Communauté acadienne

Communauté acadienne

Acadie

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Acadie

Drapeau de l'Acadie
(Détails)


Devise : « L'union fait la force »
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Langues Français acadien, français cadien, français québécois, chiac
Autres langues Anglais
Villes principales Dieppe, Edmundston, Lafayette, Moncton, Montréal, Caraquet.
Souveraineté : Principalement
Canada Canada et États-Unis États-Unis
aussi
France France et Royaume-Uni Royaume-Uni
Administration : Nouveau-Brunswick, Île-du-Prince-Édouard, Nouvelle-Écosse, Québec, Maine, Louisiane, etc.
Population
 - Totale
 - Louisiane
 - France
 - Nouvelle-Angleterre
 - Provinces de l'Atlantique
 - Québec

Plus de 3 800 000 habitants[1]
1 000 000 hab.
jusqu'à 300 000 hab.
1 000 000 hab.

Environ 500 000 hab.

jusqu'à 1 000 000 hab.

L'Acadie, aussi appelée Nouvelle Acadie ou Acadie contemporaine, est un territoire de l'hémisphère Ouest aux limites confuses, défini autant par sa culture acadienne, sa généalogie, son histoire, ses institutions et ses symboles.

Les Acadiens descendent des colons européens établis au bord de la baie de Fundy dès la fondation de l'Acadie en 1604. L'Acadie fut une colonie française de la Nouvelle-France jusqu'en 1713, date à laquelle elle fut conquise par le Royaume-Uni. Les Britanniques déportèrent ensuite les Acadiens entre 1755 et 1763, lors du Grand Dérangement, mettant définitivement fin à l'Acadie historique, mais donnant naissance à l'Acadie contemporaine. Après maintes migrations, une partie des survivants revinrent sur leurs anciennes terres, alors que les autres fondèrent des communautés ailleurs au Canada, aux États-Unis, aux îles Malouines, dans les Antilles et finalement en France, y compris à Saint-Pierre-et-Miquelon et en Guyane.

La définition de l'Acadie varie selon les régions et les sources. On considère généralement qu'elle dépend de l'acadianité d'une communauté, autrement dit du sentiment d'appartenance à la culture acadienne, mais aussi de la généalogie, de l'histoire et de l'usage du français. En effet, plusieurs communautés sont anglicisées, l'appartenance des Cadiens et des Brayons à l'Acadie ne fait pas l'unanimité et plusieurs communautés acadiennes, en particulier au Québec, sont peu informées sur leurs origines. Les limites de l'Acadie sont donc floues, certains allant jusqu'à mettre en doute son existence après sa conquête en 1713. En outre, l'Acadie ne possède aucun statut officiel et ne possède pas de gouvernement propre.

À l'opposé, l'Acadie, en particulier au Canada, possède de nombreuses particularités culturelles et économiques, en plus d'avoir ses symboles et ses institutions. Sa population est de plus en plus présente en politique et certaines institutions officielles, en particulier au niveau de l'éducation, tiennent maintenant compte de l'Acadie.

Sommaire

Origine du nom

Giovanni da Verrazano.
Article détaillé : Histoire du terme Acadie.

Le nom « Acadie » aurait été utilisé pour la première fois sous la forme « Arcadie » en 1524 par l'explorateur italien Giovanni da Verrazano, au service de François Ier de France[2]. Il désignait la péninsule de Delmarva, près de Washington, aux États-Unis, dont la « beauté de ses arbres »[3] rappelait à l'explorateur cette région grecque représentant un lieu idyllique pour les poètes[4]. Au XVIIe siècle, ce nom a été appliqué à une région correspondant à peu près aux actuelles provinces maritimes du Canada[2]. La lettre « r » aurait disparu suite aux relations grandissantes avec les Micmacs, passant donc d'« Arcadie » à « Cadie » puis finalement à l'actuel « Acadie »[2]. Certains historiens doutent que le choix de Verazanno ait un lien avec l'usage actuel[2]. En effet, le nom Acadie pourrait venir du micmac « cadie », qui veut dire « terre fertile »[2], d'« algatig », un mot de la même langue signifiant « lieu de campement » ou encore de « quoddy », un mot malécite-passamaquoddy voulant dire « endroit fertile ».

Au Québec, le mot « Cadie » ou « Petite Cadie » désigne une ville ou une région où vivent les Acadiens. Il est vraisemblablement dérivé du mot « Acadie » et son usage est très ancien, mais il a été popularisé par des historiens, comme Raymond Casgrain, Antoine Bernard, Robert Rumilly, Napoléon Bourassa et Eugène Achard[5]. Le mot « Cadie » est aussi un autre nom donné à l'Acadiane, une région de Louisiane.

Définitions

Pays du monde comprenant des communautés de l'Acadie généalogique.
Principales régions acadiennes et cadiennes en Amérique du Nord.
L'Acadie des Maritimes et les régions acadiennes limitrophes (Gaspésie, îles de la Madeleine et Maine).

L'Acadie est un vaste territoire aux limites mal définies[6] dont l'existence n'est explicitement reconnue par aucune loi[7] bien que peu de gens des régions en questions nient catégoriquement son existence[8]. Par contre, selon plusieurs auteurs dont Léon Thériault[9], Michel Roy et Adrien Bérubé[10], parler de l'Acadie après 1763 est paradoxal et consiste en un « acte de foi », parce que l'Acadie avait déjà été perdue par la France au profit de la Grande-Bretagne puis par les Acadiens eux-mêmes, qui ont pour la plupart été tués ou déportés. Le concept de l'Acadie a évolué au cours de l'histoire et de nombreuses définitions sont encore discutées[11]. Toutes ces conceptions impliquent par contre un territoire[12]. Sans nier l'aspect géographique, certaines personnalités comme Édith Butler affirment que l'Acadie n'a pas de frontière[12].

Les quatre définitions de l’Acadie les plus couramment acceptées furent proposées en 1979 par le géographe Adrien Bérubé[11]. La première définition est l’Acadie historique. Ce territoire comprenait les rives de la baie de Fundy ou, dans une définition plus vaste, tout le littoral compris entre le fleuve Sainte-Croix à l’ouest et la baie des Chaleurs au nord, incluant les îles du sud du golfe du Saint-Laurent, soit un territoire correspondant aujourd’hui aux provinces Maritimes ainsi qu’à l’est du Maine et à la Gaspésie[11]. La deuxième est l’Acadie généalogique, aussi appelée Acadie de la diaspora, qui comprend les régions ayant accueilli les familles acadiennes au moment du Grand Dérangement, soit les provinces de l'Atlantique, le Québec, Saint-Pierre-et-Miquelon, la Nouvelle-Angleterre, la Louisiane, les Antilles, la Guyane française, les îles Malouines et la France[11]. La troisième est l’Acadie fonctionnelle ou opérationnelle, qui inclut uniquement les secteurs francophones des provinces Maritimes du Canada[13]. Pour cette raison, elle est couramment appelée Acadie des Maritimes mais l’expression Acadie de l’Atlantique circule, fruit des efforts de reconnaissance de la communauté acadienne de Terre-Neuve-et-Labrador[14]. La quatrième est l’Acadie prospective, qui englobe tous les comtés et paroisses francophones du Nouveau-Brunswick, soit le territoire revendiqué durant les années 1970 pour la formation d’une province acadienne par le Parti acadien[11]. C'est ce territoire qui est parfois appelé la Nouvelle-Acadie[13]. Ces définitions ont plus qu'une portée géographique car, selon Bérubé, elles découlent de quatre idéologies qui influencent la plupart du temps l'usage ou non du drapeau de l'Acadie, des mots Acadie et Acadiens ainsi que le nationalisme acadien[12].

On parle aussi d’Acadie du Nord pour les secteurs au Canada et en Nouvelle-Angleterre, alors que l’Acadie du Sud fait référence à l’Acadiane[15]. L'Acadie des terres et des forêts est le nom donné aux régions acadiennes éloignées de la mer. Elle comprend la région des Hauts-Plateaux, dans le comté de Restigouche, ainsi que le Madawaska, une région englobant le nord du comté d'Aroostook, aux États-Unis, et les comtés de Madawaska et de Victoria, au Canada[16].

Acadianité

Articles détaillés : Acadiens, Brayons et Cadiens.

L'acadianité est la définition de ce qu'est un Acadien, qui se résume bien souvent au sentiment d'appartenance à l'Acadie. Ce sentiment d'appartenance serait apparu dès le XVIIe siècle et aurait été engendré par l'isolement de l'Acadie face aux autres colonies de la Nouvelle-France[17]. Le mot Acadien est apparu pour la première fois en 1699[17].

La définition officielle du terme « acadien » fut choisie lors de la première Convention nationale acadienne à Memramcook, en 1881. Un Acadien fut dès lors défini comme un francophone catholique descendant soit d'un colon établi dans l'ancienne Acadie, soit d'un déporté. Cette définition n'est plus acceptée de nos jours, pour plusieurs raisons. Plusieurs communautés sont ainsi anglicisées ou en voie d'anglicisation. Certains auteurs comme M. Gallant vont jusqu'à affirmer qu'un Acadien anglicisé n'est plus un Acadien[13]. Deuxièmement, la religion catholique n'est plus la seule religion pratiquée. La troisième raison est que l'Acadie n'est plus isolée comme autrefois et le nombre de mariages interethniques s'accroit. On voit ainsi des gens s'identifiant comme acadiens mais portant des patronymes d'autres origines, particulièrement britanniques. Par contre, en raison de l'anglicisation, plusieurs patronymes d'apparence britannique sont en fait d'origine française, tel que « Leblanc » devenu « White » et « Aucoin » devenu « Wedge »[18].

Dans les Maritimes, on considère généralement que tous les francophones sont acadiens[19]. Plus précisément, les Acadiens de l'ouest de la Nouvelle-Écosse ont plutôt tendance à définir un Acadien selon ses habitudes au lieu de ses origines[8]. En fait, les Acadiens des Maritimes considèrent généralement l'Acadie comme une évidence[8]. Une identité nationale s'y est en effet développée, plus que dans n'importe qu'elle autre région[8]. À l'opposé, ils sont plus enclins à s'identifier à leur ville, à leur région, à leur province ou à leur pays avant de s'identifier à l'Acadie[20]. Selon certains auteurs dont Cécyle Trépanier[8], cette situation serait due aux changements survenus lors du passage de l'Acadie d'une société traditionnelle à une société moderne durant le XXe siècle, qui ont divisés les Acadiens.

Les Acadiens du Québec sont rarement conscients de leurs origines et découvrent souvent le fait en faisant leur arbre généalogique[21]. De plus, associer certaines régions du Québec à l'Acadie est encore considéré audacieux[22]. Il en est de même pour Terre-Neuve, qui a une histoire plus ancienne que l'Acadie[22].

Parmi toutes les régions des Maritimes, le Madawaska est celle ayant le plus fort sentiment identitaire distinctif[20]. Une partie des habitants se considèrent comme des Brayons au lieu d'Acadiens[20]. Le Madawaska possède de plusieurs symboles dont un drapeau, des armoiries, un plat national ainsi qu'une Foire brayonne[20]. Le nom de République du Madawaska est toujours utilisé de façon symbolique et Edmundston est considéré comme son chef-lieu, alors que son maire porte le titre honorifique de Président de la République.

Les Acadiens du Maine, en particulier ceux du Madawaska, sont depuis les années 1970 de plus en plus conscients de leur acadianité et maintiennent d'importants liens avec la partie canadienne du Madawaska, bien qu'ils se considèrent avant tout Américains[23].

Les Cadiens sont intimement liés aux Acadiens, car il descendent d'expatriés acadiens et d'autres immigrants établis en Louisiane vers la fin du XVIIIe siècle. Les Cadiens sont fréquemment appelés « cajun », un anglicisme dérivé de l'ancienne prononciation acadienne du mot acadien, « acadjonne ».

Géographie

Particularités

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L'Acadie possède une forte tradition maritime. La plupart des communautés sont établies au bord de la mer ou à proximité. De nombreuses régions ont un paysage caractéristique, à cause de l'usage d'aboiteaux qui ont transformé les marais en terres cultivables. La mer est si importante qu'elle a influencé la plupart des aspects de la culture, de l'économie et de l'histoire. Même des régions éloignées de la mer comme le Madawaska possèdent des liens insoupçonnés avec celle-ci, tels que des éléments maritimes utilisés dans l'architecture[24].

Régions

Article détaillé : Diaspora acadienne.

Les Acadiens vivent principalement dans quatre provinces canadiennes (Nouveau-Brunswick, Québec, Nouvelle-Ecosse, et île du Prince-Edouard) et trois États des États-Unis, en Louisiane, Maine et Massachusetts.

Dans l'Acadie du Nord, la principale région représente les rives de la baie des Chaleurs et la vallée du Rivière Restigouche[25], soit le sud de la région québécoise de la Gaspésie et le nord du Nouveau-Brunswick. Au Québec, ce secteur est subdivisé en deux régions, soit d'est en ouest la Baie-des-Chaleurs et la vallée de la Matapédia. La partie néo-brunswickoise est quant à elle constituée, d'est en ouest, de la Péninsule Acadienne, de la région Chaleur, du Ristigouche et des Hauts-Plateaux. À l'ouest de cette principale région s'étend le Madawaska, situé de part et d'autre du fleuve Saint-Jean entre le Nouveau-Brunswick et l'état américain du Maine.

Au sud du Nouveau-Brunswick, on retrouve l'est du comté de Northumberland, incluant une minorité à Miramichi, la presque totalité du comté de Kent, ainsi que le pays de Gédaïque, le pays de Cap-Pelé et la rive gauche des Trois-Rivières, dans le comté de Westmorland, incluant une importante minorité à Moncton. Il y a également des minorités à Minto, Nackawic, Oromocto, Fredericton et Saint-Jean.

À part la Gaspésie, le Québec compte de nombreuses autres communautés acadiennes. La principale est les îles de la Madeleine, dans le golfe du Saint-Laurent, ainsi que Montréal, plus particulièrement le quartier de Verdun. Il y a aussi la Côte-Nord, le quartier de Limoilou à Québec, Saint-Théophile en Beauce, la région de Saint-Jacques dans Lanaudière, la haute et la basse vallée de la rivière Richelieu, Nicolet et Bécancour dans le Centre-du-Québec, Yamachiche en Mauricie, Béarn en Abitibi-Témiscamingue, etc.

Il y a huit régions acadiennes en Nouvelle-Écosse. La Baie-Sainte-Marie, au bord de la baie de Fundy, ainsi que l'Argyle, au bord de l'océan Atlantique, occupent tout deux l'ouest de la province. Près de la frontière du Nouveau-Brunswick se trouvent les villages de Nappan, Maccan et Minoudie, qui sont considérés comme faisant partie de l'Acadie bien qu'ils soient complètement anglicisés[26]. La ville d'Halifax compte une importante communauté acadienne, en particulier à Chezzetcook. À l'est de la province, la rive du détroit de Northumberland abrite les villages de Pomquet, Havre-Boucher et Tracadie, alors que Larry's River est situé au bord de l'océan. Finalement, l'île du Cap-Breton compte deux régions acadiennes, soit celle de Chéticamp, Saint-Joseph-du-Moine et Margaree au bord du golfe du Saint-Laurent ainsi que l'Isle Madame et l'île Petit-de-Grat, au bord de l'océan.

À l'Île-du-Prince-Édouard, la principale communauté acadienne réside dans le comté de Prince, à l'ouest, plus particulièrement dans la région Évangéline, au bord du détroit de Northumberland. Terre-Neuve-et-Labrador compte aussi une petite communauté acadienne, en particulier sur la péninsule de Port-au-Port.

Aux États-Unis, il y a la communauté du Madawska, mentionnée ci-dessus, ainsi que l'Acadiane, en Louisiane. Cette région occupe la portion sud-ouest de l'état, au bord du golfe du Mexique et du fleuve Mississipi. Il y a aussi des communautés plus petites au Texas et en Nouvelle-Angleterre.

En France, on compte entre autres Saint-Pierre-et-Miquelon, la Guyane, Belle-Île-en-Mer en Bretagne, les villages d'Archigny et de La Puye en Poitou-Charentes ainsi qu'une minorité à Nantes et Saint-Malo.

Finalement, certains lieux ne sont pas situés dans des communautés acadiennes mais sont liés à l'Acadie pour des raisons historiques, tels que le fort Beauséjour, la forteresse de Louisbourg, l'île Sainte-Croix et Grand-Pré.

Histoire

Article détaillé : Histoire de l'Acadie.

Régime français

Article détaillé : Acadie (Nouvelle-France).

Le territoire de l'Acadie est exploré vers l'an mil par les Vikings puis dès le XIIIe siècle par les pêcheurs européens attirés par la morue[27]. Jacques Cartier rencontre les Micmacs dès sa première exploration en 1534[27]. Il faut tout de même attendre 1604 pour que Pierre Dugua de Mons fonde l'Acadie[27]. Accompagné d'environ 80 personnes dont Samuel de Champlain et Jean de Poutrincourt, Dugua de Mons s'établit sur l'île Sainte-Croix, aujourd'hui située au Maine mais 36 personnes meurent du scorbut durant le premier hiver[27]. La colonie est déplacée l'année suivante à Port-Royal au bord de la baie de Fundy, dans l'actuelle Nouvelle-Écosse[27]. Le monopole commercial de De Mons est contesté en 1607 et il ramène tous les colons en France[27]. Aucun ne reviens avant 1610[27]. En 1613, Samuel Argall de Virginie s'empare de l'Acadie et chasse la majeure partie de la population[27]. En 1621, le gouvernement anglais change le nom de la colonie en Nouvelle-Écosse et y fait venir les colons écossais de William Alexander en 1629[27]. En 1631, Charles de la Tour est nommé lieutenant général de l'Acadie par la France et construits des forts au cap Sable et à Saint-Jean[27]. L'Acadie est cédée à la France en 1632 par la signature du traité de Saint-Germain-en-Laye, qui met aussi fin à la colonisation écossaise[27]. Le gouverneur Isaac de Razilly déplace alors la capitale à La Hève et reprend la colonisation en faisant venir 300 personnes[27]. Razilly s'intéresse plus au commerce maritime qu'à l'agriculture, ce qui explique ses choix d'établissements[27]. Des missionnaires français participaient à la colonisation depuis 1613 et quelques églises de bois sont construites à partir de 1680[27]. Après la mort de Razilly, survenue en 1635, Charles de Menou d'Aulnay ramène la capitale à Port-Royal et déclenche une guerre civile contre La Tour, les deux se disputant la succession[27]. D'Aulnay considère que l'avenir de l'Acadie passe par la production agricole et il parvient à faire venir 20 familles avant sa mort en 1650, rendant la colonie plus autonome[27]. La France et l'Angleterre entrent à nouveau en guerre et l'Acadie est conquise par les Anglais en 1654, avant d'être cédée à la France en 1667 par le traité de Bréda[27]. L'Acadie est à nouveau conquise par William Phips en 1690 puis retournée encore une fois à la France en 1697 par le traité de Ryswick[27]. À partir de 1670, des habitants de Port-Royal fondent de nouveaux villages, dont les principaux sont Beaubassin et Grand-Pré[27].

Régime britannique

Article détaillé : Nouvelle-Écosse.
L'Acadie en 1754.

L'Acadie, renommée Nouvelle-Écosse, est cédée au Royaume-Uni en 1713 par le traité d'Utrecht. Ce dernier, assoupli par une lettre de la reine Anne, permet aux Acadiens de quitter la Nouvelle-Écosse sans conditions[28]. Au même moment, la France tente de les attirer à l'île Royale, qui a remplacé Plaisance comme centre de commerce français dans le golfe du Saint-Laurent, ainsi qu'à l'île Saint-Jean, qui doit servir de colonie agricole[28]. La plupart des Acadiens décident tout de même de rester sur place, en raison des conditions de vie difficiles de ces deux îles[28]. Par contre, les Anglais sont encore peu nombreux en Nouvelle-Écosse et tentent d'empêcher les Acadiens de la quitter, car il n'y a pas encore d'agriculteurs anglais et ils craignent que les relations commerciales des Acadiens contribuent à la puissance de l'île Royale[29]. En outre, les Français changent rapidement de stratégie, en supposant que les Acadiens empêcheraient une colonisation britannique s'ils restent en Nouvelle-Écosse[29].

Les Français construisent la forteresse de Louisbourg sur l'île Royale à partir de 1720, ce qui asseoit leur contrôle sur la région, au même moment où une importante immigration de France et de Terre-Neuve grossit la population de l'île[30]. Lors de la guerre de succession d'Autriche, les Français tentent sans succès de reprendre la Nouvelle-Écosse[31]. Les Britanniques prennent Louisbourg en 1745[31]. Une importante expédition militaire française tente de reprendre la Nouvelle-Écosse en 1746, mais une tempête tue la moitié des hommes et disperse les bateaux[32]. Une expédition terrestre reprend tout de même les Mines en 1746, mais est rapidement expulsée par les Britanniques[32].

En 1748, le traité d'Aix-la-Chapelle redonne l'île Saint-Jean et l'île Royale à la France, ce que les Britanniques considèrent comme un affront[33]. Ils décident alors de changer de stratégie et d'en finir avec la présence française, y compris acadienne[33]. C'est ainsi que 2 000 colons fondent Halifax en 1749[33]. Les Acadiens conservent depuis un certain temps une attitude neutre et leur exode se poursuit vers les régions limitrophes de la Nouvelle-France. Les Britanniques tentent encore de leur faire prêter serment d'allégeance[34] et, en 1761, les Français déclarent rebelle tout Acadien refusant de prêter allégeance au roi de France[35]. Entre 1751 et 1754, les deux puissances construisent plusieurs forts en préparation de la guerre[35].

Grand Dérangement

Déportation des Acadiens

Article détaillé : Déportation des Acadiens.
Lecture de l'ordre de déportation à Grand-Pré.

En 1755, le gouverneur de la Nouvelle-Écosse, Charles Lawrence, fait prendre le fort Beauséjour aux mains des Français et commence la Déportation des Acadiens[35]. Jusqu'en 1763, les territoires limitrophes de la Nouvelle-Écosse sont annexés et les Acadiens déportés vers la Nouvelle-Angleterre[36]. De nombreux autres réussissent à s'enfuir vers le Canada, l'île Saint-Jean (actuelle Île-du-Prince-Édouard) où se cachent chez les Amérindiens[36]. Plusieurs colonies refusent ces prisonniers, qui sont ensuite déportés vers l'Angletterre ou ramenés en Nouvelle-Écosse[37]. L'île Saint-Jean est presque vidée de sa population en 1758. Les deux tiers sont déportés en France alors que les autres se réfugient à la Ristigouche ou au Québec[38]. Les réfugiés d'Angleterre sont expatriés en France en 1763[39]. Des Acadiens se réfugient à Saint-Pierre-et-Miquelon, mais sont presque tous déportés en 1778. Plus de la moitié des Acadiens meurent durant cette période[37].

Migrations

Après la signature du Traité de Paris en 1763, les Acadiens se déplacent vers les Antilles, en France, en Louisiane et au Québec, mais surtout en Nouvelle-Écosse[40]. 12 000 immigrants de la Nouvelle-Angleterre se sont déjà établis dans les anciens villages acadiens et la loi interdit aux Acadiens de s'établir en communautés trop nombreuses[40]. Ils ont alors la possibilité de s'établir sur certaines terres qui leurs sont réservées parmi les anglophones ou plutôt de fonder de nouveaux villages dans les recoins éloignés de l'ancienne l'Acadie, soit l'île du Cap-Breton, l'Île-du-Prince-Édouard ou le territoire qui deviendra le Nouveau-Brunswick en 1784, ce que la plupart font[40]. Parmi tous les anciens villages du cœur de l'Acadie, les seuls n'étant pas réservés aux anglophones sont Pobomcoup et la rive gauche des Trois-Rivières[40] ainsi que Beaubassin, bien que ce dernier accueille très peu d'Acadiens. Les exilés s'établissent au fur et à mesure à Halifax et au bord du détroit de Canso puis dès 1767 à la Baie-Saint-Marie, à Tousquet et à Pobomcoup et, à partir de 1780, à Chéticamp et Margaree[40].

Près des deux tiers des Acadiens de France se rendent en Louisiane en 1785[41].

Un groupe d'Acadiens de Saint-Malo s'établit aux îles Malouines en 1764. La plupart quittent l'archipel dans les années suivantes mais il semble que quelques familles aient laissées des descendants sur ces îles ainsi qu'à Montevideo, en Uruguay[42].

À partir de 1785, le Madawaska voit l'arrivée des Acadiens, qui avaient dû laisser la basse vallée du fleuve Saint-Jean aux Loyalistes[38]. À la fin du XVIIIe siècle, 36 % des Acadiens sont établis dans les Provinces maritimes et leur retour d'exil se poursuit jusqu'aux années 1820[40]. Jusqu'à la deuxième moitié du XXe siècle, les établissements des Maritimes s'étendent le long des côtes et dans l'arrière-pays[38]. Plusieurs facteurs contribuent aux mouvements de population, mais le plus constant est la présence religieuse. Ainsi, la construction d'une chapelle ou l'établissement d'un prêtre signifient généralement qu'une communauté est établie pour de bon[43]. Durant cette période, l'arrivée de nombreux immigrants britanniques accentue le statut minoritaire des Acadiens[44].

Rétablissement

L'Église est la seule institution fonctionnant en français à l'époque. Ici, la chapelle de Sainte-Anne-du-Bocage.

Au début du XIXe siècle, les Acadiens tentent surtout de combler leurs besoins élémentaires[27]. Toutes leurs ambitions et leurs activités sont ainsi liées à leur survie[27]. Aucune institution n'est proprement acadienne. L'Église est la seule institution française et le clergé catholique vient du Québec ou de France[27]. Seuls quelques villages possèdent une école et l'éducation est dispensée par de rares enseignants, pour la plupart des maîtres itinérants[27]. Il n'y a pas de journal francophone, ni même de médecins ni d'avocats ou de classe moyenne[27].

Renaissance acadienne

Longfellow.

Les Acadiens commencent à s'exprimer en tant que peuple dans les années 1830 et élisent leurs premiers députés aux assemblées législatives des trois Provinces maritimes dans les années 1840 et dans les années 1850[27]. Le poème Evangéline (1847), de l'écrivain américain Henry Longfellow, exerce une influence indéniable[27].

François-Xavier Lafrance, un prêtre originaire du Québec, ouvre en 1854 à Memramcook le premier établissement d'enseignement supérieur de langue française, le Séminaire Saint-Thomas[27]. Il doit fermer ses portes en 1862 mais il est rouvert deux ans plus tard par des prêtres de la Congrégation de Sainte-Croix et devient le Collège Saint-Joseph[27]. Le premier journal francophone des Maritimes, Le Moniteur acadien, est fondé en 1867 à Shédiac[27]. D'autres journaux suivront, dont L'Impartial, fondé en 1893 à Tignish, à l'Île-du-Prince-Édouard et L'évanégline, qui fut le plus durable, publié de 1887 à 1982[27].

Les communautés religieuses féminines qui s'établissent en Acadie y jouent un rôle essentiel dans l'éducation et les soins de santé[27]. Les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame, de Montréal, ouvrent des pensionnats à l'Île-du-Prince-Édouard[27]. En 1868, les Sœurs de Saint-Joseph prennent la direction du lazaret de Tracadie, au Nouveau-Brunswick, et s'établissent aussi à Saint-Basile où leur pensionnat deviendra plus tard le Collège Maillet[27].

Les Acadiens font part de leurs opinions sur la scène politique juste avant la Confédération canadienne[27]. Au Nouveau-Brunswick, ils votent en majorité contre la Confédération à deux reprises[27]. Bien qu'ils ne soient pas les seuls à s'opposer à la Confédération, de nombreuses personnalités politiques les accusent d'être réactionnaires[27].

Période nationaliste

La beurrerie de Bouctouche en 1900.

Une classe moyenne se forme à partir des années 1860[27]. Bien que le Collège Saint-Joseph et le Collège Sainte-Anne contribuent à la formation d'une élite instruite, l'Acadie compte au moins quatre catégories d'élite[27]. Les deux plus en vue sont le clergé et les membres des professions libérales, soit les avocats, les médecins et les notaires[27]. De plus, même si les agriculteurs et les commerçants acadiens ne bénéficient pas d'un capital considérable comme leurs homologues anglophones, bon nombre d'entre eux réussissent tout de même à se distinguer[27].

Les conventions nationales acadiennes sont tenue de manière intermittentes à partir de 1881 dans différentes localités[27]. Elles sont des tribunes publiques qui permettent à la population de parvenir à un consensus sur des projets importants comme la promotion du développement agricole, l'éducation en français et la mise en place d'un clergé catholique acadien[27].

La Société nationale de l'Acadie, qui a pour but de promouvoir le fait acadien, est fondée en 1881[27]. L'Acadie se dote ainsi de symboles nationaux : un drapeau, une fête nationale, une devise et un hymne national[27]. En 1912, Édouard Leblanc devient le premier évêque acadien en 1912, un événement considéré comme l'une des plus grandes victoires[27].

Au moins trois communautés religieuses sont constituées entre 1881 er 1925[27]. Les couvents dirigés par ces religieuses contribuent de façon indéniable à améliorer l'éducation des Acadiennes et à rehausser la vie culturelle de la collectivité[27]. Ces communautés fondent également les premiers collèges pour jeunes filles en Acadie[27].

À cette époque, quelques femmes parviennent, par la voie des journaux, à exprimer leurs opinions sur des questions importantes[27]. Elles abordent aussi les droits de la femme, notamment le droit de vote et l'accès à l'éducation[27].

Fondation d'Allardville, le 12 septembre 1932.

La période nationaliste est caractérisée par une importante évolution économique, représentée par l'intégration complète des Acadiens dans le processus d'industrialisation et d'urbanisation canadien[27]. Bien que l'exode rural soit moins prononcé en Acadie qu'ailleurs au Canada, nombreux sont ceux qui s'établissent à Moncton, à Yarmouth, à Amherst et dans les villes de la Nouvelle-Angleterre, où les hommes travaillent dans des usines et les femmes dans des filatures[27].

Certains membres de l'élite acadienne se méfient d'une telle évolution, qui risquerait selon eux une assimilation à la masse anglo-saxonne[27]. De 1880 à 1940, des mouvements de colonisation cherchent à freiner l'exode de la population, à détourner les Acadiens de l'industrie de la pêche, qui appartient en majeure partie à des compagnies étrangères, et à aider les familles à faire face aux conditions difficiles de la Grande Dépression. Le mouvement coopératif, en particulier le mouvement d'Antigonish des années 1930, permet enfin aux pêcheurs exploités pendant des générations de travailler de façon autonome[27].

Certaines différences régionales se manifestent aussi. La communauté acadienne du Nouveau-Brunswick, plus importante et plus sûre d'elle-même, prend l'initiative de parler au nom de tous les Acadiens[27].

Durant les années 1950, les Acadiens deviennent de plus en plus présent dans l'économie, la politique et la culture des provinces maritimes[27]. La préservation des valeurs et de la culture à domicile facilite la mise sur pied d'un système d'éducation francophone, en particulier au Nouveau-Brunswick[27]. La vitalité de la culture acadienne ainsi que son originalité face aux cultures canadiennes anglaises et américaines réduit les effets de l'assimilation et aident les Acadiens à être reconnus en tant que minorité dans les Maritimes[27].

La survie de la culture acadienne n'est pas assurée malgré toutees ces victoires[27]. Durant les années 1960, le Mouvement souverainiste du Québec et l'opposition au bilinguisme dans l'Ouest ont un impact partout au Canada[27]. Les Acadiens sont alors divisés mais surtout ignorés entre les deux camps. Néanmoins, ils peuvent faire des progrès en vue de préserver leurs droits[27].

Nationalisme acadien

Reconnaissance et revendications territoriales

Article détaillé : Parti acadien.
L'Acadiane dans la Louisiane ; la partie foncée est celle où la culture cadienne est la plus présente.

Le seul territoire de l'Acadie aujourd'hui reconnu officiellement est l'Acadiane, en Louisiane.

Au Nouveau-Brunswick, les Acadiens sont majoritaires dans la plupart des comtés et paroisses du nord et de l'est de la province, soit le comté de Madawaska, le nord du comté de Victoria, le comté de Restigouche, le comté de Gloucester, l'est du comté de Northumberland, le comté de Kent et des portions du comté de Westmorland. Malgré les réformes du Premier ministre Louis Robichaud durant les années 1960, les régions acadiennes restent sous-développées comparativement au « triangle d'or », composé des villes de Fredericton, de Saint-Jean et de Moncton. C'est dans ce contexte qu'est fondé le Parti acadien en 1972, dont l'un des objectifs est la formation d'une onzième province canadienne à partir des régions à majorité acadienne du Nouveau-Brunswick[45]. En raison de la situation minoritaire des Acadiens dans la province, le parti vise plutôt à politiser la population[45]. De plus, les tensions entre les militants du nord et du sud puis les politiques conciliantes de Richard Bennett Hatfield minent les appuis du parti, qui disparaît en 1986[45].

Société nationale de l'Acadie

Article détaillé : Société nationale de l'Acadie.

La Société nationale de l'Acadie (SNA) a pour mission de promouvoir les intérêts des Acadiens, plus particulièrement ceux des provinces de l'Atlantique[46]. La SNA compte 8 membres fédératifs, soit la Société de l'Acadie du Nouveau-Brunswick, la Fédération des jeunes francophones du Nouveau-Brunswick, la Fédération Acadienne de la Nouvelle-Écosse, le Conseil Jeunesse Provincial, la Société Saint-Thomas d'Aquin, Jeunesse Acadienne, la Fédération des Francophones de Terre-Neuve-et-Labrador et Franco-Jeunes de Terre-Neuve et du Labrador. Il y a aussi un membre privilégié, soit Les Amitiés Acadiennes en France et finalement 4 membres associés, soit la Corporation des Acadiens aux Îles-de-la-Madeleine, le Comité Louisiane-Acadie, l'Association Miquelon Culture Patrimoine et la Coalition des organisations acadiennes du Québec. La SNA fut fondée en 1881 et sa présidente actuelle est Françoise Enguehard.

Par le biais de la SNA, l'Acadie entretient diverses relations internationales officieuses ou officielles. La SNA siège à l'Organisation internationale de la francophonie en tant que membre de la délégation d’accompagnement du Canada et ce depuis 2005[47]. La France entretient toujours des liens avec l'Acadie. Elle installa d'abord en 1949 à Halifax une chancellerie rattachée au consulat de Québec. Celle-ci fut déplacée en 1964 pour se rapprocher de la population acadienne avant de devenir un consulat général en 1966. L'entente France-Acadie fut signée le 8 mars 2007 à Paris, . Commission permanente France-Acadie. Depuis les années 1990, le Conseil général de Saint-Pierre-et-Miquelon ainsi que des délégation de la SNA[48]. À partir de 1995, le Québec tente de se rapprocher de la francophonie canadienne[49]. En 2002, un monument commémorant l'apport des Acadiens au Québec fut inauguré dans la ville de Québec[49]. En 2003, l'Assemblée nationale du Québec appuya unanimement la SNA dans sa démarche pour faire reconnaître les torts causés par la Déportation des Acadiens[49]. Le Centre de la francophonie des Amériques fut fondé en 2008. Au delà de cette reconnaissance, il existe une Commission Acadie-Québec[50]. L'entente Hainault-Acadie fut signée en 2005 et l'entente Wallonie-Bruxelles-Acadie fut signée le 6 mars 2007[51].

Congrès mondial acadien

Article détaillé : Congrès mondial acadien.

La SNA organise tous les cinq ans le Congrès mondial acadien, qui a pour but de rassembler la diaspora acadienne et où sont organisés des retrouvailles familiales, des conférences et des spectacles.

Capitale

Grand-Pré est un lieu symbolique pour de nombreux Acadiens.

Le caractère non officiel de l'Acadie n'empêche pas plusieurs lieux de revendiquer le titre de capitale. Memramcook est l'un des seuls villages ayant résisté au Grand Dérangement. Plusieurs réfugiés y sont retournés dès 1763, en faisant le plus important en Acadie. Par la suite, des habitants de Memramcook ont fondé d'autres villages, ce qui lui a valu le surnom de « Berceau de l'Acadie »[52]. Memramcook est aussi le lieu de fondation du Collège Saint-Joseph en 1863, de la première Convention nationale acadienne en 1881 ainsi que le village natal de Pierre-Amand Landry, élu en 1883, trois des événements ayant contribué à la renaissance acadienne du XIXe siècle[réf. nécessaire].

En 1847, l'américain Henry Longfellow publie le poème Evangéline, racontant la quête d'Évangéline pour retrouver son époux Gabriel, duquel elle a été séparée juste après son mariage par l'armée britannique, venue déporter la population de Grand-Pré, un village désormais situé en Nouvelle-Écosse. L'élite émergente en fait un symbole national caractérisant la persévérance acadienne[38]. Le succès du poème de Longfellow attire des milliers de touristes américains par année à Grand-Pré[53] et plusieurs compagnies, y compris le chemin de fer Windsor et Annapolis desservant le site, se servent de l'image d'Évangéline à des fins publicitaires[54]. Pour préserver et mettre en valeur le site, John Frederic Herbin commence dès 1907 la construction d'un parc commémoratif à l'emplacement présumé de l'église Saint-Charles-des-Mines, symbole de la Déportation[55]. Le parc est légué à la compagnie de chemin de fer en 1917, qui y installe une statue d'Évangéline en 1920[56]. Grand-Pré est dès lors considéré comme le cœur symbolique de l'Acadie et des pèlerinages y sont organisés[57]. Le parc est légué à la Société Nationale de l'Acadie en 1921, lors de la VIIIe Convention nationale acadienne[56]. Celle-ci fait construire l'église-souvenir entre 1922 et 1930 à l'aide d'une collecte de fonds[56]. Grand-Pré devient un lieu historique national en 1955, à l'occasion du 200e anniversaire du Grand Dérangement[56]. Durant les années 1960 et 1970, plusieurs jeunes écrivains ont rejeté les symboles traditionnels acadiens, ridiculisé l'image d'Evangéline et ignoré la Déportation et Grand-Pré, que certains considèrent comme le symbole d'un peuple muet et résigné[58]. L'une de leurs raisons est qu’Evangéline fut écrit en anglais pour un public anglophone et, bien que l'histoire débute à Grand-Pré, le poème décrit surtout la grandeur des États-Unis et l'assimilation des réfugiés en Louisiane[59]. Grand-Pré est par ailleurs pratiquement anglophone[60].

La rue Main, à Moncton.

Moncton est dès lors considérée comme la principale ville de l'Acadie[59]. Cette réputation est controversée, car le nom même de la ville est en l'honneur de Robert Monckton, un militaire britannique ayant dirigé la Déportation des Acadiens dans la région[59]. De plus, Moncton est une ville à majorité anglophone[61], qui plus est avec un fort taux d'anglicisation[61], où les Acadiens ont eu beaucoup de difficulté à faire respecter leur droits[62]. Selon l'historien Michel Roy, la principale région acadienne, composée des rives de la baie des Chaleurs, perd ainsi un poids considérable face à cette « prétendue capitale » et prouve qu'une « fausse interprétation de l'histoire » peut avoir des effets néfastes[63]. D'un point de vue symbolique, Moncton est situé près de la rivière Mésagouèche, qui représente la frontière entre l'Acadie et la Nouvelle-Écosse depuis la période pré-déportation[63]. Par contre, Moncton est non loin de Memramcook et de la région de Beaubassin et a donc un réel lien géographique avec l'ancienne Acadie[63]. La ville abrite par ailleurs la plupart des institutions acadiennes, dont l'Université de Moncton, alors que sa voisine Dieppe est le siège de la Société Nationale de l'Acadie.

Le port de Caraquet.

Après cette vague de contestation, le poème de Longfellow a été revisité par une nouvelle génération, qui le considère plutôt comme un poème sur l'amour et ses ardeurs[64]. Grand-Pré a refait surface dans la culture acadienne, bien que ce lieu ne fasse plus beaucoup partie des œuvres traitant du Grand Dérangement[65]. L'une des principales œuvres est Le Tapis de Grand-Pré[66], écrit en 1986 par Réjean Aucoin et Jean-Claude Tremblay puis porté à l'écran par Phil Comeau. La lecture de ce conte est devenue une tradition de noël et ce dernier a donné un sentiment d'appartenance à de nombreux jeunes néo-écossais[66]. Des milliers de personnes par année font toujours un pèlerinage à Grand-Pré[67]. Le lieu figure sur la liste indicative du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Entretemps, la ville de Caraquet s'est autoproclamée capitale de l'Acadie en 1993. Cette ville abrite trois importantes institutions, soit le Théâtre populaire d'Acadie, le quotidien L'Acadie Nouvelle ainsi que la fédération des Caisses populaires acadiennes. Plusieurs municipalités ont critiqué cette proclamation, dont Shippagan, qui compte entre autres une université et une tradition maritime aussi importante. Plus au sud, Saint-Martinville est considéré comme le cœur de l'Acadiane, bien que sa voisine Lafayette soit beaucoup plus importante de nos jours.

Symboles

Marcel-François Richard, l'instigateur de plusieurs des symboles nationaux.

Sainte patronne

La sainte-patronne de l'Acadie, Notre-Dame-de-l'Assomption, fut le premier symbole choisi, lors de la première Convention nationale acadienne, organisée en 1881 à Memramcook[68]. Ce choix n'est pas étonnant car la France était sous la protection de la Vierge Marie lors de la fondation de l'Acadie[68].

Fête nationale

Article détaillé : Fête nationale de l'Acadie.

La fête nationale de l'Acadie fut choisie lors de la première Convention nationale acadienne[69]. Le débat fut chaudement disputé entre le 24 juin, jour de la Saint-Jean-Baptiste et fête nationale des Canadiens français, et le 15 août, jour de l'Assomption[69]. Face à l'insistance de Marcel-François Richard, les délégués votèrent en faveur du 15 août[69].

Drapeau

Article détaillé : Drapeau de l'Acadie.
Le drapeau de l'Acadie.

Le drapeau de l'Acadie, ou tricolore étoilé, fut proposé par le curé Marcel-François Richard le 15 août 1884, lors de la seconde Convention nationale acadienne se déroulant à Miscouche, à l'Île-du-Prince-Édouard[69]. Le drapeau fut adopté le lendemain. Il consiste au drapeau français avec une étoile dorée, ou Stella Maris, dans la partie bleue. L'étoile représente la Vierge Marie et sa couleur est associée à la papauté, signifiant l'attachement des Acadiens à la religion catholique et l'importance de l'Église dans l'histoire de l'Acadie[70]. Le drapeau original, brodé par Marie Babineau, est conservé au Musée acadien de l'Université de Moncton. Le drapeau est aujourd'hui le plus populaire des symboles de l'Acadie[70].

Hymne

Article détaillé : Hymne acadien.

L'hymne national de l'Acadie fut choisi lors de la Convention de 1884[69]. Il consiste en un texte latin, l'Ave Maris Stella. Entonné par Marcel-François Richard lors de la première levée du drapeau acadien, le chant fut proposé par Pierre-Amand Landry comme symbole national peu après puis adopté à l'unanimité par les délégués[68]. Il remplaçait les divers chants patriotiques utilisés à l'époque, dont La Marseillaise[69]. Cet hymne est controversé depuis son adoption car certains n'acceptent pas qu'un chant religieux soit utilisé lors de fêtes où l'on sert de l'alcool[68]. Un concours fut organisé par la Société nationale de l'Acadie en 1994 afin de créer des paroles en français; la gagnante fut Jacinthe Laforest et la nouvelle version fut chantée pour la première fois par Lina Boudreau[68].

Autres symboles

Les saules de Grand-Pré au début du XXe siècle.

La devise de l'Acadie est L'union fait la force. L'insigne consiste en une bandelette de soie bleue en haut de laquelle apparaît une étoile entourée de rayons, surmontant un bateau voguant à pleines voiles, dont le pavillon porte le mot « Acadie ». La devise nationale est écrite en dessous du bateau et le tout est surmonté d'une rosette constituée de rubans rouges et blancs. L'insigne doit être porté à la boutonnière durant les jours fériées. Ces deux symboles ont été choisis lors de la Convention nationale acadienne de 1884[69]. Il est possible que les délégués présents aient voulu imiter la décision prise lors d'un Congrès de la Saint-Jean-Baptiste organisé à Québec quatre ans plus tôt, où une insigne représentant la feuille d'érable et le castor ainsi que la devise L'union fait la force furent choisis[71]. La devise est rarement utilisée. Quant à elle, l'insigne n'a pas été populaire et est pratiquement oubliée de nos jours[71] ; il en existe un seul exemplaire conservé au Musée acadien de l'Université de Moncton. L'insigne a par contre inspiré les armoiries de la Société Nationale de l'Acadie, qui furent dévoilées à Miscouche le 31 août 1996 par le gouverneur général du Canada Roméo Leblanc[72].

Monument commémorant le Grand Dérangement.

Il existe plusieurs autres symboles non-officiels de l'Acadie. L'un des plus anciens est le poème Evangéline de l'auteur américain Henry Longfellow, publié en 1847. Des concours annuels sont organisés dans plusieurs communautés afin de choisir un Gabriel et une Évangéline, les deux personnages principaux du poème. Le phare est une très ancienne forme utilisée dans l'architecture, l'artisanat et l'art acadien[73]. Le monument de l'Acadie à Québec représente un phare surmonté d'une étoile. Le saule représente selon la légende le site d'un ancien établissement acadien[74]. Grand-Pré compte des saules vieux de plusieurs siècles, qui ont inspirés le roman Le saule de Grand-Pré de René Verville.

Depuis 2005, au Canada, le 28 juillet est officiellement la « Journée de commémoration du Grand Dérangement », en mémoire de ce jour de 1755 ou fut décidé la déportation des Acadiens. Le 13 décembre est le « Jour du souvenir acadien », commémorant cette journée de 1758 ou deux navires transportant des prisonniers de l'Île-du-Prince-Édouard sombrèrent près de l'Angleterre.

Société

Démographie

Article détaillé : Démographie de l'Acadie.

Il est difficile de déterminer le nombre d'Acadiens et du même coup la population de l'Acadie. Le nombre total d'Acadiens dépend donc des sources, certains donnant un nombre aussi bas que 700 000[75]. Il y aurait en tout 1 million d'Acadiens en Louisiane, 1 million en Nouvelle-Angleterre, 1 million au Québec, 500 000 dans les Provinces de l'Atlantique et probablement 300 000 en France, soit un total d'au moins 3,8 millions[1]. Selon le recensement 2001 de Statistique Canada, ce pays comptait 96 145 Acadiens en 2001[76]. Ce nombre est à prendre en considération, car de nombreux Acadiens s'identifient par exemple comme Canadiens ou Français dans le recensement. De plus, l'option Acadien ne figurait pas à l'origine sur le recensement, bien que le nombre de personnes s'identifiant ainsi est en forte hausse depuis 1986[77]. Il y a ainsi près d'un million d'Acadiens ou de personnes d'origine acadienne uniquement au Québec[78]. En 2001, il y avait 276 355 francophones dans les provinces maritimes[79], pour la plupart Acadiens[19]. Ils représentent ainsi 15,6% de la population totale, comparativement à une proportion de 22,6% de francophones au Canada[79]. Au Nouveau-Brunswick, seule province officiellement bilingue, les francophones représentent 32,9% de la population, comparativement à 4,2% à l'Île-du-Prince-Édouard et 3,8% en Nouvelle-Écosse[79]. Aux Maine, 5,28% des habitants parlent le français à la maison, mais ne sont pas tous Acadiens. En Louisiane, ce taux est de 4,68%, alors que là aussi il ne faut pas confondre Cadiens, Créoles, Houmas et Chétimachas.

Le fort taux d'Acadiens au Nouveau-Brunswick s'explique par la croissance démographique et l'indice de continuité linguistique, qui est le rapport entre le nombre de personnes utilisant le français et le nombre de personnes ayant le français comme langue maternelle[79]. Le nombre de francophones à augmenté de 12,4% au Nouveau-Brunswick entre 1961 et 2001, alors qu'il diminuait de 14% en Nouvelle-Écosse et de 28,8% à l'Île-du-Prince-Édouard[79]. Au Maine, le français est en déclin chez les personnes âgées de moins de 30 ans, où le taux de francophone à baissé de 18% entre 1987 et 1971[80].

L'indice de continuité linguistique, varie fortement d'une région à l'autre. Ainsi, il est de 92% au Nouveau-Brunswick, 58,2% en Nouvelle-Écosse et 49,8% à l'Île-du-Prince-Édouard[79]. Ainsi, dans des régions comme le Madawaska canadien et la Péninsule acadienne, où la proportion de francophones dépasse 95%, le taux d'assimilation est inférieur à 1%, parfois même négatif, c'est-à-dire que des personnes de langue maternelle anglaise ou autre parlent français à la maison[79]. Par contre, des régions ayant un faible taux de francophones comme l'Île-du-Prince-Édouard (9%) ont un fort taux d'assimilation, 68% dans ce cas[79]. Dans certaines régions américaines comme le Madawaska, les anglophones ne sont pas assimilés mais leur language est fortement influencé par le français[80]. De plus, la situation précaire du français dans cet état s'explique par le fait que le français fut interdit dans les écoles entre 1910 et 1960[80].

Plusieurs communautés acadiennes comptent également des minorités significatives, pour la plupart des Canadiens anglais, des Américains ou tout le moins des anglophones. Par exemple, citons Bathurst (46.28% d'anglophones[81]) et Clare (31.7%[82]). À l'opposé, les francophones ne sont pas non plus tous Acadiens. Par exemple, les Maritimes comptent 1 500 Français[83] et 13 000 Québécois[49], pour la plupart Canadiens français. La situation est différente au Québec, par exemple aux îles de la Madeleine, où 85% des habitants sont Acadiens et le reste de la population est répartie également entre Québécois (ou Canadiens français) et Canadiens anglais. À l'opposé, de nombreuses communautés de la diaspora acadienne restent minoritaires. Le cas le plus connu est Moncton, où les francophones ne représentent que 33% de la population[61].

Économie

Article détaillé : Économie de l'Acadie.

Au Canada, depuis 1961, la situation économique des Acadiens s'est améliorée face à la moyenne nationale[84]. Plusieurs facteurs expliquent cette évolution, dont l'augmentation de l'accès à l'éducation post-secondaire, l'augmentation de la participation au marché du travail et finalement le dynamisme entrepreneurial[84]. L'économie traditionnelle acadienne était plutôt socialiste et encourageait la coopération, alors que l'individualisme qui accompagne l'urbanisation et la modernisation a orienté les entrepreneurs vers le capitalisme[84].

Ce dynamisme a mené au développement d'un réseau d'organisations spécifiques au monde économique, qui augmente entre autres l'implication de la population dans les décisions du gouvernement[84].

Finalement, la montée de l'état-providence a joué un rôle majeur. D'abord, les transferts de revenus représentent 20% du revenu total chez les Acadiens des Maritimes, contre 16% chez les anglophones[84]. Ces revenus supplémentaires soutiennent principalement le secteur des services[84]. Ensuite, le développement des services publics permet la création de nombreux emplois bien rémunérés et ce dans l'ensemble des régions, élargissant ainsi la base économique[84]. Troisièmement, les gouvernements ont soutenu le développement de l'entreprenariat, par l'entremise de programmes comme l'APECA, permettant ainsi la création d'emplois[84].

Ces progrès s'accompagnent néanmoins de la persistance d'un important écart de développement[84]. Cela s'explique, entre autres, par le fait que le taux d'activité y est inférieur à la moyenne canadienne et le taux de chômage supérieur. L'activité économique est très saisonnière dans plusieurs régions, en partie parce que le secteur manufacturier est axé sur la transformation des ressources naturelles[84].

L'emploi demeure donc la principale préoccupation dans l'Acadie des Maritimes. Pour cette raison, les dernières années ont été marquées par une forte opposition à la réforme de certains programmes gouvernementaux, en particulier dans le secteur de la pêche[84]. Les pêcheurs et autres travailleurs liés à ce domaine vivent de l'assurance-emploi durant les saisons d'inactivité. Le taux de chômage atteint 15,5% en janvier au Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse, et 16,1% dans le nord-est du Nouveau-Brunswick, comparativement à 7% pour l'ensemble du Canada. Les efforts de diversification de l'économie ont donné des résultats décevants dans plusieurs régions[84]. Par ailleurs, certains projets de diversification ont suscité un vaste mouvement d'opposition, comme la construction d'un incinérateur de sols contaminés à Belledune[84].

Un problème important à l'heure actuelle est l'accès aux services sur l'ensemble du territoire, en particulier la santé, qui a causé de nombreux débats au Nouveau-Brunswick[84]. La centralisation et la rationalisation de ces services causent une plus grandes spécialisation des institutions, ce qui à son tour réduit le nombre d'emplois et accentue la différence entre les villes et la campagne[84].

Éducation et autres services publics

Article détaillé : Éducation en Acadie.
Bâtiment principal de l'Université Sainte-Anne.

Le Ministère de l'Éducation du Nouveau-Brunswick a la responsabilité du financement des écoles et du respect des normes, mais la gestion des écoles et du programme scolaire est confiée aux deux secteurs indépendants français et anglais[85]. La Nouvelle-Écosse a quant à elle un Conseil scolaire acadien provincial au sein de son ministère. Il gère 19 écoles unilingues françaises, offrant des cours de la maternelle à la 12e année et comptant 4 000 élèves et 600 employés[86]. Toutes les provinces canadiennes possèdent des écoles francophones, et il est aussi possible d'étudier en français dans certaines écoles de Louisiane et du Maine.

Les Collèges communautaires du Nouveau-Brunswick comptent un secteur francophone de 5 établissements. L'Université de Moncton possède aussi un campus à Edmundston, desservant ainsi le Maine et le Québec, ainsi qu'un campus à Shippagan. L'Université Sainte-Anne compte 4 campus en Nouvelle-Écosse et un à l'Île-du-Prince-Édouard, offrant une formation professionnelle et universitaire en français. Le Québec compte un vaste réseau de CÉGEP, correspondant au collège, ainsi que plusieurs universités.

Le Nouveau-Brunswick possède également un dense réseau de divers services publics en français. Elle est en effet la seule province officiellement bilingue au Canada, statut confirmé par les articles 16 et 16.1 de la Charte canadienne des droits et libertés ainsi que par la loi sur les langues officielles, la loi 88 et la loi sur les municipalités au niveau provincial. À part au Québec, où le français est la langue officielle, les services particuliers aux Acadiens sont à la discrétion des différents paliers de gouvernements. Le Conseil pour le développement du français en Louisiane (CODOFIL) est une agence de l'État pour la promotion de l'usage du français dans la population de Louisiane.

Médias

Article détaillé : Médias en Acadie.
L'édifice original du Moniteur Acadien.
Valentin Landry, journaliste, fondateur de L'Évangéline et personnalité influente du tournant du XXe siècle.

Les médias, en particulier la presse écrite, ont joué un rôle important dans le développement de la culture acadienne à partir du milieu du XIXe siècle. Bien qu'ils ont souvent été au centre des aspirations politiques et économiques, ils se sont développés lentement à cause de divers facteurs comme la répartition géographique, le statut minoritaire, le dynamisme économique, le niveau d'éducation et les transports[87]. Le plus ancien journal, Le Moniteur acadien, fut fondé en 1867 et est encore publié. Parmi les journaux disparus, le plus influent fut L'Évangéline. Des dizaines de journaux et magazines francophones existent actuellement au Canada et aux États-Unis mais seul le Nouveau-Brunswick compte un journal quotidien, L'Acadie Nouvelle. La radio est bien implantée et l'internet se développe rapidement. Il n'y a par contre pas de télévision proprement acadienne.

Culture

Articles connexes : Acadiens et Cadiens.

La musique et le folklore demeurent les formes d'expression artistiques les plus répandues jusqu'au milieu du XXe siècle [88]. La marginalisation géographique et économique des régions acadiennes ont ainsi causé un isolement culturel[88]. L'arrivée de l'enseignement supérieur et l'ouverture au monde des années 1960 provoquent une effervescense de la culture acadienne, qui se diversifie dans l'artisanat, la peinture, la sculpture, la musique, la danse, le théâtre, le cinéma ou la littérature[88].

Architecture

Article détaillé : Architecture acadienne.
Maisons traditionnelles aux îles de la Madeleine.
Station-service conçue par Samuel Roy.

L'architecture acadienne est à l'origine d'inspiration française, mais adaptée aux conditions climatiques et aux matériaux locaux. Plus tard, des techniques de construction amérindiennes sont utilisées, surtout pour améliorer l'isolation des maisons. La plupart des constructions acadiennes sont démolies durant le Grand Dérangement, entre 1755 et 1763. Durant plusieurs années, les maisons sont de piètre qualité et construites à la hâte. Malgré l'amélioration des conditions de vie, l'architecture reste simple jusqu'au milieu du XIXe siècle. Les traces d’inspiration française s'effacent alors progressivement devant les influences américaine et anglaise. C'est alors que les premiers architectes acadiens commencent leur carrière. Il est difficile de définir un style typique acadien puisque aucune étude exhaustive n'a été effectuée à ce sujet. Par contre, l'architecture est de plus en plus mise en valeur et protégée. Plusieurs villages historiques ont ainsi été construits depuis les années 1970 et de nombreux nouveaux édifices s'harmonisent avec l'architecture traditionnelle.

Sculpture et peinture

Les élèves de Paul Carmel Laporte, originaire du Québec, ont eu un impact majeur dans la culture acadienne.

Jusqu'au début du XXe siècle, la sculpture et la peinture étaient surtout réalisées par les décorateurs d'églises[89]. Parmi les principales réalisations toujours existantes, notons celles de Philomène Belliveau, Caroline Léger, Anna Bourque-Bourgeois, Jeanne Léger, Alma Buote et Yolande Boudreau, qui ont toutes étudié l'art à l'étranger. À partir des années 1930, le docteur Paul Carmel Laporte enseigna la sculpture et le dessin à Edmundston et forma plusieurs artistes de renom, dont Claude Picard, Claude Roussel et Marie Hélène Allain[89]. Plusieurs artistes de la même époque ont dû suivre des cours à l'extérieur avant de poursuivre leur carrière en Acadie, dont Gertrude Godbout, Eulalie Boudreau, René Hébert, Georges Goguen, Roméo Savoie, Hilda Lavoie-Franchon et Claude Gauvin. Certains ont produit des peintures religieuses et murales pour les églises, dont Édouard Gautreau, Claude Picard et Ernest Cormier. L'église Sainte-Anne-de-Kent, qui comptait entre autres des tableaux de Gautreau, était surnommée la « chapelle Sixtine de l'Acadie » jusqu'à sa destruction dans un incendie en 2007[89]. Nelson Surette s'est fait connaître grâce à ses tableaux représentant la vie quotidienne. Adrien Arsenault est aussi reconnu. Nérée De Grâce puise son inspiration dans le folklore acadien et ses tableaux se retrouvent dans plusieurs collections à travers le monde, ainsi que sur un timbre canadien[89]. Les musées canadiens possèdent des œuvres d'autres artistes, dont les plus connus sont les sculpteurs Arthur Gallant, Alfred Morneault et Octave Verret ainsi que les peintres Léo B. LeBlanc, Médard Cormier et Camille Cormier[89].

Claude Roussel a mis sur pied le département d'arts visuels de l'Université de Moncton, qui a permis de former de nombreux artistes sur place[89]. Les plus prolifiques sont l'artiste multidisciplinaire Herménégilde Chiasson et le peintre Yvon Gallant mais on compte aussi Paul Édouard Bourque, Jacques Arseneault, Francis Coutellier, Marc Cyr, Pierre Noël LeBlanc, Anne-Marie Sirois, Lucille Robichaud, Lionel Cormier, Luc A. Charette, Daniel Dugas, Guy Duguay, Roger Vautour, Ghislaine McLaughlin, Gilles LeBlanc, Georges Blanchette, Gilles Arsenault, Hélène LaRoche et André Lapointe. Robert Saucier, Jocelyn Jean et Paul-Émile Saulnier travaillent au Québec mais leurs œuvres se vendent à l'étranger.

Musique

Articles détaillés : Musique acadienne et Musique cadienne.
Natasha St-Pier, l'une des interprètes acadiennes les plus connues à l'étranger, en concert à La Réunion.
Instruments traditionnels cadiens: triangle, accordéon cadien et violon.

La tradition musicale en Acadie est très ancienne et très développée. Il y a en fait deux grandes traditions musicales, celle du nord et celle du sud, bien qu'il y ait certains recoupements, alors que plusieurs musiciens sont bien connus dans les deux parties de l'Acadie.

Littérature

Article détaillé : Littérature acadienne.
Antonine Maillet, l'auteure acadienne la plus populaire, lauréate du prix Goncourt en 1979 pour son roman Pélagie-la-charrette.

Marc Lescarbot a donné naissance à la littérature acadienne à Port-Royal en 1606[90]. Plusieurs visiteurs ainsi que des prêtres ont ensuite écrit sur la géographie ainsi que sur les conditions religieuses et économiques[90]. La situation politique trouble et la lente croissance de la population expliquent le faible nombre de textes produits par les Acadiens durant cette période[90]. Après la Déportation, la littérature prend du temps à réapparaître mais la tradition orale reste florissante[90]. Avec la fondation d'écoles et de collèges au XIXe siècle puis les Conventions nationales acadiennes, les Acadiens et leur clergé commencent à redécouvrir leur identité et leurs aspirations dans un monde d'anglophones[90]. Jusqu'aux années 1960, la littérature est dominée par le débat nationaliste[90]. La redécouverte de l'histoire de l'Acadie a donné lieu à un nombre important de textes, en particulier ceux de Pascal Poirier[90]. Au XXe siècle, le nationalisme devient moins important et plusieurs auteurs dont Antonine Maillet se penchent sur d'autres sujets[90]. Plusieurs auteurs de la diaspora publient durant les années 1960, dont Donat Coste et Rénald Després. Dès 1966, les plus jeunes auteurs remettent en question les valeurs traditionnelles ; ce mouvement est amplifié par la Révolution tranquille au Québec, par les réformes de Louis Robichaud au Nouveau-Brunswick, par les grèves étudiantes et par le succès phénoménal de La Sagouine d'Antonine Maillet[90]. La poésie est la première forme littéraire à suivre cette tendance[90]. Le roman est dominé par l'œuvre d'Antonine Maillet mais de nombreux autres auteurs sont à remarquer[90]. Depuis le milieu des années 1980, la littérature acadienne se porte très bien, ce qu'illustre le nombre grandissant des maisons d'éditions et la reconnaissance dont elle jouit tant en Amérique qu'en France[90]. Les œuvres sont de genres variés et la littérature pour enfants se développe[90]. La littérature cadienne francophone est quant à elle apparue en 1980, lorsque Jean Arcenaux a publié Cris sur le Bayou[91]. David Cheramie, Debbie Clifton et Zachary Richard ont aussi été publié, et ce autant aux États-Unis qu'au Canada[91].

Danse et théâtre

Article détaillé : Théâtre acadien.

Marc Lescarbot a aussi donné naissance au théâtre acadien en produisant Le Théâtre de Neptune en 1606[92]. Il faut cependant attendre 1956 pour voir la création de la première véritable troupe de théâtre : la Troupe Notre-Dame de Grâce de Moncton[92]. Deux troupes professionnelles, le Théâtre populaire d'Acadie de Caraquet et le Théâtre l'Escaouette de Moncton dominent aujourd'hui la scène théâtrale[92]. Le TPA a présenté plusieurs pièces de Jules Boudreau, qui traite aussi bien de sujets historiques comme dans Louis Mailloux ou de sujets contemporains[92] ; Herménégilde Chiasson a ainsi présenté sa première pièce à ce théâtre[92]. Le théâtre L'Escaouette a ensuite fait une grande place à Chiasson, dont la vaste œuvre traite de trois sujets principaux : l'histoire révisionniste, l'humour et le fantastique[92].

Cinéma, télévision et photographie

Article détaillé : Cinéma acadien.
Shia LaBeouf.

Le premier film canadien, réalisé en 1913, reprend l'histoire d'Evangéline[93]. Le pionnier du cinéma acadien est Léonard Forest, qui commença à travailler à l'Office national du film du Canada dans les années 1950[93]. Récemment, Dano Leblanc a écrit l'une des premières bandes dessinées acadiennes, Acadieman, qui est adaptée la la télévision. L'anti-héros a fait l'objet en 2009 du premier long métrage d'animation, Acadieman vs. le Congrès mondial acadien. Parmi les cinéastes notoires, mentionnons Renée Blanchar, Phil Comeau, Anne-Marie Sirois et Jacques Savoie. Parmi les acteurs, mentionnons Lacey Chabert, Shia LaBeouf, Lash La Rue, Robert Maillet ainsi que les frères Randy et Dennis Quaid.

Cuisine

Articles détaillés : Cuisine cadienne et Cuisine acadienne.
Gombo d'écrevisses.

La cuisine acadienne est d'origine française mais ont trouve plusieurs autres influences, particulièrement canadiennes françaises, amérindiennes et allemandes. Il y a en fait plusieurs cuisines régionales. La plupart des ingrédients sont disponibles sur places alors que certains proviennent d'un commerce ancien avec les Antilles et le Brésil, comme les raisins secs, le riz, la cassonade et la mélasse. La pomme de terre est l'aliment de base et le poisson et les fruits de mer sont très populaires.

La cuisine cadienne a été introduite en Louisiane par les Acadiens. Elle reprend donc une origine française, à laquelle s'ajoutent des influences espagnoles, africaines et amérindiennes. Son influence française se remarque, entre autres, dans l’utilisation du roux. Elle se caractérise par son recours aux épices, aux oignons, aux poivrons, aux gombos et au céleri. Les fruits de mer, mais surtout les écrevisses, tiennent une place proéminente dans la cuisine cadienne. Les sauces sont épaissies à l’aide de poudre de gumbo filé faite de feuilles de sassafras.

Folklore

Article détaillé : Folklore acadien.
Le père Anselme Chiasson a joué un rôle majeur dans la reconnaissance du folklore acadien.

Jusqu'à la fin du XIXe siècle, l'isolement de l'Acadie a permis de préserver un folklore varié, transmis de générations en générations[94]. Les chansons du début du XXe siècle témoignent de l'éveil à la culture[94]. Le folklore est en quelque sorte méprisé par l'élite jusqu'à ce que le journal L'Évangéline publie à partir de 1939 une chronique sur les chansons acadiennes par Thomas LeBlanc et qu'Anselme Chiasson et Daniel Boudreau publient le recueil Chansons d'Acadie entre 1942 et 1956[94]. Des chercheurs étrangers se sont dès lors intéressés au folklore acadien, tôt imités par les Acadiens eux-mêmes[94]. L'Université de Moncton enseigne le folklore depuis 1966 et son Centre d'études acadiennes, comme l'Université Laval, possèdent d'importantes collections dédiées à ce sujet[94]. Les chansons traditionnelles sont maintenant présentes dans les médias et les spectacles ; ces mêmes chansons ont contribué à lancer les carrières d'Édith Butler et d'Angèle Arsenault[94]. Le folklore a également inspiré de nombreux auteurs, dont Antonine Maillet[94].

Langues

Il existe au moins 4 langues acadiennes. Deux sont en fait des dialectes du français, soit le français acadien, le français cadien, alors que l'anglais cadien est un dialecte de l'anglais. Le chiac est parfois décrit comme un dialecte du français fortement influencé par l'anglais, parfois comme une langue à part entière. De nombreux autres acadiens parlent le français québécois et le français métropolitain, lorsqu'ils sont anglicisés, parlent généralement l'anglais américain ou l'anglais des Maritimes.

Sport

Article détaillé : Sport en Acadie.

Le sport est pratiqué en Acadie depuis sa fondation mais est à l'origine peu présent dans la culture à cause des conditions de vie difficiles[95]. Les collèges fondés vers la fin du XIXe jouent un rôle dans l'implantation du sport dans la vie quotidienne[96]. À partir des années 1960, de nouvelles écoles sont construites avec des installations sportives comme des gymnases. La fondation d'une école normale francophone à Moncton, puis l'ouverture du Département d'éducation physique de l'Université de Moncton permet la formation des enseignants en français. Depuis 1979, les Jeux de l'Acadie sont l'occasion, pour les athlètes en herbe de toutes l'Acadie, de se mesurer les uns aux autres. Plusieurs Acadiens et Cadiens se sont démarqués dans le sport professionnel, comme Yvon Durelle à la boxe, Rhéal Cormier, Chad Gaudin et Andy Pettitte au baseball, Bob Pettit au basket-ball, Jake Delhomme au football américain ainsi que Roland Melanson au hockey sur glace. Quelques équipes professionnelles sont installées dans les régions acadiennes, dont plusieurs de la Ligue de hockey junior majeur du Québec.

Notes et références

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  6. Bujold (2009), op. cit., p. 41.
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    Numéro hors-série de la revue Vie Française.
     .
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  9. Léon Thériault et Jean Daigle (dir.), L'Acadie des Maritimes : études thématiques des débuts à nos jours, Centre d'études acadiennes, Université de Moncton, Moncton, 1993 (ISBN 2921166062), partie 2, « L'Acadie de 1763 à 1990, synthèse historique », p. 45 .
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  13. a , b  et c Bérubé (1987), op. cit., p. 206.
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  88. a , b  et c Culture de l'Acadie sur L'encyclopédie canadienne
  89. a , b , c , d , e  et f Luc A. Charette, « Culture de l'Acadie - Peinture et sculpture » sur L'encyclopédie canadienne
  90. a , b , c , d , e , f , g , h , i , j , k , l  et m Yves Bolduc, Léonard E. Doucette et Marc Johnson, « Culture de l'Acadie - Littérature » sur L'encyclopédie canadienne.
  91. a  et b Zachary Richard, « L'émergence d'une littérature française en Louisiane » sur La Bibliothèque Tintamarre. Consulté le 28 août 2009.
  92. a , b , c , d , e  et f Léonard E. Doucette, « Culture de l'Acadie - Théâtre » sur L'encyclopédie canadienne
  93. a  et b Roland Brideau, « Culture de l'Acadie - Cinéma » sur L'encyclopédie canadienne
  94. a , b , c , d , e , f  et g Père Anselme Chiasson et Ronald Labelle, « Culture de l'Acadie - Folklore » sur L'encyclopédie canadienne
  95. Daniel O'Caroll et Jean Daigle (dir.), L'Acadie des Maritimes : études thématiques des débuts à nos jours, Centre d'études acadiennes, Université de Moncton, Moncton, 1993 (ISBN 2921166062), partie 14, « Les activités sportives en Acadie », p. 587 .
  96. O'Caroll (1993), op. cit., p. 588.

Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

Généralités

Géographie et concepts de l'Acadie

  • Samuel P. Arsenault, Atlas de l'Acadie : petit atlas des francophones des Maritimes, Éditions d'Acadie, Moncton, 1976 .
  • Adrien Bérubé, Atlas prospectif de l'Acadie, Société historique du Madawaska, Edmundston, 1979 .
  • Adrien Bérubé, direction de J. Lapointe et A. Leclerc, « De l'Acadie historique à l'Acadie à la Nouvelle Acadie : les grandes perceptions contemporaines de l'Acadie », dans Les Acadiens : état de la recherche, 1987.

Histoire

  • Nicolas Landry et Nicole Lang, Histoire de l'Acadie, Les éditions du Septentrion, Sillery, 2001 (ISBN 2-89448-177-2) 
  • Georges Arsenault, Les Acadiens de l'Île : 1720-1980, Éditions d'Acadie, Moncton, 1987 (ISBN 2760001415) 
  • Jean-Marie Fonteneau, Les Acadiens - Citoyens de l'Atlantique, Éditions Ouest-France, Rennes, 2001 (ISBN 2737328810) .
  • Pierre-Maurice Hébert (préface de Pierre Trépanier), Les Acadiens du Québec, Éditions de L'Écho, Montréal, 1994 (ISBN 2-920312-32-4) 
  • Sally Ross, Les Acadiens de la Nouvelle-Écosse : hier et aujourd'hui, Éditions d'Acadie, Moncton, 1995 (ISBN 2-7600-0263-2) 
  • Michel Roy, L'Acadie perdue, Éditions Québec/Amérique, Montréal, 1978 (ISBN 0885520424) .

Liens et documents externes

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