Critique de la religion

Critique de la religion

La critique de la religion, qui peut émaner tant de la religion elle-même que de milieux sécularisés, remonte à l'Antiquité. Dans l'antiquité de nombreuses voies se sont élevées contre la religion; on le retrouve notamment dans l'épicurisme (Bloch 1997, p. 37). En effet beaucoup de religions prétendent détenir la vérité, or les vérités religieuses diffèrent d'une religion à l'autre. Ces antagonismes ont donné lieu à des guerres violentes telles que les Guerres de religion (France)[1]. Signalons aussi les conflits iconoclastes qui ont rythmé les différents courant religieux monothéistes. A la fin du moyen-age certains critiques sont sortis du cadre théologique. Au XVIIe siècle puis au XVIIIe siècle l'idée de l'athéisme et des critiques frontales du clergé commencèrent à se développer, notamment sous l'influence des Lumières. Elle se poursuit au XIXe siècle, par le développement des sciences qui remettent en cause le bien-fondé de la métaphysique et la recherche d'une cause première. En parallèle des critiques littéraires, philosophiques ou scientifiques, des mouvements politiques se sont opposés au poids des églises et du clergé pour la société prenant parfois des formes virulentes d'anticléricalisme. Notons que la science ne critique pas directement les divinités car elles lui sont inaccessibles; mais remet en cause les explications religieuses de leurs manifestations aux hommes.

Sommaire

Violences commises au nom de Dieu ou autres divinités

Les religions ou certaines croyances sont la cause de nombreuses guerres et atrocités: sacrifices humains, Croisades, les Guerres de religion (France), l'Inquisition. L'histoire des violences inter-religieuses n'est pas finie. Le monde reste secoué par de violents conflits notamment en Afrique 2010 au Nigeria.

Conflits entre dogmes religieux et vérités scientifiques

La développement de la science s'est souvent heurté à des dogmatises religieux. La science est la discipline du doute et de la remise en question. Elle exige que chaque être humain puisse faire, refaire, les expériences et raisonnements passés.

Quelques critiques dans leur contexte historique

Antiquité

dans le monde grec

Avec le développement de la philosophie et de la science, les penseurs grecques ont opposé la raison à la croyance, la connaissance à l'ignorance, le monde des idées au monde des dieux.

La mort de Socrate est un évènements marquant dans l'histoire de l'humanité. Socrate, philosophe athénien du V siècle, fut accusé de pervertir les valeurs morales traditionnelles, de ne pas croire aux dieux de la cité. Socrate refusa de se rétracter et mourut pour ses idées (pour plus de détail voir procès de Socrate).

Le philosophe, poète et homme politique grec Critias pense que la religion est la création d'un homme rusé pour dompter les hommes méchants[2].

dans le monde romain

La religion était perçue comme un outil politique pour réguler la vie de la cité. Ainsi Plutarque raconte comment les premiers rites de la religion romaine et la constitution originelle des prêtres furent établis par Numa Pompilius pour pacifier le peuple romain au comportement belliqueux. Par ailleurs Rome était relativement tolérante envers les autres croyances. Cicéron disait « chaque cité a ses dieux, et nous, les nôtres ». « La « religio » c'est la justice envers les dieux et envers les morts ».

Dans le De natura rerum, Lucrèce écrit : « Alors qu'aux yeux de tous l'humanité traînait sur terre une vie abjecte, écrasée sous le poids d'une religion dont le visage, se montrant du haut des régions célestes, menaçait les mortels de son aspect horrible, le premier un Grec, un homme, osa jeter ses yeux mortels contre elle et contre elle se dresser » (Lucrèce 2002, vers 62-67 du chant I).

    « Tant la religion put conseiller de crimes[3] ! »

« Quelle cause, se demande Lucrèce, a répandu parmi les grandes nations l’idée de la divinité, a rempli d’autels les villes, et fait instituer ces cérémonies solennelles dont l’éclat se déploie de nos jours[4] ?  »

L’ignorance et la peur, répond-il. Il fallait expliquer ce qu’on ne comprenait pas :

  « En ces temps éloignés, les mortels…
    ... observaient aussi le mouvement des astres,
    Le retour des saisons, dans un ordre immuable,
    Qu’ils ne pouvaient en rien expliquer par leurs causes.
    Leur seul recours fut donc d’attribuer tout aux dieux,
    De tout interpréter comme un signe divin.
    …
    Ô race infortunée des hommes, qui prêta
    Aux dieux de tels pouvoirs, d’effrayantes colères !
    Que de gémissements pour vous, pour nous combien
    De souffrances, pour nos enfants combien de larmes[5] ! »

dans le monde chinois

Dans ses mémoires historiques de l'histoire de Chine Sima Qian analyse les rites religieux de son époque. Il observe que tous les rites sont inspirés par la nature de l'homme[6].

critique des idoles...

La Bible contient de nombreux passages critiquant les cultes idolâtres. Dans le nouveau testament le rabbi Jésus s'en prend aux pratiques rituelles de ses contemporains[7].

XVIIe siècle

Au XVIIe siècle les penseurs sont profondément croyants. Les critiques se concentrent donc essentiellement dans le domaine théologique. Leibniz défend l'idée de la justice de Dieu ou théodicée: les malheurs du monde sont nécessaires à son harmonie globale. Avec la publication de son Traité théologico-politique, Spinoza veut affranchir les hommes des dogmatismes et préjugés théologiques et prône la liberté de philosopher. Il ne réfute pas la Bible mais l'éthique et les pratiques religieuses que les hommes en tirent[8].


Ardent défenseur du système de Nicolas Copernic (héliocentrisme ), Galilée s'est heurté à de vives critiques émanant des partisans du géocentrisme ainsi qu'à celles de l'Église catholique romaine. Le Ciel était considéré comme le domaine de Dieu et par là immuable. Or des découvertes techniques telles que la lunette astronomique et des observations de plus en plus précises du ciel bouleversent les dogmes de l'église. L'Église catholique romaine jugea Galilée et censura sa thèse.

En France, un conflit théologique oppose les Jansénistes aux Jésuites. Dans Les Provinciales, Pascal dénonce la casuistique accommodante des Jésuites[9]. Directement inspiré par Les Provinciales, Molière avec Tartuffe signe un chef d’œuvre dénonçant l'hypocrisie du dévot.

XVIII

L' Encyclopédie de Diderot est certainement la plus complète, la plus vive et la plus incisive critique de la religion au XVIII tant l'opposition de l'Église catholique romaine à sa publication fut forte et constante, ne capitulant qu'après l'expulsion des Jésuites du territoire français.

En matière de critique de la religion, Voltaire est la figure des Lumières la plus connue. Pour autant, Voltaire n'est pas athée mais revendique l'existence d'un être suprême (voir déisme). De même Robespierre, qui fut un acteur important de la révolution française et critique subtile de l'église catholique, n'était pas sans foi. Robespierre n'a jamais caché sa foi, commune à l'époque, en un Être suprême. Le déisme postule l'idée d'un Dieu créateur mais refuse l'ensemble des rites de dévotions que les différentes religions imposent aux hommes. Pour les déistes, les religions sont simplement des institutions politiques créées par les hommes pour assurer la cohésion sociale et l'ordre dans la société. Pour les déistes, Dieu ne peut être appréhendé par la pensée scientifique et rationnelle des hommes. Il s'agit d'une entité impalpable qui transcende les capacités de perception de l'humanité.

Les penseurs anglais sont aussi critiques. David Hume, tout en préservant sa foi chrétienne, rejette la théologie et les miracles[10]. De même Isaac Newton rejette le dogme de la Trinité chrétienne. Cependant ses nombreuses découvertes scientifiques renforcent sa croyance dans l'existence d'un Dieu créateur (pour plus de détails voir Conceptions religieuses d'Isaac Newton).

En Allemange, l'aufklärung kantien, en affirmant que l'homme peut par lui-même et sans se référer à l'autre agir moralement, porte en lui une critique de la religion qui est souvent l'expression du regard d'un autre.

La Révolution française conclue d'une terrible manière les critiques contre la religion supprimant la monarchie de droit divin, la dîme et écartant l'église de la gestion de l'état.

XIX

Avec le renouveau de la philosophie et des sciences, de nombreux auteurs en Europe critiquent ouvertement la religion et plus particulièrement les religions chrétiennes.

En France, Auguste Comte conteste les principes métaphysiques qui guident la pensée religieuse et qui semblent entrer en contradiction avec les principes de la pensée scientifique, qui lui devrait être seule à guider les hommes vers la vérité, voir Positivisme. En Allemagne, Ludwig Feuerbach dénonce lui aussi les illusions de la religion. En Angleterre, Charles Darwin, voir pour plus de détails l'Opinion de Charles Darwin sur la religion, renia sa foi à l'aune de ses découvertes scientifiques[11]

Pour Karl Marx, «la critique de la religion est le fondement de toute critique». Une formule devenue célèbre résume sa position sur la religion: «C'est est l'opium du peuple[12]. » De façon encore plus radicale, Friedrich Nietzsche développe une critique extrême de la religion, et plus précisément du christianisme, avec son annonce de la «mort de Dieu» ou en traitant Jésus d'idiot[13].

Toutes les critiques de la religions ne sont pas aussi catégoriques. Léon Tolstoï est un écrivain qui a pris la parole pour répandre sa foi en la parole du Christ mais qui souhaite aussi libérer le peuple des superstitions tout en préservant les rites établis qui servent de soutient au plus grand nombre[14].

XX

Sigmund Freud introduit dans la critique de la religion une perspective scientifique, en développant une approche psychanalytique du fait religieux[15]. Freud partage l'idée de nombreux penseurs et philosophes la religion est une illusion. Cependant l'explication qu'il propose du rôle et de la fonction de la religion et autres croyances est différente que la métaphore vindicative et négative de Marx. Il affirme le caractère artificiel de la religion mais lui attribue une fonction positive apaisante pour l'âme[16]

Bertrand Russel proposa une critique systématique de la religion dans son œuvre et plus particulièrement dans son essai Science et religion: "Quel que soit le savoir accessible, il doit l'être par des méthodes scientifiques. Ce que la science ne peut connaître, l'homme ne le peut." "Une religion purement personnelle, aussi longtemps qu'elle s'écarte des affirmations que la science pourrait infirmer, peut survivre dans l'age scientifique le plus avancé[17]."

Simone Weil, philosophe mystique touchée par les malheurs du monde, dénonce, malgré son attachement à la parole du Christ et sa foi en Dieu, les abus de pouvoir de l'Église[18].

XXI

La question de l'existence de Dieu reste une problématique centrale. La parole de physicien comme Stephen Hawking est largement médiatisée et débattue. Dans son dernier ouvrage il écrit La question est: est-ce que la façon dont le monde a commencé fut choisi par Dieu pour une raison que nous ignorons, ou est-ce déterminé par une loi scientifique? Je crois dans la seconde"(hypothèse)[19]. "L'univers le peut et il s'est créé lui même de rien[19]".

Anticléricalisme

Devant le poids important du clergé au sein de la société. De nombreuses personnes ont lutté pour limité l'influence de l'église sur la vie publique. En France, depuis la Révolution française, l'anticléricalisme a toujours été présent dans le but d'empêcher le clergé catholique de retrouver son influence sur la population.

Même longtemps avant la Révolution, on se moquait des moines, des prêtres, des frères et des sœurs dans la littérature française, souvent par grivoiserie. François Rabelais fait dire à Gargantua que les moines «molestent tout leur voisinage à force de trinqueballer leurs cloches». Voltaire, le déiste, affirmait plus sérieusement dans son dictionnaire philosophique que Jésus avait exclu l'autorité civile des prêtres.

Pendant la révolution, Stanislas-Marie Maillard, héros de la Bastille, conduit le massacre de 3 évêques, 120 prêtres, 50 religieux et quelques laïcs (Voir les Massacres de Septembre à la Prison de l'Abbaye, à la Prison des Carmes). La plupart des grands écrivains français nés après ces événements (Michelet, Hugo, Prévert, etc) ont uni leur anticléricalisme avec une grande confiance en la République. Depuis le refus de la constitution civile du clergé, le sentiment patriotique n'est plus rattaché au sentiment religieux en France.

Sous la monarchie de Juillet, en réaction aux excès du « parti prêtre » sous la Restauration, des poussées anticléricales sont observées. Durant la révolution de 1830, les insurgés mettent à sac l'archevêché de Paris, la cathédrale Notre-Dame et plusieurs maisons de congrégations religieuses. L'archevêque de Paris, Mgr de Quélen – il est vrai très lié à Charles X – doit s'enfuir de Paris et se cacher quelque temps.

En province, l'on s'en prend aux prêtres et aux croix de mission : « les processions, rapporte le duc de Broglie dans ses Souvenirs, étaient poursuivies à coups de pierres, les croix de mission culbutées et traînées dans la boue, il ne faisait pas trop bon à un évêque de sortir de sa cathédrale. » Des pamphlets orduriers circulent à l'encontre du clergé catholique, tandis que les théâtres de Paris donnent des pièces violemment anticléricales, qui mettent en scène des prêtres malhonnêtes, vicieux ou criminels.

Le ministre de l'Intérieur, François Guizot, lui-même protestant nîmois, mande aux préfets de réprimer ces abus : « La liberté des cultes doit être entière et sa première condition, c'est qu'aucun culte ne soit insulté. » Mais avec le ministère Laffitte, le laissez-faire devient le mot d'ordre d'un gouvernement qui veut avant tout ne pas se couper de sa base révolutionnaire.

Après les émeutes des 14 et 15 février 1831, au cours desquelles la foule dévaste l'église Saint-Germain-l'Auxerrois, l'archevêché et plusieurs autres églises parisiennes, ainsi que des palais épiscopaux et des séminaires en province, le gouvernement, loin de réprimer ces désordres, sévit contre les prêtres, jugés « responsables de l'animosité qu'ils excitent ». Le roi Louis-Philippe lui-même considère que la haine des prêtres a été la cause principale de la Révolution, et ne voit pas d'un mauvais œil que le gouvernement satisfasse l'anticléricalisme populaire.

L'anticléricalisme était très fort sous la Troisième République, notamment au moment de la Séparation des Églises et de l'État en 1905, époque où la hiérarchie catholique française condamne le régime républicain. Il fut alors le cheval de bataille des radicaux et du Grand Orient de France principale obédience de la franc-maçonnerie française, mais fut aussi partagé par les socialistes, les communistes et la droite non-conservatrice, celle des ligues, mouvements d'agitations souvent antisémites, sortes de fascistes à la française.

Émile Combes a mené une politique anticléricale : changement de nom des rues portant un nom de saint, fermeture de 2 500 écoles religieuses, promotion systématique des fonctionnaires anticléricaux et révocation des catholiques… Le 30 juillet 1904, il y a rupture diplomatique avec le Saint-Siège. Son ministre de la guerre, le général André, était également anticlérical. L'affaire des fiches dans laquelle il était impliqué provoqua d'ailleurs la démission d'Émile Combes.

Actuellement, l'influence du clergé en France est plus faible comparée à celle de la plupart des autres pays du monde[20]. À la mort de Jean-Paul II, l'association Act Up-Paris s'est réjouie, le déclarant «responsable de la mort d'un million d'hommes» et adressant «un vœu désespéré à son successeur».

Aujourd'hui, Siné Hebdo et Charlie Hebdo restent anticléricaux, tout comme Le Canard enchaîné ou L'Humanité, ancien organe du Parti communiste français. Le Réseau Voltaire publie parfois des textes anticléricaux.


Situation contemporaine

Dans la plupart pays démocratiques modernes, la critique politique de la religion n'est plus vraiment d'actualité, le projet ayant été largement accompli : la politique est aujourd'hui largement sécularisée.

Il reste la critique scientifique. Celle-ci puisait sa source dans le rejet de la position de l'Église catholique romaine sur l'affaire Galilée[21], pour laquelle l'Église a fait acte de repentance en 1992.

Tandis que certains auteurs insistent sur l'irréductible incompatibilité entre science et religion[22], d'autres affirment la possibilité d'une convergence de la science et de la religion[23].

Aujourd'hui, la critique scientique cherche en particulier à répondre aux mouvements fondamentalistes pouvant défendre des positions créationnistes, surtout aux États-Unis. L'Église catholique romaine, quant à elle, n'est pas systématiquement opposée aux théories de l'évolution. Elle évite l'interprétation littérale de la Genèse, et s'oppose ainsi aux courants créationnistes.

Il est important de noter que tous les conflits n'ont pas pour cause une différence de croyance religieuse. Au contraire, le partage d'une même foi n'empêche pas les pires horreurs. Par exemple lors du génocide au Rwanda, Hutu et Tutsi sont d'obédience catholique.

Au XX siècle, dans une Europe de plus en plus sécularisée, des personnes ecclésiastiques dénoncent le développement de l'athéisme et la perte de la foi[24].

Voir aussi

Bibliographie

  • Eric Weil, Essais et conférences, Vrin, 1991 [lire en ligne] 
  • Olivier Bloch, Matière à histoires, Vrin, 1997 [lire en ligne] 
  • Karl Marx, Contribution à la critique de La philosophie du droit de Hegel. Introduction, Alias, 1998 (1re éd. 1843) [lire en ligne] 
  • Bertrand Russell, Science et religion (Religion and Science), Oxford University Press, 1935 
  • Lucrèce (trad. Alfred Ernout), De la Nature, Les Belles Lettres, 2002 
  • Léo Strauss, La Critique de la religion chez Spinoza, Les Editions du Cerf, coll. « La Nuit Surveillée », 1996 (1re éd. 1930) 
  • Stéphane Chauvier, « Compte-rendu de lecture de Daniel Tanguay, Léo Strauss. Une biographie intellectuelle », dans Philosophiques, vol. 31, no 2, 2004 [texte intégral] 
  • Sigmund Freud (trad. Marie Bonaparte), L’avenir d’une illusion, PUF, coll. « Bibliothèque de psychanalyse », 1973 (1re éd. 1927) [lire en ligne] 

Articles connexes

Notes et références

  1. Il est important de noter que tous les conflits n'ont pas pour cause une différence de croyance religieuse. Au contraire, le partage d'une même foi n'empêche pas les pires horreurs. Par exemple lors du génocide au Rwanda, Hutu et Tutsi sont d'obédience catholique.
  2. Alors, je le crois, <pour la première fois>,
    Un homme à la pensée astucieuse et sage
    Inventa la crainte < des dieux > pour les mortels
    Afin que les méchants ne cessassent de craindre
    « C’était, leur disait-il, comme un démon vivant
    d’une vie éternelle. Son intellect entend
    Et voit tout en tout lieu. Il dirige les choses
    De par sa volonté. Sa nature est divine,
    Par elle il entendra toute parole d’homme,
    Et par elle il verra tout ce qui se commet.
    Et si dans le secret encore tu médites
    Quelque mauvaise action, cela n’échappe point
    Aux dieux, car c’est en eux qu’est logée la pensée. »
    D’avoir compte à rendre de ce qu’ils auraient fait,
    Dit, ou encore pensé, même dans le secret :
    Aussi introduit-il la pensée du divin.

    Sextus Empiricus, Contre les mathématiciens. IX, 54
  3. De rerum natura,I, v. 101.
  4. De rerum natura,V, v. 1162-1164 (traduction de Alfred Ernout, Les Belles-Lettres, 1924).
  5. De rerum natura,V, v. 1169-1197.
  6. "Les rites ont leur origine dans l’homme", Mémoires historiques, Sima Qian, Ier siècle avant Jésus-Christ, wikisource:fr:Mémoires_historiques/23
  7. Le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat (Mc 2. 23-28)
  8. Selon Léo Strauss, cette une critique de la religion ne débouche pas sur une réfutation du divin et de sa toute puissance (Strauss 1996), mais sur l'idée « que « l’esprit positif » moderne, un esprit [qui] découlait, en son fond, de l’hédonisme épicurien, était incompatible avec l’esprit religieux » (Chauvier 2004).
  9. Sainte-Beuve, Port-Royal
  10. Si nous prenons en main un volume quelconque, de théologie ou de métaphysique scolastique, par exemple, demandons-nous : Contient-il des raisonnements abstraits sur la quantité ou le nombre ? Non. Contient-il des raisonnements expérimentaux sur des questions de fait et d’existence ? Non. Alors, mettez-le au feu, car il ne contient que sophismes et illusions. Enquête sur l'entendement humain
  11. « Tout le temps que j'étais à bord du Beagle (d'octobre 1836 à janvier 1839) j'étais absolument orthodoxe et je me souviens que plusieurs des officiers, pourtant d'une parfaite orthodoxie, riaient volontiers de moi parce que je citais la Bible comme une autorité sans réplique sur tel ou tel point de morale. Je suppose que c'était la nouveauté de l'argument qui les amusait. Mais à cette époque j'étais progressivement venu à voir que l'Ancien Testament, avec son histoire du monde évidemment fausse, avec la Tour de Babel, l'arc-en-ciel comme un signe etc. etc. et le fait qu'il attribuait à Dieu les sentiments d'un tyran vindicatif, ne méritait pas plus d'être cru que les livres sacrés des Hindous, ou les croyances de n'importe quel barbare. »
  12. http://fr.wikisource.org/wiki/Contribution_%C3%A0_la_critique_de_La_philosophie_du_droit_de_Hegel Contribution à la critique de La philosophie du droit de Hegel, Karl Marx, 1943
  13. http://fr.wikisource.org/wiki/Page:La_Soci%C3%A9t%C3%A9_nouvelle,_ann%C3%A9e_11,_tome_1,_1895.pdf/214 L'antichrist, chapitre XXIX
  14. http://fr.wikisource.org/wiki/Religion_et_morale
  15. La religion serait la névrose obsessionnelle universelle de l'humanité; comme celle de l'enfant, elle dérive du complexe d'Oedipe, des rapports de l'enfant au père (Freud 1973, p. 44)
  16. « Ces idées, qui professent d’être des dogmes, ne sont pas le résidu de l’expérience ou le résultat final de la réflexion : elles sont des illusions, la réalisation des désirs les plus anciens, les plus forts, les plus pressants de l’humanité ; le secret de leur force est la force de ces désirs. Nous le savons déjà : l’impression terrifiante de la détresse infantile avait éveillé le besoin d’être protégé –protégé en étant aimé – besoin auquel le père a satisfait ; la reconnaissance du fait que cette détresse dure toute la vie a fait que l’homme s’est cramponné à un père, à un père cette fois plus puissant. L’angoisse humaine en face des dangers de la vie s’apaise à la pensée du règne bienveillant de la Providence divine, l’institution d’un ordre moral de l’univers assure la réalisation des exigences de la justice, si souvent demeurées irréalisées dans les civilisations humaines, et la prolongation de l’existence terrestre par une vie future fournit les cadres de temps et de lieu où ces désirs se réaliseront. Des réponses aux questions que se pose la curiosité humaine touchant ces énigmes : la genèse de l’univers, le rapport entre le corporel et le spirituel, s’élaborent suivant les prémisses du système religieux. Et c’est un formidable allègement pour l’âme individuelle que de voir les conflits de l’enfance émanés du complexe paternel –conflits jamais entièrement résolus -, lui être pour ainsi dire enlevés et recevoir une solution acceptée de tous. Quand je dis : tout cela ce sont des illusions, il me faut délimiter le sens de ce terme. Une illusion n’est pas la même chose qu’une erreur, une illusion n’est pas non plus nécessairement une erreur. L’opinion d’Aristote, d’après laquelle la vermine serait engendrée par l’ordure –opinion qui est encore celle du peuple ignorant -, était une erreur ; de même l’opinion qu’avait une génération antérieure de médecins, et d’après laquelle le tabès1, aurait été la conséquence d’excès sexuels. Il serait impropre d’appeler ces erreurs des illusions, alors que c’était une illusion de la part de Christophe Colomb, quand il croyait avoir trouvé une nouvelle route maritime des Indes. La part de désir que comportait cette erreur est manifeste ». Sigmund Freud, L’avenir d’une illusion (1927), traduction Marie Bonaparte , Ed. PUF, Coll. Quadrige, 1993, pp 43-44 .
  17. Bertrand Russell 1935
  18. wikiquote:fr:Simone_Weil
  19. a et b The Grand Design, 2010, Stephen Hawking
  20. Enquête Pew Research Center du 17/09/2008 : http://pewglobal.org/reports/pdf/262.pdf, pages 15, 18 et 23
  21. Voir aussi l'article Révolution copernicienne
  22. On pourra lire à ce sujet l'article en ligne de Jean Bricmont : « Science et religion : l’irréductible antagonisme »
  23. La convergence entre science et religion, par Charles Townes
  24. Le drame de l'humanisme athée, le théologien Henri de Lubac
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