Achille

Achille
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Thétis donne à son fils Achille ses armes nouvellement forgées par Héphaïstos, détail d'une hydrie attique à figures noires, v. 575-550 av. J.-C., musée du Louvre

Achille (en grec ancien Ἀχιλλεύς / Akhilleús) est un héros légendaire de la guerre de Troie, fils de Pélée, roi de Phthie en Thessalie, et de Thétis, une Néréide (nymphe marine). Il est fréquemment appelé « Péléide[1] » ou « Éacide », épithètes qui rappellent son ascendance.

Sa mère le plonge dans le Styx, l'un des fleuves des Enfers, pour qu'il devienne invulnérable ; son talon, par lequel le tient Thétis, n'est pas trempé dans le fleuve et reste donc mortel. Il est éduqué par le centaure Chiron qui lui apprend les arts de la guerre, la musique et la médecine. Alors qu'il est encore adolescent, il choisit une vie courte, mais glorieuse, plutôt qu'une existence longue mais sans éclat. Caché par sa mère, qui veut l'empêcher de participer à la guerre de Troie, à la cour du roi Lycomède, le jeune homme est découvert par Ulysse et rejoint, avec son ami Patrocle, l'expédition grecque. Lors de la dixième année du conflit, une querelle avec Agamemnon le pousse à quitter le combat : c'est la « colère d'Achille » chantée par l'Iliade. La mort de Patrocle le pousse à reprendre les armes pour affronter Hector, le meilleur des Troyens. Achille trouve la mort peu après l'avoir tué, atteint à la cheville par une flèche de Pâris guidée par le dieu Apollon.

Achille est honoré comme un héros, voire comme un dieu par le monde grec. Beau, valeureux, champion d'une morale orgueilleuse de l'honneur, il incarne « l'idéal moral du parfait chevalier homérique[2]. »

Sommaire

Mythe

Naissance

Pélée confiant Achille à Chiron, lécythe à fond blanc, v. 500 av. J.-C., Musée national archéologique d'Athènes

L'un des faits les plus marquants de son mythe vient du désir de sa mère, Thétis, de le rendre invulnérable. Ensuite, les récits divergent. Selon une tradition ancienne, Thétis place tous ses enfants dans un chaudron d'eau bouillante ou dans le feu, pour vérifier s'ils ne sont pas immortels ; Pélée l'arrête avant qu'elle ne puisse faire subir le même sort à Achille[3]. Selon d'autres, elle les frotte d'ambroisie et les place dans le feu pour que celui-ci consume la part mortelle des enfants[4] — une légende semblable est attachée à Démophon d'Éleusis[5] ou encore, dans la mythologie égyptienne, à Isis.

Enfin, la variante la plus populaire la montre trempant son fils dans les eaux du Styx, le fleuve des Enfers, en le tenant par le talon[6]. Il devient ainsi invulnérable, à l'exception du talon par lequel sa mère l'avait tenu, ce qui a donné lieu à l'expression « talon d'Achille », qui signifie « endroit vulnérable, point sensible ». Néanmoins, l'Iliade ne mentionne aucune de ces traditions liées à la naissance d'Achille[7], et rien dans l'épopée ne permet d'affirmer qu'il est insensible aux coups. Dans la Suite d'Homère de Quintus de Smyrne, il est blessé par le prince éthiopien Memnon[8]. Au reste, Achille n'est pas le seul héros grec réputé (presque) invulnérable : les traditions tardives accordent aussi ce privilège à Ajax le Grand[9].

Éducation

La tradition dominante veut qu'à l'instar d'autres héros comme Jason et Actéon, Achille ait été confié par son père au centaure Chiron, habitant le mont Pélion en Thessalie[10]. Là, il apprend la médecine[11], le maniement des armes, l'art de monter à cheval et de chasser, ainsi que la musique[12]. La littérature ne rapporte pas d'exploit particulier de la part du jeune garçon, si ce n'est ses prouesses à la chasse[13]. D'après http://mythologica.fr/grec/phenix.htm, c'était "Phénix, fils d'Amyntor, roi d'Ominion, et de Cléobulé qui assura cette fonction auprès d'Achille, dont il devint l'ami fidèle".

L'Iliade se montre peu diserte sur Chiron, et met plutôt en avant le personnage de Phénix qui apprend au jeune garçon l'art de l'éloquence et le maniement des armes[14]. Dans une scène touchante du chant IX, le vieil homme se souvient d'avoir tenu le héros sur ses genoux, découpant sa viande et l'aidant à boire son vin[15]. Enfin, ailleurs dans le poème, Thétis clame également avoir élevé son fils elle-même[16].

La première mobilisation à Aulis

Les événements de la guerre de Troie qui précèdent ceux de L'Iliade sont particulièrement confus. Dans L'Iliade, Achille est envoyé directement par Pélée, avec Patrocle et les Myrmidons[17], lorsque les chefs grecs se rassemblent à Aulis. Les Chants cypriens, une épopée du Cycle troyen, racontent ensuite comment, poussée par les vents, la flotte grecque débarque par erreur en Mysie. Croyant avoir atteint Troie, les Achéens passent à l'attaque et se heurtent au roi local, Télèphe, fils d'Héraclès. Achille l'affronte et le blesse. L'expédition grecque repart, mais une tempête l'emporte jusqu'à l'île de Skyros, où Achille épouse Déidamie, fille du roi Lycomède[18]. Les Chants cypriens racontent ensuite comment Télèphe, blessé, se rend à Argos pour être soigné par Achille en échange d'informations sur la route vers Troie[19].

L'Iliade ne fait pas allusion à ces événements, mais ne les contredit pas non plus. Au Ve siècle, la geste d'Achille et de Télèphe est connue de Pindare, qui y fait allusion dans l'une de ses Isthmiques[20], ainsi que d'Eschyle, Sophocle et Euripide. Les premiers lui consacrent chacun un cycle tragique (aujourd'hui perdus) couvrant probablement l'ensemble du récit, de l'arrivée en Mysie à la guérison à Argos. Le Télèphe d'Euripide, lui aussi perdu, est connu par les nombreuses allusions qu'y fait Aristophane : il se concentre sur l'arrivée de Télèphe et sa guérison par Achille. Des sources plus tardives[21] précisent que Télèphe, après avoir tué bon nombre de Grecs, s'enfuit lorsqu'il rencontre Achille. Pris dans des vignes déployées par Dionysos, il est blessé par la lance d'Achille. Suivant un schéma magique fréquent, seule cette même lance pourra ensuite le soigner.

La manière dont Achille rejoint l'expédition grecque fait l'objet d'une variante plus tardive qui s'impose ensuite comme dominante. Un oracle a appris aux Achéens que le jeune homme est indispensable à la prise de Troie[22]. Thétis ou Pélée, craignant pour sa vie, le déguise en femme et le cache parmi les filles de Lycomède, afin de le soustraire à la pression des guerriers[23].

Chez Lycomède, qui selon les versions est au courant ou non de la supercherie, Achille porte le nom de Pyrrha, « la rousse »[24]. Sous son déguisement, il séduit ou viole Déidamie, qui lui donnera Néoptolème, également appelé Pyrrhus[25] lequel se révèlera indispensable à la prise de Troie.

Ayant eu vent de la ruse, Diomède et Ulysse arrivent ensuite à Skyros et identifient Achille, qui rejoint alors l'armée grecque. L'épisode est le sujet d'une tragédie d'Euripide, les Skyriens. Ovide précise comment s'y prennent les deux héros : déguisé en marchand, le roi d'Ithaque propose aux filles de Lycomède des tissus précieux et des armes ; Achille se dévoile en étant le seul à saisir une épée et un bouclier[26]. Chez Apollodore, c'est une sonnerie de trompette qui réveille l'héroïsme du jeune homme, qui se dévoile ainsi[27]. Stace combine ces deux variantes. Chez Hygin, le héros se montre un peu moins naïf : entendant des trompettes, Achille croit la cité attaquée, et saisit les armes pour la défendre[24].

Le second voyage vers Troie

Alors que l'armée grecque s'apprête, la colère d'Artémis contre Agamemnon bloque la flotte à Aulis. Un oracle dévoile qu'il faut sacrifier Iphigénie, fille de ce dernier ; c'est par la promesse d'un mariage avec Achille que les chefs achéens attirent alors la jeune fille à Aulis[28].

La flotte part peu après et s'arrête en cours de route sur l'île de Ténédos, où un festin est organisé. Achille, invité tardivement, se met alors en colère[29]. Nous connaissons une autre occasion au cours de laquelle Achille se met en colère au cours d'un dîner : dans l'Odyssée, l'aède Démodocos propose à la cour d'Alcinoos de chanter la dispute entre Achille et Ulysse, dispute dont un oracle d'Apollon Delphien aurait prédit qu'elle serait le signe précurseur de la chute de Troie[30]. Une allusion de Plutarque à une pièce perdue de Sophocle rapporte de même qu'Ulysse se moque, pendant un banquet, de la colère d'Achille : il accuse ce dernier d'avoir pris peur en voyant Troie et Hector, et de chercher un prétexte pour fuir[31]. Il n'est pas facile de déterminer s'il s'agit d'un seul et même épisode ou de deux colères distinctes[32].

Un second incident prend place à Ténédos : l'île est gouvernée par Ténès, fils d'Apollon, qui repousse les Achéens. Achille le tue[33], malgré la recommandation de sa mère de ne pas le tuer sous peine de périr lui-même des mains d'Apollon[34]. Plutarque raconte de son côté que Thétis envoie aux côtés d'Achille un serviteur chargé de lui rappeler l'avertissement ; Achille s'y tient jusqu'à ce qu'il rencontre la sœur de Ténès, qui le frappe par sa beauté. Ténès s'interpose pour protéger sa sœur et Achille, oubliant l'avertissement, le tue[35].

Premières années de la guerre

Achille pansant Patrocle, kylix d'Étrurie à figures rouges du peintre de Sôsias, v. 500 av. J.-C., Staatliche Museen de Berlin

Quand la flotte grecque arrive devant Troie, Achille doit affronter Cycnos, fils de Poséidon et roi de Colone, qui les empêche de débarquer[36]. Celui-ci a la particularité d'être albinos[37] et invulnérable : aucune arme ne peut le blesser[38]. Achille parvient finalement à le tuer en l'étranglant avec la jugulaire de son casque[39] ou, selon une autre version, d'un jet de pierre[40].

Les Grecs installent leur camp sur la plage qui s'étend devant Troie ; une ambassade achéenne pour réclamer Hélène échoue. Achille éprouve alors le désir de voir la jeune femme. Les Chants cypriens indiquent seulement que la rencontre est arrangée par Aphrodite et Thétis, sans davantage de détail[41]. Cependant, une variante hellénistique évoque une prédiction de Cassandre selon laquelle Hélène aurait cinq maris — Thésée, Ménélas, Pâris, Déiphobe et Achille[42]. Il ne s'agit visiblement pas d'une allusion au règne d'Achille après sa mort aux Champs Élysées, puisque la même source fait de Médée son épouse post mortem. Peut-être faut-il en conclure que le rendez-vous entre Achille et Hélène s'est terminé par l'union des deux protagonistes[41].

Une fois les Troyens retranchés derrière leurs murailles, Achille s'emploie à couper l'approvisionnement de la ville. À la tête de ses nefs, il attaque et réduit ainsi onze cités d'Anatolie, tributaires de Troie. C'est dans Lyrnessos, l'une de ces villes, lors de la dixième année de siège, qu'il reçoit pour part d'honneur Briséis[43], tandis qu'Agamemnon reçoit Chryséis lors du sac de Thébé[44].

La colère

C'est à ce moment que commence le récit de l'Iliade. Une peste frappe le camp grec[45] et Calchas, encouragé par Achille, révèle qu'Apollon a puni Agamemnon pour avoir refusé à son prêtre, Chrysès, de lui rendre sa fille Chryséis[46]. Obligé de céder, Agamemnon furieux réclame une autre part d'honneur. Achille se récrie et Agamemnon, pour l'humilier, décide de prendre Briséis, sa captive[47]. En colère, ce dernier décide de se retirer sous sa tente et jure sur le sceptre d'Agamemnon, don de Zeus, de ne pas retourner au combat[48]. Il implore sa mère de demander à Zeus l'avantage aux Troyens, tant qu'il sera absent du champ de bataille[49]. Zeus le lui accorde. C'est ce que résument les premiers vers de l'Iliade :

« Chante, ô déesse, le courroux du Péléide Achille,
Courroux fatal qui causa mille maux aux Achéens
Et fit descendre chez Hadès tant d'âmes valeureuses
De héros, dont les corps servirent de pâture aux chiens
Et aux oiseaux sans nombre : ainsi Zeus l'avait-il voulu[50]. »

Privés de son appui, les Grecs essuient défaites sur défaites, et alors que les Grecs sont acculés et que les Troyens menacent de brûler leurs nefs, le vieux sage Nestor, Phénix et Ulysse viennent en ambassade plaider la cause achéenne[51]. Achille reste ferme mais Patrocle, ému par les malheurs de ses compatriotes, obtient l'autorisation d'Achille de sauver les Grecs en portant ses armes[52]. La manœuvre réussit mais Patrocle, malgré sa promesse à Achille, engage la poursuite[53]. Il est tué par Hector, qui prend les armes d'Achille comme butin[54]. Furieux et humilié — trompé par Patrocle, qui en est mort et donc hors de punition, et symboliquement vaincu par Hector —, Achille décide de se venger, malgré les avertissements de sa mère : s'il affronte Hector, il mourra peu de temps après[55]. Héphaïstos lui forge de nouvelles armes, avec lesquelles il sort à la recherche d'Hector[56].

Achille traînant le corps d'Hector derrière son char, peigne en os trouvé à Oria, deuxième moitié du Ier siècle av. J.‑C., musée national archéologique de Tarente

Revêtu de son armure divine, il s'engage à nouveau dans le combat et abat un grand nombre de Troyens sur son passage[57], tellement que les eaux du Scamandre sont souillées de cadavres[58]. Offensé[59], le Scamandre manque de noyer Achille[60]. Sauvé par l'intervention d'Héphaïstos[61], celui-ci rencontre enfin Hector, le défie et le tue avec l'aide d'Athéna[62]. Il traîne sa dépouille trois fois autour de la ville avec son char[63] avant de la ramener dans le camp achéen.

Rentré dans sa tente, le héros pleure son ami mort[64]. Au moment de brûler la dépouille, il coupe sa chevelure en signe de deuil[65] et sacrifie quatre chevaux, neuf chiens et douze jeunes Troyens dont les corps sont jetés sur le bûcher[66]. Le lendemain, il traîne de nouveau derrière son char le corps d'Hector, cette fois autour du tombeau de Patrocle[67].

Achille fait pourtant preuve d'humanité en laissant le roi Priam, venu dans sa tente en suppliant, emporter le corps de son fils pour lui accorder des dignes funérailles[68]. Il obéit ainsi à sa mère[69], envoyée par les dieux mécontents du traitement infligé à la dépouille du héros[70].

Memnon et Penthésilée

Combat d'Achille et de Penthésilée, cratère en cloche lucanien de la fin du Ve siècle av. J.‑C., Musée national archéologique de Madrid

L'Éthiopide, l'une des épopées du Cycle troyen, reprend le récit de la guerre de Troie là où l'Iliade s'arrête. Elle raconte comment, après la mort d'Hector, la ville de Priam voit arriver de nouveaux champions. C'est d'abord l'Amazone Penthésilée, fille d'Arès. Achille l'affronte en duel et s'éprend d'elle au moment où il la tue, ce qui excite les moqueries de Thersite. Excédé, le héros le tue et doit ensuite se purifier sur l'île de Lesbos.

Peu après arrive Memnon, fils d'Éos (l'Aurore) et de Tithon, et prince des Éthiopiens. Là encore, il rencontre Achille en combat singulier et est tué par lui.

Mort

Les jours d'Achille sont désormais comptés. Xanthos, l'un des chevaux d'Achille, l'a prédit au héros, attribuant sa mort à un « dieu fort »[71]. De même, Thétis l'a averti à plusieurs reprises[72] qu'il mourrait jeune, précisant même qu'« Apollon [l]e tuerait de ses flèches rapides / lorsqu'[il] serai[t] sous les murs des Troyens belliqueux[73]. » Enfin, Hector expirant a prédit la mort de son adversaire, tué par Pâris et Apollon, près des Portes Scées[74].

Thétis et les Néréides pleurant la mort d'Achille, hydrie corinthienne à figures noires, 560-550 av. J.-C., musée du Louvre

Plusieurs versions existent quant à sa mort. L'Éthiopide précise qu'il meurt de la main de Pâris et d'Apollon alors qu'il poursuit les Troyens sous les murailles de la ville[75]. Pindare laisse entendre que le dieu prend la forme du fils de Priam et tue Achille pour retarder la prise de Troie[76], comme il le fait déjà dans l'Iliade pour arrêter Patrocle dans son assaut[77]. L’Énéide est la première à indiquer explicitement que Pâris tire la flèche meurtrière, qui est guidée par Apollon[78].

À ce stade, aucun texte n'évoque le fameux « talon d'Achille ». Le motif de l'endroit vulnérable apparaît pour la première fois chez Stace[79], un poète de la deuxième moitié du Ier siècle ; peu après, Hygin mentionne expressément la cheville, qu'Apollon transperce de sa flèche, comme son seul point vulnérable[80]. Toutefois, quatre vases de la période archaïque et du début de la période classique représentent soit Pâris décochant une flèche vers le bas du corps d'Achille (la cuisse, le tibia ou le pied), soit Achille mort, une flèche à travers le pied, ce qui tend à prouver que la tradition du « talon d'Achille » est ancienne[81]. Enfin, tous les auteurs[82] parlent bien de la cheville (talus en latin, σφυρόν / sphurón en grec ancien), mais le mot talus change ensuite de sens pour donner le « talon » français[83].

Une autre tradition lie la mort d'Achille à son amour pour Polyxène, fille de Priam : le héros est tué alors qu'il négocie avec le roi troyen la main de sa fille dans le temple d'Apollon Thymbrien[84]. Dans une autre version, Achille s'éprend de Polyxène alors qu'elle accompagne son père venu réclamer la dépouille d'Hector ; Priam lui promet alors sa main sous réserve qu'il mette fin à la guerre — il s'agit en réalité d'une embuscade[85], puisque Pâris l'attend, l'arc à la main, tapi derrière une colonne du temple[86].

Ses funérailles sont contées dans le chant XXIV de l'Odyssée par l'âme d'Agamemnon, ainsi que dans le livre III de La Suite d'Homère de Quintus de Smyrne. Ses cendres sont mêlées à celles de Patrocle et d'Antiloque dans une urne d'or. Il est enseveli, au milieu des pleurs et de gémissements, sur le rivage de l'Hellespont et ne connaît donc pas la victoire finale des Grecs.

Après sa mort

Ajax portant le corps d'Achille, lécythe attique à figures noires, v. 510 av. J.-C., Staatliche Antikensammlungen de Munich

Homère, dans l'Odyssée, le représente régnant sur le pré de l'Asphodèle dans l'Hadès, et bien désabusé. À Ulysse qui le félicite de régner parmi les morts, il répond :

« Ne cherche pas à m'adoucir la mort, ô noble Ulysse !
J'aimerais mieux être sur terre domestique d'un paysan,
Fût-il sans patrimoine et presque sans ressources,
Que de régner ici parmi ces ombres consumées[87]. »

Dans l'Éthiopide, Thétis le représente après la mort comme vivant la vie idéale du guerrier, sur l'Île Blanche, au milieu de combats sans nombre et de festins éternels, marié à Médée, à Hélène, à Iphigénie ou encore à Polyxène. Pindare, dans ses Néméennes[88], évoque pour sa part une île « brillante » située dans le Pont-Euxin. Euripide reprend également cette version dans son Andromaque[89].

Interprétation

Bien que descendant de Pélée et de Thétis, Achille est soumis à une condition mortelle. Cependant Homère le marque d’une empreinte divine : sa mênis, c’est-à-dire sa colère. Elle n’a rien de commun avec la rage et la rancœur qui caractérisent les humains, c’est une passion divine. Les autres héros de l’Iliade sont dominés eux par la mania, la folie guerrière qui les aveugle tous (à l’exception du seul Ulysse).

Quand Agamemnon lui arrache Briséis, il est profondément blessé, il lui semble qu’il perd son honneur héroïque, grâce que Zeus accorde à ses préférés. Dès lors peu importent à Achille les présents expiatoires qu’envoie Agamemnon, pire, ils ne font qu’attiser sa colère car Agamemnon croit pouvoir dominer sa mênis divine par de simples objets. En effet, aussi précieux soient ils, ils sont humains et donc sans valeur vis-à-vis de ce qui constitue pour Achille la preuve de sa divinité.

Achille est donc un personnage ambigu, car libre de respecter tour à tour les codes et rites des héros et les mœurs humaines. Cette liberté l'oblige à n'appartenir à aucune des factions, ce qui lui donne une place à part dans l'œuvre d'Homère[90].

Culte

Achille fait l'objet d'un culte héroïque dans plusieurs régions de la Méditerranée. Il est difficile de savoir comment le culte a pris son essor, car les cultes héroïques se focalisent généralement sur la tombe du héros. En l'espèce, les restes d'Achille sont supposés se trouver sur les rives de l'Hellespont, non loin de Troie : dans l'Iliade (XXIII), Patrocle est enterré à cet endroit, et son fantôme demande à Achille que leurs cendres soient ensevelies au même endroit ; l'Odyssée précise qu'un grand tumulus, visible depuis la mer, est élevé par les Achéens[91]. Un culte y est attesté dès le Ve siècle av. J.‑C.[92] et une ville, Achilléion, est fondée sur le site[93]. Les Thessaliens y effectuent un pèlerinage annuel[94], et les textes mentionnent que l'armée perse vient y vénérer Achille pendant les guerres médiques[95], suivie par Alexandre le Grand[96] ou encore Caracalla[97].

Le culte d'Achille n'est pas cantonné à sa tombe : il est également vénéré à Érythrées (Anatolie), à Crotone, à Sparte et à Élis (Péloponnèse) ou encore à Astypalaia, une île des Cyclades[98]. Le culte pour lequel nous disposons du plus grande nombre de traces est celui de la région d'Olbia, en mer Noire, qui a cours du VIe siècle av. J.‑C. à la période romaine. Une série de stèles inscrites des IIe et IIIe siècles montre qu'Achille y est vénéré sous l'épiclèse de « Pontarque » (en grec, roi du Pont). Il est même l'une des principales divinités de la région à l'époque romaine[99]. Un fragment d'Alcée, reprenant la phraséologie de ces inscriptions, évoque Achille régnant sur la Scythie[100]. Dans la même région, l'étroite péninsule de Tendra est appelée dans l'Antiquité la « piste de course d'Achille[101] ». Le nom s'explique probablement par des jeux athlétiques organisés en l'honneur du héros, attestés au Ier siècle ap. J.-C.[102]. Enfin, l'île de Leukè (actuelle île des Serpents), littéralement l'« île blanche »), au nord-ouest du Pont-Euxin, est le site de culte d'Achille le plus connu sous l'Antiquité. Elle abrite un temple et une statue de culte[103]. Le héros est réputé y habiter : il apparaît en vision aux marins qui approchent de l'île[104].

Le culte d'Achille est souvent lié à la mer, association qui ne s'explique pas par les éléments de son mythe, mais seulement par sa filiation avec une néréide ; il est ainsi vénéré conjointement avec Thétis à Érythrées[105]. Il est particulièrement populaire auprès des marins, qui sont à l'origine de la plupart des offrandes votives à Achille découvertes dans le Pont-Euxin[105].

Achille comme modèle

Tiepolo, La Colère d'Achille, 1757, fresque de la Villa Valmarana (Vicence). Athéna retient Achille prêt à tuer Agamemnon

Indépendamment de son culte, Achille s'impose aux Grecs comme un personnage héros exemplaire. Ainsi Alexandre le Grand s'y compare-t-il, regrettant de ne pas avoir trouvé un Homère pour chanter ses propres exploits. En compagnie de son ami Héphaestion, le conquérant sacrifie même sur la tombe d'Achille et de Patrocle.

On le retrouve dans les arts mais aussi en philosophie. Ainsi par exemple, Socrate s'attache-t-il à relativiser la droiture morale (faute d'une envergure intellectuelle suffisante, Achille n'aurait pas été capable de tromper autrui) à l'aide d'une comparaison entre Ulysse et Achille, en s'attachant à démontrer que si Ulysse était trompeur, Achille ne l'était pas moins, mais seulement moins habilement. L'un des arguments de Zénon d'Élée parle de la course d'une tortue contre Achille. Au contraire, Pindare loue sa droiture dans l'une de ses Néméennes.

Représentations artistiques

Littérature

Achille est le héros de l'Iliade, mais aussi d'autres épopées du Cycle. On peut citer la Memnonide et l'Éthiopide d'Arctinos de Milet, la première ayant influencé la seconde, parlant d'Achille tuant le héros Memnon pour venger son ami Antiloque, thème très comparable au combat contre Hector pour venger Patrocle. Ces deux épopées sont probablement antérieures à Homère.

Il est aussi le héros de l'Achilléide, un poème en latin inachevé de Stace, contant son enfance.

Musique

Cinéma

Achille a notamment été incarné au cinéma par :

"Achilles" est également le nom d'un court métrage d'animation de Barry Purves qui raconte la vie du héros, en mettant en avant son homosexualité.

Architecture

L’Achilleion de Corfou est un palais de l'impératrice Élisabeth d’Autriche-Hongrie (plus connue sous le nom de Sissi) construit en l'honneur du héros mythologique en 1890 et situé dans le dème d'Achilleio.

Étymologie

Achille et Ajax jouant, amphore attique à figures noires, v. 510 av. J.-C., Villa Getty (86.AE.81)

Achille est fréquemment appelé « Péléide, Éacide ou encore Pyruus », épithètes qui rappellent son ascendance. Le nom d'Achille à proprement parler est d'étymologie inconnue[106]. La question s'est en effet posée dès l’Antiquité : le pseudo-Apollodore explique ainsi que son nom signifie « qui n'a pas de lèvres » (d’un α- privatif et de χεῖλος / kheĩlos, « lèvre »), « parce que jamais il n’avait approché ses lèvres d’un sein »[107]. Toutefois, cette étymologie populaire ne repose sur rien.

L’une des hypothèses les plus convaincantes donne au nom du héros le sens de « celui dont l’armée est affligée », de ἀχός / akhós, « le chagrin, l’affliction », et de λαός / laós, « l’armée, la foule des guerriers »[108]. En effet, la figure d’Achille est étroitement liée au chagrin : celui éprouvé par les Achéens quand Achille se retire de la bataille, puis quand il meurt.

Sources

Notes

  1. Ou « Péléion » dans les traductions anciennes, par exemple chez Leconte de Lisle (1866).
  2. Henri-Irénée Marrou, Histoire de l'éducation dans l'Antiquité, Seuil, collection « Points », 1981, tome I « Le monde grec », p. 35.
  3. Hésiode, frag. 300 MW mentionne de l'eau ; Lycophron, Alexandra (177-179) cite plutôt le feu et précise que six enfants meurent de cette manière.
  4. Apollonios de Rhodes, Argonautiques [détail des éditions] [lire en ligne] (IV, 869-879).
  5. Hymnes homériques [détail des éditions] [lire en ligne] (À Déméter, 233-242).
  6. Stace, Achilléide [détail des éditions] [lire en ligne] (I, 133-134).
  7. En particulier, Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne] (XVIII, 436-438) fait d'Achille un enfant unique.
  8. Quintus de Smyrne, Suite d'Homère [détail des éditions] [lire en ligne] (II, 410-411).
  9. Suite d'Homère (I, 564–567).
  10. Catalogue des femmes [détail des éditions] = frag. 204 MW. Voir aussi Pindare, Odes [détail des éditions] [lire en ligne] (Pythiques, VI, 21,3 ; Néméennes, III, 43-58). L'éducation d'Achille par Chiron est le thème d'un poème perdu d'Hésiode, Les Préceptes de Chiron. Gantz, p. 231 et Mackie (1997), p. 1.
  11. Iliade (IV, 217-219 et XI, 830-832).
  12. Mackie (1997), p. 2.
  13. Gantz,p. 231.
  14. Iliade (IX, 438-442).
  15. Iliade (IX, 485-491).
  16. 'Iliade (XVIII, 56-59 = 436-440).
  17. Iliade (IX, 439).
  18. Voir aussi la Petite Iliade, une autre épopée du Cycle, frag. 24 PEG, et peut-être aussi l'Iliade (IX, 666-668), qui évoque la prise de Skyros par Achille.
  19. D'après le résumé qu'en fait le grammairien Proclos au Ve siècle ap. J.-C.. Gantz, p. 576-577.
  20. Pindare, Odes (Isthmiques, VIII, 48-51).
  21. Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne] (III, 17-20) ; scholies A de l'Iliade I, 59.
  22. Scholies de l'Iliade, XIX, qui font référence au Cycle épique. Gantz, p. 581.
  23. D'après une scholie de l’Iliade (Σb XIX, 326), et malgré le résumé de Proclos, cet élément du mythe remonterait aux Chants cypriens (frag. 19 Bernabé ?). Il est attesté pour la première fois sur une peinture de Polygnotos aux Propylées d'Athènes, cf. Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne] (I, 22, 6). Gantz, p. 581 et p. 837, n. 23.
  24. a et b Hygin, Fables [détail des éditions] [(la) lire en ligne] (XCVI).
  25. Lycomède donne à son petit-fils le nom de Pyrrhus, Phœnix celui de Néoptolème. Chants cypriens, frag. 21 PEG.
  26. Ovide, Métamorphoses [détail des éditions] [lire en ligne] (XIII, 162-170).
  27. Apollodore, Bibliothèque (III, 13, 8).
  28. Chants cypriens résumés par Proclos ; Sophocle, Iphigénie (frag. 305 R) ; Euripide, Iphigénie en Tauride [détail des éditions] [lire en ligne] (24-25).
  29. Le résumé des Chants cypriens par Proclos ne mentionne que la colère suite à l'invitation tardive ; Aristote, Rhétorique (II, 24) précise qu'il s'agit du dîner de Ténède.
  30. Odyssée (VIII, 75-82).
  31. Plutarque, Moralia (74a).
  32. Gantz, p. 588-589.
  33. Diodore de Sicile, Bibliothèque historique [détail des éditions] [lire en ligne] (V, 83, 4-5).
  34. Apollodore, Épitome [détail des éditions] [lire en ligne] (III, 26).
  35. Plutarque, Moralia (297 d-f).
  36. Chants cypriens ; Pindare, Odes (Olympique II, 82 ; Isthmique, V, 39) ; Aristote, Rhétorique (II, 24).
  37. Scholie d'Hellanicos, FGrH 4F148.
  38. Sophocle, Poimenes (frag. 500 R.
  39. Ovide, Métamorphoses (XII, 72-144)
  40. Apollodore, Épitomé (III, 31).
  41. a et b Gantz, p. 596.
  42. Lycophron (139-174).
  43. Iliade (II, 688-691).
  44. Iliade (I, 364-369).
  45. Iliade (I, 43-54).
  46. Iliade (I, 92-100).
  47. Iliade (I, 130-139).
  48. Iliade (I, 223-246).
  49. Iliade (I, 350-412).
  50. Iliade (I, 1-5). Extrait de la traduction de Frédéric Mugler pour Actes Sud, 1995.
  51. Iliade (IX, 92-100).
  52. Iliade (XVI, 173-657).
  53. Iliade (XVI, 684-691).
  54. Iliade (XVI, 817-862 et XVII, 125).
  55. Iliade (XVIII, 94-96).
  56. Iliade (XIX, 349-424).
  57. Iliade (XX, 353-503).
  58. Iliade (XXI, 7-21).
  59. Iliade (XXI, 211-221).
  60. Iliade (XXI, 234-327).
  61. Iliade (XXI, 328-382).
  62. Iliade (XXII, 306-364).
  63. Iliade (XXII, 395-404).
  64. Iliade (XXIII, 1-110).
  65. Iliade (XXIII, 140-151).
  66. Iliade (XXIII, 171-177).
  67. Iliade (XXIV, 14-18).
  68. Iliade (XXIV, 440-670).
  69. Iliade (XXIV, 133-140).
  70. Iliade (XXIV, 23-76).
  71. Iliade (XIX, 409-410).
  72. Iliade (I, 417 ; IX, 410-416 ; XVIII, 95-96).
  73. Iliade (XXI, 277-278).
  74. Iliade (XXII, 358-360).
  75. Gantz, p. 625.
  76. Pindare, Péans (VI, 77-86). Le papyrus est très fragmentaire à cet endroit.
  77. Iliade (XVI, 698-701).
  78. Virgile, Énéide [détail des éditions] [lire en ligne] (VI, 56-58). Repris ensuite par Ovide, les Métamorphoses (XII, 598-606. Cf. Gantz, p. 625.
  79. Stace, Achilléide [détail des éditions] [lire en ligne] (I, 133-134), cf. Gantz, p. 625.
  80. Hygin, Fables (CVII).
  81. Respectivement un lécythe protocorinthien (Athènes), une amphore pontique (Copenhague 14066), une amphore chalcidienne (autrefois dans la collection Pembroke-Hope, aujourd'hui disparue) et un pélikè attique du Peintre des Niobides (Bochum S1060). Gantz, p. 626.
  82. À l'exception du Premier Mythographe du Vatican (178), qui parle de planta, la plante du pied. Gantz, p. 628.
  83. Par le doublet *talo, onis. Frédéric Martin, Les Mots latins, Hachette, 1976, à l'article « talus ».
  84. Scholiaste de l’Hécube d'EuripideHek. 41).
  85. Servius, Commentaire à l'Énéide [détail des éditions] [(la) lire en ligne] (Σ Æn. III, 322).
  86. Précision ajoutée par Lactance, commentaire de l’AchilléideAch. I, 134).
  87. Homère, Odyssée [détail des éditions] [lire en ligne] (XI, 488-491). Extrait de la traduction de Philippe Jaccottet pour les éditions de la Découverte, 1982.
  88. Pindare, Odes (Néméennes, IV, 49-50).
  89. Euripide, Andromaque [détail des éditions] [lire en ligne] (v. 1259-1262).
  90. Cette section s'appuie sur Pietro Citati, La Pensée chatoyante, chap. I, « Achille ».
  91. Odyssée (XXIV, 80-84).
  92. Hedreen, p. 313.
  93. Pline l'Ancien, Histoire naturelle [détail des éditions] [lire en ligne] (V, 15) ; Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne] (XIII, 1, 32) ; Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres [détail des éditions] [lire en ligne] (I, 74). Achilléion est mentionnée dès Hérodote, Histoires [détail des éditions] [lire en ligne] (V, 94).
  94. Philostrate, Héroïque (53, 8-18).
  95. Hérodote (VII, 43).
  96. Diodore de Sicile, Bibliothèque historique [détail des éditions] [lire en ligne] (XVII, 17, 3) ; Arrien, Anabase (I, 12, 1) ; Cicéron, Pro Archia (24) ; Plutarque, Vies parallèles [détail des éditions] [lire en ligne] (Alexandre, 72).
  97. Dion Cassius (77, 7).
  98. Hedreen, p. 314.
  99. Hedreen, p. 323.
  100. « Ἀχιλλεύς ὀ τὰς Σκυθίκας μέδεις » (frag. 354 LP)
  101. Ἀχιλλέως δρόμος ». Hérodote (IV, 55) et Strabon (VII, 3, 19).
  102. Hedreen, p. 318.
  103. Pausanias (III, 19, 11).
  104. Arrien, Périples du Pont-Euxin (23) ; Philostrate, Héroïque (55, 2-3 ; 56, 2-4 et 56, 6-9) ; Maxime de Tyr (6-7).
  105. a et b Hedreen, p. 122.
  106. Pierre Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque, Paris, Klincksieck, 1999 (édition mise à jour) (ISBN 2-252-03277-4) , à l'article Ἀχιλλεύς.
  107. Bibliothèque, III, 13, 6.
  108. Leonard R. Palmer, The Interpretation of Mycenaean Greek Texts, Clarendon Press, 1963, p. 79.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) Anthony Edwards :
    • Achilles in the Odyssey: Ideologies of Heroism in the Homeric Epic, Beitrage zur klassischen Philologie, 171, Meisenheim, 1985.
    • « Achilles in the Underworld: Iliad, Odyssey, and Æthiopis », Greek, Roman, and Byzantine Studies, 26 (1985), p. 215-227.
  • (en) Timothy Gantz, Early Greek Myth, Johns Hopkins University Press, 1993 [détail de l’édition] .
  • (en) Guy Hedreen, « The Cult of Achilles in the Euxine », dans Hesperia, vol. 60, no 3 (juillet- septembre 1991), p. 313-330.
  • (de) Hildebrecht Hommel, Der Gott Achilleus, Sitzungsberichte der Heidelberger Akademie der Wissenschaften, Heildelberg, 1980.
  • Katherine Callen King, Achilles: Paradigms of the War Hero from Homer to the Middle Ages, University of California Press, Berkeley, 1987.
  • (en) C. J. Mackie :
    • « Achilles in Fire », Classical Quarterly, nouvelle série, vol. 48, no 2 (1998), p. 329-338,
    • « Achilles' Teachers: Chiron and Phoenix in the 'Iliad' », Greece & Rome, deuxième série, vol. 44, no 1 (avril 1997), p. 1-10.
  • (en) Pantelis Michelakis, Achilles in Greek Tragedy, Cambridge University Press, Cambridge, 2002.
  • Gregory Nagy :
    • Le Meilleur des Achéens. La fabrique du héros dans la poésie grecque archaïque, Seuil, coll. « Des travaux », Paris, 1999,
    • (en) The Name of Achilles: Questions of Etymology and 'Folk Etymology', Illinois Classical Studies, 19, 1994.
  • (en) Robert Schmiel, « Achilles in Hades  », Classical Philology, vol. 82, no 1 (janvier 1987), p. 35-37.

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