Dimotika

Dimotika

Musique grecque

Sommaire

Le terme musique grecque recouvre des styles divers, dont l'histoire et les influences diffèrent selon les régions et les genres musicaux qui sont apparus en Grèce. Elle puise à la fois dans des éléments autochtones et dans son histoire partagée avec différents occupants (Italiens et empire Ottoman principalement).

Elle est évidemment reliée à la musique grecque ancienne, mais d'une manière diffuse. De même, la musique byzantine, sacrée et monodique, de l'Église orthodoxe a une histoire vieille de plusieurs siècles, mais la Grèce n'a toutefois pas développé de musique savante propre, comme la musique classique s'est émancipée du giron grégorien. Les grecs ont principalement développé leur musique folklorique tout en héritant récemment de la musique occidentale, classique ou actuelle.

La musique folklorique et rurale appelée dhimotiko traghoudhi peut être divisée en deux catégories :

  • les chants akritiques, datant du IXe au Xe siècle relatant la geste des Akrites,
  • les chants klephtiques, datant du XVe au XIXe siècle, longues ballades ornementée et jouée en rubato relatant la vie quotidienne des Grecs héroïques : moisson, mariage... On y retrouve aussi des accents proches des Balkans et de la musique sacrée orthodoxe. La clarinette remplace parfois la voix.

La musique populaire, laiko traghoudhi, désigne toutes les créations citadines après la guerre d'indépendance de 1821. Dans un sens plus restreint le terme peut aussi désigner une forme de rebetiko occidentalisé populaire à partir des années 1950, ou l'ensemble de la musique "pop" moderne grecque (le terme étant notamment utilisé par les disquaires et l'industrie musicale).

Les nissiotika désignent les chants des îles de la mer Égée (Cyclades, Sporades, Dodécanèse, Golfe Saronique) [1]. Les rythmes occidentaux y jouent un rôle important[réf. nécessaire] ainsi que le violon et le laouto.

Les îles ioniennes, sous influence italienne plus marquée, ont quant à elles développé leur style propre.

Les musiques sont soit diatoniques soit chromatiques, monophoniques et modales, et jouées sur une échelle plutôt naturelle que tempérée, à part dans l'Épire et à Karpathos. Les dromoi, utilisés par exemple dans le rebetiko et certains de ses dérivés, sont des modes désignés sous des vocables turcs tel Hijaz, Hijazkiar, Houseini, Huzam, Kartzigar, Kurdi, Neveseri, Nihavent, Piraeus, Rast, Sabah, Segah, Susinak, Tabahaniotikos, Tsiganikos, Usak, etc.

La musique grecque est presque indissociable de beaucoup de styles de danses : sirtaki, kalamatianos, pentozali, tsamikos, zeimbekiko, dachas, soustas... D'autres styles instrumentaux incluent : pidichtá kastriná, taximia, kathistiká.

Bien des musiciens sont autodidactes et luthiers aussi. Ils jouent souvent en paires (ziyia) complémentaires selon leurs instruments : lyra et dachares, violi et laouto, zourna et daouli.


Musique folklorique

Continentale

La musique arabesk de Turquie y a trouvé refuge, grâce aux minorités musulmanes et tsiganes de cette région. La musique de cornemuse (gaida) y est aussi répandue. De nombreuses danses s'y rencontrent : tripati, sfarlis, souflioutouda, zonaradikos, kastrinos, syngathistos, baintouska, karsilamas et apadiasteite sto xoro.

De nombreux styles de danses s'y trouvent : klistos, tai-tai, pilioritikos, svarniara, sta tria et karagouna.

Elle abrite les Asténarides, des confréries pratiquant l'anastenaria, un rituel mêlant des éléments chamaniques et pré-chrétiens (marche sur le feu) accompagné du chant mikroconstantinos avec lyras et daouli, considéré comme sacré et intouchable ici.

Par ailleurs il existe aussi des danses locales : samarinas, akritikos, baidouska, gaida, macedonikos antikristos, leventikos, mikri eleni, partalos, kastorianos et sirtos macedonias.

Subissant l'influence balkanique, les chants sont polyphoniques et mixtes. Le miroloi est un chant de lamentation funèbre entonné a cappella par les femmes, et parfois repris de manière instrumentale. Le rizitika est un chant non improvisé chanté aux banquets (tis tavlas) ou par les voyageurs et bergers (tis stratas). Le skaros est une musique pastorale improvisée instrumentale ou vocale. La flûte floghera ou la clarinette y est dominante pour l'accompagnement des danses : menousis, fisouni, podhia, sta dio, sta tria, zagorisios, kentimeni, koftos, yiatros et tsamikos.

On y retrouve le skaros, le kalamatianos et parmi les danses on trouve : kariatidon et tsakonikos.

Insulaire

Joueur de lyre de Lemnos par Theophilos.
Musée Theophilos, Mytilène
  • Îles de la mer Égée

Leur musique est appelée nissiotiko (en grec: insulaire), avec un style byzantin profane[réf. nécessaire]. La kalanta est un chant de quête pour Noël. Les danses incluent : chiotikos (de Chios), stavrotos, ballos syrtos, karsilamas, trata et ikariotikos (d'Ikaria).

La musique crétoise bénéficie tout autant de l'influence ottomane (tabachaniotika ou tabakaniotiko) au travers des luths boulgari et laouto, que d'éléments indigènes, notamment l'utilisation de la vièle lyra, de la cornemuse askomadoura et de la flûte thiaboli. Les mantinades sont des chants d'amour épique dont le répertoire principal est constitué par l'Erotokritos dont les thèmes sont reliés au moyen des kondyliés au rythme rapide. Les rizitika et les nanourisma (berceusess) sont aussi chantés ici. Les danses incluent : syrtos, maleviziotikos, haniotikos, pentozali, laziotikos, pidichtos, kastrinos et siganos. Le tabakhaniotika est depuis le XIXe siècle un style proche du rebetiko développé par les musulmans de l'ïle notamment dans les amani, musiques composées dans les cafés aman à l'imitation de la vie orientale.

Proche de la musique crétoise du fait de nombreux réfugiés, elles ont aussi des mantinades, des lingéris (chant de carnaval) et des danses propres : trata, ballos, pentozali, syrtos, issos et syrtos rodou, sousta, zervos. La cornemuse tsambouna y joue un grand rôle en duo avec la lyra ou le santouri. Le laouto y a aussi une place prépondérante. La flûte pinavli est en revanche assez rare.

La musique à danser ikariotiko issue de l'île est propice à bien des occasions (mariage, baptême...).

Le style heptanissien (des «Sept-Îles», un autre nom de l'archipel) est né dans ces¨îles sous l'influence italienne. Les heptanissia cantatha sont chantées par un choeur de trois hommes accompagné de guitare ou mandoline ; ces sérénades sont aussi inspirées de l'Italie et viennent de Céphalonie, de Zakynthos et Corfou. On retrouve aussi la kalanta ici en plus du chant de quête chelidonisma et des danses chantées ballos, kerkyraikos, bourdaris, kalamatianos, syrtaki et syrtos.

Cette île a une tradition de santouri importante.

Cette île devenue indépendante conserve des danses traditionnelles grecques : sousta, syrtos, kasilamas, zimbekikos, ballos, mantra, mahéri, dachas et kartsilamadhes. Les danses kazancu et tsifetélli dépendent elles de l'influence turque. La danse arapico est un souvenir de la Syrie. On y retrouve le santouri entouré du laouto, du baglama, du violoncelle, de l'accordéon et de la flûte pidhkiavli. Les miroloi et les épopées akritiques enrichissent le folklore local en plus des phonaï, des variations mélodiques. Les musiques d'origine turque sont qualifiées d'antikrystes.


Musique populaire

La forme dominante est le laïko (qui veut dire populaire) né dans les cités modernes des années 1950, sous l'influence du démotiko, du rébétiko et du smyrneïko. Il est proche du turbo-folk serbe et du fantezi turc.

Le smyrneïko est apparu au XIXe siècle à Smyrne (actuelle Izmir en Turquie), et est d'inspiration orientale. Il est proche du tabachaniotika crétois.

Le rébétiko est un mouvement musical apparu suite à l'expulsion des Grecs de Turquie, dans les années 1920. C'est une musique qui traite des laissés pour compte et des marginaux. Elle est d'inspiration orientale.

C'est la danse du ventre importée de Turquie et développée en Grèce; le terme désigne aussi un rythme.

  • Indoyíftika

Ce style récent s'apparente à la musique filmi indienne avec des paroles grecques.

  • Éntekhno

Forme plus moderne du rébétiko occidentalisé et orchestré, né dans les années 1950, illustré notamment par Mikis Theodorakis et Hadjidakis ainsi que par de nombreuses musiques de film par Stávros Xarchákos notamment.

  • Skiladiko

Forme décadente du rébétiko, il s'agit plutôt d'un terme péjoratif que d'un style revendiqué, comparable au terme «variétoche» par exemple. Le terme signifie approximativement «aboyeur».

  • Athenia cantatha

Inspirées de l'opéra italien, il s'agit de sérénades composées au début du XXe siècle.

  • Elafro

C'est un style des années 1940, inspiré de la musique occidentale.

  • Neo kyma

Cette "nouvelle vague" est un métissage entre l'éntekhno et la chanson française, né dans les années 1960. Proche du folk ou du protest song, il s'agit de chansons engagées représentées par Dionysis Savvopoulos.

Instruments de musique

La majorité des instruments grecs est très proche de celle des autres composantes de l'empire Ottoman ; la plupart de leurs noms est d'origine turque, un même nom désignant cependant parfois des instruments différents. La question de l'origine des instruments et des diverses influences (persane, turque et Asie Centrale, byzantine, antique...) est difficile à établir et sujette à polémique, en raison notamment de considérations nationalistes.

Bouzouki

Vents:

Cordes:

Percussions:

Notes

  1. Gail Holst-Warhaft: Re-evaluating the Nisiotika[1]

Bibliographie et liens


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