toutefois être refoulés de la presqu'île de Kertch. Von Manstein utilise la toute nouvelle 22. Panzer-Division, envoyée à la 11. Armee, dans une offensive le 20 mars pour réduire un saillant Soviétique, qui se termine par un coûteux échec Allemand mais affaiblit les Soviétiques dont la dernière offensive début avril n'aboutit pas. Le front est figé sur l'isthme de Parpatch.

Reprise de Kertch et victoire à Sébastopol
Von Manstein au seconde semestre 1943, arborant la Plaque de bras Crimée en or.

En prévision de l'offensive d'été Allemande dans le Caucase, ordre est donné de « nettoyer » la Crimée de l'Armée Rouge[51]. Von Manstein choisit de réduire la tête de pont Soviétique de Kertch avant de retourner son armée vers Sébastopol, pour cela il dégarni à nouveau les autres secteurs de Crimée, y compris Sébastopol[52]. Il prépare donc l'opération Trappen-Jagd (chasse à la trappe). Il estime, en raison du rapport de forces, qu'il faut détruire les unités Soviétiques sur l'isthme de Parpatch, sur le front, plutôt que de les affronter plus en profondeur dans la presqu'île de Kertch où les Soviétiques pourraient mieux utiliser leur supériorité numérique en raison de l'espace plus important. Il choisit d'attaquer au sud de l'isthme, les Soviétiques ayant massés majoritairement leurs forces au nord[53], où se trouve le saillant que von Manstein avait essayé en vain de réduire en mars. Une fois percé le front au sud sur une certaine profondeur, l'attaque Germano - Roumaine remontera vers le nord-est pour détruire le gros des forces Soviétiques prise à revers, avec une brigade mobile qui se dirigera vers Kertch pour protéger de manière active cette offensive lorsque celle ci remontera vers le nord-est[54].

Le 8 mai 1942, les Allemands et Roumains déclenchent l'offensive. Selon un général Soviétique « les Allemands frappent, percent nos positions et exploitent leurs succès à toute allure [...] le Front de Crimée subit une très lourde défaite »[55]. Trappen-Jagd se termine le 18 mai par une complète victoire de la 11. Armee, qui aurait pris 170000 prisonniers[56].

La 11. Armee se retourne alors contre la forteresse de Sébastopol, dernier bastion Soviétique en Crimée. Bien que les Soviétiques ne puissent plus utiliser leur supériorité navale pour alimenter le port, du fait de la présence accrue de la Luftwaffe[N 15], von Manstein choisit à nouveau d'attaquer par le nord, notamment pour des raisons logistiques, tout en maintenant une attaque au sud[57]. La plus grande concentration Allemande d'artillerie très lourde de la guerre est réunie pour attaquer la forteresse.

L'opération, baptisée Störfang (pêche à l'esturgeon), débute le 7 juin 1942. Une fois percées les ceintures extérieures de défenses, von Manstein prend à revers la ceinture intérieure par un débarquement d'infanterie à travers la baie de Severnaïa le 29 juin dans la nuit. Le 1er juillet 1942, la victoire acquise, Hitler le promeut Generalfeldmarschall. Le 4 juillet, la dernière poche de résistance se rend, la 11. Armee aurait fait 90000 prisonniers[58].

L'opération Fall Blau a alors débuté depuis quelques jours, et a pour but l'invasion du Caucase. Dans un premier temps, la 11. Armee est censée y participer et doit se préparer à traverser le détroit de Kertch avant la mi-août (opération Blücher)[59]. Finalement, la 11. Armee reçoit l'ordre de se porter dans le secteur nord du front de l'est, pour participer au siège de Léningrad, une partie de ses forces restant en Crimée, d'autres partant à la Heeresgruppe Mitte[60],[61].

Siège de Léningrad, été - automne 1942, Vitebsk

Article principal : Siège de Léningrad.
Le saillant créé par l'offensive Soviétique de Siniavine. Il sera pratiquement résorbé. En revanche cette offensive Soviétique permit d'empêcher Nordlicht, préservant ainsi Léningrad.

Arrivé fin août 1942 sur le front de Léningrad, von Manstein prépare son armée[N 16] à une offensive sur Léningrad : l'opération Nordlicht (aurore Boréale). Von Manstein compte reserrer l'étreinte sur la ville, en l'attaquant par le sud et couper le ravitaillement par le lac Ladoga en franchissant la Neva depuis l'est au sud-est de la ville assiégée[62]. Toutefois les Soviétiques ont démarré avec succès une offensive sur la 18. Armee qui menace de lever le siège de Léningrad. Von Manstein reçoit d'Hitler le commandement des forces du secteur. Il lance une contre attaque au sud et au nord du saillant créé dans le front par les Soviétiques. L'attaque parvient le 21 septembre à couper les bases du saillant[63]. Les forces Soviétiques sont entièrement détruites et le terrain presque entièrement repris dans les semaines qui suivent.

Article détaillé : Offensive de Siniavine.

Le 25 octobre 1942, Hitler lui annonce son transfert à Vitebsk, au centre du front, pour monter une attaque préventive, sachant une offensive Soviétique en préparation[N 17], ainsi qu'il devrait prendre par la suite la tête de la Heeresgruppe A, en remplacement de l'OKH[64]. Von Manstein passe quelques semaines à Vitebsk, sans avoir pu mener d'attaque, avant de devoir partir le 21 novembre prendre la tête de la Heeresgruppe Don en formation, la 6. Armee étant en passe d'être encerclée à Stalingrad.

Entre temps, le 29 octobre 1942, Gero, son fils aîné, leutnant au Grenadier-Regiment (mot.) 51[N 18], est tué dans la nuit par une bombe aérienne près du lac Ilmen. Pour von Manstein, ce serait « le plus rude coup qu'ait pu nous [à lui et sa famille] porter la guerre » [65].

Sauver la sixième armée à Stalingrad et retraite vers l'Ukraine

Article principal : Bataille de Stalingrad.
Article détaillé : Opération Uranus.
Situation sur le front de la Heeresgruppe Don, du 19 novembre 1942 avant sa formation et le déclenchement d'Uranus, au 24 décembre 1942, date d'abandon de Wintergewitter.

Le quartier général de la Heeresgruppe Don[N 19], à Novotcherkassk près de Rostov sur le Don, devient opérationnel le 27 novembre 1942, von Manstein y étant parvenu la veille[66], ralenti par l'action des partisans et de la météo. La 6. Armee et des éléments éparts est alors encerclée depuis près d'une semaine dans la poche de Stalingrad tandis qu'à l'extérieur les Germano - Roumains de la 4. Panzer-Armee se sont rétablis au sud de l'anneau soviétique, au niveau de Kotelnikovo, l'Armee-Abteilung Hollidt[N 20] se formant à l'ouest, avec entre les deux la 3e Armée Roumaine. Von Manstein compte réaliser avec la 4. Panzer-Armee et l'Armee-Abteilung Hollidt une percée vers la 6. Armee afin de la sauver de l'anéantissement complet. Il paraissait alors d'un « surprenant optimisme »[67]. Toutefois l'Armee-Abteilung Hollidt est trop faible et von Manstein estime que les Soviétiques ont face à celui ci bien plus de divisions que devant la 4. Panzer-Armee. En outre cette dernière n'a pas à franchir le Don comme ce serait le cas pour l'Armee-Abteilung Hollidt, excepté le XLVIII. Armee-Korps, qui tient une tête de pont sur le Don à Nijné Tchirskaïa, à 65 km des assiégés[68]. Celui ci est donc prévu pour participer à l'opération de sauvetage dénommée Wintergewitter, l'attaque principale devant être le fait de la 4. Panzer-Armee depuis Kotelnikovo[69] à 160 km de la 6. Armee[68]. Dans ses mémoires, von Manstein dit avoir réclamé plus de renforts, dont le III. Panzer-Korps engagé dans le Caucase, sans les obtenir totalement ni à temps[70]. Quand à ceux déjà en cours de transfert, peinant à arriver, l'opération est retardée de près de dix jours. Dans le même temps les Soviétiques attaquent sur la Tchir inférieure, von Manstein devant utiliser le XLVIII. Panzer-Korps pour parer la menace.

Article détaillé : Opération Wintergewitter.

Wintergewitter se déclenche donc sans lui le 12 décembre 1942, plus tard que prévu mais surprenant toutefois les Soviétiques[71] et progresse rapidement, mais la Stavka fait parvenir des renforts[N 21] et l'offensive s'enlise à moins de 50 km des assiégés.

Le 18 décembre 1942[72] ou le 19[71] von Manstein envoi alors un homme de son état major dans le kessel[72],[71], affirmant dans ses mémoires que c'était pour demander à Paulus de préparer une percée avec sa 6. Armee dans le cadre de Wintergewitter (approuvée par Hitler) puis de continuer en évacuant ses positions (opération Donnerschlag), estimant qu'il n'était pas possible de tenter à la fois une percée sans devoir abandonner Stalingrad les jours suivants[73], espérant ainsi que l'effort de la 6. Armee bénéficiera à la 4. Panzer-Armee qui serait débloquée, que les deux armées puissent se rejoindre. Von Manstein dit avoir ordonné à Paulus de percer le lendemain, sans demander d'abandonner Stalingrad pour l'instant, second ordre que von Manstein dit penser envoyer dès la percée effectuée[74]. Mais selon l'historien Antony Beevor « il ne fit tenir à Paulus aucune instruction précise » se refusant à « prendre la responsabilité d'une désobéissance aux ordres d'Hitler »[71], Hitler qui refuse que la 6. Armee quitte Stalingrad, tout en acceptant au départ, selon von Manstein, une percée de celle ci avant finalement de se rétracter[75].

Dans le même temps le développement de l'opération Petite Saturne lancée le 19 décembre 1942 dégrade fortement la situation de la Heeresgruppe Don, et la 4. Panzer-Armee, très exposée, finit par reculer à partir du 23, de même que toute la Heeresgruppe Don. Toutefois von Manstein estime alors pouvoir, en obtenant des renforts, (il pense toujours au III. Panzer-Korps dans le Caucase), être en mesure de refaire une nouvelle tentative de sauvetage en direction de Stalingrad[76], reconnaissant dans ses mémoires que la situation sur le cours supérieur du Don (à la Heeresgruppe B) ne l'aurait pas permise[77]. Von Manstein doit à ce moment là jongler entre le devoir pour son groupe d'armées de préserver les arrières puis le repli de la Heeresgruppe A dans le Caucase et la menace d'être encerclé si les Soviétiques atteignent Rostov sur le Don ou la Mer Noire et le Dniepr après l'effondrement de la Heeresgruppe B. Son groupe d'armées parvint à couvrir l'évacuation de la 1. Panzer-Armee du Caucase au cours de début février, puis von Manstein fait replier la 4. Panzer-Armee et l'Armee-Abteilung Hollidt, de plus en plus exposées, sur le Mious.

Bataille de Kharkov - Bielgorod

Article principal : Troisième bataille de Kharkov.
Le 10 mars 1943, Hitler se rend au quartier général de la Heeresgruppe Süd et rencontre von Manstein pour préparer les opérations après la fin du dégel.

Cette dernière opération, raccourcissant le front, lui permet de déplacer la 4. Panzer-Armee sur le flanc ouest du groupe d'armées, où se situe la principale menace, celle de la percée Soviétiques sur le Donetz vers le Dniepr. La 1. Panzer-Armee y a également été envoyée depuis son repli par Rostov sur le Don. Toutefois ces déplacements d'unités prennent du temps et la situation continue à se dégrader, les Soviétiques poussant sur les arrières du groupe d'armées.

En rouge le terrain reconquis par la contre offensive Allemande, du 25 février au 18 mars.

À la mi-février 1943, la Heeresgruppe Don est renommée en Heeresgruppe Süd et reçoit l'Armee-Abteilung Lanz de la dissolution de la Heeresgruppe B. L'unité commandée par Hubert Lanz dispose notamment du SS-Panzer-Korps qui arrive peu à peu de France et qui vient d'évacuer Kharkov. Avec la mise en place de la 4. Panzer-Armee qui se termine, von Manstein est parvenu à disposer de réserves blindés au nord (SS-Panzer-Korps) et au sud (1. et principalement 4. Panzer-Armeen) de la brèche créée par les soviétiques qui poursuivent vers le Dniepr. La contre offensive débute le 21 février 1943 contre les unités de l'Armée rouge épuisées et trop étirées. Plusieurs corps blindés et armées Soviétiques sont anéantis, début mars la brèche est comblée et le front Allemand est rétabli, puis von Manstein réoriente l'axe d'attaque des 4.Panzer-Armee et l'Armee-Abteilung Kempf[N 22] vers le nord, ce qui amène le 14 mars 1943 à la reprise de Kharkov, puis Belgorod, établissant un front le long du Donetz jusqu'à cette dernière ville. Le dégel printanier met fin aux opérations, qui ont stabilisé la situation sur le front Allemand et qui ont fait apparaître le saillant de Koursk, lequel sera l'objet des opérations suivantes.

Bataille de Koursk

Von Manstein et Hermann Hoth, le chef de la 4. Panzer-Armee.
Article principal : bataille de Koursk.

Bien que le saillant de Koursk soit une cible évidente pour les Allemands, von Manstein propose un autre plan pour la suite des opérations. Il s'agit à nouveau d'une « attaque en retour ». Persuadé que les Soviétiques repasseront à l'attaque vers le Dniepr et le Donbass, von Manstein suggère de s'en retirer tout en combattant, puis lorsque les Soviétiques se seront suffisamment enfoncés dans les lignes Allemandes, de passer à la contre offensive grâce à l'intervention de puissantes réserves, et éventuellement si l'opération réussissait, de la poursuivre en attaquant vers le nord[78]. Il est toutefois décidé d'une offensive sur Koursk, prévue initialement dès le dégel (début ou mi-mai), depuis le nord et le sud, la Heeresgruppe Süd de von Manstein étant uniquement concernée par celle au sud.

Cette opération risquée fut l'occasion de débats au sein du commandement allemand, les Soviétiques ayant fortement défendu le lieu même de l'assaut. La décision d'attaque semble avoir été prise de manière collégiale avec Hitler, sans que Manstein ne s'y oppose expressément[79]. L'opération, baptisée Zitadelle est repoussée à plusieurs reprises pour renforcer les unités Allemandes, notamment en nouveau matériel, toutefois les Soviétiques profitent également de ce temps de répit.

Zitadelle : l'offensive Allemande

Von Manstein affecte un maximum des forces dont il dispose pour cette attaque. L'offensive débute le 5 juillet 1943, la 4. Panzer-Armee ayant la mission de percer jusqu'à Koursk, via Oboïan et Prokhorovka, von Manstein chargeant l'Armee-Abteilung Kempf de défendre offensivement le flanc droit de l'offensive. Au bout d'une semaine, l'offensive s'enlise mais von Manstein espère faire intervenir le XXIV. Panzer-Korps, réserve de l'OKH et atteindre Koursk et prendre à revers les Soviétiques. Il pense en effet les réserves Soviétiques épuisées par les précédents jours de la bataille (en particulier par la bataille de Prokhorovka)[80], toutefois il semble sous estimer l'arrivée de deux armées Soviétiques dans le secteur et la profondeur des défenses adverses[81]. Le 17 juillet 1943, suite au débarquement des Alliés en Sicile intervenu quelques jours plus tôt, Zitadelle est arrêtée, une partie des forces devant partir pour l'Italie[N 23] puis d'autres le lendemain à la Heeresgruppe Mitte à cause de la dégradation du front sur le saillant d'Orel (opération Koutouzov). Le 17, les Soviétiques ont également lancé une opération de diversion sur le Mious, ainsi que sur le Donetz près d'Izioum.

Dans ses mémoires, von Manstein impute l'échec de l'offensive aux reports de la date de Zitadelle et au refus du commandement de prendre des risques[82],[N 24].

Contre-offensives Soviétiques
Von Manstein rend les derniers honneurs au Generalleutnant Walther von Hünersdorff, chef de la 6. Panzer-Division, tué en juillet 1943. Von Manstein signale dans ses mémoires combien les pertes en officiers durant ces mois furent élevées[83].

Von Manstein pense pouvoir prélever des forces à son aile nord pour faire face aux menaces sur le Donbass que font peser les offensives Soviétiques sur le Mious et le Donetz, avant qu'ils ne lancent une contre-offensive sur l'aile nord du groupe d'armées[84]. L'offensive Soviétique du 17 juillet 1943 sur le Mious est arrêtée par les réserves Allemandes du secteur, puis von Manstein fait intervenir des renforts dont le II. SS-Panzer-Korps à la fin du mois qui repoussent ou détruisent leurs adversaires, tandis que l'attaque de l'Armée rouge sur le Donetz est arrêtée par l'envoi du XXIV. Panzer-Korps. Toutefois les Soviétiques profitent de cette dispersion des réserves dès le 3 août 1943 en démarrant l'opération Roumiantsev, sur l'aile nord du groupe d'armées, plus tôt que ne l'aurait pensé von Manstein. Bien plus ambitieuse que les précédentes, l'opération Soviétique n'est pas enrayée et permet la reprise de Kharkov le 22 août 1943, sans provoquer pour autant d'effondrement chez les Allemands. Sur l'aile sud, une nouvelle offensive Soviétique sur le Donbass réussit et réduit à néant les efforts précédents de von Manstein pour tenir la région ; il obtient l'autorisation de reculer la nouvelle 6. Armee de celle-ci.

La dégradation de la situation se poursuivant, von Manstein fait replier à partir de la mi-septembre la quasi-totalité de ses armées derrière le Dniepr. À ce propos, il écrit dans ses mémoires : « cette retraire, en face d'un ennemi extrêmement supérieur et agressif, fut sans doute l'opération la plus difficile que le groupe d'armée eut à exécuter au cours de cette campagne 1943-44 »[85]. À la fin du mois la Heeresgruppe Süd est parvenue sur la rive ouest du Dniepr, mais les Soviétiques sont déjà parvenus à y établir deux têtes de ponts, que von Manstein n'a pas les moyens de repousser.

Bataille du Dniepr, défense de l'Ukraine occidentale

Article principal : Bataille du Dniepr (1943).
Le recul des Allemandes entre le 17 juillet 1943 et le 25 octobre 1943. Les opérations Soviétiques suivantes contre la Heeresgruppe Süd se traduisent par l'enfoncement de son aile nord (4. Panzer-Armee), mettant son aile sud dans une situation délicate, n'étant pas autorisée à évacuer les positions sur le Dniepr. Von Manstein adapta son dispositif, pour éviter d'être pris à revers, en envoyant la 1. Panzer-Armee occuper le vide créé entre la 4. Panzer-Armee et la 8. Armee.

Au mois d'octobre, les Soviétiques utilisent alors l'une de ces têtes de ponts et ouvrent une brèche entre la 8. Armee et la 1. Panzer-Armee en direction de Krivoï-Rog. Von Manstein fait parvenir des renforts et la contre attaque qui s'ensuit permit de détruire les forces offensives Soviétiques et rétablir un front, sans parvenir à rejeter l'Armée rouge au delà du Dniepr.

Il perd Kiev le 6 novembre 1943 lors d'un franchissement en force du Dniepr par les Soviétiques, qui s'emparent également de Jytomyr à 140 km à l'ouest. Von Manstein envoie les renforts blindés qu'il vient de recevoir à l'État major du XLVIII. Panzer-Korps qui contre attaque à la mi-novembre avec succès et reprend Jytomyr. Mais à terme, ce sont bien les Soviétiques qui avancent inéluctablement, en particulier dans le secteur de la 4. Panzer-Armee qui est en partie refoulée jusqu'à l'ancienne frontière Polonaise en janvier 1944. La situation se détériore alors de plus en plus rapidement avec l'étirement du groupe d'armées, dont l'aile est est encore accrochée au Dniepr, que von Manstein n'obtient pas l'autorisation d'évacuer. Il privilégie l'aile gauche du groupe d'armées en prélevant des unités sur l'aile droite, car il estime que si la première s'effondre c'est toute la Heeresgruppe Süd et la Heeresgruppe A qui sont directement menacées. Il envoie ainsi la 1. Panzer-Armee sur la gauche de la 4. Panzer-Armee début janvier. Sur son aile gauche ainsi renforcée, de nouvelles contre-attaques remportent des succès contre une brèche ouverte entre les 1. et 4. Panzer-Armeen début janvier 1944.

À ce moment-là sur l'aile droite, une partie de ses troupes (éléments de la 1. Panzer-Armee et 8. Armee) forment un saillant à Korsoun (à l'est de Tcherkassy), dont Hitler lui refusa l'évacuation. Fin janvier, les Soviétiques y encerclent 56000 Allemands. Hitler demanda à Manstein d'encercler à son tour les Soviétiques. Ce dernier y envoie alors des renforts, prélevés notamment sur l'aile ouest. Ses forces très faibles ne parvinrent pas à percer, ce plan trop ambitieux est abandonné. Finalement une offensive conjointe des encerclés et des forces de secours aboutit à l'évacuation de la poche à la mi-février 1944.

Article détaillé : Bataille de Tcherkassy.

Partout le front du groupe d'armées est repoussé et, à la fin mars la 1. Panzer-Armee est pratiquement encerclée à Kamianets-Podilskyï. Son chef Hans-Valentin Hube, désire évacuer la poche vers le sud, vers le Dniestr, selon von Manstein, qui pense que l'avancée Soviétique vers le Dniestr condamne cette option. Il lui ordonne d'évacuer vers l'ouest, à travers les lignes Soviétiques, afin de rejoindre la 4. Panzer-Armee qu'elle aidera à établir une ligne de défense face à l'est[86]. Le 30 mars 1944, von Manstein est relevé de ses fonctions par Hitler, décision effective le 2 avril 1944. Dans ses mémoires, il écrit que Hitler aurait justifié sa décision par le fait « qu'il n'existait plus de mission pour moi », « qu'il ne pouvait plus s'agir que d'une défense pied à pied », « l'époque des opérations de grand style, auxquelles j'étais particulièrement apte, était révolue sur le front oriental »[87].

Suite et fin de la guerre, après guerre

Manstein fut soigné près de Breslau pour un problème à l'œil et récupéra près de Dresde, puis prit sa retraite. Bien qu'il ne participât pas au complot du 20 juillet 1944, il semble qu'il en ait deviné l'existence, et prit soin de s'éclipser à la campagne pour ne pas être soupçonné de la moindre action politique. Croyant toujours en la victoire de l'Allemagne, il acheta un domaine en Prusse-Orientale à l'automne 1944. À la fin de janvier 1945, il rassembla sa famille qui habitait à Liegnitz (désormais Legnica, en Pologne) et l'installa dans l'Ouest de l'Allemagne.

Jugé en 1949 et condamné à 18 ans pour crimes de guerre (cf infra), il est libéré prématurément en 1953.

En 1956, il devint conseiller pour la nouvelle armée de l'Allemagne de l'Ouest, la Bundeswehr, puis s'installa en Bavière.

Crimes de guerre et contre les civils

Après la guerre, Manstein fut accusé et jugé coupable de crimes de guerre.

Il avait participé activement en tant que commandant de la 11e Armée en Crimée aux massacres des populations locales. En novembre 1941, il avait ordonné à ses troupes de participer aux opérations d'« épuration » à Simferopol, aidant au massacre de 11 000 civils juifs[88]. Il avait ajouté aux ordres d'élimination des « indésirables » que « toutes actions devaient être menées sans arbitraire, égoïsme, sauvagerie et indiscipline, et plus généralement sans mettre en péril l'honneur du soldat ».

Pierre Montagnon, dans son livre La Grande Histoire de la Seconde Guerre mondiale[89], rappelle un ordre sans équivoque de Von Manstein, produit à Nuremberg : « Le système judéo-bolchevique doit être exterminé. Le soldat allemand qui entre en Russie doit connaître la nécessité et la valeur du sévère châtiment qui sera infligé à la juiverie… La situation alimentaire de l'Allemagne exige que les troupes soient ravitaillées sur le territoire ennemi, et qu'elles mettent à la disposition de la patrie le plus vaste stock de ravitaillement qu'elles pourront. Dans les villes ennemies, une grande partie de la population devra avoir faim. Aucun témoignage erroné d'humanité ne devra être donné aux prisonniers de guerre ni à la population, à moins qu'ils ne soient au service de l'armée allemande. »

Manstein fut l'un des derniers officiers nazis à passer en jugement, devant un tribunal militaire anglais, en 1949, cad en pleine guerre froide. Le procès eut ainsi une dimension politique: l'URSS et la Pologne demandaient l'extradiction de Manstein, tandis qu'au Royaume-Uni des personnalités aussi influentes que Winston Churchill ou Bernard Montgomery exprimèrent leur sympathie pour l'accusé, estimant que le procès relevait d'une volonté d'humiliation, d'un acharnement sur un individu ayant déjà passé des années en prison, ou qu'il s'agissait d'un geste d'appaisement envers l'URSS. La sévérité des charges retenues contre Manstein ne permettait toutefois pas de s'abstenir de le juger[90].

Manstein fut jugé coupable et condamné à 18 ans de prison. Cependant, pour des raisons médicales, il fut libéré le 6 mai 1953[91].

Mémoires

La réputation de Manstein a grandi encore après-guerre suite aux travaux de Liddell Hart et à la publication de ses propres mémoires de guerre, Victoires perdues[N 25] en 1955. Ce dernier texte est, avec ceux de Heinz Guderian et de Liddell Hart, un des principaux documents à contribuer à l'exonération à tort la Wehrmacht de toute implication dans le déclenchement de la guerre et des crimes qui y furent commis[3], créant ainsi le mythe d'une Wehrmacht « propre ».

à l'origine du mythe d'une Wehrmacht « propre ». Manstein s'abstient de tout témoignage autre que militaire[N 26], sauf quand il s'agit pour lui de se prétendre non-impliqué avec la brutalité du régime[N 27].

Il blâme Hitler pour l'essentiel des erreurs allemandes[N 28], et met rarement en cause le professionnalisme du commandement. Il ne remet également jamais en cause les qualités des troupes Allemandes, au contraire de celles de ses alliés Italiens[92] et de manière plus mesurée, de ses alliés Roumains[93]. Il interrompt son texte lors qu'il est révoqué au printemps 1944, ce qui lui permet de n'avoir pas à discuter de ce qu'il savait du Complot du 20 juillet 1944.

Cette version de l'histoire, largement répandue au début de la guerre froide, visait à démontrer qu'Hitler était responsable de la guerre ; que les généraux s'étaient bornés à obéir aux ordres ; que la Wehrmacht n'avait jamais pris part aux crimes contre l'humanité[3] ; qu'Hitler était le principal responsable des échecs militaires.

Notes et références

Notes

  1. Voir les articles République de Weimar et Chronologie de la révolution allemande de 1918.
  2. Ces objectifs sont prévus par la directive N°6 d'Hitler, publiée le 9 octobre 1939. H.R.Trevor-Roper, Hitler - Directives de guerre - Arthaud - 1965, p.41-42
  3. Von Tresckow était au bureau des opérations de la Heeresgruppe A, Blumentritt travaillait également pour l'État major du groupe d'armée.
  4. Le XIX. Armee-Korps (mot.) de Guderian, destiné à une attaque sur Sedan. Puis le XIV. Armee-Korps (mot.) de Gustav Anton von Wietersheim est placé en arrière du secteur de la Heeresgruppe A, mais en réserve de l'OKH, comme le sera plus tard le II. Armee-Korps d'Adolf Strauß.
  5. Précisément: 1. Kavallerie-Division (General der Kavallerie Kurt Feldt), 6. Infanterie-Division (Generalleutnant Arnold Freiherr von Biegeleben), 27. Infanterie-Division (Generalleutnant Friedrich Bergmann) et 46. Infanterie-Division (Generalleutnant Paul von Hase).
  6. Les 27. et 46. Infanterie-Divisionen.
  7. Sans la 1. Kavallerie-Division, qui a été affectée au I. Armee-Korps.
  8. Un escadron de cavalerie de la 6. Infanterie-Division à Les Andelys.
  9. À ce sujet il écrit dans ses mémoires : « Je traversai Le Mans où mon grand-père était entré en vainqueur soixante-dix ans auparavant ». Il s'agit de Gustav von Manstein. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.105
  10. La 8. Panzer-Division (General der Panzertruppen Erich Brandenberger), la 3. Infanterie-Division (mot.) (Generalleutnant Curt Jahn) et la 290. Infanterie-Division ( Generalleutnant Theodor Freiherr von Wrede)
  11. La SS-Totenkopf sera de nouveau mise en réserve quelques semaines plus tard.
  12. Sur le sujet, voir également Hervé Borg, Histoire de Guerre N°50 : Léningrad, du sang et des larmes (sept.2004)
  13. Alors composée des XXX. et LIV. Armee-Korps et du XLIX. Gebirgs-Korps. La 3e Armée Roumaine est également sous commandement la 11. Armee.
  14. Ce corps avait été envoyé à la 11. Armee pour traverser le détroit de Kertch et débarquer dans le Kouban. Par la suite des événements, il avait été réduit à une unique division.
  15. Le VIII. Fliegerkorps a déjà apporté une aide notable lors de l'opération Trappen-Jagd. En 1941 la Luftwaffe était quasiment absente de Crimée.
  16. La 11. Armee a récupéré le front face à la tête de pont Soviétique d'Oranienbaum, et celui de la Neva, face à Léningrad, de la Baltique au lac Ladoga.
  17. L'offensive Soviétique en question est l'opération Mars, démarrée le 25 novembre 1942.
  18. Régiment de la 18. Infanterie-Division (mot.), de la 16. Armee participant au siège de Léningrad.
  19. La Heeresgruppe Don a alors sous son commandement l'Armee-Abteilung Hollidt, la 3e Armée Roumaine, la 6. Armee de Friedrich Paulus et la 4. Panzer-Armee d'Hermann Hoth, cette dernière subordonnant la 4e Armée Roumaine.
  20. Formée à partir de l'état major du XVII. Armee-Korps avec diverses unités Allemandes dont le XLVIII. Panzer-Korps.
  21. La 2e Armée Blindée de la Garde. Ce renfort prive l'opération Saturne d'une partie de ses forces, l'opération étant revue en Petite Saturne.
  22. Hubert Lanz a été remplacé par Werner Kempf et l'unité a été renommée selon le nom de son nouveau commandant.
  23. Le II. SS-Panzer-Korps doit partir pour l'Italie, mais finalement à cause du déclenchement de l'opération Roumiantsev seule la 1re division SS Leibstandarte Adolf Hitler partira pour l'Italie, une fois l'offensive sur le Mious repoussée.
  24. Ces critiques sont reprises et développées par Hervé Borg dans Histoire de Guerre N°36 : Koursk : la citadelle imprenable ? - mai 2003, p.26-27 et p.41
  25. Titre original : Verlorene Siege (ISBN 3763752536)
  26. « Le présent livre apporte les souvenirs d'un soldat. Je me suis donc délibérément abstenu de parler des problèmes politiques comme de tout ce qui n'était pas dans un rapport direct et immédiat avec les événements militaires » Erich von Manstein, extrait de l'avant-propos de Victoires perdues - Plon - 1958
  27. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, par exemples p. 134-135 (concernant l'ordre relatif aux commissaires politiques), p.171 (concernant le traitement donné aux prisonniers dont la 11. Armee avait la charge).
  28. Il porte une critique sur ses décisions tout au long de Victoires perdues - critique globalement négative tout en lui reconnaissant également des qualités militaires - et y consacre un chapitre (chap. XI : Hitler dans l'exercice du commandement militaire). Un autre chapitre (chap. IV : La mise sous boisseau de l'OKH) critique le rapport d'Hitler au commandement de l'armée.

Références

  1. Benoît Lemay, Erich von Manstein - tempus - 2010, Introduction
  2. (fr)Notes de Didier Paineau sur l'ouvrage de Benoît Lemay, Erich von Manstein, le stratège de Hitler sur www.boojum-mag.net. Consulté le 2 décembre 2010.
  3. a, b et c Benoît Lemay, Erich von Manstein : Le stratège d'Hitler, tempus Perrin, 2010, 754 p., p. 18 
  4. Benoît Lemay, Erich von Manstein - tempus - 2010, p.19-20
  5. a et b Benoît Lemay, Erich von Manstein - tempus - 2010, p.24
  6. Benoît Lemay, Erich von Manstein - tempus - 2010, p.25
  7. a, b, c, d et e Traduction de la page Wikipedia Germanophone
  8. Benoît Lemay, Erich von Manstein - tempus - 2010, p.27
  9. a, b, c, d, e, f et g Benoît Lemay, Erich von Manstein - tempus - 2010, p.28-29
  10. Benoît Lemay, Erich von Manstein - tempus - 2010, p.33
  11. a, b et c Benoît Lemay, Erich von Manstein - tempus - 2010, p.35-36
  12. Benoît Lemay, Erich von Manstein - tempus - 2010, p.37
  13. a, b, c, d et e Benoît Lemay, Erich von Manstein - tempus - 2010, p.38-39
  14. Benoît Lemay, Erich von Manstein - tempus - 2010, p.40 et 44
  15. Benoît Lemay, Erich von Manstein - tempus - 2010, p.44-45
  16. a et b Benoît Lemay, Erich von Manstein - tempus - 2010, p.47
  17. a, b et c Benoît Lemay, Erich von Manstein - tempus - 2010, p.56
  18. Benoît Lemay, Erich von Manstein - tempus - 2010, p.59
  19. Benoît Lemay, Erich von Manstein - tempus - 2010, p.57 et p.60
  20. Benoît Lemay, Erich von Manstein - tempus - 2010, p.58
  21. a, b et c Benoît Lemay, Erich von Manstein - tempus - 2010, p.65
  22. Benoît Lemay, Erich von Manstein - tempus - 2010, p.78
  23. a et b Benoît Lemay, Erich von Manstein - tempus - 2010, p.77-78
  24. a, b et c Benoît Lemay, Erich von Manstein - tempus - 2010, p.70
  25. Benoît Lemay, Erich von Manstein - tempus - 2010, p.70
  26. Benoît Lemay, Erich von Manstein - tempus - 2010, p.76
  27. a et b Benoît Lemay, Erich von Manstein - tempus - 2010, p.81-82
  28. a, b, c et d Benoît Lemay, Erich von Manstein - tempus - 2010, p.85-86 et p.88
  29. a et b Benoît Lemay, Erich von Manstein - tempus - 2010, p.90-91
  30. Benoît Lemay, Erich von Manstein - tempus - 2010, p.97-98
  31. Benoît Lemay, Erich von Manstein - tempus - 2010, p.101
  32. Benoît Lemay, Erich von Manstein - tempus - 2010, p.105-106
  33. Erich von Manstein, Victoires Perdues, Plon, 1958, 433 p., p. 67 
  34. Erich von Manstein, Victoires Perdues - Plon - 1958, chap.V
  35. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.63
  36. Heinz Guderian - Souvenirs d'un soldat - Plon - 1954
  37. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.76
  38. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, chap.V
  39. Manstein, Lost Victories, Methuen, 1958, chapitre 5, pour une discussion détaillée quant à la conception du plan, esp. pages 120-122 pour l'entrevue du 17 février avec Hitler
  40. Directive N°10 datée du 18 février 1940. H.R.Trevor-Roper, Hitler - Directives de guerre - Arthaud - 1965, p.49-50
  41. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.86
  42. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.94
  43. [Bruno Lemay, Erich von Manstein, Perrin, 2006, page 167 et suiv.]
  44. Hervé Borg, Histoire de Guerre N°50, Léningrad, du sang et larmes, p.33
  45. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.148
  46. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, chap.VIII
  47. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.165
  48. Yves Buffetaut, Militaria HS N°51 : Guerre en Crimée : prendre Sébastopol ! - déc.2003, p.36
  49. Directive N°39 datée du 8 décembre 1941. H.R.Trevor-Roper, Hitler - Directives de guerre - Arthaud - 1965, p.134
  50. Yves Buffetaut, Militaria HS N°51 : Guerre en Crimée : prendre Sébastopol ! - déc.2003, p.41
  51. Directive N°41, datée du 5 avril 1942. H.R.Trevor-Roper, Hitler - Directives de guerre - Arthaud - 1965, p.144-145
  52. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.177
  53. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.178
  54. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.178-179
  55. Mémoires du général Chtevenko, de la Stavka. Cité par Yves Buffetaut, in Militaria HS N°51 : Guerre en Crimée : prendre Sébastopol ! - déc.2003, p.62
  56. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.181
  57. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.186
  58. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.196
  59. Directive N°43, datée du 11 juillet 1942. H.R.Trevor-Roper, Hitler - Directives de guerre - Arthaud - 1965, p.151-152
  60. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.198
  61. Directive N°45, datée du 23 juillet 1942. H.R.Trevor-Roper, Hitler - Directives de guerre - Arthaud - 1965, p.159-160
  62. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.201
  63. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.202
  64. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.204
  65. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.204-205
  66. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.235
  67. Antony Beevor, Stalingrad - Le Livre de Poche - 2008, p.372
  68. a et b Antony Beevor, Stalingrad - Le Livre de Poche - 2008, p.397
  69. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.245
  70. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.248
  71. a, b, c et d Antony Beevor, Stalingrad - Le Livre de Poche - 2008, p.403
  72. a et b Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.252
  73. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.252, p.255 et p.258
  74. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.255
  75. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.255 et p.260
  76. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.265
  77. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.264
  78. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.343
  79. Jean Lopez, Koursk, les quarante jours qui ont ruiné la Wehrmacht, éd. Economica.
  80. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.358-359
  81. Hervé Borg, Histoire de Guerre N°36 : Koursk : la citadelle imprenable ? - mai 2003, p.36
  82. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.361
  83. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.364
  84. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.367
  85. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.380
  86. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.424 à 427
  87. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.429-430
  88. Voir le chapitre « La 11e armée en Crimée et la Solution finale », dans l'ouvrage de Benoît Lemay : Erich von Manstein, le stratège de Hitler)
  89. Voir le chapitre 9
  90. Voir le chapitre « La légende d'une Wehrmacht honorable et intègre », dans l'ouvrage de Benoît Lemay : Erich von Manstein, le stratège de Hitler)
  91. (fr)Les Entretiens de nuremberg (note de lecture parue dans Gavroche n° 146, avril 2006) sur www.gavroche.info. Consulté le 2 décembre 2010.
  92. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.261
  93. Erich von Manstein, Victoires perdues - Plon - 1958, p.152

Bibliographie

  • Erich von Manstein, Victoires perdues - Paris - Plon - 1958 (Titre original : Verlorene Siege (ISBN 3763752536) paru en 1955)
  • (de) Erich von Manstein, Aus einem Soldatenleben 1887-1939 - Bonn - Athenäum - 1958
  • Benoît Lemay, Erich von Manstein - tempus Perrin - 2006
  • (en) Mungo Melvin, Manstein, Hitler's greatest general - Thomas Dunne Books - 2010

Liens externes

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Fonctions militaires
Précédé de :
inconnu
Commandant de la 6./ Infanterie-Regiment 5
1er octobre 1921 – 1er octobre 1923
Suivi de :
inconnu
Précédé de :
inconnu
Officier d'état major à la Wehrkreiskommando II
1er octobre 1923 – 1er octobre 1924
Suivi de :
inconnu
Précédé de :
inconnu
Officier d'état major à la Wehrkreiskommando IV
1er octobre 1924 – 1er octobre 1927
Suivi de :
inconnu
Précédé de :
inconnu
Officier d'état major à l'Infanterieführer IV
1er octobre 1927 – 1er septembre 1929
Suivi de :
inconnu
Précédé de :
inconnu
Chef du Groupe 1 de la section des opétations (T1) au ministère de la Reichswehr
1er septembre 1929 - 1er octobre 1932
Suivi de :
inconnu
Précédé de :
inconnu
Commandant du Jägerbataillon de l'Infanterie-Regiment 4
1er octobre 1932 - 1er février 1934
Suivi de :
inconnu
Précédé de :
inconnu
Chef d'état major de la Wehrkreiskommando III
1er février 1934 – 1er juillet 1936
Suivi de :
inconnu
Précédé de :
inconnu
Chef de la section logistique à l'état-major de la Heer
1er juillet 1936 - premier trimestre 1938
Suivi de :
General der Artillerie Franz Halder
Précédé de :
Generalleutnant Hermann Hoth
Commandant de la 18. Infanterie-Division
1er avril 1938 – 26 août 1939
Suivi de :
Generalleutnant Friedrich-Carl Cranz
Précédé de :
aucun
Chef d'État major de la Heeresgruppe Süd
26 août 1939 – 8 octobre 1939
Suivi de :
aucun
Précédé de :
aucun
Chef d'État major de la Heeresgruppe A
26 octobre 1939 – 1er février 1940
Suivi de :
Generalleutnant Georg von Sodenstern
Précédé de :
aucun
Commandant du XXXVIII. Armee-Korps
1er février 1940 – 27 février 1941
Suivi de :
General der Infanterie Friedrich-Wilhelm von Chappuis
Précédé de :
aucun
Commandant du LVI. Armee-Korps (mot.)
27 février 1941 – 13 septembre 1941
Suivi de :
General der Panzertruppen Ferdinand Schaal
Précédé de :
Generaloberst Eugen Ritter von Schobert
Commandant de la 11. Armee
13 septembre 1941 – 21 novembre 1942
Suivi de :
Groupe d'armées Don
Précédé de :
11. Armee
Commandant du Groupe d'armées Don
21 novembre 1942 – 12 février 1943
Suivi de :
Groupe d'armées Sud
Précédé de :
Groupe d'armées Don
Commandant du Groupe d'armées Sud
12 février 1943 – 2 avril 1944
Suivi de :
Generalfeldmarschall Walther Model



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