Conjugaison japonaise

Conjugaison japonaise

Verbe en japonais

En japonais, le verbe ne se conjugue pas selon la personne et le nombre. Le verbe se place généralement après le sujet et le complément (le japonais étant une langue SOV).

Il possède en outre deux types de conjugaisons bien distinctes : les formes de base, où le verbe varie selon des facteurs divers (position au sein de la phrase ou de la proposition notamment), et les formes plus complexes, où le verbe varie selon le temps, le mode, la voix, l'aspect ainsi que d'autres traits grammaticaux. Ces dernières sont d'ailleurs construites, du point de vue historique, par suffixation des formes de base.

On classe généralement les verbes en deux groupes, les ichidan (一段?) et les godan (五段?), auxquels viennent s'ajouter deux verbes irréguliers, suru (する?) et kuru (くる?).

Sommaire

Terminologie

Les différentes catégories de verbes japonais sont connues en dehors du Japon sous différents noms. Nous citerons ici les plus usités :

  • les godan : aussi appelés « verbes en -u », « verbes forts », « verbes à base consonnantique », « verbes du premier groupe », « verbes à quatre / cinq bases » ;
  • les ichidan : aussi appelés « verbes en -ru », « verbes en -eru et -iru », « verbes faibles », « verbes à base vocalique », « verbes du deuxième groupe », « verbes à une base »;
  • kuru et suru : parfois regroupés sous le nom de « verbes irréguliers ».

A noter que les godan sont parfois aussi nommés yodan, pour des raisons liées à l'ancien usage des kana.

Par souci de clarté et de précision, nous nous en tiendrons aux dénominations japonaises pour le reste de l'article.

Les types de verbes

Il existe trois types de verbes :

  • Les godan, dont le radical s'arrête avant le -u final ;
Exemples : iku (aller), hanasu (parler), ou kaeru[1] (rentrer)

Godan (五段?) signifie littéralement « cinq niveaux », en référence aux cinq conjugaisons de base qu'ils possèdent : en effet, le radical consonnantique de ces verbes peut être suivis des cinq voyelles de la langue japonaise (a, i, u, e, o selon l'ordre japonais). Ainsi, pour le verbe iku (行く), on a les formes ika, iki, iku, ike et iko (toujours sous la forme conjecturale ikō).

Le flottement qu'il existe entre les appellations godan et yodan (四段? quatre niveaux) provient de l'apparition de la forme en -o : en effet, la forme en -a (未然形, mizen-kei?) pouvait être suivie du suffixe -u marquant la volition ou la conjecture, et, après avoir subi un changement phonétique régulier, les sons « a » et « u » devinrent un "o" long (comme on peut le voir dans l'ancien usage des kana, qui reflète l'ancienne prononciation).

  • Les ichidan, qui finissent en « iru » ou « eru », dont le radical s'arrête avant le -ru final ;
Exemples : taberu (manger), miru (voir), ou kaeru[1] (changer)
  • kuru (venir) et suru (faire), les deux verbes irréguliers du japonais.

Conjugaison de base

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Wikibooks propose un ouvrage abordant ce sujet : Notionnel-relationnel japonais.

La partie en majuscules correspond à la désinence, et la partie en minuscules au radical.

Tableau des conjugaisons de base
Godan Ichidan en -iru  Ichidan en -eru
Irréguliers
yomu (読む, lire?) miru (見る, regarder?) taberu (食べる, manger?) suru (する, faire?) kuru (くる, venir?)
mizen-kei (未然形?) yomA mI tabE SHI/sI[2], sE, sA kO
ren'yō-kei (連用形?) yomI mI tabE SHI/sI[2] kI
shūshi-kei (終止形?) yomU mIRU tabERU sURU kURU
rentai-kei (連体形?) yomU mIRU tabERU sURU kURU
katei-kei (仮定形 ?) yomE mIRE tabERE sURE kURE
meirei-kei (命令形?) yomE mI (ro, yo[3]) tabE (ro, yo[3]) SHI/sI[2] (ro), SE (yo[3]) kOI

L'inaccompli

L'inaccompli est la forme de référence utilisée dans les dictionnaires. Il ne s'agit pas à proprement parler d'un infinitif, qui n'existe pas en japonais. À l'inaccompli, tous les verbes japonais finissent par le son « u ».

Radical

Le radical est la partie invariable d'un verbe. Le type de radical d'un verbe japonais détermine le groupe auquel il appartient :

  • Godan : le radical se termine par une consonne, il s'obtient en supprimant le -u final de la forme de base.
Exemples : ikuik, hanasuhanas, , kaeru[1]kaer
  • Ichidan : le radical se termine par une voyelle, il s'obtient en supprimant le -ru final de la forme de base.
Exemples : taberutabe, mirumi ou kaeru[1]kae
  • Kuru et suru : le radical des verbes irréguliers correspond à leur première consonne. Le radical de kuru est "k-" et celui de suru est "s-"[2].

Forme en -te

La forme en -te d'un verbe est souvent utilisée en japonais. Elle sert notamment à :

  • former l'impératif,
  • relier un verbe à un auxiliaire verbal,
  • relier deux propositions.

La construction de la forme en -te dépend du groupe auquel appartient le verbe et pour les godan, elle dépend également de la terminaison du verbe.

  • Godan : La construction de la forme en -te dépend de la terminaison du verbe.
    • Terminaison en u, ru, tsu : radical + tte
      • kau (acheter) → katte
      • kaeru (retourner) → kaette
      • matsu (attendre) → matte
    • Terminaison en mu, bu, nu : radical + nde
      • nomu (boire) → nonde
      • yobu (appeler) → yonde
      • shinu (mourir) → shinde
    • Terminaison en su : radical + shite
      • hanasu (parler) → hanashite
    • Terminaison en ku : radical + ite
      • kaku (écrire) → kaite
      • sauf iku (aller) → itte (et pas iite)
    • Terminaison en gu : radical + ide
      • oyogu (nager) → oyoide
  • Ichidan : La forme en -te se construit en ajoutant la terminaison « te » au radical du verbe
    • taberu (manger) → tabete
    • miru (voir) → mite
    • kaeru (changer) → kaete
  • Irréguliers :
    • suru (faire) → shite
    • kuru (venir) → kite

Les temps

En japonais, il n'existe que deux temps :

  • Le passé : action révolue.
  • Le présent-futur : action présente ou à venir.

Présent et futur

Le présent et le futur s'expriment verbalement de la même façon en japonais. Seul le contexte permet de déterminer le temps de l'action. Le présent ou futur ne se construit pas de la même manière selon le niveau de politesse.

La forme polie

Affirmatif
La forme polie (en -masu) se construit selon les groupes :

  • Godan : radical + imasu
    • ikuikimasu
    • hanasuhanashimasu [2]
    • kaerukaerimasu
  • Ichidan : radical + masu
    • taberutabemasu
    • mirumimasu
    • kaerukaemasu
  • Irréguliers
    • surushimasu
    • kurukimasu


Exemple:

  • kaimono ni ikimasu ([je] vais aux courses)
  • ashita konsāto ni ikimasu (demain [je] vais à un concert)

Négatif
En japonais, la négation ne se construit qu'à partir des radicaux des verbes. Elle peut toutefois se construire aussi à partir des adjectifs variables. La terminaison du verbe en -masu est remplacée par -masen.

Exemple:

  • tabemasu (forme polie de 'manger') → tabemasen (forme polie négative de 'manger')

La forme neutre ou familière

Affirmatif
La forme de base est obtenue en utilisant directement le verbe à l'inaccompli.

Exemple:

  • kaimono ni iku ([je] vais aux courses)
  • eiga o miru ([je] regarde un film)
  • benkyō suru ([j']étudie)

Négatif
Sa construction dépend du groupe auquel appartient le verbe.

  • 1er groupe : radical + anai
    • ikuikanai
    • hanasuhanasanai
    • kaerukaeranai
  • 2e groupe : radical + nai
    • taberutabenai
    • miruminai
    • kaerukaenai
  • 3e groupe
    • surushinai
    • kurukonai
  • Exception pour aru (avoir)
    • arunai

La forme en -nai transforme le verbe en un adjectif du premier groupe (finissant en i). Voir l'adjectif en japonais pour la conjugaison de ces adjectifs.

La forme en -nai sert aussi à construire l'impératif et le conditionnel. Aucune information sur cette forme n'est actuellement développée dans la partie Conditionnel. Si vous avez des connaissances à ce sujet, pouvez les ajouter en modifiant l'article

Passé

La forme polie

La forme passé se construit comme le présent en remplaçant la terminaison -masu par -mashita. Au passé négatif, on remplace -masen par -masen deshita.

Exemple:

  • tabemasu (manger) → tabemashita (avoir mangé) → tabemasen deshita (ne pas avoir mangé)

La forme neutre ou familière

Affirmatif
La forme neutre se construit comme la forme en -te (voir ci-dessus) en remplaçant le « e » terminal, par un « a ».

Exemple :

  • kaku (écrire) → kaita (avoir écrit)
  • yobu (appeler) → yonda (avoir appelé)
  • neru (dormir) → neta (avoir dormi)
  • suru (faire) → shita (avoir fait)
  • kuru (venir) → kita (être venu)

Exception pour iku:

  • iku (aller) → itta (être allé)

Négatif
Pour la forme neutre passée négative, on remplace la terminaison nai de la forme négative neutre par nakatta.

Exemple :

  • iku (aller) → ikanakatta (ne pas être allé)
  • kuru (venir) → konakatta (ne pas être venu)

Exemples

行く iku (aller)

Affirmatif Négatif
Présent Passé Présent Passé
Forme neutre 行く
iku
行った
itta
行かない
ikanai
行かなかった
ikanakatta
Forme polie 行きます
ikimasu
行きました
ikimashita
行きません
ikimasen
行きませんでした
ikimasendeshita

食べる taberu (manger)

Affirmatif Négatif
Présent Passé Présent Passé
Forme neutre 食べる
taberu
食べた
tabeta
食べない
tabenai
食べなかった
tabenakatta
Forme polie 食べます
tabemasu
食べました
tabemashita
食べません
tabemasen
食べませんでした
tabemasendeshita

する suru (faire)

Affirmatif Négatif
Présent Passé Présent Passé
Forme neutre する
suru
した
shita
しない
shinai
しなかった
shinakatta
Forme polie します
shimasu
しました
shimashita
しません
shimasen
しませんでした
shimasendeshita

Formes verbales

Progressif

Sens
La forme progressive est analogue à l'aspect progressif en anglais, comme dans I am going.

Construction
On utilise la forme en -te décrite plus haut suivi du verbe iru (être, se trouver pour un être animé).

Exemple :

  • aruku (marcher) → aruite iru (marcher, être en train de marcher)
  • kōen o aruite iru (je marche dans le parc)
  • nani o shite iru n'desu ka (qu'est-ce que vous faites ?)

Lorsque le verbe iru est au passé, cela donne une forme proche de l'imparfait français :

  • machi o samposhite imashita (je me promenais dans la ville)

Complément
La forme en -te iru permet également de marquer l'état actuel d'une action. Par exemple, à partir du verbe kekkonsuru, se marier, on obtient les formes suivantes :

  • kekkonshimasu (je me marie, je me marierai)
  • kekkonshimashita (je me suis marié)
  • kekkonshite imasu (je suis marié)

De même, différencier

  • kimono o kimasu (je mets un kimono)

et

  • kimono o kite imasu (je porte un kimono)

du verbe kiru (2e groupe) : porter, mettre (un vêtement)

Forme alternative
Dans la langue courante la forme en -te iru (respectivement -te ita) est souvent abrégée en -teru (respectivement -teta)

Passif

Le passif en japonais se construit de la manière suivante :

  • Godan : on remplace la syllabe en u finale par la syllabe en a correspondante suivie de reru.
    • kaku (écrire) → kakareru (être écrit)
    • yomu (lire) → yomareru (être lu)
  • Attention, pour les verbes finissant par la syllabe u, on remplace cette syllabe par wareru au passif.
    • iu (dire) → iwareru (être dit)
  • Ichidan : on remplace le ru final par rareru.
    • taberu (manger) → taberareru (être mangé)
    • miru (voir) → mirareru (être vu)
  • Irréguliers
    • suru (faire) → sareru (être fait)
    • kuru (venir) → korareru (1)

(1) voir la rubrique "Complément".

On notera au passage qu'un verbe au passif est toujours un ichidan, quel que soit le groupe auquel appartenait le verbe au départ.

Le complément d'agent se construit avec la particule ni, parfois kara.

Exemple :

  • nezumi wa koneko ni taberareru (la souris est mangée par le chaton)

Complément
Le passif japonais peut indiquer que l'on subit un désagrément à cause de l'action. Pour cette raison, des verbes n'ayant aucun sens au passif en français (comme le verbe venir) existent au passif en japonais. Par exemple, il y a une nuance entre les deux phrases suivantes :

  • kinō no ban, tomodachi wa uchi ni kita (des amis sont venus à la maison hier soir)
  • kinō no ban, tomodachi ni uchi ni korareta (j'ai été dérangé par la venue de mes amis hier soir)

Par ailleurs, il existe en japonais des verbes qui sont actifs mais avec un sens passif. Par exemple, mieru se traduit par être vu, on voit, être visible. Cependant, ce n'est pas le passif du verbe miru (voir) qui est mirareru.

Exemple :

  • umi ga mieru (on voit la mer)

kikoeru se traduit par on entend, être audible. Cependant, ce n'est pas le passif du verbe kiku (entendre, écouter) qui est kikareru.

Exemple :

  • ongaku ga kikoeru (on entend de la musique)

Conditionnel

Il y a quatre formes de conditionnel (ou subjonctif, comme on veut) en japonais, chacune avec ses nuances particulières, mais ne s'excluant pas forcément mutuellement (c'est-à-dire que l'on a parfois le choix entre deux formes différentes avec le même sens).

Forme en to

Construction
On ajoute to à l'inaccompli du verbe. Il ne faut pas confondre ce to avec la conjonction de coordination, ni avec la particule d'introduction du discours indirect.

Sens
Ce conditionnel indique une conséquence obligée, un automatisme. La pensée, l'intention ou la volonté du locuteur n'entrent pas en jeu. Par conséquent, cette forme ne peut pas s'utiliser si dans la principale, on a un impératif, une forme volitive (en -tai), ...

Exemple :

La phrase kono tsumami wo osu to, mado ga aku peut se traduire ainsi :

  • si tu appuies sur ce bouton, la fenêtre s'ouvre
  • quand on appuie sur ce bouton, la fenêtre s'ouvre
  • à chaque fois que l'on appuie sur ce bouton, la fenêtre s'ouvre

Forme en -tara

Construction
On ajoute la syllabe -ra à la forme neutre passée du verbe (forme en -ta ou -da).

Exemple :

  • tsuku (arriver) → tsuitara
  • yobu (appeler) → yondara
  • iu (dire) → ittara
  • miru (voir, regarder) → mitara
  • suru (faire) → shitara
  • kuru (venir) → kitara
  • da (c'est) → dattara

Sens
La forme en -tara indique une possibilité énoncée sans certitude, une hypothèse, une conjecture. Elle peut se traduire par si, au cas où, s'il arrivait que, ... On peut l'introduire par moshi (ou moshimo, tous deux se traduisant par si) pour renforcer le côté hypothétique.

Exemple :

  • moshi nihongo wo naraihajimetakattara, ii kyōshi wo shitte imasu yo (si tu veux commencer à apprendre le japonais, je connais un bon professeur)

expression : dō shitara, ii desu ka (que puis-je faire ?)
Littéralement « si je faisais comment, ce serait bien ? »

Forme en -(e)ba

Construction
Quel que soit le groupe auquel appartient le verbe, on remplace la syllabe en u finale par la syllabe en e correspondante suivie de -ba.

Exemple :

  • tsuku (arriver) → tsukeba
  • yobu (appeler) → yobeba
  • matsu (attendre) → mateba
  • iu (dire) → ieba
  • miru (voir, regarder) → mireba
  • suru (faire) → sureba
  • kuru (venir) → kureba

La forme verbale da (c'est) n'a pas de forme en -ba, elle est remplacée par nara (voir plus loin).

Sens
Des quatre formes, celle-ci est la plus proche du conditionnel français. Elle exprime la relation que l'on peut schématiser sous la forme si A, alors B. dans ce type d'énoncé, seul le verbe de l'action A se met à la forme en -ba, le verbe de l'action B reste inchangé.

Exemples :

  • kikeba, shiru (si tu demandes, tu le sauras)
  • tsuyokereba kachi, yowakereba makeru (si tu es fort, tu gagnes, si tu es faible, tu perds)

Autre exemple : dans le titre du film Mimi wo sumaseba de Yoshifumi Kondō au studio Ghibli, le verbe sumaseba est le conditionnel en -ba du verbe sumasu (tendre (l'oreille)). Le titre du film se traduit donc si tu tends l'oreille.

expression : dō sureba, ii desu ka : même sens que dō shitara, ii desu ka
dekireba (si possible)

Forme en nara

Construction
Nara est en fait le conditionnel de la forme verbale da (c'est). Ce mot s'ajoute à la forme neutre du verbe.

Sens
Nara exprime également une relation de cause à effet, mais avec la nuance particulière que la cause ne dépend pas du locuteur mais de son interlocuteur dont le locuteur ne fait que reprendre les paroles.

Exemples :

  • Nihonbashi nara, migi ni magatte (si c'est le Nihonbashi que vous recherchez (littéralement: si c'est le Nihonbashi, à ce que vous me dites), tournez à droite)
  • Nihon de hontō ni hatarakitai nara, kanarazu nihongo o benkyōshinakereba narimasen yo (si tu veux vraiment travailler au Japon (sous-entendu : et si j'en crois ce que tu dis, c'est le cas), tu dois absolument étudier le japonais)

Factitif

Le factitif, c'est le fait de "faire-faire" quelque chose à quelqu'un d'autre. En japonais, le factitif se forme par l'ajout d'un suffixe verbal :

  • Godan : on remplace la syllabe en u finale par la syllabe en a correspondante suivie de -seru
    • kaku (écrire) → kakaseru (faire écrire)
    • nomu (boire) → nomaseru (faire boire)
  • Pour les verbes finissant par la syllabe u forment leur factitif en remplaçant cette syllabe par -waseru
    • au (rencontrer) → awaseru (faire rencontrer)
  • Ichidan : on remplace la syllabe ru finale par -saseru
    • akeru (ouvrir) → akesaseru (faire ouvrir)
    • okiru (se lever) → okisaseru (faire se lever)
  • Irréguliers
    • suru (faire) → saseru (faire faire)
    • kuru (venir) → kosaseru (faire venir)

On notera au passage qu'un verbe au factitif est toujours un ichidan, quel que soit le groupe auquel appartenait le verbe au départ.

Le complément auquel on fait subir l'action se construit avec ni si le verbe est transitif, o s'il est intransitif.

Exemple :

  • kodomo ni kusuri o nomaseru (faire prendre un médicament à un enfant)
  • isha o kosaseru (faire venir un médecin)

Forme potentielle

Description
La forme potentielle exprime la possibilité de faire quelque chose. On la traduit en français simplement par le verbe pouvoir suivi du verbe proprement dit.

Construction

  • Godan : on remplace la syllabe en u finale par la syllabe en e correspondante suivie de -ru.
    • kaku (écrire) → kakeru (pouvoir écrire)
    • matsu (attendre) → materu (pouvoir attendre)
    • yomu (lire) → yomeru (pouvoir lire)
    • iu (dire) → ieru (pouvoir dire)
  • Ichidan : on remplace le ru final par -rareru.
    • taberu (manger) → taberareru (pouvoir manger)
    • miru (voir) → mirareru (pouvoir voir)
  • Irréguliers
    • suru (faire) → dekiru (pouvoir)
    • kuru (venir) → korareru (pouvoir venir)

On remarque que pour les ichidan et pour le verbe kuru, la forme potentielle est identique à la forme passive.

On notera au passage qu'un verbe à la forme potentielle est toujours un ichidan, quel que soit le groupe auquel appartenait le verbe au départ.

Complément
La forme potentielle est également utilisée pour constituer la forme de déférence (forme de politesse) d'un verbe.

Exemple :

  • tsuzukemasu (continuer)
  • tsuzukeraremasu (même sens, plus poli)

Forme alternative
On peut aussi exprimer la possibilité de faire quelque chose en utilisant le verbe à la forme neutre + koto (qui sert ici à substantiver le verbe) + ga + dekiru.

Exemple :

  • sukunai kanji o yomu koto ga dekiru = sukunai kanji o yomeru (je sais lire quelques kanjis)

Notons au passage que dans cette construction, c'est ce qui peut être fait qui est le sujet du verbe dekiru.

Forme volitive

Description
La forme volitive sert à marquer la volonté ou l'envie de faire quelque chose.

Construction

  • Godan : on remplace la syllabe en u finale par la syllabe en i correspondante suivie de -tai
    • iku (aller) → ikitai (vouloir aller)
    • hanasu (parler) → hanashitai (vouloir parler)
    • motsu (porter) → mochitai (vouloir porter)
    • yomu (lire) → yomitai (vouloir lire)
    • iu (dire) → iitai (vouloir dire)
  • Ichidan : on remplace le ru final par -tai.
    • taberu (manger) → tabetai (vouloir manger)
    • miru (voir) → mitai (vouloir voir)
  • Irréguliers
    • suru (faire) → shitai (vouloir faire)
    • kuru (venir) → kitai (vouloir venir)

À noter que la forme en -tai transforme le verbe en un adjectif du premier groupe (finissant en i). Voir l'adjectif en japonais pour la conjugaison de ces adjectifs.

Remarque
Comme tout adjectif du premier groupe, on rend un verbe à la forme volitive plus poli en ajoutant desu après le verbe. Desu est alors invariable. Habituellement on traduit la forme en -tai par (je) veux et la forme en -tai desu par (je) voudrais.

Exemple :

  • eiga o mi ni ikitai desu (je voudrais aller voir un film)
  • kimi ni iitakatta (je voulais te dire)

Forme suspensive

Construction
Pour la forme suspensive d'un verbe on ajoute la terminaison -ri à la forme neutre passée du verbe.

Exemple :

  • tsuku (arriver) → tsuitari
  • yobu (appeler) → yondari
  • iu (dire) → ittari
  • miru (voir, regarder) → mitari
  • suru (faire) → shitari
  • kuru (venir) → kitari

Emploi
On utilise cette forme pour exprimer que l'on fait cette action et d'autres (que l'on mentionnera ou non). On met à la suite plusieurs verbes à la forme en -tari avec l'objet de l'action et on ajoute à la fin le verbe suru que l'on conjugue au temps et mode voulus. On la traduit souvent par tantôt ... tantôt ... ou parfois ... parfois ....

Exemple :

  • maiban terebi o mitari, kodomo to asondari shimasu (tous les soirs, tantôt je regarde la télévision, tantôt je joue avec les enfants)

On peut aussi utiliser un seul verbe en -tari dans une phrase pour signifier que l'on fait entre autres cette action, mais que l'on choisit de ne pas citer les autres.

Forme conjecturale

Forme polie

Construction
On remplace la terminaison -masu du présent poli par -mashō.

Exemple :

  • ikimasu (aller) → ikimashō

Forme neutre ou familière

Construction

  • Godan : on remplace la syllabe en u finale par la syllabe en o correspondante, suivie de la syllabe -u (pour faire le son ō).
    • iku (aller) → ikō
    • yomu (lire) → yomō
    • iu (dire) → iō
  • Ichidan : on remplace la syllabe ru finale par -yō.
    • taberu (manger) → tabe
    • miru (voir) → mi
  • Irréguliers
    • suru (faire) → shiyō
    • kuru (venir) → koyō
  • Pour da et desu
    • dadarō
    • desudeshō

Emploi
La forme conjecturale a plusieurs usages :

  • Elle indique une conjecture, une supposition
    • miso o tabe (manger probablement du miso)
    • isogeba, kono densha ni nore (si on se dépêche, on pourra prendre ce train)
  • Elle présente une proposition ou une décision
    • saa, ikimashō (bon, allons-y)
    • (plus familier) saa, ikō (bon, allons-y)
  • Associée avec to omou (penser que), elle exprime une intention
    • ie ni kaerō to omoimasu (j'ai l'intention de rentrer à la maison)
  • Associée avec to suru (essayer de, faire en sorte que), elle indique une tentative
    • shukudai o shiyō to suru (essayer de faire ses devoirs)

Gérondif

Construction

  • Godan : on remplace la syllabe en u final par la syllabe en i correspondante suivi de -nagara.
    • iku (aller) → ikinagara (en allant)
    • yomu (lire) → yominagara (en lisant)
    • matsu (attendre) → machinagara (en attendant)
    • iu (dire) → iinagara (en disant)
  • Ichidan : on remplace la syllabe ru final par -nagara.
    • taberu (manger) → tabenagara (en mangeant)
    • miru (voir) → minagara (en voyant, en regardant)
  • Irréguliers
    • suru (faire) → shinagara (en faisant)
    • kuru (venir) → kinagara (en venant)

Emploi
La forme en -nagara correspond au gérondif français et traduit l'idée d'une simultanéité entre deux actions.

Exemple :

  • chōshoku o tabenagara, shinbun o yomimasu (je lis le journal en prenant mon petit-déjeuner)

Impératif

La forme en -e

Affirmatif

  • Godan : on remplace la syllabe en u final par la syllabe en e correspondante.
    • iku (aller) → ike (va !)
    • yomu (lire) → yome (lis !)
    • matsu (attendre) → mate (attends !)
    • iu (dire) → ie (dis-le !)
  • Ichidan : on remplace la syllabe ru final par -ro.
    • taberu (manger) → tabero (mange !)
    • miru (voir) → miro (regarde !)
  • Irréguliers
    • suru (faire) → shiro (fais-le !)
    • kuru (venir) → koi (viens !)
  • Verbes de déférence :
    • irassharu (venir) → irasshai
    • nasaru (faire) → nasai
    • kudasaru (donner) → kudasai

Négatif
Quel que soit le groupe du verbe, on rajoute na au verbe à l'inaccompli.

Exemple :

  • iku na (n'y va pas !)
  • miru na (ne regarde pas !)
  • kuru na (ne viens pas !)

La forme en -nasai

  • Godan : on remplace la syllabe en u final par la syllabe en i correspondante suivi de -nasai.
    • iku (aller) → ikinasai (allez !)
    • yomu (lire) → yominasai (lisez !)
    • matsu (attendre) → machinasai (attendez !)
    • iu (dire) → iinasai (dites-le !)
  • Ichidan : on remplace la syllabe ru final par -nasai.
    • taberu (manger) → tabenasai (mangez !)
    • miru (voir) → minasai (regardez !)
  • Irréguliers
    • suru (faire) → shinasai (faites !)
    • kuru (venir) → kinasai (venez !)

La forme en -te kudasai

Affirmatif
On utilise la forme en -te du verbe (voir plus haut) suivi de kudasai.

Exemple :

  • matsu (attendre) → matte kudasai (attendez s'il-vous-plaît)
  • miru (voir) → mite kudasai (regardez s'il-vous-plaît)
  • kuru (venir) → kite kudasai (venez s'il-vous-plaît)

Négatif
On utilise la forme en -nai du verbe (voir le présent à la forme neutre négative plus haut) suivi de -de kudasai.

Exemple :

  • matsu (attendre) → matanaide kudasai (n'attendez pas s'il-vous-plaît)
  • miru (voir) → minaide kudasai (ne regardez pas s'il-vous-plaît)
  • kuru (venir) → konaide kudasai (ne venez pas s'il-vous-plaît)

Notes

  1. a , b , c  et d On trouve plusieurs kaeru, deux godan et différents ichidan, car il s'agit de verbes distincts qui ne se ressemblent qu'une fois romanisés ou écrits en kana : 帰る et 返る (que l'on peut traduire comme "revenir", mais dans un sens différent) dans le premier cas et 変える (changer) ainsi que 代える/換える/替える (tous pouvant être traduits par "échanger, remplacer" avec de subtiles nuances) dans le deuxième cas. Un verbe n'appartient qu'à un seul groupe.
  2. a , b , c , d  et e les sons correspondant à la colonne des i et aux lignes des s et des t, c'est-à-dire si et ti, sont en fait prononcés respectivement shi et chi, et ils sont souvent notés comme tels en rōmaji ; cependant, dans certains systèmes de transcription du japonais tel que les méthodes Kunrei, Nippon-shiki et JSL, ils sont notés si et ti, rendant de façon plus adéquate et explicite le système d'alternance vocalique japonais.
  3. a , b  et c ro et yo sont des enclitiques finales injonctives pour les ichidan ainsi que suru et kuru ; elles se rattachent impérativement à la forme meirei-kei de ces groupes. yo est d'un usage plus littéraire que ro.

Bibliographie

Grammaire japonaise systématique (tomes I et II) par Reiko Shimamaori, éditions Maisonneuve

Liens internes

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