Confédération française des travailleurs chrétiens

Confédération française des travailleurs chrétiens
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Confédération française des travailleurs chrétiens
LogoSyndicatCFTC.jpg
Contexte général
Zone d’influence Drapeau de France France
Fiche d’identité
Fondation novembre 1919
Siège central 128, avenue Jean Jaurès
93500 Pantin
Président(e) Philippe Louis
Secrétaire
général(e)
Pascale Coton
Affiliation
internationale
Confédération syndicale internationale
Affiliation
européenne
Confédération européenne des syndicats
Membres 132 000 adhérents revendiqués
Slogan La Vie à défendre
Site web www.cftc.fr/ / CFTC.tv

La Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) est un syndicat de salariés français se référant à la morale sociale chrétienne. Elle a été reconnue « représentative » par un décret interministériel de 1966, au même titre que la CFDT, la CFE-CGC, la CGT et la CGT-FO (présomption irréfragable).

Cette représentativité[1] lui permet de participer aux négociations nationales interprofessionnelles et d'être représentée dans les organismes paritaires.

Sommaire

Histoire

Le syndicalisme chrétien naît le 13 septembre 1887, avec la création du Syndicat des employés du commerce et de l'industrie. Les dirigeants de ce groupement sont à l'initiative de la fondation de la CFTC les 1er et 2 novembre 1919, regroupant 321 syndicats et se réclamant de l’encyclique Rerum Novarum. Son objectif est de contrer la toute-puissance de la CGT dans le milieu ouvrier. La CFTC est la première organisation nationale à proposer une autre voie syndicale que celle fondée sur les analyses marxistes ou anarcho-syndicalistes. Le fond idéologique du christianisme social lui donne en effet une autonomie et une légitimité que d'autres organisations syndicales non socialistes, comme le syndicalisme jaune, ne pouvaient acquérir.
Jules Zirnheld est le premier président de la CFTC, poste qu'il occupe jusqu'en 1940.

En 1938, la CFTC voit l'adhésion d'un premier syndicat laïque, le Syndicat général de l'éducation nationale.

En 1940, la CFTC est dissoute par le régime de Vichy. En raison de l'action de certains de ses membres dans la Résistance (elle est un membre actif du Conseil national de la Résistance), elle est maintenue, à la Libération, comme organisation syndicale représentative malgré l'hostilité de la CGT, qui va jusqu'au Conseil d'État en vue de la faire interdire.

En 1964, une majorité de la CFTC menée par le groupe Reconstruction décide la « déconfessionnalisation » tout en restant en retrait du choix de la lutte des classes[2] pour donner naissance à la CFDT, tandis qu'une minorité décide de maintenir une centrale chrétienne via une scission minoritaire (environ 10 %) avec, en particulier, la fédération des métaux.

En 1975, la CFTC est favorable au rapport Sudreau sur la réforme de l'entreprise.

En 1988, elle soutient la création du RMI et se montre neutre lors de la création de la CSG, en 1990. Le syndicat est favorable aux 35 heures, aux emplois-jeunes, à l'élaboration de la loi de 1998 contre les exclusions et à la loi créant la CMU.

En 2006, la CFTC présente son projet du statut du travailleur, lancé par un « rapport-programme » dès 1999 et concrétisé par un groupe de travail depuis 2003.

Le 1er mai 2008, la CFTC rassemble près de 6 000 personnes lors de son défilé unitaire à Paris autour du thème du pouvoir d'achat.

Avec la loi du 20 août 2008 « portant rénovation de la démocratie sociale et réforme du temps de travail », la CFTC n'est pas à l'abri de perdre, dans plusieurs entreprises et branches professionnelles, sa représentativité.
Aux dernières[réf. nécessaire] élections des comités d'entreprise, la CFTC est la seule confédération syndicale à progresser, avec 6,8 % en 2006, 6,7 % en 2003, 6 % en 2001, contre moins de 5 % quelques années plus tôt.

En 2010, la CFTC formule des propositions pour réformer le système des retraites et participe aux cinq grandes journées de manifestations. Elle dénonce la plupart des mesures prises par le ministre du travail Eric Woerth dans sa réforme.
Le syndicat réclame une hausse des cotisations vieillesse et une taxation des nouveaux revenus du capital ; il propose, notamment, une taxe de 3 % sur les bénéfices non réinvestis et demande un élargissement de l’assiette des cotisations à certains revenus : stock-options, retraite-chapeau, participation, intéressement[3].
La CFTC propose aussi une augmentation d’un point de la CSG, ce qui permettrait de générer onze milliards d’euros de ressources, et qu’une partie de la CSG soit « fléchée », avec un contrôle effectif de l’affectation des sommes versées à la branche vieillesse. Elle demande en plus que l’ensemble des allègements de cotisations sociales soit compensé au centime près par des impôts[4].

La CFTC édite un magazine, La Vie à défendre. Elle a lancé, le 20 janvier 2011, la première web-télévision[5] syndicale.

Valeurs et identité

La CFTC favorise la négociation, la discussion, jusqu'à la médiation avant toute action plus revendicative. Pour cette organisation, la grève n'est que l'ultime solution lorsque tous les autres moyens n'ont pas donné satisfaction. Elle se déclare « syndicat de construction sociale ».

Parmi ses chevaux de bataille, la CFTC insiste sur le fait que la vie ne se limite pas au travail. Cette valeur est et a été à la base de nombreux combats, de la mise en place des allocations familiales par exemple jusqu'à la défense du repos dominical en tant que journée commune à la plupart des citoyens pour la vie de famille, les loisirs, le sport, l'engagement bénévole, etc. Pour la CFTC, la société ne doit pas se limiter à la consommation.

La CFTC veut mettre le travailleur au centre de sa vie, le rendant acteur au maximum de ses choix et de son avenir lorsque cela est possible. Pour ce faire, elle préconise que les parcours soient sécurisés pour que chacun puisse vraiment faire des choix, sans subir une situation ou un système. Dans le même ordre d'idée, l'organisation syndicale laisse une grande liberté aux syndicats qui la composent, conscients qu'ils sont plus au fait de la réalité pour défendre sur le terrain les travailleurs. C'est ce qu'elle appelle le principe de « subsidiarité ». Cela ne l'empêche pas de rappeler à l'ordre, voire de mettre sous tutelle certaines organisations.

La CFTC s'affirme indépendante de tout parti et de toute organisation. Pour elle, la référence au christianisme s'entend comme attachement à la doctrine sociale chrétienne (solidarité, fraternité, justice sociale…), pas comme une identité confessionnelle. Les adhérents ne sont pas forcément chrétiens mais se retrouvent dans les valeurs prônées par la CFTC.

Organisation

La CFTC est divisée en 22 unions régionales, 100 unions départementales et 249 unions locales.
Elle compte 1 145 syndicats regroupés en 14 fédérations professionnelles (commerce-services-forces de vente, enseignement privé, métallurgie, collectivités territoriales, transports, télécoms, banques…).
Elle revendique 132 000 adhérents[réf. nécessaire].

La confédération est dirigée par un congrès et un conseil confédéral qui se réunit trois fois par an et qui est chargé de contrôler l'exécutif. L'exécutif est bicéphale, il est composé d'une commission exécutive et du bureau national. Son président actuel est Jacques Voisin, réélu au 50e congrès de Strasbourg en octobre 2008. Philippe Louis est secrétaire général depuis ce même congrès confédéral.

La CFTC est membre de la Confédération syndicale internationale (CSI). Auparavant elle appartenait à la Confédération mondiale du travail (CMT).

Congrès confédéraux

  • octobre 2008 : Strasbourg

Présidents

  • Jules Zirnheld : 1919-1940
  • Georges Torcq : 1945-1948
  • Gaston Tessier : 1948-1953
  • Maurice Bouladoux : 1953-1961
  • Georges Levard : 1961-1964
  • Joseph Sauty : 1964-1970
  • Jacques Tessier : 1970-1981
  • Jean Bornard : 1981-1990
  • Guy Drilleaud : 1990-1993
  • Alain Deleu : 1993-2002
  • Jacques Voisin : 2002-2011
  • Philippe Louis : depuis novembre 2011

Secrétaires généraux

  • Gaston Tessier : 1919-1940 puis 1944-1948
  • Maurice Bouladoux : 1948-1953
  • Georges Levard : 1953-1961
  • Eugène Descamps : 1961-1964
  • Jacques Tessier : 1964-1970
  • Jean Bornard : 1970-1981
  • Guy Drilleaud : 1981-1990
  • Alain Deleu : 1990-1993
  • Jacques Voisin : 1993-2002
  • Jacky Dintinger : 2002-2008
  • Philippe Louis : 2008-2011
  • Pascale Coton : depuis novembre 2011

Fédérations professionnelles

  • Agents de l'État (fonctionnaires de l'État).
  • Agriculture : mutualité, crédit, coopération, salariés agricoles, SICA, maisons familiales rurales, organismes divers.
  • Banques : établissements financiers, Crédit populaire, Crédit mutuel, bourse, Caisses d'épargne, banques AFB, CFF, Banque de France.
  • Bâti-Mat TP : bâtiment, travaux publics.
  • CMTE (chimie, mines, textile, énergie) : industries chimiques et connexes, mines, carrières, régime minier de protection sociale, textile, cuirs, habillement et connexes, industries électriques et gazières, énergie.
  • FNACT (Fédération nationale des agents des collectivités territoriales - CFTC) : communaux, départementaux, HLM, sapeurs-pompiers.
  • CSFV (commerce, services et force de vente) : hôtellerie, cafés, restaurants, bars, restauration collective, commerce non alimentaire, commerce alimentaire, services, services tertiaires, agro-alimentaire, force de vente.
  • Communication graphique, écrite et audiovisuelle - spectacle : livre, édition, papier, carton, presse, publicité, parcs d'attraction.
  • Éducation :
    • FESEP (Fédération des syndicats de l'enseignement privé) regroupant le Syndicat national de l'enseignement chrétien (SNEC) et le Syndicat national de l'enseignement privé laïc (SNEPL).
    • SCENRAC-CFTC pour l'Éducation nationale.
  • Fédération CFTC métallurgie[6]
  • Postes et télécommunications.
  • PSE (protection sociale, emploi) : sécurité sociale, travail emploi (Assedic, ANPE), formation.
  • Fédération santé-services sociaux[7].
  • Transports (Fédération générale des transports CFTC) : ferroviaire, aérien, maritime et fluvial, urbains, route, services aux transports.

Élections prud'homales

La CFTC réalise un score de 8,94 % aux élections prud'homales de décembre 2008, en diminution de 0,71 points par rapport à 2002 (9,65 %), mais au-dessus des 7,53 % de celles de 1997.
Lors de la campagne pour ces élections, elle innove avec le lancement d'une mini-série web, Dark Elevator, qui met en scène plusieurs personnages coincés dans l'ascenseur social.
Le slogan choisi pour la campagne prud'homale se veut une synthèse de la démarche de CFTC : « Pouvoir s'opposer, toujours proposer. »

Organisation syndicale 1987 1992 1997 2002 2008
CFTC 8,30 8,58 7,53 9,65 8,94 %

Résultats 2008/2002 par collège[8]

  • Industrie: 7,8 / 8,3%
  • Commerce: 9,1 / 10,0%
  • Agriculture: 6,9 / 7,6%
  • Activités diverses: 8,8 / 10,3%
  • Encadrement: 10,6 / 11,4 %
  • Global: 8,9 / 9,6 %

Bibliographie

  • R. Vandenbussche, « CFTC », in Dictionnaire historique de la vie politique française au XXe siècle, Jean-François Sirinelli (dir.), PUF, Paris, 1995
  • La CFTC, comment fut maintenu le syndicalisme chrétien, Jacques Tessier, Paris, Fayard, 1987

Liens

Lien interne

Liens externes

Notes et références

  1. Depuis la loi « portant rénovation de la démocratie sociale » publiée au Journal officiel du 21 août 2008, les règles de représentativité syndicale ont changé. Désormais, ce sont les élections en entreprise qui la conditionne, au niveau des entreprises de plus de 10 salariés dès l'entrée en vigueur de la loi de 2008, ainsi que dans les branches professionnelles et au niveau interprofessionnel. Il faudra toutefois attendre le 1er janvier 2013, avec les conclusions de la direction générale du travail, qui effectue l'agrégation des résultats des élections professionnelles en entreprise, ainsi que le scrutin qui doit être organisé dans les entreprises de moins de 10 salariés (TPE), pour déterminer la représentativité syndicale par branches professionnelles ainsi qu'au niveau national.
  2. Article 1 des statuts de la CFDT de 1964 : « Sans poursuivre par principe un développement systématique des antagonismes existant dans la société, elle entend dans son action susciter chez les travailleurs une prise de conscience des conditions de leur émancipation. »
  3. Article sur le site Webmanager Center.
  4. Sur le site de la CFTC.
  5. Site de CFTC.tv
  6. Site de la fédération CFTC métallurgie.
  7. Site de la fédération santé-services sociaux.
  8. UNSA Magazine, n° 113, janvier 2009.

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Confédération française des travailleurs chrétiens de Wikipédia en français (auteurs)

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