Emmanuelle Mignon

Emmanuelle Mignon
Emmanuelle Mignon
Naissance 1968
Drapeau de France France
Nationalité Flag of France.svg Française
Profession conseiller auprès du président de la République Nicolas Sarkozy
Formation ESSEC, IEP Paris, ÉNA

Emmanuelle Mignon, née en 1968, est une haute fonctionnaire française. Entre mai 2007 et juillet 2008, elle fut directrice du cabinet du président de la République Nicolas Sarkozy, puis elle a été nommée conseiller auprès du président de la République, le 28 juillet 2008, avant de retourner au Conseil d'État le 5 décembre 2009.

Sommaire

Biographie

Études et débuts professionnels

Elle étudie au collège Sainte-Marie de Neuilly[1] et au lycée Sainte-Geneviève de Versailles et a été membre des Scouts unitaires de France[2].

Elle sort diplômée de l'ESSEC (promotion 1990) et de l'Institut d'études politiques de Paris (promotion 1992)[3], puis major de l'École nationale d'administration[3] en 1995 (promotion René Char), et devient auditeur de 2e classe[4], puis de 1re classe[5], au Conseil d'État. Elle a également entrepris une licence de théologie qu'elle a momentanément interrompue en rejoignant le cabinet de Nicolas Sarkozy.

Elle a enseigné plusieurs années le droit public à l’Institut d'études politiques de Paris ainsi qu'à l'école préparatoire IPESUP, ainsi que la fiscalité à l'ESSEC. En novembre 1997, elle effectue une mission d'observation électorale en Bosnie-Herzégovine (ville de Bosanski Petrovac) pour l’OSCE. En 1998, elle est nommée maître des requêtes au Conseil d'Etat[6]. Au Conseil d'Etat, elle a été successivement rapporteur à la section du contentieux, responsable du centre de documentation et commissaire du gouvernement.

Elle a également été commissaire nationale guide aux Scouts unitaires de France dans les années 1990, considérant en janvier 2006 que « [sa] vie scoute [lui] a appris que le service du bien public fait partie des missions du chrétien. Il n'y a pas incompatibilité[7]. »

Conseillère de Nicolas Sarkozy

En 2002, elle est nommée conseillère au cabinet du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy, chargée des questions juridiques et des libertés publiques. Elle lui aurait été recommandé par Renaud Denoix de Saint Marc, vice-président du Conseil d'État après que le ministre de l'Intérieur lui a réclamé « le plus beau cerveau de [s]es services »[8]. Elle pilote alors le groupe de travail chargé de faire des propositions pour l'abolition de la double peine, coordonne la lutte contre l'antisémitisme et assure les liens avec les organisateurs de rave parties et de teknivals.

En mars 2004, elle suit Nicolas Sarkozy au ministère de l'économie et des finances, où elle a notamment la responsabilité de la concurrence et de l'accord sur la baisse des prix. En novembre 2004, elle devient directrice des études de l'UMP : elle est chargée des discours et de l'élaboration du projet de l'UMP en vue des élections présidentielle et législatives de 2007[9].

Elle a ainsi présenté ses idées dans Le Monde du 7 septembre 2004 : « J'ai toujours été conservatrice, j'aime l'ordre. Je crois à l'initiative individuelle, à l'effort personnel et, en matière économique, à la main invisible du marché ». Concernant le terme « conservatrice », elle précise : « Il faut le comprendre dans le sens britannique[9]. » La même année, elle se déclare en faveur d’une privatisation totale de l’éducation nationale[10].

C'est elle qui a permis la rencontre entre le frère dominicain Philippe Verdin et Nicolas Sarkozy, qui donna naissance au livre La république, les religions, l'espérance, publié aux Éditions du Cerf.

Le 16 mai 2007, le jour de son investiture à la présidence de la République, Nicolas Sarkozy la nomme directrice de son cabinet. Le 26 septembre 2007, elle est nommée, comme l'était son prédécesseur, présidente du conseil d'administration du domaine national de Chambord[11].

En février 2008, après être intervenue, en tant que directrice de cabinet du président de la République, dans le débat sur la proposition polémique de faire étudier la Shoah aux enfants de CM2[12],[13], Emmanuelle Mignon se retrouve elle-même au cœur d'une autre polémique suite à une interview au magazine VSD dans lequel elle aurait déclaré qu'il est temps de « s'interroger » sur l'église de Scientologie, qu'elle admet ne pas connaître, considérant que les sectes en France sont « un non-problème »[14],[15]. Elle dément cette dernière déclaration le jour de parution de l'article, en confirmant que « soit ces mouvements et ces groupes troublent l'ordre public et abusent de la faiblesse psychologique des personnes, et dans ce cas ils doivent être poursuivis et sanctionnés. Soit ils ne troublent pas l'ordre public et respectent les personnes, et ils doivent alors pouvoir exister normalement conformément au principe de la liberté de conscience », et en jugeant que la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) « ne fait rien », en dehors de son rapport annuel[16].

Après avoir organisé la réforme des institutions, elle est remplacée le 28 juillet 2008 par Christian Frémont, et est nommée conseillère auprès du président de la République, chargée des « états généraux de la presse »[17], puis de la réforme territoriale.

Elle est directrice de publication du site internet de l'Elysée[18].

Le 5 décembre 2009, Emmanuelle Mignon quitte l'Élysée pour retourner au Conseil d'État.

Carrière dans le privé

Le 19 mai 2010, Emmanuelle Mignon rejoint Front Line, société holding de Luc Besson, pour prendre en charge la Direction de la stratégie et du développement. Le 19 juillet 2011, elle devient secrétaire générale du groupe EuropaCorp du cinéaste[19].

Parallèlement à ses fonctions chez EuropaCorp, Emmanuelle Mignon rejoint le 6 juin 2011 l'advisory board de la startup Contract Live, plateforme de gestion de contrats en ligne[20].

Lien externe

  • « La machine à idées de Sarkozy », interview d'Emmanuelle Mignon réalisée en décembre 2007 par Frédéric Martel et Martin Messika, pour le site nonfiction.fr, publiée en ligne le 7 janvier 2008.

Notes

  1. Le Canard enchaîné, mercredi 23 janvier 2008, p. 8
  2. Le Canard enchaîné, op. cit., p. 3
  3. a et b « Sarkozy : Petits et grands secrets », L'Express, 19 janvier 2006
  4. Décret du 8 avril 1995 portant nomination (Conseil d'État).
  5. Décret du 16 septembre 1996 portant nomination (Conseil d'État).
  6. Décrets du 12 mai 1998 portant nomination (Conseil d'Etat)
  7. « Un nouveau Sarkozy », Famille chrétienne n°1515, 27 janvier 2007
  8. Le Monde du 15 septembre 2006
  9. a et b « Emmanuelle Mignon, la plume de Sarkozy », Marianne, 1er octobre 2006
  10. « "Je suis pour une privatisation totale de l’éducation nationale." », ReSPUBLICA no596, 1er septembre 2008
  11. Conseil des ministres du 26 septembre 2007 - Mesures d’ordre individuel, premier-ministre.gouv.fr, 26 septembre 2007
  12. « Mignon: "Transmettre la Shoah est essentiel" », Le Journal du dimanche, 16 février 2008
  13. « Sarkozy a la volonté de ne pas céder », Le Figaro, 17 février 2008
  14. « Emmanuelle Mignon à VSD : "Les sectes sont un non-problème" », VSD, 20 février 2008
  15. France 5 - C à dire. Émission du 21 février 2008, interview de Danièle Gounord, France 5, 21 février 2008
  16. « Emmanuelle Mignon dément ses propos sur les sectes », Le Figaro, 20 février 2008
  17. Béatrice Jérôme, « Un nouveau directeur de cabinet à l'Elysée », Le Monde du 30 juillet 2008 - en ligne
  18. Voir les mentions légales du dit site
  19. Emmanuelle Mignon chez EuropaCorp Dépêche AFP du 19 juillet 2010
  20. Maxime Lombardini, Vincent Mercier, Emmanuelle Mignon, Jean-François Poncet et Alain Raynal rejoignent l’Advisory Board de Contract Live article du blog de Contract Live

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Emmanuelle Mignon de Wikipédia en français (auteurs)

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