Déboisement

Déboisement

Déforestation

Déforestation par brûlis, pour mise en culture, Sud Mexique
Image satellite montrant l'état relativement déboisé du plateau du Korat et de la plaine centrale de Thaïlande par rapport aux territoires voisins

La déforestation est le phénomène de régression des surfaces couvertes de forêt. Elle résulte des actions de déboisement puis de défrichement, liées à l'extension des terres agricoles, d'une exploitation excessive ou anarchique de certaines essences forestières et de l'urbanisation.

La déforestation n'est pas un phénomène récent. Du Moyen Âge au début de la révolution industrielle, le défrichage et les coupes opérés pour accroître les surfaces agricoles et fournir des bois d'oeuvre et de chauffage font passer le territoire de l'ancienne Gaule d'un taux de boisement de 90 % à moins de 15 % seulement.
La déforestation actuelle concerne essentiellement les forêts tropicales. En 2005, elle a été qualifiée d'« alarmante » par la FAO[1].

La destruction de la forêt serait responsable de 18[2] à 20%[3] des émissions de gaz à effet de serre. C'est un des éléments importants qui causent le réchauffement climatique.

Sommaire

Quelques chiffres

Déforestation brute : Selon la FAO [4], environ 13 millions d’hectares de forêts disparaissent annuellement sur Terre. C'est l'équivalent de la surface de l'Angleterre qui disparaît annuellement, soit 1 terrain de football toutes les quinze secondes [5]. C'est l'équivalent en surface de 86% de la forêt française[6] qui disparaît ainsi chaque année.

Recul des forêts primaires : Sur la base des chiffres officiels envoyés par chaque états, le rapport FRA 2005[7] de la FAO conclut que suite à la déforestation ou à des coupes sélectives, les plantations artificielles d'arbres ont encore augmenté, couvrant en 2005 près de 5%[8] des superficies boisées du monde ; les forêts primaires ou faiblement anthropisées[9] ne constituent plus en 2005 que 36% de la superficie forestière mondiale, continuant à disparaître ou être modifié à raison de 6 millions d’hectares par an de 2000 à 2005.

Devenir des terrains : Une partie des coupes sera suivie d'une régénération forestière, souvent lente ou médiocre, une autre partie sera plantée d'arbres de rentes (eucalyptus, palmier à huile, hévéa, cacaoyer, théier, caféier..) mais en Amazonie, la plus grande partie est transformée en culture de soja et ailleurs en champs (Environ 75% des pertes forestières sont dues à l'expansion agricole). En zone tropicale, ces champs se dégradent rapidement, pour évoluer vers une savane ou la désertification.

Perte de biodiversité : Olfield suggérait en 1998 que près de 10 pour cent des espèces d'arbres connues, soit environ 7 000 espèces, sont menacées d'extinction à court ou moyen terme (essentiellement en zone tropicale), et pour chaque espèce, c'est une richesse génétique plus grande encore qui est perdue[10].

Historique

En Europe, le déboisement a été important autour des grandes villes médiévales et de la renaissance
Accumulation de bois en amont du Pont Charles de Prague, en 1872. Les fleuves ont été les principaux axes de transport du bois (en radeau), contribuant pour une part à la déforestation de zones situées très en amont au profit des villes, des forges et des fonderies.
Déforestation brute aux États-Unis de 1620 à 1992)

La déforestation est ancienne. Elle a commencé selon Williams[11] dès la fin de la préhistoire, avec une nette corrélation spatio-temporelle entre le recul des forêts et la densité de la population humaine en zone tempérée, même si des populations assez denses ont aussi pu localement vivre dans la forêt sans la détruire, en zone tropicale (ex : amérindiens, populations d'afrique noire et de l'actuelle Indonésie). Un cas historique étudié et médiatisé a été celui de l'île de Pâques dont la surexploitation par les Pascuans a provoqué la chute de leur culture et de leur population. Un modèle mathématique[12] a établi que leur population n'aurait pas du dépasser 2000 habitants pourqu'ils puissent durablement survivre sur l'île sans épuiser la ressource forestière qui leur était indispensable ; le palmier.

En Europe

La déforestation a accompagné l'homme presque partout où il s'est sédentarisé, l'agriculture restant encore aujourd'hui la principale cause de déforestation suivie de près par le besoin en bois de chauffage. Elle est ancienne. Les feux de défrichement y ont beaucoup contribué. Les haches de silex reconstituées par les préhistoriens se montrent très efficaces, mais c'est surtout le travail des bûcherons et scieurs du Moyen Âge, ainsi que les techniques de transport par flottage du bois qui ont fait reculer la forêt médiévale pour alimenter les forges, les cheminées, les fours, les charbonniers et la construction.

La déforestation menée en Europe durant le Moyen Âge afin d'étendre les terres agricoles, fit passer la France de Jules César, boisée à plus de 90% à moins de 15% à la fin du XIXe siècle. En 1850, le défrichement gagne les pentes, jusqu'aux sommets de moyenne montagne. Rapidement les forêts de plaine des zones tempérées d'Asie et d'Europe se dégradent en de pauvres taillis et séparées par de nombreux kilomètres.

Déforestation et reboisement en France

On estime qu'à l'époque de de Vercingétorix, la France était couverte de forêts à plus de 90%, soit environ 400 000 kilomètres carré. Aujourd'hui seuls 23% sont enforestés. Le taux de boisement augmentent depuis plus d'un siècle, surtout en moyenne montagne et montagne, mais avec des forêts souvent moins naturelles et écologiquement fragmentées[13].

En France, Colbert (1619-1683) a donné un coût d'arrêt à la déforestation et ordonné la plantations de forêts pour la construction navale, mais les besoins en bois ont causé une exploitation soutenue de la forêt qui au début du 19e siècle, en tant qu'écosystème" était presque totalement détruite. Il a fallu des sévères mesures réglementaires (code forestier de 1827, et les grands reboisement du second Empire 1825-1880, et une loi sur la restaurations des terrains de montagne (1860) pour changer ce que (Chateaubriand) qualifiait d'un "semblant de désert"

Aux Amériques

Avant l'arrivée des Européens aux États-Unis, près de la moitié de la surface des États-Unis était couverte par une forêt primaire[14].

Répartition mondiale

Évolution des surfaces de forêts depuis 1990
Même sur de fortes pentes, les cultures de thé et de café ont contribué au recul de la forêt (Malaisie)

Dans la seconde moitié du XXe siècle, les 3 grandes zones de déforestation active, par taille décroissante de surfaces concernées sont : l'Amazonie, l'Afrique équatoriale et la zone Malaisie/Indonésie en Asie.

Selon la FAO[15], c'est en Amérique du Sud que la perte nette de forêts a été la plus élevée de 2000 à 2005 (environ 4,3 millions d’hectares par an).

Les deux premiers pays destructeurs de forêts pour 2000-2005 sont[16]:

  1. Le Brésil, avec 3,1 millions ha/an détruits ( 0,6% de déforestation)
  2. L'Indonésie, avec 1,8 millions ha/an détruit ( 2% de déforestation)

Près des deux tiers des forêts du monde sont concernées par une forte déforestation depuis deux siècles (le siècle étant un « pas de temps » court pour la reconstitution d'un écosystème forestier qui s'effectue sur plusieurs siècles, voire plus de 1000 ans sur les sols les plus difficiles), avec une aggravation du phénomène principalement dans 8 pays : Australie, Brésil, Chine, Inde, Indonésie, Fédération de Russie, Pérou, République démocratique du Congo. Les États-Unis et le Canada ont stabilisé la déforestation, mais la forêt y a souvent été très artificialisée. Ailleurs, comme en Europe et au Japon, la forêt est stable ou gagne de la surface (en France notamment), mais elle perd de sa qualité en termes de biodiversité et surtout d'intégrité écologique, en particulier à cause de la fragmentation écologique par les routes et des plantations d'essences de rentes. Par ailleurs, ces derniers pays contribuent à la déforestation en étant parmi les premiers importateurs de bois tropicaux et de soja (cultivé à la place de forêts tropicales détruites).

Evolutions récentes et déclarations contradictoires : À titre d'exemple, mi-2007, le ministère brésilien de l'environnement[17] annoncait un « net recul » de la déforestation amazonienne (d'un tiers au cours des douze mois précédents, pour retrouver un niveau plus bas (équivalent à celui depuis les années 1970), mais 6 mois plus tard, l’Institut National Brésilien pour la Recherche Spatiale, concluait de l'analyse des images satellitaires que le rythme de la déforestation s’est à nouveau fortement accéléré les six derniers mois de 2007 en Amazonie, avec une perte d'au moins 3 200 km2 d'août à décembre 2007. Les analyses provisoires donnent les pertes ci-dessous :

Déforestation mesurée par images satellitaires en Amazonie[18]
août 2007 243 km2
septembre 2007 611 km2
octobre 2007 457 km2
novembre 2007 974 km2
décembre 2007 948 km2

C'est la première fois qu'une déforestation si rapide est mesurée à cette période de l'année. L'explication en serait l'explosion de la demande en agrocarburants[réf. nécessaire].

Causes

Les routes principales, puis secondaires, plus faciles que les fleuves sont les premiers axes de pénétration et de déforestation (ici en Amazonie). Les trouées suivent un motif caractéristique en « arêtes de poisson »
Images satellites montrant la déforestation en Bolivie entre 1986 et 2001.
Production de charbon de bois, en forêt tropicale

Les causes principales de la déforestation actuelle sont humaines.

Les activités humaines

L'utilisation agricole des surfaces

Dans les années 1990, près de 70 % des zones déboisées ont été transformées en terres agricoles[19]:

La déforestation en zone tropicale est causée principalement par:

  • l'élevage de bétail. En 1990 75% des terres déboisées, en Amazonie, était utilisées pour l'élevage[20].
  • la culture du soja . 16 % de la forêt amazonienne a été convertie en surface de culture pour le soja[21];
  • la culture du palmier à huile comme c'est le cas dans la région de Riau en Indonésie[22]. Toutes ces cultures ont pour destination l'industrie agro-alimentaire.

Le surpâturage est également en cause : le bétail détruit la végétation et empêche sa régénération. Les bœufs brésiliens, par exemple, empiètent de cette façon largement sur la forêt.

L'exploitation non durable des ressources forestières

L'absence de plans de gestion à long terme entraîne la disparition des forêts : l'exploitation du bois se fait souvent à une vitesse très supérieure à celle de la régénération naturelle. Dans les pays en voie de développement les trois quarts du bois exploité servent de combustible[23]. C'est ce qui a causé la déforestation quasi totale de Haïti[24].

L'exploitation des ressources forestières du Sud est encouragée par les besoins en bois de construction et en papier au Nord[réf. nécessaire].

La part de responsabilité de l'exploitation du bois fait débat. La contribution directe du marché international des bois tropicaux n'est pas dominante en termes d'impact direct en Amazonie, Asie et Afrique[25].

Développement d'infrastructure (urbanisation)

Enfin, l'urbanisation, le mitage des zones naturelles, les travaux d'aménagement (remembrements parcellaires) et les infrastructures (autoroutes, chemins d'accès…), l'exploitation des ressources minières (provoquant l'empoisonnement de la terre, avec les conséquences imaginables sur la végétation : la mine de Serra dos Carajás au Brésil a ainsi détruit 150 000 Km² de forêt) et les barrages hydroélectriques ont un fort impact sur les forêts.

Les incendies comme ce fut le cas à Kalimantan (Bornéo) où 3,5 millions d'ha ont brûlés.


Causes indirectes

  • Difficultés sociales, pauvreté.
  • Explosion démographique
  • Absence de réglementation au sein des pays concernés, qui découle de l'ignorance et du désintérêt des acteurs et des consommateurs.
  • Consommation dans les pays développés, de bétail ou de volaille, nourris par le soja cultivé au Brésil[26].
  • Consommation de mobilier en bois ne respectant pas une bonne gestion forestière.
  • Développement des agrocarburants (Brésil notamment).

Facteurs naturels

L'éruption du Mont Saint Helens provoqua la destruction de nombreux arbres
Déforestation au Honduras, exacerbée par le cyclone Mitch d'octobre 1998

De nos jours, les facteurs naturels ayant une influence sur le couvert forestier sont :

  • Les maladies et les champignons sont aidés par la présence de cultures mono spécifiques, voire de cultures composées d'arbres clones. En effet lorsqu'un arbre est atteint tout le peuplement suit car chaque arbre dispose de la même vulnérabilité.

La graphiose de l'Orme (Ceratocystis ulmi) est ainsi responsable de la mort de la quasi-totalité des Ormes d'Europe durant les années 1980.

  • Les proliférations d'espèces comme les grands herbivores (favorisés par la disparition de leurs prédateurs) ou les insectes phytophages (favorisés par les cultures mono spécifiques et le réchauffement climatique) peuvent être extrêmement destructrices, comme au Québec où la Tordeuse des bourgeons de l'épinette a provoqué entre 1938 et 1958 la mort de 60% des sapins (Abies balsamea) et de 20% des épinettes (Picea glauca) bien que ces épidémies se produisent dans des forêts naturelles gigantesques et non dans des plantations monospécifiques. En 1975, 35 millions d'hectares étaient touchés. Ces épidémies sont récurrents en forêt boréale car elles sont sources de rajeunissement de la forêt mais on estime que le réchauffement de la planète pourrait accélérer ce processus. Dans le Sud de la France, les années 2003-2006 ont été très chaudes et sèches provoquant des épidémies dévastatrices dans les peuplements d'épicéas communs. Les forestiers locaux estiment que l'épicéa, introduit dans le Sud Massif Central et dans les Pyrénées dans les années 1950-60, pourraient devenir un reliquat d'ici quelques années créant une pénurie de bois résineux dit "blancs" utiles pour la papeterie.
  • Orages secs : qui créent avec leurs éclairs et vents induits des feux de forêts spectaculaires dans les forêts boréales (Canada [[27], États-Unis, Sibérie Orientale et Nord de la Chine) ainsi que dans les forêt tropicales sèches lors de phénomènes macroclimatiques ( El Nino en Indonésie).
  • La tempête de 1999 par exemple détruisit 160 millions m³ de bois rien qu'en France.
Déforestation agricole sur les Monts Usambara (District du Lushoto, région Tanga, Tanzanie).

Conséquences sur le sol, les milieux et la biodiversité

Les sols

La déforestation expose quelquefois les sols aux rigueurs du climat : lessivage par les pluies non-freinées par la végétation emporte l'humus et découvrant la roche-mère.

La biodiversité

La déforestation cause la destruction d'habitats de milliers d'espèces animales et végétales, souvent condamnées à disparaître. Elle est aussi un facteur de fragmentation écopaysagère qui diminue la résilience écologique des forêts. Une évaluation porte à 3 le nombre d'espèces disparaissant ainsi chaque heure (soit 72/jour et 26 280/an).
La forêt est en effet le milieu terrestre qui abrite et nourrit le plus d'êtres vivants.

Cependant, il convient de rester prudent sur les effets de la déforestation car l'extension des surfaces forestières comme celle de la déforestation ne sont pas des données scientifiquement établies et indiscutables[28].

Le cycle de l'eau

Les forêts ont une action importante sur le cycle de l'eau, notamment avec l'évapotranspiration.

Hygrométrie

Les arbres contribuent plus que le reste de la flore au phénomène d'évapotranspiration et ce qui influence la pluviométrie. Ils créent une hygrométrie locale importante en zone tropicale. Leurs racines vont chercher l'eau jusqu'à plusieurs dizaines de mètres de profondeur, ou de distance[réf. nécessaire].

Le ruissellement

Elles retiennent la majorité de l'eau de pluie qu'elles interceptent ou l'infiltrent en rechargeant la nappe phréatique (dix fois plus environ qu'une pâture ; elle même beaucoup plus efficace qu'un champ labouré).

Le recul des forêts (surtout sur les pentes) favorise les glissements de terrains, avalanches et coulées de boues, en augmentant la turbidité et la pollution des cours d'eau, au détriment de la flore aquatique, et de la faune piscicole, jusqu'à l'estuaire et au-delà[réf. nécessaire].

L'humus fixe dans ses complexes argilo-humiques de nombreux métaux lourds et polluants (dont eutrophisants naturels). Il limite le ruissellement et l'érosion, tout en favorisant l'infiltration vers les nappes. Sa disparition aggrave les problèmes d'inondations, de sécheresse, et de pollution de l'eau.
L'eau filtrée par les forêts alluviales est épurée : 30 mètres de forêt riveraine retiennent la quasi totalité des nitrates agricoles. La déforestation augmente encore les problèmes de manque d'eau potable.
C'est pourquoi de nombreuses législations ont créées des forêts dites « de protection », théoriquement intouchables.

La déforestation entraîne inexorablement des crues, inondations et coulées de boue de plus en plus coûteuses et dévastatrices. Les sédiments emportés et pollués lors de leur transport par l'eau doivent être coûteusement curés et posent des problèmes de gestion jusque dans les estuaires et en mer où elles exacerbent les phénomènes de zones mortes.
Cette eau qui ruisselle emporte avec elle le sol, qui se retrouve dans le lit et l'embouchure des rivières. Le Rhône a ainsi perdu deux mètres de profondeur en amont de Lyon à cause de la déforestation des alpages de montagne et du labour excessif de son bassin versant.
La rivière encombrée étend donc son lit, aggravant encore les inondations et provoquant des coulées de boue meurtrières, comme ce fut le cas en Chine qui a compris à ses dépens l'utilité des forêts[réf. nécessaire]. La déforestation en Chine est stoppée et des dizaines de milliers d'hectares sont reboisés, mais le problème a été simplement déplacé car la chine est devenue un des plus grands importateurs de bois tropicaux et européens[réf. nécessaire].

La désertification menace 900 millions de personnes (dont 450 000 paysans dans le sud-ouest de Chine[29]) et touche 3,5 milliards d'hectares, soit le quart des terres émergées[30].

Conséquences climatiques

La déforestation provoque une modification du climat à l'échelle mondiale aussi bien qu'à l'échelle locale.

Conséquences sur les climats locaux

La forêt absorbe la lumière, là où le sol nu renvoie l'énergie du soleil vers l'atmosphère (albédo). La température ambiante moyenne peut localement augmenter de plus de 10 °C après une déforestation en zone tropicale. Ce réchauffement local modifie la pression atmosphérique, qui elle-même influe sur le déplacement des masses d'air et des cellules de tempêtes. Les cycles pluviométriques sont donc modifiés à l'échelle mondiale, provoquant sécheresse et inondations anormales[réf. nécessaire].

La déforestation diminue l'évapotranspiration, ce qui pourrait diminuer les précipitions en Amazonie[31].

Le réchauffement climatique global

la biomasse forestière emmagasinait de 1990 à 2005 environ 283 Gigatonnes (Gt) de carbone, mais avec une diminution enregistrée à l’échelle mondiale de 1,1 Gt par an. La somme des stocks de carbone de la biomasse forestière, du bois-mort, de litière et de l'humus et du sol est supérieur de 50 % au carbone présent dans toute l’atmosphère[15].

Si les forêts représentent 40% de la quantité de carbone de la biomasse sur Terre, on comprend que leur dégradation puissent faire doubler le taux de CO2 de l'atmosphère. Bien que les arbres absorbent jusqu'à 20 % de CO2 en plus du fait même de l'augmentation du taux de CO2 atmosphérique, la déforestation rejette 1,1 Gt de carbone chaque année. L'effet sur le réchauffement climatique est donc considérable.

Conséquences pour les activités humaines

  • Une étude scientifique[32] rapporte que la déforestation n'a améliore l'IDH des populations que temporairement, elle entraîne un déclin de productivité des activités économiques à cause, par exemple, de l'épuisement des ressources en bois ou la dégradation des pâturages.
  • En Amérique du Sud, notamment au Brésil, les populations locales sont menacées par la déforestation dans leur mode de vie traditionnel. Disparition de patrimoines culturels liés à la forêt, et souvent la mort des populations autochtones : au vingtième siècle, au moins 90 tribus[réf. nécessaire] dépendantes de la forêt ont disparu avec leur langue, leur savoir et leur culture.
  • L'économie forestière, mais aussi rurale sont détruites là où la désertification ou les plantations industrielles suivent la déforestation. La déforestation au profit des cultures industrielles de soja ou de palmier à huile entraîne, outre un effondrement de la biodiversité, de graves problèmes sociaux et culturels. Dans les pays où le tourisme est la principale source de revenus le recul de la forêt peut le compromettre.
  • Dégradation du cadre de vie et des fonctions aménitaires du paysage.

Le contrôle de la déforestation

Consommation de bois

Pour utiliser du bois en évitant la consommation abusive d'essences menacées, il existe différents moyens : 1. Les bois éco-certifiés : des bois exotiques bénéficiant d'une éco-certification (PEFC, FSC…) garantissent une provenance de forêts dont la ressource est gérée de manière durable. Le boycott des bois exotiques non menacés pourrait ralentir le développement des pays concernés et paradoxalement provoquer un effet inverse : la forêt, devenue non rentable, serait défrichée et mise à disposition de l'agriculture.

Article connexe : Gestion durable des forêts.

2. Les bois naturellement durables: Il s'agit de choisir des bois locaux (dit aussi bois de pays ou essences indigènes) qui peuvent présenter une bonne durabilité naturelle (acacia, robinier (faux acacia), châtaignier, chêne, sapin de Douglas, mélèze, cèdre rouge (western red cedar)…). Ils ne nécessitent pas de traitement particulier s'ils sont utilisés pour des applications définies (classe 1 = intérieur ; classe 2 = intérieur avec risque ponctuel d'humidification ; classe 3 = extérieur avec humidification temporaire sans contact avec le sol ; classe 4 = extérieur humidification permanente en contact avec le sol ; classe 5 = milieu marin immergé dans l'eau).

Reboisement

Article connexe : reboisement.

Notes et références

  1. FAO 2005
  2. [Le Monde du 28 nov. 2008]
  3. Source : Greenpeace
  4. (Communiqué intitulé « La déforestation se poursuit à un rythme alarmant - Nouveaux chiffres de la FAO sur les forêts mondiales » Rome, 14 novembre 2005 ; basé sur les conclusions de l’Evaluation des ressources forestières mondiales 2005 (Global forest resources assessment), étude la plus complète jamais faite à cette date (à partir des chiffres officiels des États), portant sur l'usage et la valeur des forêts dans 229 pays et territoires, de 1990 à 2005)
  5. une surface d'un terrain de foot fait 0.4 km2
  6. 155 540 km2 en 2005, FAO
  7. FRA 2005
  8. D'après la FAO, il y a environ 181 millions ha de forêts plantées sur un total de 3 952 millions ha , rapport sur les forêts 2007[1]
  9. sans signes visibles d’activités humaines présentes ou passées
  10. Olfield, S., Lusty, C. and McKinven, A. 1998. The World list of threatened trees. IUCN Press. Cambridge, Royaume-Uni. 650 p.
  11. Williams, M., 2000. Dark ages and dark areas: global deforestation in the deep past. J. Hist. Geogr. 26(1): 28-46 (en) (éd.)
  12. Mauro Bologna, Université de Tarapacà, Brésil, cité par Science et Vie, Avril 2008, p 36
  13. Données FAO 15 554 km2 couvert en 2005 sur 675 417 km2 et L'Europe et la forêt.
  14. .Cette forêt commença de décroître vers le début du XIXe siècle. Exceptée dans sa partie ouest, elle était presque effacée de la carte et du paysage au début du XXe siècle. Voir cette carte de la déforestation aux États-Unis
  15. a  et b (Communiqué intitulé « La déforestation se poursuit à un rythme alarmant - Nouveaux chiffres de la FAO sur les forêts mondiales » Rome, 14 novembre 2005 ; basé sur les conclusions de l’Evaluation des ressources forestières mondiales 2005, étude la plus complète à cette date, portant sur l'usage et la valeur des forêts dans 229 pays et territoires, de 1990 à 2005)
  16. FAO
  17. relayée par une dépêche de Reuters, Article intitulé La déforestation en net recul dans la forêt amazonienne ? (Actualités News Environnement – 11 août 2007)</
  18. Site du ministère des sciences et tecnhmologie, le 24/01/08, consulté le 9 avril 2008.
  19. UNEP d'après la FAO
  20. Le Monde, 13 juin 2009
  21. Le monde, 28 novembre 2008
  22. http://www.cbd.int/doc/meetings/sbstta/sbstta-13/other/sbstta-13-keynote-en.pdf
  23. Lester Brown, le Plan B , Calmann-Lévy. 2007 pour l'édition en français.
  24. idem
  25. Le prélèvement de bois d'exportation au Cameroun est de l'ordre de 1 tige (10 à 15 m³) par hectare par 30 ans (Source GFBC - 2005). Souvent il faut en Afrique parcourir l'équivalent de 6 terrains de football pour trouver un arbre intéressant pour le marché international qui ne prélève qu'une faible part des essences tropicales (Source Christian Sales, CIRAD, Colloque ITIAPE, Mai 2007)
  26. RFI, 2005
  27. http://www.sopfeu.org/html/francais/tour/stats_anneeCause.php][2]
  28. Gérard Granier, Yvette Veyret, Développement durable. Quels enjeux géographiques ?, dossier n°8053, Paris, La Documentation française, 3e trimestre 2006, ISSN 04195361, page 5
  29. Source : Journal chinois "Tapei Soir" du 15 janvier 2007, selon lequel 35 920 km (1/5ème des terres de la province) sont en voie de grave désertification, qui selon le département provincial des ressources de l'eau et les autorités locales oblige les paysans à fuir la région qui est par ailleurs soumise à une érosion croissante des sols : 73 200 km2 dans la province sont en voie d'érosion grave (41% du total). Au rythme actuel des programmes de reboisement et revégétalisation, il faudrait 70 ans pour simplement stabiliser l'érosion (si elle n'empirait pas)
  30. Document des Nations unies : Comment combattre la désertification? (1997)
  31. Salati et Voze, Science, 1984
  32. [ http://www.lemonde.fr/planete/article/2009/06/13/la-deforestation-de-l-amazonie-mirage-economique-pour-les-bresiliens_1206457_3244.html#ens_id=1206550 Le monde 14 juin 2009]

Voir aussi

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Voir « déforestation » sur le Wiktionnaire.

Articles connexes

Liens externes

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