Djwal Khul

Djwal Khul

Djwal Khul (appelé aussi le tibétain, Djwhal Khul, Djwal Kul, ou DK) est décrit dans les milieux de l'ésotérisme et de la Théosophie comme un Maître de Sagesse, il serait l'auteur ayant « inspiré » l'œuvre d'Alice Bailey par télépathie, laquelle s'articule autour de thématiques héritées de l'enseignement spiritualiste de la Théosophie de Blavatsky.

Sommaire

Le tibétain Djwal Khul, défini par lui même

« Il suffit de dire que je suis un disciple Tibétain d'un certain degré, ce qui signifie peu de chose pour vous, car tous sont des disciples et y compris le Christ Lui-même, et au-delà. Je vis dans un corps physique comme d'autres hommes, aux confins du Tibet. Du point de vue exotérique, je préside parfois un groupe nombreux de lamas tibétains quand mes autres occupations me le permettent. (...) Je suis un de vos frères, un de ceux qui ayant cheminé sur le Sentier un peu plus longtemps que l'étudiant moyen ont assumé de ce chef des responsabilités plus vastes. J'ai lutté et frayé ma voie vers un domaine de lumière encore inconnu de l'aspirant qui lira cet article. Il faut donc à tout prix que j'agisse en transmetteur de lumière. Je ne suis pas un vieil homme selon l'âge attribué aux éducateurs. Toutefois je ne suis ni jeune ni dépourvu d'expérience. Mon travail consiste à enseigner et à répandre la connaissance de la Sagesse Éternelle à tous ceux qui s'y intéressent, et je m'y suis adonné pendant de nombreuses années. J'essaye aussi d'aider le Maître Morya et le Maître Koot Houmi à chaque occasion, car j'ai été longtemps en liaison avec eux et avec leur travail. Dans tout ce qui précède, je vous ai dit beaucoup, tout en ne disant rien qui puisse vous inciter à me vouer cette obéissance aveugle et cette dévotion irraisonnée qu'un aspirant émotif offre au Guru et au Maître qu'il n'est pas encore en mesure de toucher directement. D'ailleurs, il ne pourra établir ce contact désiré qu'après avoir transmué sa dévotion émotionnelle en dévouement désintéressé au Service de l'humanité – non envers le Maître »

Apparition historique

Outre le fait d'être considéré par les adeptes d'Alice Bailey comme l'inspirateur direct des ouvrages de cette écrivaine, le patronyme de Djwal Khul apparaît dans un ouvrage théosophique publié en 1923 : les Lettres des Mahatmahs d'A.P. Sinnett. Ces lettres furent publiées de manière posthume à A.P. Sinnett, décédé en 1921. Qu'elles aient été écrites soit par des "Maîtres de Sagesse" et adressées à Sinnett comme l'affirment les adeptes théosophes, ou qu'elles aient été écrites par Sinnett lui-même, ces lettres ont été rédigées entre 1880 et 1885.

L'un des personnages, le « Mahatmah Koot Houmi », fait ainsi référence à plusieurs reprises à un autre personnage, supposé être son disciple ou du moins collaborateur, « Djwal Khul » (aussi orthographié Djoual-Koul, Djoual Khoul ou Djual Kool) :

« L'adepte intérieur est toujours prêt, toujours sur le qui-vive, et cela suffit pour nos desseins. Aux moments de repos, par conséquent, ses facultés sont aussi au repos. Quand je m'assieds pour prendre mes repas, ou quand je m'habille, lis ou suis autrement occupé, je ne pense même pas à ceux qui sont près de moi ; et Djoual Khoul a pu facilement se casser le nez à en saigner en courant dans le noir et en se heurtant à une poutre, comme il le fit l'autre nuit (simplement parce que, au lieu d'interposer une "pellicule", il avait absurdement paralysé tous ses sens extérieurs pendant qu'il parlait à un ami éloigné) alors que je demeurais placidement ignorant du fait. Je ne pensais pas à lui, d'où mon ignorance. » [1]

Il apparaît donc historiquement que le personnage de Djwal Khul était courant dans les cercles intérieurs de la Société Théosophique dès la fin du XIXe siècle. Que le personnage ait existé ou pas, Alice Bailey a sans doute donc fait connaissance avec lui au sein de la Société Théosophique qu'elle fréquenta dans ses premières années de recherche spiritualiste.

Supercherie ou réalité

Madame Blavatsky fut la première à mentionner l'existence de ces Maîtres[2]. Face à l'aspect rocambolesque et paranormal de ses sources prétendues, elle s'est attirée scepticisme puis discrédit[3], comme le livre de René Guénon, Le Théosophisme, histoire d'une pseudo-religion[4] peut en témoigner. Néanmoins, il semble qu'il y ait eu des sources authentiques puisque des lettres manuscrites ont été retrouvées[5] qui n'étaient pas de la main de Madame Blavatsky (et qui n'étaient donc pas de sources paranormales) et que, par ailleurs, plusieurs témoins ont rencontré ces Maîtres "en chair et en os" : Allan Octavian Hume, Alfred Percy Sinnett, Stainton Moses, le Colonel Henry Steel Olcott (1832-1907)[6]. Cependant, au sujet de ces lettres qui furent publiées, le médium américain Henry Kiddle (1842-1900), remarqua que l'un de ses propres discours, prononcé en 1880 à Lake Pleasant, se retrouvait parmi elles. Il accusa donc de plagiat, dans la revue spirite Light, H.-P. B. qui se défendit d'une façon étrange : elle reconnut la similitude des textes et ajouta que le Maître Koot Hoomi aurait été distrait et l'aurait fait "sans y penser"[7]... Le cofondateur de la Société Théosophique, Henry Steel Olcott aurait lui-même fait part de ses doutes quant à l'authenticité de certaines lettres remises par William Quan Judge (1851-1896), mais sans remettre en cause la réalité des Mahatmas ou Maîtres de sagesse[8].

En ce qui concerne le personnage de Djwal Khul en lui-même, pour l'anecdote, le psychanalyste Carl Jung contemporain d'Alice Bailey y aurait vu une incarnation d'une sorte de surmoi pour l'écrivaine, une allégation que la principale intéressée réfuta cependant[9].

Thèmes de l'œuvre produite par le tibétain, et Alice Bailey

Note : le nom du tibétain peut être orthographié différemment selon l'origine linguistique des sources.

Bibliographie

  • A.T. Barker, Lettres des Mahatmas Morya et Koot Houmi à A.P. Sinnet, Adyar, 1994
  • H.S. Olcott, À la découverte de l'occulte, Adyar, 1976 (trad. française de Old Diary Leaves par La Vieuville).
  • Djwal Kul, Études intermédiaires de l'aura humaine, Éd.de Mortagne, 1995.
  • Michel Coquet, Le Maître Tibétain Djwal Khool, sa vie son œuvre, Arista, 1999.
  • Erik Sablé, La Révélation des Maîtres de la Sagesse, Le Mercure Dauphinois, 2004.
  • Anne Givaudan et Daniel Meurois, Le Voyage à Shamballa, Un pèlerinage vers soi, Le Perséa, 1986 (ISBN 2-922397-09-2)
  • Leïla Chellabi, D'un point de vie ésotérique, LCD Médiation, Montrichard, Loir-et-cher. (channeling avec comme inspirateur D.K.)

Notes et références de l'article

  1. Lettres des Mahatmas M. et K.H. à A.P. Sinnett, Adyar, Paris, 1990, p.209
  2. Elle en parla à sa famille, sa sœur Vera, sa tante Nadedja Fadeev dès 1859 et de manière publique à partir de 1978 dans son premier livre Les cavernes et les jungles de l'Hindoustan, Adyar, 1975. Source : Erik Sablé, La révélation des Maîtres de la sagesse, Le Mercure Dauphinois, 2004, p. 9
  3. « Madame Blavatsky a déclaré qu'elle était seulement le porte-parole des Maîtres - qu'elle écrivait et agissait sous leur direction. On a tourné cette affirmation en ridicule, et ses détracteurs l'ont accusé de fourberie et d'imposture. Et pourtant, si l'on veut se faire d'elle une opinion fidèle et sans parti-pris, il faut tenir compte de certains faits incontestables » (Max Heindel, Madame Blavatsky et la doctrine secrète, Lienhart et Cie, 1977, p. 42)
  4. René Guénon, Le Théosophisme, histoire d'une pseudo-religion, Éd. Traditionnelles, Paris, 1986
  5. 126 lettres des Mahatmas Morya et Koot Houmi adressées à Alfred Percy Sinnet
  6. Dans son livre Old Diary Leaves de juin 1893, le colonel Olcott écrit : « J'eus la preuve oculaire qu'au moins quelques uns de ceux qui travaillaient avec nous, étaient des hommes vivants, pour les avoir vus dans leur corps physique en Inde... et pour les avoir touchés et leur avoir parlé. Au lieu de me dire qu'ils étaient des esprits, ils me dire qu'ils étaient aussi vivants que moi-même et que chacun d'eux avait ses propres particularités et capacités, en un mot, sa complète individualité ». Lire l'enquête menée par Erik Sablé, auteur de La Révélation des Maîtres de la sagesse.
  7. L'accusation de plagiat concerne la revue spirite Banner of Light. Source : Peter Washington, La saga théosophique, Exergue, 1999, p. 61
  8. Il s'agissait des lettres remises à Londres, en juillet 1891 au colonel Henry Steel Olcott. Cette affaire occasionna un procès interne en comité avec Annie Besant.
  9. « Partout, ce travail du Tibétain a grandement intrigué les gens et les psychologues. Ils contestent ce qui est la cause du phénomène et ils déduisent que ce que j'écris provient probablement de mon subconscient. Selon Jung, m'a-t-on dit, le Tibétain est mon soi supérieur personnifié et A. A. Bailey en est le soi inférieur. Un de ces jours (si j'ai jamais le plaisir de le rencontrer) je lui demanderai comment mon soi supérieur personnalisé peut m'envoyer des colis de divers endroits de l'Inde, car c'est ce qu'il a fait. », Alice Bailey, Autobiographie inachevée, Editions Lucis Trust, Genève, 1951, p.164

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