Dorothee Gilbert

Dorothée Gilbert

Dorothée Gilbert est une danseuse étoile de l'Opéra national de Paris, née le 25 septembre 1983 à Toulouse.

Biographie

Après avoir commencé la danse au Conservatoire de Toulouse, à l'âge de sept ans, Dorothée Gilbert entre à l'école de danse de l'Opéra de Paris en 1995 (ses parents n'hésiteront pas à fermer leur usine de confection pour la remonter à Paris, afin de lui éviter l'internat de l'école). En 2000, à 17 ans, elle est engagée dans le corps de ballet, où elle connaît une ascension fulgurante : en 2002, elle est promue coryphée, puis sujet en 2004. Cette année-là, elle remporte un franc succès avec le rôle de Kitri, dans Don Quichotte^[1], qui laisse présager un avenir glorieux.

En 2005, elle devient première danseuse, dernier grade avant la consécration, en présentant une variation imposée tirée de Roméo et Juliette (version de Noureev), et une variation libre extraite de la Carmen de Roland Petit. Elle triomphe l'année suivante dans le rôle de Gamzatti de La Bayadère^[2], face à une étoile aussi confirmée que peut l'être Aurélie Dupont.

Elle fait partie des Legris' friends, un groupe de danseurs (auquel participent également Mathieu Ganio, Hervé Moreau, Mathilde Froustey ou Eleonora Abbagnato) gravitant autour de l'étoile Manuel Legris, ce qui lui permet de s'illustrer lors de tournées à l'étranger - elle interprète ainsi pour la première fois le rôle d'Odette-Odile (Le Lac des Cygnes) à l'occasion d'une représentation au Japon. En 2007, elle est choisie par Alec Grant pour incarner Lise dans sa recréation de La Fille mal gardée (version de Frederick Ashton), après avoir créé Donizetti Pas de Deux (une chorégraphie de Manuel Legris) avec Mathieu Ganio.

Le 19 novembre 2007, à l'issue de la représentation un peu particulière — dans un décor unique et sans costumes (pour cause de grève) — de Casse-Noisette (chorégraphie de Rudolf Noureev d'après Marius Petipa) où elle dansait avec Manuel Legris (son petit père de l'école de danse), Dorothée Gilbert a été nommée étoile à seulement 24 ans. Acclamée pour sa technique hors pair^[3] et la qualité de son travail typique de l'école française^[4], elle est depuis régulièrement invitée dans des galas internationaux et abondamment distribuée par l'Opéra de Paris, souvent aux côtés d'une autre jeune étoile, Mathias Heymann.

En mai 2009, elle interprète avec un grand succès^[5] le rôle principal de Tatiana, dans Onéguine, alors que ce ballet rentre pour la première fois au répertoire de l'Opéra de Paris (les héritiers de John Cranko veillant au grain quant aux travaux effectués avec ses ballets, ils s'attachent à vérifier et autoriser eux-mêmes les différents danseurs souhaitant les interpréter : la prise de ce rôle est donc considérée comme une sorte de privilège) ; deux mois plus tard, elle est de la tournée de l'Opéra de Paris en Australie, y présentant son travail du rôle de Gamzatti dans La Bayadère.

Cette même année, elle est nommée au Prix Benois de la Danse pour son rôle de Lise dans La Fille mal gardée, et incarne au mois de décembre le rôle principal de La Belle au bois dormant pour le Théâtre de Palerme (aux côtés d'Alessio Carbone, un de ses partenaires privilégiés).

Répertoire

• La Fille mal gardée : Lise
• Giselle : Giselle, pas de deux des Paysans, une Wili
• Proust ou les intermittences du coeur : Albertine
• Paquita : Paquita
• La Sylphide : Effie, pas de trois de l'Ombre
• Les Quatre tempéraments : Sanguin
• Raymonda : Raymonda, Henriette
• Onéguine : Tatiana
• The Concert : la Ballerine
• Etudes : la Danseuse Etoile
• La Bayadère : Gamzatti, Ombre
• Le Lac des Cygnes : Odette-Odile, pas de trois, danseuse de czardas
• Suite en Blanc : la Cigarette, la Flûte, Thème varié
• Cendrillon : Printemps, Eté
• Don Quichotte : Kitri, une amie de Kitri, une Demoiselle d'honneur
• La Dame aux camélias : Manon Lescaut, Prudence Duvernoy
• Casse-Noisette : Clara
• Carmen : Chef des brigands
• Joyaux : Emeraudes

Elle est également soliste dans des chorégraphies plus contemporaines ; citons pour l'exemple Concerto Barocco, Liebeslieder Walzer ou Symphonie en Ut de George Balanchine, Genus de Wayne McGregor, Artifact Suite ou The Vertiginous Thrill of Exactitude de William Forsythe.

Récompenses

• 2002 : Prix de public de l'AROP
• 2004 : Prix du Cercle Carpeaux
• 2006 : Prix Ballet 2000
• 2006 : Prix Léonide Massine

Filmographie

• Le jeune homme et la mort & Carmen, avec Marie-Agnès Gillot, Clairemarie Osta, Nicolas Le Riche et les danseurs de l'Opéra de Paris.
• Cendrillon, avec Agnès Letestu, Laëtitia Pujol, José Martinez, Wilfried Romoli et les danseurs de l'Opéra de Paris.
• Le Lac des Cygnes, avec Agnès Letestu, José Martinez, Karl Paquette et les danseurs de l'Opéra de Paris.
• La Dame aux Camélias, avec Agnès Letestu, Delphine Moussin, Stéphane Bullion, José Martinez et les danseurs de l'Opéra de Paris.
• Hommage à Jerome Robbins (à venir), avec Marie-Agnès Gillot, Clairemarie Osta, Alessio Carbone et les danseurs de l'Opéra de Paris.
• Raymonda (à venir), avec Marie-Agnès Gillot, José Martinez, Nicolas Le Riche et les danseurs de l'Opéra de Paris.

Liens externes

• Son site officiel
• Sa fiche sur le site de l'Opéra de Paris

Notes et références

1. ↑ "Dorothée Gilbert, danseuse fascinante par sa remarquable technique et sa grande expressivité. Elle respire la joie de danser. Son interprétation de Kitri fut exquise." (Monica Govina, Danse Light, mai 2005)
2. ↑ "Dorothée Gilbert, qui fait ses débuts dans le rôle de Gamzatti, dépasse totalement sa technique stupéfiante pour nous offrir une interprétation à la fois très nuancée et très personnelle du rôle. Elle a déjà le potentiel d'une Etoile, au sens où elle gagne en maturité à chaque apparition, fait des choix qu'elle assume, détourne un pas pour en accentuer un autre qui devient un message sublime." (Danse Light, juin 2004)
3. ↑ "Elle sait toujours porter ses variations au plus haut niveau de perfection et de style, les rendant inoubliables" (Danse, août 2004)
4. ↑ "[...] une très brillante jeune Étoile dont la technique est encore le langage principal. Superbe en ce domaine, éblouissante même, Dorothée Gilbert est une Tatiana toute de fraîcheur, d’enthousiasme, de fougue, un régal pour tous ceux qui aiment la perfection de notre école de danse." (Gérard Mannoni, Altamusica, mai 2009)
5. ↑ "Dans le rôle de Tatiana, Dorothée Gilbert incarne à la perfection, n’ayons pas peur des mots, cette jeune fille éperdue d’amour pour un homme blasé de tout, pétri d’orgueil et profondément malsain. Maîtrisant avec un cran incroyable de prodigieux envols se terminant par des arabesques aériennes d’une remarquable fluidité, elle s’abandonne aux bras d’Onéguine dans un pas deux onirique formidable d’enthousiasme, de langueur et de féminité." (Classic Toulouse, 4 mai 2009)

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