Constantine (Algérie)

Constantine (Algérie)
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Constantine

Constantine013.jpg

Administration
Nom algérien قسنطينة (Qacentina)
Pays Drapeau d'Algérie Algérie
Wilaya Constantine
(chef-lieu)
Daïra Constantine
(chef-lieu)
Code ONS 2501
Code postal 25000
Président de l'APC A. Chibane (2007-2012)
Culture et démographie
Population 448 374 hab. (2008[1])
Densité 1 936 hab./km2
Géographie
Coordonnées 36° 17′ 00″ N 6° 37′ 00″ E / 36.283333, 6.61666736° 17′ 00″ N 6° 37′ 00″ E / 36.283333, 6.616667
Superficie 231,63 km2
Voir la carte administrative
Constantine
Voir la carte topographique
Constantine
D'Alger à Constantine.

Constantine (Qacentina en arabe: قسنطينة) est une métropole du nord-est de l'Algérie, chef-lieu de la Wilaya de Constantine qui compte plus de 840 000 habitants. Elle est considérée comme étant la troisième ville la plus importante du pays en termes de population.

De son ancien nom Cirta, Constantine est aussi surnommée la « ville des ponts suspendus »(Madinat Al Jossour) ou bien « ville des aigles ». Sa fondation remonte à l'an -202. Ancienne ville impériale fortifiée, elle bénéficie d'une position stratégique, avec son rocher et ses murailles. La ville de Cirta fut une importante ville phénicienne avant de devenir capitale de la Numidie lors du règne de Massinissa, allié de Rome, puis elle fut détruite en 311 par Maxence et Domitius Alexander. Peu après l'empereur Constantin Ier la reconstruisit et lui donna le nom qu’elle porte maintenant depuis 17 siècles. Constantine, l'une des plus anciennes cités du monde, est surtout connue pour l'art de vivre raffiné de ses habitants. Constantine est aussi une ville importante dans l'histoire méditerranéenne, symbole de la culture arabo-andalouse. Par son histoire, elle devint l'arbitre de l'élégance à 'Al-Andalus, par les modes vestimentaires et l'art raffiné de la cuisine blanche constantinoise. Ville du malouf, la célèbre musique arabo-andalouse, et des oulémas (les savants de l'islam), elle est la capitale de l'Est du pays et la troisième ville d'Algérie.

Sommaire

Géographie

Situation

Constantine en 1972

Constantine se situe à 320 km à l'est de la capitale Alger, à 110 km à l'est de Sétif, à 180 km au sud-est de Biskra et respectivement à 63 km et à 120 km au sud-ouest de Skikda et d'Annaba.

Relief et géologie

La ville s'étend sur un plateau rocheux à 649 mètres d'altitude. Elle est coupée des régions qui l'entourent par des gorges profondes où coule l'oued Rhummel, de tous côtés sauf à l'Ouest. Le choix de cet emplacement est avant tout une stratégie de défense. Aux alentours, la région dotée de terres fertiles a fait de Constantine le grenier du pays à l'époque romaine.

Au quaternaire, le Rocher de Constantine n'était pas détaché de celui de Sidi M'Cid, et à cet endroit les eaux d'un torrent coulaient vers le Sud (à l'inverse du cours actuel). Plus tard le Rhumel, qui jusqu'alors passait à l'Ouest du Rocher, vint buter sur la falaise. Les eaux creusèrent une galerie souterraine et trouvèrent une issue vers le nord. Les voûtes s'écroulèrent donnant peu à peu l'aspect actuel. Le canyon fait 1 800 m de long, profond de 135 m à son début, il atteint près de 200 m à Sidi M'Cid.

Climat

Le climat de la région Est continental est caractérisé par des maximales de 25-45° en été et des minimales de 0-12° en hiver.

Transports

La ville possède une gare ferroviaire.

Un projet de tramway est en cours. Sa mise en service est prévue en 2010, avec un flux de 6 000 passagers/heure[réf. nécessaire].

En juin 2008, le téléphérique de Constantine a été ouvert au public. Il est d'une longueur totale de 2,3 km, avec trois stations (Les terminus du charaa , de la cité émir Abdelkader et la station de l'hôpital).

Constantine dispose d'un aéroport situé à 9 km au sud de la ville. Des vols opérés par la compagnie Air Algérie relient Constantine à Alger et à Oran, et les villes françaises de Paris, Nice, Lyon et Marseille.

L'autoroute Est-Ouest algérienne traverse l’agglomération de Constantine au sud de la ville, à proximité de l’aéroport et de l’université Mentouri.

Histoire

Période antique

Article détaillé : Cirta.
Carte de la Numidie (rose)

Fondée par des commerçants et explorateurs Phéniciens qui la nommèrent Sarim Batim (Ville royale),la ville existait bien avant l'arrivée des Romains et de Massinissa. Son nom berbère ne nous est pas parvenu. A l'époque numide Numidie, elle prendra le nom de Cirta (khirta) qui signifie ville creusée à pic, nom venant de l'akkadien et du phénicien. Dès la période antique, les Berbères, chasseurs puis pasteurs et cultivateurs, s’organisèrent en tribus et en confédérations que les Grecs distinguaient sous les noms de libyques, numides et maures. La langue berbère est le tamazight.

Ce sont les persécutions en Orient, avant et durant l'époque romaine, qui déterminèrent les principales migrations vers l'Afrique du Nord. Elle fut prise par Massinissa, alors roi de Numidie qui en avait fait sa capitale. Refusant le partage de la Numidie en trois royaumes, Jugurtha parvint à isoler Adherbal et entreprit en 112 av-JC le siège de Cirta où s'était réfugié son adversaire soutenu par Rome. La ville tomba après cinq mois.

Maurétanie Tingitane (à l'ouest), Maurétanie Césarienne (au centre) [orange], et Numidie (à l'est) [rose]

Cette victoire permit à Jugurtha de gouverner la Numidie sans partage et d'éviter ainsi que le royaume légué par Massinissa n'éclate en fiefs insignifiants. Les berbères nomades de Constantine ont adopté le culte de Tanit déesse carthaginoise de la fécondité dont le haut lieu des cérémonies paraît avoir été la colline d'El Hofra (actuel Hôtel Transatlantique). On trouve également trace de nombreux vestiges de la civilisation punique.

Période musulmane

Le septième siècle voit arriver des conquérants arabes (Abou Moujahid Dinar).

Ils dévastent pratiquement la totalité de la ville et prennent son contrôle . Puis arrivent les Omeyyades et les Abbassides en Ifriqiya (Tripolitaine, Tunisie sans les parties désertiques et l'est algérien). La ville et la région passent ensuite sous le contrôle des Aghlabides puis des Fatimides. La période allant du Xe au XIe siècle est pour Constantine une période de quasi autonomie. Du XIe au XIIe siècle, Constantine passe aux mains d'une dynastie originaire de Béjaïa. La période du XIIIe au XVe siècle place Constantine dans la mouvance de Tunis, sous la dynastie des Hafsides.

À partir du XVIe siècle, Constantine passe sous domination turque. En 1568, les partisans des Hafsides massacrent les Turcs et expulsent leurs séides. Pour ramener l'ordre, le pacha Mohammed doit conduire en personne une expédition contre Constantine. La ville n'ose pas résister et ouvre ses portes sans combattre. Les Abd el-Moumène, chefs du parti Hafside à Constantine, sont définitivement vaincus par les ouled Bencheikh qui ont le titre prestigieux de cheikh el-islam. Sidi-Abd-el-Kerim Bencheikh arrivé au pouvoir fait alliance avec les Turcs et s'octroie le titre d'emir-er-rekeb. Constantine est alors choisie au XVIe siècle pour être la capitale du Beylik de l'Est. Abd-el-Kerim meurt en 1580 et les Bencheikh gardent leur influence et privilèges jusqu'à la seconde expédition de Constantine. Le Siège de Constantine permet aux Français de prendre la ville le13 octobre 1837. C'est la dernière grande ville d'Algérie à résister aux Français.

L'entrée des français dans constantine

Période de la colonisation française

Hadj Ahmed Bey livra et remporta sa première bataille à Constantine, en 1836, contre les troupes françaises commandées par le maréchal Clauzel. Le 21 novembre 1836, un corps de 8700 hommes arrive devant Constantine. L'armée française entreprit deux assauts par le pont mais elle se brisa devant la porte d'EI Kantara. Battant en retraite, poursuivis par les Algériens, les soldats français abandonnèrent sur le terrain armes, bagages et blessés. En 1837, l'état-major français décida de mener une seconde expédition, qui fut confiée au général comte de Damrémont. Celui-ci disposait de 20 400 hommes, dont 16 000 combattants, d'une artillerie importante commandée par le général Valée et d'un corps de génie. Le général Damrémont et le Duc de Nemours dirigeaient les opérations. Mais Damrémont est frappé d'un boulet et meurt. Il est remplacé par le Général Sylvain Charles Valée. Le 5 octobre, cette armée arriva à Constantine. Le 13 octobre, après une forte résistance la ville finit par tomber entre les mains de l'ennemi, qui subit pourtant de lourdes pertes. Les Français sous le commandement du lieutenant-colonel Lamoricière pénètrent dans la ville après deux jours de combats par un endroit qui fut ensuite baptisé "la Place de la Brèche" (en allusion à la brèche dans la défense de la ville). Le Bey Ahmed dut s'enfuir (il continua le combat dans les Aures jusqu'en 1848) et beaucoup de Constantinois périrent dans le ravin en tentant de fuir les assaillants, les longues cordes se rompant sous leur poids[2].

Quelques dates

1837 : une des dernières villes à avoir été prise par les Français , présence de nombreux Italiens, Maltais, Siciliens , Espagnols

1876 : construction du grand hôpital

1881 : 1re école professionnelle pour jeunes filles

1883 : Grands travaux inauguration du lycée d’Aumale arasement du Coudiat, passerelle Perregaux pont d’El Kantara, squares, dont le square Vallée kiosques à musique ascenseurs boulevard de l’Abîme

1901-1935 : Émile Morinaud, maire de Constantine, député de Constantine de 1919 à 1942, antisémite. Réalisations de grands travaux

1930 : Inauguration monument aux morts

1933 : Le Garage Citroën (Garage Vinson)

1934 : Le Casino

1935 : La piscine olympique

1937 : Place de la Brèche et avenue Viviani

3 octobre 1958 : Discours de De Gaulle sur la place de la Brèche. L’objectif est la relance de l'Algérie sur le plan économique et la fraternisation entre les diverses communautés du pays.

Le dernier conseil municipal de Constantine avant l'indépendance :

La Délégation spéciale cédera la place à une municipalité élue au suffrage universel, ouvert aux hommes comme aux femmes, sans distinction, avec un collège unique le 27 avril 1959. Collot rapporte que les candidats musulmans de la région de Constantine s’étaient présentés sur ordre du FLN. La nouvelle municipalité se compose de 36 conseillers municipaux dont une femme la veuve Rebiha Chabi, et il comporte 9 membres européens. Hocine Allouache est élu maire par 34 voix sur 36 voix exprimées. Baptistin Lapica est élu premier adjoint suivi de Paul Bernard, Guy Auclair, Lahcène Allem, Abdelhamid Derrouiche, Mostefa Roudesli, Rebiha Chebi et Naceur Boudra. À l’automne 1960, trois membres de ce conseil municipal sont tués par le FLN. Il s’agit de Mohamed Ouamer, Mohamed Chérif Benachour et Mouloud Noui. Trois autres sont blessés : ce sont Mostefa Bendjelloul, Hadj Abd El Qader Khattabi et Hamou Benelbedjaoui. La dernière séance de ce conseil municipal se tient le 4 juin 1962.

Les juifs et les chrétiens de Constantine

Le sénatus-consulte du 14 juillet 1865 accorde la citoyenneté française aux juifs et aux musulmans d'Algérie , s'ils le demandent (car leur statut est régi, alors, par leur religion).

Les Juifs d'Algérie deviennent pleinement français depuis le Décret Crémieux, signé le 24 octobre 1870. L'article 136 de ce décret en précisait les modalités . L'article 137 proposait aussi la qualité de citoyen français aux musulmans mais la majorité choisit de rester sous le régime de l'indigénat, régis par la loi musulmane.

Démographie

Le premier recensement du 31 décembre 1843 dénombre 3 105 juifs. Ensuite en 1881, 1901, 1921 , 1931 il y a respectivement 5 213, 7 196, 9 889, 13 110 Israélites. Dans le pays, l’augmentation de la population juive de 1881 à 1931 est de 210 %, celle de la population chrétienne n’est que de 96 % et celle de la population musulmane de 97 % [3], . A partir de 1934, les recensements ne font plus état de la confession des ressortissants. La ville comptait 14 000 personnes en 1941 (18 et 20 % de la population)[réf. nécessaire]. En 1950 il y avait environ 30 000 Musulmans, 30 000 Chrétiens et 20 000 Juifs soit de 15 à 18 % de la population, d'après les recensements de l'État Français[4].


Histoire des Juifs de Constantine

Article détaillé : Histoire des Juifs à Constantine.


Population

Pyramide des âges

Pyramide des âges de la ville de Constantine en 2008 en pourcentage[5]
Hommes Classe d'âge Femmes
0,23 
85 ans et +
0,29 
0,37 
80 à 84 ans
0,44 
0,72 
75 à 79 ans
0,81 
0,96 
70 à 74 ans
1,14 
1,11 
65 à 69 ans
1,33 
1,25 
60 à 64 ans
1,48 
1,82 
55 à 59 ans
1,89 
2,24 
50 à 54 ans
2,33 
2,69 
45 à 49 ans
2,7 
3,35 
40 à 44 ans
3,46 
3,61 
35 à 39 ans
3,82 
4,14 
30 à 34 ans
4,07 
4,78 
25 à 29 ans
4,74 
5,26 
20 à 24 ans
5,19 
4,92 
15 à 19 ans
4,76 
4,17 
10 à 14 ans
4,04 
3,59 
5 à 9 ans
3,49 
4,47 
0 à 4 ans
4,32 
0,01 
nd
0,03 

Économie

L'ouverture sur la mer est assurée par le port de Skikda, qui avec Constantine et Annaba (ex Bône) forment un triangle industriel important.

Vie quotidienne

Culture

Université islamique Émir Abdelkader

Constantine est un centre culturel, architectural et industriel important et possède deux universités :

  • l'université Mentouri de Constantine (UMC), dessinée par l'architecte brésilien Oscar Niemeyer, est l'une des plus grandes d'Algérie[réf. nécessaire]. Elle accueille depuis 1971 plus de 50 000 étudiants algériens et étrangers répartis sur les treize campus et entre les huit facultés et trente-cinq départements offrant environ 95 spécialités.
  • l'université des sciences slamiques de Constantine est, quant à elle, la plus importante d'Algérie[réf. nécessaire]. Elle a été inaugurée en 1994, en même temps que la grande mosquée Emir Abdelkader, dont elle partage les bâtiments. Elle accueille environ 3 000 étudiants répartis dans deux facultés (faculté de la Charia et de la civilisation islamique et faculté de littérature et des sciences humaines).

Jumelages

La ville est jumelée avec :

Patrimoine

Monuments

La vieille casbah conserve de très belles demeures des XVIe et XVIIe siècles. D'autres monuments comme la grande mosquée Emir Abd el-Kader ou le palais du Bey témoignent de la richesse architecturale de Constantine. Le musée de Cirta rassemble le patrimoine culturel de la ville.

Aujourd'hui la ville se modernise : le building de 22 étages de l'Université, et l'élégante silhouette de l'Université des sciences islamiques "Émir Abd El Kader" en sont l'expression.

Voir aussi :

  • Le Musée Gustave Mercier,
  • Théâtre Régional de Constantine
  • Le monument aux morts: dédié aux enfants de la ville tombés pendant la guerre mondiale 1914-1918.

Patrimoine religieux

  • La mosquée de l'Émir Abdelkader, deuxième plus grande mosquée du Maghreb[réf. nécessaire]
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La ville des ponts

le pont des chutes
Passerelle Sidi-M'Cid sur le Rhummel

La géographie de la ville elle-même est unique. Sa situation a nécessité la construction de nombreux ponts. À la fin du XIXe siècle, Guy de Maupassant décrit : « Huit ponts jadis traversaient ce précipice. Six de ces ponts sont en ruines aujourd'hui. » Aujourd'hui les ponts les plus importants sont:

  • le « pont suspendu » aussi appelé passerelle Sidi-M'Cid (1912) (168 mètres de long à 175 mètres au-dessus d'un torrent),
  • le pont d'El-Kantara ouvrant la route vers le nord,
  • le pont de Sidi Rached (1912), long viaduc de 447 mètres et 27 arches dont une de 70 mètres, construit par Paul Séjourné, menacé depuis plusieurs années de disparition,
  • le pont du Diable,
  • le pont des chutes,
  • la passerelle Mellah-Slimane, anciennement Perrégaux.
  • le nouveau pont à haubans de Constantine, conçu par Dissing+Weitling architecture

Personnalités de la ville

Arche naturelle de Constantine. (circa 1899)

Les personnalités les plus connues nées à Constantine sont:

Dans l’Antiquité

(vers 240 avant J.-C. - vers 149 avant J.-C.). Vers la fin du troisième siècle av. J.-C., apparaît un descendant de la dynastie massylienne (La Massylie est une partie de la Numidie : actuellement la partie orientale de l'Algérie et la partie occidentale de la Tunisie), Massinissa, fils de Gaia, roi dépossédé des terres de ses ancêtres par le Masaesyle Syphax. Pour récupérer cet héritage, Massinissa combat en Espagne en 206 av. J.-C. aux côtés des Carthaginois, contre les Romains, alliés de Syphax. Sorti vainqueur du conflit (capture de Syphax en 203 et bataille de Zama, à la frontière algéro-tunisienne, où est défait le Carthaginois Hannibal), Massinissa emploiera son long règne (203 à 148 av. J.-C., soit 56 ans) à agrandir son royaume avec la bienveillance de Rome, aux dépens de la Massésylie, à l'ouest, et de Carthage, à l'est. Massinissa un personnage vigoureux qui, sans pour autant dédaigner les fastes de son palais de Cirta (Constantine), chevauchait encore aux côtés de ses cavaliers, par tous les temps, alors qu'il était octogénaire, et laissa une nombreuse progéniture ; il organisa une puissante armée, mit en valeur le sol, noua des relations avec le monde méditerranéen (péninsule ibérique, Rome, Athènes, Rhodes, Délos) et frappa monnaie à la façon des monarques (hellénistiques). Il laisse encore le souvenir du premier souverain qui unifia la quasi-totalité de l'Afrique du Nord en un État organisé.

Orateur réputé, précepteur de l'empeur Marc-Aurèle, sa correspondance avec cet empereur sera retrouvée et publiée. Fut consul en 143 sous Antonin le Pieux. Il a une réputation prodigieuse, il a réalisé exactement l'idéal littéraire de ses contemporains ; et si nous trouvons, nous, dans ses œuvres, beaucoup d'affectation, de la prétention et du mauvais goût, nous ne devons pas oublier que ces défauts, pour les Romains du IIe siècle, étaient des qualités et que Fronton a été unanimement reconnu, de son vivant, comme un très grand artiste.

  • Constantin Ier (Caius Flavius Valerius Aurelius Constantinus) entre 270 et 288 - 337 Re-fondateur de Constantine Après la victoire des Romains sur les Numides vers 203 av. J.-C., Cirta devint une importante colonie romaine. En 310, elle fut mise à sac par l'armée de l'empereur Maxence, qui régna sur la moitié occidentale de l'Empire romain de 306 à 312. C'est l'empereur Constantin le Grand qui rebâtit la ville en 313 ap. J.-C. et lui donna son nom.

Époque moderne

  • Salah Bey 1725 (Izmir en Turquie) - 1792 Bey de Constantine de 1771 à 1792

Constantine fut choisie au XVIe siècle pour être la capitale du Beylik de l'Est. Le Bey était nommé par le pacha d'Alger qui pouvait le révoquer à volonté. Plus qu'aucun autre, Salah Bey fit vraiment figure de prince. S'appliquant à continuer l'œuvre entreprise par ses prédécesseurs, il voulut doter Constantine de constructions dignes d'un chef-lieu de grande province. En faisant raser de vieilles maisons, il réorganisa tout un quartier, celui de Sidi el-Kettani, voisin de la Kasbah. Il y fit édifier une belle mosquée à laquelle il adjoignit une medersa. Cette école étant devenue rapidement insuffisante, il en créa une seconde à Sidi Lakhdar. On lui doit aussi la reconstruction du pont d'El-Kantara dont le passage avait été interrompu pendant cinq siècles. La carrière de Salah Bey connut une fin dramatique ; Hassan Pacha, le Dey, le démit de ses fonctions, et, devant son refus d'obéir, le fit assassiner, en 1792.

Hadj Ahmed, dernier bey de Constantine, est l'une des grandes figures de la résistance au colonialisme. Après avoir occupé plusieurs postes de responsabilité, il devint gouverneur du Beylik de l'Est en 1826, au temps du Dey Hussein. Le dernier bey de Constantine fit construire son palais de 1826 à 1835. Il eut recours à deux artistes réputés, El Hadj el-Djabri, originaire de la ville et le Kabyle El-Khettabi. Il livra et remporta sa première bataille à Constantine, en 1836, contre les troupes commandées par le maréchal Clauzel. Le 21 novembre 1836, un corps de 8700 hommes arrive devant Constantine. L'armée française entreprit deux assauts par le pont, mais ils se brisèrent devant la porte d'El Kantara. Battant en retraite, poursuivis par les Algériens, les soldats français abandonnèrent sur le terrain armes, bagages et blessés. En 1837, l'état-major français décida de mener une seconde expédition, qui fut confiée au général comte de Damrémont. Celui-ci disposait de 20 400 hommes, dont 16 000 combattants, d'une artillerie importante commandée par le général Valée et d'un corps de génie. Le 5 octobre, cette armée arriva à Constantine. Le 13 octobre, après une forte résistance la ville finit par tomber entre les mains de l'ennemi, qui subit pourtant de lourdes pertes. Hadj Ahmed Bey n'abandonna pas pour autant la lutte, et, ayant réussi à sortir de la ville avec quelques cavaliers, il se rallia des tribus de la région et se dirigea vers les Aurès en passant par Biskra. Il incita les populations de la région à organiser la résistance pour paralyser les mouvements de l'envahisseur. Mais, de plus en plus isolé et affaibli, il se rendit en juin 1848. En résidence surveillée à Alger, il y mourut en 1850.

Époque contemporaine

  • Alphonse Laveran (18 juin 1845 - 1922) Médecin, chercheur - Prix Nobel Après avoir fait ses études classiques au collège Sainte-Barbe, puis au lycée Louis-le-Grand, le jeune Laveran intègre en 1863 l'école du Service de Santé Militaire de Strasbourg. Nommé interne des hôpitaux en 1866, il soutient en 1868 sa thèse de doctorat et rejoint aussitôt l'École d'Application du Val-de-Grâce. En 1878, son temps d'agrégation terminé, Laveran est affecté aux hôpitaux de la division de Constantine, et successivement à ceux de Bône, Biskra et Constantine, où il est promu en 1879, médecin major de 1" classe. C'est à Constantine, en 1880, que Laveran décrit dans le sang d'un soldat paludéen, des corps sphériques pigmentés identifiés à l'hématozoaire du paludisme, découverte fondamentale aussitôt rapportée à l'Académie de Médecine et à l'Académie des Sciences. C'est en 1907, que l'institut royal Carolin de Stockholm décerne à Alphonse Laveran le prix Nobel de physiologie et de médecine pour l'ensemble de ses travaux sur le rôle des protozoaires comme agents infectieux. Il a laissé son nom au lycée des filles de Constantine
  • Abdelhamid Ben Badis, 1889 - 1940 Né en 1889 à Constantine, Abdelhamid Ben Badis fait ses études à la Zitouna de Tunis. Prédicateur et formateur à la mosquée "Djamaâ Lakhdar" qu'il ouvre en 1911, il se rend en pèlerinage en 1914 à la Mecque. Il participe activement au mouvement de l'Islah musulman et publie dès 1925 Al Mountaqid, journal critique dans lequel il amorce un travail profond de prise de conscience nationale. Après l'interdiction de cet organe, il lance la même année "Achihab" (le météore) puis "El-Bassaïr" (visions d'avenir) où il contribue à faire renforcer dans les plus larges masses les concepts du nationalisme, de l'arabisme et de la fidélité a l'Islam, les trois piliers de la personnalité algérienne. Fondateur de l'Association des Oulémas d’Algérie, il participe au Congrès musulman d'Alger en juin 1936 et déploie une activité constamment entravée par l'administration coloniale. Il meurt en 1940, laissant derrière lui une œuvre politique et culturelle qui a nourri l'esprit de plusieurs générations d’Algériens de son fameux triptyque : "l’Algérie est notre patrie, l'Islam est notre religion, l'Arabe, est notre langue." Promoteur du savoir, il est le 16 avril de chaque année, honoré au cours de "Youm-El-Ilm" (Journée de la science.)
  • Hervé Hannoun Né le 3 août 1950 à Constantine Inspecteur général des finances. Diplômé de l´Institut d´études politiques de Paris. Élève à l´École nationale d´administration (Ena) (promotion Léon Blum, 1973-75), à l´Inspection générale des finances (1975-79), Inspecteur des finances, Chargé de mission à la direction du Budget (1979-81), Chargé de mission puis Conseiller technique au cabinet du premier ministre (1981-84), Conseiller technique au secrétariat général de la présidence de la République puis Chargé de mission auprès du président de la république (1984-88), Sous-directeur au ministère de l´Économie, des Finances et du Budget, Directeur de cabinet (1989-92) de Pierre Bérégovoy (ministre d´État, ministre de l´Économie, des Finances et du Budget puis Premier Ministre), Second sous-gouverneur (1992-99), Premier sous-gouverneur (depuis 2000) de la Banque de France, Inspecteur général des finances, Président du comité des relations internationales du système européen des banques centrales, Membre du conseil de la politique monétaire, du conseil général de la Banque de France et du conseil d'administration de la Banque des règlements internationaux

Notes et références

  1. (en)Données du recensement général de la population et de l'habitat de 2008, communes de la wilaya de Constantine, sur le site geohive.com.
  2. Pellissier de Reynaud, Annales algériennes, nouvelle édition, Paris 1854, tome II, p.229. Lire en ligne
  3. Maurice Eisenbeth,Les Juifs de l'Afrique du Nord,Démographie et onomastique, Alger,1936
  4. (fr)Recensements de 1881, 1901, 1921 et 1931 sur www.amram.tw. Consulté le 13 novembre 2010.
  5. Wilaya de Constantine — Population résidente par age et par sexe. Consulté le 10 novembre 2011.
  6. (fr)Guy Allouche, Ancien sénateur du Nord sur www.senat.fr. Consulté le 13 novembre 2010.
  7. La Dépêche de Constantine et de l'Est Algérien - Constantine

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes


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