Abbaye de clairfay

Abbaye de clairfay

Abbaye de Clairfay

abbaye de Claifay
Latitude
Longitude
50° 3′ 22″ Nord
       2° 30′ 52″ Est
/ 50.05611, 2.51444
 
Pays France France
Région Picardie
Département Somme (80)
Ville Acheux-en-Amiénois
Culte Catholique romain
Type abbaye
Rattaché à Ordre augustin
Début de la construction XIIe siècle
Fin des travaux XIIe siècle
Localisation
  Géolocalisation sur la carte : France
France location map-Regions and departements.svg
Abbaye de Clairfay

L'abbaye de Clairfay est fondée au XIIe siècle entre les communes de Varennes-en-Croix et Léalvillers, non loin d’Acheux-en-Amiénois. Il reste une entrée et un bâtiment.

Sommaire

Origines

Entre Varennes-en-Croix et Léalvillers, non loin d’Acheux-en-Amiénois, est fondée au XIIe siècle, l’abbaye de Clairfay, 12ème maison de la congrégation d’Arrouaise de l’ordre de Saint-Augustin, par Hugues III de Campdavaine († 1141), comte de Saint-Pol en réparation de ses crimes, à savoir, la destruction de l’abbaye de Saint-Riquier.. Il sera d'abord excommunié puis condamné par une commission d’évêques à fonder trois abbayes, dont Clairfay construite vers 1138-1140 qui prit le nom de Bienheureuse Marie de Clairfay, son bâtiment principal fut terminé l’année de sa fondation.[1]

Elle fut bâtie sur les concessions des dîmes de Forceville, propriétés de l’Abbaye de Corbie, ce qui généra une rivalité et des procès entre les abbayes, ainsi l’abbé de Corbie demanda en 1172 la démolition de l’église en construction de Clairfay. En 1173, l’abbé Heinfroy obtient d’Anselme de Campdavaine, fils de Hugues III, comte de Saint-Pol, la confirmation des donations constitutives de la fondation de l’abbaye, ainsi que l’octroi de la haute et basse justice de toute la seigneurie soit 196 personnes.

Deux cures régulières dépendaient de l’abbaye de Clairfay, Saint-Pierre de Léalvillers et son annexe de Notre-Dame de Varennes et ses dépendances Clairfay, Hyerville, Franc-Mailly, et Saint-Vaast de Forceville.

Charles le Téméraire

Louis XI ayant refusé de ratifier le traité du 3 octobre 1471 par lequel Charles le Téméraire entrait en possession d’Amiens, de Saint-Quentin et de la prévôté du Vimeux, la colère du duc de Bourgogne fut telle qu'un grand nombre de bourgs et de villages de Picardie furent brûlés et les bâtiments de l’abbaye de Clairfay furent entièrement détruits en 1472. Ils furent relevés quelques années plus tard, lorsque la fin de la guerre eut rétabli la calme dans la région.[2]

La Guerre de Trente Ans

En 1635, la France entre en conflit contre l’Espagne lors de la Guerre de Trente Ans (1618-1648), les troupes espagnoles, composées de 40000 allemands, hongrois et croates, commandés par Jean de Werth et Piccolomini, déferlent de l’Artois et du Hainaut sur le nord de la Picardie. Une division sous les ordres des comtes de Balencourt et Bienvillers porte la dévastation dans tous les villages à plusieurs lieues à la ronde, elle parvient à s’introduire à Clairfay, pille l’abbaye maltraite les religieux qui sont emmenés prisonniers, elle s’empare des chevaux et autres bestiaux qui se trouvaient dans le monastère. Toutefois les croates ne restèrent pas dans ce poste et pénétrèrent plus avant dans la Picardie. Antoine Lhoste, abbé de Clairfay, se pourvut auprès du comte de Rambures d’une garnison pour se défendre contre d’autres attaques ennemies. L’abbaye de Clairfay devint une place forte, sa garnison fit pendant un an de nombreuses sorties forts nuisibles aux ennemis et à leur communications.[3]

En 1637, une armée de 3000 hommes, composée d’infanterie, cavalerie et artillerie entreprend le siège de l’abbaye, après quelques volées de canon elle finit par ouvrir ses portes de dernier jour des fêtes de Pâques 1637. Les Espagnols détruisent alors l’abbaye, ils mettent le feu aux bâtiments et font sauter l’enceinte avec des barils de poudre.[4]

Après la destruction de l’abbaye les religieux se dispersèrent dans les maisons de la congrégation d’Arrouaise, Robert Thierry dernier religieux de l’abbaye meurt le 7 octobre 1683 dans une maison étrangère, les cures de Forceville et Léalvillers reviennent alors à des prêtres séculiers envoyés par l’évêque d’Amiens.[5]

Les abbés commendataires et la fin de l'abbaye

Suite au concordat de Bologne passé en 1516 entre le roi de France François Ier et le pape Léon X, l’élection des évêques et des abbés est supprimée, le choix appartient désormais au roi, le pape conférant l’investiture canonique. Ainsi Philippe de Violle (+ 1605) est le premier abbé commendataire de l’abbaye.[6]

L’abbé Cottin, commendataire de Clairfay, passe une première transaction avec les deux religieux le 7 décembre 1694, selon lequel il abandonne 400 livres à deux religieux d’Arrouaise qui sont appelés religieux de Clairfay. Puis le 23 octobre 1695, l’abbé commendataire abandonne les 3 menses qui composaient le principal de ses revenus contre une rente annuelle de 2000 livres quittes et libres de toute charge, il est également convenu que les religieux placés à Clairfay sont révocables à volonté de l’abbé d’Arrouaise et de l’évêque d’Amiens. Les cures de Forceville et Léalvillers sont confiées un peu plus tard aux religieux obédenciers de Clairfay. À partir de 1697 le prieur claustral de Clairfay s’intitule « curé de Léalvillers, Varennes, Franc-Mailly et Hierville », mais il avait un vicaire commis aux fonctions curiales. En 1701 l’abbé Cottin meurt, il est remplacé par le roi par l’abbé Fauvel qui passe un bail à vie avec les religieux pour une pension de 1600 livres.

En 1708, Benard d’Ablain est nommé prieur de l’abbaye, il entreprend alors la reconstruction des lieux claustraux et de l’église dont le fronton porte la date 1720.

Le 7 février 1730, Bernard d’Ablain meurt à 64 ans à Léalvillers, l’abbé d’Arrouaise Philippe Lescourcheur le remplace par Jérôme Lemaire. Barthélémy Frion, sous prieur de l’abbaye de Clairfay, déçu par la décision de l’abbé d’Arrouaise, alla se plaindre à Pierre Sabatier, évêque d’Amiens. S’en suivit alors un procès d’influence pour la nomination du prieur de Clairfay.

La congrégation d’Arrouaise garda ses prérogatives sur Clairfay, mais Barthélémy Frion fut tout de même nommé prieur claustral de l’abbaye le 27 février 1732.

À la mort de Barthélémy Frion, le 8 novembre 1742, l’abbé d’Arrouaise Philippe Lescourcheur rappela le seul religieux qui demeurait encore à Clairfay, il renonça à tous ses droits sur cette maison et la cure devint séculière.[7]

À la révolution l’abbaye de Clairfay devient un bien national, elle est alors vendue à MM. Faton et de Berly qui projetèrent d’y installer une filature. Les objets de culte en métal, cuivres, argenterie et la cloche de l’église sont envoyés à l’hôtel des monnaies de Lille pour y être fondus.

L'abbaye aujourd'hui

Il reste encore des vestiges de l’entrée principale et un grand corps de logis rectangulaire, en pierre blanche, à un étage. Toutes les divisions intérieures ont disparu et la construction sert de grange. L’église qui existait encore en 1850 est aujourd’hui détruite, de même pour les cloîtres.

Voir aussi

Notes et références

  1. 1 : A. LABOURT, La bête cantereine, Légendes picardes, pour la fondation et les débuts de l’abbaye de Clairfay, Archives Départementales de la Somme.
  2. 2 : A. de CARDEVAQUE, Varennes et l’abbaye de Clairfay, in La Picardie, 1879, Archives Départementales de la Somme, 16REV22.
  3. 3 : A. BOUTHORS, Les cryptes de Picardie, 1838, pièces justificatives, Archives Départementales de la Somme, 3REV1
  4. 4 : A. LABOURT, La bête cantereine, Légendes picardes, Archives Départementales de la Somme
  5. 5 : Abbé GOSSE, Histoire de l’abbaye d’Arrouaise, Archives Départementales de la Somme, b418
  6. 6 : l’abbé GOSSE dans son Histoire de l’abbaye d’Arrouaise, Archives Départementales de la Somme, b418, fait du cardinal Duperon le premier abbé commendataire de Clairfay, cependant les années d’exercice et l’appartenance à la noblesse de Philippe de Violle font vraisemblablement de celui-ci le premier à être nommé par le roi.
  7. 7 : Abbé GOSSE, Histoire de l’abbaye d’Arrouaise, Archives Départementales de la Somme, b418.
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