Epistate

Epistate

Épistate

L'épistate (en grec ancien ἐπιστάτης / epistátês, « celui qui est placé au-dessus », de ἐφίστημι / epístêmi, « placer ») est, à l'origine, un magistrat de la Grèce antique, dont les attributions et le mode de désignation varient d'une cité à l'autre. Littéralement, il serait traduisible par « surveillant » ou mieux « superviseur ».

Sommaire

Athènes démocratique

Dans l'Athènes démocratique, l'épistate est l'un des 50 prytanes parmi les 500 bouleutes, tiré au sort, dont la fonction ne dure qu'une journée complète. Il est tenu de garder le Tholos (bâtiment où siège les prytanes), de veiller sur le sceau de l'État, et sur les clefs du Métrôon (les archives publiques). Lorsque la Boulè (Conseil des Cinq Cents) ou l'Ecclésia (Assemblée du peuple) sont convoquées par les autres prytanes, il nomme les neuf proèdres, citoyens non prytanes chargés de comptabiliser les voix, et un second épistate avec lequel il dirige la séance. Par la procédure de graphè para nomon (ἡ γραφή παρά νόμων), si une loi est jugée contraire aux règles de la cité, l'auteur de cette loi, mais aussi l'épistate ayant dirigé la séance de son adoption, peuvent être lourdement condamnés. Ainsi l'épistate est moralement responsable des lois qui sont adoptées durant son court mandat. Sa fonction, bien qu'essentiellement honorifique, est donc indispensable au bon fonctionnement des institutions démocratiques.

Macédoine

Dans les cités du royaume de Macédoine, on trouve également un magistrat nommé épistate.

Selon l'historiographie traditionnelle, cet épistate est un fonctionnaire nommé par le roi dans certaines cités seulement pour y représenter son autorité et y faire appliquer ses décisions.

L'examen des sources épigraphiques disponibles sur ces personnages permet de montrer qu'ils sont présents dans toutes les cités ; qu'ils sont originaires des cités où ils officient et ne sont donc pas des étrangers (ils appartiennent plutôt en fait aux grandes familles) ; que leur nom est utilisé comme formule de datation ce qui démontre qu'ils sont une magistrature éponyme annuelle.

À Béroia et Amphipolis, leur titre complet est épistatès tôn archontôn (épistate des archontes), ce qui indique qu'ils sont le magistrat en chef de la cité, le président du conseil et de l'assemblée.

L'uniformité de cette magistrature à travers toutes les cités de Macédoine, d'origines pourtant très diverses, implique presque certainement qu'il s'agisse d'une institution imposée par le roi pour organiser toutes les cités de la même façon et y disposer d'interlocuteurs équivalents. Les rois correspondent en effet directement avec les épistates des cités, et non avec le peuple de l'assemblée. Ce sont donc les épistates qui sont responsables de l'application des décisions royales : à la différence des magistrats des cités classiques, ils ne sont pas responsables seulement devant l'assemblée des citoyens.

La question de savoir si l'épistate est nommé par le roi ou élu par la communauté civique n'est pas tranchée : d'après leur nombre, il paraît plus probable que l'élection soit le mode de désignation.

À la fin de l'époque antigonide, les épistates disparaissent : ils sont remplacés dans chaque cité par deux politarques. Le caractère collégial de cette nouvelle magistrature montre qu'elle est plus démocratique que l'épistate.

Syrie ptolémaïque

Dans les villes de la Syrie ptolémaïque, c'est un commissaire royal, préposé notamment aux temples de Jérusalem et de Gazirim. Ce terme se retrouve aussi sous la domination séleucide au moment des guerres avec les Maccabées.

Il est également retrouvé à Rhodes, dans la Pérée.

Bibliographie

Ce document provient de « %C3%89pistate ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Epistate de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем написать курсовую

Regardez d'autres dictionnaires:

  • épistate — ● épistate nom masculin (grec epistatês, préposé) Dans la Grèce antique, titre porté par divers fonctionnaires politiques et techniques. (À Athènes, ils étaient commissaires aux travaux publics, intendants des jeux, administrateurs des trésors… …   Encyclopédie Universelle

  • Épistate — L épistate (en grec ancien ἐπιστάτης / epistátês, « celui qui est placé au dessus », de ἐφίστημι / epístêmi, « placer ») est, à l origine, un magistrat de la Grèce antique, dont les attributions et le mode de désignation… …   Wikipédia en Français

  • épistate — (entrée créée par le supplément) (é pi sta t ) s. m. Epistate des bourgs, nom, sous les Ptolémées, en Egypte, d espèces de juges de paix. ÉTYMOLOGIE    Du grec, préposé, (voy. épistase) …   Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré

  • epistate — e·pi·stà·te s.m. TS stor. 1. nell antica Grecia: funzionario pubblico, militare o religioso 2. nell esercito greco: combattente di seconda fila {{line}} {{/line}} DATA: 1834. ETIMO: dal lat. epĭstăte(m), dal gr. epistátēs, der. di ephístēmi sto… …   Dizionario italiano

  • epistate — pl.m. epistati …   Dizionario dei sinonimi e contrari

  • Prytanie — Une prytanie (ἡ πρυτανεία) est une division temporelle utilisée dans la Grèce antique, dans la cité d Athènes à partir de la fin du VIe siècle avant notre ère : à partir de la révolution isonomique de Clisthène. Cette faction de temps… …   Wikipédia en Français

  • Bouleute — Boulè  Pour les articles homophones, voir Boulay, Boulet et Boulé. Dans les cités de la Grèce antique, la Boulè (en grec ancien Βουλή aussi transcrit Boulê) est une assemblée restreinte de citoyens chargés des affaires courantes de la cité.… …   Wikipédia en Français

  • Boulè —  Pour les articles homophones, voir Boulay, Boulet et Boulé. Dans les cités de la Grèce antique, la Boulè (en grec ancien Βουλή aussi transcrit Boulê) est une assemblée restreinte de citoyens chargés des lois de la cité. Son nom a souvent… …   Wikipédia en Français

  • Boulê — Boulè  Pour les articles homophones, voir Boulay, Boulet et Boulé. Dans les cités de la Grèce antique, la Boulè (en grec ancien Βουλή aussi transcrit Boulê) est une assemblée restreinte de citoyens chargés des affaires courantes de la cité.… …   Wikipédia en Français

  • Histoire De Thessalonique — La Tour blanche, un des symboles de Thessalonique. Thessalonique (en grec moderne et ancien Θεσσαλονίκη, en ladino סלוניקה, en turc Selânik et Sólun pour les Bulgares ou …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”